Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Hera

Dieu

Mmmh ... ( Pv )

vendredi 02 septembre 2011, 03:47:10


Un regard vague, un sourire effacé. Qui pouvait prouver qu'Héra était plus que ça ? Dans son rôle d'amoureuse transie, elle gagnait des prix ... Elle se colla une gifle, manquant de tomber à la renverse. Elle aurait donnée beaucoup pour qu'on la traine hors d'Olympe, ne serait-ce qu'un instant. Qu'une personne, qu'elle quelle soit, l'emmène dans un endroit enchanteur. Son séjour sur Terre l'avait rendue mélancolique et tristounette. Humaine, en somme ... Elle s'étira, s’éjectant du lit sans aucune délicatesse. Aussitôt debout, deux prêtresses de Zeus, chargé de s'occuper d'elle - et de l'espionner par la même occasion -ôtèrent sa nuisette noire, pour déposer sur son fin corps blanc une longue robe rouge, dévoilant l'intégralité de son dos et la naissance de sa poitrine. L'une d'elle maquilla ses yeux, ses lèvres, la parfuma délicatement ... Elle sortit rapidement de la pièce, errante dans son domaine comme une âme perdue en Enfers.

La comparaison lui fila la nausée. Elle chassa cette pensée de son esprit, déambulant sans vraiment savoir où aller.

Dieu qu'elle se faisait chier, en Olympe ... Elle attrapa au vol un verre de jus de fruits, et se dirigea d'un pas rapide vers le sources chaudes. Un endroit apprécié des déités. Un espace vert et naturel, creusé par endroit, dévoilant ici et là des sources délicieuses. Héra s'installa doucement près de l'une d'elle, remontant sa robe pour faire glisser ses pieds dans l'eau. La chaleur s'empara de son corps, lui arrachant un sourire, tandis qu'elle s'allongeait sur le sol, les yeux fermés, sa chevelure se répandant sur le sol, la peau de son dos s'égratignant au contact de la terre.

- Mmmh ...

Elle s'étira en soupirant de plaisir, heureuse d'être vivante, et à nouveau déesse. Qu'on ne me parle plus de la Terre ... Elle ne songeait plus qu'à son statut de déesse, puissante et respectée. Le pied ... Elle se retint de s'allumer une quelconque cigarette, préférant contempler un instant le ciel, avant de clore ses paupières pour y imaginer une galaxie certes foireuse, mais plein de vie.

Une seule chose vint brusquer son repos. Elle n'était pas seule. N'osant pas ouvrir le yeux, la déesse resta immobile, guettant le moindre signe de vie. Et, d'un ton tout aussi tranchant qu'autoritaire, elle osa un :

- Qui est là ?

Certes, c'était loin d'être aimable et sympathique ... Mais, soucieuse de sa santé et de sa survie, Héra se devait d'être méfiante. Et puis, c'était dans sa nature, d'être aussi autoritaire ... Son ton froid était connu de tous, et tous connaissaient l'ampleur de son pouvoir et de son autorité. Si Héra était douce et docile, ça se saurait, non ?
"Il y a deux sortes de passions : les passions que nous avons et les passions qui nous ont. On triomphe quelquefois des premières." - Alphonse Karr

Depuis que cela a commencé, j'ai été béni d'une malédiction.

Chryséis

Dieu

Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 1 vendredi 02 septembre 2011, 23:37:48

Chryséis est une déesse. Mais être une déesse sans avoir de prêtresse, c’est un peu comme être un roi sans sujet; cela semble vide. Être le roi de la montagne, alors que la montagne n’est qu’une colline. Même simplement un petit relief sur la longue prairie qu’est l’ordre divin. Et cela la frustrait. Et la frustration, pour Chryséis, est un chemin direct vers l’irritation, qui mène très vite à la colère et finalement à la bagarre. Après s’être longuement battue avec Phobos, son frère, qui avait osé la regarder de haut, elle avait été abordée par les gardes divins de l’Olympe qui l’avaient sommée de retrouver son père et d’y recevoir punition. Mais vous connaissez déjà le tempérament de la jeune déesse; elle refuse toute autorité, c’est ainsi. Sa fierté, héritée de son père, l’empêche de se plier à toute autorité que ce soit. C’est ainsi, et cela est bien malheureux d’ailleurs. Les gardes de Zeus furent très vite assommés sous les coups de poings de la belle et terrible déesse. Même si elle n’est qu’une déesse mineure, elle surpasse de beaucoup ses semblables, car toute créature vivante ressent la colère ou un sentiment qui s’y apparente et transmet une force incroyable à Chryséis, même pour le commun des dieux. Fille née d’un dieu guerrier et d’une femme au cœur gangréné par la souffrance, la peur et la solitude, elle semblait être née pour causer des problèmes. D’ailleurs, la plupart des Dieux l’évitaient par crainte qu’elle ne ruine l’architecture de l’Olympe en une simple crise de nerfs. Même pour les Olympiens, la colère de la jeune déesse était à redouter. Si elle n’arriverait pas à les tuer, ils y laisseraient plus de plumes qu’ils ne le voudraient, et bien plus que nécessaire. Bref, voilà la raison pour laquelle on laisse Chryséis faire à peu prêt ce qu’elle veut.

Son très cher père, dont la présence créait une tension en elle qui n’avait d’égale que le charme indéniable de son père, qui, à la différence de cette tafiole d’Apollon, avait tout ce qu’une femme recherche normalement chez un homme; une volonté inébranlable, une ambition presque démesurée mais pourtant une assurance qui laissait croire que rien ne lui résisterait, essayait depuis quelques mois de maintenir un certain contrôle sur sa fille. Mais le respect passe par la reconnaissance, et Chryséis faisait tout pour ne rien devoir à son géniteur, de peur de céder à ses pulsions sexuelles en effervescence depuis son entrée dans l’adolescence. Pour une femme comme Chryséis, Arès est un homme parfaitement compatible, et cela la mettait franchement mal à l’aise, parce qu’il restait, malgré toute les apparences, son géniteur. Elle s’était elle-même persuadée que ce n’était qu’un complexe d’Œdipe particulièrement sérieux, mais même si elle le savait, elle n’arrivait pas à détourner le regard lorsqu’il passait près d’elle, et cela la mettait en colère. Bref. Elle s’était détournée de son père et refusait de passer la moindre seconde de plus en sa présence, et même lorsque les dieux sont convoqués à des réunions pour remettre les choses au point, elle évitait volontairement de croiser le regard d’argent de son géniteur, de peur de fondre sous son regard. Bref, elle le fuyait autant que possible.

Ce soir là, plutôt que de prendre la direction du temple d’Arès, la jeune femme s’orienta vers l’endroit le plus adorable qui soit sur cette pourriture d’Olympe; les sources chaudes. Les jacuzzis naturels… enfin. À demi, car ce n’était pas vraiment des sources naturelles; l’eau se réchauffait en raison de la magie. Bref, elle s’y rendit tout de même, et elle s’en fut bien aise. Normalement, c’était très fréquenté, mais en raison d’une fête organisée par Dionysos et sa femme Ariane, l’endroit  était plus ou moins désert, et la jeune femme put s’y rendre en paix. Mais alors qu’elle allait se glisser dans l’eau chaude, une voix féminine l’en empêcha et elle poussa un cri de surprise, échappant le drap de bain qu’elle avait enfilé au préalable. Elle regarda la femme qui l’avait fait sursauter et elle la reconnut aussitôt. Je vous ai parlé de l’attirance qu’éprouvait Chryséis pour son père, mais s’il y avait une femme sur l’Olympe qui ne manquait pas de faire battre son petit cœur dans sa poitrine, c’était bien la Reine des Dieux elle-même. Héra, la toute puissante. La jeune adolescente étira un magnifique sourire et se glissa dans l’eau pour venir la rejoindre, nue et sans gêne. Elle nagea, comme un petit poisson, vers la mère de son père et passa ses bras autour de son cou.

-Ce n’est que moi, Mamie, c’est Chryséis! S’exclama-t-elle en la serrant bien fort.

Pour vous mettre un peu dans le contexte, Héra est la seule déesse qui n’a pas encore réussi à se faire mépriser de Chryséis, étant devenue comme une seconde mère pour elle, et surtout sa meilleure amie parmi les divinités. Elle qui ne connaissait rien de ce grand monde, elle parvenait à trouver, grâce à sa douce mamie, une place dans le monde des dieux, et elle lui en était terriblement reconnaissante. De la reconnaissance… voilà qui n’est pas banal, venant d’une jeune fille qui serait capable de tuer quelqu’un simplement parce qu’il a passé un petit commentaire et qui ne disait jamais merci pour la moindre gentillesse qu’on lui faisait. Mais Chryséis ne remerciait pas; elle était trop orgueilleuse pour s’abaisser à cela, mais d’une manière ou d’un autre, on parvenait à savoir quand elle avait des sentiments nobles. Elle le démontrait à la sueur de son front et à la force titanesque de ses muscles, en réalisant des exploits innommables pour rendre la pareille aux gens qui le méritent. Elle regarda Héra dans les yeux et lui adressa son plus chaleureux sourire.

-Toi aussi, tu viens chercher le calme de ce lieu, mamie?

Elle recula alors, se rendant compte qu’elle l’avait peut-être dérangée.

-Tu… Tu veux que je te laisse tranquille? Je peux revenir tout à l’heure, tu n’as qu’à me le dire!

Elle était très nerveuse à l’idée de déplaire à sa grand-mère.
You shall experience the meaning of my Wrath!

Hera

Dieu

Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 2 vendredi 02 septembre 2011, 23:59:04

Chryséis ... La déesse mère fut étonnée de la croiser ici. Habituellement, elle la voyait furtivement s'échapper hors du temple d'Arès quand elle-même s'y rendait, ou lors des réunions où Héra même tentait de maintenir calme et harmonie face aux crises de nerfs d'Aphrodite, aux blagues de Dyonisos, aux soupirs exaspérés d'Apollon ou aux exclamations de rage d'Arès... Ce genre de réunions hebdomadaire était d'ailleurs loin d'être une partie de plaisir. Lors de la dernière, la déesse avait même écorchée sa voix en sommant Artémis de la fermer une bonne fois pour toutes. L'entendre protester de manière inutile énervait au plus haut point la déesse. Plusieurs fois, elle avait prise Chryséis sur ses genoux, l'avait bordée ou emmenée se promener quand elle était enfant. Quand la jeune fille grandit, elle n'avait pas rompue leur lien, continuant de la voir comme si elle était sa propre fille.

Sa fille ... Cette remarque la fit sourire. Héra aimait bien peu de gens, en Olympe. Elle gouvernait, maitrisait, autorisait et obligeait avec une force non négligeable. Et elle portait peu de personnes dans son cœur glacé par une éternité qui l'avait doucement rongée. Mais Chryséis avait une place de choix dans le cœur d'Héra. Elle lui vouait une affection toute nouvelle. Alors, quand elle la vie débarquer dans les bains, nue, elle s'efforça de la saluer, puis de se jeter dans ses bras, laissant l'eau imbiber sa longue robe rougeoyante, la serrant contre elle avec une tendresse que peu de dieux connaissaient. Elle ébouriffa les cheveux de la jeune fille - un réflexe qu'elle conservait ... - et embrassa son front pour la saluer.

- Tu ne me déranges guère, je te rassure.


Assura t'elle avec une voix douce. Elle contempla un moment cette créature redoutée par tant de personnes, et même par son père - ce qui était un exploit - et la gratifia d'un sourire.

- Tu n'es pas chez Dyonisos ? demanda t'elle en haussant un sourcil. Tout le monde y est, pourtant ...

Qui louperait une fête chez ce dieu ? Moi. Et pour quelle raison ? Les autres m'emmerdent. Héra restait la même : misanthrope et irascible. L'idée de festoyer avec une bande d'hypocrites qui louchaient sur son trône ne lui plaisait aucunement ... Elle hocha la tête, approuvant l'idée qu'elle vienne chercher du calme ici, n'avouant pas qu'elle avait juste erré sans but, cherchant à se divertir. Et à se reposer un peu, aussi ... Zeus devait être à cette razzia ... Sûr, et dans les bras d'une putain de prêtresse.

Elle était bien heureuse d'être ici.

- Je me cache des autres, répondit-elle dans un sourire.

Les bains étaient le repaire des déesses mal-aimées et caractérielles ... Un bonheur.
« Modifié: samedi 03 septembre 2011, 00:11:37 par Hera »
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Chryséis

Dieu

Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 3 mercredi 07 septembre 2011, 23:26:48

Aller à la fête de Dionysos? Quelle idée! Non seulement cet homme lui a toujours tapé sur les nerfs, mais en plus, Apollon et lui ne cessent jamais de faire du harcèlement sexuel et vous connaissez Chryséis; elle est incapable d’endurer cette sorte de clown, aussi furent-ils tous sacrément mal accueilli par la suite, tapant aussi vite que les sifflements indécents et les claques disgracieuses sur son divin fessier ont le temps de faire savoir leur existence. Ils ne cessent jamais de la surnommer « Fausse déesse » simplement parce que sa mère n’avait aucune origine divine dans le sang, et bien que sa mère se soit fait entourloupée par les beaux yeux d’Arès et son attention toute particulière qui lui laissait croire qu’il avait pour elle les même sentiments qu’elle éprouvait à son égard, Chryséis n’a jamais vu en elle quelqu’un qui pourrait bien avoir laissé à son enfant le titre de sous-déesse. En fait, Chryséis ne voyait sa mère que comme une chose; une idiote. Une idiote amoureuse. C’est tout.

-Non, mamie… tu sais bien que ces types me mettent hors de moi dès qu’ils peuvent en sachant très bien comment je réagis à la provocation… dit la jeune femme en se passant une main dans les cheveux pour les replacer après avoir été ébouriffée.

Elle sourit puis elle claqua des doigts pour que la robe de la Reine se défasse d’un coup, glissant sur le sol et la laissant presque nue (ou parfaitement nue, selon le choix de la rôliste), puis une nouvelle fois pour qu’elle disparaisse et réapparaisse un peu plus loin, là où elle pourrait sécher tranquillement, puis elle attira doucement sa mamie dans l’eau, se servant de la magie pour élever une petite plateforme où elle pouvait s’allonger et garder sa tête hors de l’eau. Puis, elle fit doucement le tour et commença à masser les pieds de la déesse enfin de retour chez elle. Héra était en fait la seule femme de l’univers à bénéficier de la douceur et de la gentillesse de Chryséis, qui détestait normalement à peu près tout le monde. Ses doigts, experts dans l’art de faire souffrir, savaient également prodiguer les plus apaisantes caresses. Elle éclata de rire.

-Mamie, tu as toujours de petits pieds! La taquina-t-elle avec un ravissant sourire, alors qu’elle jouait des pouces sur la plante des pieds de la belle reine.

Elle souriait rarement, la petite Chryséis,. Ou du moins, sérieusement. Elle riait souvent pour effrayer les gens en prenant un air sadique ou cruel, ou encore elle se contentait de les amadouer avec un rire d’idiote, mais ses vrais sourires, ses vrais rires, elle les réservait pour les gens comme Héra, les gens qui lui veulent du bien, les gens qui lui FONT du bien. Même son père ne pouvait prétendre l’avoir un jour vue lui sourire avec son cœur, depuis qu’elle était entrée dans l’âge de conscience. Quand elle était petite, simplement voir Arès arriver l’emplissait de joie et il était très difficile de l’empêcher de courir à la suite de son père. Et aujourd’hui, pourtant, elle tuerait presque quiconque essaierait de la forcer à regarder son père dans les yeux. Elle ne lui sourit plus depuis déjà si longtemps qu’elle avait oublié s’il l’avait déjà vu le faire. Bref, tout cela pour dire que pour Chryséis, Héra était une femme importante, une femme différente, une femme qu’elle vénérait et aimait avant tout, même avant ses propres ambitions. Pour un simple sourire d’Héra, elle monterait sur la lune et la déchirerait de ses propres mains. Pour elle, elle forcerait le soleil à briller d’une lueur bleutée (vive les contraires chromatiques). Pour elle, elle sacrifierait sa propre vie, si elle le lui ordonnait.

La jeune femme regarda sa mamie dans les yeux et elle sembla aussitôt s'attrister.

-Ils m'ont dit que tu avais été forcée de vivre comme une mortelle chez les hommes... est-ce que ça va?
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Hera

Dieu

Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 4 mercredi 07 septembre 2011, 23:45:44



Héra savoura paisiblement ce massage, riant même à sa remarque. Voir Chryséis sourire était un miracle, elle le savait. Seul elle avait le privilège de la voir aussi douce, comme une enfant adorable ... C'était bien pour cela que la déesse ne parvenait pas à s'entendre avec les autres déités, qui la traitait de folle dangereuse. Après tout, ils prenait aussi Héra pour une hystérique ... On se ressemble, alors, admit-elle avec une moue enjouée. Elle n'était pas gênée de se montrer nue face à sa petite-fille ( existe t'il encore une chose qui mettrait Héra mal à l'aise ? ), comme si leur complicité était évidente.

Mais quand la jeune fille fit référence à son passé d'humaine, Héra se redressa brusquement, la regardant avec des yeux exorbités.

- Qui t'as dit cela ?


Elle sentit son cœur battre plus fort. Elle se souvenait elle-même avec difficulté de cette période, au fur et à mesure du temps. Héra prit une grande inspiration, et regarda la jeune fille, s'excusant du regard pour cette réaction violente. Elle passa sa main sur son propre front, comme pour évacuer ce stress. Tout le monde avait été au courant, tout le monde la cherchait, à cette époque. Ils étaient tous poussés par le fait que Zeus ait promis une récompense de taille à quiconque retrouverait la Reine de Dieux.

La déesse planta son regard dans celui de Chryséis, puis détourna les yeux.

- Je suis ... J'ai été humaine. Mais on ne m'a pas forcée.

Elle se frotta les yeux. Souvenirs tristes, sans doute douloureux ...

- Je ne supportais plus ... Olympe. Je n'en pouvais plus.

C'était la vérité ... A force d'être pourchassée par des rumeurs, des menaces, des empoisonnement notoires, des cris de haine, la déesse s'était ...

- Enfuie, je me suis enfuie ... souffla t'elle. Zeus ne prêtait plus attention à moi, je perdais de ma puissance, je me laissais mourir, abattue par tout ce qu'inflige le statut de Reine des Dieux ... Alors je suis descendue sur Terre. J'ai vécue un an là-bas, et ... On est venu me chercher. Par inquiétude, affection ou envie de pouvoir, je l'ignore ... Mais on est venue me chercher, un soir, dans un café.

Et on l'avait ramenée ici, elle et ses grands yeux tristes. L'accueil fut faussement joyeux, les applaudissements cinglants, les promesses ridicules ... Elle ne parvenait plus qu'à penser à une personne. Celle qui l'avait sauvé. Sans lui, elle serait restée humaine, terriblement humaine, et elle aurait perdue tous ses pouvoirs. C'était cela, la sentence ...

- Me laisser mourir parmi les humains était le meilleur moyen de ne plus être déesse. Ce que je souhaitais ...

Elle releva les yeux vers Chryséis.

- Je me suis enfuie de l'Olympe pour venir me laisser crever sur Terre, Chryséis. Et Arès est arrivé, ce soir-là et ... Il m'a ramenée ici.

Elle lui devait d'avoir trouvé les mots, afin qu'elle récupère sa gloire et sa puissance.
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Depuis que cela a commencé, j'ai été béni d'une malédiction.

Chryséis

Dieu

Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 5 jeudi 08 septembre 2011, 00:24:06

Chryséis fut surprise et blessée par la réaction agressive de sa grand-mère, poussant un cri de stupeur lorsqu'elle se releva pour la regarder, les yeux exorbités. Elle sentit aussitôt son cœur se resserrer dans sa poitrine, comme si son monde au complet venait de se distordre douloureusement, avant que son visage ne reprenne un certain calme qui chassa aussitôt la distorsion. Elle regarda alors sa grand-mère dans les yeux et l'écouta calmement, puis elle pâlit lorsqu'elle lui révéla qu'Arès était la cause de son retour. Et la tendresse... la tendresse dans les yeux de sa grand-mère pour cette homme qui n'a fait que la mépriser et qui n'a jamais rien fait pour elle, sa propre fille. La colère monta à grande vitesse dans le coeur de l'impatiente divinité dont les poings se refermèrent si fortement sur la pierre qu'elle s'émietta entre ses doigts. Elle respira, une respiration rauque, trahissant sa fureur, alors que deux grosses larmes perlaient sur ses joues. Le pire, c'est que maintenant qu'Héra en parlait, Chryséis remarquait même les traces d'énergie divine d'Arès sur le corps de la déesse. Elle pouvait imaginer les mains du dieu parcourir le corps d'Héra, elle les ressentait presque sur sa propre chair tant son âme sondait profondément le corps d'Héra. Elle revint brusquement à elle et s'aspergea vivement et généreusement le visage.

-Arès... cracha-t-elle avec un profond mépris, alors que sa voix vibrait d'une espèce d'adoration étrange. En ce moment, personne ne pourrait savoir si elle détestait son père ou si elle l'aimait profondément malgré tout. Elle n'aurait pu vous le dire elle-même. Comment un être aussi mauvais... aussi dépravé...

Ses mains bras se croisèrent et ses mains se mirent à frotter vivement ses bras alors qu'elle frisonnait, comme si elle était gelée de l'intérieur. Elle se sentait étrangement de trop, comme si Arès, par son simple passage, venait de lui arracher l'affection d'Héra qui aurait dû lui appartenir. Après quelques secondes, qui semblaient, pour Chryséis, des siècles de patiences, elle finit par soupirer et se laisser simplement tomber sur le canapé en expirant un long soupir. Elle ne savait pas du tout ce qui lui prenait. L'amour qu'elle éprouvait pour sa grand-mère adorée n'était pas nouveau, et pourtant, jusque-là, elle avait toujours su parfaitement contrôler ses sentiments.

-Pardonne-moi, Grand-mère... Si j'avais su... si j'avais pu... tu le sais, je serais venue moi-même te ramener...

Mais de gré ou de force? Encore là, Chryséis n'aurait pu répondre. Elle aurait peut-être même rejoint sa grand-mère dans son pèlerinage loin des siens, en fait. Chryséis n'aimait pas les autres dieux, mais elle avait une profonde adoration pour Héra. Elle regarda son reflet dans l'eau et remarqua alors l'air grave qu'elle avait pris. Elle s'en sentit encore plus coupable et elle s'approcha d'Héra, passant doucement ses bras autour d'elle.

-Ne m'en veux pas... je crois que c'est mes règles... j'ai encore plus de mal à contenir ma patience que d'habitude...

Ce n'était pas un mensonge, elle pouvait réellement être dans ses règles. Ce serait en plein dans son cycle, mais normalement, elle se serait contentée de vider le sang de son endomètre aussi rapidement qu'un claquement de doigt. Peut-être que quelque chose avait changé chez elle. À Héra de savoir quoi, cependant.
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Hera

Dieu

Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 6 vendredi 09 septembre 2011, 15:03:08



Face à la réaction de sa petite-fille, Héra restait profondément attristée. L'entendre parler ainsi de son propre père, d'un dieu capable de tellement de choses ... Mais peut-être était-elle la seule capable de voir cela en cet être. Soit les autres étaient aveuglés, soit elle l'était. Elle laissa échapper un vague soupir d'entre ses lèvres, l'écoutant sans aucune réaction. Comment une fille pouvait en venir à être partagée entre haine et passion pour son propre père ? Cela lui semblait tellement ... Improbable. La déesse se contenta de remettre une mèche derrière son oreille, réflexe qu'elle conservait depuis sa plus tendre enfance, et qui refaisait peu à peu surface depuis qu'elle était revenue de ce séjour sur Terre. Quand la jeune fille émit l'idée qu'elle aurait pû aller la chercher elle-même, Héra poussa, à nouveau, un soupir. Elle ne l'aurait pas trouvée. Seuls ses enfants pouvait avoir ce lien si fort avec elle, pour réussir à la dénicher parmi cette foule d'humains. Allez savoir pourquoi .. Même Hadès avait eu un mal fou à la dénicher. Et pourtant, il était celui avec qui elle avait le plus de lien en Olympe.

Elle prit la main de Chryséis dans la sienne, la consolant du regard.

- Je suis de retour, désormais ... Ne ressassons pas le passé. Entendu ?

Un sourire, aussi rassurant que possible. Ses souvenirs, elle voulait les garder pour elle. Personne parmi les dieux ne saurait ce qu'elle avait vécue, elle avait fait ce choix. Au moins, le goût des souvenirs restait le même : secret, lointain, délectable. La déesse lâcha la main de la jeune fille. Cette impatience, cette colère qui venait de briser une pierre n'effrayait pas Héra ... Enfin, elle n'avait pas peur pour sa vie. Mais pour celle de Chryséis, oui ... A la moindre erreur, cette petite risquait de se retrouver à nouveau sous le joug d'un dieu, surveillée et incapable de savourer la moindre liberté. Zeus était implacable envers quiconque mettait en doute son autorité ... Elle-même s'était fait taper sur les doigts de nombreuses fois, quand elle cherchait à grappiller quelques graines d'un pouvoir qui lui était interdit.

- Je ne t'en veux pas, mais promets-moi ...

Elle ferma les yeux un moment.

- Promets-moi que tu ne te mettras pas en danger.

L'appétit d'une fille d'Arès pour le pouvoir n'était pas négligeable. Et jongler avec les interdits et les différentes puissances était quelque chose de dangereux ... Pour quiconque se montrait inférieur au tout-puissant de Zeus. Cet état de soumission n'importait plus tellement à la reine des dieux, mais elle savait qu'ici, tous les regards cherchaient une faiblesse chez son époux afin de s'emparer du trône et de l'éclair, cette foudre qui caractérisait le pouvoir du roi des dieux. Si Chryséis venait à se mettre en travers de la route de Zeus, même Héra ne pourrait l'empêcher de frapper et de chercher réparation.

Autant la prévenir tout de suite ...
« Modifié: samedi 10 septembre 2011, 00:01:07 par Hera »
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Chryséis

Dieu

Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 7 samedi 10 septembre 2011, 01:05:56

La déesse regarda sa Reine avec des yeux malheureux alors qu'elle évitait définitivement le sujet de son passage chez les mortels. Elle comprit alors qu'elle n'avait pas le droit d'être dans le secret, et même si c'était parfaitement légitime qu'Héra garde pour elle ce qu'elle n'a pas envie de divulguer, elle s'en sentit blessée, dans son fort intérieur. Elle attendit quelques secondes, pour voir si la reine changerait d'idée, puis elle se contenta de détourner de la tête. Elle n'était pas en colère contre sa grand-mère. Elle n'y arrivait pas. En fait, c'était la seule personne qu'elle connaisse qui soit immunisée contre sa colère, comme si peu importe ce qu'elle faisait, en bien ou en mal, ne suscitait rien de négatif chez elle, à part une impression de perpétuelle insatisfaction. Certains pourraient dire que c'est ses hormones qui l'emmerdent, d'autres qu'elle est tout bêtement amoureuse et finalement il y a elle, qui est d'accord avec les autres. Elle se regarda les mains puis elle y enfonca la tête en gémissant; "oh lalalala...".

-Mais qu'est-ce qu'il faut que je fasse, bon sang, pour que quelqu'un, dans ce monde cruel, comprenne? gémit-elle entre ses mains.

Elle se redressa, prit une grande inspiration et regarda à nouveau sa grand-mère. Elle semblait, au départ, frustrée, puis son visage s'éclaira d'un petit sourire las, mais sincère. Ses mains se mirent à jouer doucement dans l'eau, jusqu'à ce qu'elle invoque la magie et en soulève une grande bulle. Du doigt, elle se mit à dessiner dans les airs, et l'eau répondit à ses désirs, suivant son doigt. Après quelques secondes, un grand miroir d'eau se forma, et Héra pu y voir ses enfants ainsi que tous ceux qui, même s'ils ne sont pas nés d'elle, bénéficient de son affection. Chryséis reprit alors la parole.

-Tu sais... Quand personne ne te regarde avec fierté, que ta propre famille est toujours en train de se dire "Chryséis va encore faire des catastrophes", "Chryséis va encore me causer des ennuis", "Chryséis va encore se mettre le chef sur le dos" ou encore "Chryséis n'est qu'un poids mort. Autant que la mort l'emporte", tu finis par comprendre quand tu es de trop. Pour moi, être en danger, c'est la seule manière de sentir que quelqu'un ou quelque chose se soucie encore de mon existence, que ce soit en bien ou en mal. Un monstre se soucie de moi parce qu'il veut sauver sa vie et mettre fin à la mienne. Tu te soucies de moi parce que tu sais que je n'ai pas peur de mourir et que tu ne veux pas souiller ta famille de sang.

Elle se releva et se mit à marcher hors de la source d'eau chaude. Elle regarda l'Olympe, qu'elles surplombaient en ce moment, et elle leva un bras.

-Vois, ma chère parente. Vois tes fils ingrats qui me traitent en déchet, qui ne cessent de me siffler, qui ne cessent de raconter des histoires honteuses sur ma prétendue promiscuité, moi qui se réserve pour la personne que je chéris par-dessus tout! Vois tes filles qui se moquent de moi sur mon passage et me pointent du doigt, leurs doigts si fins que je les briserais de ma simple volonté! Vois ton époux, ton mari si dévoué, regarder la rondeur de mes hanches lorsque je me promène, lui qui est le plus grand et le plus fort d'entre nous! Grâce à l'acuité de ton divin regard, dis-moi que tu vois, comme moi, que je ne suis pas la bienvenue dans ce monde qui m'a vu naître, oui, vois-le, car si tu ne le vois pas, c'est que je suis folle.

Tout au long de ce discours, Chryséis avait gardé un air fier, un air de supériorité, un air de juste colère, un air brûlant d'une passion qui pourrait réveiller Gaïa de son profond sommeil si elle le voulait. La fille d'Arès, à ce moment-là, semblait être d'une puissance inégalable, lavée par ses paroles de toute souillure. Elle ne semblait là être que ce qu'elle est, une véritable déesse, droite et fière, comme il se doit. Elle relâcha alors son contrôle sur l'eau et le laissa simplement retomber dans le bassin, avant de regarder Héra. Elle s'approcha d'elle et caressa doucement son beau visage d'une main tendre, douce, amoureuse.

-Je suis seule, très chère Reine. Tu as des enfants, un mari qui t'adore, quoi qu'il soit idiot de ne pas se rendre compte de la chance qu'il a, et un amant qui t'adore tout autant. Moi, qu'ai-je? Je n'ai rien que je peux considérer d'exclusif à moi-même. Je... -elle retira sa main- Je n'ai même pas le droit de réclamer ce que je désire, et je ne peux qu'en rêver, pourtant. Tu ne sais pas, mamie. Tu ne sais pas à quel point j'ai mal de ne pouvoir rien faire pour toi, parce que même toi, tu n'as pas confiance en moi. Je me fiche du pouvoir de la Foudre, Mamie. Je n'ai rien à faire des Éclairs de Zeus. Je lui volais ses éclairs quand j'étais gamine pour faire peur aux mortels. Je n'en veux pas. Ce n'est qu'un jouet pour les enfants. S'il veut les garder, je les lui laisse, mais je prendrai ou son trône, ou sa vie. Et je ne laisserai personne se mettre en travers de mon chemin, excepté... -elle se tut juste avant de dire "toi", ce qui aurait laissé la chance à Héra de la convaincre par les mots-

Elle regarda sa main, nacrée, puis elle se regarda elle-même, un long moment, avant de regarder à nouveau Héra. Je ne sais guère combien de fois elle l'a fait au long de ce post, mais je m'en fiche, c'est mon perso, je fais ce que je veux, non mais. Elle attendait sa réponse à ces accusations justifiées. Elle avait besoin de faire sortir ce trop-plein de sentiments, car elle n'y avait, avec les autres, aucun droit. Avec les autres, elle devait être la déesse de la colère. Elle espérait, pourtant, qu'Héra entende sa souffrance, son appel au secours, avant qu'elle ne se décide à mettre le plan qu'elle avait fomenté le matin même à exécution; réveiller le Typhon et faire de son pouvoir le sien.
« Modifié: samedi 10 septembre 2011, 03:17:13 par Chryséis Miller »
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Hera

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Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 8 samedi 10 septembre 2011, 20:07:34


Héra l'écouta sans oser l'interrompre. Cette petite était si virulente qu'elle venait presque à la penser folle, quand elle agissait de cette manière. La voir s'agiter ainsi pour une seule chose, le trône de Zeus, mettait Héra dans un état entre tristesse et colère. Combien de fois avait-elle entendue ce même discours ... ? La reine des dieux avait beau ne plus aimer son époux, il y avait quelque chose entre eux, et pas des moindres : le trône de Roi et Reine d'Olympe. Et chacun devait veiller à le conserver, et ce pour l'éternité. La lâcheté dont elle avait fait preuve en quittant la terre des Dieux était impardonnable : son trône, durant une année, avait été vide. Et Zeus en fut éprouvé ... Arès avait raison, en disant que si Zeus restait à sa place, c'était en partie grâce à Héra. Personne n'avait sa colère, sa rage, son ardeur. Elle était crainte pour ses colères, respectée parce qu'aucun ici ne voulait voir la colère d'Héra lui tomber dessus.

Associée à Zeus, ils formaient un couple puissant. Et presque invincible ...

- Je ne te laisserais pas faire ça, Chryséis, dit-elle doucement.

Ce fut presque un murmure. Elle prit le visage de sa petite fille dans ses mains, le relevant vers elle, afin de la regarder dans les yeux.

- Olympe vit en harmonie, quoiqu'on en dise. Et ce, grâce à Zeus. Si quelqu'un d'autre venait à prendre sa place ... Tout serait détruit. Nous avons nos places, nos rôles à jouer, et rien ne doit changer. Si on venait tenter un coup d'Etat, je m'interposerais. Personne n'a sa hargne, sa volonté, son pouvoir, sa puissance ... Personne n'a sa capacité à gérer aussi bien Olympe. Il est irremplaçable.

Elle avait un ton plat, qui en imposait de par son autorité. La contredire ? Un suicide ... En cet instant, Héra parlait en Reine, en déesse puissante qui terrasserait n'importe qui. Elle avait l'appui de ses frères, de sa famille. Hadès, et Arès, rien que ça ...

- Et si tu en viens à le tuer ...

La déesse n'ajouta aucun mot, mais maintint son regard dans le sien, implacable. Elle ne cillait pas, et tout dans son attitude laissait entendre quelle serait la fin de cette phrase. Si Chryséis attentait à la vie de son époux, Héra n'aurait aucun scrupule à en faire de même avec elle, ou à la bannir d'Olympe. Elle l'avait déjà fait par le passé, et face à ce genre de situations, elle ne laissait pas parler ses sentiments, mais sa raison : elle devrait vivre l'éternité, et voulait que cela se passe dans la paix en Olympe.

- Les règles sont les règles, souffla t'elle en relâchant son visage. Et elles se doivent d'être respectées, surtout ici.

Elle vint prendre une de ses mains dans les siennes, la regardant avec affection.

- Tu peux trouver calme, affection et reconnaissance sans pour autant agir ainsi. Beaucoup de dieux sont heureux sans pour autant gouverner Olympe. Il te suffit de trouver ta place, et de faire face à la réalité. Mais ne te perds jamais dans des rêves inutiles.
« Modifié: dimanche 11 septembre 2011, 00:57:34 par Hera »
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Chryséis

Dieu

Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 9 lundi 12 septembre 2011, 22:48:45

Encore une fois, Héra venait de mettre sa fille en échec sans le moindre effort. Elle avait fait d’elle à nouveau une simple gamine qu’on rabroue gentiment pour avoir dit une bêtise. Par sa simple parole, elle avait arraché à Chryséis sa volonté de combattre contre l’ordre des choses. Sa main ne voulut pas maintenir plus longtemps le contact avec celle de la femme qui hantait incessamment ses rêves, aussi la lui retira-t-elle avec grande peine, ravalant d’amères larmes pour ne pas laisser comprendre à la belle déesse qu’elle avait une réelle influence sur elle. La Grande, la Toute-puissante Héra s’accrochait maintenant à son mari, alors que pendant des millénaires, elle fut la seule à s’occuper de l’Olympe pendant que Zeus s’envoyait en l’air avec titanides, nymphes et autres mortelles, parfois même avec une autre de ses sœurs, qui sait? Déméter? Hestia? Cela la révoltait, cela la dégoûtait. À quoi bon envahir l’Olympe et vivre dans un nouveau monde si la personne que vous chérissez ne veut pas le partager avec vous, étant même prête à vous abattre si nécessaire? Elle pouffa simplement de rire, après un long moment de silence, puis elle regarda le ciel, leva le bras et découvrit sa paume alors que de l’autre, elle offrait son autre main à la terre sous ses pieds.

-Eh bien, ma très chère grand-mère, je dois t’avouer que tu m’as coupé le sifflet.

Elle rebaissa le bras puis elle se laissa simplement retomber, assise, sur l’un des bancs naturels que formaient les pierres au fond de la grande source chaude. Elle continuait de sourire, mais elle semblait, au fond, ravagée par un mal inexprimable. D’abord sa mère, puis son père, ses frères et sœurs et maintenant même Héra lui donnaient l’impression d’être de trop. « Oh mère… tu aurais dû organiser une fausse couche, comme tu l’avais désiré… ainsi n’aurais-je pas éprouvé ni amour ni haine envers les gens que je chéris aujourd’hui… » Blâma-t-elle mentalement sa mère. « Je n’aurais ainsi pas eu la hardiesse de parler ainsi à Héra… si tu savais comme j’ai honte… » Sans dire un mot de plus, elle recueillit un peu d’eau chaude de la source et s’en servit pour se mouiller les cheveux, recommençant plusieurs fois pour qu’ils soient parfaitement humides. Une fois trempée, elle fit apparaitre d’un geste un pain de savon et commença à le frotter doucement sur sa peau couverte de cicatrices. Elle cligna plusieurs fois des yeux lorsque le savon lui mordit les chairs pour nettoyer certaines plaies encore fraiches, mais elle n’ouvrit pas la bouche avant Héra, puis elle continua pour enfin laver sa poitrine. C’était, en quelque sorte, une marque de respect; rester silencieuse jusqu’à ce que l’autre décide si elle lui a pardonné son arrogance. Elle ne faisait jamais attention à l’avis des autres, mais comme vous l’aurez compris par le nombre de fois où je l’ai répété, Héra était une femme à part.

Alors que le bain se poursuivait, de petits ricanements se firent entendre au travers des fougères qui entouraient les sources chaudes. Chryséis serra les poings et se redressa brutalement.

-Excuse-moi une seconde.

Et elle s’éloigna vers les fougères. Elle sauta parmi elle et on entendit très vite des bruits de violence et de coups brutaux, avant qu’elle ne revienne en tirant des prêtres de Zeus derrière elle. Bien que les prêtresses soient nombreuses à cause des penchants pervers des dieux, certains hommes étaient acceptés pour leurs attributs communs avec les divinités. Par exemple, c’est deux-là, répondant au nom de Jason et Érias, partageaient avec leur maître leur côté pervers et surtout leur affinité avec la foudre. Si Jason était un magicien pouvant manipuler une parcelle du pouvoir de Zeus, Érias était en fait comme un paratonnerre; il pouvait recevoir une terrible charge électrique sans même réagir. Bref, les deux hommes, assommés par les coups de la déesse de la colère, se ressemblaient comme deux gouttes d’eau, excepté leurs cheveux. L’un était roux et l’autre avait des cheveux argentés.

-Je n’ai jamais été très friande des pervers qui osent venir m’espionner pendant mon bain. Tu comprends maintenant pourquoi ma salle de bain n’a aucune fenêtre et une légère fente pour évacuer l’humidité! Cela fait trois jours que ceux-ci me tapent sur les nerfs à essayer de me surprendre nue.

D’un coup de bottes, elle les envoya faire une belle série de roulé-boulé vers le temple de Zeus. Elle regarda ensuite l’Olympe, dans sa totalité.

-J’aimerais bien voir une Olympe sereine, un endroit où même une personne comme moi pourrait éprouver du bonheur. Mais, ma grand-mère adoré, je ne perçois ici aucun calme. Le seul endroit où je peux profiter d’un peu de silence, c’est ma chambre dans mon temple, et je n’ai même pas le droit de m’y reposer à souhait, à cause de mes « prétendants » que les autres dieux tentent de m’imposer pour me gagner à leur cause.

Elle ria, mais cette fois, elle avait réellement récupéré sa bonne humeur. Rien de tel que démolir la gueule de prêtres de Zeus tout en étant dans une parfaite légitimité pour recouvrir le sourire. Elle regarda le temple d’Arès. Lui n’avait pas essayé de la donner à qui que ce soit, c’était déjà une des rares raisons pour lesquelles elle supportait encore sa présence près d’elle. Probablement que Zeus avait des projets pour elle, mais il ne lui en avait guère fait part, donc elle n’avait aucune supposition. Comme toutes les enfants, autrefois, elle avait cru qu’un jour elle se marierait à un prince charmant qui l’emmènerait au loin, avant qu’elle ne découvre qu’elle n’était point attirée par les princes, mais bien par les princesses, et que la princesse qui faisait battre son cœur était reine (mais chut, ca, personne ne le sait, et je ne veux pas qu’on en parle avant quelques rps >o<), et aujourd’hui, elle était persuadée que son célibat était fait pour durer.

-Mais jamais je ne me marierai à quiconque autre que la personne que mon cœur a désigné en ce jour. Jamais. Que Gaïa m’en soit témoin, je jure sur ma vie que personne ne m’appellera avec raison « son épouse » autre que cette seule et unique personne, si elle veut bien un jour de moi. –Elle lui fit un clin d’œil- SI tu veux des explications, sache que c’est un se-creeet.

Elle sourit et revint vers sa mamie pour venir se lover dans ses bras.
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Hera

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Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 10 lundi 12 septembre 2011, 23:51:37



La déesse l'accueillit dans ses bras comme l'on accueille une enfant : en la serrant contre elle et en embrassant son front. Parce qu'elle la considérait comme telle; comme sa petite-fille, un membre de sa famille, une enfant qu'elle chérirait du mieux qu'elle le pouvait. Comme sa fille ... Héra regarda un moment autour d'elle, ne sachant même pas quoi lui répondre. Elle se laissa aller à lui caresser les cheveux. Geste de tendresse, de douceur, de consolation ... Mais rien d'autre, Grands Dieux, rien d'autre.

Elle ne préférait même pas imaginer de qui parlait cette chère enfant ... Héra ferma les yeux, prenant une grande inspiration.

- Ce que tu veux faire d'Olympe est utopique, Chryséis. Personne ne sera jamais satisfait, c'est un fait.

La déesse parlait d'un ton qu'on ne pouvait réfuter. Elle voulait faire rentrer dans l'esprit de sa petite-fille que jamais elle ne parviendrait à gouverner sur Olympe : elle devrait se plier sous Zeus, ou régner sur un Olympe anarchique. Cette perspective n'enchantait qu'à moitié la déesse ... Elle préférait ne pas penser à cette éventualité. Non, non ...

Héra cessa de caresser sa chevelure, la regardant un moment. Elle ressemblait si peu à Arès ... Sans vouloir jouer dans le mélo, la déesse devait avouer que pour une fois dans sa vie - éternelle - , elle souhaitait faire preuve d'un minimum de fidélité envers celui qui ... Elle regarda un moment la bague qui ornait son doigt. Rien que pour cette preuve d'affection et d'amour, elle ne chercherait pas à tout foutre en l'air. Un sourire, furtif, passa sur ses lèvres, puis elle reporta son attention sur Chryséis. Cette petite souffrait d'une solitude qu'elle ne semblait pas vouloir vaincre. Elle pouvait combattre cette mauvaise réputation ... C'était une question de volonté. Elle aurait l'éternité pour comprendre ...

- Ne te prive pas de vivre pour une personne, ou tu y perdras tout ...

Un sourire, presque consolateur. La vie. L'éternité ... Elle soupira.

- Tu as toute une éternité à ... ( elle se retint de dire endurer, par pur plaisir de se montrer négative ) vivre. Ne la gâche pas inutilement, ma petite ... Surtout à vouer cette éternité à courir après quelque chose que tu n'auras sans doute jamais ...

La Reine des dieux pouvait témoigner qu'une éternité à se montrer passif était sans doute la pire des éternité à vivre. Ses premiers mois de mariage ? Parfait. La suite ? ... Très longue, trop longue ... Sauf depuis ce jour où elle avait quittée Olympe. Une nouvelle vie avait démarrée, alors ...

- Offre-toi une année sabbatique, proposa t'elle avec un sourire. Profite ...

C'était une solution pour repartir à zéro. Et pour accepter certaines réalités ...
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Chryséis

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Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 11 mercredi 14 septembre 2011, 19:40:48

-Je me demande encore pourquoi vous vous êtes mariés, tous les deux... Je veux dire... la personne que j'aime a beaucoup de points en commun avec moi, alors que vous deux... vous êtes comme le jour et la nuit. Tu es une femme mûre et responsable, la plupart du temps, et lui, il agit encore en adolescent aux hormones trop fortes pour être un jour satisfait...

Elle regarda le ciel, ce si beau ciel, puis elle leva la main vers lui, les doigts bien écartés. Les étoiles, ces petits soleils si éloignés qu'on ne les voyait qu'à peine, étaient si magnifiques. Elle avait cru, étant petite, pouvoir toutes les attraper au creux de sa petite main et qu'elle aurait pu les offrir à Héra, en échange d'un câlin. Aujourd'hui, il lui semblait que même lui donner toutes les étoiles du cosmos ne suffirait pas. Elle parut réfléchir un moment, un très long moment, puis elle hocha doucement de la tête.

-Très bien, concéda-t-elle en se redressant, tapant ses mains ensemble pour en chasser la poussière, avant de regarder à nouveau la mère de son père dans les yeux. Un an. Après un an, je reviendrai mettre l'Olympe au défi. Après un an, j'abandonnerai à jamais ma chasse à l'amour. Dans un an, jour pour jour, je ferai ma déclaration à la personne que j'aime, et si elle me rend mes sentiments, alors, je quitterai l'Olympe avec elle pour ne plus jamais y revenir. Après un an, si je n'atteins aucun de mes objectifs, je démissionne du rang de déesse et je réclamerai auprès de Zeus, à genoux s'il le faut, qu'il m'accorde une vie de mortelle et, si tu le désires, je me ferai prêtresse à ton côté

Elle avait prit sa décision. Si Zeus et Héra lui prouvaient qu'elle avait tort de voir l'Olympe actuelle comme un déchet, elle admettrait sans combattre plus longtemps qu'elle était dans l'erreur. S'ils arrivaient, ensemble, à défaire ses armées lors d'une seule et unique bataille, elle se ferait déposséder de tout ce qui est à elle sans lutter, car c'est ainsi que cela devra être. C'était un marché équitable. De toute façon, les dieux ne peuvent pas mourir. Ils peuvent être blessés, cela dit, mais pas tués tant qu'il existera quelqu'un pour croire en eux. Elle sourit et se releva, tout simplement en passant une serviette sur ses épaules pour masquer son buste.

-Ainsi, je respecterai ta volonté; je ne chercherai pas à prendre le trône. Au fond, je m'en fiche. J'en ai simplement marre de voir cette Olympe décadente s'asseoir sur ses lauriers. Il est temps que ca bouge un peu, pour que les dieux apprennent à nouveau que le monde regorge encore de dangers passionnants à relever, et qu'ils apprennent à nouveau ce que signifie la souffrance, autant du cœur que du corps. Et ensuite... si mon être aimé me rejette... j'imagine que j'irai m'installer en ermite, quelque part dans les plaines enneigées du nord et que j'y attendrai la mort. Apparemment, il y a d'énormes difficultés pour survivre en ces lieux. C'est en plein ce qu'il me faut. Qu'en dis-tu, mamie? Est-ce une meilleure solution? Et ne me dis pas que je suis folle, tu sais aussi bien que moi que j'ai raison; notre famille est rongée par l'égoisme, l'égocentrisme et l'égogigantisme (:3 avouez que c'est bien trouvé!). Je songe même à faire appel à cet homme pour m'épauler.

Elle parlait évidemment de Kamui Nefraet nos Vaer [je ne le trouve que trop peu sollicité, dernièrement, et personne ne le cite, alors, je me jette moi-même des fleurs :D). Détesté des dieux pour n'avoir que trop souvent violés les limites des mortels, atteignant nul ne sait trop comment une parfaite immortalité, comme les êtres divins, allant jusqu'à offenser en personne Hadès dans son propre palais et à abuser de la solitude d'une des bien-aimées d'Arès et pour avoir également fomenté une tentative d'extermination divine, c'était un homme que les dieux n'avaient qu'aversion et mépris. Bon, pour sûr, Kamui n'a rien contre les dieux, mais on parle souvent d'un Seigneur Déchu qui se déplace au gré des saisons partout sur Terra qui est en terrible manque d'action. On le dit également grand amateur de femmes, mais bon, il pouvait toujours courir pour oser toucher à la Déesse de la Colère. Il a beau être immortel, il n'est pas à l'abri de la souffrance, tout comme n'importe quel être vivant.

Elle regarda Héra dans les yeux encore une fois et elle approcha son visage du sien, s'arrêtant à quelques centimètres.

-J'adore mon grand-père, mamie. Il est un peu idiot et écervelé, parfois, mais il reste ton mari et le père de mon père, et je voudrais sincèrement que vous ne soyez pas mêlé à cela, mais vos enfants... me dégoûtent. Ainsi que mes frères, mes soeurs et mes cousins. Ils sont tous dieux, et pourtant, ils ne font rien d'autres que copuler avec des mortels, si ce n'est entre eux.

Elle blâmait l'inceste alors qu'elle-même nourrit une passion secrète pour deux personnes de son sang... La barbe...
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Hera

Dieu

Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 12 jeudi 15 septembre 2011, 02:01:05

En entendant sa dernière déclaration, Héra eut un mouvement de protection bien distinct, en plaçant une main sur son ventre, comme pour protéger l'enfant qui y siégeait. Jamais elle n'avait vue une personne se comporter ainsi ... On disait que 18 ans était l'âge de tous les rêves, où tout semble possible et réalisable, certes, mais Chryséis avait depuis longtemps dépassé cette période de naïveté et d'insouciance ! La déesse secoua la tête, comme pour refuser de croire en ces paroles. Un an ... Un ultimatum. Comme tant d'autres. La Reine des dieux la regarda un instant, sondant son regard avec autant de précautions qu'elle le pouvait.

- Je pensais sincérement ... Que tu serais différente.

C'était bel et bien une pointe de déception que Chryséis pouvait percevoir dans le ton d'Héra. Toutes ces histoires de haine, de crimes, de promesses vaines ... Tout semblait si illusoire. Comment cette chère enfant pouvait-elle agir de cette manière ? Elle n'était poussée que par certains sentiments qu'Héra ne pouvait accepter. On ne salue pas l'impulsivité, c'était une règle. La déesse passa le revers de sa main sur la joue de sa petite-fille, la regardant avec une douceur froide. Main qu'elle retira au bout de quelques secondes.

- Tu ne songes qu'à toi, finalement ... Tu possèdes une puissance que tu pourrais utiliser pour créer des choses ... fabuleuses. Mais tu ne songes qu'à détruire. Détruire ce qui ne te satisfait pas. Si tu agis de cette manière, tu n'auras plus aucun allié ...

Même elle ne songerait pas un seul instant à la suivre si elle en venait à détruire l'Olympe.

- Ne nous accuse pas d'égoïsme quand tu te comportes de la même manière, Chryséis.

Ton cinglant, regard brillant presque de colère. Elle s'emportait, encore une fois, face à une personne qui menaçait Olympe. Instinct de conservation ... Olympe, c'était la puissance des dieux, le rassemblement de tous les pouvoirs les plus puissants. Pouvoirs qu'il fallait conserver intact, au fil du temps. La survie des déités était, chaque jour, remise en question dans cette nouvelle société. Nul besoin que cette jeune déesse vienne donner un coup de pied dans la fourmilière déjà bien affaiblie ...

- Tu n'agis que pour satisfaire tes envies. Tu juges, tu accables ... Alors qu'il suffirait que tu acceptes le simple fait d'être une déesse, que tu te prennes en main, que tu acceptes ton rôle comme nous l'avons tous fait et que tu cesses de dédaigner le panthéon tout entier pour qu'on cesse de te prendre une enfant.

Le fait même que Chryséis ait envisagé de faire appel à cet homme ne faisait pas ciller Héra. Si tous le panthéon mettait une belle gifle à ce morveux, il ne s'en relèverait pas. Vouloir se penser plus fort que les dieux était d'un présomptueux ... Héra détestait les humains qui se comportaient ainsi. Et n'avait aucune pitié envers ceux qui lui voulait du mal. Case dans laquelle elle en venait à ranger sa petite-fille.

- ... Mais tu te comportes comme une enfant.


Son comportement était celui d'une enfant. Héra n'en démordrait pas. Ce qu'il fallait, c'était qu'elle admette se tromper, et qu'elle accepte de devenir une déesse digne de ce nom, ralliée aux autres déités. Si elle tenait cette promesse d'une année avant qu'elle ne débarque pour tout foutre en l'air, elle s'isolerait davantage, et les dieux n'auraient aucun scrupule à frapper cette enfant, même d'Arès, pour lui faire comprendre que certaines règles sont établies afin que ne règne pas une anarchie constante.

- Quant à ton envie de devenir mortelle ... Tu préfères fuir, c'est cela ? Je l'ai fait, mais ce fut pour mieux revenir. En quittant le Panthéon à jamais, tu ne donneras que davantage l'image d'une enfant gâtée. Pas celui d'une déesse ...

Héra balaya la salle du regard. Durant tout ce discours, sa main baguée n'avait pas quittée son ventre, scellant une promesse qu'elle tiendrait. Elle plongea à nouveau son regard dans celui de Chryséis.

- Mes débuts en tant que Reine des Dieux avaient étés chaotiques ... Je n'étais pas la plus aimée, si ce n'est la plus haïe. Mais le temps ... Le temps fait des miracles, surtout quand il est éternel. Je ne sais plus combien de temps il a fallut pour que je devienne une déesse digne de ce nom ... Une poignée de décennies. Pour que je devienne Héra, enfin. Une personne aussi emportée que réfléchie, aussi calculatrice qu'impulsive ... Alors, à toi de choisir Chryséis ...


Une leçon de vie ? Peut-être pas ... Mais elle espérait que la jeune déesse cesserait de se considérer comme un déchet d'Olympe. La déesse se releva, sortant de l'eau, et claqua des doigts, afin que sa robe revienne la vêtir. Elle se retrouva in-extremis à nouveau vêtue.

- Si tu choisis de rester en Olympe, je deviendrais ton mentor ...

Peut-être même une mère, souffla t'elle, à voix basse. Protéger cette petite perle qu'était sa petite fille serait quelque chose qu'elle aimerait beaucoup ... Être "adoptée" par Héra pouvait ouvrir de nombreuses portes à Chryséis. Si cette dernière choisissait cette option, bien évidemment ... Dans le cas contraire, Héra serait sans pitié.
« Modifié: jeudi 15 septembre 2011, 11:44:55 par Hera »
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Depuis que cela a commencé, j'ai été béni d'une malédiction.

Chryséis

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Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 13 jeudi 15 septembre 2011, 16:50:59

C’est alors qu’une question apparut dans la tête de Chryséis. Pourquoi est-ce qu’ils sont si pressés d’anéantir la menace qui vient plutôt que de se préoccuper d’un moyen de la dissuader ? Elle n’en avait elle-même aucune idée. Tout ce qu’ils faisaient, c’est dire « non, il ne faut pas, ce n’est pas bien », mais jusqu’à maintenant, elle n’avait aucune preuve que ce qu’elle faisait était parfaitement bête, mais ce qui la heurta, en particulier, c’était qu’Héra disait qu’elle ne pensait qu’à elle-même. Cela lui donnait envie de rire… ou de pleurer, elle n’en était pas bien certaine encore. Était-ce mal de vouloir que les autres dieux se souviennent qu’il était plus que temps qu’ils se mêlent à nouveau POSITIVEMENT de la vie des mortels, qui les quittent chaque jour en plus grand nombre. S’il y avait bien une personne dans ce monde maudit qui devrait comprendre le danger, c’était bien Héra, non ? Chaque jour, les mariages se faisaient de moins en moins fréquents, et ils étaient souillés par les ruptures, les tromperies et les abus. Pour Apollon, on découvrait des médecins davantage attirés par l’appât du gain que par le souci de soulager les gens. Pour Arès, l’ère actuelle était celle de la disparition des héros, dont il est le patron (aurait-il oublié de verser leur salaire ?). Était-elle la seule qui voyait que le monde avait besoin d’un grand tremblement pour rendre à ce monde sa solidité d’autrefois ? Même la déesse des passions, Aphrodite, avait aujourd’hui disparu sans laisser de trace. Qui serait le prochain ? Qui sera celui que l’Olympe perdra à nouveau ?

-Tu as tort, amour… lâcha-t-elle malgré elle, alors qu’elle aurait plutôt dû se taire. Je me soucie davantage des dieux et des hommes que vous tous réunis. Mais tu as aussi raison ; pour ma propre satisfaction, pour mon propre plaisir, je veux contraindre mes parents paresseux à reprendre leur rôle en main. C’est un désir qui ne vise que mes propres intérêts.

Elle parlait d’une voix lasse, découragée, car elle savait désormais qu’Héra ne serait jamais d’accord avec elle. Et si elle croit que Chryséis n’avait pas remarqué la main posée sur son abdomen, elle se trompait vachement. Normalement, elle aurait voulu savoir qui était celui qui lui avait donné cet enfant, mais à ce moment là, elle n’en avait cure. Elle ne voulait pas savoir et ne chercherait nullement à le faire. Tant qu’à être seule, autant que sa solitude ne soit pas troublée par la réponse. Elle porta une main à son visage et prit une grande inspiration pour chasser sa peine et sa frustration grandissante puis elle s’approcha à nouveau d’elle, puis elle sourit, fatiguée, avant de regarder ses pieds, qui jouaient dans l’eau chaude.

-J’abandonne, déclara-t-elle, tout simplement. Je ne ferai rien. Vous vous rendrez compte bien assez vite de tout le mal que vous vous faîtes à vous-même. Ou sinon, je serai dans l’erreur et je l’assumerai simplement. J’abandonne tout.

Elle se pencha, posant son coude sur son genou et posa sa tête sur sa main tendue vers le ciel. Héra avait totalement minée sa volonté avec ses paroles, en l’insultant et en la blessant assez profondément pour provoquer en elle un profond désespoir. Elle était pourtant sûre qu’elle aurait comprit. Elle s’en était persuadée. Et pourtant, la voilà, totalement anéantie, à avaler sa défaite. Elle aimait Héra, profondément, mais à ce moment-là, elle aurait voulu la haïr et la honnir. Comme quoi la désapprobation des êtres qui nous sont les plus chers avaient généralement raison de nous. Elle continua de regarder l’eau, de regarder son reflet. Elle se trouvait pitoyable et méprisable de ne pas avoir la volonté de braver sa grand-mère. Elle ne souriait plus, elle en avait complètement perdu le goût. Juste voir sa grand-mère caresser son ventre l’avait mise sur la piste qu’aucun de ses rêves ne se réaliserait. Pour vaincre l’Olympe, elle risquerait de priver un autre enfant des bons soins de sa mère, et cela était son point probablement le plus sensible. Elle se détestait déjà d’aimer deux personnes qu’elle devrait normalement craindre plus que la mort elle-même et voilà que son cœur faisait à nouveau des siennes. Elle avait, à ce moment là, un désir écrasant de trouver des bras accueillants où se réfugier, alors que ceux d’Héra lui semblaient maintenant étrangement froids.

-Es-tu satisfaite, maintenant, Héra? Demanda-elle, la voix enrouée.

Avec un effort innommable, elle parvint à  retenir un amer « J’espère que tes scrupules en valait la peine ». Elle avait besoin de marcher, de s’isoler, pour reprendre son calme, alors que de terribles tremblements la prenaient et que de grosses larmes de déception lui coulaient sur les joues. Oh oui, elle espérait franchement qu’Héra avait raison de protéger l’Olympe, car autrement, elle se promettait de mettre ses menaces à exécution, quitte à tuer sa propre sensibilité pour accéder à la cruauté nécessaire à ce projet. Elle serrait sur son corps la serviette qui ne séchait désormais plus grand-chose tant elle était humide. Mais encore plus que sa propre colère, une petite voix raisonnait cruellement dans sa tête et se moquait d’elle. « Héra a un bébé, Chryséis, elle aime quelqu’un d’autre plus encore que toi, hihihi ! T’as plus rien, plus de but et pas d’amour, hihihi ! » Chaque fois que la petite voix répétait ces mots, Chryséis luttait sauvagement contre le désespoir qui commençait à étreindre son cœur.

-Maudite sois-tu, Aphrodite. Si tu savais à quel point j’ai envie de t’arracher la gorge de mes propres mains… hélas, tu n’es déjà plus, murmura la jeune déesse à voix si basse que cela tiendrait d’un sacré coup de malchance si Héra parvint à l’entendre.
You shall experience the meaning of my Wrath!

Hera

Dieu

Re : Mmmh ... ( Pv )

Réponse 14 jeudi 15 septembre 2011, 17:23:27

La déesse accepta ses paroles avec un calme olympien. Elle avait réussie ... Chryséis avait renoncée. Pendant un moment, en tout cas ... Cette idée la rassura momentanément. Elle se revoyait en cette petite ... Elle, toute jeune, sautillant à droite à gauche, rêvant de choses et d'autres, imaginait déjà une paix planétaire, de l'amour, des mariages par milliers ... Si tes idéaux s'écroulent le soir de tes vingt ans. En allant sur Terre, la déesse avait découvert un chanteur français qui parlait si bien de la mélancolie qu'elle avait été atteinte en plein cœur. Il lui rappelait cette période où elle s'imaginait vivre d'amour et d'eau fraiche ... Comme toute "jeune fille en fleur". Une erreur, une regrettable erreur de jeunesse. Sans virer dans le nihiliste, la déesse avait compris, en devenant humaine, pour quelle raison les êtres humains choisissaient de ne plus croire en des dieux, quels qu'ils soient ... Mais elle ne saurait l'expliquer ... Les humains avaient choisis de vivre pleinement. Les seuls croyants étaient traités comme des idiots vouant leur vie à celle d'autres personnes ... Une idée qui avait germée en elle.

- Un jour, tu comprendras, souffla t'elle.

Elle se préparait à partir, mais la regarda encore une fois.

- Un jour, tu comprendras que les hommes nous ont oubliés. Et qu'ils se sentent prêts à faire face à leur vice et leurs qualités, sans nous. Ils se sont pris en main. Ils n'ont plus besoin de nous.

Un soupir, et elle se massa les tempes, nerveuse. Non, la nervosité, c'était mauvais, mauvais ... Elle avait une profonde envie de lui tendre la main, mais retint ce geste, méfiante. Elle lui avait fait du mal, mais pour une bonne cause. Enfin, pour elle ... Et Olympe. Elle restait la femme de Zeus, théoriquement parlant. Et donc détentrice du trône, et chargée de protéger Olympe.

- A ton âge, j'avais les mêmes idéaux, les mêmes utopies ... Mais il faut savoir faire des concessions, quand on réalise que des rêves resteront des rêves ...Nous ne sauverons pas les humains. Mais il nous faut nous sauver, nous, dieux olympiens. Et pour nous sauver, il faut restaurer la paix en Olympe ... Grâce à Zeus.


" Et personne d'autre ... ", chuchota t'elle, mais pas à regret. Une réalité, ça doit s'avaler. Pas être ignorée. Plus tôt Chryséis le comprendrait, moins elle serait isolée. Héra ne comprenait même pas qu'une personne tienne à ce point à avoir un but, dans sa vie, quel qu'il soit. Se laisser guider par le hasard, oui ... Mais foncer tête baissée, le cerveau engourdie par des principes immuables et des buts inatteignables ... Non. Mais c'était typique de la jeunesse. Jeunesse qui évoluerait.

- Il faut que nous restions soudés, et non pas que nous nous éparpillions. Je ferais cet effort, et tu le feras ... Ou tu sais très bien ce qui t'arrivera. Reste, et je resterais auprès de toi.

Ce n'était pas le ton de la menace, mais celui du conseil. Elle ne tenait pas à subir le spectacle de cette chère enfant bannie et abattue plus qu'elle ne l'était auparavant. Puisque Chryséis avait choisie Olympe, Héra resterait auprès d'elle. Mais la Reine des Dieux ne comptait pas élever son enfant dans une Olympe détruite ... C'était un fait. Contre lequel personne ne pourrait lutter.
« Modifié: jeudi 15 septembre 2011, 21:32:41 par Hera »
"Il y a deux sortes de passions : les passions que nous avons et les passions qui nous ont. On triomphe quelquefois des premières." - Alphonse Karr

Depuis que cela a commencé, j'ai été béni d'une malédiction.


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