Dès le réveil, la jeune femme pris la parole, disant que je n’étais pas un homme digne de confiance, soit disant parce que je l’avais trompé. Cette phrase me fit sourire.
Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit dans mon bureau? Pour moi, tout ce que vous valez, c’est 23 000 Yens, c’est tout. D’ailleurs, plus le temps avance, plus vous valez cher, et j’ai tendance à tromper ceux que je ne considère comme de simples sommes, veuillez m’en excuser. Ceci dit, vous êtes intelligente d’avoir trouvé tout ça n’était qu’une diversion pour vous amener ici, vous auriez pu vous en rendre compte plus tôt par contre. Vous n’avez fait qu’une seule erreur sur mes intentions…
Je me mis à faire les cents pas, je me délectais profondément de cette situation, savoir qu’on n’avait pas nécessairement saisi toutes les facettes de mon plan… Je me sentais puissant en ce moment, et il est vrai que j’étais en situation de force.
Comme vous avez déjà joué aux échecs je vais demander aux autres. Messieurs, vous connaissez la règle de base pour vaincre aux échecs?
Tous secouèrent la tête, ils préféraient jouer au poker, s’était plus populaire que les échecs… C’était le seul problème d’avoir un entourage de larbins d’organisations criminelles, n’essayez pas de parler philosophie ou toute autre forme d’intelligence avec eux… Ils ne sont pas payés pour ça…
Je vais vous le dire, comme ça, ça vous servira peut-être un de ces jours. C’est avoir toujours un, ou plus, coup d’avance sur son adversaire, anticiper chaque mouvement, et les contrer avant qu’ils n’aient été commencés. Je me tournai alors vers Arménya. Vous comprenez maintenant? Avant même que vous aillez posé les pieds dans mon cabinet, votre perte avait été planifiée, mesurée! … Il ne me reste plus qu’à faire une dernière chose et la dernière étape pourra enfin commencer.
Je pris la seringue et le contenant en verre dans lequel le liquide rosâtre était. Traversant le couvercle avec le bout de la seringue, j’aspirai cinq millilitres, ce qui serait suffisant… je contournai les quatre hommes et posai la paume de ma main sur sa joue, je la poussai délicatement en disant « Penchez votre tête je vous prie ». Une fois le liquide injecté dans la veine, je jetai la seringue et m’avança vers les traîtres.
Cette injection que je vous ai faite est un puissant aphrodisiaque. Les deux seules faiblesses sont que dosés à très grande quantité, les effets sont irréversibles, quoique ça peut-être une force, dépendamment de quel côté de la seringue on se place! La seconde, malheureusement, c’est qu’elle s’active seulement lorsqu’il fait le tour complet du corps, donc, pour un humain, les effets se font ressentir après environ 5 minutes après l’injection… Comme je suis quelqu’un qui gère bien mon temps, j’ai prévu faire quelque chose durant ce temps. Tu me permet d’utiliser des Katanas?
Je n’attendis pas sa réponse et alla les prendre. Sortant chacune des deux armes de leur fourreau respectif, je regardai le chef de ceux que j’avais engagé.
Va falloir que vous répondiez de vos actes, mes amis…
L’argent que vous nous avez donné a été retransféré vers votre compte, Monsieur Atayoshi. Dit l’homme à genou en face de moi, la tête baissée, résigné.
L’argent compte moins que de savoir à qui se fier…Toi!
Je pointai l’homme à l’extrémité droite puis le forçai à le faire se lever. Je lui lançai un des deux katanas, qu’il arrivait à peine à saisir par le pommeau. Ce que je lui voulais? Qu’il se batte contre moi, pour sa vie. Un peu hésitant, il courut vers moi, l’arme en l’air, plus comme un bagarreur que comme un guerrier. Il n’eut même pas le temps d’abattre son arme que j’avais enfoncé la mienne dans son ventre. Je tournai le fer dans la plaie avant de la ressortir et de reprendre l’arme de la main de l’homme, toujours sous le choc, avant qu’il ne tombe lourdement au sol. Tous les Yakuzas se mirent à rire, je cru même entendre un « Ohla, il sait se défendre l’avocat!! ». En effet, mon enfance sur Terra m’avait fait acquérir une certaine maîtrise dans le maniement des Katanas, et j’étais content d’avoir enfin la chance d’en manier un à nouveau.
Je me tournai alors vers un autre de mes prisonniers, puis lui dit :
Je te laisse la vie sauve si tu me dis qui m’a trahi.
Sans aucune hésitation, il pointant son chef, celui qui avait la main brisée… Les Yakuzas se mirent à rire à nouveau, attendant mes instructions. Elles étaient clairs, « éliminez les deux autres ». Ce fût rapidement fait, une balle chaque. Je sortis alors mon pistolet, posant le canon sur le front de l’homme à genoux devant moi.
Mais… vous avez dit….
J’ai menti, tu vas me faire un procès?
J’appuyai alors sur la détente. Debout devant le dernier homme encore en vie, je regardai les Yakuzas. Étant « modérateur » du Quatier de la Toussaint, la paix règne parce que je l’ai voulu, aucune guerre, aucun vandalisme, ne peut être exécuté sans mon consentement. Or, le quartier a depuis trop longtemps été exploité par la Cosa nostra, il était temps de les sortir d’ici.
Messieurs, je vous donne l’autorisation de reprendre le quartier de la Toussaint. Allez buter ces enfoirés de la Cosa nostra, comme la limace qui est devant moi, mais elle, je m’en charge.
Des cris de joies retentirent puis tous quittèrent la pièce, fusils en l’air. Bientôt, on entendit de nombreux coups de feu, et des cris retentirent des rues avoisinantes.
Tu sais ce que Viery va te faire?...
Qu’il essaie ce macaroni de merde, juste pour voir…Quant à toi, tu es japonais, fais-toi une fleur, retrouve ton honneur perdu… Tu me comprend?
Je lui tendis un Katana, tous deux nous avions la même chose en tête, qu’il se fasse Arakiri. Le seul moyen valable pour un traître de retrouver son honneur perdu. Il le prit de sa main encore bonne.
Daccord…
Je l’avais tendu le pommeau vers lui, tendre une épée par la lame au japon est un signe de non respect… Il m’avait trahi, mais je n’avais aucune raison de lui manquer de respect et de rire de son honneur. Ce qui était étrange, au lieu de la retourner vers lui, il fit un mouvement vers l’avant, poussant la lame vers moi.
Schling!
La lame entre les mains, le second Katana de l’autre main j’inspirai profondément. L’homme, toujours à genoux, me regarda. De grands yeux ronds, pleins de stupéfaction, remplaçait à présent son regard habituellement si sûr. Je venais tout juste de lui trancher la main. Je retirai la main inerte du Katana, puis posa les deux pointes de lame sur chaque épaule.
Je t’ai offert une seconde chance de retrouver ton honneur et tu l’as jeté aux poubelles, voilà ce que la Cosa nostra ne vous enseigne pas, l’honneur…
J’enfonçai subitement les deux épées dans les épaules, coupant absolument tout sur leur passage. Il était mort, c’était enfin fini.
Enfin, presque.
J’essuyai le sang des lames, puis les rangeai dans leur fourreau. Me retournant pour regarder la jeune dame, je remarquai que ses joues commençaient à devenir rouge… Voilà, on pourrait bientôt s’amuser...