Macross connaissait les façons de faire du milieu aussi bien que d'autres le fond de leurs poches. Aprés tout, il avait vieilli (vu le temps passer disons, n'ayant jamais vieilli au sens physique du terme) en même temps que la criminalité et les choses parvenaient rarement à le surprendre. Des tueurs, il en avait rencontré assez au fil des ans pour consistuer une véritable armée et avait établi assez de liens mercantiles de confiance pour savoir comment traiter avec eux. Les femmes étaient malheureusement plus rares que les hommes, mais fonctionnaient généralement sur les mêmes critères qu'eux au moment de la première rencontrer. Et si ni Kyle ni ses clients ne pouvaient se permettre une absolue franchise, il en fallait tout de même un minimum. Alors autant avouer à Angie qu'il ne lui accordait pour l'heure qu'une confiance limitée mais visiblement prête à s'épanouir.
Celle çi lui adressa un sourire avant de finalement boire, signe pour Kyle qu'elle acceptait à son tour de lui donner le bénéfice du doute pour qu'un peu de confiance s'installe entre eux. Si il ne se serait aucunement vexé qu'elle ne boive pas, il en aurait gardé davantage de méfiance à son égard.
Le dialogue commença pour de bon, cette fois. Angie décida de se plier au jeu de la vérité que lui imposait Macross et évoqua son actuel commanditaire, raison de sa venue ici mais également homme qui l'avait envoyé vers lui. Prudente, elle préféra inscrire le nom de l'industriel sur un bout de papier qu'elle tendit à Kyle qui le parcouru des yeux avant de le brûler tranquillement à l'aide d'un briquet qui gisait sur la table à côté d'un paquet de cigarettes qu'il ne fumait pour ainsi dire jamais.
- Effectivement, ce n'est pas quelqu'un qui m'est inconnu. Un acheteur à titre privé, comme vous l'êtes. Je suis étonné qu'il vous ai envoyé vers moi, en vérité. Si vous êtes la personne à laquelle je pense, vous êtes déjà sensée avoir un fournisseur et notre ami commun préfère généralement traiter avec cet homme pour ses commandes plutôt qu'avec moi.
Kyle ne s'interessait pas aux "exploits" des tueurs mais s'en tenait un minimum informé lorsque cela pouvait l'interesser. Il avait eu vent des forfaits d'Angie et de son côté insaisissable et à s'était attendu à ce que le tueur soit un homme d'un certain âge, pas une jeune femme. Les clichés avaient la vie dure.
Tout en parlant à la belle, le Vendeur de Mort s'était emparé de son ordinateur et s'était mis à pianoter. Via un système de discussion en direct, Kyle s'était mis en relation avec l'employeur de la Vénus du meurtre qui semblait attendre que le vendeur entre en contact avec lui. Ils parlèrent par écran interposés tandis qu'Angie proposait de prendre contact avec l'industriel.
Pendant ce temps, la jeune femme s'était elle installée plus confortablement dans l'assise et s'était mise à le fixer. C'était plutôt flatteur, d'ailleurs, et Kyle sentait ce qui pouvait bien être une attirance réciproque. Hm.. Une fois Angie partie, peut-être ferait il appel à une call-girl. Enfin, il n'en était pas là et préférait se concentrer sur sa cliente.
- A vrai dire, je vous imaginais moins joliment faite, plus musclée, âgée et barbue. Vous êtes jeune pour ce métier.
Il n'avait pas conscience qu'il pouvait la froisser où se la mettre à dos de par ses mots, mais Kyle semblait parler sans animosité.
- Mais peu importe, je suppose. Vos contrats sont des réussites et puis... Traiter avec une jolie jeune femme est toujours plus agréable que de voir arriver un de ces hommes d'âge mûr persuadés qu'ils sont indétrônables.
Pianotant toujours et s'accordant une gorgée de vin de temps à autre, le vendeur se tît le temps qu'il parlait avec l'industriel, multipliant questions et réponses. Les termes de cet homme était élogieux envers son employée de l'ombre et il évoquait clairement le fait de "l'avoir baisée" et qu'elle en "redemandait toujours un peu plus". Curieusement, Kyle avait du mal à y croire. Peut être ce vieux dégueulasse cherchait il à faire comprendre qu'Angie était à lui ? On le comprenait quelque peu.
Angie revint à la charge, évoquant son corps et ses vêtements du soir. Levant les yeux vers elle, Kyle répondit du tac-au-tac.
- Une femme désirable, je vous l'ai dis. Vous n'auriez pas été ma cliente, j'aurais fais en sorte de vous mettre dans mon lit, mademoiselle Angie. Croyez bien que j'apprécie votre effort vestimentaire, qui est somme toute tout à fait à mon goût.
Dire le contraire aurait été difficile, il fallait l'admettre. Kyle referma enfin son pc portable, le reposant sur la table basse avant de se lever, tendant sa main à son invitée pour l'aider à faire de même.
- Nous allons pouvoir faire affaire, semble t'il. Votre employeur se porte garant de vous, vous présentant comme sa "Poule de luxe prête à tirer et surtout se faire tirer", je suppose que c'est un compliment. Suivez moi, voulez vous ?
Il entraina Angie à sa suite dans l'escalier large et blanc qui se trouvait derrière la chaîne hi-fi, pour arriver à l'étage. Visiblement venaient ici la salle de bain dont la porte ouverte laissait voir une baignoire qui aurait rivalisé avec des piscines privées pour le commun des mortel -où presque, puis plus loin une chambre d'ami, un dressing et enfin une porte fermée que Kyle poussa, dévoilant ce qui était certainement sa propre chambre.
- Entrez.
Poliment, l'homme ouvrit la porte à la jeune femme, qui eu tout le loisir de découvrir un lit immense fait avec soin, une armoire totalement vitrée et... Une pièce totalement vide en dehors de ça, à part un fauteuil et une table basse dans un coin.
Kyle ne dit rien, mais se dirigea ers ce qui semblait être Un boîter d'alarme parfaitement anodin. Il y composa un code qui se suivit d'un bip sonore, précédant l'ouverture d'une trappe au plafond d'où descendit une petite échelle. Ceci fait, il se retourna vers la belle.
- Mettons une nouvelle fois les choses au clair, voulez vous ? Vous venez d'entrer dans un cercle fermé de clients, ce qui sous-entends que vous pouvez payer ce que vous allez choisir selon les conditions que je vous ai évoquées dans le salon. Sachez que je suis par ailleurs tout à fait à même de faire les réglages nécéssaires à ce que vous allez choisir et que cela se fera de façon instantanée. Bien entendu, mon nom ne doit apparaître nulle part et ne oit pas être évoqué avec n'importe qui. Vos références et forfaits ont contribué à ce que je vous fasse confiance, mais votre nom ne pèse pas encore assez pour que vous puissiez vous permettre de m'envoyer des clients, suis-je clair ?
Une fois qu'elle eu parlé, Kyle l'invita à passer à l'échelle. A l'étage, elle trouverait des vitrines d'armes, des râteliers, des caisses de munitions, des armes blanches, à feu, de petits et gros calibres, des armes de collections.... Le tout rangé avec le plus grand des soins, véritable magasin de luxe de l'armement à la personne. Nul doute qu'elle trouverait son compte, accessoires y compris.