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Craint le vilain chaperon rouge (PV - Elianora)

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Jin Tanaka

Humain(e)

Craint le vilain chaperon rouge (PV - Elianora)

samedi 11 octobre 2025, 11:53:46

Qui peut se vanter de n'avoir jamais entendu parler des loups-garous ? Ces créatures anthropomorphe, aussi appelées lycanthropes, peuvent prendre une apparence animale. L'histoire de leur origine est presque devenu un mystère au fil des millénaires. Leur plus ancien ancêtre a t-il été maudit pour un crime particulier ? Sont ils nés ainsi ? Ce détail n'a que peu d'importance pour la plus grande majorité d'entre eux qui ont fait avec leur situation en s'installant aux quatre coins de la planète.

Leur apparence n'est pas la seule chose qui les différencie des être humains lambdas. Ces êtres si particuliers possèdent un odorat plus aiguisé et voient de manière plus claire dans l'obscurité. Sans oublier leur force physique décuplée et leur vitesse de déplacement pouvant dépasser jusqu'à 5 fois celle d'un athlète olympique.
Taren, lui, est dans la moyenne selon les critères de jugement des loups-garous. Et cela suffit amplement à le rendre dangereux et terrifiant pour une personne ordinaire. C'est pourtant avec une grande réticence qu'il a accepté de traverser la forêt une nouvelle fois pour apporter des courses à sa mère qui s'est blessée au travail il y a quelques mois de cela.

De quoi peut bien avoir peur un loup-garou ? D'un monstre encore plus terrifiant que lui ? Dans un sens, oui. Alors qu'il était un jeune garçon, sa mère lui parlait fréquemment d'un croque-mitaine qui s'en prend aux jeunes loups-garous qui n'écoutent pas ses parents. Le genre d'histoire qui fait peur et dont tous parents se servent pour que ses enfants n'aillent pas faire de bêtise. A un détail près... cette personne existe bel et bien et répond au nom de Vilain chaperon rouge. Alors qu'il vivait encore dans la forêt durant son adolescence avant de finir par s'installer ensuite à proximité d'un village des siens, Taren a été témoin de nombreuses disparitions. Des grands, comme il les qualifiait à l'époque, ne revenaient pas de la chasse ou de la cueillette. Leurs corps réapparaissaient plusieurs semaines plus tard. Asséchés, vidés de leurs forces vitales. Et cela ne touchait que les mâles. Une simple humaine parvenait à les attirer ou les kidnapper d'une façon inconnue et abusait d'eux durant des jours jusqu'à provoquer un épuisement total qui provoquait leur mort.

Ce soir il en est à sa 4ème visite chez sa mère. Les 3 précédentes ce sont déroulées sans encombre même si il ne peut pas s'empêcher de se sentir épié. Est-ce le cas ou juste de la paranoïa née de son inquiétude ? Dans un forêt aussi dense les cachettes sont nombreuses et c'est en partie ce qui le rassure autant que ça l'inquiète. Pourtant il y voit aussi facilement qu'en plein jour. Et de nombreux animaux sont des créatures nocturnes qui n'aiment pas la présence d'être humains.

Toujours est-il que sa confiance n'est pas au beau fixe et que son regard, inquiet, oscille de gauche à droite à chaque pas quand il ne se retourne pas dès qu'il entend un buisson remuer.
« Modifié: samedi 11 octobre 2025, 12:04:27 par Jin Tanaka »

Elianora Valeris

Humain(e)

Re : Craint le vilain chaperon rouge (PV - Elianora)

Réponse 1 samedi 11 octobre 2025, 17:11:53

Vous croyez connaître mon histoire ? Que je suis ce petit Chaperon Rouge qu’on sert aux enfants pour leur apprendre la prudence ? Ha ! Non. Je ne suis pas cette fillette sage. Je suis le Chaperon qui rôde, qui sent, qui devine. Et je choisis mes proies avec soin.

Les humains… fragiles, prévisibles, trop pleins de peur ou de morale. Leur énergie est douce, presque fade. Ils tremblent trop vite, se consument trop tôt. Le jeu est court, souvent ennuyeux.

Les vampires… délicieux, froids comme la lune, imprévisibles mais trop conscients d’eux-mêmes. Jouer avec eux est un exercice d’équilibre subtil. Trop de contrôle. Je les admire, je les goûte, mais ils ne m’excitent pas. Ils sont des énigmes froides que je ne veux pas assembler.

Les lycans… ah, les lycans ! Chaleur, urgence, imprévisibilité. Chaque respiration me parle, chaque battement de cœur résonne dans mes veines. Leur énergie brute vibre dans l’air comme un parfum invisible. Je sens leur désir, leur peur, leur curiosité. Un lycan n’est jamais loin de sa nature. Il me regarde, se méfie, s’agite, et moi… je souris, je m’approche, je m’aligne.

Tout cela, je l’ai appris avant même de sentir ma faim pour eux. Ma grand-mère… pas la vieille dame impotente des contes. Un esprit des bois, un feu dans ses yeux et dans ses mains. Elle m’a appris le silence, la patience, l’art de la morsure cachée sous le sourire. Chaque regard, chaque geste, chaque souffle pouvait devenir un enseignement.

Et le chasseur, lui… mon premier maître. Il m’a appris à lire la forêt, à pister, à respirer avec le vent, à traquer sans troubler le bruissement d’une feuille. Chaque battement de cœur, chaque empreinte devenait une invitation. Une danse. Une promesse.

Rares sont les fois où je ne prends pas toute l’énergie vitale d’une proie. Mais quand je le fais, l’expérience est précise. Le souffle qui s’accélère, les pupilles qui dilatent, les muscles qui tremblent sans savoir pourquoi. Et si le cœur cède, s’il oublie de respirer, c’est que l’instant l’a happé. Je ne tue pas pour le plaisir. Je vide, je goûte, je sens l’âme vibrer dans la chair et le sang.

Il y a quelques nuits, un jeune lycan, fringant et trop sûr de lui, est passé sur ma route. Je me suis glissée dans sa traque comme une brise noire, me collant à son odeur et à ses pensées. Subtilement, j’ai bu sans qu’il s’en rende compte, sentant son énergie fléchir, ses jambes faiblir malgré sa volonté. Il a titubé, surpris, fasciné et terrifié. Il a survécu. C’est ce qu’ils craignent tous : perdre le contrôle face à moi.

Depuis quelques semaines, la forêt dormait. Pas de hurlement, pas de disparition. Silence après la tempête. Moi aussi, je sommeillais — lovée dans une clairière, peau moite, langue engourdie par le manque. Quand j’ouvris les yeux ce soir-là, la lune était haute, insolente et ronde. Un souffle nouveau passa dans les branches, portant une odeur étrangère. Chaude. Sauvage. Terre et pluie, poils mouillés et cœur battant.

Je me redresse. La sève chante, les insectes s’arrêtent, les feuilles s’écartent presque d’elles-mêmes. Et l’odeur revient, précise, vibrante. Une odeur d’homme. Non… autre chose. Indompté, animal, ancien.

Un frisson court le long de ma nuque jusqu’au creux de mes reins, réveillant une faim assoupie. Cela faisait longtemps qu’une proie ne m’avait pas appelée ainsi, sans le savoir. Longtemps qu’un parfum n’avait pas remué cette curiosité brûlante, cette envie de goûter avant même d'user de tous mes charmes.

Je m’accroupis, glissant mes doigts sur le sol humide, suivant la trace invisible du vent. Mon cœur bat plus fort, régulier, presque félin. Excitation grisante. Dans le lointain, un pas. Deux. Une branche craque.

Je ferme les yeux. Le monde se fige. Et dans l’obscurité parfumée de sève et de terre, je murmure avec un sourire carnassier :

"Intéressant… très intéressant."

Le lycan avance, inconscient qu’il marche déjà dans mon conte. Et moi, sous ma cape rouge comme un avertissement, je m’éveille. La proie et la chasseuse vont danser.

Je tends mes sens, suivant le parfum qui se distingue peu à peu. Chaud, sauvage, métallique, étrange. Quelque chose dans sa présence… un battement de cœur, un frisson qui danse avant même que je ne l’aperçoive.

Je glisse entre les arbres comme une ombre, silencieuse mais consciente de chaque bruit, chaque respiration, chaque odeur. Et là, entre deux troncs, je le vois. Ma cible. Ses yeux sont attentifs, sa carrure tendue, mais… quelque chose vacille. Une étincelle dans son regard, une nervosité que je sens comme un appel.

Un sourire se dessine sur mes lèvres. Adrénaline électrique. Il n’est pas comme les autres. Sa force est brute, mais sa vigilance révèle curiosité et désir. Oh, il résistera… un moment. Mais moi, je sais comment jouer avec le temps et l’énergie qui palpite en lui.

Je m’approche doucement, presque en lévitation sur le sol humide. Chaque pas laisse derrière moi un parfum subtil, caressant ses sens avant même que mes doigts ne frôlent sa peau. Son rythme cardiaque s’accélère, son souffle devient court, son esprit s’agite dans un mélange de peur et de fascination.

Mes yeux plongent dans les siens. Sans qu'il ne me voit. Je ne parle pas. Je sens son énergie vibrer, comme un écho avec la mienne. À quelques mètres seulement, je sais qu’il ne fuira pas totalement. La curiosité le retient, le désir naissant le tient prisonnier d’une danse invisible que moi seule mène.

Je souris, carnassière, et murmure pour moi-même :

"Voilà… c’est toi que je cherchais."

Chaque muscle s’éveille, mes sens palpitent. La chasse ne sera pas la même ce soir. Il ne s’agit plus seulement de boire, de goûter, de vider. Non. Ce soir, je veux sentir sa résistance, le faire vaciller avec mes doigts, avec mes lèvres qui effleurent l’air autour de lui, avec ce lien invisible qui nous attire.

Et je sais, d’instinct, que cette fois, la proie et la chasseuse vont découvrir quelque chose de… différent. Brûlant et interdit. Que seuls les prédateurs connaissent vraiment.
« Modifié: samedi 11 octobre 2025, 19:08:44 par Elianora Valeris »
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Jin Tanaka

Humain(e)

Re : Craint le vilain chaperon rouge (PV - Elianora)

Réponse 2 dimanche 12 octobre 2025, 08:47:29

Jamais de son vivant Taren n'a été aussi nerveux que ce soir. Tous ses instincts les plus primaires lui hurlent de quitter cet endroit sans regarder derrière lui. Sauf qu'il en est incapable. D'un côté il est trop tard maintenant qu'il a effectué les trois-quarts de la route qui le conduit chez sa génitrice. De l'autre, sa mère dépend de lui. Si cela n'est qu'un tour de son imagination alors il s'en voudra terriblement.

A chacun de ses pas la sueur qui perle sur son front se fait plus insistante. Pourtant l'air se veut frais à une telle période de l'année et de la nuit. Preuve en est que son rythme cardiaque est beaucoup trop élevé dans sa poitrine. Et le très délicat parfum qu'il commence à déceler ne le rassure pas davantage.

Les loups-garous restent des créatures féroces dont les instincts prennent très souvent le dessus sur leur réflexion. Leur peur peut très souvent se mêler à de l'excitation sans qu'ils le veulent et c'est ce qui est en train de se passer avec Taren. Son poil commence à se hérisser sur sa peau épaisse et résistante comme du cuir. Pourtant il ne détecte aucune présence hormis la sienne et celles de petits animaux perchés dans les arbres environnants.

Son sac à dos bien fixé derrière lui, Taren change alors de position. Son regard change. On peut toujours y sentir la peur et l'hésitation. Mais également de la concentration. Les muscles de chacun de ses membres se contractent et gonflent légèrement pour se faire plus visibles alors qu'il semble se mettre à quatre pattes. Les mains - ou les pattes ?- posées au sol, il jette un dernier regard autour de lui, inquiet, et décide de partir en trombe.

La panique se ressent très vite dans sa respiration alors qu'il n'a même pas parcouru plus d'une vingtaine de mètres.

- Huf ! Huf ! Merde ! J'aurais jamais dû venir ici ! Cet forêt pue toujours autant.

Même sans preuve concrète du contraire il préfère jouer la sécurité en effectuant un détour avant de rejoindre le domicile de sa mère. Dans le pire des cas il se fera passer un savon. Mais il sera vivant et bien portant. Ce qui est bien plus important que tout le reste.

Sauf que... tout d'un coup... il peut commencer à sentir une présence ou un parfum le suivre avec insistance. Qu'est-ce que c'est ? Qui c'est ? Une bête féroce ? Un autre loup-garou ? Non, ce parfum est bien trop différent.

- Merde ! Merde ! Aaaah... Putain ! Huuuff.... Casse-toi ! Arrête... Hufffff... de me suivre !

La peur est connue pour restreindre les mouvements et les pensées de ceux qu'elle contrôle. Taren n'y est pas immunisé et cela se ressent davantage à chaque seconde. A force de regarder plus souvent derrière lui que devant, la jeune créature fini par se coincer le pied sous une racine. Son corps est alors entraîné vers l'avant et il se met en boule pour éviter de se blesser.

Sa chute terminée, il se retrouve le dos coincé contre un arbre. Le souffle lourd. De la buée s'échappe de sa bouche alors que sa poitrine se soulève à chaque respiration comme si la suivante serait la dernière. Bon sang ! Qu'est-ce qui se passe ? Tout ce qu'il souhaite en ce moment même c'est que son cerveau imagine des choses.
« Modifié: jeudi 20 novembre 2025, 09:34:16 par Jin Tanaka »

Elianora Valeris

Humain(e)

Re : Craint le vilain chaperon rouge (PV - Elianora)

Réponse 3 dimanche 12 octobre 2025, 14:07:23

Il marche dans le froid.
La forêt respire autour de lui, un souffle lent, ancien, presque conscient.
Chaque pas soulève une poussière d’argent, chaque branche ploie sous le vent frais et lourd.
Et moi, entre ces arbres, je veille.

Son odeur s’accroche à la brume, âcre et chaude à la fois, un mélange d’instinct et de peur, de chair et d’orage contenu.
Je la goûte sur ma langue comme une note d’alcool fort : brûlante, entêtante, presque douloureuse.

Autour de nous, la forêt s’est figée. Le froid serre les troncs, mord les feuilles, glace la mousse.
Mais moi, je brûle.
Je sens la chaleur pulser dans mes veines, dans ma gorge, dans ma voix. Et c’est avec elle que je tisse.

Je n’ai pas besoin de le toucher.
Je parle, à peine.

Des mots simples, presque soufflés :
"Doucement. Respire."

Ma voix glisse dans le vent, s’enroule autour de ses pas, se faufile entre ses battements de cœur.
Le son n’a pas d’origine. Il croit rêver.

Mais chaque syllabe s’enfonce un peu plus dans sa conscience, comme une main invisible effleurant son esprit.
"Tu sens ça ?"

Mon murmure s’invite dans ses pensées.
"L’air… froid, vif, vivant. Il entre en toi, te remplit. Ne le repousse pas. Laisse-le danser."

Je le sens vaciller.
Sa peur faiblit, remplacée par autre chose.


Une curiosité, un trouble, cette hésitation délicieuse entre instinct et désir.
"Oui… voilà. Là, c’est mieux."

Les mots s’allongent, plus lents, plus profonds.
Je module ma voix comme on caresse une peau.
"Laisse-toi aller. Tu n’as pas à lutter. Je suis là."

Il frissonne.
Le froid n’a rien à voir.
C’est mon souffle qu’il sent, même s’il ne le sait pas.
C’est ma présence qui s’invite, subtile et chaude, dans chaque pulsation de son sang.

Je m’avance dans son dos, à quelques mètres à peine, invisible entre les troncs givrés.
Je vois la buée de sa respiration s’élever, comme une offrande.

Il tourne légèrement la tête, persuadé que le vent joue des tours.
"Tu crois me fuir… mais c’est ton propre souffle que tu poursuis."

Un rire s’échappe de mes lèvres, bas, vibrant.
"Et si tu t’arrêtais ? Si tu écoutais ?"

Il hésite.
Le silence s’installe, fragile comme un fil tendu entre deux cœurs.
Je sens quand il ferme les yeux.

Alors je chuchote, plus près, plus bas :
"Là. C’est bien."

Mon ton se fait velours.
"Maintenant, écoute-moi. Pas avec tes oreilles… avec ta peau."

Le vent reprend, chargé de mon odeur : forêt, feu, promesse.
Il frissonne encore, son corps trahi par ses instincts.
Chaque battement de cœur résonne comme un écho dans le mien.

Il est à moi, même s’il l’ignore encore.
"Tu vois, loup, les vampires sucent le sang… les hommes volent le souffle…"

Je m’approche d’un pas, la voix presque dans son oreille.
"Moi, je prends autre chose. Ce qui brûle entre les deux. Ce qui fait trembler."

Son souffle se bloque.
Je le sens.

Je souris.
"Tu comprends, maintenant ? Ce n’est pas la peur que je veux. C’est le feu qu’elle cache."

Je penche la tête, mon rire se fond dans le vent.
"Cours, si tu veux. J’adore les proies qui hésitent."

Je me recule, disparaissant à nouveau dans la brume froide.
Mais ma voix reste, suspendue dans l’air, douce et entêtante comme un parfum.
"Tu ne pourras pas m’oublier."

Et la forêt, comme hypnotisée, semble se plier à ce rythme.
Les arbres oscillent, la brume tourne lentement.
Tout respire, tout bat, tout vit au même tempo.

Un souffle.
"Parce qu’au fond, tu n’en as pas envie."

Et quand il rouvre les yeux, il ne reste plus qu’un murmure entre les troncs givrés :
un rire léger, un parfum chaud dans le froid. Et la certitude qu’à présent, le conte lui appartient autant qu’à moi.
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Jin Tanaka

Humain(e)

Re : Craint le vilain chaperon rouge (PV - Elianora)

Réponse 4 jeudi 20 novembre 2025, 09:46:14

Fuir n'est peut-être pas la solution finalement. La personne... la chose qui est quelque part près de lui semble le manipuler avec une facilité déconcertante et cela le frustre autant que ça le terrifie. Une menace insidieuse provoque la peur et la panique de façon plus efficace qu'un monstre imposant. Provoquer le croque-mitaine pourrait se retourner contre lui et pourtant le jeune loup décide qu'il est temps de vérifier si tout cela n'est pas qu'une simple illusion. Une manifestation de ses peurs d'enfant.

- A-Allez ! Sors de l-là !

Sa première sommation est tremblante et peu convaincante. On peut entendre l'hésitation dans sa voix. Il se racle donc la gorge en avalant sa propre salive pour recommencer en haussant le ton pour se donner confiance et tenter maladroitement de chambouler la présence qui règne dans cette forêt.

- Tu me fais pas peur ! Espèce de lâche !

Cette fois sa provocation est plus limpide et confiante. On sent plus d'assurance dans ses gestes même si il n'est clairement pas convaincu de la chose. Ses pattes ne tiennent pas en place, tout comme son regard qui balaie la zone de façon répétée à la recherche du moindre indice.

- Ouais, c'est bien ce que je pensais.

N'obtenant aucune réponse, Taren fini par libérer un long soupir de satisfaction tandis qu'il se tourne pour repartir en direction de chez sa mère qu'il compte toujours rejoindre. Ses jambes retrouvent leurs énergie initiale maintenant qu'il se sent un peu plus rassuré. Son esprit retrouve de sa clarté et cela peut se ressentir dans chaque partie de son corps.

Il a imaginé cette présence à cause des histoires qu'on lui a raconté quand il était petit. Ou alors, ce fameux croque-mitaine est mort. C'est tout à fait possible en même temps. Vu qu'il habite en ville et qu'il ne passe presque jamais dans son ancien village les nouvelles circulent moins vite. Ou sans doute qu'il a déjà trouvé une autre victime ailleurs et qu'il se délecte de sa proie.

Toujours est-il que Taren préfère se concentrer sur sa tâche actuelle en faisant comme si rien ne s'était passé. Et il se gardera bien d'en parler à qui que ce soit plus tard pour ne pas passer pour un idiot.
« Modifié: jeudi 20 novembre 2025, 10:25:38 par Jin Tanaka »

Elianora Valeris

Humain(e)

Re : Craint le vilain chaperon rouge (PV - Elianora)

Réponse 5 jeudi 20 novembre 2025, 15:22:14

La forêt s’ouvre devant moi comme un rideau de givre, et je glisse entre ses fils sans bruit.
Le jeune loup croit avoir gagné.  Il croit que je me suis évanouie avec la brume. Il respire plus fort, se redresse, se rengorge même d’un mensonge qu’il tente de se faire à lui-même.

Pauvre petit.

Je souris, un sourire fin comme une lame. Puis je m’élance.

Les ombres deviennent mes compagnes, les troncs mes complices. Je coupe à travers le bois, légère, rapide, presque irréelle. La brume se plie à ma vitesse. Le vent m’évite. Le monde retient son souffle quand je cours.

Le village n’est qu’une lueur au loin. La maison, petite, chaleureuse, fume déjà d’un parfum de bois brûlé et de soupe simple. Une odeur qui colle à la peau, douce, familière.

Je frappe comme une enfant perdue.

La porte s’ouvre, révélant une femelle lycan au poil tiédi par la chaleur du foyer, les mains encore farineuses. Ses yeux s’arrondissent en me voyant, silhouette rouge au milieu du gel.

Oh, ma douce… mais que fais-tu dehors par un froid pareil ?

Je baisse la tête, juste assez, mes doigts jouant nerveusement avec le bord de ma cape.

Je… je voulais cueillir des fleurs pour mon papa éreinté par le travail… mais j’ai entendu des bruits étranges, dans la forêt. Des bruits… terrifiants. Alors j’ai couru, sans réfléchir. Je suis tombée sur votre maison. Je… je suis désolée…

La femme s’adoucit, instantanément. Les mères ont ce cœur tendre qui se déchire devant la peur d’un enfant.

Ne t’excuse pas, ma chérie. Entre. Tu es gelée !

Elle m’attrape la main, quelle ironie cette chaleur, et me fait entrer.

Je vais te préparer une bonne tasse de thé chaud. Mon fils ne devrait pas tarder, c’est un garçon fort, il pourra te raccompagner jusque chez toi.

Je hoche la tête, docile.

L’intérieur est modeste, mais accueillant. Des herbes sèchent au-dessus du foyer. Deux chaises, une table ronde, une casserole qui mijote doucement. Je retire ma cape rouge et la dépose sur mes cuisses, laissant mes cheveux retomber en boucles humides et sages.

La mère s’affaire, bavarde doucement pour me rassurer. Je souris aux bons moments. Je serre mes mains avec la juste dose de tremblement. Je regarde la porte, à l’occasion, comme si j’espérais voir apparaître un protecteur providentiel.

En vérité, j’écoute.

J’écoute le battement de cœur qui approche. Le froissement nerveux d’un pas qui court. La respiration encore forte d’un jeune loup persuadé d’avoir vaincu ses illusions.

La poignée tourne.

Il entre. Ce jeune mâle aux muscles un peu plus saillants que je croyais avoir vu. La peur est encore dans ses pupilles. La forêt attachée à sa peau. Il relève les yeux, et me voit.

Je suis assise bien droite, mes doigts entourant la tasse chaude que sa mère vient de déposer. Une petite vapeur monte, douce, parfumée. Et je lui offre un sourire.

Juste une étincelle. Une lueur infime, mais inoubliable. Cette flamme qu’il a sentie dans les bois, cette voix sans visage, ce souffle qui a frôlé son âme.

Intérieurement, je me mordille la lèvre inférieure d’entrapercevoir ses muscles se tendre. Son cœur, de  trébucher. Une vague de reconnaissance, impossible, insensée, traverse son regard.
Je baisse légèrement les cils, faussement timide, mais mes yeux brillent d’un éclat qui n’appartient qu’à moi.

La mère se retourne, joyeuse :

Ah, Taren ! Tu tombes bien, mon chéri. Cette petite s’est perdue. Tu vas la raccompagner quand elle aura fini son thé.

Je porte la tasse à mes lèvres. Une gorgée. Un souffle. Un sourire.

Et je murmure, juste assez pour lui :

Quel hasard charmant, n’est-ce pas ?

Une vibration infime, presque imperceptible, traverse la pièce. Un écho de la forêt. Un souvenir de ses frissons.

Je lève la tête. Nos regards se croisent et dans le mien il peut y lire la promesse malicieuse d’un conte qui ne fait que commencer.
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