Le coup porté lui fit lâché un râle de douleur. Le contraire m'aurait surprise, se faire sanctionner les tendons n'était pas un fait indolore. Ce qui fit par la suite, me rendis sous le coup, hagarde. En effet, il se saisis de trois seringues qui planta d'un coup vif et rapide dans son torse, sans chercher à savoir s'il toucherait une veine ou simplement du muscle. Pourtant, ces objets d'origine médicale avait une fonction qu'il ne fallait pas sous-estimer : celle de reformer les cellules du corps. Invention pratique lors d'un combat où il est possible de se faire couper certains membres ou certains muscles nécessaire, autant sur le point de vue vital que sur celui du mouvement.
Tandis que son poignet était de nouveau en état de fonctionner, la phrase implorative que je lui lançais semblait le ramener peu à peu à la raison. Comment le savais-je ? Sans doute était ce dû au fait qu'il retira son masque. La vision qu'il en découla n'était guère plaisante à voir. L'entièreté de son visage était séparé en deux, comme si deux êtres le possédaient, ce qui fallait l'avouer, était le cas. Une des moitié de son visage était de nature humaine, tandis que l'autre était celle de la créature qui avait émergé. Le mouvement de recul que je voulais effectuer face à cette vue m'était impossible. A part la branche où j'étais plus ou moins allongée dessus, je n'avais pas d'autres support, excepté le sol, quelques mètres plus bas. La partie " monstre" faisait pâlir à sa vue ; des mandibules recourbées étaient présentes au niveau de l'appendice bucale. Ce dernier était d'une taille médiocre et n'était composé que de quelques dents pointues. La surface du crâne était pourvu d'un épiderme composé d'un mélange de vert, tout comme son sang d'ailleurs qui était de la même couleur. Fait aussi singulier, la créature possédait une chevelure, ou du moins ce qui pouvait s'en approcher, car il s'agissait ni plus, ni moins de rastas. Cependant, je n'eus plus le " loisir" de l'observer quand son poignet pourvu de sa double lame fondit vers moi.
C'est en présence de la mort que nos réflexes sont plus rapides et précis. Bien que mes paroles commençaient à lui faire reprendre peu à peu conscience, sa double lame était toujours un danger potentiel. Tant bien que mal, je faisais en sortes que mes armes blanches freinent la course de celles de Devil ou plutôt de la créature qui a pris possession de lui, tout en les déviant pour que leurs courses ne finissent pas purement et simplement entre mes deux yeux. Le cœur battant la chamade, le souffle court, le dos plaqué contre la branche qui faisait office de support, le seul acte que je pouvais faire était celui de me défendre. Le son des lames s'entrechoquant résonnait dans la forêt et brisait le calme qui s'y était installée en cette nuit fraîche. Par chance, sa partie humaine n'avait qu'une envie. Reprendre possession de son corps. C'est donc ainsi qu'il s'attrapa lui même le poignet contrôlé par la créature avant de le briser. Un autre cri brisa le calme de la nuit. Néanmoins, ce geste eu pour effet de faire disparaître le monstre, bien que la disparition de ce dernier était un fait étrange . En effet, tous ce qui n'était pas humain, disparaissait, transformé en grain de sable. C'est ainsi, que l'homme dénommé Devil se retrouva en caleçon.
Je ne pouvais dire si c'était de la gène ou un tout autre sentiment qu'on n'aimerait ne pas connaître, mais il parti se cacher derrière une souche d'arbre, de sorte à pouvoir, dans un premier temps cacher son corps presque dénudé et dans un deuxième temps, rematérialiser une armure entière en guise de vêtement. Reprenant peu à peu mon souffle qui était encore saccadé et tentant de calmer les battements rapides de mon cœur dans ma poitrine, je le vis s'avancer vers moi, tendant sa main pour que je la saisisse en prononçant des phrases d'excuses. Mon regard se posa sur la main puis sur son propriétaire, avant qu'une de mes mains chassa celle présentée en guise d'aider à me relever, chose que je fis donc sans son aide. Mes yeux se posèrent sur Devil, le regard froid, haineux, les sourcils froncés.
"Et tu oses dire que tu es humain et que les terranides ne sont que des animaux ? Ne me compare pas aux autres de ma race, ne généralise pas tout le monde...."
Levant par la suite l'index pour le pointer et pour accentuer mes paroles, je continuais mon mini monologue :
" Avant de juger les autres sur leur nature, apprend à te contrôler. L'apparence animale que je peux revêtir et mes appendices de louves dû à mon statut de terranides peuvent faire penser que je suis stupide mais moi, au moins, je sais me contrôler. Apprend à dominer la créature qui est en toi avant de traiter les autres d'être inférieur ou stupides."
D'un côté, je ne savais pas pourquoi, je lui avais dis pareille phrase. Sans doute était-ce dû au fait qu'entendre dire que les terranides étaient tous des êtres non doués d'intelligence m'énervait au plus au point et que pour un humain, il n'arrivait pas à se dominer complétement. Mes yeux se posèrent sur mes lames qui étaient toujours apparentes avant que ces dernières ne rentrent dans ce qui leur sert d'étui. Elles étaient donc, de nouveau, invisibles pour ceux qui ignoraient leurs existences. Poussant un soupir, je relevais mon regard vers Devil :
"Néanmoins, j'accepte tes excuses...Bien que je sais que ta mission était de me capturée n'est ce pas ? Le piège qui s'était refermé au niveau de mon cou en est la preuve. Voilà donc pourquoi tu voulais que j'avance vers toi...Et bien ? Que vas tu faire ? "
Croisant les bras, je le défiais du regard. Certes, j'aurais pu de nouveau partir mais la possibilité qu'il me retrouve aisément était élevée. Il ne me restait plus qu'à attendre sa réaction et j'aviserai donc par la suite selon ces paroles et gestes. Tout ce que je pouvais aspirer était qu'une course poursuite n'aurait pas lieu à nouveau. Surtout si on prenait en compte qu'avec sa technologie, je ne pourrais pas lui échapper. Énervée, stressée, agacée, mon appendice caudal fouettait l'air d'un geste sec et nerveux.