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Dans les griffes de Belgrif [Malon]

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Malon

E.S.P.er

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 15 vendredi 05 août 2011, 17:57:32

Malon continuait de regarder le ciel silencieusement. Pourtant, ces nuages et ce ciel bleu n'avaient rien à envier à celui de son monde natal, et pourtant il lui semblait si différent. Parce qu'elle savait qu'elle n'était plus dans le même monde, peut-être ? C'était sûrement pour cela, rien que le fait d'être ici la rendait mal à l'aise, mais ce jardin calmait ses pensées noires et la faisait sourire.

Malon avait un bon sens de l'orientation, c'est avant tout pour cela qu'elle aimait déjà ce jardin: les labyrinthes étaient son truc. Pour elle, qui avait une bonne mémoire visuelle, se repérer dans ce jardin ne serait pas trop difficile et elle serait bien entendu capable de retrouver la sortie si besoin était. Mais s'enfoncer davantage dans ce dédale de haies était bien plus amusant pour le moment.


" Ca me va. Je veux savoir comment ce monde-ci tourne. Peut-être que j'en tirerai quelque chose d'intéressant... "

Par intéressant elle voulait bien entendu sous-entendre "moyens de fuir d'ici". Mais cela, elle se garda bien de le préciser, de toute manière Belgrif ne dit-il pas entreprendre des recherches pour trouver un moyen de rentrer chez elle ?

Elle regarda le manoir, dont on voyait le toit au loin, dominant le jardin de toute sa splendeur et dit dans un soupir:


" Eh bien j'ai comme l'impression que je resterai longtemps dans ce manoir... "

Elle baissa la tête, regardant encore Belgrif avec ses lunettes noires.

" Et je sais déjà ce qu'il y a dans votre bureau, vous savez. Mais je ne veux pas être mêlée à ça... Je ne veux pas me coller dans vos affaires douteuses. "

Esclavagismes, escroqueries et bien d'autres se cachaient dans ce bureau. Même si un sentiment de justice l'aurait poussée à essayer de faire quelque chose pour au moins l'empêcher de faire du trafic d'êtres humains, elle n'allait sûrement pas briser ses chances de retour juste pour réparer une "injustice" qui ne la concerne de toute façon pas.

" Et je suppose que ma présence ici ne doit pas être connue du public ? Après tout les rumeurs vont sûrement se propager vite si on sait que je reste ici. Et je pense que vous savez aussi bien que moi quel genre de rumeurs pourrait se propager. "

Les ragots, c'est un secret de famille des humains. Un peu un de leur moteur de vie, leur petit plaisir malsain de se répandre des rumeurs parfois exagérées lorsqu'ils sont envieux. Nul doute que si on apprenait que Malon vivait chez Belgrif et le côtoyait souvent, on entendrait beaucoup d'histoire comme quoi Belgrif s'est trouvé une épouse, ensuite qu'il semblerait que ce soit une prostituée, puis enfin une rumeur comme quoi il était tombé amoureux d'une de ses esclaves, ect...

" Oui, allons-y, j'ai très envie de voir cette ville. "

Elle rougit quand il aborda le thème des vêtements. En temps normal, ce sujet de discussion n'était plus un tabou entre elle et sa mère mais... Belgrif n'était pas sa mère. Et pourtant il en savait tout autant qu'elle.

" Je... Je vous remercie, mais je n'y connais rien en vêtement ici, je vais devoir vous faire complètement confiance là dessus... "

Oh, qu'elle aurait aimé porter des vêtement réellement féminin. Mais à part des pantalons ou n'importe quoi qui couvre de manière ample son bassin, Malon était fort restreinte au niveau des vêtements, malgré qu'elle mourrait d'envie d'enfin changer sa garde-robe.
- "Le rêve est comme une énigme où la réponse est nous-même."

Belgrif

Terranide

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 16 samedi 06 août 2011, 14:56:00

Le carrosse, encadré de quatre cavaliers, quitta le domaine, emportant Malon dans la vaste cité-état de Nexus. Belgrif offrit à son invitée une visite digne de ce nom, n’hésitant pas à dispenser ses explications ou ses impressions sur les divers bâtiments croisés. Sur le trajet du seigneur chat, on s’écartait, on s’éloignait. La peur qu’inspirait le marchant d’esclaves était palpable. Dans le regards des citadins, on pouvait lire le respect, ou la jalousie, ou encore la rancune. Malon côtoyait quelqu’un qui n’hésitait pas à être monstrueux avec son entourage et cette visite le souligna. Pire encore, la jeune femme allait « bénéficier » de cette triste notoriété, ce n’était qu’une question de temps. D’ailleurs, le félin aborda le sujet alors que le carrosse, après une halte à la grand place, s’ébranlait de nouveau.

-Garder votre présence secrète aurait été, assurément, le plus pratique pour vous, Malon. J’aurais peut-être tenté de le faire mais voilà, mes hommes vous ont déjà vu, il est déjà trop tard. Alors n’oubliez surtout pas que, comme toutes personnes puissante, j’ai des ennemis. Mes ennemis deviendront bientôt les votre. C’est l’une des raisons qui me pousse à fortement vous inciter à rester au manoir, à ne le quitter qu’en ma présence.

La demoiselle n’allait pas être dupe, Belgrif voulait garder la griffe sur elle. Mais cette précaution allait, il est vrai, aussi dans le sens de sa sécurité.

-Et si jamais d’aventure vous deviez quand même quitter le manoir sans moi, ne vous séparez jamais des gardes qui vous accompagnerons.

Si une telle sortie devait avoir lieu, Belgrif même absent aurait préalablement donné son accord. Sans cela, les gardse refuseraient de laisser Malon sortir du domaine.

-Quand aux rumeur, puisqu’il va y en avoir, j’ai pris l’habitude de les contrôler, de laisser fuiter volontairement les informations que je désire. Ainsi, je sais ce qui ce dis. Ce qui ce dis, c’est ce que je veux. Alors il va falloir construire une histoire et s’y tenir. Le théâtre existe-t-il dans votre monde ? Parce que vous allez devoir, en public, joué un rôle. L’histoire à laquelle j’ai pensée est toute simple : vous êtes une amie de province. On choisira un village, vous vous renseignerez dessus un minimum. Il s’agira forcément d’un village ravagé par les esclavagistes, mes esclavagistes. Ainsi, j’ai fais une erreur et je me dois de la réparer. Vous avez perdu votre maison par ma faute alors je vous héberge en retour. La plèbe est prête à accepter cette histoire, elle colle bien à mon image.

Comme promis, la visite se ponctua d’emplettes. Belgrif, au moindre signe de Malon, était prêt à farie arrêter le carrosse pour aller acheter quelque chose qui plaisait à la demoiselle. Quand arriva le moment des vêtements, ce fut plus long. L’épreuve était de taille : trouver au moins quatre ou cinq tenues adaptées. Il en fallait pour la vie de tous les jours mais aussi pour les événements. Le choix se porta presque systématiquement sur d’amples robes. Vue la coupe de ces dernières, le secret de Malon allait être bien gardé. Par la même occasion, elle allait avoir l’impression de se glisser dans la peau d’une véritable princesse. Il s’agissait là de haute couture, de dentelles, de broderie, d’étoffe précieuse. Sa tenue de soirée, particulièrement, était magnifique. Et tout ceci s’accompagnait, bien évidement, de bijoux, bagues, colliers, diadèmes. Belgrif dépensait sans compter. Plus de 4 000 pièces d’or partirent en fumée en l’espace de quelques heures. La demoiselle, à l’abri de tous les regards, même de celui du chat, avait put essayer chaque ensemble et donner son avis. Rien ne fut acheté sans son accord.

Belgrif, quand il désirait quelque chose, était prêt à y mettre les moyens. Il conseilla, il donna lui-même son avis et surtout, il agissait avec autant de tact que possible envers son invité. Il en allait autrement pour le personnel des commerces fréquentés. Ceux-ci avaient intérêt à montrer le plus grand respect envers le chat et la demoiselle sans quoi le félin devenait très menaçant. Il ne fallait pas oublier qu’il avait quatre brutes en armes prêtes à faire un carnage au moindre claquement de doigt du Terranide.

De retour au manoir, Malon dut se séparer de Belgrif. Ce dernier avait un repas d’affaire. La demoiselle eut donc à faire aux serviteurs. Ceux-ci lui présentèrent la chambre qui allait être la sienne. Elle était moins luxueuse que celle du mètre des lieux mais sa fenêtre donnait sur le parc, là où il était le plus profond, le plus beau. On aida Malon a installer sa garde-robe puis on lui présenta la bibliothèque dont avait parlé le chat. Ce lieu était une véritable mine d’information sur Terra. Pour la suite, les serviteurs n’avaient plus d’instruction. Malon état libre de faire ce que bon lui semblait.

18 heures venait de sonner à la grande horloge. Le soir commençait à s’approcher. Le soleil déclinait. Le temps était toujours aussi radieux. Belgrif, un peu fatigué, s’avança dans le parc. On lui avait dit que Malon s’y trouvait alors il se mit à la chercher. Quand il l’eut trouvé, il s’approcha.

-Voilà mes affaires terminées pour aujourd’hui. J’espère qu’en mon absence, mes domestiques ont sut être aimables avec vous. Avez-vous trouvé votre bonheur dans la bibliothèque ?

Personnage abandonné.

Malon

E.S.P.er

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 17 samedi 06 août 2011, 20:16:22

Elle soupira, un peu inquiète: c'est vrai qu'à présent, elle était devenue une cible encore plus facile pour attaquer directement Belgrif. Même si elle savait qu'elle ferait une piètre monnaie d'échange vu qu'il ne s'embarasserait pas d'elle si elle venait à se faire capturer. Elle regarda l'extérieur avec un peu de mélancolie, elle ne pourrait donc pas visiter cette ville à son aise vu que dorénavant c'était la cible de choix et que de toute manière Belgrif ne la laisserait jamais sortir sans au moins un garde qui ne reste à moins de deux mètres d'elle.

Elle écouta attentivement l'histoire du chat. Il est vrai qu'il était plein d'astuces et faire répandre une telle histoire sera largement satisfaisante pour les ragots du voisinage, vu qu'il y avait pas mal de réalisme. Et le coup de l'amie de province est un classique qui marche souvent.


" J'ai fait du théâtre oui. Je trouverai sur quel village me renseigner une fois de retour à la bibliothèque, je suppose que la population sera prête à accepter cette histoire... Vous en connaissez plus que moi dans ce domaine. "

Elle ne s'attendit pas vraiment a un tel élan de générosité de la part de Belgrif malgré que ça puisse faire partie de son plan. Il avait vraiment fait son possible pour lui trouver des vêtement adapté et très beaux, des robes en dentelles aux couleurs pourpres ou violettes, passant parfois à l'orange foncé. Le seul caprice de Malon, dans ce défilé de magnifiques coupes, fut l'achat d'une robe très simple, mais qu'autant elle et lui connaissait très bien... Il s'agissait de la même robe que portait Malon dans ses rêves. Elle avait tenu à la prendre, prenant cela comme une amusante coïncidence.

Ainsi débarassée de ses vêtements qui auraient pu paraître curieux, elle s'était déjà mise à s'habituer dans ces nouveaux vêtements, prenant un peu ses marques à l'intérieur de ces robes qu'elle n'avait jamais eu l'habitude de porter. Heureusement qu'elle était une grande habituée et amatrice de talons, lui permettant d'adopter la démarche distinguée des ladys pour coller à son rôle de bourgeoise de campagne.

Elle avait beaucoup apprécié l'attention de Belgrif par rapport aux robes, donnant son avis impartial mais toujours avec beaucoup de tact, lui permettant de faire des choix justes et qui étaient en accord avec ses propres goûts.

Sur cette note agréable ils retournèrent ainsi au manoir, elle prenant congé de Belgrif pour la soirée et pouvant ainsi passer son temps dans la bibliothèque, empruntant des livres pour les lire dans le parc. Elle s'en renseigna sur son histoire tout d'abord, puis son mode de fonctionnement, passant un long moment sur le thème de l'esclavagisme qui semblait extrêmement répandu dans ce monde et constituait un des piliers principaux de l'économie des pays. Quant aux détails livrés par certains livres... Elle ne pouvait qu'être compatissante envers ces pauvres hères. Elle préférait s'en tenir à l'écart, tant finir avec un collier au cou semblait aussi banal que d'acheter son pain le matin. Et nul doute que si on connaissait son "secret" on aurait tôt fait d'essayer de la considérer en monstre et en faire une sous-être...

Elle ne vit pas le temps passer, et fut surprise en entendant la voix du chat qui la tira de sa lecture. Elle était assise sur un banc de la grande allée, un livre ouvert et une pile d'ouvrage terminé à côté d'elle, habillée de sa robe de la couleur d'un coucher de soleil et croisant les jambes.


" Oh, vous êtes déjà de retour ? Quel heure est-il ?... "

Elle n'attendit pas de réponse pour continuer, remarquant que le solei commençait à descendre de son ciel et assombrir le pays.

" Oui, j'ai passé tout mon temps à étudier davantage ce monde. C'est a la fois intéressant et très effrayant... Aussi, j'ai trouvé une liste de villages ayant disparus durant des raids d'esclavagistes. Je dois dire que cette pratique a l'air tellement à la mode que il existe des ouvrages ne faisant que recenser les actions des groupes d'esclavagistes... "

Elle lui montra l'ouvrage en question. Son estomac commençait à lui indiquer qu'elle n'avait rien mangé depuis ce matin, aussi elle se permit de remarquer:

" Peut-être qu'on en discutera davantage à l'heure du repas ? "
- "Le rêve est comme une énigme où la réponse est nous-même."

Belgrif

Terranide

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 18 mercredi 28 mars 2012, 10:07:50

Bien, très bien même ! Malon semblait avoir accusé le choc de cette venue soudaine en Terra. Mieux encore, elle était plutôt bien disposée à l’égard de Belgrif. Les nombreux efforts de celui-ci commençaient-ils à payer ? Le fourbe félin sentait qu’il était sur la bonne voie. Et au bout de cette voie, la récompense était grande. Cette fille, ses dons surtout, étaient une aubaine. L’idée même de ne pas en profiter était risible. Le jeu qui avait débuté depuis ce matin, car aux yeux de l’esclavagiste c’était bien un jeu, un jeu dangereux, un jeu sérieux, mais un jeu quand même, ce jeu donc était bien le plus intéressant qu’il avait eu à mener depuis des mois. Même la traque de marchandises n’avait pas cette saveur ! Mais la partie était loin d’être terminé. Le faux pas était toujours possible. Alors le seigneur chat ne relâcha pas son attention.

-Diable ! Vous lisez vite ! Et après avoir nourrit l’esprit, quoi de mieux que de nourrir le corps ? répondit-il d’un ton léger. Je vais demander à ces paresseux de la cuisine d’avancer le repas.

Enfin, disons plutôt qu’il allait demander à quelqu’un de demander aux cuisiniers de s’activer car il était impensable que Belgrif fasse lui-même le chemin jusqu’aux cuisines. Il n’eut donc qu’à s’éloigner de quelques pas sur la grande allée et à appeler d’un geste de main l’un de ses serviteurs en faction dans le jardin pour lui délivrer l’ordre toujours de façon si strict. Ceci fait, il retourna auprès de Malon, s’assit sur le banc et reprit.

-L’esclavage est effectivement très répandu, surtout ici à Nexus. Le marché aux esclaves se tient de façon très régulière sur la grand place. Si un jour vous voulez en acheter un, vous n’aurez qu’à me le dire. Un petit esclave personnel, c’est toujours utile. De plus, je suis sûr qu’avec vous comme maitresse, il sera heureux. C’est vrai, on oublie parfois que certains esclaves vivent bien mieux que des citoyens libres. Esclavage et moral ne sont pas forcément incompatibles, enfin pas totalement…

Cette tirade était une tentative déguiser pour justement moraliser l’esclavage, donc l’activité professionnelle de Belgrif, donc Belgrif lui-même. Il était important de ne plus paraitre un monstre aux yeux de la demoiselle. Peut-être même serait-il possible, avec le temps, de lui faire accepter cette odieuse pratique. Le sombre matou n’hésiterait pas à pervertir Malon pour atteindre son objectif. Car pour lui, tous les moyens étaient bons, absolument tous.
 
Un peu plus tard, le maitre des lieux et son invitée entrèrent dans le petit salon. L’air au dehors commençant à être frais, la chaleur de la cheminé de marbre était la bien venue. La lumière déclinante du jour cédait la place aux lueurs dansantes des chandeliers. L’endroit avait presque une atmosphère romantique d’autant plus qu’on pouvait admirer par la fenêtre le crépuscule naissant. Sur la table, le début du repas attendait. Il était évidement toujours aussi raffiné et copieux. Et dire qu’au dehors, à quelques pas à peine des grilles du manoir, des mendiants crevaient de faim…

-Vous me montrerez cette liste de village. Faudra en choisir un. Mais changeons de sujet.

Le chat se servit une coupe de vin.

-Un peu de vin ? Il est fruité, léger, vous devriez l’apprécier.

Que Malon accepte ou opte pour une autre boisson, il y avait le choix d’ailleurs, Belgrif lui proposa ensuite de trinquer.

-A votre venue sur Terra ! Et puis, à votre futur départ aussi !

Il bu d’un trait sa coupe.

-J’ai, comme promis, donner mes instructions pour que débute les recherches sur ces fameux portails. Je vous tiendrais informé des résultats. J’espère vraiment qu’en attendant, votre séjour sera à votre convenance. Comment avez-vous trouvé cette première journée ? Qu’aimeriez-vous faire demain ?

Il évita soigneusement de parler de la nuit, pour l’instant…

Personnage abandonné.

Malon

E.S.P.er

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 19 mercredi 28 mars 2012, 13:40:57

Elle sourit un peu timidement, en posant un marque page dans son livre avant de le refermer. Elle se demandait bien ce que le chat allait réserver pour elle ce coup-ci, sachant bien qu'elle devait s'attendre à plus d'exigeance de sa part compte tenu de la situation actuelle, et elle n'attendait que le moment qu'il utiliserait afin de profiter d'elle. Elle hocha la tête en l'écoutant, un peu mitigée quant à ses paroles... Il pourrait être convaincant, mais il était face à une jeune fille pas stupide et éduquée, qui aurait du mal à accepter l'esclavagisme comme pratique morale.

" Je vois bien que l'esclavage est répandu... Mais, euh, vous savez, je viens d'un milieu modeste, et chez moi l'esclavage est un des pires crimes qu'on puisse commettre... Je dois vous avouer qu'avoir un esclave me rendrait plutôt mal à l'aise. "

Même si, en cet instant précis, l'idée d'en avoir un lui traversa la tête et ainsi se fit tout un scénario de choses absolument non avouable qui la firent rougir rien que d'y penser... Elle cligna des yeux et préféra faire taire son imagination, un peu trop débordante et qui finirait par être trop flagrant pour le chat. Elle toussa pour essayer de couvrir son petit moment d'égarement, avant de reprendre les livres qu'elle emmena le long de l'allée en se faisant guider jusqu'au manoir de Belgrif. Un servant ne tarda pas d'ailleurs à la débarasser de la pile de livres lus dont elle était en train de transporter, la faisant se sentir un peu mal à l'aise de devoir reléguer des tâches aussi simple à un autre alors qu'on lui avait toujours appris à être autonome... Mais c'était ainsi que ça marchait ici, alors elle préféra ne faire aucun commentaire et continuer à jouer le jeu comme il le fallait afin de ne pas irriter le chat.

Une fois dans le salon, Malon semblait prendre grand plaisir à ce confort de début de soirée. Elle semblait très intéressée par le coucher de soleil, regardant par la fenêtre avec un petit sourire en coin alors que des nuances de rouge et d'orange commencaient à colorer la ville une dernière fois, avant de la plonger dans le noir et le bleu de la lune. L'odeur de la nourriture ne faisant qu'attiser l'appétit de son estomac déjà en train de se plaindre, elle ne se fit pas attendre pour faire présence à table lorsque le dîner fut servi, préférant mettre sa conscience de côté pour ne pas penser au luxe dont elle profite par rapport aux miséreux dehors... Après tout elle n'était pas une sainte non plus, comme tous les humains elle pensait à sa sécurité et son confort avant celui des inconnus.


" Je ne bois pas d'alcool généralement mais...Pourquoi pas oui... "

Dit-elle en se faisant servir le verre, et trinquer avec Belgrif malgré son inquiétude à l'égard de ses intentions.

" Oui... En espérant que ça arrive. "

Elle n'en était pas convaincue, Belgrif n'aurait aucun intérêt à la renvoyer chez elle. Disons plutôt que quant elle but, c'était surtout pour fêter son éternel emprisonnement dans cette cage dorée dont Belgrif détiens la clé. Elle reposa sa coupe en prenant une profonde respiration, prenant son temps pour répondre et réfléchir.

" Je ne sais pas encore. Peut-être visiter la ville, je n'ai pas encore eu le loisir de voir à quoi elle ressemble... Ca me permettra de mieux comprendre comment fonctionne cet endroit... Enfin... Je suppose que vous allez avoir beaucoup de travail ce soir, n'est ce pas ? Je vais continuer à étudier un peu dans la bibliothèque et vous laisser en paix, je vous remercie pour le repas. "

Elle se leva et sourit avant de s'incliner poliment, prenant son livre sous le bras avant qu'un souvenir lui traverse l'esprit

" Oh et pour le village... Appledale conviendra ?"
- "Le rêve est comme une énigme où la réponse est nous-même."

Belgrif

Terranide

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 20 mercredi 28 mars 2012, 14:49:12

Le regard de Belgrif s’était perdu loin au-delà de la fenêtre. Maintenant, le crépuscule tirait sa révérence et la nuit recouvrait la cité-état de Nexus. Elle promettait d’être belle, claire et étoilée, dominée par une lune presque pleine. Le chat n’avait pas pour habitude de rester contemplatif. Non, à travers la nuit nouvelle, il songeait au monde onirique. Bientôt, il allait y retourner, qu’il le veuille ou non d’ailleurs. Bientôt, Malon redeviendrait toute puissante. Allait-elle jouer le jeu ? En son fort intérieur, il était un peu inquiet. Il supposait que oui, mais rien que le fait de ne plus être le maitre le dérangeait énormément. Et si elle le roulait dans la farine ? Et si, demain, elle n’était plus là ? Il se refusa tout net à songer au départ de la demoiselle par ses propre moyens. Il ne pouvait se faire à l’idée qu’elle lui échappe, qu’elle se mette hors de sa portée. Si cela arrivait… non, cela n’arriverait pas, jamais ! Elle était à lui ! Voilà tout.

-Hum ? Appledale ?

Le sombre chat venait de sortir de ses songeries.

-Ha oui, pourquoi pas. Ce sont bien mes hommes qui ont ravagé cet endroit. Ça ira tout à fait. Renseignez-vous sur Appledale et notre histoire sera prête.

Et s’il le fallait, il réduirait au silence les esclaves d’Appledale, mais ça, inutile de le lui dire. Belgrif se leva, s’étira de sa féline manière et s’adossa à la cheminé.

-Je vais effectivement avoir quelques derniers trucs à régler ce soir. Croyez bien que je le regrette mais ma fonction est ainsi faite. Bonne lecture Malon.

Avant que ne sorte la jeune femme, il ajouta.

-Je viendrais vous voir d’ici une bonne heure dans la bibliothèque. Il nous faut encore un peu parler… avant la nuit.

Il n’en dit pas plus mais le sujet de cette future discussion ne faisait aucun doute. L’heure de la contrepartie à tous ses efforts était proche. Un léger sourire sur son visage de chat, il prit la direction de son bureau où l’attendait quelques tâches, dont la planification de la nouvelle traque d’esclaves dans les Terres Sauvages.

Une heure et quart plus tard, comme prévu, il fit irruption dans la bibliothèque. Il s’approcha à pas feutré, respectant le silence du lieu. Il trouva la demoiselle en train de lire. Il s’assit à côté d’elle, et, après une légère hésitation tactique, il s’adressa à elle d’une voix basse. Plus que d’habitude, on sentit derrière ses manières sa dangereuse malice. Il aurait pu tourner autour du pot, parler de la présente lecture de la demoiselle, mais non. Il n’avait qu’une idée en tête, presque une obsession.

-Il sera bientôt temps d’aller dormir, Malon.

Il fit une petite pose, laissant son invitée lui porter toute l’attention nécessaire.

-Vous souvenez-vous bien de notre marché ? Puis-je compter sur votre onirique collaboration pour m’offrir mon dû ? Je veux revoir ce monde merveilleux. Je veux y passer un très bon moment. Sommes-nous bien d’accord ?

Personnage abandonné.

Malon

E.S.P.er

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 21 mercredi 28 mars 2012, 16:05:26

Elle le laissa s'expliquer quant à Appledale. Pauvre village de province, connu pour n'avoir abrité que quelques petits parvenus assez obscur dont personne ou presque ne se souviens du nom, c'était parfait pour y faire émerger une Malon cousine de province.

Elle poussa un petit soupir et sourit, avant de prendre congé du félin pour se diriger vers la bibliothèque. Là, elle attrapa quelques livres concernant Appledale...Mais elle tomba aussi sur quelques ouvrages parlant de magie. Magie... Peut-être que ça pourrait avoir un lien avec ses pouvoirs... Et si elle pouvait trouver comment elle avait fait pour tomber ici? Peut-être que ça pourrait la ramener chez elle sans l'aide du chat... Mais il ne fallait pas qu'il le découvre. Elle prit soin de cacher les tomes dans la pile afin de ne pas se faire voir et que Belgrif comprenne ses intensions, les perdant au milieu d'ouvrages sur Nexus et sur Appledale... C'était un coup serré.

Elle se mit donc à étudier en profondeur Appledale afin de faire une fausse noble crédible, jusqu'à ce que Belgrif fasse irruption dans la pièce...Elle redoutait un peu sa venue, sachant très bien de quoi il en retournerait actuellement, mais elle devrait s'y faire, après tout l'obsession du chat à vouloir retourner dans ce monde était parfait pour elle, elle pourrait essayer de comprendre comment elle a pu changer de monde tout en jouant les marionettes pour le chat... Et pendant que ce félin libidineux s'amuserait à ses dépens, elle préparerait sa sortie...Si il y en avait une, cela dit.


" Je le sais fort bien. "

Répondit-elle à l'introduction du chat, sachant très bien ce à quoi il voulait en venir. Et elle ne faisait justement qu'attendre la question fatale, que ce maudit matou attendait avec impatience depuis ce matin quand il l'avait trouvée dans son lit...

" J'ai...J'ai très bien compris cela, oui. Il n'y aura pas de... Problèmes. "

Entendons par là "reflet de la réalité de votre âme corrompue". Mais à ce sujet, elle pouvait toujours jouer sur l'ignorance totale de Belgrif sur ce monde ainsi que l'étendue de ses pouvoirs afin de le faire tourner en bourrique... Du moins, assez pour le distraire du fait de ses petites recherches secrètes.

" Je suppose qu'il est déjà plus que l'heure, je suis d'accord. Allons nous coucher à présent... "

Elle attendit que Belgrif quitte la pièce afin de rapidement prendre quelques ouvrages, certains sur Appledale mais surtout sur la magie de ce monde, décidée à savoir comment cela a pu tourner aussi mal... Elle se mit à lire un peu, avant de rapidement sombrer dans le sommeil, le livre sous le lit. Bientot des formes se mirent a se dessiner dans sa tête, puis, des couleurs...Enfin les formes et les couleurs donnèrent ce long couloir couvert de portes. Un endroit qu'elle connaissait bien... Malheureusement elle y était prisonnière aujourd'hui, prisonnière dans son propre monde. Habillée de son habituelle robe dans le monde onirique, elle fit un geste de main et le monde tourbillonna, pour enfin donner une salle carrée avec une seule porte... Celle des songes de Belgrif. Il s'endormait bien vite, le bougre.

Elle poussa la porte, et se transporta dans le monde de Belgrif... Le décor était noir et rouge, reflet de sa culpabilité et sa difficulté à l'assumer. Elle poussa un soupir et d'un revers de main, ce décor triste tourna en des tons vert et bleus clair...C'était une grande plaine vide. Juste le souffle d'un vent dont on ne connaît pas la direction, et un soleil qui donnait une impression de bien-être plutot que de la chaleur, donnaient cette impression d'être une plaine, car on ne voyait pas l'herbe. Le sol était simplement vert...Mais on n'en voyait pas de bizarrerie.

Malon s'avança, avant de retrouver le chat. Il était là, au milieu de cette plaine. Autour de lui apparut un tronc abbatu, taillé comme pour faire un siège, où Malon y prit place.


" Eh bien, voilà, nous y somme encore... C'est votre rêve. C'est à vous de décider ce que vous voulez y voir. Prenez ma main, et dites ce que vous désirez. "

Dit-elle avec un petit sourire, cherchant un moyen de commencer ses recherches sans alerter le chat.
- "Le rêve est comme une énigme où la réponse est nous-même."

Belgrif

Terranide

Re : Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 22 mercredi 28 mars 2012, 17:49:22

Parfait ! Elle avait bien saisi ! Et, Belgrif en était presque sûr maintenant, elle allait obéir. Satisfait, il quitta la bibliothèque après un « bonne nuit » assez théâtral et gagna sa chambre. De nouveau songeur, il ôta son élégant costume pour le remplacer par sa chemise de nuit. Ha, s’il parvenait à inverser la vapeur, il n’aurait plus rien à craindre de Malon. En effet, s’il lui donnait l’illusion qu’ici, à Terra, elle pouvait réclamer et obtenir telle une princesse alors que c’était lui le maitre, mais que dans les rêves où elle était maitresse c’était à elle de se plier aux caprices du chat, celui-ci aurait en réalité tous les pouvoirs. Cette agréable pensée de domination le fit ronronner. Il s’enfonça sous ses couvertures et souffla les bougies du chandelier à côté de son lit. Le voilà dans le noir.

-Malon… Malon… reste une souris entre mes griffes et tout ira bien pour toi.. chuchota-t-il pour lui-même.

Peu après, il sombrait dans le sommeil. Ses rêves s’ouvrirent sur un décor peu accueillant dont il avait trop l’habitude. Ses remords inavoués ne semblaient pas vouloir lui laisser de répit. Heureusement, les choses eurent tôt fait de s’améliorer avec la venue de cette Malon onirique.

Belgrif était là, vêtu de rouge. Son corps félin disparaissait presque derrière le large chapeau et le long manteau. Il semblait toutefois avoir perdu quelques kilos. Il n’avait en fait plus rien à voir avec le seigneur qu’il était. Il montrait ici certainement son vrai visage, celui de la crapule sans noblesse. Autour de lui s’étendaient à perte de vue des collines vertes  simplistes sous un ciel uniformément bleu.  La maitresse des rêves lui tendit la main, lui offrant ainsi l’opportunité de donner corps à son songe idéal. Il hésita un peu. Il regarda cette main tendue puis, sans prévenir, il éclata de rire On le sentait presque hystérique.

-Ha, ha, ha, ha, ha ! C’est moi qui décide ? Ha, ha, ha, ha ! C’est vrai ? C’est bien vrai ? C’est MOI qui décide, qui décide de tout, de TOUT, d’absolument TOUT ?!

C’était son désire de domination qui s’exprimait. Ici, au royaume onirique, Belgrif perdait toute mesure. Cela faisait justement parti de son rêve. Il attrapa fermement la main de Malon, il la garda serrée entre les siennes et commença à commander son monde idéal.

-Je veux un château gigantesque ! Je veux que ses tours se perdent au-dessus des nuages ! Je veux qu’il ait dix-milles tours qui perses ainsi les cieux ! Je veux ce château plus grand qu’une ville, plus grand qu’un pays ! Je le veux fait d’or et de pierres précieuses ! Je veux que chaque pièce soit une œuvre d’art unique ! Des salles à colonnades aux jeux de lumières grandioses ! Des fontaines féériques à la musique enchanteresse ! Je veux une salle du trône démesurées ! Des tapisseries fines, des sculptures de maitre, des statues titanesques ! Des statues de moi bien sûr ! A MA gloire !  Je veux que le soleil soit attaché à la plus haute tour de ce château ! Je veux qu’il soit mon drapeau ! Je veux pouvoir le remplacer par la lune ! Je veux que mon château, que moi, soit maitre du jour et de la nuit ! Du beau temps et de l’orage aussi ! Je veux qu’autour de ce château se trouvent une foule innombrable. Des millions, des milliards, des millions de milliards de personnes qui scandent mon nom ! Je veux être un dieu pour elles ! Oui, un dieu, LEUR DIEU ! Je veux que toutes ses personnes soient humaines ! Je veux qu’au centre de ce château il y ait une grande place, un cirque ! Je veux que les Terranides y soient traités comme des bêtes ! Je veux les voir être humiliés, torturés et tués de milles façons ! Oui, faut que ce soit un grand spectacle !
 
Il repartit dans un grand rire, totalement dément. Mais il n’avait pas terminé.

-Je veux que ce soit toi qui me fasse visiter ! Je veux que tu me rende heureux de tout ça !

Comment ? Il ne le précisa pas. Le savait-il seulement ?

Personnage abandonné.

Malon

E.S.P.er

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 23 mercredi 28 mars 2012, 20:24:38

Malon eut un sourire triste. Malgré ses précédents cauchemars, il ne se privait pas de continuer à être la pire crapule qui soit. Soit, il en serait ainsi, mais Malon n'avait pas dit son dernier mot quand à la leçon qu'elle devait lui donner: le monde des rêves était parfait pour tous les coups bas, dont Belgrif en était rendu maître, mais cette fois c'est Malon qui pouvait s'en charger. Sachant très bien les limites de son pouvoir dans son intégrité du moins.

" Cela sonne très beau... Je dois vous avertir néanmoins: la dernière fois, vous étiez dans mon rêve, où j'en avais le pouvoir total. Ici, dans votre rêve, je ne peux pas tout gérer. Il faudra vous attendre à des choses...Hors de mon contrôle. Il faudra m'en excuser pour ça, comme toute chose mon pouvoir as des limites. "

Les mains chaudes de Malon prirent les pattes de Belgrif, avant de pousser un petit soupir et fermer les yeux.

" Enfin... Ainsi soit-il, Maître du monde. "

A ces mots, le ciel devint noir et le sol se déchira. Le décor habituellement paisible devint une atmosphère d'apocalypse, la terre se sécha et devint comme craquelée, avant que des flammes ne sortent du sol pour réchauffer la terre et des vagues de métal en fusion frôler le chat sans le brûler. Des orages violent se mirent à éclater, la robe de Malon volait dans tous les sens alors qu'elle restait placide, les mains tenant fermement celle de Belgrif pendant que la genèse faisait son travail. Un dernier craquement, et l'armageddon s'arrêta... Tout était revenu au calme.

Le ciel noir était toujours présent. En face d'eux se tenait un château dont on n'apercevait ni le haut, ni les côtés. Il brillait tant qu'il fallait se couvrir les yeux en permanence si on ne voulait pas être aveuglé. Des draperies des tissus les plus chers étendaient les sigles et blasons de Belgrif, des drapeaux flottaient glorieusement au vent. Du ciel ne restaient que des nuages sombres et inquiétant, parfois éclairci d'un éclair, dont les rayons d'un soleil puissant peinaient à traverser. Le chateau donnait l'impression d'être la demeure de Dracula, le seigneur des ténèbres.


" Ainsi naquit votre domaine infini, Seigneur. "

Sourit-elle en montrant le château, avant d'avancer.

" Allons donc visiter votre nouvelle demeure. "

Deux servantes attendaient à l'entrée. Une impression familière émanaient d'elle, avant que Belgrif ne remarque que, comme la horde d'autres servantes faisant une haie d'honneur en s'inclinant poliment, partagaient le même visage que Malon, ne changeant que la chevelure et les mensurations, convenant de manière à ce que Belgrif se sente plus grand qu'elles, à l'inverse de la vraie. Des larges statues à l'image du chat donnaient une impression de puissance et de gloire, mais aussi ne pouvait empêcher le chat de ressentir de l'inquiétude et de la peur en les admirant.

" Ces statues sont grandes. Et très belles aussi. Ca me rappelle mon temple... "

Elle dit cette dernière phrase un peu plus bas, ne se parlant qu'à elle-même. Elle continua la visite, les servantes suivant docilement le chat et prêtes à répondre au moindre désir, ne faisant aucun bruit en se déplacant, tels des spectres qui n'apparaissaient qu'à l'appel de leur maître.

" Allons voir votre peuple, il doit être impatient de voir leur dieu. "

Elle sourit encore et le guida par la main jusqu'à un énorme balcon où siégait un trône, duquel quiconque s'asseyait pouvait être vu par toute la population en bas, qui s'étendaient jusqu'à l'horizon et plus loin encore, tous scandant le nom de Belgrif avec des révérence et de l'adoration... Mais en écoutant leur clameurs, on pouvait sentir une forme d'hostilité... Et plus on écoutait, plus on avait cette impression, alors qu'on avait strictement aucun signe d'une quelconque hostilité sur les visages ou sur leur gestuelle, ni même dans la voix.

" Cela vous plaît ? Ils sont tous là pour vous. A présent, allez vous divertir dans votre cirque... "

D'un geste de main le trône tourna et passa à travers le mur, sans même obéir à quelconque loi de la physique, faisant "passer" simplement la personne assise à travers l'or et les pierres précieuses du mur. Ils se trouvaient dans une sorte d'arène, où en bas des terranides étaient exposés telles des bêtes, obligées de se battre pour survivre tandis que les femelles se faisaient abuser et humilier des manières les plus abjectes alors qu'elles suppliaient d'arrêter. Pour Belgrif, le spectacle semblait normal et même jouissif, si ce n'était cette désagréable impression de voir son propre visage sur chacune des tête des terranides présent en bas. Pourtant, chaque fois qu'il essayait de voir de plus près, ce visage était tout à fait normal, faisant passer cela comme un simple tour de son esprit.

" Alors, comment appréciez vous votre demeure si dûment acquise ? "

Elle croisa les bras dans son dos en souriant gentiment, geste qu'imitèrent l'armée de servantes partageant son visage, donnant un spectacle un peu dérangeant pour un inhabitué.
- "Le rêve est comme une énigme où la réponse est nous-même."

Belgrif

Terranide

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 24 mercredi 28 mars 2012, 23:15:17

Belgrif, surexcité, vit son palais prendre forme. Il était si grand, si imposant, si brillant… c’était un décor de contrastes crus qui s’était dévoilé. Les intenses rayons du soleil, filtrant avec peine les épais et sombres nuages, faisaient illuminer de mille feux les murs d’or qui, eux-mêmes se découpaient sur le ciel noir. L’édifice avait indiscutablement une dimension divine. Mais il était imprégnée d’une certaine menace. Le chat se sentit si petit face à sa nouvelle demeure, presque écrasé. Malon avait-elle bien compris ses désirs ? Visiblement oui car toutes les instructions avaient scrupuleusement été exécutés. Le chat ne pouvait certainement que s’en prendre à lui-même. Mais il ne regretta rien. Au contraire.

-Il est parfait ! Il est imposant, il est implacable, il est comm moi ! déclara-t-il, presque en extase, les bras tendus comme pour embrasser cette vue jouissive de puissance brute.

La visite débuta en compagnie de la maitresse des rêves et d’un petit groupe de servantes à sa propre effigie. Le sombre matou ne tarda pas à leur demander tout un tas de trucs complètements inutiles. Il ordonnait pour le simple plaisir d’être obéit. Ainsi, il alla jusqu’à demander qu’on lui porte son chapeau, puis qu’on lui rende, qu’on danse autour de lui, qu’on le porte puis qu’on le repose, qu’on chante…  Il ne cessa ce petit jeu que quand il fut face à son peuple infini.

Il ne manqua pas de les saluer avec toute la distinction que devait avoir un dieu. Il s’y croyait vraiment. Mais quand enfin il prêta plus l’oreille à ce que clamait la foule, un doute s’empara de lui.

-Tu es sûr qu’ils m’aiment ? demanda-t-il à Malon. Ho et puis peu importe ! Ce ne sont que de vulgaire plébéiens ! Ils ne méritent que mon mépris !

C’était tout un symbole. Il méprisait le monde entier. La suite de la visite fut le cirque, un véritable étalage d’horreurs. Cela eut tôt fait d’éveiller tout le sadisme et la cruauté du dieu chat. Il jubilait devant le spectacle. Pourtant, là encore, quelque chose clochait. Il avait l’impression de se voir parmi cette racaille Terranides. Comment était-ce possible ? Aucun ne lui ressemblait de près ou de loin. Son imagination devait lui jouer des tours.

Toutefois, à la longue, ce cumul de petits détails dérangeants créa une certaine tension. Belgrif se sentait oppressé, presque menacé par un invisible danger. Sa joie déclina, entrainant une sorte de manque. Et très vite, il éprouva le désire de combler ce manque. Ce fut dans cette optique qu’il commanda de nouveau à Malon.

-Ce spectacle est très réussi ! Mais je veux plus ! Je veux que tous les Terranides vivent l’enfer ! Que leur humiliations et leur souffrance n’aient pas de pareil ! Je veux que la place s’emplisse de leur cris et de leur sang ! Mais je ne veux pas qu’ils puissent passer pour des martyres ! Je les veux vicieux, pervers, ignobles, qu’on le voit, qu’on l’entende !
 
Là encore, c’était tout un symbole. Il se sentait mal dans sa peau alors il redoublait de méchanceté.

-Oui, oui ! Ce sera bien comme ça ! Et ce si beau spectacle, faut que tous le monde le voit. Je veux que la foule au dehors entre et emplissent les gradins. Je veux qu’ils rient, qu’ils s’amusent de la déchéance Terranide !

Il se frotta les mains, ayant hâte de voir le résultat de ses nouvelles instructions.

Personnage abandonné.

Malon

E.S.P.er

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 25 jeudi 29 mars 2012, 12:21:06

Malon garda ce sourire à la fois triste et formel. Elle poussa un soupir face au manque de perspicacité du chat, elle voulait lui faire comprendre que là n'était pas sa place, non. Il pouvait être meilleur sur ce trône. Mais il était toujours temps de le faire changer, à chaque fois qu'il reviendrait dans ce monde, il faudrait qu'elle lui imprègne la leçon. Cela prendra le temps que ça prendra, mais elle ne désespérait pas de le faire changer.

" Eh bien...Qu'il en soit ainsi... "

Elle fit un geste de bras, et le spectacle déjà très dur à supporter ne devint juste que plus atroce. Cette fois ni femelle ni mâle n'échappaient à de funeste destins et de morts atroces, des bourreaux les forcant à avouer leur crimes. La foule, qui avaient envahi les gradins, insultaient les pauvres être dans la fosse et encourageaient monstres et bourreaux qui mettaient fin à leur misérable existence. Pourtant, devant ce génocide qui aurait dû faire plaisir à Belgrif, un étrange sentiment de culpabilité et de pitié en ressortait. Comme si, au fond, on les sentait innocent. Néanmoins, ils ne faisaient que répéter tous les crimes qu'ils avaient commis, des crimes qui valaient bien la peine de mort.

" Votre cirque vous plaît-il davantage, à présent ? "

Malon se retourna, regardant l'armée de servantes... Elle en fixa une des yeux, une au fond, qui s'écarta sans un bruit du groupe alors que Belgrif était bien trop occupé à s'amuser. Une fois ecartée et sortie du château, elle pouvait maintenant se rendre dans un espace lointain, coupé du château de Belgrif, et atterit dans une bibliothèque infinie. Là étaient stockés tous les rêves qu'elle avait visité.

La servante se mit à attirer les livres en relations avec l'ancien rêve de Belgrif. Elle se mit à tous les visiter, étudiant chaque point, chaque moment, chaque mot, n'importe quoi qui puisse donner un indice sur comment cet évènement aie pu arriver.

Pendant ce temps, au château, le spectacle macabre continuait, tout autant que ce malaise grandissant en le regardant.


- "Le rêve est comme une énigme où la réponse est nous-même."

Belgrif

Terranide

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 26 jeudi 29 mars 2012, 19:55:50

-Non ! répondit brusquement Belgrif.

Son poing s’écrasa sur l’accoudoir de son trône. C’était la frustration qui le faisait agir ainsi. Pourquoi, par tous les dieux, n’arrivait-il pas à profiter du si splendide spectacle ? N’était-il pas en train de voir ce qu’il avait toujours souhaité ? N’était-ce pas là son rêve ultime ? La foule, elle appréciait. Il se mit à la jalouser. Sa rage grondait. Sa haine réclamait vengeance !

-Non, non et non ! Ça ne me va pas ! hurla-t-il, gratifiant chaque mot pratiquement d’un nouveau coup de poing.

Il tourna son regard furibond vers Malon. Après tout, si quelque chose n’allait pas dans le rêve, c’était forcément de sa faute, n’est-ce pas ? Quoi qu’elle avait prévenu qu’ici elle ne pouvait tout contrôler. Il menaça quand même, pour la forme.

-J’espère petite Malon que tu n’as rien à voir avec tout ça ! Ce rêve ne me plais pas ! Je n’arrive pas à m’y sentir bien ! Prends garde car si tu ne remplis pas ta part du contrat, ce ne sera pas sans conséquence ! Ça je te l’assure !

Il refit face au sanglant spectacle, essayant encore une fois d’en profiter, mais rien à faire. Un désagréable sentiment l’étreignait. C’était trop cette fois.

-ASSEZ ! vociféra-t-il. Qu’ils meurent tous, là, maintenant, et qu’on n’en parle plus. Je ne veux plus voir personne ! Pas même ces humains bruyants ! PERSONNE ! Et ce château, lui aussi qu’il s’en aille ! En fait, c’est tout ce rêve qui m’agace ! C’était plus amusant la dernière fois…

Cette dernière phrase, il l’avait dit plus bas, en soupirant. Il était soudainement un peu abattu. Il ne voyait plus quoi demander. Alors, en dernier recours, il se rabattit sur Malon.

-Oui, c’était mieux la dernière fois. Mais c’était ton rêve, pas le mien. Conduis-moi dans ton rêve. Je veux me sentir bien, peu importe comment ! Tu as cartes blanche…


Personnage abandonné.

Malon

E.S.P.er

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 27 jeudi 29 mars 2012, 20:24:51

Malon resta à regarder avec indifférence, gardant son calme. Son plan fonctionnait, Belgrif n'aimait pas son rêve, du moins ce qu'il en avait exigé. Car ses démons existaient toujours, et il n'avait toujours pas fait les bons choix. Et tant qu'il ne comprendrait pas, jamais il ne serait pleinement satisfait de ses rêves.

Elle sursauta quand le félin se mit à lui aboyer dessus. Elle garda son calme, malgré que tout était de sa faute en vérité, mais elle préférait jouer la carte de l'innocence et s'expliquer calmement.


" Allons, ne vous emportez pas. Je vous avait prévenu: c'est votre rêve, donc certaines choses échappent à mon contrôle. Je ne peux pas tout gérer ici... Même si je ne comprends pas ce que vous voyez qui cloche: tout a été respecté à la lettre, non ? "

Elle haussa les épaules en feignant la surprise et la perplexité. De l'autre coté, cependant, la servante continuait de bouquiner... Rien n'avait cloché DURANT le rêve. Mais quelque chose vers la fin la titillait. Quelque chose avait dû se passer qui apparaissait brouillé, dur à atteindre. Mais oui, Belgrif avait fait une excellente suggestion.

Malon fit un geste de main, et dans un tourbillon de couleurs tout disparut. Le dépit et la déception grandissante de Belgrif avait rendu cet endroit sans intérêt, et il était de son devoir de le faire disparaître. Ainsi tout disparut, et ils étaient seuls au milieu d'un grand désert. Un soleil invisible déversait une lumière sans chaleur, et aucun vent ne soufflait. Il n'y avait strictement plus rien.


" Très bien, si c'est votre désir. Allons dans mon rêve. "

Elle prit Belgrif par la main et le serra soudainement dans ses bras, un calin serré qui fit tomber Belgrif comme dans un sommeil profond. A son réveil, Belgrif était allongé, et seul.

Du moins c'est ce qu'il crut. Un grand éventail vint lui couvrir sa vue du ciel, étant allongé dans une sorte de sofa grec, au milieu d'un temple qui était celui de Malon de son ancien rêve. Les statues à son effigie cachaient leur parties comme avant, dans la même position, et elle ne bougeait strictement pas, contrairement à la dernière fois. Au bout de l'éventail se trouvait Malon, qui le faisait bouger par des mains invisibles, en souriant.


" Je suppose que ce sera mieux ici. "

Malgré les mauvais moments qu'il avait passé ici, il ressentait une impression de bien-être et de paix intérieure. Sa frustration, sa colère, sa déception, tout s'envolait, et il avait l'impression de n'avoir besoin de rien pour être comblé. Rien que s'allonger semblait être un profond bonheur.

Pourtant la clone de Malon, elle, parvenait à recombiner les souvenirs conjugués de Belgrif et de Malon, pour reconstituer un puzzle intriguant qui lui permettrait peut-être de rentrer...
- "Le rêve est comme une énigme où la réponse est nous-même."

Belgrif

Terranide

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 28 jeudi 29 mars 2012, 21:41:52

Belgrif revint doucement à lui. Il cligna des yeux, ne voyant que ce ciel pur. Il était allongé. Où était-il ? Avant qu’il n’ait l’idée de se redresser, un éventail vint lui boucher la vue. Il sursauta légèrement. Un instant, il s’était cru seul. Il tourna la tête et découvrit du même coup Malon et son temple de la dernière fois. Oui, il s’en souvenait maintenant, c’était bien ce même temple. Les statues, surtout, lui disait quelque chose. L’une d’elle avait voulu l’écraser, non ? Cette idée désagréable ne le troubla pourtant pas. Il ne se sentait pas menacé le moins du monde. En fait, il se sentait bien. Il en prit soudainement conscience. Quel étrange sentiment… C’était peut-être bien cela qu’il recherchait tant. Mais pourquoi se sentait-il bien ? Rien de ce qu’il pensait compter pour lui n’était rassemblé en cette présente situation. Il était simplement allongé. Il avait du mal à concevoir que cela puisse lui convenir. Mais c’était ainsi, il se sentait bien… Sa féline paresse le fit s’étirer. Il en ronronna quelque peu. Puis, enfin, il prit la parole.

-Oui… c’est mieux ici… à croire que vous savez mieux ce qu’il me faut que moi-même… c’est surprenant…

Il poursuivit mais d’avantage pour lui-même. Il réfléchissait à haute voix.

-Je ne comprends pas. La richesse, la gloire, la mort de ces immondes Terranides, tout était là…

Commençait-il à douter de ce qu’il avait toujours souhaité ? Peut-être bien. Mais très vite, cette réflexion le dérangea. Même dans les rêves, ce n’était pas simple de se remettre en question. Il préféra changer de sujet. Son regard venait de se porter sur l’une des statue et, plus précisément, là où était dissimulé l’anomalie de Malon. Si celle-ci suivait son regard, elle allait comprendre l’allusion qu’il fit.

-Ce dois pas être simple tous les jours. C’est étrange que même dans vos rêves vous n’arriviez pas à vous en débarrasser.

Il voulait placer la demoiselle au centre de la conversation mais, fatalement, il revint à lui-même. Le problème de Malon lui rappelait trop le sien. Cette honte du physique....

-Mais vous au moins, vous pouvez le cacher… murmura-t-il.

Cette remarque, il l’avait déjà fait dans la réalité. Il la refaisait encore ici. Elle était en quelque sorte la clef de son mal-être. D’un geste de la main, il rabattit son large chapeau sur son visage, comme pour laisser croire qu’il voulait dormir. Mais ce n’était pas ça…

Personnage abandonné.

Malon

E.S.P.er

Re : Dans les griffes de Belgrif [Malon]

Réponse 29 jeudi 29 mars 2012, 22:24:13

Malon rougit et sourit avec embarras. Belgrif avait vu juste: Malon ne pouvait changer ça, pourtant elle aurait aimé pouvoir...Mais même dans son rêve certaines choses restaient hors de contrôle. Elle regarda les statues d'un air assez embetée, et l'éventail continua de faire un vent agréable pour Belgrif.

" Il y a des choses que même moi je ne peux changer. Et si moi je peux le cacher... "

Elle lui fit un gentil sourire et gloussa un peu

" Votre "défaut" n'en est pas vraiment un, après tout. Enfin, personellement, je préfère cela aux gens anorexiques... Les courbes sont bien plus intéressantes à regarder qu'une simple ligne droite. "

Elle soupira en regardant la statue.

" Moi, personne ne risque de trouver ce genre de chose attrayante chez une femme. Mais bon, j'ai appris à m'y habituer. Ca a rendu ma vie plus simple... En général, c'est quand on accepte ses défauts qu'on accède à la paix intérieure. C'est ce que je pense. "

Elle disait ça implicitement pour Belgrif, bien évidemment. Mais ce détail, elle laissait le soin au chat de s'en rendre compte. Malon s'assit à côté de lui, promenant nonchalamment sa main dans sa nuque et sur sa tête, grattant et papouillant, le toucher lui procurant un sentiment de bien-être profond. Elle sourit en regardant les statues.

" Oui, cet endroit est parfait pour détendre son esprit. Il as tout ce qu'il faut... "
- "Le rêve est comme une énigme où la réponse est nous-même."


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