Linguine alla vongole pour la table sept, presto !
Un samedi soir comme un autre dans la ville de Seikusu, au restaurant Venezia. Les effluves d’origan se mêlent à celles des tomates fraîchement coupées, pelées, concassées, des aubergines ou encore de l’huile d’olive. A la tête du petit établissement, Marzia ne s’arrête jamais, sa longue robe aux couleurs chatoyantes virevoltant à sa suite alors qu’elle glisse de table en table, s’enquérant de la satisfaction de chacun de ses clients. Mais comment ne pas être satisfait, quand vous dégustez les meilleures saveurs de l’Italie, dans un décor typique et chaleureux, avec une serveuse au sourire ravageur et une patronne vous offrant régulièrement une vue plongeante sur son décolleté obscène ?
Sur les coups de vingt-deux heures, les derniers clients se pressent au comptoir, réglant leur note sous les grands yeux noisettes de la belle quadragénaire italienne rehaussés par un fin trait de khôl, tandis qu’Emilia, une grande serveuse à la chevelure décolorée, s’occupe de débarrasser les tables. Comme d’habitude, le dernier est un salaryman trentenaire, propre sur lui, sur lequel Marzia pose un regard blasé. « Encore ce soir, Tanjiro-san ? Votre note s’allonge chaque semaine, vous le savez bien. » D’un pas léger, elle contourne le comptoir, et le bout de ses doigts glisse entre les cuisses du client, caressant au passage ce paquet qu’elle commence à bien connaître. « Ca ira pour cette fois. Je vous rejoins dans l’arrière-boutique, attendez-moi... » Elle s’approche de la serveuse, pose sa main sur sa hanche, et dépose un tendre baiser dans son cou. « Tu peux rentrer à la maison dès que tu as terminé, tesora, tu as bien travaillé. Je te rejoins dès que j’ai fini avec monsieur. »
Gentlemen, a short view back to the past
Mars 1997, un petit studio photographique au coeur de la cité de Verone. Sous les flashs crépitants des appareils, un mannequin enchaîne les poses, vêtue d’un bikini des plus révélateurs. « C’est la jeune De Luca. Si celle-ci ne perce pas, je me coupe la main. » En effet, sous les yeux des créateurs et photographes les plus talentueux, la jeune adulte de tout juste 18 ans exhibe sans complexe sa plastique idéale et son aisance naturelle à poser. Alors qu’un assistant lui tend un nouveau maillot, l’italienne retire le précédent et le laisse tomber à ses pieds tandis que tous les regards se rivent sur elle. Elle les sent, les apprécie, les entretient en caressant naïvement sa poitrine parfaite avec une pointe d’érotisme savamment dosée. Un petit sourire faussement candide étire ses lèvres quand son regard croise celui d’une créatrice influente. Cette nuit, elle ne sera pas seule. Comme toutes les précédentes…
Les années passent, les shootings se succèdent, tout comme les défilés et les apparitions mondaines. Marzia a désormais acquis une notoriété non négligeable dans le milieu. Aux quatre coins du monde, elle écume les podiums, observée, admirée par tous. Son mètre soixante-quinze, son teint halé, son bonnet D naturel, ou encore son ventre plat ne laissent personne indifférent. Mais cette vie commence à la lasser. De ses nombreux voyages, elle a ramené tant de mémoires, dont certaines ne disparaîtront jamais. Dans un coin de sa tête, le Japon ne la quitte jamais. L’idée d’un petit restaurant dans lequel elle préparerait les plats de son enfance non plus. C’est décidé, elle fera ça quand elle se retirera du monde du mannequinat. Ce qui ne devrait plus trop tard.
Retour à la maison
Il paraît que la nuit, tous les chats sont gris. Sur le chemin entre le restaurant et la chaleur de sa maison, elle n’en croise aucun, au contraire des mâles en chaleur qui ne se gênent pas pour la mater avec insistance et la siffler dans son sillage. Oh, ça ne la dérange pas, au contraire. Se faire mater, c’est son quotidien depuis plus de vingt ans, et son changement de vie ne l’a pas empêchée de continuer ces jeux de séduction dont elle a toujours raffolé.
Une fois rentrée, la belle se déchausse, retire sa robe qu’elle dépose dans le panier à linge lorsqu’elle se rend dans la salle de bain pour se démaquiller. Le miroir lui renvoie le reflet de son visage doux encadré par une longue chevelure brune et de ses yeux noisettes pétillants. Une giclée d’eau chaude s’affaire à nettoyer ses lèvres pulpeuses du rouge qu’elle aime déposer dans le cou de ses nombreux ami(e)s.
Dans son dos, la silhouette d’Emilia s’approche, elle l’enlace par derrière, enfouit son visage dans ses cheveux qu’elle renifle longuement. « J’ai envie de toi, mama... » Marzia glousse, ses doigts se glissent entre ceux de son amante favorite pour remonter ses mains de son ventre jusqu’a ses seins. « Attends moi dans le lit, amore mia, je te rejoins vite. » La grande serveuse soupire, s’éloignant en gardant jusqu’au dernier moment contact avec la peau brûlante de sa patronne qui l’héberge depuis son arrivée au Japon, et qu’elle respecte autant qu’elle l’aime. « D’accord, mama, je t’attends. » Les phalanges expertes de l’italienne attachent sa chevelure en une queue de cheval haute, puis elle quitte la salle de bain pour se glisser sous les draps et trouver refuge entre les cuisses de son adorable employée. La nuit promet d’être longue…
Comment ai-je connu le forum ? Nouveau compte d’Automne et Alicia