Un peu plus tôt dans la semaine…
« VOS GUEULES »
Avait hurlé un professeur de sport, quand Sam squattait les gradins du stade. La moindre des choses qu’elle devait reconnaître à cette personne, c’est qu’elle avait de la voix. Mais bon, pour Sam, pas de quoi fouetter un choix. Aboyer c’est bien, mordre, et par surprise en plus, c’est mieux. Aussi, après ce petit intermède « musical », si doux aux oreilles, la jeune femme était retournée à sa sieste, allongée sur le bitume dont les gradins étaient faits, une main sur le ventre, l’autre jouant avec son zippo.
ZZZzzzzzZzZZZZZ
Aujourd’hui, quelques jours ouvrés plus tard.
« Alors ? J’attends microbe. Dis-le ! Ou je t’écrase tellement la face que tes yeux vont en être éjectés de leurs orbites… »
Sam était au milieu du couloir. Comme d’habitude, elle s’était battue. Autour d’elle, plusieurs gros bras KO. Quand elle ne les avait pas envoyés au tapis avec un coup de pied de ses énormes bottes renforcées dans les parties génitales, c’était le nez qui avait pris. Et celui qui était par terre, apparemment, c’était LE beau gosse du lycée, celui qui était soit-disant le plus fort, le plus beau, le plus intelligent, blablabla… Sauf que voilà, Sam venait de le maîtriser en deux deux. En même temps, on ne vient pas faire son malin devant une fille qui passait les trois quarts de son temps dans les docks, le port ou les usines désaffectées, à se battre autant qu’elle le pouvait (les bleus et contusion épars sur son corps découvert en étaient une preuve) alors qu’on venait soit-même d’un quartier riche et bourgeois qu’on ne s’était jamais pris un coup de couteau. Sauf que ledit jeune homme, dont le si beau visage était pour le moment pris en étau entre la botte massive de Sam et le carrelage du couloir, avait commis cette imprudence.
Et quelle imprudence ! Il avait fait courir le bruit dans le lycée que lui et cette petite dinde de Sam s’étaient déjà battus, en privé, que ça avait terminé en partie de jambes en l’air et qu’il lui avait mis, dans les deux, « sa race ». Sauf que voilà, qu’on bave dans son dos en disant qu’on avait déjà couché avec, elle s’en tapait. Mais qu’on insinue qu’elle n’était même pas capable de faire une tête au carré à un freluquet dans son genre, ça la mettait hors d’elle. Aussi l’avait-elle cherché dans le lycée. Pas difficile de le trouver, amas de groupies, lui au milieu… En la voyant arriver, allez savoir pourquoi puisqu’il lui avait mis sa race, mais il avait eu peur. Il avait voulu courir sauf qu’elle l’avait chopé par le col et BIM ! D’emblée, un coup de poing. Les doigts de Sam sont couverts de bagues gothiques en argent, dont les motifs sont dorénavant incrustés dans son visage, même si ça ne se voyait pas à cause de sa botte… Et puis ses sbires avaient débarqué, blablabla… Et là, elle lui demandait des comptes. Charmant, non ?