Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Agonie & herboristerie [Lyadril]

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Réo

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Agonie & herboristerie [Lyadril]

vendredi 05 septembre 2025, 19:52:36

Tout ce dont je me suis souvenu avant de m’effondrer, c’était le bruit de la pluie, la façon dont elle s’abattait comme un couperet sur moi, à genoux, avec l’impression que la vie quittait mon corps…j’étais à deux doigts de m’en sortir…

Revenons en arrière pour comprendre la situation…

- C’est bon, messieurs, vous pouvez rentrer, je vais finir.

- Merci patron, à demain.

Ce début de semaine fut de bon augure, les affaires marchaient forts, l’Éden, mon bébé, ne désemplissait pas, pour le plus grand plaisir de mon chiffre d’affaires. Prenant un chiffon, j’essuyai les dernières tables, passai un coup de balais, finis les comptes. Il fut l’heure de rentrer, le temps de verrouiller les portes, avant de me diriger vers l’ascenseur pour le parking.

C’est là que ça a commencé, la sensation de me sentir observé, mais n’ayant rien repéré d’inhabituel, j’ai laissé couler me convaincant que c’était mon imagination. Avançant dans le parking en plein air me dirigeant vers ma voiture. Jusqu’à ce que j’entende ces bruits de pas, résonnant dans la ville.

- Tiens, Réo, la désertion, ce n’est pas très honorable pour quelqu’un comme toi…

Je soupira de dépit, persuadé et idiot d’avoir cru qu’ils avaient lâché l’affaire, je me retourna pour faire face à un démon tel que je n’en ai jamais vu, frêle à première vue, mais paré d’une sorte de queue de scorpion, qui disparut d’un coup sous mes yeux.

Diable merci, mes réflexes furent toujours assez aiguisés pour me protéger avec mes karambits en forme d’ailes d’ange. Un bon moyen de me rappeler le dégoût que les deux camps m’inspirent. Je reculai de justesse pour éviter son dard, mais il se jeta déjà sur moi, ne me laissant pas de répit. Un machin pareil rien que pour me tuer, je me dis pendant un quart de secondes qu’ils devaient vraiment être exaspéré. J’en ressentis une certaine fierté si j’avais eu le temps, mais en plus de sa vitesse, cette brute m’envoya des voitures en pleine face me forçant à décoller pour gagner en vitesse.

- Tu ne te souviens pas de moi Réo ? Melkior, ça te parle ?

Je tentais de gagner en altitude mais je sentis sa queue s’enrouler autour de ma jambe et se planter dedans m’arrachant un hurlement de douleur, la sensation de recevoir un choc électrique capable de tuer dix humains en un instant me parcourut le corps me faisant tomber raide sur le béton…

- Mel…Melkior…t’as changé depuis….que tu léchais les bottes….de cette ordure de général…

La douleur ne cessa de croitre, et je me sentis extrêmement faible en un instant, j’ignore ce qu’il m’a injecté, mais c’est nouveau, et mortelle si je trainais. Mais il était toujours aussi abruti, puisant dans les forces qui me restai alors qu’il s’approcha je lui plante ma lame dans le pied et le décapite avec la seconde, son cadavre tombant au sol sur le coup.

Ce fut une bonne chose, mais j’étais encore mourant, et le jet de sang que je vomis fut un violent rappel de cette réalité…Je n’avais qu’une option, une herboriste qui avait ouvert sa boutique en ville et qui semblait faire des miracles selon les rumeurs…Et merde, si je devais crever, ça serait en me battant.

Trop faible pour voler, ou même conduire, je n’eus pas d’autre option que d’y aller à pied, en espérant tenir jusque-là. Traversant les quartiers de la ville, les pâtés de maisons, en croisant les passants qui me prirent pour un ivrogne, la pluie eut le temps de se mettre à tomber…

- Bordel, on n’est pas dans une série b, on ne peut pas faire plus cliché…kof…

Et une autre gerbe de sang, le temps de parler à moi-même, finissant à quatre pattes comme un animal…Mais là à quelques mètres, je vis sa boutique, du moins j’espérai que ce soit là…rampant comme je pouvais, avec cette sensation terrifiante que la vie quittait mon corps, comme aspirée, je ne lâchai rien, plus que 10 mètres………5….je…la…vit juste là, à porter de main…si seulement elle se retournait…
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Lyadril Ilfirin

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 1 vendredi 05 septembre 2025, 23:08:38

Lyadril venait de refermer derrière elle la passerelle secrète reliant son herboristerie aux Enfers. Sous son apparence elfique, plus discrète aux yeux des mortels, elle reprit son souffle, comme à chaque retour. Ses yeux se posèrent sur l’horloge d’ipé offerte jadis par un démon ambitieux lors de son six-cent-soixante-sixième anniversaire. Les aiguilles effilées indiquaient bientôt la fin de la journée. Comme chaque soir, elle entreprit sa ronde, inspectant l’arrière-boutique. Encore des papiers jetés au sol. Soupir las, agacement croissant. Sa bâtisse était entretenue avec soin, ses soins surpassaient souvent ceux des médecins de cette ère. Pourquoi ce manque de respect ?

Revenant vers la devanture, un bruit sec rompit la monotonie de la pluie. Pas une branche, pas un animal. Plus lourd. Son instinct infernal s’arqua aussitôt, serpent de méfiance sifflant en elle. Mais sa part elfique fit contrepoids : une vie est une vie, et celle-ci ne l’avait pas attaquée.

Sous la pluie, gisant dans la boue, un homme. À première vue humain. Mais l’odeur, même diluée par l’eau, ne trompait pas : une effluve ténue de soufre. Pas un simple mortel. Pas un ennemi non plus. Ses yeux glissèrent sur la masse de son corps : presque deux mètres, lourd, brisé. Sous sa forme elfique, elle ne pourrait pas le soulever.

La colère alors monta. D’abord sourde, puis vibrante, comme un tambour au creux de sa poitrine. Les papiers jetés au sol, l’humiliation cuisante de son duel perdu contre Az’Kharel, son père, les regards qui la réduisaient toujours à une bâtarde sans héritage… tout revint en un bloc incandescent. La rage ouvrit la voie à ce qu’elle ne maîtrisait qu’imparfaitement sur Terre. Sa chair vibra, se durcit, son souffle devint âpre. Sa forme colérique émergea dans un frisson de puissance.

Et là, son odorat capta mieux l’évidence. Ce poison. Melkior. Son odeur était partout sur lui, dans ses plaies, dans son sang. "Par les Enfers… tu n’aurais pas osé…" Ses mâchoires se crispèrent. Si son père avait envoyé son Bras Droit, c’était pour la provoquer, la tirer de nouveau dans leur monde. Mais pas maintenant. Pas ainsi.

Elle attrapa les mains du blessé, le hissa sur ses épaules malgré la différence de taille, ses armes, ses muscles tendus sous la pluie. Chaque pas jusqu’à la salle des Soins physiques fut une lutte contre le poids, l’eau, la peur. La table en bois clair accueillit enfin son fardeau dans un bruit sourd.

Revenant aussitôt à son apparence elfique, elle plongea un bassin de cuivre dans l’eau claire, y trempa un linge et du savon. La plaie s’ouvrait à sa vue, sombre, veines déjà tachées de la progression du venin. Un serpent rampant sous la peau. "Foutu scorpion…" souffla-t-elle, en déchirant chemise et pantalon d’un geste vif, ne laissant que le tissu de dessous.

L’air de la salle vibrait. Les lampes à huile diffusaient une chaleur douce, les draps de lin propres attendaient, l’odeur herbacée des baumes se mêlait au parfum métallique du sang. L’eau glacée éclaboussa sa peau tandis qu’elle nettoyait la blessure, ses gestes précis, rapides, mais accompagnés d’un chant en elfique, doux et vibrant comme une litanie de réconfort.

La glace, appliquée sur l’intérieur de la cuisse, ralentit la course du poison. L’huile de menthe poivrée apaisa l’inflammation tandis qu’elle préparait le sérum antivenimeux, qu’elle injecta d’un geste ferme. Sans attendre, elle fit couler entre ses lèvres une solution amère de reine des prés, curcuma et poivre noir. La boisson écœurerait le blessé, mais il lui fallait ça.

Ses yeux se levèrent, flamboyants.
"Melkior !" Sa voix claqua comme une lame. "Par les Enfers, réponds-moi ! Viens ici… ou je fais venir père !"

Silence. Rien que la pluie sur la verrière, le battement lourd de son propre cœur.

Son regard revint sur l’inconnu. Sa stature, ses muscles tendus même dans l’inconscience. Peut-être… oui, peut-être avait-il eu la force de terrasser Melkior. L’idée paraissait folle. Mais pas impossible.

Le parfum du sang et des herbes emplissait la salle. La neurotoxine recula, lentement, signe que ses soins prenaient. Lyadril, épuisée, s’assit au bord de la table. Sa tête finit par glisser, reposant contre le bois tiède. Les questions tournaient dans son esprit, lancinantes. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ?

Et sous la pluie battante, bien à l'abri dans son herboristerie, la fille des Enfers s’endormit, gardienne fragile d’un colosse aux veines encore brûlantes de poison.
« Modifié: vendredi 05 septembre 2025, 23:53:51 par Lyadril Ilfirin »
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 2 samedi 06 septembre 2025, 18:07:43

L’obscurité, la sensation des mains menottées en suspension et les coups de fouet incessants et cette chaleur étouffante, mêlés aux effluves de putréfactions, les hurlements…j’ouvrai les yeux, fixant le sol fais de braises brulantes, entendant des bruits de pas lourd, j’aurai pu reconnaitre cette démarche entre mille…lui, le tortionnaire m’ayant fait souffrir mille supplices parce que je ne mettais pas du cœur à l’ouvrage dans cette guerre sans fin et vide de sens, avec ses cheveux oranges rappelant les flammes les plus vigoureuses et son armure aussi noire que les cendres...

Sans un mot, il sortit son épée…

- Alors, c’est comme ça que ça finit ? Dis-je en le narguant. Tout ce temps à me pourchasser sans me foutre la paix, je te dirais bien d’aller crever en enfer, mais t’y es déjà. Lui crachant au sol.

Je sentis sa lame m’empaler l’instant d’après, mes organes être transpercés, lorsque je rouvris les yeux me redressant d’un coup, mais je n’étais ni en enfer, ni mort vu la douleur que je ressentais et l’envie de vomir qui…me poussa à prendre le récipient à coté de moi me fit vomir une texture noire et immonde.

En temps normal j’aurai maudit les sept enfer pour le goût qui reste en bouche, mais les souvenirs de la veille me revienne, et  je me rappelle que je suis en vie contre toute attente.

Cette pensée me fit avoir un fou rire dans la pièce, chose qui ne me ressemble pas d’habitude, mais je ressentit à cet instant un mélange de craquage en me disant que je n'aurai jamais la paix à moins que je fasse la peau à Az’Kharel, mais aussi de joie et de moquerie en imaginant la tête que ce crétin fera en apprenant que j’ai survécu contrairement à son fan-boy numéro un. Ce ne fut qu’à cet instant que je remarquai ma sauveuse, en reprenant mes esprits qui était endormi malgré mes éclats de rire.

Je réalisai en posant mon regard sur elle, que j’ai une profonde dette, et que sa réputation n’est pas volée. En observant de plus près, malgré ses cheveux qui passent devant son visage, je devine la douceur et le raffinement de ses traits.

*Elle n’est pas une simple humaine* pensai-je, outre son apparence qui est au-delà de la simple beauté humaine, son odeur me le confirmai, je me dis que c’est une elfe, ou quelque chose s’en rapprochant.

La sachant assez proche de la nature pour ouvrir une herboristerie, et une telle connaissance en médecine pour m’avoir permis de survivre, il n’y eût plus de doute dans mon esprit. J’observai alors la pièce dans laquelle je me trouvais avec plus d’attention, une salle somme toute sobre, mais rangée impeccablement, avec une douce odeur d’herbe que je ne saurai décrire, mais elle possédait tout le matériel pour les premiers soins d’urgence. Ca me fit penser aux cliniques, ou maison de soin que l’on peut trouver sur Terra, avec une ambiance que les locaux d’ici appelleraient médiéval fantastique.

Cela étant, je ressentis un besoin de boire un grand verre d’eau, sentant ma gorge desséchée, et n’ayant pas encore retrouvé toute mon énergie, je me permis de sortir de la pièce à la recherche de mon bonheur. Ce qui me permit de découvrir toute la beauté de cette boutique, avec des plantes qui ne viennent même pas de ce monde, mais qu’elle réussit à cultiver malgré tout. Rare sont les personnes à qui je dois une dette, encore plus à m’impressionner, mais les deux réunis, il me semble me souvenir que c’est une première.

Je fus sorti de mes pensées par un bruit de porte qui s’ouvre brusquement..
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Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 3 samedi 06 septembre 2025, 21:33:51

La porte claque contre le mur, et plusieurs fioles tintent dangereusement. Lyadril surgit dans l’embrasure, les cheveux encore en désordre, les traits tendus par un sommeil trop bref. Ses yeux se fixent aussitôt sur la haute silhouette de l’homme, debout, chancelant, mais déjà en mouvement.

"Par les Grands Esprits des Forêts Blanches… Vous n’avez donc aucun instinct de survie ?!"

En quelques pas, elle est sur lui. Sa main fine se plaque sur son torse avec une fermeté étonnante, et elle le ramène sans douceur vers la table des soins.

"Asseyez-vous. Maintenant."

Le ton ne souffre aucune contestation. Elle dépose un linge propre, saisit une fiole scellée d’un verre sombre, et brise le bouchon d’un geste sec. L’odeur âcre se répand, amère et minérale. Ses yeux luisent d’un éclat trop intense pour n’être qu’elfique tandis qu’elle s’approche.

"Le venin circule encore. Il s’accroche à vos nerfs, à vos muscles. Si vous refusez ce remède, vous n’atteindrez pas la prochaine heure."

Sans attendre, elle glisse la fiole contre ses lèvres, une main derrière sa nuque pour l’obliger à avaler. Le goût est infect, lourd et amer. Elle soutient son regard sans faillir jusqu’à la dernière goutte, puis le relâche enfin, comme si elle brisait un sort.

La clochette de la boutique tinte soudain. Lyadril serre les dents, et son regard revient à lui, dur et autoritaire.

"Ne bougez pas."

Elle sort aussitôt, son pas se fait plus souple, son visage plus serein. Dans la boutique, une jeune humaine se tient devant le comptoir, un enfant blême dans les bras. Ses traits tirés trahissent l’épuisement.

"Excusez-moi…" murmure-t-elle. "Ma fille a de la fièvre depuis trois nuits. Rien ne marche. On m’a dit que vous pourriez l’aider."

Lyadril adoucit aussitôt sa voix.
"Montrez-la-moi."

Elle prend doucement l’enfant, pose deux doigts sur sa gorge, puis sur son front brûlant. L’enfant gémit faiblement. Lyadril observe la pâleur, l’éclat terne du regard, puis incline légèrement la tête.

"Ce n’est pas une infection grave. Sa respiration est claire. C’est une fièvre de croissance, aggravée par le froid et la fatigue. Elle va guérir. Mais elle a besoin d’aide pour traverser cette étape."

Elle se détourne vers ses étagères, ses gestes rapides et précis. Une pincée d’écorce de saule broyée, quelques feuilles de verveine, une racine d’astragale qu’elle écrase dans son mortier. Une infusion claire s’élève, au parfum herbacé, qu’elle verse dans une petite fiole de terre cuite.

"Donnez-lui deux cuillères de ce breuvage matin et soir. La fièvre tombera dans les trois jours."

Puis, plus doucement encore, posant une main rassurante sur l’épaule de la mère :
"Veillez seulement à ce qu’elle boive beaucoup d’eau et qu’elle repose son corps. Les Grands Esprits savent que sa force reviendra."

La femme serre l’enfant contre elle, les yeux brillants de larmes.
"Merci… merci infiniment."

Lyadril incline la tête avec grâce, son masque de sérénité parfaitement en place. Mais dans la salle des soins, à travers le bois et la pluie qui frappe la verrière, une autre oreille capte sa voix. L'étranger, encore alourdi par le venin et l’amertume du sérum, peut entendre cette douceur inattendue — si différente de la fermeté glaciale qu’elle lui réserve.
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 4 samedi 06 septembre 2025, 23:37:29

A peine le temps de me retourner après avoir entendu la porte, que j’entendis un cri qui de toute évidence m’était adressé
"Par les Grands Esprits des Forêts Blanches… Vous n’avez donc aucun instinct de survie ?!"
Avant même de comprendre ce qu’il se passait, je me retrouvai assis sur une table, un flacon entre mes lèvres, avec une décoction qui me laissai un gout encore plus écoeurant qu’à mon réveil et quelle force elle pouvait avoir, malgré ma résistance elle ne bougea pas d’un poil me forçant à avaler sa potion, et ce malgré que j'eut relacher mes effluves pour la calmer, si j'avait fait un numéro de trompette à Luis Armstrong j'aurai eu le même résultat. Ce qui me choquai particulièrement. D'un coup son breuvage me faisant ressentir une décharge électrique me paralysant et me forçant à m’allonger pour ne pas m’effondrer à nouveau au sol, je senti la température de mon corps monté, et celui-ci tremblé, comme si j’avais contracté une fièvre fulgurante, et je senti la force me quitter à nouveau …

*Qu’est ce qu’elle m’a fait avaler ? * me demandai-je pendant que je me sentais à l’agonie comme si mon corps luttait de toute ses forces…

Je ne me rendis compte de son absence qu’en entendant sa voix qui n’avait rien à voir avec la façon dont elle me parla juste avant. Ça résonnait beaucoup plus doux, et ça avait un je ne sais quoi d’apaisant qui me donnai la force d’encaisser la douleur. Après tout elle j’avais la vie sauve grâce à elle, il n’y a pas de raison qu’elle veuille ma mort.

Je finis par sombrer à nouveau dans le sommeil, mais plus apaisant cette fois, au lieu de l’enfer et de Az’Kharel, je me vis dans une forêt, paisible, seul, avec un lac, l’instant d’après sans savoir comment je me retrouvai au milieu de ce même lac, dans une barque, à profiter de la nature et du silence, une douleur lancinante continuant de me lancer, comme si malgré le rêve, la douleur était si intense que je la ressentais malgré tout.

De l’extérieur de ce rêve, un nom passai mes lèvres…Az’Kharel, j’ignorais si elle entendais ce que je disais, et je le contrôlais encore moins dans cet état. Et ce qui ne semblait qu’un détail auquel je n’avais pas fait attention pendant qu’elle me soignais de force, mon inconscient avait remarqué la lueur dans le regard typique d’un démon, ce même regard qu’au milieu de ma barque dans mon sommeil je vis le reflet dans l’eau, me persuadant que c’était ridicule, un hybride elfe-démon, je n’en avais jamais entendu parler, les deux races étant presque aussi éloigné qu’un ange avec un démon.

D’un autre coté, cette vision, ce souvenir, ne revenait pas en force pour rien, il devait avoir son importance.

Je finis par rouvrir les yeux, voyant ma soigneuse déambuler à droite à gauche sans s’arrêter.

-   Merci…de m’avoir sauvé la vie…j’ai manqué à mon plus simple devoir…

Contrairement à mon premier réveil, j’ai du mal à articuler et encore plus à bouger, je soupçonne au vue du caractère qu’elle ai ajouté un paralysant pour me forcer à rester alité.

- Alors c’est vrai, vous êtes…la meilleure soigneuse….de ce monde

Le regard qu’elle me lança me fit ressentir un frisson dans le dos, sensation plus que suffisante pour deviner son caractère difficile si on la contrarie, là où elle a fait preuve d’une véritable douceur plus tôt…laquelle est la vraie ?
« Modifié: samedi 06 septembre 2025, 23:43:59 par Réo »
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Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 5 dimanche 07 septembre 2025, 00:27:08

Lyadril repose la dernière fiole sur l’étagère, ses gestes précis malgré la pluie qui tambourine contre la verrière. Ses yeux balayent la salle, vérifiant chaque instrument, chaque drap. Elle inspire profondément, reprenant le contrôle sur sa respiration.

Un murmure presque inaudible s’échappe du blessé : "Az’Kharel…"
Le temps semble se figer un instant. Lyadril rate légèrement le mouvement de sa main, le mortier claque contre le comptoir avec un petit bruit sec. Ses yeux s’écarquillent, mais elle n’est pas certaine d’avoir bien entendu. Elle se redresse, reprend son souffle, et continue ses gestes avec fermeté, masquant toute émotion.

Elle s’approche à nouveau, le flacon final dans une main, le regard posé sur lui pour s’assurer qu’il ne tente aucun mouvement.
"Vous devez finir ce traitement. Sinon le venin reprendra le dessus."

Elle glisse le liquide amer contre ses lèvres, ses doigts derrière sa nuque pour maintenir sa position, sans fléchir. Son autorité, mêlée à sa maîtrise du soin, le force à avaler chaque goutte.

Lorsqu’il achève la dernière gorgée, Lyadril recule, enfin. Ses yeux restent perçants, mais ses épaules se relâchent légèrement. Puis la voix du patient s’élève, haletante :

Merci… de m’avoir sauvé la vie… j’ai manqué à mon plus simple devoir…
Alors c’est vrai, vous êtes… la meilleure soigneuse… de ce monde.

Lyadril se fige, surprise de l’entendre parler ainsi. Son regard s’adoucit à peine, mais une lueur ironique traverse ses yeux. Elle secoue la tête, presque imperceptiblement, et répond d’un ton qui mêle sévérité et un soupçon de chaleur :
"Les grands titres ne m’intéressent pas. Je n’ai fait que ce que j’avais à faire. Ne gâchez pas mes efforts en jouant au héros trop tôt."

Puis, plus doucement, inclinant légèrement la tête :
"Promettez-moi de ne pas bouger cette fois. Je me doute que vous en êtes capable… mais je veux l’entendre de vous."

Son expression s’apaise un instant, assez pour ajouter, presque en confidence :
"Je suis Lyadril, à votre service."

D’un pas rapide et silencieux, elle se dirige vers l’arrière-boutique, franchit la passerelle secrète menant aux Enfers et l’inspecte avec une vigilance mécanique. Chaque verrou, chaque symbole est exactement comme elle l’avait laissé. Satisfaite, elle referme la passerelle derrière elle, un soupir presque imperceptible échappant de ses lèvres.

De retour dans sa boutique, elle fredonne doucement en elfique, une litanie légère et rythmée qui semble se mêler aux effluves des herbes et des huiles. Ses gestes sont fluides, presque dansants, alors qu’elle s’installe derrière le comptoir, à l’accueil, reprenant sa posture naturelle d’elfe soignée et méthodique.

Ses yeux glissent sur le jeune homme, un peu trop peut-être, toujours allongé, mais son attention se détend juste assez pour laisser filtrer une confiance prudente. La boutique respire la sérénité et l’ordre, et Lyadril semble parfaitement à sa place, à la fois maîtresse des lieux et gardienne attentive de celui qui repose sur sa table.
« Modifié: dimanche 07 septembre 2025, 00:52:49 par Lyadril Ilfirin »
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 6 dimanche 07 septembre 2025, 11:45:12

Lyadril, c’est un nom plutôt mignon pour un si fort caractère et un regard si complexe que même moi j’ai du mal à déchiffrer, malgré mon millénaire et demi d’existence. Malgré tout, je ressens un inexplicable sentiment de sécurité entre ces murs qui me donne envie d’écouter les conseils du médecin, qui parvient à deviner que ma mobilité revient progressivement. Se doute t’elle que je ne suis pas humain malgré mon apparence ? Ai-je montré mes attributs d’incube pendant mes soins ?

- Vous avez l’air de savoir ce que vous faites, donc je vous promets de rester le temps qu’il faudra, et je n’ai qu’une parole.

Reposant doucement la tête sur l’oreiller, je repense à la soirée de la veille, à mon passé, Melkior que je n’avais pas revu depuis plus d’un millénaire…Je me dis que quelque chose a du les pousser à se réveiller d’un coup, ou bien ils sont arrivés à bout de patience, l’un comme l’autre, je réalise que ma vie va devenir plus compliqué à partir de maintenant…Ce qui me fait penser que je devais faire l’ouverture ce matin.

Je cherche mon téléphone pour appeler du renfort en remplacement. Tant bien que mal tapant le numéro de mon bras droit, j’active le haut-parleur n’étant pas en état de mener le téléphone à mon oreille.

- Bonjour Louis, j’ai eu un incident hier soir, j’ai besoin que vous vous occupiez de l’ouverture de l’Eden.

- Oh, très bien Monsieur j’y serai dans dix minutes, j’espère que vous n’avez rien de grave.

- Je comprends que vous soyez inquiet, c’est la première fois que je manque à mes obligations, mais tout va bien maintenant, j’ai besoin de repos. Tenez-moi au courant s’il y a un problème.

Je raccroche et ferme les yeux pour me détendre, profitant du bruit de la boutique, et du silence, je l’observe de temps en temps qu’elle s’affaire, me disant que ton apparence dénote totalement de sa personnalité, ce qui me fait remarquer que frêle comme elle est, il est surprenant que qu’elle ait réussi à me tirer jusqu’ici vu ma carrure.

Je me dis pendant un instant qu’elle a dû être aidée mais je n’ai vu personne d’autre travailler ici, tournant la tête vers toi un peu plus facilement :

- Dites-moi, vous semblez travailler seule ici, alors comment avez-vous réussi à me trainer jusqu’ici, pour une elfe avec votre stature, c’est prodigieux. Ce n’est sans doute pas mes affaires vous me direz, mais hier soir j’ai été attaqué et j’ai failli mourir, donc je suis un peu sur mes gardes…

Je fais en sorte de ne pas tourner la phrase de manière à éviter de froisser ma sauveuse, mais vu comment risquent d’être les prochaines semaines, ma méfiance doit monter de plusieurs crans.

- Oh si j’étais vous, je me mettrais rapidement dehors, car ma tête est mise à prix.
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Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 7 dimanche 07 septembre 2025, 14:04:12

La veille, Lyadril avait posé les affaires de l’inconnu sur la chaise à côté de lui. Elle s’excuserait plus tard pour l’état du pantalon — le tissu avait été irrémédiablement sacrifié sous sa lame. Pour l’heure, il fallait simplement qu’il vive.

Une couverture douce et chaude vient se poser sur ses épaules malgré la finesse de son corps. Le geste est naturel, presque maternel. Puis, discrète, elle s’éclipse un instant vers son établi : ses mains fines broient quelques feuilles de digitale pourpre, qu’elle réduit en poison de contact, commande spéciale d’un habitué. L’odeur légèrement amère se mêle à celle des baumes, tandis qu’elle jette parfois un coup d’œil à son patient.

Son regard capte son geste maladroit, lorsqu’il cherche son téléphone. Elle s’approche de nouveau, sans un mot.

- Dites-moi, vous semblez travailler seule ici, alors comment avez-vous réussi à me trainer jusqu’ici, pour une elfe avec votre stature, c’est prodigieux.

"Les vents d’Aerindil me sont venus en aide." souffle-t-elle, énigmatique, ses yeux ancrés aux siens. Impossible de dire si c’est une métaphore, une invocation, ou une vérité masquée.

Mais sa voix reprend aussitôt, plus ferme :
"Ce ne sont pas mes affaires… pourtant, j’aimerais comprendre. Pourquoi un scorpion de cette taille rôdait-il ici ? Et surtout, pourquoi vous ?"

Elle se détourne, glisse un bâton d’encens d’ylang-ylang et de myrrhe dans un brûle-parfum. Une fumée claire s’élève, adoucissant l’air saturé de pluie et de fièvre.
"Je pense que vous devriez demander à quelqu’un de vous apporter une tenue propre." ajoute-t-elle en arrangeant son comptoir. Elle ne mentionne pas les armes qu’elle a trouvées près de son corps — nettoyées et rangées sous ses vêtements.

- Oh si j’étais vous, je me mettrais rapidement dehors, car ma tête est mise à prix.

Un rire bref échappe à Lyadril, aussi clair que la pluie contre les vitres.
"Un simple humain qui s’inquiète pour une frêle herboriste ? Et pourquoi donc ferait-on du mal à une femme honorable ? Des maris jaloux ? Ou des femmes peut-être ?" Son ton se fait joueur, mais ses yeux brillent d’un éclat plus sérieux.
"Dans ce cas… je compte sur vous pour me défendre. Car il est hors de question que vous sortiez d’ici tant que vous ne serez pas totalement rétabli. Que ce soit bien clair entre nous."

La clochette de la boutique retentit soudain. La porte claque, laissant entrer un homme massif, les traits fermés, la voix rude.
"T’as préparé ce que j’t’ai demandé, l’herboriste ?! Amène-moi ça rapidement !"

Lyadril se redresse derrière son comptoir, l’élégance retrouvée, son regard froid mais poli.
"Bonjour, monsieur. Votre commande est prête, en effet."

Elle pose la petite fiole sur le bois ciré, sans se presser. Sa voix est douce, mais chaque syllabe claque comme une lame :
"Et je vous prierai de respecter mon travail. Le jour où vous me manquerez de respect une fois de plus, je me réserverai le droit de refuser vos affaires."

Le silence qui suit semble peser lourd dans l’air empli de fumée parfumée.

L’homme plisse les yeux, surpris par la réplique de la jeune femme. Ses doigts massifs s’abattent sur le comptoir, faisant trembler les fioles les plus proches.
"Quoi ?! Tu crois qu’j’vais supporter tes leçons, l’elfe ? Tu devrais apprendre à rester à ta place. Sans mes pièces, ton petit commerce il s’écroulerait vite !"

Lyadril ne cille pas. Elle garde son port altier, ses mains croisées devant elle, les yeux plantés dans les siens comme deux lames glacées. Sa voix tombe, lente et claire, sans jamais se hausser :
"Mes connaissances n’ont pas de prix. Les pièces, monsieur, ne sont qu’un détail."

Un silence s’installe. L’homme grince des dents, pris entre la colère et une gêne nouvelle, comme s’il se rendait compte que son intimidation glisse sur elle comme l’eau sur le verre.

Lyadril incline légèrement la tête, son ton restant courtois :
"Si ma façon de travailler ne vous convient pas, rien ne vous oblige à franchir à nouveau ma porte."

Elle pousse la fiole vers lui du bout des doigts, le geste aussi précis qu’un verdict.
"Mais si vous décidez de continuer à venir jusqu’ici, vous apprendrez que le respect est le seul prix que je ne négocie pas."

Le client la fusille du regard. Ses lèvres s’entrouvrent, mais aucun mot ne sort. Finalement, il attrape la fiole d’un geste brusque, marmonne quelque chose d’inintelligible, et tourne les talons en faisant claquer la porte derrière lui.

Un soupir léger échappe à Lyadril, comme pour chasser la tension qui flotte encore dans l’air. Son regard glisse vers l'étranger, cherchant à s’assurer qu’il n’a pas tenté de se lever malgré sa promesse.

"Voilà un exemple parfait de ce que je supporte le moins dans ce métier."

Son ton reste calme, presque clinique, mais une étincelle ironique danse au fond de ses yeux.
"Les poisons de certaines plantes sont bien plus doux que l’arrogance de certains hommes."

Elle rajuste une fiole sur l’étagère, le geste précis, comme si rien ne s’était passé. Puis, d’une voix plus basse, presque confidentielle :
"Mais il est utile, parfois, de laisser croire aux imbéciles qu’ils ont gagné une bataille. Cela nous laisse plus de liberté pour choisir le moment de la victoire."

Elle se détourne, effleure machinalement le rebord du comptoir comme pour effacer la trace du poing qui y avait frappé, et conclut, posant sur lui un regard qui mêle gravité et amusement :
"J’espère que vous êtes plus agréable patient que client, sans quoi je risque de regretter de vous avoir sauvé."
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 8 dimanche 07 septembre 2025, 16:07:29

Les vens d’Aerindill, tu m’en diras tant, elle dissimule sciemment la vérité, elle doit avoir ses raisons, et mon esprit se rappelle de ces yeux que j’ai vu une fraction de seconde, je me dis qu’elle a un lien d’une manière ou d’une autre avec l’enfer, mais sans preuve ou indice plus concret, je ne dis rien, on se connait à peine et à sa place je sais que je serais méfiant aussi envers un inconnu qui débarque sur le fil de la mort.

"Ce ne sont pas mes affaires… pourtant, j’aimerais comprendre. Pourquoi un scorpion de cette taille rôdait-il ici ? Et surtout, pourquoi vous ?"

- Un scorpion…quand je l’ai connu il ne l’était pas pour dire vrai, ça fait longtemps que je suis parti de chez moi, mais il a dû être mutilé pour améliorer son utilité, ça serait bien le genre de celui qui l’a envoyé à mes trousses. Ce sont de vieilles histoires qui reviennent me hanter quand je ne m’y attendais pas disons…

Je tente de me redresser pour avoir au moins une position assise, que je puisse regarder autre chose que le plafond, je trouve un verre d’eau à coté de moi que j’avale cul-sec, et c’est là que je vois l’état de mes vêtements qui sont justes bons à présent pour passer la poussière.

"Je pense que vous devriez demander à quelqu’un de vous apporter une tenue propre."

-   J’appellerai quelqu’un pour qu’il m’apporte ça dans la journée, quand il aura le temps.

Le pauvre Louis je suis en train de me dire, c’était son jour de repos et je l’envoi au travail, mais en plus il va m’apporter des affaires propres. Heureusement que j’ai quelques tenues au restaurant, il n’aura pas de détour à faire par chez moi…  je la regarde travailler, attentif à chaque détail qui pourrait m’aider à comprendre les mystères qui l’entourent.
Son rire lorsque je la met en garde est encore une fois extrêmement mélodieux, contrebalancer par son phrasé intelligent et réfléchi

"Un simple humain qui s’inquiète pour une frêle herboriste ? Et pourquoi donc ferait-on du mal à une femme honorable ? Des maris jaloux ? Ou des femmes peut-être ? Dans ce cas… je compte sur vous pour me défendre. Car il est hors de question que vous sortiez d’ici tant que vous ne serez pas totalement rétabli. Que ce soit bien clair entre nous. "

-   Oh des maris jaloux j’admets volontiers qu’il y en a sans doute pas mal, mais eux je sais les gérer, mais ceux qui me cherchent ne sont pas du genre à laisser de témoins, mon honneur m’empêche de vouloir faire porter mon passé à celle à qui je dois la vie.

Le son de la cloche nous interrompt soudainement et tu disparais à l’accueil, ayant retrouvé plus de force que je ne le montrais, j’arrive à me tenir à peu près sur mes jambes et me lever pour me rapprocher en me dissimulant pour espionner la conversation. D’aucun dirait qu’avec mon discours sur l’honneur trente secondes avant, je serais hypocrite, mais force est de constaté que cette elfe est mystérieuse et cache quelque chose.

De l’angle où je me trouve je vois une armoire à glace qui fait tache dans le décor empreint de sérénité, et de ce que j’entends de ma cachette, la politesse fait aussi tâche que tout le reste. Il semble être un de ses fournisseurs si je comprends bien, mais encore une fois je ressens combien elle danse sur un fil avec son caractère, capable d’une politesse à toute épreuve, et paradoxalement je sens qu’elle pourrait exploser si ça va trop loin. J’hésites à venir l’aider pour le sortir, mais une faiblesse dans ma jambe alors que je voulais faire un pas de plus me rappelle que je ne suis pas en état pour le moment.

Elle réussit malgré tout à le faire partir sans plus d’esclandre, tandis que je retourne clopin-clopant vers mon lit pour reprendre ma position avant qu’elle n’ait le temps de se retourner.

"J’espère que vous êtes plus agréable patient que client, sans quoi je risque de regretter de vous avoir sauvé."

-   Oh vous savez, je tâche toujours de rendre le même respect que les autres me renvoi, alors je ne vous cacherais pas qu’être alité est une première pour moi depuis…on va dire très longtemps.

Lui offrant un sourire, je retente une nouvelle fois de propager mes effluves, pas avec but de la séduire, juste qu’elle soit assez ouverte pour être honnête.

-   Et je me demandais, quel était le poison qui m’a conduit ici ? Sa provenance, vous avez l’air de vous y connaître en poison, mais j’ai une certaine expérience également, et je n’ai jamais vu quelque chose comme ça, je pensais que c’était nouveau.

Je tentais de me redresser un peu plus, mais je sentis une pointe de douleur me prendre dans la hanche me coupant le souffle pendant un instant.
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Lyadril Ilfirin

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 9 dimanche 07 septembre 2025, 22:26:35

Ses paroles résonnent en elle comme un écho qu’elle aurait préféré ne jamais entendre. Melkior. Son ancien gardien. Le Bras Droit d’Az’Kharel. Ainsi donc… lui aussi a croisé sa route. Mais depuis quand était-il devenu ce scorpion monstrueux ? Elle qui l'avait toujours connu ainsi. Le seul à pouvoir manipuler ce chien fidèle n’est autre que son père. Alors pourquoi envoyer pareille créature sur son patient ? Qu’avait-il donc fait pour attirer l’attention du seigneur des Enfers ?

Lyadril se crispe, la tentation d’aller le soutenir dans son effort pour se redresser se heurte à cette petite voix familière, sombre, qui lui souffle de se retenir, d’observer. De recueillir chaque indice.

Quand il parle de maris jaloux, elle détourne un instant le regard. C’est le genre de détail qu’elle préfère ne pas examiner trop vite. Il est vrai pourtant qu’il n’est pas désagréable à contempler… "Karash’tar Neh’zar !" (Par les flammes du Neh’zar !) jure-t-elle intérieurement, irritée contre elle-même. Oui, ça aussi, ça ressemble bien aux manigances de son père.

Elle garde néanmoins un masque de calme, l’écoutant jusqu’à ce qu’il avoue n’avoir pas été alité depuis très longtemps.
Très longtemps, dites-vous ? Pour un humain, peut-être. Mais pour nous autres hauts-elfes, c’est bien peu de choses.
Le ton est doux, mais volontairement teinté d’un doute qui laisse deviner qu’elle n’est pas dupe de son apparence.

Et soudain… l’effluve. Une de celles qu’il diffuse pour séduire les mortels. Non. Sa part démoniaque s’agite et reconnaît sans l’ombre d’un doute cette aura enivrante. Un incube. Sous ce masque humain, voilà sa vraie nature. Son sang brûle de répondre à ce défi, de l’affronter comme le voudrait l’Enfer. Mais ses racines elfiques la rappellent à l’ordre : soigner, quoi qu’il en coûte. Alors elle reste.

Vous dites que votre honneur vous empêche de me faire porter votre passé… Pourtant, n’est-ce pas ce que vous faites déjà, en omettant de vous présenter après avoir entendu le mien ?” souffle-t-elle d’une voix polie, mais glaciale, qui tranche subtilement avec la douceur affichée jusque-là.

À sa question, elle reprend aussitôt son rôle de soigneuse.
Le venin, oui. Celui d’un scorpion trafiqué, si l’on peut dire. Une créature hybride, imprégnée des toxines les plus rares que l’on trouve aux confins des mondes. Le scorpion reste dominant, mais… ce mélange n’a rien de naturel. Et à forte dose, il aurait dû vous tuer sans retour.

Alors qu’il essaie une fois encore de se redresser, elle soupire, presque lasse. Elle vient poser une main ferme sur son dos, l’empêchant de forcer davantage.
Restez tranquille. Vos muscles n’en peuvent plus.

Elle l’aide à se rallonger et sort d’un tiroir un petit pot de terre cuite. Elle en prélève un onguent aux senteurs mentholées, puis entreprend de masser doucement la hanche et la jambe meurtries. Le froid s’installe aussitôt dans ses tissus, apaisant la douleur.
Ce baume vous soulagera. Mais vous aurez froid, je préfère vous prévenir. Profitez de ce répit pour vous reposer. Je vais préparer de quoi vous sustenter.

Elle s’écarte alors, rassemblant ses fioles, et ajoute en se retournant, presque comme une mise en garde :
Ah… et sachez-le. Ici, vous êtes en sécurité. Mais si vous tentiez de sortir en mon absence, vous ne pourriez aller bien loin.

Elle quitte la salle des soins et traverse vers sa maison attenante. Ses gestes se veulent mesurés, précis, mais son esprit bouillonne. Ses doigts s’attardent un instant sur la cafetière, trop crispés, et le métal grince sous la pression.

"Melkior… Mon père. Az’Kharel." Les noms résonnent comme un glas. Chaque certitude s’effrite. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Ses yeux se ferment brièvement, et elle sent la brûlure familière de sa part démoniaque qui réclame des comptes, qui hurle de courir jusqu’aux Enfers pour arracher la vérité à son géniteur.

Mais sa main reprend son geste, verse le café chaud, dispose les viennoiseries avec la grâce méthodique qui la caractérise. Sa part elfique reprend le dessus, impose le calme et la discipline. Soigner. Accueillir. Ne rien laisser paraître.

Quand le plateau est prêt, il est aussi ordonné et apaisant qu’un autel. Pas une miette de ses tourments intérieurs n’y transparaît. Dix minutes plus tard, elle revient dans la boutique, son masque de sérénité parfaitement restauré.
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 10 lundi 08 septembre 2025, 00:00:57

“Très longtemps, dites-vous ? Pour un humain, peut-être. Mais pour nous autres hauts-elfes, c’est bien peu de choses.”

D’accord, elle n’est pas dupe sur mon apparence,  et pas très subtil pour le faire comprendre d’ailleurs. C’est perturbant d’avoir l’impression de jouer une partie d’échec avec celle qui m’a sauvée, pour découvrir le secret de l’autre. Je suis venu ici juste par hasard, parce qu’on me l’a vendu comme la meilleure soigneuse de tous les mondes…Mais j’ai au fond cette certitude insensée que nous sommes liés autrement que par une simple relation médecin – patient…

-   La subtilité ne semble pas votre fort si je puis me permettre, nous savons tous deux que je ne suis pas un véritable humain, ma survie seule en est la preuve…

Sans dire pour autant ma véritable nature, je ne vais pas me rendre plus vulnérable que je le suis déjà en dépendant d’elle en l’état, d’autant que depuis que j’ai relaché mes effluves, l’atmosphère est plus pesante et ne donne pas l’effet escompté…Ce qui ne manque pas de me surprendre, sans que je ne montre quoi que ce soit, je rebondis sur cette information pour en apprendre plus sur elle.

Il n’y a que peu de personne capable de me résister, les démons suffisamment puissant en font partie, ce qui vient confirmer les soupçons que j’avais plus tôt. Je recouper cette hypothèse avec les informations que j’ai déjà et l’observe plus en détail…
Elle est magnifique, la définition même de la beauté, alors certes les elfes sont réputés pour le cadeau que la nature leur a confié, mais elle est au-delà de ces considérations…Il n’y a qu’une race en enfer qui pourrait donner une hybridation aussi réussie, et qui est également capable de résister à mes effluves…L’enfant d’un incube ou d’une succube…

C’est au moment où l’illumination me frappe que son phrasé m’attaque et touche avec une élégance notable

« Vous dites que votre honneur vous empêche de me faire porter votre passé… Pourtant, n’est-ce pas ce que vous faites déjà, en omettant de vous présenter après avoir entendu le mien ? »

-   Vous parlez vrai, il est impoli que je connaisse votre nom et que je ne vous rende pas la pareille. Seulement voyez-vous, je suis recherché, et je ne peux vous imposer de mentir pour me couvrir si mes agresseurs venaient vous interroger. J’accepte cependant d’admettre que je suis un incube, ayant déserté les armées de l’enfer il y a très longtemps. Et ce départ n’a pas été bien accueilli dirons-nous. J’imagine que vous savez où je veux en venir…les elfes ne vous en ont pas voulu de quitter votre clan ?

Elle et moi nous ressemblons dans notre capacité à tourner les phrases et les mots pour obtenir ou donner une information en la donnant au compte-goutte, et cet aspect je l’admet bien volontiers à quelque chose de séduisant que je n’ai encore jamais rencontré, mais elle serait trop heureuse de m’entendre admettre une telle chose…

Mais lorsque la douleur me reprit, la partie d’échec verbale est mise en pause pour reprendre le rôle de soigneuse et blessé, et le baume qu’elle dépose sur moi me donne des frissons de fraicheur qui me fit serrer les dents pour ne pas admettre que c’était au-delà du froid ce qu’elle m’appliquait…mais admettre que je suis douillet sur ce point, je préfère encore retourner me faire tuer.

M’aidant à m’allonger, elle repart quelques instant après avec une menace digne d’un médecin intransigeant qui laisse fuiter que je vais avoir le temps d’explorer les lieux sans être surveiller pendant un moment.

Jouant les bons patients, je ferme les yeux et ne bouge pas, attendant d’entendre une porte claquée, signe qu’elle s’en est allé. Plus une minute à perdre, déjà j’analyse chaque position de chaque objet autant que possible pour que tout soit exactement à la même place et qu’elle ne soupçonne pas que j’ai bouger. Me levant, je commence à ouvrir les tiroirs et les placards, ne sachant pas précisément ce que je cherchais, mais mon instinct me disant que je le reconnaitrais le moment venu.

Le tour de la salle de soin où je me trouve depuis mon arrivé est rapidement bouclé sans rien trouvé, je passe à la pièce suivante, le plus discrètement possible. Sortant de la pièce j’ai deux options, la première donne sur une passerelle avec au bout une porte qui semble être celle par laquelle elle est sortie…l’autre chemin semble être l’accès à sa boutique par élimination…Mais d’un coté comme de l’autre il n’y a rien de prometteur, il n’y a qu’un meuble sur la passerelle, et ça m’étonnerai que tu ais rangé quelque chose d’important sur ton identité en libre accès pour les clients…Devant faire vite, je me dirige aussi rapidement que mon état le permet vers ce fameux meuble qui est le plus risqué.

Force est de constaté qu’il est bien ouvragé, en bois massif, me demandant même si le bois viens de le terre. Ca n’est pas forcément le moment de s’extasier sur du mobilier mais chaque information est importante. Veillant quand même sur la porte au fond, j’ouvre les placards, tiroir, mais toujours rien. Pourtant quelque chose me perturbe, pourquoi mettre ce meuble ici particulièrement ? Il est seul dans ce couloir, c’est curieux.

Me mettant à chercher sur le coté pour le déplacer, je ressentis un frisson familier, à peine perceptible mais bien présent. Cette essence ne peut pas me tromper, c’est l’enfer, littéralement. Bordel, elle a un accès direct vers l’enfer ? ici ? Si Az’Kharel apprend que je suis là, il a un accès direct à moi ?

Je sens la panique monté à cet instant, et ça me blesse de l’admettre mais dans mon état je finirai juste comme dans mon cauchemar avant d’avoir pu me défendre. Je commence à entendre des bruits de pas, et je me précipite vers mon lit juste à temps. Me disant seulement qu’elle n’est pas de basse naissance si on lui a donné un accès direct dans sa boutique…je suis venu ici pour me soigner, je commence à me demander si je ne suis pas tombé dans un piège.

Je la vois alors revenir avec un plateau rempli et ranger de façon impeccable, et en l’observant, je n’arrive pas à me dire qu’elle cherche à me piéger, si c’était le cas je serai déjà dans les geôles à l’heure qui l’est. Prenant le risque de faire tapis, je prends la parole, et qu’on ne dise pas que je ne suis pas audacieux.

-   Vous vouliez connaître mon nom plus tôt si je ne me trompe, c’est Réo…commandant sous les ordres du général Az’Kharel, et je veux savoir si je suis en sécurité près d’une porte donnant sur l’enfer.
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Lyadril Ilfirin

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 11 lundi 08 septembre 2025, 03:34:22

Lyadril sirote lentement sa tasse de café, le regard fixé sur Réo, silencieuse, impassible… mais chaque muscle de son corps est tendu, attentif. Lorsqu’il se présente enfin et révèle son identité — Réo, commandant sous les ordres du général Az’Kharel — un frisson parcourt ses veines. Sa main tremble, la tasse glisse et tombe sur le sol. Elle recule d’un geste vif, contrôlant à peine sa réaction.

Un grondement silencieux parcourt son sang démoniaque. Son père. L’incube. Le nom seul fait vibrer son héritage infernal, éveillant instincts et défi. Ses yeux s’assombrissent, lumineux de danger et de défi, évaluant le visiteur avec une acuité terrifiante.

Elle inspire, lentement, presque cérémonialement, reprenant contenance.
"Oui… j’ai une porte donnant directement sur l’Enfer." Sa voix reste calme, glaciale, mais chaque mot pèse comme une lame invisible.
"Ici, dans mon herboristerie, vous êtes en sécurité. Aucun des leurs ne peut vous atteindre tant que vous restez sous mon toit."

Le silence s’installe, lourd, presque palpable. Puis un souffle, à peine audible, s’échappe de ses lèvres :
"Et… merci. Merci d’avoir tué Melkior."
La dette, la rancune de son père, tout pèse sur elle, mais rien ne transparaît. Elle avale sa salive, et la neutralité revient sur son visage.

Avec un calme presque théâtral, l'elfe ramasse la tasse tombée et nettoie le café au sol. Puis, tranquillement, croque dans un croissant aux amandes, son pêché mignon. Chaque geste est une mesure, un contrepoint au chaos latent. Ses yeux scrutent Réo, captant le moindre frisson, la moindre inflexion.

Par la suite, d’un mouvement précis, elle frappe le sol du pied gauche. Une hallebarde surgit, noire comme la nuit, striée de veinules rouges, symbole de son héritage et de sa puissance. Elle la laisse suspendue quelques secondes, défiant l’air, avant de la reposer avec la même exactitude clinique.

Elle se redresse, immobile, et sa voix tombe, basse et mesurée, mais pesante :
"Je suis Lyadril Ilfirin, unique enfant d'Elarinya, haute-elfe des forêts blanches, et de l’incube Az’Kharel Ilfirin, Général des Légions Infernales."

Le silence s’épaissit. Ici, c’est elle qui décide. Chaque geste, chaque souffle de l'empoisonné sera jugé à l’aune de son autorité et de son sang.

Le temps semble ralentir. Lyadril ferme les yeux. Sa pâleur elfique s’assombrit subtilement, ses yeux s’enflamment d’un rouge incandescent, ses cornes se font plus visibles. Un halo d’ombre et de flammes danse autour d’elle. Sa forme démoniaque émerge : brutale, sublime, terrifiante.

Dans cette incarnation, elle ne masque rien. Peur, colère, désir de justice contre son père et Melkior, fascination pour l’incube… tout éclate dans son regard incandescent. Plus de calculs, plus de retenue : l’incube contemple la Lyadril que seul l’Enfer connaît.

"Alors c’est toi… le fameux et regretté déserteur d’Az’Kharel."
Sa voix se fait rauque, vibrante, chaque mot chargé de menace et de curiosité.

"Tu as tué Melkior… je devrais te haïr… mais je…" Son aura emplit la pièce, ardente, pesante. Les souvenirs de son père et de son passé affluent, colère et haine se mêlant à une fascination interdite.

Quelques secondes suffisent. Lyadril ferme les yeux, respire, la hallebarde disparaît et la lumière elfique reprend ses droits. Ses yeux s’éclaircissent, ses traits se font plus doux, sa peau retrouve sa pâleur naturelle habituelle. La discipline reprend, le feu et la menace s’éteignent. L’air redevient chaud et rassurant, l’herboristerie reprend son calme presque surnaturel.

La propriétaire des lieux attend patiemment que son blessé réagisse. S'il veut partir, elle ne le retiendra pas et son bâtiment non plus. S'il décide de rester, elle promet de continuer à le soigner comme il se doit.
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 12 lundi 08 septembre 2025, 21:18:14

L'ambiance dans l'herboristerie entre Lyadril et moi est devenue extrêmement tendue. À la simple mention de mon nom, son visage se ferme comme un coffre-fort, bien qu'elle tente visiblement de garder le contrôle. Et merde, j'ai peut-être commis une erreur en étant aussi direct alors que je peux à peine me lever. Je me prépare malgré tout à me défendre lorsqu'elle reprend la parole.

"Oui... j'ai une porte donnant directement sur l'Enfer. Ici, dans mon herboristerie, vous êtes en sécurité. Aucun des leurs ne peut vous atteindre tant que vous restez sous mon toit."

Bon, voyons le bon côté des choses, elle ne semble pas être d'humeur à m'ôter la vie. Mieux encore, son phrasé en parlant des "leurs" et non des "nôtres" me laisse penser qu'elle ne leur porte pas vraiment d'affection, tout comme moi. Comme elle semble danser en permanence sur un fil entre deux états, j'ai la sensation de danser sur celui de la vie et de la mort. Drôle d'impression, je le reconnais, mais tant de questions se bousculent.

"Et... merci. Merci d'avoir tué Melkior."

En revanche, recevoir des remerciements me laisse impassible, mais au fond, elle me surprend et me fascine de plus en plus. J'essaie de rassembler mes idées alors qu'elle ramasse la tasse brisée avant de... manger un croissant ? D'accord... La douleur me reprend, mais je reste droit, serrant les dents aussi discrètement que possible. Je choisis de ne rien laisser paraître tant que la situation n'est pas calmée.

Elle fait apparaître une hallebarde, mais ses mouvements, que j'observe avec la plus grande attention, ne révèlent aucune intention belliqueuse. C'est plutôt une démonstration de force et de maîtrise.

"Je suis Lyadril Ilfirin, unique enfant d'Elarinya, haute-elfe des forêts blanches, et de l'incube Az'Kharel Ilfirin, Général des Légions Infernales."

- C'est impossible... murmuré-je sans pouvoir cacher ma stupéfaction.

Quelles étaient les chances ? Est-ce un coup monté ? Ça ne peut être que ça, comment expliquer autrement... Mon visage impassible devient livide, et mes pensées se multiplient. L'une d'elles me souffle que la tuer serait la parfaite occasion de blesser sérieusement ce connard sadique... Mais cette pensée est rapidement remplacée par une autre, plus insidieuse, plus tentante : quelle meilleure vengeance que de s'allier avec sa propre fille pour le détruire...

Et puis, la douceur et la retenue face à moi se transforment en pure haine. Des cornes apparaissent sur son visage, ses yeux scintillants deviennent l'incarnation même du feu de l'enfer, et son regard pourrait tuer de terreur un être faible sur place. Une véritable métamorphose qui me laisse sans voix... Étonnamment, je la trouve à cet instant encore plus envoûtante qu'avant. Et je me donnerais des claques pour avoir des pensées pareilles en un instant si critique.

"Alors c'est toi... le fameux et regretté déserteur d'Az'Kharel. Tu as tué Melkior... je devrais te haïr... mais je..."

Me haïr ? Même pas dix minutes plus tôt, elle me remerciait de l'en avoir débarrassé. Je ne suis même pas sûr qu'elle sache elle-même ce qu'elle veut. Et son aura si puissante, je le sens bien, pourrait balayer cette ville si elle la laissait sortir, mais ce n'est visiblement pas au programme. Je la vois faire tous les efforts du monde pour se calmer et reprendre peu à peu l'apparence de la soigneuse que je côtoie depuis mon réveil.

"Êtes-vous une alliée ou une ennemie d'Az'Kharel ? J'ai supporté votre fureur directement, mais si elle était dirigée contre moi, nous savons que je serais déjà mort. Donc, puisque nous faisons preuve d'honnêteté, autant baser notre hypothétique lien sur la confiance."

Refusant de paraître faible face à sa fille, je me relève pour lui faire face. Elle peut bien tenter de me forcer à me rallonger sous prétexte médical, je n'en ferai rien tant que les choses n'auront pas été éclaircies.

- Je vais vous raconter mon passif avec votre père, et les raisons de ma désertion. Que vous ayez ma version du passé, et pas celle de ce sadique sans honneur.

Je lui explique mon arrivée dans son armée, ma réflexion sur cette guerre continuelle avec les anges que je ne comprenais ni ne cautionnais, et la façon dont son père m'a lourdement fait payer les multiples défiances contre lui dont j'étais particulièrement fier. Comment il m'a torturé dans les moindres détails, espérant me briser pour faire de moi son soldat parfait, mais qu'il n'avait réussi qu'à attiser ma haine envers lui. Si bien que lors d'une bataille particulièrement sanglante, en voyant ce qui se rapprochait le plus d'un ami se faire tuer sous mes yeux une fois de trop, je suis parti en plein milieu du champ de bataille pour ne jamais revenir.

- Votre père, pendant des siècles, a envoyé des mercenaires à ses bottes pour me ramener et me faire subir mille tourments, et bien au-delà. Il n'a jamais réussi, et je pensais qu'il avait lâché l'affaire... jusqu'à hier soir, où il a envoyé ce cafard qui le suivait comme un chien de prairie depuis qu'on a fait nos classes, et il a vraiment failli m'avoir... alors que ce soit à sa fille, la chair de sa chair, qui m'a sauvé la vie...

Je suis pris d'un fou rire à la fois nerveux et sincère. Le sort peut être tellement blagueur quand il s'y met.

- Alors, quelle est votre position avec ou contre lui ?
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Lyadril Ilfirin

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 13 lundi 08 septembre 2025, 22:40:57

Lyadril l’observe longuement, ses yeux clairs redevenus perçants malgré le feu qui les a embrasés l’instant d’avant. Quand il murmure son incrédulité, elle incline la tête, un sourire fin et énigmatique étirant ses lèvres.

"Besoin d’une preuve supplémentaire ?" *souffle-t-elle avec un calme glacial*, comme si la simple idée qu’on doute d’elle pouvait l’amuser.

Lorsqu’il l’interroge, sur le fil entre ennemi ou allié, elle ne répond pas immédiatement. Elle laisse le silence s’épaissir, assez pour qu’il sente le poids de sa réflexion, puis reprend, plus bas :

"Je suis sa fille. Et toi, tu étais son commandant. Voilà la vérité nue, et c’est sur ce paradoxe que repose tout ce que nous sommes l’un pour l’autre."

Quand il affirme que, si sa fureur s’était tournée contre lui, il serait déjà mort, Lyadril détourne légèrement le regard. Ses joues s’empourprent malgré elle, la fissure d’un instant dans son masque glacé.

"Tu te trompes… je ne suis pas aussi forte que toi, Réo."

Un aveu qui lui arrache presque un sourire timide, maladroit, mais sincère. Ce n’est pas une soumission : c’est une reconnaissance. Et son sang démoniaque frémit — elle aime qu’on lui oppose une résistance, qu’on ne ploie pas immédiatement.

Puis, à mesure qu’il raconte son passé, les tortures, les humiliations, les chaînes invisibles, Lyadril serre les poings. Cette fois, elle ne cherche même pas à dissimuler sa colère. Sa mâchoire se crispe, ses doigts blanchissent. Elle encaisse chaque mot comme une lame dirigée vers elle-même.

"Ton nom, je l’ai entendu bien avant de te connaître", dit-elle enfin d’une voix plus grave. "Un soir, il a parlé de toi à ma mère. Ton courage, ton insolence, ton refus de plier. Il a même dit… qu’il aurait aimé avoir un fils tel que toi, et tu avais déjà déserté alors que je n'étais même pas née. Toi, Réo, tu étais digne de succéder au général des Légions Infernales. Pas moi. Jamais moi."

Ses yeux brillent d’une lueur trouble, oscillant entre honte et révolte.

"Alors j’ai grandi avec ton ombre sur mes épaules. À t’aimer sans t’avoir jamais vu… et à te haïr, pour ce rôle qu’il t’avait donné et qu’il me refusait."

Elle inspire profondément, et son regard s’embrase à nouveau, plus intense.

"Et aujourd’hui, il cherche à te reprendre. Non pas pour t’élever, mais pour t’opposer à moi. Pour que nous nous détruisions. Voilà son dessein."

Un instant, le masque se fissure. Lyadril avance d’un pas vif et, sans prévenir, frappe Réo du plat de la main contre le torse. Le geste est sec mais sans réelle violence — plus une décharge d’émotion qu’une agression.

Une larme échappe à ses yeux, unique, brillante.

"Tu comprends ?" grogne-t-elle d’une voix éraillée. "Depuis toujours, je vis dans son ombre. Et toi… toi, tu étais à la fois mon rêve et mon bourreau, sans même le savoir."

Ses doigts se crispent encore sur le tissu, puis elle rit. Un rire bref, bas, presque moqueur, mais teinté d’une tristesse qu’elle ne cherche pas à masquer.

"Et tu sais quoi ?" souffle-t-elle, les yeux luisant d’un éclat dur. "Le plus drôle… c’est que je n’en veux pas, de son héritage. Pas de ses chaînes, pas de sa couronne, pas de sa guerre. Je suis sa fille, oui. Uniquement ça. Rien de plus.

Le silence qui suit est dense, presque tangible. Elle se redresse légèrement, son poing retombant le long de sa cuisse, mais son regard ne lâche pas celui de Réo.

"Mais lui," poursuit-elle plus bas, "lui ne le voit pas ainsi. Pour lui, tu es l’arme qu’il a perdue… et moi, la pièce qu’il veut sacrifier. Il veut nous opposer, faire de nous les pions d’une haine qui n’est pas la nôtre."

Elle marque une pause, comme si elle goûtait le poids de ses propres mots. Puis, plus dure, plus tranchante :

"Alors autant choisir nous-mêmes, non ?"

Elle incline la tête, ses lèvres esquissant un sourire trop froid pour être apaisant, mais trop sincère pour n’être qu’une provocation.

"Si je ne veux pas de son héritage, et si toi tu refuses ses chaînes… alors il n’aura ni l’un, ni l’autre. Il ne nous aura pas."

Un battement de silence. Puis, plus bas, presque rauque :

"Qu’on le veuille ou non, Réo, il a fait de nous des ennemis. Alors autant devenir alliés."
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 14 lundi 08 septembre 2025, 23:33:15

"Besoin d’une preuve supplémentaire ?"

Elle semble calme, presque apaisé si je compare à la fureur implacable de tout à l’heure, mon regard reste impassible, à l’affut de chaque micro détail qu’elle laisserait paraitre, et je pressent une faiblesse, comme si la carapace était capable de se fêler…et puis posant l’état actuelle des choses entre nous et son père, elle n’a pas tort, nous valons mieux que ces étiquettes qui nous lient à lui…

Mais serait-ce de l’embarras qui transparait sur son visage, alors qu’elle affirme être plus faible que je ne le pense ? Une pensée incontrôlable me disant que si elle croit vraiment être en faible en ayant survécu à son éducation, soit tu es idiote ce qui est loin d’être le cas, soit tu n’y crois vraiment pas. Et je finis par comprendre, alors que tu me dévoile une trame de l’histoire dont je n’avais pas la moindre idée…me faisant ressentir le besoin de me rassoir pour ne pas m’évanouir…

Me voir comme son fils ? il me considère vraiment comme son élément le plus prometteur encore aujourd’hui au point que j’ai été une ombre, pour ne pas dire un poids pour une personne dont j’ignorais l’existence jusqu’à hier soir ? Bordel et une part de moi, une infime ressent une certaine fierté à entendre ça, me donnant envie de vomir que d’accepter cette idée absurde.
Je commence à mieux la cerner, et réalise que je suis en partie responsable de ses tourments de façon indirect et involontaire, faisant naître une sorte de culpabilité en moi, je ressens comme une responsabilité que j’ai envers elle.

"Et aujourd’hui, il cherche à te reprendre. Non pas pour t’élever, mais pour t’opposer à moi. Pour que nous nous détruisions. Voilà son dessein."

-   Me reprendre ? tu en es sûre de ça ? sans toi, je serais mort à cette heure. A moins que…

Une idée me traverse l’esprit, qu’elle se soit installée exactement dans cette ville, pas si loin que ça de l’Eden, j’ai entendu parler d’elle, mais je ne me rappelle plus par qui…et cette attaque peu de temps après l’ouverture de sa boutique…je ne l’avais pas envisagé dans ce sens là, en même temps c’est tellement tordu comme plan, mais au fond ça collerait avec sa façon de faire, à manipuler sans même que ses pièces ne le sache.

« Il a organisé tout ceci ? Il voulait que l’on se rencontre ? » pensais-je dans mon esprit, mais ta main tapant finalement encore une fois avec douceur et colère qui te correspondent si bien me fait rater un battement.

"Tu comprends ? Depuis toujours, je vis dans son ombre. Et toi… toi, tu étais à la fois mon rêve et mon bourreau, sans même le savoir."

J’acquiesce à ses mots…

-   Je comprends tout à fait, à sa manière nous avons vécu pire que l’enfer à ses côtés pour combler ses ambitions et son orgueil…

Quel gâchis, tant de souffrances qui auraient pu être évité s’il n’avait pas existé. D’un autre côté, elle ne serait pas là et une opportunité comme celle qui se dessine ne se présenterait pas…

"Mais lui, lui ne le voit pas ainsi. Pour lui, tu es l’arme qu’il a perdue… et moi, la pièce qu’il veut sacrifier. Il veut nous opposer, faire de nous les pions d’une haine qui n’est pas la nôtre."

"Si je ne veux pas de son héritage, et si toi tu refuses ses chaînes… alors il n’aura ni l’un, ni l’autre. Il ne nous aura pas."

Ses mots sont comme des lames, précises, sincères, et pleines d’émotions qui fait fondre la méfiance que je ressentais quelques instants plus tôt. Elle est comme moi, brisé par le même homme, c’est même pire… je remonte les yeux vers elle quand elle reprend la parole

"Qu’on le veuille ou non, Réo, il a fait de nous des ennemis. Alors autant devenir alliés."

Elle a raison, il nous a déplacer sur son échiquier pervers, espérant que la haine qu’on ressente envers lui nous pousse à nous entretuer, parce que c’est comme ça qu’il réfléchit, et ne peut appréhender que cela se passe autrement que par la violence, l’orgueil et l’égoïsme. Mais c’est l’absence de ses traits de caractère en nous lorsqu’il est dans la partie qui nous conduit dans un cas de figure inattendu, presque irréel…

-   Il a voulu notre perte, il nous donne les clés de la sienne.

Posant pour la première fois ma main sur la tienne, sans un mot, juste un regard et ce contact lourd de sens, nous comprenons que nous sommes sur la même longueur d’onde. Il veut notre fureur, il l’aura, et il ne s’en relèvera pas.

-   Déjouons ses attentes, formons le duo qui fera exploser ses ambitions et le faire chuter.

Ramassant l’un de mes Karambits, je m’entaille la main, prenant la tienne ensuite l’entaillant également avant de mêler nos sangs pour sceller notre alliance. Ce que je ne suis pas prêt à accepter, ni à assumer, c’est que ce contact éveille au plus profond de moi, quand nos regards se croisent. Comme si deux face d’une même pièce ayant été séparé s’était réuni par un destin qui les avait conduit à cet instant précis.
« Modifié: mardi 09 septembre 2025, 21:01:34 par Réo »
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