Ma magnifique fille, c'était bien elle, et on comprenait tout de suite pourquoi elle dirigeait. Certes perdre le pouvoir qu'elle avait sur tous les autres avait été dur puisqu'elle n'aimait de toutes façons finalement que sa fille, son Alice, mais c'était sa volonté. Elle s'était donc soumise aux divers caprices de la jeune femme avec grand plaisir. Si ce n'était pas vraiment la force "physique" qui avait joué contre Rebecca, car en tant que Lamia adulte elle dépassait sûrement celle de sa fille, mais son amour et sa dévotion pour cette dernière n'avait plus connu de limites, ce qui l'avait conduit à cette dévotion.
Elle ne savait même plus comment elle s'était retrouvé dans cette situation, mais finalement, cela importait peu. Car elle était seule avec Alice. Dans cette cave, qu'elle parcourut d'un regard, une chose faisait tâche encore. Cette humaine. Pauvre petite chose, courte vie, et encore plus fragile qu'un simple jouet... Rebecca n'avait même pas envie de jouer avec elle, et préféra laisser sa fille prendre la décision concernant cette petite chose tremblotante. Et quel ne fut pas son plaisir quand elle l'entendit s'exprimer, de toutes façons, oui, elle mourrait, mais si la femme de cet odieux marchand -et encore, odieux était bien trop faible comme adjectif- pouvait souffrir pour remplacer celle que son mari n'avait pas eu, alors ce serait parfait.
La regarder hésiter, puis finalement prendre le couteau émoussé qui lui avait été lancé, et enfin la regarder ce couper la jambe, les yeux fous de douleurs, entendre ses pleurs, ses cris étouffés, les gémissements lorsqu'elle enfonçait à chaque aller un peu plus le couteau... Quelle joie. Jouant toujours avec sa langue dans le vide pour la délier, le regard cruel de la grande Lamia ne lâchait pas sa proie d'un millimètres. Et enfin vint la fin. L'os. Ne pouvant bien évidemment, cette petite femme, reniflant et pleurant, accepta d'un hochement de tête la proposition d'aide d'Alice.
Et enfin, elle put voir le moment qu'elle attendait depuis le début. Observer le regard de la femme passer de l'espoir d'en ressortir au désespoir le plus complet de la mort. A peine avait-elle compris que la queue ne s'arrêtait pas à seulement sa jambe, elle poussa un ultime cri déchirant, qui se conclut dans un bruit d'os cassés, pour retomber sur le silence. Rebecca, toujours aussi admirative pour sa fille, qui montrait une fois de plus sa capacité à jouer avec la nourriture d'une manière admirable, attendit la phrase de sa fille avant de se baisser pour manger tout ce qui pouvait être mangeable. Elle était véritablement faible, de n'avoir pas manger, et sa fureur d'avoir été prise au piège de cette façon n'arrangeait pas les choses.
Quand elle eut finit, assez rapidement et proprement, il ne restait du cadavre que des os, ou plutôt des os broyés, pour la plupart. Se relevant, et vérifiant très sobrement sa propreté, celle-ci malgré tout, laissait franchement à désirer, et la honte empourprait les joueurs de la mère. Entre coups et blessures, son propre sang, la poussière, le sang de l'humaine qu'elle venait de manger, elle était vraiment dans un état pitoyable, mais au moins, elle avait repris des forces. Se relevant vers son amante, son amour, sa fille, sa maîtresse -quels titres- elle la regarda mi honteuse, mi amoureuse.
Elle avait une folle envie de s'amuser avec elle dans leur manière si bestiale, mais dans son état... S'avançant lentement, hésitante, mais tellement désireuse, elle lui demanda d'une voix pleine d'envie si avoir des ébats, dans cette cave, dans son état serait accepté par sa fille. N'en pouvant plus, elle se jeta sur le bout de la queue de cette dernière pour la masser lentement, et remonter doucement le long de celle-ci. De toutes façons, elle verrait bien si Alice n'était pas d'accord.