De ce que je pouvais constater, de par les relations que j’avais avec les humains normaux, tous étaient en proie au stress si leur vie professionnelle prenait le dessus sur leur vie privée, s’ils n’ont pas assez de temps pour ‘’ se détendre ‘’. Cependant, cette histoire de stress, je ne l’ai jamais comprise, malgré que le travail dans lequel je suis génère une très grande pression pour celui qui l’exerce. Peut-être est-ce un sentiment humain qu’est le stress, d’où mon immunité face à lui tiendrait de ma non humanité. Comme quoi, je n’ai toujours pas vu de problème à ma race… Mais peut-être que ‘’ma race’’ comme je le dis si bien n’est pas comme moi, peut-être suis-je un monstre, même pour ceux de mon espèce. Cependant, une chose que j’avais pu constater, c’était que j’avais toujours éprouvé une certaine tendresse face aux autres E.S.Per, comme si je les reconnaissais en tant que semblable… Si seulement j’avais su que c’en était une devant moi… j’ignore si les choses se seraient déroulées autrement.
Sa dernière phrase laissait sous-entendre qu’elle avait apprécié notre rencontre, enfin, le baiser qui suivait la phrase m’avait donné un bon indice que c’était de moi qu’elle parlait, suivit d’une espèce de danse sensuelle qui me plût assez, je dois dire. Cependant, la valse se termina, trop tôt à mon goût, et la jeune femme alla préparer le bacon qui venait tout juste de terminer de cuire. Cependant, alors qu’elle avait le dos tourné, quelque chose se passa en moi. Posant la main sur mon torse, je fronçai les sourcils, c’était comme si mon cœur venait tout juste de louper un battement… C’était la première fois que je ressentais ça, mais ça devrait passer, que je me disais. Terminant les œufs, j’en mis deux dans chacune des deux assiettes, ainsi qu’une ration de pommes de terre avant d’aller les poser sur la table, laissant Dylan disposer la viande comme elle le souhaitait.
J’attrapai deux fourchettes et couteaux, avant de me mettre au café. Évidemment, il y en avait toujours une carafe pleine qui attendait d’être utilisée. En versant le contenu dans deux tasses, j’apportai les dits contenants à la table, retournant chercher sucre et lait, ne sachant pas ce qu’elle désirait, j’allais lui laisser le plaisir de se servir elle-même.
M’asseyant en face de la jeune femme, je pris une gorgée de mon café avant de lancer un ‘’ bon appétit ‘’. Tout en mangeant tranquillement, nous discutions de tout et de rien, plus pour faire connaissance que pour s’échanger des banalités, en attendant que le temps passe. Bref, le déjeuner n’a pas vraiment été un fait marquant dans ma vie, seulement un bon moment avec une femme qui me plait bien.
Une fois le repas terminé, je proposai à Dylan d’aller à l’extérieur, marcher un peu, le temps à cette période de l’année était encore chaud, on pouvait aisément partir une ou deux heures sans avoir à nous encombrer d’un quelconque survêtement.
Quelques minutes, et nous voilà déjà prêts à partir. En fait, si je lui avais demandé de prendre l’air avec moi, c’était bien parce que j’avais une idée derrière la tête, quand n’en avais-je pas une?
Il y avait un parc, à environ une centaine de mètres, un parc où je passais le plus clair de mes temps libres. J’avais une certaine affection pour cet endroit, parsemé de sculptures abstraites, faites dans du marbre. J’aimais bien ce genre de sculptures, riches en force de caractère. Je devais aussi avouer que cet endroit, je l’utilisais généralement pour rencontrer mes contacts de la police… Mais je n’avais jamais marché là-bas, avec une autre personne, à vraiment m’arrêter pour les regarder sous tous les angles.
Attrapant la main de la jeune femme, je l’entrainai à l’extérieur, après avoir verrouillé la porte, puis marchai en direction de cet endroit.
Une fois arrivé, je souris à la psychologue. C’était la seule personne avec qui je prenais le temps de sourire, et même de dire ce dont j’aimais. Bref, elle était la seule femme que j’avais laissé connaître un peu de ma véritable personnalité.
J’aime bien cet endroit, c’est un endroit de prédilection lorsque j’ai besoin de me retrouver hors de mon appartement. Les sculptures sont impressionnantes.
Marchant environ deux heures dans cet endroit, qui ressemblait plus à un musée à ciel ouvert qu’à un parc, nous avons admiré toutes les sculptures, prenant notre temps, ce n’était pas comme si nous étions pressé, nous n’avions rien à faire. Puis, finalement, nous nous arrêtâmes et nous assîmes sur un banc, dont la vue donnait sur la partie Sud du village, qui était quelques mètres plus bas que la partie Nord. J’étais bien, tout simplement.
Écoutes, je dois te dire, il y a longtemps que je n’ai apprécié la présence d’une autre personne que la tienne. D’ailleurs, je crois que je peux affirmer sans trop me tromper que c’est réciproque