Wrong place, wrong time. { Erwan }

deux jours complets passés à éplucher des centaines de dossiers, ça se paye. Et je peux vous dire que... Euh... Brenda Matthews... Va le payer cher, en plus de sa vie. D'après mes infos, ce serait la descendante de Catherine Murray, une de mes "vieilles amies". C'est avec un sourire satisfait que je file sur l'ordi, un outil bien pratique ma foi, pour y faire une recherche. Si j'en crois ce localisateur, une sorte de Google Map amélioré par mes soins magiques, Brenda se trouve dans le quartier de la toussaint de la ville de Seikusu, au japon. Magnifique. C'est tout près. J'enfile une longue veste en... Résille pourrait-on dire... Qui me fait ressembler à une femme araignée, ou à Lady Dracula, et je sort de la villa que je squattais. Sitôt que la porte est refermée, les habitants reprennent leurs formes normales. Oh, il recrâcheront encore des poils ou des plumes pendant quelques jours, et ils auront envie de pâté pour chat ou de canaris à se mettre sous la dent durant ce même temps, mais ils ne se souviendrnt de rien. Même le mari, que j'ai utilisé à des fins personnelles la veille, ne s'en souviendra pas et sera juste en extase. Mes pas me conduisent bien vite vers ce fameux quartier, et, perchée sur un toit, je scrute la rue, en cherchant à percevoir l'étincelle de vie qui m'intéresse. Oh... Là ! Mais... Il semblerait qu'elle soit avec... Un homme... Haa, parfait alors. Ma récompense pour ce dur labeur...

Je saute du toit, et atterrit souplement par terre. Mes cheveux, ramassés en une légère queue de cheval, se libèrent de l'élastique et cascadent dans mon dos comme un rideau de chocolat. Passant ma langue sur mes lèvres, je m'approche de ce qui semble être un couple. La femme m'intéresse en priorité. Elle est grande, élancée, avec une crinière blonde. Tout le portrait de Catherine. A part les yeux. Ceux de Catherine étaient vert. Ceux de celle qui semble être Brenda sont mordorés. Ses lèvres sont peintes en rouge, presque outrageusement, et ce qu'elle porte couvre tout juste le minimum syndical. J'esquisse un sourire torve, et écarte l'homme sans y faire trop attention pour le moment. Face à Brenda, mes dents scintillent sous la lumière artificielle du lampadaire qui projette un halo jaunâtre autour de nous. D'un claquement de doigt, le lampadaire s'éteint, et une boule lumineuse beaucoup plus pure flotte au-dessus de nous. J'enserre un bras de Brenda en me penchant sur elle, et dans mon regard de braise, elle peut y lire toute la haine, la rage qui m'habite face à une descendante de ses traîtresse. Celle-là semble même ne pas être seulement la descendante d'une sorcière. Elle saurait se servir du potentiel magique des pierres sinon. Or, elle est... Inoffensive... A mon avis, une de mes ancienne consoeur a dû copuler avec mes bourreaux, et voilà la descendance de cette racaille. Je me décide à parler, d'une voix menaçante :

- Alors... Brenda... Connaîs-tu l'Histoire des Sorcières de Salem ? Je suppose que tu sais qui sont tes ancêtres... Non ? Enfin. La question n'est pas là... Ce soir, c'est la fin de ta vie. Un dernier mot ? Non ? Parfait. Alors... Nex Necis !

Et voilà que Brenda s'éteint, d'une mort violente, en s'étouffant, puis en se noyant dès lors qu'elle arrive à reprendre sa respiration, avant que son corps ne se consume et qu'elle sente sa chair rôtir dans les flammes de la vengeance.. Ceci fait, je me frotte les mains pour en ôter les cendres, et m'intéresse au jeune homme que j'ai poussé contre le mur. Hmm... Plutôt mignon... Je souris.

- Bonsoir mortel... Tu viens d'assister à la vengeance de Winifred Sanders. Une terrible sorcière revenant des limbes de l'enfer pour se venger de ceux qui l'ont brûlée et trahie à Salem. Un commentaire avant de... Me servir puis de mourir ?

Brenda Matthews était une femme raffinée, comme Erwan les aimait. Malgré deux nuits passés ensemble, il ne pouvait se lasser de sa présence. Son rire était enchanteur, ses yeux étaient de véritables joyaux dissimulant quantité de choses qu'il passait des heures à deviner, ses gestes étaient élégant, son attitude était celle d'une princesse qu'on se devait de couver. Il ne se jugeait pas apte à parler d'amour, mais suffisamment sûre de lui pour évoquer une affection qui lui avait manqué. En sa compagnie, il éprouvait un apaisement qu'il n'avait que peu ressenti ces temps-ci ... Les yeux brillants, donc, il l'avait accompagnée en terrasse d'un café.

Crépuscule, soirée tiède, tout était réuni pour que la soirée soit parfaite. Enfin, presque tout ... Au détour d'un verre, alors qu'il s'était approché pour lui prendre la main - geste inhabituel chez le jeune homme - afin de lui proposer de prolonger la soirée chez lui, elle avait surgit. Une femme. Enfin, une créature.
Il la prie d'abord pour une tekhane malade et folle, de celles qui passaient des nuits à arpenter les rues de la terre en quête de vengeance - il connaissait ces créatures, il avait eu affaire à elle - et se crimes. La population de Tekhos et celle de Nexus étaient en ébullition, ces temps-ci. Il évitait du mieux qu'il le pouvait les passages, et recueillait chez lui ses employées vivant là-bas, incapables de rentrer chez elle.

Puis il la vit agir. De la magie. Putain. Il la dévisagea un moment, effrayé, avant de se retrouver plaqué contre un mur. Son effroi fut temporaire, il reprit le dessus en quelques minutes, affichant comme toujours cet air nonchalant et élégant qui le caractérisait. Il fixa celle qui se nommait Winifred, un moment. Elle était intimidante, et dangereuse ... Pour la première fois de sa vie, Erwan ne se trouvait pas en position de domination totale ... Il ne sut s'il devait se sentir ravi ou gêné.

- Aucun commentaire ... souffla t'il.

Il la regarda sans ciller. L'idée qu'elle puisse le tuer le terrifiait suffisamment.