Dans le creux des talus, là où les murmures du vent se mêlaient aux secrets de la nature, se cachait un refuge énigmatique : “La Céleste Canopée”.
Tel un joyau dissimulé dans les replis de la terre, ce sanctuaire mystérieux se dévoilait peu à peu, empreint d’une sagesse séculaire. Les parois rocheuses, sculptées par le temps, s'élevaient majestueusement, témoins silencieux des âges révolus. Les courbes douces des carrés forestiers semblaient se fondre avec grâce dans le paysage environnant, nouant une symbiose parfaite entre l'homme et la nature dans cette Terra dévolue à la tyrannie des éléments. Les herbes sauvages y dansaient au rythme de la brise, tandis que des arbustes, aux branches noueuses, gardaient jalousement l'accès à cette contrée isolée où la nymphe choisit de séjourner.
Une entrée, discrète et sournoise, se dérobait aux yeux non avertis, camouflée parmi les plis de la roche couverte de mousse. Comme un passage vers un autre monde, elle s'ouvrait avec réticence, révélant un dédale de couloirs étroits. Les parois, ornées de symboles mystiques, gravés avec soin par ceux qui ont autrefois trouvé refuge en ces lieux sacrés, semblaient dire une histoire ; les flammes dansantes des lanternes de papier éclairaient faiblement le chemin, instaurant une atmosphère tamisée et apaisante.
À l'intérieur, une sérénité enveloppait chaque recoin. Les espaces de vie, minimalistes et épurés, respiraient l'harmonie et l'équilibre. Des tatamis en paille de riz recouvraient le sol de ce village, invitant à la détente et à la méditation. Les fines parois de papier de riz filtraient la lumière, suscitant une ambiance paisible propice à la quiétude de l'esprit. Le murmure d'un ruisseau souterrain, coulant avec douceur, se faisait également entendre, ajoutant une symphonie naturelle à cette atmosphère remarquablement paisible pour ceux qui peuplaient cet endroit à l’issue de leur périple : en effet, le refuge attirait bon nombre de vagabonds, voyageurs et même quelques marginaux, au demeurant.
C'est au cœur de ce refuge enchanteur, au moment où les échos de l'échauffourée entre Arthémis et ses agresseurs résonnent dans les couloirs, que Yukimura Fujimoto fit son apparition, à la lisière des jardins en miniature, composés de bonsaïs soigneusement entretenus et de rochers minutieusement agencés, qui naguère invitaient à la contemplation et à la connexion avec la nature environnante, mais qui aujourd’hui étaient le théâtre d’une agression.
Telle une figure énigmatique, vêtu d'une tenue traditionnelle, le samouraï éternel pénétrait avec calme et assurance dans l'arène du combat. Son regard pénétrant reflétait une sagesse ancestrale, tandis que ses mouvements précis et fluides trahissaient une maîtrise des arts martiaux. Tel un protecteur inattendu, Yukimura Fujimoto se tenait aux côtés d'Arthémis, prêt à affronter les agresseurs qui osaient défier la quiétude de ce refuge sacré. Son énergie tranquille et son habileté conféraient à l'atmosphère un équilibre délicat entre force et harmonie, tandis que les murmures de la nature continuent d'entourer les combattants.
Le regard aciéré de Yukimura dévoilait une détermination sans faille. Alors que les chasseurs de prime se préparaient à décapiter la nymphe, le samouraï leva la main, les invitant à faire une pause.
"Dans ce refuge sacré, où le vent murmure les histoires de ceux qui cherchent la rédemption, vous vous êtes égarés", déclare-t-il d'une voix sereine. "Les chaînes de l'avidité vous ont conduit ici, mais la nature de vos actes ne trouvera pas de récompense dans ces terres paisibles."
Les agresseurs se figent, intrigués par la présence de Yukimura. L'un d'entre eux qui n’avait pas encore pris la parole, d'un ton moqueur, rétorque : "Et qui es-tu pour nous parler ainsi, étranger ?"
Yukimura esquissait un léger sourire cavalier. "Je suis celui qui danse avec les ombres, celui qui protège ceux qui sont poursuivis par les ténèbres de l'injustice. Je suis le souffle de la liberté et le gardien des âmes égarées." Soudain, un vent léger s'élève, faisant frissonner les feuilles des arbres alentour. Les agresseurs sentirent un frisson parcourir leur échine, comme si une présence invisible les enveloppait. Les mots de Yukimura portaient avec eux une force inébranlable, alimentée par sa volonté de protéger Arthémis. "Quittez ce lieu sacré sans vous retourner", déclare le bretteur aux mille défaites d'une voix empreinte d'autorité bienveillante. "Le vent souffle dans une direction que vous ne pouvez comprendre. N'oubliez pas, vous êtes les chasseurs, mais il arrive un jour où vous deviendrez les chassés."
Sous l'emprise de la crainte et de l'aura intimidante de Yukimura, le quatuor échangeait des regards hésitants. Finalement, l'un d'entre eux, d'un timbre tremblant, annonça avec une résignation rageuse : "Nous nous retirons... pour l'instant. Mais sache que nous n'en avons pas fini avec toi, ni avec elle." Et ils laissèrent lourdement tomber la demoiselle sur le sol, sans aucun ménagement.
Yukimura les observait partir, sans fléchir, sans dire mot, sans affecter la moindre émotion. Son regard reste posé sur leurs silhouettes s'éloignant, prêt à défendre Arthémis contre les ténèbres qui pourraient encore se profiler à l'horizon. Lorsqu’ils s’extirpèrent enfin de leur champ visuel, le samouraï éternel s’adressa à la rescapée, la voix plus chaleureuse, plus accorte. “Il se fait tard ; j’ai préparé du thé, chère inconnue. Acceptes-tu de le boire avec moi ?”
À côté du tumulte de la rixe, Yukimura Fujimoto avait, en effet, préparé un petit espace de quiétude, invitant à la détente et à la contemplation. Sur une planche de teck polie avec soin, posée délicatement sur l'herbe verdoyante, reposait un service à thé d'une élégance épurée. Chaque élément était disposé avec une précision artistique, créant un tableau harmonieux. La planche de teck, usée par le temps et l'usage, dégageait une aura paisible. Ses veines prononcées témoignaient de la sagesse et de la force de l'arbre qui lui a donné naissance.
Ce service à thé, composé de délicates pièces en porcelaine blanche aux formes arrondies, s'avérait d'une simplicité raffinée. La théière, d'une taille modeste, reposait sur un réchaud miniature, diffusant une douce chaleur. Les tasses à thé, aux parois fines et légèrement translucides, invitaient à la contemplation des nuances de l'infusion.