Après un échange, quelques pressions douces et un baiser, Rubis l’avait accepté en elle à nouveau, de ce côté auquel elle semblait peu habituée, dans lequel on pouvait douter de pouvoir recevoir un corps aussi généreux que le sien. Elle glapit, souffla, gémit, se tortilla tandis que lui l’accompagnait en toute douceur. Il ne se passa rien pendant un petit moment, jusqu’à ce que son premier anneau se détende, se relâche et le laisse passer. Le suivant fut bien plus tendre avec lui et il entra doucement en elle, leurs soupirs se synchronisant, leur accouplement se relaxant alors qu’ils épousaient les sensations nouvelles, et la jolie Terrienne en particulier.
Il vint en elle tout entier, son aine pressée contre ses fesses grandes ouvertes, et leurs baisers redevinrent fougueux comme la crainte se dissipait totalement. Jack coulissait lentement, intentionnellement, revenant calmement à sa juste place après chaque retraite, la reconquérant à chaque fois plus facilement, elle qui l’accueillait avec toujours plus d’enthousiasme. Lorsque les idées de la douleur et de la blessure avaient été entièrement passées, elle avait appris à désirer ce qu’elle ressentait à ses passages, à aimer sa présence qui l’emplissait à cet endroit si intime, souvent vu comme si sale et sublimé par l’acte auquel ils s’adonnaient maintenant.
Les passages se firent progressivement plus rapides, plus francs, plus fermes, plus rudes à mesure que Rubis témoignait son envie par ses glapissements et ses cris. Jack laissa peu à peu la douceur pour obéir à leur désir commun de fureur. Bientôt, il claquait à nouveau contre elle et si son matelas avait pu l’avaler, il l’aurait plongée dedans à force de la culbuter contre lui, de l’y écraser dans ses élans de plus en plus sauvages. Noyée dans les drapés anarchiques d’un lit en débandade, elle poussait sa croupe à lui avec la résolution de celle qui exigeait de ne pas laisser la difficulté se mettre en travers de son plaisir, et son invité d’un soir ne lui fit pas de quartiers, tout tourné qu’il s’était vers son propre plaisir, dans la consommation de cette jouissance commune qui les conduisait une fois encore au plaisir absolu.
Ils grognaient, gémissaient, criaient fort, viscéralement, se fichant du voisinage, des convenances ou des apparences. Ils dégustaient le cocktail de leurs sens éclatés au fond de la coupe de leurs vices jusqu’à la lie, lie à laquelle ils parvinrent dans une conclusion presque soudaine, mais très attendue, dont on savait l’imminence. Les coulissements de Jack se firent parfaitement fluides et s’accompagnèrent peu à peu de bruits humides tandis qu’il se libérait en elle, l’emplissait, la débordait de sa semence, et il ralentit progressivement, savourant son plaisir ultime sans gêne, les yeux fermés, sans égards pour sa partenaire, avant qu’il se détende et se retire doucement d’elle, laissant une traînée de fluide blanc accompagner son retrait jusqu’à ce qu’il quitte son orifice détendu et perlé de blanc laiteux dans un soupir.
Il se baissa dans son dos, se colla à elle et, dans un gloussement, toucha son nez du sien avant de l’embrasser, de croiser son regard et de basculer à son côté dans un souffle profond et rauque. Il se sentait bien : heureux, léger, vide, chaud, libre, optimiste… Une foule de sensations positives et réconfortantes venaient prolonger son état de grâce et il laissa un léger vertige passer en tournant son visage vers l’albinos qui le regardait, elle aussi. Il lui sourit et, sans un mot, il tendit son bras vers elle, le passa sous elle et derrière ses épaules en l’attirant à lui, la pressant contre son torse et la caressant tendrement tout en fixant le plafond.
Il lui fallut un petit moment pour retrouver l’usage de la parole.
« J’ai rarement goûté dessert aussi bon. »
Et il pouffa bêtement.