Il est un peu tard, la nuit est tombée il y a peu et il n’y a pas grand monde dehors. C’est le moment parfait pour sortir un petit peu. Bien que j’habite en bordure de la ville, plus dans la campagne et la forêt que dans un espace urbain proprement dit, j’aime bien aller dans les allées d’un parc non loin de chez moi. Un endroit qui est déjà très calme la journée, totalement désert la nuit. Le parc est très verdoyant, recouvert d’arbres et de buissons épais. Il est facile d’y trouver un coin discret et loin de tous les regards. De ce fait, nombreux et nombreuses sont celles et ceux qui aiment y trouver refuge pour quelques ébats. J’y ai moi-même beaucoup apprécié certains rapports nécessitant de la discrétion, pour ménager certains amants mariés.
Mais cette fois-ci, je m’y rends pour autre chose, j’ai senti quelques effluves particuliers. Bien peu de gens le savent en ce monde, mais je ne suis pas un humain. Bien que sous forme humaine, la créature que je suis en réalité dispose de facultés particulières, dont un odorant plus développer que celles des mortels. D’ordinaire je me gave de l’odeur des feuillages et de l’écorce des arbres. Mais cette fois ci, je sens l’odeur de la magie. Une fragrance discrète, timide, qui circule entre les buissons. Autant que je sache, cet endroit n’a jamais été magique, ce n’est pas un site sacré ni un lieu de sépulture tumultueux. Aussi, ma curiosité ayant été piqué, je me permets une petite exploration des fourrés.
Je dépasse un banc de bois le long d’une allée, passe à côté d’un réverbère clignotant. Je remarque ici et là quelques traces de pas toute fraîche. Soudainement … j’entends quelque chose. Des bruits, des chuchotements. La magie se fait plus forte et j’en acquiers la certitude qu’une personne s’exerce ici.
Je me retrouve fasse à un grand buisson ceinturant un épais tronc d’arbre. Quelque peu interdit je me penche pour y trouver un passage assez grand pour laisser passer quelqu’un. Ni une ni deux, je m’y faufile, intéressé par l’idée d’un endroit secret que je n’avais jusque là jamais découvert. Et puis finalement je fini par comprendre pourquoi à la vue de quelques runes et inscriptions magique, éloignant (sur)naturellement les gens de ce lieu. Le protégeant de la vue de tous.
Me retrouvant à l’entrée du tronc d’arbre creux, le lieu était plongé dans la pénombre, à peine éclairé par une petite lanterne sourde. Un individu se trouvait là, dans un coin. Poli, j’inclinais la tête, toujours à quatre pattes dans un buisson, et demanda :
- Bonsoir ! Comment allez-vous ? Si vous le permettez, puis-je entrer ?