Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Dans le métro. [PV; Miya]

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Raven Miller

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Dans le métro. [PV; Miya]

mardi 18 mai 2010, 22:24:45

Enceinte...

Raven n'arrivait pas à y croire. Elle était tombée enceinte une seconde fois. Encore une fois, elle portait la vie en elle, encore une fois, elle avait peur qu'un malheur lui prend son bébé. Elle ne voulait pas et ne pouvait pas le croire, mais Apollon avait été très clair, elle allait être maman, et qu'elle le veuille ou non, elle devra porter cet enfant jusqu'à sa naissance sous peine d'être exécutée, car en ses entrailles se développait la fille, oui, la fille, d'un dieu. Un événement si magique dans la vie d'une femme et pourtant un terrible cauchemar pour Raven; si Arès l'apprenait, il ne voudrait plus lui adresser la parole, il la chasserait. Elle avait pourtant juré de ne plus concevoir pour se consacrer entièrement à son devoir de prêtresse, et voilà qu'elle trahissait sa parole sans même le vouloir. Elle s'était pourtant protégée comme il le fallait, lancé une foule de sorts contre la conception, et pourtant, la semence du dieu avait réussi à survivre dans son organisme. Que fallait-il faire dans ce monde de dingue pour ne pas finir avec un gros ballon à la place de l'estomac? S'ouvrir l'abdomen? Si cela suffirait, elle l'aurait déjà fait, et avec un grand plaisir.

Le soir même, alors que son amant était trop épuisé pour se rendre compte de sa présence ou de son absence, elle rassembla ses vêtements de maternité, soigneusement rangé dans le placard de son ancienne chambre dans le double-fond de celui-ci, et les glissa dans une valise. Avec toute l'attention du monde, elle écrivit une petite lettre à son tout premier amour, son bourreau, son Dieu, lui annonçant qu'elle prenait des mois de vacances pour les nombreuses années de service qu'elle avait passée sans pause quelconque et laissa cette lettre sur son oreiller, laissant sur la joue de son amour un doux baiser avant de disparaitre dans la nuit, comme une ombre sous le soleil, et gagna magiquement la Terre, où elle serait sûr de ne pas être retrouvée avant l'accouchement. Elle se loua un appartement avec l'argent qu'Arès avait glissé dans son compte en banque terrien, montant qui s'élevait à dix millions, ce qui bien sûr était un compte modifié par la volonté divine, modifiant son apparence pour cacher ses attributs elfiques, puis s'installa. Pour avoir fait ses études à cet endroit précis, la jeune femme avait aussitôt composé plusieurs numéros de téléphone et avait obtenu un emploi auprès d'une vielle amie avec laquelle elle avait déjà travaillé.

Cela faisait maintenant cinq mois. Cinq mois de passé depuis qu'elle a apprit sa grossesse, et il ne restait que trois mois avant d'être forcée de rentrer pour donner naissance. Sur Terre, la magie n'était pas assez puissante pour soutenir son corps jusqu'à la fin, alors qu'en olympe, elle aurait tout juste assez d'énergie pour donner la vie avant de perdre la sienne. Elle n'était pas pessimiste, juste réaliste. Les ravages faits à son corps par la sorcière lors de la perte de son fils même pas encore né étaient trop importants.

Elle sortit de son appartement, marchant lentement pour ne pas blesser le tout-petit qui attendait patiemment sa naissance, riant par moment lorsque sa petite Chryséis lui donnait de petits coups de pieds, et rejoignit le métro. Elle fit scanner son billet par la petite machine puis marcha vers le métro numéro 8 et attendit. Elle n'eut pas à patienter bien longtemps, le métro s'arrêta et elle monta. Elle chercha une place puis vit un siège à coté d'une belle jeune femme aux longs cheveux noirs, très jolie et désirable. "Le genre que les hommes aiment..." songea-t-elle, nostalgique du temps où Arès la désirait comme si elle était un trésor inaccessible, le jour où elle l'avait apprit. "Oh... mon amour... que je me hais de ne pas être la même..." Geignit-elle mentalement, les larmes lui montant aux yeux. Elle se placa devant la belle demoiselle puis l'interpella.

-E..Excusez-moi, mademoiselle, puis-je m'asseoir à coté de vous? Demanda-t-elle d'une voix douce.

Miya Diablo

Dieu

Re : Dans le métro. [PV; Miya]

Réponse 1 mercredi 19 mai 2010, 22:24:51

Miya avait quitté le bar où elle travaillait pour prendre une après midi de repos. Elle ne pouvait pas se tuer à la tâche, mais il lui arrivait parfois de vouloir quitter l'endroit où celui qu'elle attendait persistait à ne pas venir. La demi déesse ressentait alors une sorte de besoin vital de partir, de changer d'air. C'était exactement ce genre de journée. Miya étouffait.

Alors la demi déesse avait posé son plateau et était partie, laissant en plan pas mal de clients - et énormément de boulot à ses collègues. Où elle allait ? Aucune idée. Mais loin, très loin. Se perdre dans la ville, ne rencontrer personne qu'elle connaissait, même de vue. Changer complètement de vie, oublier ce qui la retenait là, pleurer sur son monde et l'absence chaque jour plus lourde de son frère jumeau. Jeter cet anneau qui ornait son doigt, qui ne l'avait quitté depuis bientôt deux ans. Deux ans ! Déjà ! Jamais éternité ne lui avait semblé aussi longue.

Tout ce qui comptait aujourd'hui, c'était se perdre. Miya avait entendu parler de l'enfer du métro japonais... Et comptait bien le tester. Bien sûr, elle ignorait ce qu'était un métro, jusqu'à présent, elle s'était toujours déplacée à pied ou en taxi - et la demi déesse n'avait aucune confiance en ces trucs là ! Le métro ne pouvait pas être pire.

Et Miya se rendit compte qu'elle avait eut tort. Elle n'aimait pas reconnaître ça, mais elle n'avait pas le choix. Au début debout, elle s'était résignée à s'asseoir, raide, cramponnée au bord de la banquette. La chanteuse ne pensait qu'à une seule chose : rentrer chez elle. Mais c'était quoi, c'était où, "chez elle" ? Là où elle travaillait ? Ou là où elle était censée aménager avec l'homme qui hantait son coeur et qui brillait par son absence ? Miya aurait voulu hurler. Comble de tout, celle qui avait toujours vécu dans une roulotte qui roulait sous des dômes, là voilà qui devenait claustrophobe. Au bout de seulement quatre stations, Miya avait fui la rame de métro, et vomi dans un coin. Elle qui voulait se perdre, c'était chose faite. Elle tenta de prendre le métro dans l'autre sens, mais voilà, elle était perdue, en pleine heure de pointe. Miya aurait voulu pleurer. Tout au fond de son coeur, elle aurait souhaiter que quelqu'un apparaisse, lui tende la main, et lui dise : "C'est fini. Je suis là. On rentre ?"

Mais ce n'est pas ce qui lui parvint aux oreilles. La demi déesse releva la tête, et vit une jeune femme blonde, ronde comme un ballon, lui demander si elle pouvait s'asseoir. Miya resta un instant ébahie, avant de retirer son sac de la banquette pour libérer la place, et elle se serra un peu sur le côté, esquissa un léger sourire. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'être un peu déçue, malgré tout...

- Bien sûr. Asseyez-vous...

Et comme la personne, à l'autre bout de la banquette, commença à prendre ses aises dès que Miya avait enlevé son sac, la demi déesse serra les dents, puis les poings, et donna un coup dans l'épaule de bonhomme :

- Pousse ta graisse ! Elle doit s'asseoir !

Et outré, l'homme se leva, et fusilla Miya du regard. Elle lui répondit par le geste qui avait perduré même dans ce monde : le doigt d'honneur, et la grimace qui va bien avec. Puis quand il s'éloigna, la demi déesse prit la main de Raven pour l'aider à s'installer.

- Venez, installez-vous.

Raven Miller

Invité

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Re : Dans le métro. [PV; Miya]

Réponse 2 mercredi 19 mai 2010, 23:11:02

La jeune femme l’avait remarquée. Aussi tôt, elle ordonna à l’homme qui était assit à son coté de se pousser d’une langue plutôt vulgaire, mais Raven ne s’en formalisa pas, elle était trop timide pour s’opposer. Depuis qu’elle avait rencontré Alana, qui avait été très sèche avec elle, elle évitait de passer ses commentaires et tenait sa langue. Elle regarda l’homme offusqué et lui adressa un sourire désolé, qui le fit rougir jusqu’aux oreilles et s’éloigna en balbutiant quelque chose dans sa barbe. Elle ne voulait pas le déranger, mais grosse comme elle l’est maintenant, elle était bien gênée d’avoir à le faire.

Elle regarda la belle demoiselle et lui prit la maint et s’installa à ses cotés, gémissant légèrement de bien-être, enfin assise. C’était un vrai soulagement pour son dos. Sa tenue de maternité lui attirait les regards sympathiques des autres femmes, mais certains regards rageurs des aînées, qui ne voyaient là qu’une enfant s’étant laissé faire par un homme avant d’avoir atteint l’âge. Elle rougit de honte, caressant doucement son ballon de ventre, une lueur aimante dans les yeux. Être enceinte la rendait à la fois furieuse et terriblement heureuse, même si elle savait la fin tragique de cette histoire.

Cet enfant était la dernière chose qui la liait au seul homme qu’elle ait aimé, et surtout celui qui l’avait fait le plus souffrir. Il y avait longtemps qu’elle avait admit que son amour ne lui serait pas rendu, mais cela lui faisait quand même mal d’y penser. Elle devait lui donner naissance, parce que d’une manière ou d’une autre, elle ne survivrait pas, qu’elle accouche ou non. Elle regarda la jeune femme et détecta en elle une tristesse similaire à la sienne et elle serra doucement la main qu’elle avait glissé dans la sienne. Aussitôt, elle se sentit en confiance, auprès d’une femme qui souffrait des mêmes maux qu’elle; être éloignée de l’homme qu’elle aimait de tout son cœur, de tout son être. Elle lui adressa un magnifique sourire et relâcha sa main pour s’installer d’une manière plus confortable pour la petite déesse dans son ventre. D’une voix timide, la jeune femme prit la parole.

-Je… je m’appelle... je m’appelle Raven. Raven Miller. Dit-elle, gênée, car très peu habilité à communiquer la première.

Elle avait toujours eu du mal avec les relations avec les humains, mais elle sentait la force de Thanatos en elle, ou alors d'un autre être qui apportait la mort aux hommes. Elle sentait la barrière protectrice de l'âge qui la recouvrait. Elle serait donc belle jusqu'au jour où un être d'une puissance énorme lui arrache sa vie. Elle ne connaissait pas cette femme, mais elle lui disait quelque chose, et probablement qu'elle ne la connaissait pas non plus... ce qu'elle ne savait pas, c'était que les prêtresses sur Terre avait lancé des rumeurs à son sujet comme elle était une femme lunatique et dangereusement instable. Déjà, elle ne pouvait plus fréquenter le Lycée pour cette raison précise.

Miya Diablo

Dieu

Re : Dans le métro. [PV; Miya]

Réponse 3 vendredi 28 mai 2010, 22:34:20

Il était étrange de constater, une fois de plus, à quel point Miya avait changé - en réalité, elle avait gagné en maturité, surtout. Il y a quelques années, elle n'aurait rien fait pour Raven - sauf peut-être une réflexion acerbe qui aurait lancé le débat intérieur du "Mais comment une femme peut-elle choisir de déformer ainsi son corps ?"

Tout ce qu'elle voyait chez la magnifique prêtresse, c'était la concrétisation d'un amour que la demi déesse avait perdu. Et bizarrement, quand Raven serra un peu plus sa main dans la sienne, Miya se sentit terriblement mélancolique. Il y avait quelque chose, chez la femme enceinte, qui donnait à la chanteuse l'impression qu'elles avaient toutes deux quelque chose en commun. Elle sourit face à la gêne de la jeune femme, et Miya serra un peu plus la main qu'elle tenait toujours.

- Je m'appelle Miya Diablo. Enchantée de vous connaître, Raven.

Son sourire s'agrandit un peu plus. Miya avait tellement pris l'habitude de montrer aux gens quelqu'un qu'elle n'était pas qu'elle se forçé à feindre de la bonne humeur pour essayer de mettre la prêtresse à l'aise.

- J'espère que vous savez où vous allez... Je suis déjà perdue, je ne voudrais pas qu'il vous arrive la même chose.

Raven Miller

Invité

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Re : Dans le métro. [PV; Miya]

Réponse 4 vendredi 04 juin 2010, 22:22:08

Elle s’appelait Miya Diablo. C’était un nom assez intéressant... Diablo… Diable… cela se ressemblait beaucoup, mais c’était un nom de cirque. « Aaaah, c’est là que je l’ai vue! » Se souvint alors Raven, charmée. Elle avait visionné régulièrement le passé, et elle avait vu cette jeune femme dans un cirque. Elle comprit alors l’incidence de la personnification de la mort en elle; elle était devenue une demi-déesse, une immortelle. Elle sourit doucement pour lui rendre son faux sourire. Elle avait bien détecté la mélancolie de la jeune femme et elle la comprenait plus que quiconque ici. La future maman reprit la parole, avec une douceur digne d’elle, tout en laissant envahir son visage de la douleur qu’elle portait en elle, sa tristesse et sa honte se voyaient très bien dans ses yeux saphir. Elle avait causé tant de maux à son maître et maintenant, elle allait lui laisser en héritage une enfant qu’il ne voudrait probablement pas avoir.

Arès ne savait pas qu’elle avait une nouvelle fois utilisé l’Oeil, son artéfact magique, pour épier sa conversation avec la Comtesse de Daelys. Elle savait qu’il n’avait aucune peine à ressasser le souvenir de la mort de son propre enfant, et il n’avait même démontré aucun bouleversement à le dire. Raven avait pensé à ce moment que l’homme qu’elle avait aimé était le pire monstre qui soit, avant de se voir elle-même dans un miroir. Elle avait mit son dieu dans l’embarras en giflant Poséidon, elle l’avait épié lors de ses ébats pour s’informer de ses préférences, utilisant un moyen non-conventionnel, et elle avait pourrit sa vie en se montrant dépendante.

- Je ne sais pas où je vais… Je… je ne fais que fuir… Fuir le père de cet enfant avant qu’il ne découvre que je lui ai mentit… et que j’ai conçu à son insu…

La trahison n’était pas tolérée au temple, et le devoir de Raven exigerait qu’elle mette fin à ses jours pour sauver son honneur, mais elle se savait à l’avance condamnée pour donner naissance. Comme prononcé régulièrement, un nouveau bébé réveillerait en elle les blessures de son agression, sa mutilation et la perte de son fils. Si elle abandonnait maintenant, elle condamnait non seulement sa propre personne à la mort, mais aussi sa petite fille. « Je ne perdrai pas mon enfant une seconde fois, hors de question. » Elle regarda Miya puis baissa la tête, honteusement.

- Il doit me détester… Geignit-elle, le cœur en peine. –Elle se reprit- Oh… pardonnez-moi… Euhm… En fait, je fais du tourisme, mentit-elle… très mal.

Miya Diablo

Dieu

Re : Dans le métro. [PV; Miya]

Réponse 5 vendredi 04 juin 2010, 22:24:06

L'expression qui traversa, même fugitivement, le visage de Raven, surprit Miya, et la déstabilisa même un bref instant. C'était comme si, en lui disant son nom, elle avait rappelé à la prêtresse où elles s'étaient déjà vues. Miya avait une mémoire des visages absolument exécrable à l'époque, elle s'améliorait à peine avec le temps. Pourtant, elle était sure de ne jamais avoir croisé ne serait-ce qu'une seule fois la femme enceinte, même à une époque où elle devait encore avoir un ventre plat. Mais l'expression de son visage changea, se muant en une espèce de douleur. Etait-ce une contraction ? Miya n'avait pas été assez enceinte pour connaitre ce genre de désagrément, et ignorait même à quel point cela pouvait faire mal. Ou peut-être était-ce la peine de ne pas être avec le père de cet enfant ?

Miya garda les yeux rivé sur ce ventre rebondi, et se prend à rêver que ça aurait pu leur arriver. Pour lui, elle aurait renoncé à son immortalité, et aurait même sacrifié sa ligne si parfaite pour fonder une famille.

"Oui, enfin, 'parfaite'... Pablo m'a dit que j'avais encore maigri..."

Miya n'aurait jamais eu de telles pensées avant de rencontrer Ryuga. Et le pire, c'est qu'elle avait décidé elle-même de changer, seulement pour lui. Et à présent qu'il n'était plus là, la demi déesse semblait presque négligée. Bien entendu, elle n'avait pas besoin de se mettre en valeur pour attirer le regard. Mais on était loin de l'époque où elle se couvrait de bijoux, et où chaque vêtement brillait par la peau qu'il ne couvrait pas.

Aussi, quand elle entendit Raven gémir, et la cause de visiblement tous ses soucis, Miya sursauta, surprise, et la dévisagea. En tout cas, une chose était sure : la future maman mentait très très mal. d'abord elle dit fuir, puis faire du tourisme. Mais Miya ne fit pas la moindre réflexion. Elle sourit, même, avec un air désolé.

- Et bien, on n'est pas sorties de là si aucune de nous deux ne sait où elle va ! Voilà ce que je vous propose, Miller-san : lorsque vous vous sentirez capable de marcher, on descendra. On remontera à la surface et je vous paye un thé.

Simplement évoquer la surface obligea Miya à regarder par la fenêtre, en face, et frissonna. Vraiment ! Elle ne supportait plus d'être sous terre, ainsi oppressée. Elle retourna son visage vers Raven, et croisa ses longues jambes, et posa son bras sur la banquette, appuya sa tête dans sa main.

- Ne vous inquiétez pas pour cet homme. Vu comme vous en parlez, ce n'est pas une histoire d'un soir. Il ne peut pas vous haïr autant.

Raven Miller

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Re : Dans le métro. [PV; Miya]

Réponse 6 vendredi 04 juin 2010, 22:25:19

- Un... un thé?

Raven replongea dans ses pensées. Oui, le thé. Cela remontait à presque un an depuis le jour où elle a trempé les lèvres dans sa dernière tasse, et c'était le jour même où Arès et elle avaient fait l'amour. Elle n'en avait plus jamais touché depuis, trop ébranlée à l'époque par sa première grossesse, puis par le désespoir de sa perte. Elle ne se souvenait presque plus de la douce saveur d'un thé aux myrtilles, ou alors le goût des petits gâteaux qui l'accompagnaient. Elle n,avait même pas mangé la moindre "cochonnerie" depuis sa grossesse. Pas de crème à glace, pas de chocolat, pas de fruits... elle s'était refusée à absolument tout, tout ce qui pouvait menacer la vie de son tout-petit grandissant en elle. Puis était venu la froideur d'Arès. Lorsqu'il est allé visiter Heilayne, il lui a dit qu'il l'aimait, et que même sa prêtresse si aimante, si fidèle, ne pourrait jamais la remplacer, peu importe la volonté qu'elle mettrait dans son entreprise, peu importe à quel point elle l'aimait, jusqu'où elle irait, il ne céderait pas. Arès ne l'aimait pas, et cette réflexion lui causait une telle douleur qu'elle n'arrivait pas à se reprendre en main. Elle tenta vainement de se souvenir du sourire de son amant, de ses baisers sur son cou, de ses caresses sur ses seins, de la chaleur de son corps contre le sien alors qu'il la prenait avec une douceur qu'il ne donnait qu'à elle, petite chose fragile et terrifiée devant un monde qu'elle avait tant envie de goûter, de connaître; le monde de l'amour, mais la tendresse avait totalement été effacée de sa mémoire, et l'amour avec lui. " L’amour n'est qu'une illusion... tôt ou tard, il va falloir que j'ouvre les yeux et que je fasse face à cette réalité, que je l'assume, que je la comprenne. Je pourrais lui donner tout ce qu'il désire, il n'aurait d'yeux que pour cette femme, pour cette comtesse. C'est ses enfants qu'il veut, pas ceux que je peux lui donner. Il se fout des miens, il s'en fout comme jamais. Il se fout de notre fils mort, il se foutra de notre fille, il ne la serra jamais dans ses bras, il ne l'aimera jamais."

-Oui… un thé serait probablement très agréable… murmura la jeune femme, regardant le plafond.

Et surtout détendre la souffrance qu’elle avait au fond du cœur, ce qui l’empêcherait de pleurer ici, devant tout ce monde. Elle pourrait prendre le thé dans un petit restaurant proche de son appartement avec Miya, puis peut-être pourrait-elle l’inviter chez elle, ou alors dans un bel hôtel où elles pourraient parler dans le calme et l’intimité de quatre murs, où personne ne les dérangerait. Elle lui confierait ses petits malheurs, et elle écouterait les siens, elles parleraient jusqu’à ce que leur sac soit vidé, que leur cœur soit enfin en paix. Et si Miya se retrouverait peut-être intéressée, peut-être pourraient-elles se câliner… oh, mais à quoi pensait-elle à ce moment!? Elle est grosse comme un ballon, pas vraiment jolie faute de maquillages, les yeux rougis d’avoir bien trop pleuré, comment pourrait-elle bien intéresser une bombe comme elle? Une femme si sexy, si sûre d’elle… et hétéro, de surcroît. Et pourquoi pensait-elle au sexe? Ah, oui, elle n’avait eu droit à aucune caresse depuis des lustres. Aucun homme ou femme ne l’avait approchée. Les hommes ne désiraient pas les femmes enceintes d’un autre, et les femmes… eh bien, rares étaient les lesbiennes qui s’assumaient, ces jours-ci. Lorsqu’une femme est aussi désirée que Miya, le regard des hommes devient monotone, mais pour elle qui avait gouté à ce même regard puis qui en est privée, c’était comme si on privait un enfant de l’attention de son entourage, c’était un douloureux déchirement. La belle, la sublime, la douce, la lumineuse Magic, cette fille qu’Arès seul appelait Raven, n’était plus. Les hommes ne la désiraient pas, les femmes l’ignoraient, elle était seule. Seule avec cette toute-petite dans son ventre, et une toute nouvelle amie pour lui tenir compagnie. Mais les chances que Miya puisse vouloir être l’amie d’une idiote dans son genre étaient plutôt maigres, et en fait, elle ne savait même pas si elle serait capable de se détacher d’elle le moment venu, ce moment où elle devrait partir pour rentrer chez son dieu, et laisser sa fille quitter son antre, avant de s’éteindre, faute de désir de vouloir vivre sans son amour. Si la vie était moins injuste, elle aurait voulu rencontrer un autre Arès, mais un mortel, cette fois. Un mortel qui l’aimerait jusqu’à son dernier souffle, un mortel qu’elle irait rejoindre dans les enfers pour être avec lui à jamais… un mortel qui lui aurait demandé sa main.

-Et qui m’aurait fait de beaux enfants… murmura-t-elle alors que Miya avait reprit la parole.

Elle sursauta.

-Oh, pardon, je suis désolée… ces derniers temps, je suis sujette aux absences et je passe mon temps à réfléchir. –elle se toqua légèrement la tête du poing, puis elle répondit gentiment à la jeune femme- Non, ce n’était pas une histoire d’un soir, mais Arès ne m’a jamais aimée. Il en aimait une autre. Elle était très jolie, et elle méritait d’être ainsi aimée, et donc, j’en ai toujours été un peu -elle ria- non, pardon, très jalouse…

Elle prit une grande inspiration et s'essuya les larmes de plaisir qui avaient coulé de ses yeux. Pour une fois, elle était enfin détendue... et auprès d'une femme disposée à l'écouter.

- Et de là où je viens, elle est très bien placée. C’est une femme influente, qui a beaucoup de caractère… et qui a su faire abstraction de ses sentiments pour Arès pour goûter au plaisir de vivre… ce que je n’ai pas fait. En fait, moi, je me suis contenté de pourrir celle de l’homme que j’aimais avec mes pleurnichages de gamine, puis avec ma dépendance affective… en dernier recours, pour ne pas avoir fait de mes efforts vaines tentatives, j’ai conçu. En échange de son absence d’amour, il m’a fait un enfant. Seul l’avenir dira si je parviendrai à le mettre au monde ou si je mourrai avant.

Elle regarda Miya et esquissa un petit sourire admiratif.

-En fait, je crois plutôt que les femmes que mon maîter apprécie... sont celle de votre beauté, mais aussi sans coeur que lui, qui ne recherche que le plaisir charnel, et non pas une relation amoureuse à long terme ^^'

Elle avait tout dit avec une légèreté déconcertante. Tantôt triste, tantôt fâchée, tantôt joyeuse, elle était vraiment lunatique, cette elfe immortelle.

Miya Diablo

Dieu

Re : Dans le métro. [PV; Miya]

Réponse 7 vendredi 04 juin 2010, 22:26:04

L'histoire de Raven était triste. Il y a encore quelque temps, Miya lui aurait sans doute rit au nez, pointé du doigt tous ses défauts, et se serait enorgueillie d'être le type de femme qui plaisait à l'homme que Raven n'avait pu séduire. Elle l'aurait même sans doute laissée se noyer toute seule dans son chagrin, en lui poussant la tête sous l'eau - c'était le jeu favori de Miya, à une époque, montrer à toutes les autres femmes du monde à quel point elles étaient misérables comparées à elle, la parfaite et sublimissime Miya.

Mais cette époque était franchement révolue. Non, Miya ne se moquerait pas une seule seconde du malheur de la belle blonde. Parce qu'elle ne comprenait que trop son malheur, en fait. Parce que la demi déesse avait souvent réagit de la même manière par le passé, quand son frère faisait style de s'attacher à une fille. Et si jamais l'homme qu'elle aimait devait avoir trouvé le bonheur auprès d'une autre...

Miya pâlit brusquement. Bien entendu qu'elle y avait pensé. Mais l'idée la rendait toujours malade. Alors oui, elle pouvait comprendre Raven, d'aimer un homme qui trouvait son bonheur dans les bras d'une autre. Miya n'aurait jamais pu supporter de savoir Ryuga heureux avec une autre. Alors elle resserra la main de Raven dans la sienne, doucement, une sorte d'impulsion pour l'encourager.

Il y avait certains mots qui dérangeaient Miya, dans les paroles de la prêtresse. Celui de "Maître", surtout. Mais elle n'avait pas à juger la jeune femme.

- Ne parlez de votre mort, Raven-san. Vous abandonneriez cet enfant à ce monde hostile ? L'enfant qui concrétise l'amour que vous portez à cet homme ? Vous devez prendre soin de vous, Raven-san, pour votre enfant.

Elle baisse la tête, et a un sourire triste.

- Je ne peux pas avoir d'enfants... Et l'homme que j'aime a disparu... Bien sûr, que j'ai des regrets, même si j'ai toujours l'espoir fou de le revoir. Vous êtes assez malheureuse comme ça, Raven-san : ne vous faites pas davantage de mal toute seule. Quelles que soit les épreuves... J'ai l'espoir qu'un jour, tout ira mieux. C'est ce qui m'encourage à continuer malgré tout.

Pourtant, Raven peut sentir, dans la voix de la demi déesse, combien ces dernières paroles lui ont coûté - et que Miya n'y croit elle-même qu'à moitié... Seul l'espoir de revoir Ryuga empêche la chanteuse de se mettre les doigts dans une prise électrique.

Le métro continuait son petit bout de chemin, secouant les deux jeunes femmes dans tous les sens. C'était pénible ! Alors avec Raven enceinte, la pauvre devait avoir des nausées. Et puis la claustrophobie de Miya poussa la demi déesse à se lever, le tremblement de ses jambes masqué par le pantalon large qu'elle portait. Le métro s'arrêta.

Mais pas à une station.

Et les lumières s'éteignirent. Miya s'écroula sur la banquette où elle était assise quelques minutes auparavant, et elle ferma les yeux. Et compta, doucement, jusqu'à dix. Au-delà, c'était trop. Rien n'avait changé au bout du décompte, et elle se recroquevilla sur elle-même. Et les secondes s'égrenant, Miya commença à trembler.

- Merde.

Ce qu'elle détestait être ainsi vulnérable ! La seule fois où elle avait fait une crise de claustrophobie, deux bras l'avaient étreinte fortement, et une voix douce lui avait murmuré que tout irait bien. Ca ne faisait pas si longtemps qu'elle était atteinte de ce mal, mais il en était d'autant plus pénible. Surtout avec une foule oppressante dans une rame de métro bondée.

Et les lumières qui ne se rallumaient toujours pas !! Ces gens qui commençaient à hurler leur mécontentement ! Miya paniquait, et elle avait juste envie de pleurer.

Raven Miller

Invité

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Re : Dans le métro. [PV; Miya]

Réponse 8 vendredi 23 juillet 2010, 19:59:16

Elle regarda la jeune femme alors qu’elle lui faisait également des confidences. Elle lui sourit tout doucement et serra doucement sa main dans la sienne alors qu’elle lui disait de ne pas faire comme si la mort était un sujet aussi léger. Elle savait bien que son bébé, sa petite Chryséis bien-aimée vivrait très difficilement sans elle, mais elle savait également qu’elle n’aurait jamais sa place dans la vie de cette petite, car on la lui arracherait de toute façon pour lui enseigner à devenir une vraie déesse, alors que sa mère, elle en l’occurrence, ne pourrait que l’affaiblir et gêner son évolution en tant que déesse. Elle fit non de la tête, tout doucement pour dire que même si elle le voulait, elle ne pourrait pas vivre auprès de sa fille, elle ne pourrait pas vivre point. Si elle survivait à l’accouchement, elle serait alitée pour le reste de ses jours et ne pourrait pas faire ses tâches de prêtresse, et deviendrait donc inutile et sera exilée d’Olympe. Où irait-elle? Elle n’a ni famille, ni mari, ni ami, car elle avait tout abandonné pour vivre auprès d’Arès. Sa mère l’a même attaquée lors d’une visite à la forêt elfique. Si Arès n’avait plus besoin d’elle, elle n’avait pas beaucoup de raisons de s’accrocher à la vie, sauf son tout petit bébé, qu’elle ne pourrait jamais voir de toute façon. Elle serait forcée de la voir grandir auprès de ses précepteurs, avec l’interdiction formelle de la toucher.  Vivre cela serait pire que des semaines de torture aux yeux de la pauvre jeune mère. Elle baissa la tête.

-Il y a un an… Son grand-frère aurait pu venir au monde… Par ma faute, parce que je suis faible, j’ai perdu mon petit… Je l’ai abandonné… Il est mort avant l’accouchement… conta-t-elle, nostalgique, l’air grave car cela était pour elle une histoire douloureuse d’un passé qu’elle aurait désiré oublier. Porter l’enfant de l’homme qu’on aime est une véritable bénédiction… Mais la volonté de mettre un enfant au monde en sachant qu’il n’aurait pas de père à ses côtés pour l’aimer et l’élever aux miens… J’avais peur de le mettre au monde, et une sorcière m’avait torturée… Au final, je n’ai pas été capable de le garder… alors, de quel droit je pourrais m’occuper de ma fille si j’ai abandonné mon fils?...

Le métro qui se secouait dans tous les sens aurait déjà poussé une femme normale dans la salle de toilette à l’arrière, mais pas Raven Miller, oh non. Elle supportait chaque événement désagréable comme paiement pour ses péchés, le dos droit, le front fier et le ventre douloureux, mais en voyant que la jeune femme commençait à paniquer, la magicienne comprit qu’elle était atteinte de la peur des espaces fermés. Doucement, Raven attira la jeune femme à elle alors qu’elle s’était laissée tomber au sol, toute tremblante, puis la ramena sur le banc. Passant doucement ses bras autour de la jeune femme, elle lui montra ses mains et lui sourit. Elle fit alors briller ses mains, comme pour la distraire. La voyant ainsi vulnérable, elle voyait sa petite Chryséis, à cinq ans, se lover contre elle en gémissant, comme elle l’avait fait avec son gardien, à l’époque où elle attendait impatiemment d’être réclamée par son dieu. Oh, elle s’en souvenait très bien, comment aurait-elle pu oublier ces longues heures à écouter l’homme raconter des histoires de bucherons sauvant une princesse d’une attaque de vilaines bêtes, de guerriers sauvant de belles dames, d’un dieu tombant amoureux d’une prêtresse après que celle-ci ait tout donné pour le rendre heureux, en réponse à son dévouement (Maintenant, on ne se demande même plus comment elle a fait pour être aussi conne et tenter d’attirer le regard de son maître, hein.). Elle était réconfortée, elle aussi. Elle berça gentiment la jeune femme pour la détendre.

-Vous avez aussi perdu quelqu’un, n’est-ce-pas? Demanda-t-elle.

Perspicace? Non, pas vraiment. Elle était plus fouineuse qu’autre chose, puisqu’elle avait sondé l’esprit de la belle jeune femme aux cheveux de jais. D’ailleurs, Raven eut un petit sursaut de jalousie et observant un moment ses formes parfaites, mais au final, elle chercha surtout à effacer cette pensée de son esprit; c’était mesquin d’envier quelqu’un, et ce n’était pas de beaux sentiments. Cela encourageait au pillage, à la violence et à l’hostilité inutile, et Raven n’aimait pas la bagarre. C’était probablement la seule chose qui lui restait de sa véritable personne; les disputes lui mettaient le cœur à l’envers, et les guerres lui torturaient l’esprit encore aujourd’hui. Elle revoyait même parfois les fantômes des hommes qu’elle avait tué et elle manqua de fondre à larmes en y pensant, mais elle avait encore un peu de self-control. Elle se contenta de serrer la tête de la jeune femme contre sa poitrine, faisant jaillir quelques couleurs différentes de ses mains, s’assurant que personne ne pouvait voir. Elle poussa même le cerveau de la jeune femme à se focaliser sur la lumière et sur ses paroles, et pas à l’endroit où elles se trouvaient ou encore à la noirceur, pour qu’elle puisse se détendre.

Miya Diablo

Dieu

Re : Dans le métro. [PV; Miya]

Réponse 9 dimanche 08 août 2010, 00:30:21

L'histoire de Raven était bien triste. Miya repensa elle-même à sa très brève première - et unique - grossesse, il y a bien longtemps. A la différence qu'elle n'avait pas perdu cette fille par faiblesse, mais parce que l'enfant, minuscule, possédait déjà des pouvoirs immenses. Un père au trois quarts Dragon et une Mère porteuse d'immortalité, ça fait un mélange détonnant ! C'est ce trop plein de pouvoir, déclenché "instinctivement", qui avait provoqué une fausse couche chez Miya. Et la jeune femme n'avait eu aucun regret, malgré le fantôme de cet enfant qui avait accompagné celui de son frère jumeau un temps ; la ressemblance entre Aliyah - comme elle aurait du s'appeler - et Miya était évidente, et ce n'est qu'au bout de longues décades que la demi déesse avait eu des remords.

Mais l'arrêt du métro, l'absence total de lumière, ne donnaient pas franchement envie à l'immortelle de rassurer Raven. Cela aurait été cocasse, pourtant, une hystérique qui tremble et qui hurle, conseillant à une femme enceinte tranquille de ne pas s'en vouloir, que ce n'était pas de sa faute si elle avait perdu son premier enfant. Non, Miya était égoïste, et elle le démontrait bien une fois de plus. Les bras rassurants de Raven, la chaleur de son corps contre le sien, et le réconfort des lumières magiques mirent du temps à agir sur la demi déesse. Ou peut-être est-ce la question fatidique ? Miya fondit en larmes, entre deux hoquets de terreur. De l'air !! Elle avait besoin d'air, d'espace !! Mais la manipulation de Raven prit, et doucement, les yeux de Miya ne quittèrent plus les lumières colorées. Les larmes ne brouillaient pas sa vue, et d'une voix lointaine, Miya murmura :

- La lumière du soleil, filtrée par le dôme, se reflétait comme ça sur la mer, quand Jhun est mort. Ryuga a disparu après une enquête à la piscine. Je hais l'eau.

Miya prit conscience d'être hypnotisée par la lumière. Pourtant, elle n'arrivait pas à se défaire de l'emprise de la prêtresse, et continua sur sa lancée :

- Oui, j'ai perdu quelqu'un. Mon frère jumeau, il y a des siècles. Assassiné sous mes yeux par une saloperie de clown.

A ces mots, une colère froide l'envahit, et son oeil droit se teint très rapidement de doré.

- J'avais fait le serment de ne plus m'attacher à qui que ce soit. Les gens meurent si vite... Mais je ne veux pas non plus passer l'éternité seule, je ne veux pas être seule. J'ai besoin des gens, d'attention... J'aurai tant besoin de Ryuga maintenant, de savoir où il est - ne serait-ce que savoir s'il est mort ou vif. J'aimerai tant mourir, moi aussi.

La rame de métro se retrouve soudain à nouveau illuminée, puis se remet en marche. Miya est toujours fascinée par les mains de Raven. Pas une seule seconde, elle ne se demande comment elle fait ce tour. Après un soupir à fendre l'âme, pourtant, Miya semble enfin émerger. Elle se redresse, regarde Raven droit dans les yeux. Elle ne s'excuse pas - elle ne le fait jamais.

- Je ne sais pas ce qui m'a pris, de parler ainsi. Vous devez me prendre pour une dingue.

Mais l'avis de la prêtresse lui importe peu en réalité. Le métro s'arrête - à un quai, cette fois ! - et la demi déesse se lève, tend la main à Raven :

- Mais si vous le voulez bien, la dingue voudrait bien vous payer ce thé promis. J'avoue avoir un besoin terrible d'air et d'espace.

Raven Miller

Invité

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Re : Dans le métro. [PV; Miya]

Réponse 10 jeudi 02 septembre 2010, 01:15:29

Fort heureusement pour Raven, comme pour la jeune (Vieille, certes, mais seulement en âge, car la douceur de la peau et la vivacité de ses réflexes prouvaient la jeunesse de corps de la dame) Miya, le sortilège d'enchantement avait accroché avant que l'angoisse ne prenne totalement le contrôle de celle-ci. La prêtresse put voir que les rides d'inquiétude de la belle demi-déesse s'étaient détendues, et graduellement, elle constata que son amie se laissait hypnotiser par ses mains lumineuses. Heureusement qu'il n'y avait personne, sinon, cela aurait été une panique assez impressionnante pour une petite démonstration de magie. Raven continua de la serrer gentiment contre elle tout en la laissant se faire réconforter par la lumière émanant de ses membres dextres. Puis, enfin, Miya se mit à parler d'elle. Il était temps, d'ailleurs, qu'elle se vide le coeur, car garder sa douleur pour soi-même était un supplice que même Raven ne souhaiterait pas à un ennemi (et dans ce cas-ci, toutes les pauvres jeunes femmes qui oseraient s'approcher ne serait-ce que de quelques mètres de son dieu bien aimé). Elle lui parla de son frère, et aussitôt, son ton de voix dénoncait qu'elle avait une affection au-delà de la fraternité envers son frère, et elle comprit ce qui torturait le coeur de la jeune femme; la perte d'une personne qui lui était aussi chère à son coeur, une personne qu'elle avait aimé terriblement, et cela, par deux fois. "Moi qui n'arrive même pas à faire mon deuil de mon premier amour, j'ai du mal à imaginer ce qu'elle a dû ressentir" S'attrista-t-elle. Eh oui, le monde entier de Raven avait toujours tourné autour d'Arès, de cet amour illusoire qu'elle lui vouait. Elle avait depuis comprit que la simple raison pourquoi elle était tombée amoureuse de lui, c'était parce qu'il lui résistait, qu'il était fort et qu'il était le meilleur candidat pour une reproduction décente. C'était toute une question d'hormone. "L'amour n'a rien de mystique. C'est une réaction d'hormones en chaîne qui pousse deux partis à se reproduire entre eux pour mettre au monde une descendance, et après un temps, il s'évanouit et laisse place à une platitude affligeante et décevante." Se remémora-t-elle.

Miya avoua aussi qu'elle s'inquiétait pour son amour. Ce même amour qui l'aimait aussi, qui l'avait tenu contre lui avec tendresse, toujours avec la plus grande douceur, la traitant comme un cristal qu'il avait peur de perdre, de briser. Raven se rappelait aussi de ce sentiment d'importance saine, ce besoin si impérieux d'être caressée, d'être cajolée, d'avoir des bras puissants qui serrent son corps dans un étau dont elle ne voulait pas être libérée. Elle se rappelait encore de la douce caresse de la langue d'Arès sur la sienne, sa poitrine aux pectoraux d'acier la soulevant doucement alors qu'elle se reposait sur lui. Miya et Raven ressentaient des émotions qui étaient impossible à assouvir complètement. C'était malheureux, mais c'était ainsi. Toutes deux voulaient revoir leur douce moitié revenir vers elles, pour les prendre dans leurs bras et leurs chuchoter des mots d'amour, de douces promesses, et pour Raven, au stade où elle en était, même un mensonge aurait fait l'affaire. Le mensonge si bien organisé qu'il en avait l'air sincère, et elle aurait été prête à s'abandonner à un monde d'illusion, de rêve et de mensonge juste pour être avec l'amour de sa vie, mais la réalité avait été si frappante pour elle qu'elle ne pouvait avoir confiance en quiconque. Elle avait trop peu de temps devant elle pour succomber une nouvelle fois à cette sorte d'illusion.

-Je ne sais pas ce qui m'a pris, de parler ainsi. Vous devez me prendre pour une dingue.

Raven revint à elle, sursautant. Elle ne s'attendait pas à ce qu'elle lui adresse aussi vite la parole. Elle regarda la jeune femme puis elle sourit doucement en continuant de lui caresser doucement les cheveux, ne répondant pas; elle qui prétendait avoir fait l'amour à un dieu, qui des deux semblait la plus folle? Certainement pas la jeune semi-déesse. Elle lui prit doucement la main.

-Un thé? Oui, j'aimerais bien... ce serait bien agréable avec une amie de partager une tasse ou deux ^^

Elle se leva donc du siège du métro et suivit la jeune femme, docile et polie.

Miya Diablo

Dieu

Re : Dans le métro. [PV; Miya]

Réponse 11 mardi 14 septembre 2010, 00:28:22

Miya aurait été incapable de dire ce qui s'était passé dans le métro. Il y avait eu foule, un arrêt, et... Et après une crise terrible, elle était restée calme, puis à présent, elle sortait tout aussi tranquillement du métro bondé en cette heure. Raven était... Étrange. Miya ne savait pas trop comment elle devait prendre les réaction de la prêtresse d'Arès : elle était un peu trop... tactile au goût de Miya. C'était gênant. Pourtant, la demi déesse avait laissé s'échapper certaines informations, et il lui fallait maintenant savoir si la future maman était suffisamment digne de confiance...

Mais plus que tout, Miya avait besoin de boire quelque chose. Elle avait parlé d'un thé ? Il lui fallait une bouteille de quelque chose de bien plus fort. Il aurait cependant été extrêmement déplacé de sa part de boire de l'alcool devant une femme enceinte : et bien, elle se contentera d'un café bien bien bien fort. La demi déesse entraîna donc Raven, au rythme d'une marche terriblement lente, jusqu'au café le plus proche de la station de métro : Miya ne reconnaissait pas du tout l'endroit où elle était ; au moins, cela lui prendrait du temps, et lui occuperait l'esprit, de retrouver son chemin. En attendant, les deux jeunes femmes s'installèrent à une terrasse où, par réflexe, Miya porta une cigarette à ses lèvres, mais s'arrêta au moment de l'allumer, les yeux rivés sur Raven. Un sourire d'excuse plus tard, elle rangeait le paquet de Mild Sevens  au fond de son sac, et passa la commande d'un grand café avec un gâteau à la crème.

Aah, les gâteaux japonais !! Parlons-en ! Miya adorait la bonne bouffe. Les pâtisseries japonaises l'avaient émerveillée tant elle étaient fabuleuses, très belles à regarder, et surtout, détail important, elles paraissaient toutes différentes. Le Hic ? Tous ces merveilleux gâteaux avaient le même goût. Le but du jeu était de trouver lequel était le plus sucré possible, car c'est bien connu que le sucre guérit tous les maux. (La joueuse n'est évidemment pas d'accord avec son perso : c'est le chocolat et le thé, qui sont les meilleurs amis du monde dans ces cas là.) En tout cas, le gâteau qu'on lui servit était une espèce de mini montagne de crème colorée avec une sorte de meringue au milieu.

- Je ne sais pas pour vous, Raven-san, mais quand ça va mal, j'ai besoin d'une grosse quantité de sucre. Itadakimasu.

Et vu le nombre de repas qu'elle avait sautés ces derniers mois, Miya pouvait très largement se le permettre. Elle ne se jeta pourtant pas sur sa pâtisserie, essayant de la manger lentement, sans donner l'air de s'empiffrer. Le silence était pesant, mais Miya ne savait pas vraiment quoi dire. Ce n'est qu'à la moitié de ce qui risquait d'être son unique repas de la semaine que Miya regarda Raven dans les yeux :

- J'ignore ce que vous avez fait dans le métro, mais j'ai oublié de vous remercier. Je suis... claustrophobe, mais je suppose que vous l'aviez remarqué. Ne faites vraiment pas attention à ce que j'ai pu dire, ça n'avait aucun sens.

Et après un nouveau sourire, Miya but son café.


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