Rencontre particulière en forêt [Arès]

Quetzalcóatl, déesse autrefois si vénérée mais qui a perdu ses fidèles par l’arrivée des Conquistadors…La voilà, aujourd’hui, affaiblie comme jamais, errant sur Terra, et plus précisément les forêts de cette jumelle terrienne. Elle avait décidé de quitter la civilisation pour des contrées moins peuplées, où elle pourrait se promener simplement sous sa forme divine, sans risque d’attirer l’attention sur elle. Bah oui, quand on fait 2m35 sous sa forme divine, on attire forcément l’attention.

Alors elle traînait là, dans un coin de forêt, perdue on ne sait d’où. Elle s’était assise par terre, le dos contre un arbre. Les nuits sont fraîches en forêt mais la déesse devait faire avec. Elle n’avait pas d’autres endroits où dormir. Installée là, seule, les paupières de la jeune femme tombaient peu à peu. Elle s’était donc assoupie, sans se soucier du danger de la nuit. Pourtant, aucun bruit étrange ne vint la tirer de son sommeil.

Désormais, l’aube pointait son nez. La fraîcheur de la nuit avait fait apparaître une fine rosée sur la végétation, mais également sur le fin duvet qui recouvrait le corps de la déesse. Toujours plongée dans ses songes, elle restait là immobile. Les premiers rayons du soleil venaient illuminer la forêt et la déesse, transperçant les gouttelettes sur le corps de celle-ci, elle paraissait telle une pierre précieuse qui scintille à la lumière.

A travers les ages, il y a des visages qui ne meurs jamais dans les souvenirs de certains, des visages qui vous marques, pour diverses raisons, pour leur beauté, leur laideur, un simple nez bossu, un œil d'une certaine couleur, des cheveux... Mais celui qu'il avait devant lui, avait frapper sa mémoire par sa splendeur, par son innocence, même après tant d'année, il se souvenait encore d'elle, encore de ce visage qui peu à peu, disparaissait, après que sous son souffle Divin, les Conquistadors prenaient place des Aztèques...

Elle dormait, dans sa simple tenue divine, et il restait là, a la contempler, comme un artiste devant une œuvre étrangère, qui lui avait donné des frissons, de l'inspiration en même temps... Pour ses propres créations, mais qui jamais, ne pouvaient égaler l'originale... Non, Arès, Dieu de la Guerre, n'avait jamais oublié le visage de Quetzalcoatl, même si cette histoire été vieille de plusieurs millénaires maintenant...

Ses yeux, continuaient de regarder la belle dormir, il n'osa même pas la réveiller, ni même prononcer le moindre mots. Non, se contenter de la regarder dormir, simplement... Il se surprit a contempler son corps, le dévorant des yeux, et sans vraiment le contrôler, une main légère vient écarter une mèche de cheveux de la jeune femme...

Mais il avait un rang a tenir, et se reculant tout doucement, il se posa sur le rocher en face de l'émeraude endormie. Doucement, en jouant de ses mains, il créa un petit courant d'air, qui fit flotter les cheveux de la Déesse, ainsi que sa peau, qui fut libéré des goutellettes d'eau. Oui, il avait attendut cette rencontre longtemps, et ce matin, il pourrait enfin connaitre, celle qui pendant trop de temps, avait envouté quelques réves...

Voilà bien longtemps que Quetzalcóatl n'avait pas aussi bien dormi. Le plus souvent, elle devait faire attention à ne pas se faire remarquer sous sa forme divine. Mais hélas, sa forme humaine lui demandait trop d'énergie. Alors pour fuir, elle s'isolait dans les profondes forêts de Terra. Mais peu vêtue, elle attirait tout de même les trafiquants d'esclaves, les créatures et aussi autres voleurs qui en voulaient à ses bijoux. Mais cette fois-ci, la déesse, avant de s'assoupir contre l'arbre, avait fait plusieurs fois une exploration dans les alentours pour vérifier que rien ne viendrait troubler son sommeil.

L'aube avait pointé son nez mais ne réveilla en rien la déesse verte, bien trop fatiguée de fuir tout le temps. Pour la première fois depuis longtemps, Quetz' ne faisait pas de cauchemar. Elle se remémorait cette période merveilleuse de prospérité pour son peuple...

Un léger courant d'air vint chatouiller le nez de la divinité, qui " secoua " ses narines doucement. Ce petit air frais lui faisait le plus grand bien et un léger sourire fit son apparition sur le visage de la jeune femme endormie. Elle avait réellement le sommeil profond, mais elle était si bien ainsi...

Depuis combien de siècle ne l'avait il pas contempler? Depuis combien de siècle avait il cherché à la trouver, lui parler, lui demander même... Pardon peut étre pour ce qu'il avait fait... Mais elle avait fuit, pendant tellement de temps, trop vite. Mais aujourd'hui, il l'avait enfin retrouvé, et il allait pouvoir se racheter... Approchant de la déesse endormie, il la contemple encore, véritable émeraude, joyaux d'une couronne perdue, mais qui n'allait plus tarder a réapparaitre soudainement.

Sa main glisse, caressant son front, dégageant une mèche qui venait gêner la douce en sommeil. Il est protecteur, doux et attentionné... Ce ne sera qu'une passade, Arès est dieu de guerre et de destruction, mais aujourd'hui, avec elle spécialement, il se sentait presque... Gentleman. Il s'accroupit alors prés d'elle, la regardant de plus prés, son souffle venant bercer son visage, sa main continuant de caresser ses cheveux couleurs espoir.

Mais instinctivement, ses lévres s'approchent, et se pose sur sa joue. Le contact est doux, chaleureux, malgrés la fraicheur de la rosée du matin... Il poursuit sa route, glissant lentement, au plus prés de ses lévres, sa bouche n'étant que frôlement. Il joint la commissure des lèvres de la Déesse, alors que sa deuxiéme main vient lentement caresser son dos.. Ne pas la reveiller, lui offrir douceur durant son sommeil... Ne surtout plus la faire fuir... Non, pas maintenant, pas aujourd'hui...

Le soleil était déjà haut dans le ciel et Quetz’ dormait encore. Mais plus pour très longtemps…Elle qui était plongée dans ses songes, vint sentir quelque chose se poser sur ses lèvres et dans son dos. Une sensation de douceur et de légèreté…Elle se réveilla doucement, ses yeux s’ouvrant lentement, pensant être seule dans le fin fond de cette forêt. Quand elle détourna un peu sa tête, elle put remarquer la présence d’une personne. Très surprise, elle en sursauta et tomba sur le côté…Toujours au sol, elle s’en voulait d’avoir réagi ainsi. Apparemment, l’inconnu ne lui voulait rien de mal puisqu’elle était restée à côté de la déesse endormie sans rien lui faire de mal…

- Vous m’avez surprise. Veuillez me pardonner. Je ne pensais pas avoir quelqu’un à côté...de…

Elle ne put finir sa phrase…Elle venait de se relever et, en regardant la personne qu’elle avait à côté d’elle, vit que celle-ci n’avait rien d’un étranger…Un jeune homme dont le visage était familier pour le Serpent à Plumes. Elle se rapprocha, diminuant progressivement la distance qu’il y avait entre leurs deux corps. Elle finit par s’asseoir en face de lui, les fesses sur les talons, tendant une main vers lui…Main qu’elle ramena rapidement vers elle, hésitante, la bouche entrouverte, sans être capable d’y laisser s’échapper un seul mot. Elle détourna son visage pour se cacher du regard du jeune homme…

Mais, dans un élan de courage, le coeur battant à mille allures, elle finit par poser ses yeux sur ce visage qu’elle n’avait pas vu depuis des siècles. Les joues de Quetz’ s’enflammèrent quelque peu et ses yeux se brouillèrent doucement. Elle dirigea sa main, tremblotante, vers cet homme, la lui passant dans les cheveux et la laissant retomber sur son visage, caressant ses joues. Ses cheveux, ses yeux d’un bleu envoûtant…Non, elle ne pouvait pas se tromper.

- Arès ? …

Oui, ce dieu de la guerre se tenait devant elle. Mais, était-ce la réalité ou encore un songe de l’immortelle ? Quetz’ ne savait plus. Elle n’y croyait pas. Cela faisait tellement de temps qu’elle ne l’avait pas vu…