Nami et le gang des pirates
Nami réajusta le turban cachant ses cheveux et le bas de son visage. Seuls ses yeux verts ressortaient. Avec ce large vêtement ample, de couleur bleu, impossible de reconnaître la jeune exploratrice du royaume du Chirobi. C’était l’objectif. L’île où elle allait mettre pied d’ici quelques encablures était interdite aux femmes. La raison ? De tout temps, cette île était renommée pour la perversité de ses habitants. Si bien que, depuis plusieurs décennies, plus aucune femme n’y mettait les pieds.
Sauf Nami. Déguisée afin de cacher ses attributs féminins, elle avait accepté de s’y rendre. En échange, la guilde des mariniers du royaume lui promettait une jolie récompense, sonnante et trébuchante. Certes, cela aurait été moins risqué d’y envoyer un homme. Mais Nami avait des qualités que peu d’autres mariniers possédaient. Habile en vol et très agile, elle était à même d’accomplir la mission commandité par les hautes sphères des explorateurs de Chirobi. Un gang de pirates contrôlait l’île depuis peu. Ils avaient mis la main sur plusieurs trésors grâce à leurs raids successifs. L’un d’eux en particulier avait attiré l’attention des agents royaux. Un parchemin ancestral que l’on pensait oublier. Celui-ci serait capable de transformer n’importe qui en puissant guerrier géant. Les ravages que cela pourrait causer entre de mauvaises mains seraient terribles. Heureusement, toujours d’après les informateurs, pour l’heure les pirates n’auraient pas découvert la puissance de ce vieux parchemin. Mais cela ne saurait tarder. Nami avait donc pour mission de s’infiltrer sur l’île , de localiser le parchemin et de le récupérer ou le détruire.
Le petit bateau à voile de la navigatrice heurta le ponton du port de l’île. Plusieurs bateaux y étaient amarrés. La plupart en mauvais état. Après tout, c’était un port de pirates. Un pavillon revenait souvent. Celui-ci avait un tentacule en plus d’une tête de mort. C’était le pavillon du gang de pirate régnant sur l’île. Le gouvernement mondial savait peu de choses d’eux , si ce n’était quelques légendes ou rumeurs. Ils seraient sanguinaires, comme beaucoup de pirates, et une créature pu un homme étrange, selon les versions, les accompagnerait.
Après avoir mis pied à terre, Nami paya l’homme chargé de surveiller les navires et de récupérer les taxes. Elle lui glissa les pièces sans le regarder et en continuant d’allonger le pas. Son pire ennemi était son opulente poitrine. Comme souvent en présence d’hommes. Elle craignait que son balancement ne soit pas suffisamment dissimulé sous cette tenue. Mais l’homme ne regarda pas où, en tout cas, ne fit rien pour l’arrêter et Nami quitta le port.
Arrivée sur la place principale de l’île , elle déglutit. Une statue trônait au milieu de la place. Elle montrait une femme dont le haut était arraché par un homme, révélant ses deux seins à la vue de tous les badauds. « Quel mauvais goût », se dit l’aventurière en regrettant d’avoir accepté cette mission. Même son compagnon de voyage, Sanji, ne serait pas allé jusque là. Quoique…
Ignorant les multiples sollicitations, on lui proposa même un calendrier des femmes de la Marine les plus sexys et un catalogue des plus beaux tours de poitrine de l’océan, où elle fut rassurée de ne pas y figurer, elle arriva dans une petite ruelle, à l’abri des regards. Ce n’était pas toujours facile de ne pas répondre et elle tentait, lorsqu’on l’accostait, de faire comprendre qu’elle ne pouvait pas parler.
À l’abri des regards dans cette ruelle, elle grimpa pour arriver jusque sur le toit plat du bâtiment. Seule sur cette plateforme, elle sortit une longue-vue de son sac et observa les environs. Elle n’avait aucun indice et le problème de la communication n’allait pas faciliter les choses. Heureusement, à force d’observation , elle remarqua de nombreux drapeaux de l’emblème du gang des pirates sur ce qui devait être un ancien palais. Avec un peu de chance, ce quartier général était aussi le lieu où ils rassemblaient leurs trésors.
D’un pas décidé, elle descendit de son perchoir et regagnit la terre ferme dans cette direction.