Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Kung Fu Clodo

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Kung Fu Clodo

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Yasumasa

Humain(e)

Kung Fu Clodo

mercredi 16 février 2011, 01:19:06

Il n’y rien de pire qu’un clochard vous dira-t-on. Sauf peut-être un clochard ivre mort qui entend bien vous faire part de ses déboires. Il avait franchit le palier de la taverne tôt dans la journée et quoique ses poches eussent été aussi à sec que son gosier, lorsqu’il se présenta au tavernier du bar «A la bonne Vautre » on lui servit de quoi étancher sa soif. Pourtant ce n’était pas un habitué, seulement un type de passage que l’appel de l’alcool avait attiré. Puis, un canon en amenant un autre, les minutes défilèrent à un rythme effréné sur le pendule et le clochard, car il en était un c’est sûr, se retrouva attablé au comptoir et assit sur un tabouret de fortune sans s’en rendre réellement compte. Bientôt il fut rejoint par deux autres ivrognes du coin que la présence d’un étranger intriguait. Ils taillèrent un bout de discussion tout les trois où il fut question « du-bien-fondé-du-port-des-mini-jupes-pour-les-femmes-militaires-mignonnes » et autres propos machistes du genre. Au même titre que ses deux « convives », Yasumasa participa activement au débat, peut-être même avec trop d’entrain puisque le tout déboucha sur ses expériences avec les femmes. Avec la verve qu’on lui reconnaissait d’ordinaire, il s’exprima en ces mots tout en mimant d’amples mouvements qui en disaient long sur le taux d’alcoolémie présent dans son sang :

« Et là ! Vous savez c’que je lui ai dis ?! Hein ? Vous savez c’que je lui ai dis ? Hein! Et bah rien, je lui ai foutu mon poing dans la gueule Hahaha ! »

La grande classe. Ses camarades de comptoir s’esclaffèrent à l’entente du discours, même le barman qui s’afférait jusque là à rincer le gosier de ses clients fit la même chose. Il fallait dire que le clochard y mettait du cœur et quoi que les mouvements rocambolesques auxquels il se prêtait aient grandement contribués à ces éclats de rire, on retenait surtout du personnage sa pétulance naturelle. Cependant, sans nul doute que cette histoire, aussi désopilante soit-elle, fut un tissu de mensonge. En effet, quand on connaissait un temps soit peu le gaillard on savait pertinemment que son expérience des femmes était aussi vierge qu’il ne l’était lui-même. Seulement, les badauds qui s’amassaient peu à peu autour de lui semblaient accorder du crédit à ces racontars. Il était alors le centre d’attention de la pièce, le centre de gravité vers qui tout les regards convergent ; on l’aimait, on l’admirait, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

« Vous savez, une fois j’ai couché avec une Noxienne, p’tain j’peux vous dire qu’elles sont sacrément vilaines celles-là ! »
« Hey ! J’viens de Noxe moi ! »
« Ha…ah ouais ? Hips ! »
« Ouais alors retire c’que t’as dit s’tu veux pas que j’te marave la tête »

Se dressait dès à présent, devant les yeux du clochard, un grand gaillard qui devait aisément caresser les deux mètres de hauteur. Il avait une apparence patibulaire et pouvait se targuer d’être en mesure de pouvoir compresser la tête de notre malchanceux héros entre ses deux paluches. Yasumasa, pas impressionné pour un sous, tentait tant bien que mal de soutenir le regard renfrogné de son interlocuteur ; passablement éméché, sa vision était légèrement floutée et il ne fallut pas attendre longtemps pour que le clochard ne se mette à décuver sur les chaussures du géant sans même avoir eut le temps de s’excuser. Derrière on entendit des gloussements de quelques clients tandis que d’autres étaient pris de stupeur et appréhendaient avec frayeur ce qu’il adviendrait de l’étranger suite à cela. Il fallut une bonne minute pour que Yasumasa ne relève la tête. Malgré le vomi qui garnissait encore les commissures de ses lèvres et son tee-shirt, il fut lourdement soulevé par son ennemi du jour qui le fit passer de la position assise à levée avec une facilité déconcertante. Autour d’eux, la foule s’était amassée en cercle malgré les réticences du barman, prêt à assister à la bagarre qui semblait désormais inévitable.

« J’vais te faire la fête l’étranger ! »

Yasumasa, encore sujet à l’ivresse, se livrait à des mouvements dégingander, il balayait du regard la foule en quête d’un allié. Seulement, ceux qui riaient avec lui quelques minutes plus tôt étaient très certainement, à en juger par leur expression, les plus excités à l’idée du combat. Le clochard leva alors les yeux au ciel comme attiré par la lumière des lampes puis rabattit mollement son regard sur le géant prêt à en découdre. Le désignant du doigt fébrilement il tint à peu près se langage :

« Hips oh..ok ! Vous voulez du combat tout le monde ! »
« OUAIS »
« Voouuuuus voulez vraiment du combat !!! »
« OUAIIIS »

Alors que la foule hurlait, Yasumasa jugea bon d’en profiter pour s’extirper de la masse humaine et se tirer en vitesse. Manque de bol, il trébucha lamentablement sur une chaise que l’alcool ne lui avait pas fait voir. La foule se tut alors. Yasumasa quant à lui ravala sa salive et se releva en s’appuyant lourdement sur ses genoux.

« Hahaha nan j’déconne haha vous y avez cru hein ! »

La foule se mit alors à rire de plus belle -ce qui, au passage, avait le don d’énerver passablement l’adversaire du clochard-. Notre héros se tourna de nouveau vers la foule.

« Mais avant ! Il faut établir les règles … et les règles sont… »

Aussi sec, Yasumasa qui jusqu’ici donnait l’impression d’être aussi fébrile qu’une feuille en automne, se retourna brusquement direction de son adversaire et sans prendre la peine de terminer sa phrase, il décocha une droite monumentale à un type qui s’effondra sous la violence de l’impact.

« Qu’il n’y pas de règles haha ! »
« Putain abruti…ca fait mal, t’as frappé le mauvais gars couillon…aiie »
// Effectivement, il avait frappé un spectateur//
« Hu ? Ou-ou Ah ouais ?! Bah c’est ta faute ! T’avais qu’à être un bon gars, ce serait jamais arrivé autrement, Hips ! »

Au même moment et sans crier gare, ce fut au tour du géant d’assener un coup de poing sur la joue du malheureux clochard. Celui-ci fut contraint dans un premier de plier le genou. Sa tête lui faisait alors l’effet d’une cloche, il était sonné.  Et tandis que ses pensées se perdaient dans les limbes de son esprit étriqué, un vulgaire coup de coude finit par le faire coucher au sol. Croyant sa victoire acquise, « l’ogre » tourna le dos à Yasumasa durant une fraction. Fraction de seconde qui fut amplement suffisante pour permettre au clochard de se relever furtivement et de s’emparer d’une chaise qu’il éclata violemment au niveau de la nuque de son adversaire. Le géant courba l’échine avant de se redresser à son tour et dans un excès de fureur, décocher une droite qui manqua de peu sa cible. En effet, le clochard avait eut la présence d’esprit de se baisser parce que ses lacets étaient défaits. Lors qu’il se releva tout de suite après, sans s’en rendre compte, le sommet de son crâne heurta violement le menton de son assaillant qui, emporté dans son élan, tomba net à la renverse, out. Voici ce qui, curieusement, venait de mettre fin à un des combats les plus épiques qu’ait jamais connu la taverne « A la bonne Vautre ».

Peu de temps après l’incident –soit dans la minute qui suivit-, Yasumasa fut chassé du bar par le tavernier lui-même. Sans réellement réaliser ce qui venait de passer, Yasumasa rejoignit nuitamment et en titubant, la grande  route. A moitié ivre et perdu dans ses pensées, il tendait son pouce pour faire de l’auto-stop sans réellement s’attendre à ce que l’on s’arrête pour lui, au plein cœur d’une lande déserte et qui plus est, la nuit.

« Elleuuuh m’a dit d’aller siffler là hauuuut sur la collineuuuh Hips ! … ♫ »


Mylène

Terranide

Re : Kung Fu Clodo

Réponse 1 samedi 19 février 2011, 01:37:03

"J'suis désolé de te demander ça gamine, mais ça fait combien de temps que t'as pas pris de douche ?"

Le barman eut droit pour toute réponse à un regard qui n'inspirait pas la paix et l'amour universel qu'on aurait pu attendre de la part de cette charmante terranide de seize ans, attablé à son comptoir et qui comptait minutieusement ses clés à molette et autres... machins en ferraille. Apparemment, cette fillette semblait aussi douée pour réparer son engin crasseux que lui pour essuyer ses verres et ses bouteilles, ce qui n'était pas peu dire. L'engin en question attendait dehors, dans un piteux état. De ce qu'il avait compris (et surtout qu'elle avait bien voulu lui dire), cette coursière se trimballait dans tout le pays tellement souvent que son seul moyen de transport avait lâché. Le temps de trouver un endroit stable où réparer la moto, elle avait fait du stop. Mais pourquoi elle puait le poulailler, ça... ça restait un mystère, et il n'avait pas pu s'empêcher de lui demander avec une incroyable finesse tel que vous l'avez remarqué.

En vérité, Mylène était tombé en panne vers sept heures du soir, heure bénite où il commençait à faire nuit et où elle ne verrait donc rien en réparant au bord de la route comme d'habitude. La jeune femme avait donc expérimenté pour la première fois les joies de l'auto-stoppeur, et elle aurait mieux fait de s'abstenir. Car non seulement le seul conducteur qui ait accepté de la prendre était celui d'une charrette à cinq kilomètres/heure (une partie de plaisir pour une fana de vitesse), mais en plus d'une charrette chargé de poules, coqs, bref un poulailler bien vivant et bruyant, et il avait suffi de trois heures et demi de route pour que la ushi s'imprègne bien de l'ambiance des lieux, au sens olfactif du terme.

En entrant dans le bar, elle était donc recouverte de cambouis des essais de réparation dans le noir, mais avait aussi une vingtaine de plumes dans les cheveux et l'odeur d'un poulailler en plein été, celle qui attirait les mouches. Le seul bon côté des choses, c'était que la petite dizaine de lourdingue censé baver sur la première femelle venue se contentait de toucher avec les yeux, et de très très loin. C'était pas si mal.
Elle n'avait rien commandé, sachant très bien que le barman n'oserait pas la foutre dehors en pleine nuit et de toutes façons, comme d'habitude, elle n'avait pas d'argent. A l'autre bout du bar, un abruti énonçait ses exploits sexuels avec ferveur tandis que d'autres abrutis l'applaudissaient en gueulant des blagues salaces qui auraient fait s'évanouir sa pauvre mère. Avec tout ce boucan, c'était difficile de se concentrer sur les pièces, Mylène préféra donc sortir dehors, en flanquant une petite droite à un molosse venu tenter le coup avec courage. Quelques instants plus tard, la coursière ramenait sa bécane à l'intérieur de l'établissement, le barman n'y faisant même pas attention car occupé à surveiller les débuts d'une bagarre. Mylène, quant à elle, avait d'autre chose à faire.
Le volume montait de seconde en seconde, mais au moins, la luminosité était bonne. Et heureusement, ce n'était pas très grave. Si elle avait pu avoir cette panne en pleine journée, elle ne sentirait pas la poule moisie à l'heure qu'il est.

Juste après avoir fini, elle n'eut qu'une seconde de satisfaction avant qu'un blaireau ne vienne se vautrer juste devant ses pieds. La terranide poussa un cri qui fit rire les guignols du fond toujours occupé à la mater. Passablement énervé, Mylène leur fit un geste du bras des plus distingués avant de balancer sa chope à moitié pleine en direction de leur table. Mais dans sa maladresse, s'incluait aussi une précision tellement incroyable que la chope passa par la fenêtre à trois mètres de la table-cible. Nouveau rires gras.


"Oh, mais allez vous faire foutre, merde !"

Décidément, ce soir, notre amie était d'un charme inégalable.

Elle décida de quitter le bar quand le blaireau abattit une chaise sur la tête de son adversaire -inutile de rester regarder la bagarre qui s'annonçait des plus épiques avec quatres clampins autour et un mec sans lacets qui se baissait quand même pour les faire. Sans gêne, le moteur démarra difficilement et de la fumée envahit une partie du bar -partant étrangement en direction d'une table très animée- puis la moto quitta l'établissement par la porte qui s'ouvrit sous le choc.
L'air frais de la nuit suffit à calmer légèrement la vachette qui restait quand même d'assez mauvaise humeur, contrairement à ses habitudes. Mais fallait dire que tout s'enchaînait aussi... manquerait plus qu'elle ait ses ragnagnas et elle aurait le tiercé quarté quinté plus, la classe.

En passant sur la route, elle crut apercevoir une silhouette et commença à freiner. Ce n'était pas la première fois qu'elle rendait ce genre de service et voyager en pleine nuit ne changeait rien. Ici, jour ou nuit, c'était dangereux. Il fallait juste faire gaffe.
Et justement, en faisant un peu plus gaffe, la ushi reconnut rapidement celui qui levait le pouce.

Le blaireau du bar.

Son pied quitta le frein pour appuyer sur l'accélérateur et elle écrasa le champignon juste en arrivant devant Yasumasa, ce qui dégagea un épais nuage de fumée de la part du pot d'échappement pas très performant.

Elle était gentille en temps normal... mais là, fallait pas pousser.
« Modifié: dimanche 20 février 2011, 16:21:11 par Mylène »
Je n'ai besoin de personne...

En Harley Davidson !

Yasumasa

Humain(e)

Re : Kung Fu Clodo

Réponse 2 dimanche 20 février 2011, 19:00:40

« P’tain c’que les étoiles sont belles ce soir. Ca m’donne envie de composer un poème ! »

C’était par nuit fraîche et particulièrement étoilée que le clochard venait d’interrompre sa chansonnette. A demi-éméché, le grand air avait eu ça de bon qu’il avait baissé le taux d’alcoolémie présent dans ses veines. Désormais  il se livrait d’un air contemplatif à l’observation des astres qui scintillaient de milles feux dans le ciel. Il ne saurait dire pourquoi mais depuis tout gamin déjà il vouait une admiration sans bornes pour les étoiles. Quoiqu’il n’ait été en rien comparable à leur incommensurable beauté, il se plaisait à s’y comparer. Dans le fond, elles étaient si différentes de lui ; les étoiles sont des milliers de petits points qui voilent le firmament d’une robe de nuit aux reflets d’argent. Elles forment un tout, une sorte de communauté très fermée qui fait qu’elles ne se retrouvent jamais seules à éclairer le ciel. Lui avait la beauté d’un mulet et marchait perpétuellement seul dans l’ombre. Pour lors, Yasumasa venait d’interrompre ses pérégrinations à travers la lande pour se consacrer à l’écriture d’un poème que venait de lui insuffler le paysage astral.

Pour ce faire, il s’assit sur un imposant rocher qui trônait non loin de la route et extirpa de sa besace un carnet que l’usure du temps avait commencé à rogner. Dessus, si l’on se livrait à une observation plus pointilleuse, figurait des Kanji pouvant se traduire littéralement comme  « Les chroniques d’un clochard ». Puis, toujours dans son élan d’effort, le clochard se saisit d’un stylo habilement dissimulé dans la poche avant de son imperméable. Il le porta à ses lèvres en mimant un semblant de réflexion. Autour de lui tout était calme donc propice à la création d’une œuvre de l’esprit. De surcroît le ciel  s’avérait être une source intarissable d’inspiration si l’on se fiait aux coups de stylo auxquels se livrait Yasumasa. Il ne lui avait pas fallut un temps faramineux pour s’adonner à l’écriture de son ébauche. L’air peu satisfait, il tendait du bout de ses bras le carnet ouvert à la page du poème, comme-ci une vue d’ensemble de ce qu’il venait d’écrire finirait par le convaincre, il le tourna dans tout les sens.

« Hum p’tain, qu’est-ce qui rime avec gros nichons… »

Automatiquement il couva du regard les étoiles. En quête d’inspiration, il attendait d’elles une réponse concluante. La chose ne se fit pas attendre puisque quelques secondes plus tard, le clochard rectifia le tire en rayant la mention « gros nichons » pour la remplacer par un autre mot au sens cependant similaire. De nouveau Yasumasa se prêta au jeu de l’observation. Le sourire naissant sur son visage laissait présager qu’il tenait le bon bout et que ce poème était de loin son meilleur poème ; en réalité, il s’agissait de son premier. Puis, en se raclant la gorge il s’afféra à une lecture à voix haute dans l’espoir que la faune sauvage de la lande  y prêtent une oreille attentive :

«Ta fleur, hélas! a la blancheur
De la désolante innocence;
Mais de la craintive espérance
Ta feuille porte la couleur.

Non en fait c’est pourri... »


//Petit moment de réflexion//

« Oh chère main droite autorisée,
A défaut d’en avoir une autre,
Et sensations qui seraient autres,
Je t’imagine m’étant prêtée.

P’tain ça déchire ! »


S’exclama alors le clochard tout en scrutant sa main droite d’un air admiratif. Avec la verve qu’on lui reconnaissait habituellement on n’était pas en droit de s’attendre à ce qu’il mijote une Ode à la branlette et tous ses biens faits, seulement, c’était mal connaître l’ingénu qui réalisa la chose avec une facilité déconcertante. Le temps de s’imaginer célèbre grâce à ses futurs poèmes et voilà que Yasumasa reprit sa route les bras ballants et la tête pleine de rêves. Chemin faisant, il caressait avec avidité le carnet qui lui apporterait la richesse et surtout les nanas.

D’ailleurs si son esprit ne s’était point perdu dans sa rêverie, très certainement aurait-il vu venir la moto à vive allure. Dans cette optique, peut-être aurait-il pu distinguer avec discernement son conducteur, celui qui avait eu l’impudence de recouvrir entièrement son carnet –au même titre que son visage et ses vêtements- d’une épaisse fumée noire. Seulement, la vérité était toute autre et elle apparut violement au nez du clochard tandis que son agresseur s’éloignait dans le lointain, emportant dans sa folle course, les rêves et les espoirs du clochard.
Le temps d’un songe, Yasumasa posa son regard sur le carnet qui était tombé par inadvertance dans un petit ruisseau de bas côté lors de l’accident. Et lorsqu’il le retira avec empressement des eaux, il dut se rendre à l’évidence, Monsieur carnet était mort.

« P’taaaaaaaiiin !!! Tu vas pas t’en sortir comme ça ! On s’en prend pas à un pauvre konnoyarooooooooooo ! P’tain j’ai grave les boules ! »

Ces mots s’abattirent sur lande avec la même force que le marteau du forgeron sur l’enclume si bien que la voix de stentor du clochard fit s’enfuir quelques animaux nocturnes au passage. Sans plus de cérémonie et tandis que son regard fulminait, Yasumasa couru de toutes ses forces pour poursuivre le motard et lorsqu’il jugea être à bonne distance, il s’empara d’un caillou qui traînait sur la bas côté de la route puis dans un excès de bravade, le projeta avec une force inouïe en direction du motard. Celui-ci s’apprêtait alors à disparaître dans la nuit profonde mais n’eut malheureusement pas cette chance. En effet, la pierre du clochard se fit suffisamment précise pour atteindre de plein fouet une des deux roues de la moto.

« Gotcha ! »

Le sans domicile fixe entendit la moto dérayée. Depuis sa position il n’était pas en mesure de voir l’accident mais il lui sembla d’avoir également entendu la moto tomber dans des feuillages. Elle devait être tombée dans le fossé sans aucun doute se dit-il alors que chemin faisant, il retroussait ses manches l’air furax, bien décidé à faire payer au centuple le petit opportun qui avait jugé bon d’assassiner son carnet. Lorsqu’il arriva au niveau de la moto –qui était effectivement tombée dans le fossé- sa main abîmée par une existence d’ascèse extirpa brusquement le motard de sa machine. Yasumasa n’arrivait pas à voir distinctement le visage du motard à cause de l’obscurité ambiante mais cela ne l’empêcha pas de brandir furieusement son poing en direction de son agresseur. La fumée noirâtre qui couvrait son visage et ses vêtements renforçait son aspect bestial.

« P’tain à cause de toi j’vais être puceau toute ma vie ! »

Et alors que son poing menaçait de s’abattre sur le visage du malotru, le clochard s’arrêta subitement. Par chance, la lumière des phares de la moto venait d’éclairer le visage du motard et lorsque Yasumasa s’en rendit compte, il se stoppa net et lâcha prise. Il posa alors sa main sur son visage de clodo et s’exclama tout haut à l’adresse de personne :

« P’tain t’es qu’une gamine, fait chier ! »

A ces mots Yasumasa rangea ses mains dans ses poches et adressa un regard hautain à la jeune fille. Il regardait si elle n’était pas blessée.


Mylène

Terranide

Re : Kung Fu Clodo

Réponse 3 dimanche 20 février 2011, 21:01:44

Avec la pétarade de la moto, Mylène n'avait pas prêté attention à l'arrière de la route et se contenta de pousser un soupir de soulagement. Elle se sentait un brin coupable d'abandonner ce pauvre bougre à son sort dans un tel endroit, mais après tout, elle était pas capitaine de soirée non plus. En jetant un coup d'œil dans le rétroviseur, un truc sombre et volant attira son attention mais avant d'avoir le moindre réflexe, la pierre heurta avec force la roue arrière, ce qui fit trembler la moto et... le trajet continua de plus belle. La terranide éclata de rire. Comme si un vulgaire caillou allait avoir raison de son étalon, après tout ce qu'elle s'était mangé cette pauvre bécane, ça serait malheureux qu'un p'tit bout de pierre l'arrête !

En effet, ce ne fut pas le caillou qui eut raison du moyen de transport, mais quelque chose d'autre que la ushi, dans son fou rire, n'avait pas vue. Une troupe de hérissons super intelligents avaient eu la bonne idée de se mettre en plein milieu de la route, et heureusement pour eux, l'adolescente les remarqua au dernier moment et tourna le volant en glapissant tandis que les pauvres bêtes s'enfuyaient dans tout les sens. Le contrôle du véhicule fut vite perdue et sa conductrice fut projetée dans le fossé, pile dans une mare à l'eau croupie pas très profonde, encore heureux, à côté de la bécane cette fois-ci vraiment mal en point.


Sous la force de la projection, Mylène était un peu sonnée, jusqu'à ce qu'une main lourde et puissante vienne la saisir par la peau du cou, la faisant glapir -non pas de douleur bien sûr, mais de surprise- et quelqu'un lui hurla des mots incompréhensibles avant de la lâcher de nouveau dans l'eau boueuse. La terranide acheva de se réveiller et vit, au-dessus d'elle, une masse d'abord informe, puis de plus en plus nette qui ressemblait à un humain, mais... au visage et au corps aussi noir que la nuit qui les entouraient, et à l'odeur elle très nette par contre et peu agréable. Toutes ces données se mélangèrent dans la tête de la jeune fille et ses pires hantises de l'enfance revinrent soudainement en elle, lui laissant imaginer un monstre tel que le croque-mitaine, ou l'enfoiré qui se cachait sous ton lit attendant que tu poses les pieds par terre, ou bien encore le-

"Le monstre du LaaaaAAAAAAAAAAAAC !!!!!!!"

Dans sa peur horrible et soudaine, son premier réflexe fut de porter la main vers les affaires trempés du porte-bagage de sa moto et de dégainer sa première arme venue, à savoir une carabine puissante et à grande portée, un peu vieille mais qui marchait très bien. Et qui était chargée.
Sans prendre la peine de viser, elle appuya sur la gâchette et une énorme détonation acheva les hérissons de se carapater, et les oiseaux de s'enfuir... de l'arbre où était allée se nicher la balle, laissant un trou béant et de bonne taille dans le bois sombre du tronc, juste derrière la tête du clochard.
La force de la détonation la fit reculer et la ushi fut projeté de nouveau dans l'eau, achevant le spectacle d'hystérique qu'elle venait d'offrir à son hôte. Allongé dans la boue, les yeux en spirales, elle espérait quand même que sa petite prestation avait fait fuir le monstre des marais et, encore mieux, que personne ne l'avait vu agir comme dans ce qui semblait être une immense farce incompréhensible. Parce que probablement que Yasumasa n'avait rien compris à ce qui venait de se passer. Forcément, puceau ou non, quel mec mec de presque quarante ans comprendrait les émois d'une adolescente de seize ans, et qui plus est d'une qui venait de croire à nouveau aux monstres qui se cachaient dans son placard ?
« Modifié: dimanche 20 février 2011, 21:07:08 par Mylène »
Je n'ai besoin de personne...

En Harley Davidson !

Yasumasa

Humain(e)

Re : Kung Fu Clodo

Réponse 4 lundi 21 février 2011, 14:09:46

Yasumasa scruta quelques instants la jeune fille : mis à part le fait que l’accident l’avait laissée pour quelque peu amorphe, aucune séquelle n’était à déplorer sur son anatomie. Ce qui n’était pas plus mal, surtout lorsque l’on savait que d’ordinaire la chance n’était pas de son côté. En effet, aussi loin que sa mémoire puisse le porter, Yasumasa avait toujours éprouvé des difficultés avec les gamins….la dernière anecdote qui lui revint à l’esprit tandis que l’air hagard il observait toujours la jeune Ushi fut celle qui lui valut un bannissement à vie de la cité « xxx ». Nous n’entrerons pas d’avantage dans les détails mais ce potin, pouvait se résumer à l’aide de quelques mots : c’était une histoire sordide où il était question d’enfants de roi, d’un clochard et de slips sales. Perdu dans les récits fantasmagorique de son inconscient, le clochard oublia pendant un temps le motard qui, après une crise certaine d’hystérie, avait reprit ses esprits. Le premier réflexe de Yasumasa fut de couvrir ses orifices auditifs et de fermer instinctivement ses yeux à l’entente de ce cri strident et pour prévenir tout dégât. Mais dans toute cette agitation, le malheureux n’avait pas vu que la jeune fille venait de s’emparer subrepticement d’une arme à feu de bonne facture. Lorsque le regard du clochard se porta de nouveau sur le monde la première chose qu’il vit alors fut le canon de l’arme grossière porté sur lui. Finalement, il n’avait pas de chance avec les mioches !

« Non p’tain j’veux pas crever puceau ! Relâche cette ar… »

Voilà qu’il n’avait pas pu finir sa phrase que le bruit de la gâchette se fit entendre. La balle projetée à une vitesse folle se logea non loin de la tête de notre héros qui s’imaginait déjà mort. Les épaules redressées au maximum, les yeux fermés  et le visage grimaçant, Yasumasa renifla craintivement l’air, persuadé d’être passé de vie à trépas. Et lorsque son système olfactif ne décela aucun danger pour lui, si ce n’est une étrange odeur de poulet et celle de son corps malodorant, il rouvrit momentanément les yeux laissant alors apparaître dans l’obscurité de la nuit, ses iris marronnâtes. Puis, ses épaules se baissèrent peu à peu, il ne voyait plus la jeune conductrice qui, sous l’impulsion de l’arme s’était logée plus en contrebas. De surcroît, il lui semblait ne pas avoir souffert de l’impact de la balle. De cette observation, le malheureux SDF dans sa folie en déduisit qu’il était bel et bien mort. Dans un souci d’originalité, la première chose qu’il fit fut de se mettre à genoux et de s’exclamer avec ferveur à l’adresse du ciel :

« P’tain j’suis mort Puceau ! Enfoiré de Dieu ! J’veux réparation, amène moi tes nymphes ou je botterai tellement ton divin derch’ que c’toi qu’on appellera Sodom ‘Culay ! »

Bien entendu, il ne fallait attendre aucune réponse du ciel. Et face à ce silence ambiant, le clochard dut se résigner à se relever. Il en vint alors à se demander s’il n’avait pas atterri en enfer ou dans une dimension parallèle du genre. Une sorte de limbe où on envoyait les clodos’. Pourquoi les clochards en particulier ? Ne me demandez pas. Alors qu’il se voyait déjà errer indéfiniment dans l’obscurité, toujours puceau et avec ce même slip qui lui rentrait dans les fesses, les yeux du clochard alors occupés à faire un léger tour des environs, s’attardèrent sur un élément précis du décor. Si la jeune fille avait momentanément disparu de son champ de vision, persistait encore la moto affalée sur le bas côté de la route. Le clochard, intrigué, se dirigea vers elle et lorsqu’il arriva à son niveau, par extension il distingua la jeune fille. Sonnée encore une fois, elle croupissait dans l’eau et la boue. Finalement, il n’était pas mort.

Arrivé non loin d’elle, le premier réflexe de Yasumasa fut de récupérer la carabine et de la projeter un peu plus loin par souci de sécurité.  Là, il s’accroupit au niveau de la jeune Ushi et se débarbouilla le visage pour paraître un temps soit peu présentable. Le temps qu’elle reprenne ses esprits, le clochard ponctua le début de sa phrase par une large grimace dont il avait le secret et qui traduisait une certaine forme de sévérité :

« Tchh t’es vraiment une drôle de nana toi. »

Il marqua la fin de sa phrase par un blanc puis rapprochant son visage de celle de la jeune fille, il haussa grossièrement un sourcil à la manière des yankees japonais pour souligner sa prochaine tirade.
 
« Mais j’vais quand même te dire un p’tit truc... Serre les fesses, le coin est pas sûr. »

Puis le clochard se releva : il lui arrivait souvent de traverser la lande et il pouvait se targuer d’y connaitre chaque recoin comme le fond de ses slips. Sans plus attendre et après avoir estimé que ce seul conseil permettrait à la jeune fille de s’en sortir, il remonta le fossé. Il reconnaissait l’endroit et savait qu’il y avait une grotte à proximité. Nul doute qu’il s’y attarderait puisque le ciel promettait de la pluie. Avec la grande classe et la distinction qu’on lui connaissait, le clochard se grattait d’une main les parties génitales tout en fouinant du regard les environs. Il cherchait parmi les décombres de sa mémoire l’emplacement exact du repère rocailleux et lorsque ce fut fait, il se tourna une dernière fois en direction de la jeune fille.

« Oh au fait, tu ferais mieux d’te grouiller ou le ciel va se mettre à chialer. Et si tu croise un type fin comme un haricot et avec un slip sur la tête dis lui que tu viens d’la part de Yasumasa, il te fera une réduc’ sur les petites culottes. Yasumasa, c’mon nom, allez à plus la mioche ! »

S’ensuivit d’un bref geste de la main avant qu’il ne commence à s’enfoncer dans la lande.
« Modifié: lundi 21 février 2011, 16:02:29 par Yasumasa »



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