Valise sous le bras, je descends dans l'entrée, je prends les clés de la voiture pour aller à l'héliport. Je ne sais absolument pas quoi penser de ce week-end entre nous, dans ma tête je sais que c'est pour me faire pardonner, mais mon instinct me dit que les choses ne vont pas être aussi simple, après tout elle a toute les raisons de se méfier de moi, et je ne sais même plus si les images que j'ai eu sous la douche sont juste un pur désir physique ou autre chose...de plus sérieux.
Je dois peut être annulé, qu'elle y aille avec quelqu'un d'autre...sans m'en rendre compte je fais les 100 pas devant la sortie de mon appartement, mon cœur bat vite, ça me fait penser à hier soir en moins intense. Putain et si j'avais perdu mon mojo, et si en une nuit j'avais perdu cette carapace, le charme et l'assurance que je dégage habituellement.
En attendant l'heure tourne, je me fais violence et ouvre enfin cette porte, avance dans le couloir *et si elle ne venait pas* j'appelle l'ascenseur qui est au rez-de-chaussée, le temps semble interminable et les pensées intrusives reviennent *j'aimerai la connaître plus, elle est plutôt douce* le tic de l'ascenseur me ramène sur terre, je monte dedans et descend vers le hall, je réalise alors qu'on ne s'était pas dit où on se retrouvais, devant son appartement ? Je suis déjà descendu, j'aurai l'air fin à remonter, je me décide à t'envoyer un message quand je serai dehors pour te dire où je me trouve et si tu veux venir.
Mais en passant la porte, ces questions s'envolent car je te vois, toute jolie dans une robe simple mais élégante qui te correspond bien, le rouge me monte alors au joues, j'espère que ce n'est pas trop visible.
- C'est bien que tu ai decidée de venir. Ma voiture est par là, on va chercher l'hélicoptère.
Te guidant dans le parking ouvert, je nous conduit à ma voiture, une magnifique Impala de 67, vraie voiture de collection que je chérie particulièrement. Prenant ta valise, je t'ouvre la portiere en m'inclinant tel un gentleman, puis referme derrière toi, ouvre le coffre pour poser nos affaires et prends le volant.
La journée est magnifique aujourd'hui, la météo n'annonce pas de perturbations, et aucun nuage n'est visible. La circulation est calme à cette heure et en quinze minutes, nous arrivons sur le parking du tarmac avec un hélicoptère noir, semblant sorti de l'usine, je prends les valise et nous nous dirigeons vers notre nouveau moyen de locomotion.
J'appuie sur le bip pour le déverrouiller et ouvre ta porte côté passager, avant de caler les valises à l'arrière, les attachant bien pour ne pas qu'elles soient ballotées de partout.
- Tu es déjà monté dans un hélicoptère ?
Je t'explique comment ça va se passer, et te tends un casque à mettre sur tes oreilles pour non seulement limiter le bruit des rotors, mais aussi pour communiquer facilement grâce aux micros intégrés.
- Tout ira bien, j'ai l'habitude de le conduire et les conditions sont optimales, on devrait arriver d'ici une heure, alors profites de la vue.
Allumant les moteurs, je passe un message a la tour de controle pour l'autorisation de décollee, on entends les rotors s'allumer et tourner malgré les casques, les yeux rivés sur le régime pour s'assurer d'avoir assez de puissance pour partir, la tour m'envoie la confirmation et quelques instant après, un papillon dans le ventre indique que nous avons quittés le sol.
La main posé sur le levier de direction, nous arrivons rapidement à la hauteur maximal et l'heliport est déjà loin maintenant, offrant une vue dégagée et lointaine sur l'horizon. J'ai beau être concentré sur mon pilotage, à cet instant je réalise plus que d'habitude combien la vue est magnifique, un peu comme la première fois que j'ai piloté, et je me rends compte que c'est grâce à elle.
Les instants passent, nous croisons quelques nuées d'oiseau qui passe à côté.
- Alors, qu'est ce que tu en penses ?
Au loin nous voyons le mont fuji, notre destination qui semble être une île au milieu d'une mer de nuage, avec le soleil à l'horizon derrière lui. OK même moi je suis amoureux de la vue.
Comme prévu il nous aura fallu une heure pour arriver, le Onsen étant habitué à des invités de marque possède plusieurs héliport ou atterrir, et déjà une femme du personnel nous attends, tiré en quatre épingles, pas un pli, ni cheveux qui dépasse.
Je coupe les moteurs et déjà le room service s'occupe de nos bagages.
- Monsieur Piers, nous sommes ravis de vous revoir dans notre établissement, madame, soyez la bienvenue au Kanpeki Onsen, j'espère que vous passerez un agréable séjour.
S'inclinant avec un profond respect, l'hôtesse nous accueille dans les règles de l'art, et je sens bien que tu n'es pas totalement à l'aise, sans doute peu habitué à ce genre d'environnement. L'hôtesse nous guide à travers un chemin fait de galet, typiquement japonais, entouré d'une forêt de bambou, où un calme absolu régne.
L'hôtel se dessine au bout du chemin et un grand hall mélangeant bois massif et marbre nous attends, avec des fauteuils en velours, et la réception.
- Voilà vos cartes, une chambre duo premium et une chambre simple premium, ce week-end est particulier, car nous inaugurons un nouveau bain avec herbe médicinales, il est non mixte, mais avec un supplément vous pouvez le privatiser pour vous et votre invitée.
Notant l'information, nous suivons l'hôtesse jusqu'à nos chambres côte à côte.
- Si vous avez besoin de quoi que ce soit n'hésitez pas, le bar est ouvert 24h/24 et vous avez accès à une salle de sport, une de projection, un spa, et des massages pour que vous passiez un séjour reposant.
S'en allant après s'être à nouveau inclinés, nous nous retrouvons seuls toi et moi.