Denna se réveilla en sursaut. Haletante, elle essuya prestement les larmes qui mouillaient ses joues et prit quelques minutes pour se calmer. Les cauchemars étaient monnaie courante pour elle mais ils l'agaçaient de plus en plus. La mord-sith sortit de son lit et réveilla d'un coup de pied le petit chien qui dormait par terre. Enfin... à proprement parlé il s'agissait d'un humain. Un ancien général d'Ashnard qui a fuit le champs de bataille. L'empereur lui a donc réservé la peine capitale, qui n'est pas la mort mais la destruction de tout ce que cet homme fier et brave a été.
-Navrée, maitresse, de ne pas m'être réveillé avant vous, geignit l'officier déchu.
L'homme était nu. Son regard avait perdu la lueur de l'âme. Une coquille vide.
-Je ne suis pas en colère, lui assura Denna d'une voix douce. Je vais me promener. Nous ferons ton dressage à mon retour.
-Oui, maitresse, fit-il d'une voix tremblante.
Denna quitta donc sa demeure, une petite maisonnée situé près du palais de l'empereur, dans une sorte de quartier impossible d'accès aux visiteurs. Il s'agissait du jardin des mord-sith, le lieu de villégiature des tortionnaires comme Denna.
La jeune fille quitta donc les splendides jardins et passa devant les gardes en ignorant leurs regards. Elle se retrouva dans les bas-quartiers d'Ashnard. Le spectacle qui s'offrait à ses yeux étaient beaucoup moins enchantant que l'environnement de sa résidence. La ville d'Ashnard, contrairement au palais qui y siégeait était pauvre et malfamée. C'était un lieu de misère où régnait la loi du plus fort. Pourtant, Denna n'avait aucune raison de s'inquiéter, car elle portait un uniforme de cuir rouge qui moulait tellement son corps que l'on aurait dit une seconde peau. Les citoyens d'Ashnard, du plus petit voyou au plus grand baron du crime, craignaient cet uniforme, arboré par les meilleurs tortionnaires de l'empire.
Ignorant superbement les regards hésitants qui se posaient sur elle, Denna prit une pomme sur l'étale d'un marchand et se mit à la grignoter. Ellle décida de se diriger vers la place publique, il y avait sans doute des exécutions publique et cela serait amusant de voir ceux qui ont la chance de mourir, sans passer par ses mains expertes.