Les premières lueurs du soleil pénétrèrent dans les galeries de la mine, et par reflets mirroirs sur certaines des pierres précieuses disposées de telle façon à ce qu'elles soient réfléchies sur toutes les parois des parties habitables de la mine, réchauffant la joue, et le torse de la créature sauvage qui vivait ici, qui ouvrit lentement ses yeux, une première fois sur cette nouvelle journée, incrédule quant à un réveil à une heure si matinale, il aimait à se prélasser quelques heures durant dans son lit de fourrures douces de Lion blanc.
Pétrissant déjà les fourrures entre ses griffes en baillant plusieurs fois de suite, claquant sa langue sur son palais, le grand félin, agile et athlétique s'étires, arquant son dos d'une souplesse qui n'a d'égal que son hybridation particulière, tendant ses muscles à l'extrême encore quelque peu endoloris par la chasse et la course à travers la forêt du jour précédent, Khaléo se recoiffa quelques mèches de cheveux éparses, rebelles et farouches qui soulignaient les coins de ses joues et caressaient son visage, sa pupille éfilée, féline s'arrêta sur ses parrures cérémoniales, rituelles de chasse, un simple pagne en fourrure de Lion blanc constitué de deux longues languettes cachant juste ce qu'il faut, devant, et derrière, n'épargnant toutefois pas la vue d'un corps à la musculature travaillée, mais lissée agréablement par sa félinité latente, pour rendre les courbes et zones qui, habituellement chez un homme sont plutôt anguleuses, plus longues, souples et harmonieuses.
Le rituel du matin d'avant chasse débuta, s'agenouillant en face des peaux de bêtes, des fourrures et des têtes coupées d'ours, de daim, cerf, tigre et lion blanc, qui représentaient déjà autant de trophées qui prouvaient sa valeur à la chasse, il attacha des languettes de couleurs dans ses cheveux, attachant quelques mèches de ses capoules ensemble, en tressant quelques unes, avant d'y accrocher des piècettes provenant de tous pays, de métaux, oxydation, et coloris différents.
C'était une partie de son enfance passée à chasser en forêt comme un sauvage qui lui avait imprimé un respect profond de la nature, ainsi quand il eut terminé, religieusement de s'occuper de ses cheveux, il se saisit de ses cerclages dorés, représentant chacun des ouroboros, serpents se mordant la queue en or, qu'il serra autour de la partie haute des muscles de ses biceps, et de ses cuisses, laissant déborder un peu la chair oppressée de la musculature.
La délicieuse odeur de l'encens accompagnant ces milles et unes précautions prises avant de partir à la chasse, comme pour remercier à l'avance les esprits de la forêt pour leur offrande, il put se lever, et sortir de sa tanière, ressentant la douce chaleur des rayons de soleil, l'éblouissant dans un premier temps, habituant graduellement sa vision à la clarté du jour.
Il remonta la cascade située juste en face de sa tanière, agile comme une panthère, prenant facilement appui sur la roche lisse, et même mouillée, doté d'un équilibre et d'une dextérité hors norme due à sa condition, mais surtout, l'habitude que ce prédateur avait acquise il y a longtemps, de se ballader dans cette forêt.
Arme à la main, une lance aujourd'hui, il se mit donc en chasse, s'accroupissant dans les hautes herbes avant de poser ses quatres membres au sol, et de rouler félinement des épaules ainsi que des hanches, plissant un regard rusé, prédateur, empli d'une scrutation analytique détaillant chaque mouvement dans son environnement, jusqu'a ce qu'il passe sur une silhouette inhabituelle dans ce coin de forêt, silhouette passant donc, dans le sillage qu'avait emprunté son regard.
Méfiant, mais curieux, il s'approcha de la forme étendue au sol, posant délicatement et silencieusement une main devant l'autre, très doué pour faire disparaître tout son que pourrait produire son corps, ses phalanges se posaient au sol souplement, suivi des secondes phalanges sur lesquelles il roulait jusqu'au revers de la main, et ainsi de suite, jusqu'a ce qu'il se trouve à quelques centimètres d'une touffe de... de cheveux ?
C'étaient des cheveux... il s'approcha d'avantage et renifla très légèrement l'odeur de la créature, du bout de ses petites narines, et écarquilla les yeux, une humaine... une humaine ici, dans son domaine... dans l'étendue de son territoire... à cet instant il hésita sur ce qu'il devait faire... devait il la considérer, comme sa partie bestiale en lui lui dictait, comme une proie potentielle, ou comme sa raison l'exprimait plutôt, une victime qu'il fallait aider...
Il n'hésita pas longtemps ce matin, il était plutôt de bonne humeur, et sa partie sauvage n'avait pas été trop exacerbée par quoi que ce soit, il observa un moment la petite créature étendue au sol, penchant sa tête dans un sens, puis dans l'autre, avec une allure indigène, on aurait dit une sorte... d'Aztèque, mais son corps comportait quelques belles cicatrices parfois nombreuses, estompées ou plus visibles, comme par couches successives mais, qui ne l'enlaidissaient pas vraiment, à vrai dire ça renforçait son coté sauvage, soulignant les formes de son corps en même temps que quelques rares rayures par ci, par là.
Il passa le duvet blanc, soyeux du revers de sa main sur la joue de l'inconnue, avant de poser sa joue duveteuse, aux douces rayures sur son front pour en sentir la température, n'ajoutant aucun mot si ce n'est parfois sa respiration légèrement rauque, presqu'imperceptiblement ronronnée, elle était si chaude, elle avait probablement de la fièvre, la rosée du matin perlait encore sur le corps de la pauvrette, elle avait du passer toute la nuit dans le froid et l'humidité, son état était inquiétant et elle requierait des soins immédiats.
Il repassa son regard et son visage au dessus du sien, ses piecettes, les couleurs, s'entrechoquèrent mollement les unes sur les autres, provoquant parfois le tintement métallique de quelques unes de ces rencontres.
Sa voix presque "feulée" sur les "Sss" ronronnée brievement sur les "Rrr" rallongeant ces deux sons dans sa façon de parler, rajoutait une touche rauque, et presque... suave à sa voix, n'essayant pas lorsqu'il est en pleine nature de la forcer pour être plus civilisé.
"-Comment êtes vous arrivée jusqu'ici ? Vous avez un nom ? Je ne peux pas vous laisser là..."
Réfléchissant à haute voix :
"-J'espère que vous êtes transportable..."