Ryuga était vraiment content d’avoir réussi ce diner, il en avait presque oublié la récente claque qu’il avait reçu. Il rit avec Miya lorsqu’elle évoqua un évènement loufoque de son passé, c’était si rare que quelque chose d’autre que de la souffrance ressorte de cette période. Quand ils parlaient ensemble de leur passé, c’était très souvent sur un ton grave, que ce soit pour lui avec le meurtre de son père, que Miya avec sa vie au cirque et la disparition de son frère jumeau. Après quelques minutes, ils ne leur restaient plus rien de leurs assiettes respectives. L’inspecteur se leva, et servit un nouveau verre de vin à sa demi-déesse, qui en prit une gorgée en le regardant.
- En tout cas, j'ai hâte d'être au dessert...
Il afficha un petit sourire, ainsi qu'un regard coquin, qui signifiait qu’il avait très bien comprit la connotation de la phrase de la chanteuse.
- Que dirais-tu… Dit-il en marchant vers la cuisine.D’un… très intense… Il laissa volontairement sa phrase en suspend, jusqu'à ressortir de la cuisine avec le fondant au chocolat qu’il avait acheté à la boulangerie/pâtisserie. Fondant au chocolat.
Ryuga ria légèrement, parce qu’il espérait, ne serai-ce que quelques secondes, avoir fait imaginer tout un tas de chose à Miya. Il posa le dessert sur la table, puis servit une part à la femme qu’il aimait, il savait qu’elle raffolait du chocolat. Puis, il s’en servit une, avant de se rasseoir et de se replonger dans ses yeux bleus, comme un naufragé se raccrochant à une bouée. L’atmosphère entre eux devenait de plus en plus sensuelle, que ce soit par les gestes, que par les regards, le gingembre devait y contribuer. Mais cette fois-ci, l’inspecteur tiendrait bon, il ne sauterait pas sur elle, même s’il en mourrait d’envie, il avait quelque chose à lui offrir avant. Ils commencèrent, à manger leur fondants, et le regard de Ryuga fut très vite attiré par la cuillère de Miya, qui, après avoir quitté son dessert, vint passer la barrière de ses lèvres pulpeuses pour se poser sur sa langue, à cet instant il ne savait pas si c’était le gingembre qui lui faisait imaginer tout un tas de chose à partir de cette scène banal, ou bien si c’était la demi-déesse qui s’amusait à donner une lenteur très érotique à sa dégustation. Le policier réussit à se contenir jusqu'à la fin du repas, non sans avoir défait un bouton de sa chemise. Ils se retrouvèrent donc autour d’un thé, que Miya avait emmené à son appartement quelques jours auparavant. Puis, après quelques minutes de discussions, Ryuga prit une légère inspiration, en posant sa tasse, toujours en fixant la demi-déesse droit dans les yeux.
- Miya… J’ai quelque chose pour toi…
Et alors qu’il s’apprêtait à sortir l’écrin bleu marine, contenant la bague, son téléphone portable se mit à sonner. Il le prit pour regarder, le numéro du correspondant et vit : « Maman ». Il reposa son regard, avec un peu de gêne vers Miya.
- C’est ma mère… A cette heure-ci, si elle m’appelle c’est que ce doit être important… Je reviens tout de suite.
Ryuga se leva, et appuya sur le bouton de son portable pour décrocher, en se dirigeant vers la pièce qui lui sert de bureau. Il avait déjà parlé un peu de sa mère à Miya, et elle avait pu la voir en photo. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que cette ex-infirmière, était très possessive, avec son fils unique, et se satisfaisait très bien de ses brèves conquêtes, qui lui laissaient le temps de passer la voir régulièrement, même si d’un autre côté elle aimerait bien être grand-mère. Et c’est vrai que depuis qu’il était avec Miya, il eut du coup, moins de temps pour aller prendre de ses nouvelles, et elle risque de ne pas en être ravie…
Quelques minutes plus tard, il revint, en se grattant le haut du crane, et en affichant un sourire gêné à sa demi-déesse.
- Ma mère veut venir ici demain, je n’ai pas pu lui dire non, mais d’un autre côté ça me permettra de te présenter à elle.
Ryuga s’assit à nouveau en face de Miya, replongeant dans leur bulle intimiste, où il se sentait si bien.
- Enfin, si tu es d’accord bien sûr ?
C’était la première fois qu’il allait présenter quelqu'un à sa mère, il appréhendait grandement, que ce soit, la réaction de sa mère, que celle de Miya. Mais qui sait ? Ces deux femmes, mal grés leur caractères bien trempés, vont peut être très bien s’entendre.
L’inspecteur prit délicatement une main de la chanteuse, alors que son regard noir vint chercher à nouveau le sien.
- Je disais tout à l’heure… Que… J’ai quelque chose pour toi…
Le portable de Ryuga sonna à nouveau, et cette fois-ci il ne prit même pas le temps de regarder l’identité de la personne, qu’il l'éteignit directement. Il voulait que plus rien ne vienne gâcher cet instant. Il sortit l’écrin bleu marine se sa poche, avec sa main libre, et vint le déposer dans le creux de la main de Miya. Il la regardait avec amour, espérant ne pas la faire fuir, peut être allait-il trop vite, mais c'était maintenant trop tard pour faire marcher arrière. Il écarta doucement ses mains, pour laisser le soin à la demi-déesse d’ouvrir son cadeau, à la lueur orangée des bougies.
- Tu sais… C’est juste pour te prouver mon amour… Je ne veux rien de plus. Dit-il pour ne pas que Miya soit effrayée par une demande en mariage, mais en tout cas, même s'il ne voulait pas se l'avouer, cette bague n'était pas si éloignée que ça d'une bague de fiançailles.