Je crois que, de toute la journée entière, le seul moment qui aurait été digne de mention s'était la réception de mon nouveau joujou: un prototype de silencieux pour mon desert Eagle, le premier jamais conçu pour un magnum… Il m'avait coûté cher, mais je savais qu'il allait se payer tout seul, et même si je devais voir le prix par utilisation, il allait être rentable!
Ensuite, j'avais dû prendre une journée de congé, le chef de la police et le maire allaient à un gala de bienfaisance et ils voulaient que je me fasse bien paraître auprès de l'élite du Sud du Japon. Alors je me suis présenté, bien que ça ne m'apporterait rien, étant donné que je doive créer mes relations dans l'ombre, où je pourrais tout leur faire perdre, la face auprès de la population japonaise aussi… En gros, une soirée à l'eau pour aller dans un endroit inutile où je vais simplement me promener à boire des verres à 30 000 yens et discuter de la manière dont on a fait notre argent avec des vieux snobs encore plus corrompus que moi.
Lorsque je m'y suis rendu, en arrivant, j'ai vite compris que le maire avait déjà parlé de moi à beaucoup de gens, car plusieurs gros bonnets étaient venus me voir, me serrer la main et discuter un peu. Quoiqu'après tout, je pouvais bien me lier d'amitié avec quelques uns de ses hommes, où je pourrais faire rentrer d'autres esclaves qui travailleraient mieux, et dans des conditions beaucoup plus pénibles, que leur syndiqués actuels… J'avais échangé alors quelques numéros avec des hommes qui se disaient intéressés par mes "employés". Mais au final, tout ça ne changerait pas grand-chose, j'allais quand même me retrouver seul ce soir, à m'emmerder… Ou peut-être pas.
"Ennuyeux à mourir par ici... Ne trouvez-vous pas ?"
Le mot est encore faible, très chère… Au moins il y a quelqu'un pour partager mon ennui.
Je me tournai vers la jeune femme avec un petit sourire. Je tendis la main, la paume orientée vers le ciel.
Hiro Atayoshi, enchanté de vous connaître.
Lorsqu'elle posa la main dans la mienne, je la refermai puis amenai la main à hauteur de ma bouche et déposai un baiser. Eh oui, tant je pouvais être cruel et violent un jour, tant je pouvais jouer les gentlemen le lendemain.
Pour une énième fois, le maire vint avec un autre homme afin de me le présenter. Après avoir échangé quelques paroles qui se voulaient le moins désintéressées possibles, je me tournai vers la jeune femme.
Je ne sais pas pour vous, mais moi j'ai une folle envie de foutre le camp d'ici, vous voulez qu'on aille se balader un peu?
Oui, je sais, ça ne fait vraiment pas professionnel de ma part, mais, depuis la soirée que j'avais passé avec Shylee, j'avais appris à décrocher du boulot une ou deux fois par semaine, à quelques occasions spécifiques, et j'avouerais que rester là toute la soirée à me faire des contacts aurait été plus qu'inutile, car j'avais un porte-feuille déjà bien garni et plus de contacts qu'il n'en fallait à un seul homme, en plus de ceux que j'avais sur Terra.