Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Feel my power ! [PV. ALICIA]

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Gwen K.

Humain(e)

Feel my power ! [PV. ALICIA]

mardi 28 juin 2022, 22:02:03

Les temps sont durs et nécessitent ce que Gwen déteste le plus: aller chercher chez les autres ce dont elle a besoin pour elle. C'est à dire du numéraire, du pognon, du fric, du blé et tout ce qui peut s'y rapporter. Ce n'est pas de gaieté de cœur qu'elle s'adonne à ses virées nocturnes mais si la vie était égale avec tout le monde, ce serait beaucoup plus simple. Pourtant elle avait tout pour réussir. Elle avait la tête sur les épaules, une analyse rapide et un jugement sûr. Et en plus de cela elle était physiquement très sympa, musclée, physique, tonique, dynamique, bref, une femme moderne mais ... au Japon. Et comme ses origines occidentales prévalaient sur le reste, s'intégrer dans le monde du travail nippon était une tâche presque impossible. Pourtant elle était née japonaise, parlait comme une japonaise et en connaissait tous les aspects de la culture mais ça ne suffisait pas. il lui manquait le teint asiatique, la servilité abrutissante, la taille de naine, le dos vouté  et les jambes arquées...

Donc, rien ne lui souriait hormis le facteur qui poliment, remplissait sa boite aux lettres de factures et de rappels d'impayés. Si elle avait été seule, elle pourrait s'en sortir mais son frère handicapé consommait tout ce qu'elle gagnait en faisant des petits boulots par-ci par-là. Bien évidemment, c'était tout naturel et elle ne s'en plaignait pas au contraire, ils s'allumaient fréquemment quand il lui demandait de le laisser tomber pour pouvoir vivre. Kaito n'était pas vraiment son frère. C'est lui qui l'avait initié à l'escalade lorsqu'il était animateur dans un centre pour enfants en difficultés alors qu'elle était ado. Il avait eu un accident lors du franchissement d'une paroi et avait perdu l'usage des jambes. Depuis, ils s'étaient retrouvés et vivaient ensemble dans cet appartement minable du quartier de la Toussaint qu'elle ne supportait plus.

Ce mois-ci, c'était la cata. La facture de soins de Kaito balayait tout le reste et il ne leur restait pour vivre qu'un sac de riz  piqué dans un camion de livraison et des paquets de porc séché tombés du même camion...

L'urgence de gagner quelque chose prévalait sur tout et c'est pourquoi Gwen avait décidé ce soir-là d'aller "travailler", comme elle expliquait à Kaito. En guise de boulot, elle arpentait les rues des quartiers aisés à la recherche de la faille qui lui permettrait d'entrer chez quelqu'un en toute illégalité. Elle avait passé un fuseau noir qui descendait à mi-mollet, ses vieilles asics et par dessus une brassière qui comprimait sa poitrine, un sweat gris à capuche. Si elle attirait l'attention de la police, elle pouvait toujours dire qu'elle faisait son sport. Valable!

Mais en attendant, elle était appuyée contre un arbre et observait, derrière ses mèches blondes, la baie vitrée ouverte d'un appartement au cinquième et dernier étage d'une résidence luxueuse. Il était tard, très tard et aucune lumière ne filtrait d'aucun logement. Le topo était simple: franchir le mur d'enceinte, traverser le jardin, utiliser la gouttière pour monter jusqu'en haut et le tour était jouer. Grimpeuse confirmée, ce plan était pour Gwen aussi simple que de monter un escalier.

Un coup d'œil à gauche, un autre à droite, et la jolie blonde prenait son élan pour s'élancer contre le mur, y prendre appui d'un pied et se propulser par dessus pour retomber souplement dans l'herbe tendre de l'autre côté. La jeune voleuse était aux aguets. Rien. Quelques bonds plus loin, elle s'agrippait à la gouttière et se hissa facilement jusqu'à sa cible: le balcon de la baie vitrée. Simple comme bonjour! Elle y resta accroupie un long moment à guetter bruits et mouvements en provenance de l'appartement d'où rien ne filtrait. Prudemment elle se glissa dans l'encadrement de la baie et entra dans un salon de belle taille. Il y faisait sombre et elle ne perdit pas de temps à ouvrir tiroirs, meubles, trucs et machins. Elle empilait dans son sac tout ce qui attirait l'attention: une jolie montre, un bracelet, une autre montre, un bibelot, bref, le genre de choses brillantes et potentiellement revendables et ... oh ... cette jolie médaille dorée en vitrine. pas le temps de voir ce dont il s'agit mais comme le reste, elle rejoint le fond du sac avant que ...

Un réflexe de panthère, l'instinct de survie aidant, elle fléchit des jambes et se jette de côté pour éviter ... un truc énorme, le titan de garde de la baraque peut être! 'TAIN!!! Elle s'est faite gaulée! Gwen se rétablit à un mètre de là et bondit par dessus un canapé pour éviter une nouvelle charge de la chose. Du canapé, elle saute sur un buffet qu'elle franchit en équilibriste pour enfin rebondir et s'accrocher à un lustre, ce qui lui permet de passer par dessus Hercule en gainant des abdos et de retomber entre son agresseur et le balcon. Elle s'y précipite et ... saute dans le vide! Pas pour mourir connement, mais pour se rattraper au balcon de l'étage inférieur, d'une main, l'autre tenant son trésor. Elle a de la chance, elle a sentit des doigts la frôler. Pendue par sa seule force, elle regarde en haut pour apercevoir une crinière blonde penchée sur elle. Elle distingue des traits ... féminins? Pas possible ... Se renfrognant dans sa capuche, elle lâche à nouveau la rambarde pour se rattraper à celle d'en dessous, et ce jusqu'au premier étage. N'y voyant rien, elle lâche sa dernière prise et tombe en jappant dans un buisson épineux dont elle sort toute griffée. Son visage n'y a pas échappé. Elle traverse le jardin en trombe et franchit le mur sans s'en rendre compte avant de détaler dans la rue et se perdre dans l'obscurité d'un parc tout proche.

Merde Gwen, c'était moins une!
« Modifié: mardi 28 juin 2022, 22:09:53 par Gwen K. »

Alicia Karpova

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 1 mercredi 29 juin 2022, 00:35:27

« Donc, pour résumer, nous sommes sur un loft de 90 mètres carrés, orienté plein sud d’un côté, avec vue sur la baie de l’autre, composé d’un salon séjour, d’une cuisine ouverte, d’une salle bain totalement refaite le mois dernier, de deux chambres et d’un espace dressing, au cinquième étage d’une résidence de grand standing, à deux pas du centre-ville et des plages, le tout pour un loyer de mille trois cent yens par mois, charges comprises. Un bien aussi exceptionnel, il ne faut surtout pas le laisser filer ! »

Je me souviens du baratin de l’agent immobilier comme si c’était hier. En même temps, c’était il y a à peine un mois. J’avoue avoir craqué sur cet appartement, qui, du coup, est mon tout premier chez-moi. Rien qu’à moi. A vingt-et-un ans, bientôt vingt-deux, il était temps ! Une grande fille comme moi, qui vivrait encore chez ses parents, ça ferait tâche. Tu imagines en interview, après une compèt’ ? « Alicia Karpova, vous êtes la nouvelle championne du monde poids lourd d’haltérophilie, détentrice du record du monde de deadlift, vous enchaînez les titres de championne du Japon et d’Asie depuis plusieurs années, première question : vous habitez encore chez papa et maman ? » La honte.

Attention, ce n’est pas parce que je viens tout juste de quitter le cocon familial que je ne sais pas me débrouiller seule ! Mes parents m’ont toujours élevée de manière à ce que je sache rebondir si il devait leur arriver malheur, et je les en remercie. Mes premiers revenus de sponsoring, je les ai mis de côté, sur un compte d’épargne, en prévision de mon futur déménagement. Et après plus d’un an d’économie, j’ai enfin pu voler de mes propres ailes. Qu’il est bon de vivre seule, d’être libre de faire ce qu’on veut, quand on veut, de ne plus devoir rendre de comptes à la daronne si on rentre un peu trop tard ! Pour moi, ça ne change quasiment rien, certes, mais je sais que je peux passer la nuit dehors si je veux, personne ne va m’engueuler !

Une fois les meubles installés, l’électroménager branché, la vaisselle rangée, le frigo rempli, les parents et les potes partis, c’est bizarre, il subsistait une sensation bizarre. Celle d’être enfin adulte, de ne pouvoir compter que sur moi-même, et c’est cool, mais aussi la solitude, et ça c’est moins cool. 90 carrés pour moi toute seule, je ne vais pas cracher dessus, mais c’est peut-être un peu trop. On se perd facilement dans ces grands espaces lumineux et épurés, comme dirait l’agent immobilier avec son argumentaire bien rodé. Peut-être que j’aurais dû viser un peu plus petit pour une première location, ne pas céder à la folie des grandeurs ? De toute façon, il est trop tard.

Du coup, pour m’occuper, pour m’échapper de cette prison d’ennui et de déréliction, la salle devenait ma nouvelle meilleure amie. En fait, elle l’était déjà, mais elle le devenait encore plus. Je poussais mes séances d’entraînement de plus en plus longtemps, de plus en plus tard le soir. Il n’était pas rare que je la quitte après minuit, totalement rincée certes, mais fière de moi. Et dans cette période de fortes chaleurs, marcher seule dans ces nuits durant lesquelles le mercure acceptait enfin de chuter était un plaisir que je ne me refusais pas.

Et quand j’arrivais dans mon immeuble, plutôt que de m’avachir dans l’ascenseur, je terminais mes efforts en montant au pas de course les cinq étages qui me séparaient de mon grand cocon personnel. Tu vois, c’est l’un des avantages des résidences de luxe comme celle-ci : pas d’escaliers qui craquent, ni de portes qui couinent, encore moins de serrure qui grince. Je pouvais rentrer chez moi dans le silence complet, sans aucune gêne pour le voisinage.

Sauf que la, le silence complet...il n’était pas complet. Ce qui était plutôt étrange, vu que j’habite seule et que j’étais absolument certaine d’avoir éteint la télé et le PC. Non, le bruit venait du salon, comme si quelqu’un s’amusait à fouiner dans mes affaires. Un cambrioleur ? En m’approchant à pas de loup, je pouvais en effet apercevoir dans la semi-pénombre une silhouette en train de fourrer ma médaille dans son sac à dos. D’habitude, je suis totalement contre toute forme de violence, mais là, mon sang ne fit qu’un tour. Sans réfléchir, je fonçai droit vers le voleur dans le but, je ne sais pas, de l’immobiliser sans doute, mais comme dans Donjons et Dragons, ses statistiques d’agilité étaient trop élevées pour moi. Il esquivait chacune de mes charges, bondissant de meubles en meubles, foutant le bordel sur son passage, jusqu’à finalement plonger par ma fenêtre grande ouverte.

A ce moment, j’ai cru faire un arrêt cardiaque. Toute ma rage s’évapora immédiatement alors que je voyais la silhouette s’envoler et que je l’imaginais s’écraser en bas. Je fonçai à la rambarde en espérant que par dieu sait quel miracle celle-ci aurait survécu, et me penchai pour la voir suspendue au balcon du voisin du dessous. Une fraction de seconde, nos regards se croisèrent alors que les traits de son visage féminin s’imprimaient sur ma rétine. Une femme ? Voilà qui expliquait la silhouette menue et l’impressionnante agilité. Elle se réceptionna avec perte et fracas et quelques couinements de douleur avant de disparaître dans la nuit. Bon, je méritais peut-être un Coca pour me remettre de mes émotions.

Évidemment, ce fut une nuit compliquée, d’abord à ranger le boxon dû à notre bataille acharné, puis à faire l’inventaire de ce qui m’avait été chapardé. Pas grande chose, quelques babioles, rien de grande valeur monétaire ni même sentimentale. Sauf la médaille. Celle que j’avais gagné pour mon premier championnat national chez les poids lourds, à quinze ans. Non, le plus dérangeant était ailleurs. Ce sentiment que mon intimité avait été violée, que même chez moi je n’étais plus à l’abri. Il était trois heures passées lorsque je rejoignis enfin mon lit, mais le sommeil refusa de s’inviter. Je tournais, retournais, ressassant la scène dans ma tête, jusqu’à ce qu’enfin Morphée ne me prenne dans ses bras alors même que le soleil de ce début d’été commençait à poindre à l’horizon.

Je ne te dis pas ma tête le lendemain, à neuf heures, quand je me suis rendue au commissariat le plus proche pour déposer plainte. L’agent de police qui me reçut était certes fort poli, et au demeurant plutôt sympathique, mais il ne me fut pas d’une grande aide. Si j’avais bien vu qu’il s’agissait d’une femme au traits fins et au regard pétillant, je n’avais aucune idée de sa couleur de cheveux, ni de si elle avait un quelconque signe distinctif. Tout juste ai-je pu leur dire qu’elle n’avait pas l’air d’être japonaise, ni même asiatique, et encore, je n’en étais pas certaine. Le coup fatal me fut asséné lorsque le flic m’annonça que sans effraction réelle, à cause de ma fenêtre laissée grande ouverte, il était fort peu probable que mon assurance fasse quelque chose pour moi. En bref, je n’avais que mes yeux pour pleurer. Ce que je ne manqua pas de faire, en sortant du commissariat, posée sur un banc dans un parc sans que personne ne me calcule. Tu parles, c’est ça la vie d’adulte ? Rendez-moi mon enfance…

Le quotidien reprit bien vite son cours, sans que ce sentiment de ne plus être en sûreté nulle part ne me laisse tranquille. Je passai trois jours chez mes parents, sans que ça n’ait de réel effet. Mes amies étaient toutes soit occupée à étudier, soit parties loin, à la capitale, et je me sentais seule. Alors je retournais à ma salle favorite, ma fidèle compagne dans mes moments de faiblesse. Le seul endroit où, pour le moment, je me sentais en sécurité, avec mes poids et mes machines. Sans que personne ne me dérange. Ni ce bodybuilder accro à la gonflette. Ni cette quadragénaire vissée au vélo d’appartement. Ni cette instagrammeuse passant plus de temps à se prendre en selfie qu’à réellement s’entrainer. Ni cette silhouette menue et ces yeux perçants qui enchaînait les sauts à la corde. Attends, quoi ?

Gwen K.

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 2 jeudi 30 juin 2022, 22:27:34

Le visage a quelques centimètres du miroir de la salle de bain, Gwen observait les dégâts d'un œil critique. Le retour à son appartement avait été chaotique. Le fait qu'elle est failli se faire prendre avait décupler son taux d'adrénaline et elle ne s'était arrêté de courir qu'en arrivant au pied de son immeuble. Toutes les polices du monde étaient à ses trousses, enfin ... c'est l'impression qu'elle avait et bien que ce fut complètement inutile, elle avait fait des tours et détours pour être bien sûre d'avoir semé un poursuivant imaginaire. Elle était entré chez elle à pas de loups. Kaito dormait et si ça n'avait pas été le cas, elle aurait juste donné un coup à la porte de sa chambre pour dire que ça allait. En vérité, son frère ne dormait pas tant qu'elle n'était pas revenue et elle l'avait entendu se retourner dans son lit avant de foncer à la salle de bain.

La douche lui fit un bien fou même si les innombrables égratignures sur ses mains et ses mollets la piquaient. Quand à son visage, d'abord le nettoyer et après ...

Là! Du bout de sa pince à épiler, elle ôta un bout d'épine de la peau de sa joue et l'envoya rejoindre les autres dans le siphon du lavabo. C'était la dernière et Gwen put mesurer l'ampleur des dégâts. Autour des impacts, la peau avait un peu gonflé. Son joli visage semblait être passé par la case "Welcome to the jungle" mais irait mieux demain. Il serait juste un peu beaucoup balafré par ses lignes à vif qui crouteraient assez vite.

Le reste de la nuit fut plus calme puisque la jeune femme dormit du sommeil du faux juste et écrasa jusqu'à tard dans la matinée. Quand elle se leva, Kaito était debout depuis un moment et il fit comme si de rien n'était, la discussion au sujet de la nuit viendrait plus tard. Après un petit déj frugal, Gwen retourna dans sa chambre et vida son butin sur son lit. Assise en tailleur, elle estima les objets qu'elle avait volé et se débrouilla l'après-midi même pour aller les revendre à un sale type qu'elle connaissait. Elle n'en tira pas grand-chose mais pour elle, c'était suffisant pour l'immédiat. Les factures de soins seraient payées en priorité et elle pourrait même acheter de quoi améliorer leur ordinaire pour deux semaines.

De retour chez elle les bras chargés de sacs de courses, elle savait déjà que l'orage grondait, tout proche.
Le ton de Kaito fut glacial.

Round 1: charge directe de Kaito, esquive partielle de Gwen.
"Et je peux savoir d'où vient l'argent avec lequel tu as acheté tout ça?"
"On s'en fout d'où vient l'argent. C'est moi qui le gagne."

Round 2: contre attaque vicieuse de Gwen et parade brutale de son frère.
"On avait rien pour payer tes soins ..."
"Je penserais à me jeter sous un bus à ma prochaine sortie, y'aura plus de soins à payer."

Round 3: comme toujours, prise de gueule sévère puis KO technique des deux lutteurs, larmes pour Gwen et gros cafard pour Kaito.

Round 4: plus tard, gros câlin de réconciliation. Je t'aime, tu m'aimes, on s'aime ...

Mais en attendant les poutous, Gwen s'était enfermée dans sa chambre, le sel de ses larmes piquant les griffures de ce maudit buisson de merde qui n'avait rien à foutre dans un jardin de résidence! Elle tenait entre ses doigts la médaille qu'elle avait piquée. Elle n'avait pas pu se résoudre à la vendre. Sa propriétaire avait du souffrir pour la gagner et Gwen savait ce qu'était l'effort de toute une vie pour arriver à ce genre de résultats. L'haltérophilie? Drôle de sport, surtout pour une femme... Il fallait sacrifier beaucoup dans ce milieu, le physique par dessus tout car la féminité se perdait sous des monceaux de muscles saillants et des kilos de viande surexploitée. Gwen au contraire, était taillée mais finement. La varappe taillait dans le dur et ne laissait aucune place au volume. De gros, Gwen n'avait que sa poitrine qui bien souvent lui posait plus de problèmes qu'autre chose quand elle était pendue à soixante mètres du sol ...

Intérieurement, elle avait honte de ce vol, de ce viol, pourtant nécessaire pour elle. Plus généralement, tous ses larcins la révulsait mais avait-elle le choix? Il était si simple de croire que oui ...

Mais comme toujours, le temps passa et le premier bon repas lissa ses envies d'abandonner ces passes temps nocturnes.

Trois jours après, elle s'acharnait sous une barre de traction. Elle venait de tomber son sweat à capuche, exposant sa brassière gonflée, et le premier gros lourd n'avait mit que trente secondes à l'harponner. Elle l'avait envoyé chier méchamment. L'abonnement à cette salle de sport sympa dont elle avait vu la pub sur un écran d'infos d'une station de métro était la seule vraie dépense qu'elle s'autorisait pour elle (en plus de son matos d'escalade). Elle s'y était rendue pour se défouler et une fois le débile évacuer, elle enchaina les séries de tractions, attirant bien des regards. Les tractions pour les femmes, c'est pas le plus facile ...

Ca ne suffit pas à la fumer, il fallait qu'elle se fasse exploser le cardio! Elle alla récupérer une corde à sauter et s'énerva, seule dans son coin, en faisant siffler l'air autour d'elle à toute vitesse jusqu'à ce que ...
Qu'est-ce que tu me mates toi?
Une culturiste la dévisageait comme une mante religieuse zieute un criquet blessé. Oui bon, Gwen avait le visage du gamin qui s'est vautré dans la cour de récré tête en avant mais c'était pas une raison! Elle cessa de sauter et passa une main sur son nez, ses joues. Les griffures cicatrisaient mais étaient toujours là.
Devant l'insistance devenue gênante de l'immense nénette qui n'avait aucune gêne, Gwen partit se déchirer plus loin, à enchainer des séries d'abdos mortelles qui firent pâlir de honte un paquet de mecs présents.
Va vraiment falloir que t'arrêtes de me mater toi ...

Gwen avait terminée sa séance et dut passer devant l'impolie pour rejoindre les vestiaires.

"Hey! Ca se fait pas de regarder les gens comme tu le fais!"

Elle n'attendit pas la réponse et fila pour aller prendre sa douche. Devant son casier, elle venait de  retirer sa brassière et enlever une chaussure quand ...
« Modifié: vendredi 01 juillet 2022, 06:50:56 par Gwen K. »

Alicia Karpova

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 3 vendredi 01 juillet 2022, 00:46:36

J’aimerais bien dire que dès que j’ai aperçu ce visage, à seulement quelques mètres de moi, vivotant comme si de rien n’était, je l’ai reconnu tout de suite. J’aimerais bien dire que mon sang ne fit qu’un tour, que je fonçai droit vers elle en fendant la foule des sportifs comme s’ils n’étaient que des fétus de paille, me dirigeant à sa rencontre d’un pas vif et déterminé. J’aimerais bien que je lui ai tapoté l’épaule, qu’en se retournant elle me reconnut, prit peur devant mon air belliqueux, me rendit mes biens avant de filer la queue entre les jambes sous les huées de la salle toute entière.

Oui, j’aimerais bien le dire. Mais ce ne serait qu’un tissu de mensonge, la réalité étant toute autre. En effet, ce visage me marqua, mais je n’étais pas certaine qu’il s’agissait bien de celui de ma cambrioleuse. Ce ne fut qu’après quelques minutes à l’observer que j’en eut la certitude. Déjà, toutes ces plaies, coupures et entailles sur la totalité de son faciès ne pouvaient être que les conséquences directes de sa chute dans le buisson. Ensuite, dès qu’elle commença à enchaîner les tractions, il apparut très clairement que cette fille n’était pas une débutante. L’agilité et l’apparente aisance de ses mouvements témoignaient d’une certaine habitude dans l’exercice. Son agilité, c’était bel et bien ce que je retenais de notre petit affrontement ayant tourné en ma défaveur. Dès lors, pour moi, c’était plié : la coupable était devant moi.

J’en étais certaine, certes, mais il subsistait un problème majeur. Comment aller l’aborder ? Qu’est ce que j’allais lui dire ? J’étais certes passablement énervée, mais pas assez pour aller la houspiller et la secouer jusqu’à ce qu’elle confesse son crime. Du coup, je la regardais, avec un regard méchant j’imagine, ou alors juste un regard un peu perdu, sans savoir quoi faire. Bien sûr, elle finit par me remarquer, et répondit à mon regard peut-être un peu méchant par un qui l’était encore plus, un qui me disait clairement « Si tu continues à me mater comme ça, je t’égorge ». Personnellement, n’ayant pas trop envie de me faire égorger du regard, je décidai courageusement de baisser les yeux et de faire ce que je fais de mieux : soulever des poids.

Mais je n’arrivais pas à me concentrer. Mon esprit restait focalisé sur cette fille qui me narguait sans même s’en rendre compte, par sa simple présence devant mes yeux. Des poids d’entraînement qui n’étaient d’habitude que de simples formalités me paraissaient deux fois plus lourds qu’à l’accoutumée, et bien vite, je compris que cela ne servait à rien de continuer. Je pris une grande lampée de mon shaker protéiné, avant de me diriger vers une machine pour travailler les trapèzes, choisie en grande partie parce qu’elle me permettait de continuer à jeter de temps en temps de petits coups d’œil à ma voleuse. L’appareil venait d’être libéré par un bodybuilder qui admirait ses gros muscles dans l’immense miroir qui recouvrait le mur du fond. Du coup je rajoutai quelques kilos pour rajouter un peu de difficulté à l’exercice, et commençait mes séries. La jeune femme m’avait à nouveau repérée, et continuait à me lancer de petits regards meurtriers de temps en temps. 

Pour éviter d’affronter ces yeux qui me fusillaient, je fermais les yeux le temps de mes répétitions, comme si je me concentrais, comme si elles étaient difficiles, ce qui était totalement faux. Alors que j’allais terminer la quatrième, une voix féminine mais assurée me parvint dans l’oreille droite, directement depuis ma zone de confort. "Hey! Ca ss fait pas de regarder les gens comme tu le fais!" C’était bien évidemment l’ignoble criminelle qui venait me narguer après avoir terminé son entraînement. Il était temps pour moi d’agir, c’était maintenant ou jamais. Laissant ma serviette et mon shaker à moitié plein sur place, je la suivis jusqu’aux vestiaires.

Là, comme si de rien n’était, elle commençait à se déchausser et à se dévêtir. Dans l’encadrure de la porte, sans qu’elle ne m’ait repérée, je l’observais. Coup d’œil à droite, à gauche. Personne. Sans réfléchir, guidée par un semblant de rage et de désir de vengeance, je m’approchais discrètement d’elle jusqu’à ce qu’elle soit à ma portée. Ma main se plaqua devant sa bouche, plutôt délicatement pour être tout à fait honnête, et je lui glissai à l’oreille dans un souffle

« Si tu crie, je...je t’assomme. Pareil si tu te débats ! »

Si dans ma tête, ça sonnait plutôt bien, la réalité était bien différente. A sa place, franchement, j’aurais ri. Il était impensable qu’elle me prenne au sérieux, entre mes menaces en carton, ma voix chevrotante et mon ton tout sauf assuré, et pourtant, elle arrêta immédiatement de se débattre et d’essayer de me mordre la paume de ma main. C’était comme si elle avait pris pitié de moi, et s’était dit « Bon allez, je vais lui faire plaisir, je vais jouer le jeu sinon elle va chialer »

Du coup, je lui libérai la bouche, craignant qu’elle ne se mette à crier d’un moment à l’autre, mais il n’en fut rien. Alors je la soulevai comme si elle ne pesait que quelques grammes et l’embarquai sur mon épaule comme un sac de patates. Heureusement, il n’y avait toujours personne pour nous observer, et je pus rentrer dans une des douches individuelles, ferma le verrou derrière moi et la posa à terre. Sortant mon plus grand jeu d’actrice, je fronçai les sourcils et lui lança mon regard le plus noir...allez, gris foncé.

« Bon, je vais être claire avec toi. Il y a quelques nuits, je me suis faite cambrioler, la coupable a réussi à partir, mais je ne t’apprends rien. Je sais que c’est toi. J’imagine que tu n’en es pas à ton coup d’essai, vu comment tu t’es échappée. Les gérants ici sont mes amis, je les connais depuis des années, si je leur demande de me donner ton identité ils le feront sans poser de question. Du coup tu n’as pas intérêt à faire de conneries. »

C’était à moitié du bluff. Les gérants n’étaient pas des amis, juste des connaissances, par la force des choses à force de se côtoyer quasiment tous les jours. Si ils étaient reconnaissants de la publicité que je leur apportais de par ma notoriété toute relative, notre relation n’en avait évolué pour autant.

« Tout ce que je veux, c’est que tu me rende ce qui m’appartient. Tu n’en tireras pas grand-chose, il n’y a rien de valeur, jusque des choses auxquelles je tiens. Si tu joues à la plus conne, par contre, ça va mal tourner »

Mon regard descendit jusqu’à sa poitrine, voluptueuse, très jolie au demeurant...et nue. Je détournai immédiatement le regard alors que je rougit, un peu surprise de cette vision pas désagréable.

« Désolée pour ça...mais va falloir attendre ! »

Gwen K.

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 4 vendredi 01 juillet 2022, 17:24:43

Donc ... une douche vite fait, je rentre sans perdre de temps et à la maison je me dépêche de cuisiner un truc sympa avant que Kaito ne revienne se sa séance hebdomadaire de rééducation. Avec ce que j'ai pu acheter, j'ai de quoi faire quelque chose de bien.

Evidemment, Gwen savait cuisiner aussi bien qu'elle était riche donc le petit plat qu'elle s'imaginait concocter était plus d'ouvrir des choses toutes prêtes et les présenter sur une assiette. En tout cas, c'était mieux que leur malbouffe habituelle. Perdue dans ses pensées, elle ne fit pas attention à la présence derrière elle. Et puis après tout, elle était dans un vestiaire de salle de sport donc il y avait du passage. L'ombre s'interposa entre elle et la lumière des néons, massive, haute et large. Gwen se retourna d'un bloc et là où elle aurait du trouver un espace pour se faufiler et fuir, elle ne vit que du muscle, du muscle et du muscle. La fille de la salle! De près, elle était flippante. Musclée pour sûr mais bien au delà des normes des bimbos qui se selfisaient à outrance. Non, là, on était dans une catégorie plus monstr...supérieure.

"Tu veux qu....."

Le ton aurait été hargneux mais sa phrase s'étouffa dans sa gorge tandis que l'autre lui imposait le silence. Alien ... Les victimes devaient ressentir la même chose qu'elle à ce moment, quand la bestiole dégueulasse sortait de l'œuf et leur sautait au visage. La grosse main de la fille lui couvrit la bouche, le nez et une partie des yeux la privant par là de trois de ses sens.

"MMMMPPPHHHLLLL!!!!!!"

Sous-entendu: laisse moi respirer bordel! Gwen battit des bras mais fouetta l'air inutilement, l'autre avait une plus grande allonge. Sans rien voir, son pied remonta vivement à l'horizontal mais se coinça entre un gros biceps et un grand dorsal encore plus volumineux. Elle savait se battre mais là ... Elle essaya vainement de mordre cette main qui la restreignait mais ne fit que renforcer l'effet de ventouse et bientôt elle suffoqua.

"BBWWWWLLL!!!!"

"Si tu cries, je... je t'assomme. Pareil si tu te débats !"

Elle parle ... Au moins c'était clair. Gwen hocha la tête, au bord de la syncope et inspira goulument quand elle fut libérée. Le visage de la jolie blonde se renfrogna. Elle rentra la tête dans les épaules, le corps tendu à l'extrême. Dès que l'autre la relâcherait complètement, elle lui ferait payer. Mais au lieu de ça, elle fut jetée comme un sac sur l'épaule de la gladiatrice et emmenée dans une douche. Elle tapa de toutes ses forces sur ... ce qu'elle pouvait mais rien n'y fit. Quand le loquet de la cabine se referma, Gwen se pétrifia. Elle allait se faire violer dans une douche par une bodybuildeuse enragée d'au moins cent kilos ... L'Horreur!

Elle se tassa contre le mur, en garde, prête à défendre son corps quoiqu'il en coûte mais la suite ne fut pas aussi terrible qu'elle l'attendait. Enfin ... physiquement en tout cas.

Le tampon, elle le prit de plein fouet et ce fut plus efficace que n'importe quoi d'autre.

Putain! Le titan de garde de l'appart, c'est elle!  Et elle m'a reconnu. Chier!


Ca ne se présentait pas bien. C'était la première fois que Gwen se retrouvait dans une galère pareille et tout un tas d'images lui passa devant les yeux. Elle en taule, Kaito viré de leur logis, séparés pour longtemps, la grisaille et la tristesse de l'emprisonnement. De quoi vite redescendre sur terre et oublier sa fierté pour tenter de survivre à cet ouragan. Bon sang, il avait fallu que la fille la voie une seconde pour s'en rappeler. C'était pas de bol.
Le speech de "l'autre blonde", elle l'entendait à demie teinte. Elle ne fit pas attention au malaise de la géante qui occupait une bonne partie de la cabine. D'ailleurs, Gwen devait se casser le cou pour la regarder dans les yeux. La voleuse baissa sa garde et fit un rapide inventaire de ce qu'elle avait volé. Sa voix ne tremblait pas quand elle répondit mais elle n'avait plus rien d'agressif. L'autre proposait une solution sans passer par la case prison donc autant aller dans son sens ... et assumer.

"Oui c'est bien moi qui ai volé tes affaires, tu as raison. J'ai déjà tout revendu, sauf la médaille, je n'ai pas pu. Elle est chez moi. Je vais te la rendre et ..."

Pas vraiment  gênée d'être reluquée, Gwen fronça quand même les sourcils et se cacha la poitrine comme elle put en croisant ses bras dessus et en se tournant légèrement, futile ...

"Va vraiment falloir que tu arrêtes ça..."

Et de reprendre.

"Je vais te rembourser pour les montres et le reste des trucs, tu as ma parole, mais je ne pourrais pas les récupérer, c'est trop tard."

Elle se refusait à supplier et tomber dans un cinéma qui n'était pas le sien aussi elle ne dit rien de plus avant de montrer le loquet de la porte toujours fermée.

"On va rester là jusqu'à ce qu'on se fasse gauler?"

Logiquement, si la fille était d'accord, elles iraient chez elle pour récupérer la médaille et elles devraient se séparer pour ne jamais se revoir. Ce serait une leçon que Gwen n'oublierait pas. C'est à ce moment qu'elle remarqua l'attitude de son presque bourreau. En fait, elle était belle à sa manière. Et semblait douce aussi. Gwen savait que derrière chaque grande sportive se cachait une histoire qui souvent n'était pas drôle où qu'encore l'addiction à la salle de sport censurait une vie personnelle qui n'était pas celle affichée. Quelle était la sienne? des quolibets pas sympas, elle devait en entendre à longueur de temps, il fallait être solide pour endurer ça. Et justement, solide, elle l'était physiquement mais qu'en était-il derrière ce visage au regard presque fuyant à présent.

"Hey? Ca va? C'est moi qui devrait être emmerdée là."

Alicia Karpova

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 5 vendredi 01 juillet 2022, 19:39:35

L’aveu de culpabilité de la part de la cambrioleuse me soulagea d’un poids, comme si ces quelques mots arrangeaient d’un coup de baguette magique cette situation compliquée. Mieux encore, elle faisait amende honorable et allait jusqu’à proposer de me rembourser. En réalité, les quelques babioles qu’elle m’avait volées n’avaient pas énormément de valeur, alors je me foutais un peu de la quantité de fric qu’elle allait me rendre. Ce fut plutôt la démarche et l’honnêteté qui s’en dégageait qui me touchèrent. J’imaginais bien que si elle se contentait de ce genre de larcins, c’est qu’elle devait avoir besoin de thune. En tout cas, elle avait bien remarqué que mon regard était irrémédiablement attiré vers sa poitrine généreuse, et se l’était cachée en réponse tout en fronçant les sourcils dans un angle que les miens n’étaient pas capables de prendre.

« Si je te regardais tout à l’heure, c’est parce que je t’avais reconnue et que je voulais pas que tu t’échappe, pas à cause de tes...de ta...euuuuh... »

Ouais, non, j’allais pas non plus lui avouer directement qu’il était possible qu’en même temps que je la surveillais, je me rinçais un peu l’œil. A la place, je préférais bégayer, rougir encore un peu plus et ne pas finir ma phrase. Pour autant, j’essayais de garder un peu de consistance, de continuer à la toiser de mon mètre quatre-vingt quatre, de lui imposer toute ma présence physique, à défaut d’être aussi impressionnante psychologiquement.

« Et qu’est ce qui me prouve que tu vas pas t’enfuir dès que la porte sera ouverte, mh ? »

J’avais beau lui faire relativement confiance, et déceler en elle beaucoup d’honnêteté, je n’étais pas encore prête à baisser totalement ma garde.

« Ce qu’on va faire, c’est que tu vas m’amener chez toi, et que tu vas me rembourser, à défaut de pouvoir retrouver ce qui est à moi. C’est compris ? »

Je me retournai, et en me hissant sur la pointe des pieds, je vérifiais par dessus la paroi de la douche que personne n’était entré dans le vestiaire entre temps. Heureusement, il était toujours vide. Je n’avais pas envie que quelqu’un nous surprenne en train de sortir ensemble des douches, ne se fasse des films, et que de fil en aiguille la totalité de la salle ne s’imagine que je couchais avec cette...fille dont je ne connaissais même pas le nom.

Dans un claquement métallique, je débloquai le loquet, et je laissai la jeune femme retourner à son casier pour se rhabiller. Celle-ci me demanda s’il elle pouvait se doucher, mais en grande méchante que j’étais (ou que j’essayais d’être), je lui répondis du tac au tac, avec le peu d’autorité que j’arrivais à retransmettre via ma voix, qu’elle aurait bien le temps de se laver de ses péchés une fois qu’elle se serait rachetée, ou quelque chose comme ça.

Alors une fois sa poitrine recouverte, et ses fringues trempées de sueur remplacées par d’autres moins odorantes, il fut temps de retourner au parking, non sans un petit crochet par la machine que j’avais maltraitée quelques minutes auparavant pour reprendre mon shaker et ma serviette. Un autre mec avec des gros muscles tout partout s’y était installé, essaya avec une confiance débordante de mettre en branle la machinerie pour soulever la quantité insensée de poids que j’y avais rajoutée...puis échoua lamentablement, rien ne bougeant ne serait-ce que d’un millimètre malgré ses efforts apparemment surhumains, ce qui me remplit d’une satisfaction dont je n’aurais pas du être fière.

Sur le parking, la cambrioleuse me regarda, attendant de voir dans quel véhicule j’allais l’embarquer. Comme tout le monde, elle s’attendait sans doute à une berline plutôt spacieuse, ou un petit SUV, en tout cas une voiture adaptée à ma carrure. Comme tout le monde, elle cligna des yeux, sans véritablement comprendre, lorsque je glissai ma clé dans la serrure d’un minuscule cabriolet Suzuki rouge des années quatre-vingt-dix, en parfait état, le genre de roadster adorable dans laquelle on trouve d’habitude les gens branchés des beaux quartiers, les amateurs d’automobile ou les collectionneurs de bizarreries.

A l’intérieur de l’habitacle, je devais occuper quelque chose comme les trois quarts de l’espace disponible, ne laissant que des miettes à ma copilote d’infortune, qui n’avait pas intérêt à se plaindre sous peine de subir mon regard le plus noir (gris foncé donc, on y revient). Ma voiture, c’était ma première, et c’était mon premier investissement d’adulte, dont je n’avais absolument l’intention de me séparer. En tournant la clé dans le barillet, le moteur rikiki s’ébroua dans un vrombissement de crécelle, pas du genre qui impressionne la galerie, mais plutôt celui qui donne la banane, du démarrage jusqu’à la fin du trajet.

Je la laissai m’indiquer le trajet, les cheveux aux vents, la capote jetée derrière les sièges, dans la folie bruyante du centre-ville. Sans surprise, on suivait la route menant vers le quartier de la Toussaint, pas le plus reluisant de Seikusu. Désormais loin du vacarme des voitures et des animations, nous pouvions discuter tranquillement...du moins, je pouvais l’assaillir de questions.

« Bon, du coup, pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu es venue me cambrioler, pourquoi chez moi en particulier, alors que je n’avais rien de vraiment intéressant ? Tu es seule ou il y a des gens qui t’aident...tu fais partie d’un groupe, un gang, je sais pas ? »

Gwen K.

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 6 dimanche 03 juillet 2022, 11:56:30

Gwen hocha la tête. Bien évidemment oui, elles iraient chez elle et ... Gwen détestait ça mais ses choix étaient plus que limités. Chez elle, c'était ce pauvre appartement occupé pour un loyer ridiculement bas mais déjà pas mal pour elle. Les visiteurs n'y étaient pas les bienvenus car elle haïssait plus que tout ce qu'elle pouvait lire dans leurs yeux: pitié, compassion, ennui ... mépris.

Mais bon, plus l'affaire serait réglée rapidement, plus tout cela passerait et serait derrière elle. Elle ne chercha même pas à négocier quand la douche lui fut interdite. Elle passa ses vêtements sur sa peau luisante, les mêmes que ceux portés le jour du cambriolage, et suivit la fille jusqu'au parking. Le petit machin rouge dans lequel elles s'installèrent ne la fit même pas sourire. Pour elle, avoir une voiture était un luxe alors elle ne se permettrait jamais de critiquer d'une quelconque manière ceux qui en avait une. Néanmoins, on y était à l'étroit et elle fut forcée d'accepter d'être comprimée entre la portière et la conductrice qui débordait de partout. Curieusement, la petite voiture ne s'écroula pas en morceaux à la première secousse et elles s'élancèrent sur la route au son du moteur qui semblait donné tout ce qu'il avait.

Gwen mit sa capuche et se tassa sur son siège en oubliant de mettre la ceinture. Elle ramena les genoux sous son menton et se sertit les jambes.

"On va par là, au bout tu suis Nakashima Street et on prendra la direction de La Toussaint."

C'était dit d'une voie sans âme. Gwen n'avait pas envie de discuter, ce n'était pas nécessaire mais la fille, elle, semblait le vouloir. La jolie blonde grogna. Les trucs persos, elle n'aimait pas en parler. Par pudeur, par honte un peu aussi, mais surtout parce que ses affaires ne regardaient qu'elle et qu'elle s'était toujours débrouillée seule. Ceux qui empiétaient sur sa vie privée la polluait à chaque fois. Elle offrit à la conductrice un visage fermé, pas engageant et définitivement hostile. Néanmoins, certaines questions étaient légitimes et y répondre rassurerait la géante qui n'avait pas l'air d'être une mauvaise personne, bien au contraire.

"Je suis toute seule, les gangs et les bandes, ce sont de mauvaises personnes. Je ne suis pas comme eux. Et chez toi, c'était le hasard, j'ai vu que ta fenêtre était ouverte et c'était facile d'y accéder. En plus, le jardin cachait ma venue."

Elles s'étaient engagées dans le quartier le moins divertissant de Seikusu. C'est dans le quartier de La Toussaint que se livraient tous les trafics, les bad deals, et que la population la moins aisée vivait majoritairement. La mairie et les promoteurs avaient depuis longtemps oublié ce furoncle urbain et la voirie comme les vieux immeubles en briques bon marché y décrépissaient lentement.

"Là, la petite ruelle, gare toi là!"

Gwen sauta par dessus la portière pour descendre et redevint la sale gosse des quartiers. Une bande de type à la sale gueule les dévisageaient. Elle les connaissait, des petites frappes au service de plus grosses mais qui étaient quand même de vrais parasites. Celui qui avait le nez tordu s'approcha d'elle. Ils se connaissaient puisque c'est Gwen qui lui avait pété le tarin d'un coup de latte monumentale pour histoire de main baladeuse. Avant qu'elle ne se fasse étriper par le reste du groupe, un pote à elle, une vraie teigne tyrannique, était intervenu pour calmer tout le monde. Depuis, les relations restaient froides mais ça s'arrêtait là.

"Gwen, c'est ma rue, t'as pas à te garer là! Ou alors, tu payes!"

"Fais pas chier Shiro! C'est ma rue aussi! Et cette bagnole appartient à ma copine, donc pas touche!"

"Et c'est qui ... Ça?"

La fille venait de descendre à son tour et les dépassait tous d'une tête.

"Tu te lances dans le combat d'arène? C'est ... prometteur."


Gwen ignora le branleur et d'un signe de tête, invita la fille à la suivre. Elles firent le tour du bâtiment et entrèrent dans un hall microscopique et poussiéreux. Gwen s'arrêta pour prendre dans sa boite aux lettres deux enveloppes dont les tampon facture et rappel ne pouvaient être ignorés tant ils étaient gros. il fallut monté à pieds les marches  d'un vieil escalier en bois jusqu'au cinquième étage en évitant notamment une énorme merde de chien.

"Putain!"

Gwen tambourina à une porte et un jeune homme crasseux et hirsute ouvrit. Entre ses jambes, la tête pas sympa d'un chien jaune montra les crocs.

"Ton clébard à chier dans l'escalier! T'as deux minutes pour nettoyer ça avant que je foute le feu à ton appart! Avec toi dedans!"

L'autre miaula une plainte minable et enfila ses chaussons en obtempérant.

Gwen passa de l'autre côté du palier et sortit une clé de sa poche. La porte s'ouvrit avant qu'elle ne touche la poignée. Kaito était là, rayonnant, heureux de la voir. Même cloitré dans son fauteuil roulant, il dégageait une énergie positive et respirait la gentillesse.

"Je t'ai attendu, j'ai ouvert un paquet de ... oh? Tu amènes quelqu'un?"

Gwen rougit. Pour elle, c'était un plongeon directe dans son intimité la plus précieuse: sa relation avec son frère. Elle se pencha pour l'embrasser tendrement et malgré une certaine gêne dans la voix, elle répondit.

"C'est une amie, elle s'appelle, euh ..."

Le secours vint de l'amie en question.

"Oui, Alicia. Et on doit voir un truc, ce ne sera pas long."

"Je vous attends, on partagera le repas!"

Oh non!!!

L'appartement était ... propre et bien tenu malgré sa vétusté. Très petit, on entrait dans un salon-cuisine rikiki qui desservait deux micro-chambres et une salle de bain-toilettes. l'endroit était chichement meublé, le strict nécessaire, c'était tout. Sans laisser le temps à son frère d'en dire plus, Gwen prit la main d'Alicia et l'entraina dans sa chambre. Huit mètres carrés, un lit simple et un coffre à ranger. Dans un coin, tout son matériel de grimpe occupait une bonne partie de la surface. La fausse vraie voleuse farfouilla dans ses affaires et en sortie la médaille et dut faire plusieurs poches pour trouver quelques billets qui étaient loin de représenter la somme volée.

"Voilà, tiens! C'est bon entre nous?"

Ah qu'elle n'aimait pas les gens chez elle ...
« Modifié: dimanche 03 juillet 2022, 12:31:45 par Gwen K. »

Alicia Karpova

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 7 dimanche 03 juillet 2022, 19:32:00

Le trajet ne se fit pas dans la meilleure des ambiances. Celle-ci était même plutôt délétère, entre mon énervement qui cachait un état de stress assez intense, car ce n’est pas tous les jours que tu vas chez la fille qui t’as cambriolée peu de temps auparavant, et le mutisme de celle-ci, au demeurant compréhensible. Alors que nous arrivions dans le quartier le moins agréable de la ville, elle daigna enfin me répondre, m’avouant qu’elle avait agi seule et qu’elle n’avait pas réellement repéré mon appartement auparavant. Cette nuit-là, j’avais juste joué de malchance. Et maintenant que j’y repensais, un cambrioleur professionnel ne m’aurait jamais laissée le chasser de la sorte. Il m’aurait sans doute pointé un flingue sur le tronche, et serait parti avec la télé, le pc, les trophées et peut-être même la baignoire.

Nous sommes arrivées à peine une minute plus tard, dans l’une des ruelles les plus tristes du quartier, de la ville, peut-être même du pays entier. Des vieilles bicoques en brique rouges qui me rappelait un vieux voyage à Liverpool durant mon enfance faisaient faces à des barres d’immeubles aux façades noires de crasses dont les petites fenêtres ne devaient plus laisser passer beaucoup de luminosité. L’agencement urbain réussissait l’exploit, en coupant la majorité de la lumière du soleil, de rendre l’atmosphère encore plus sombre et malsaine que ce que la pauvreté et la réputation du quartier en faisaient déjà. J’avais un pincement au cœur en voyant le bâtiment décrépi devant lequel on venait de se garer, sans doute celui où ma nouvelle « amie » habitait.

Celle-ci sauta agilement par dessus la portière, sans que je n’ait le temps de l’engueuler pour ça ; de toute façon, elle n’avait pas laissé de traces de chaussures sur les garnitures ou la peinture. Une bande de racailles s’approchaient de nous avec un air agressif, le genre de types qui mettaient mon calme à rude épreuve et manquaient à chaque fois de briser ma longue série de bientôt vingt-deux ans sans bagarre. Ils portaient sur eux, sur leur allure, sur leur visage, dans leur voix l’agressivité des petites frappes que l’on ne croisait qu’ici. Avant même que je ne puisse répondre aux piques de leur leader, Gwen (c’était donc ça son nom, heureusement que l’autre con venait de le dire sinon j’aurais pas deviné) le moucha avec une répartie qui montrait, heureusement ou malheureusement, qu’elle avait l’habitude de ce genre d’interactions sociales.

Une fois débarrassées de ces parasites, elle m’amena dans le hall d’un immeuble qui sentait, dans l’ordre : l’humidité, la crasse, le chien, et la pisse. Le cocktail de fragrances me prit immédiatement au nez, me donnant des nausées que j’avais bien de la peine à cacher. Je passais à deux doigts de marcher dans un trésor, avant d’admirer Gwen faire montre de toute sa délicatesse en houspillant le responsable de la créature propriétaire du sus-dit trésor.

On s’arrêta enfin au cinquième étage, où une porte s’ouvrit sur un garçon d’un âge similaire à la jeune femme, au sourire chaleureux et à la bonne humeur communicative malgré son handicap bien visible. Il paraissait heureux de voir de la compagnie, à l’exact inverse de la cambrioleuse qui, elle, semblait plutôt tenir le rôle du chien de garde de la maisonnée. De la relation entre les deux se dégageait une infinie tendresse, de celles qui réchauffent le cœur quand on en est spectateur, et peut-être un peu plus que cela, ce qui m’attrista un peu. C’est qu’elle était jolie, et que je suis vraiment du genre à m’inventer rapidement des scenarii…

« Alicia, enchantée. On vient pour...euh... »

Je venais certes de la sauver, où du moins de la sortir de l’embarras, maintenant c’était à son tour de me rendre la pareille, ce qu’elle fit sans sourciller. Elle devait avoir l’habitude de tricoter pour se sortir des situations compliquées, même si le regard de son...ami semblait lui dire qu’il n’était pas duper et qu’elle devait s’attendre à un interrogatoire en bonne et dû forme une fois que je serais partie. En tout cas, elle ne me laissa pas le temps de discute que déjà elle me prenait la main (bon point) pour me faire traverser un appartement bien moins vétuste que le reste de l’immeuble (bon point n°2) jusqu’à sa chambre.

Installée sur un lit sans aucune autre forme de procès, je détaillais la déco, ou plutôt l’absence totale de déco, pendant qu’elle fouillait dans ses tiroirs. Il n’y avait rien dans cette pièce pour égayer l’ambiance, uniquement de l’utile et du fonctionnel. Dans un coin, du matériel de varappe occupait une bonne partie de l’espace, plein de cordes, harnais, mousquetons et autres piquets qui avaient tous servi encore récemment. Ainsi, madame pratiquait l’escalade ? En tout cas, ce n’était pas à Seikusu qu’elle pouvait trouver les meilleurs murs, au vu du relief inexistant de la ville côtière. Elle me coupa bien vite en me tendant une somme ridicule dans sa paume ouverte.

« Tu...te fous de moi ? » Je clignais des yeux en regardant les rares billets et piecettes qui se bousculaient. « Soit tu essayes de m’avoir, soit celui qui t’as racheté le tout s’est littéralement foutu de ta gueule. C’était peut-être pas grand-chose, mais je pense que deux montres Tissot, un bracelet en argent, un pendentif en ambre, une Game Boy Advance et deux trois autres conneries, dans le premier mont-de-piété qui passe j’en tire dix fois plus. » Je ne pouvais m’empêcher de soupirer. Si d’un côté je restais passablement énervée, je commençais tout doucement à comprendre la situation de Gwen. Pendant une poignée de seconde, mes yeux restèrent rivés sur le minuscule pactole, alors que je cogitais. Enfin, dans un nouveau soupir, je pris sa petite main dans la mienne, et referma ses doigts sur ces quelques yens qui auraient dû me revenir.

« J’en ai pas besoin. J’avais un tiroir à babioles, dans lequel j’avais fourré tous ces objets. J’avais pour projet de les revendre, mais je ne l’ai jamais fait. Ce n’était pas parce que j’y étais attaché, mais juste parce que j’avais la flemme. On va dire que c’est ma punition pour avoir été une grosse flemmarde. Garde ça, c’est pas grand-chose mais tu en as beaucoup plus besoin que moi. Par contre, ça... » Je pris du bout des doigts la médaille, sur laquelle je posais un regard nostalgique. « J’avais quinze ans quand je l’ai gagnée. Pas la toute première, mais la plus importante. Mon premier titre de championne du Japon. Depuis, je les ai tous remportés. Sept, d’affilée. Mais celle-ci reste la plus importante. » Pour la première fois, je m’ouvrais un peu à l’inconnue. Mieux encore, je lui offrais un léger sourire. « C’est en haltérophilie, hein, mais ça, je suppose que tu le savais déjà ! »

La discussion n’eut pas l’occasion d’aller plus loin, la voix du garçon nous appelant depuis la pièce principale. Je déposais une petite tape réconfortante sur l’épaule de Gwen, avant de me lever et de l’inviter à faire de même. « Je crois que ton ami n’a pas envie que je te laisse tout de suite tranquille. Allons le voir. »

Gwen K.

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 8 mardi 05 juillet 2022, 11:06:30

Gwen regardait de côté, honteuse. Le "Tu te fous de moi" avait toute raison d'être. En effet, il y avait eu plus mais les factures réglées des soins permanents de Kaito avait sérieusement entamé le trésor providentiel.

"Ben ... en fait ..."

Elle n'eut pas le loisir de se perdre dans des explications moisies qu'Alicia lui réservait une nouvelle surprise.

"Oh?"


Quelqu'un qui faisait acte de gentillesse et de générosité avec elle, c'était rare. la vie était dure pour tous le monde et l'argent en 2022 occupait une place telle qu'il enterrait bien souvent la plupart des qualités humaines. Bien sûr, elle n'allait pas refuser et regarda d'un œil nouveau la championne qu'elle regrettait sincèrement d'avoir cambriolée.

C'est d'un tout petit
"merci" presque timide qu'elle exprima sa gratitude.

L'haltérophilie ... Vraiment curieux comme sport. Qu'est-ce qui pouvait bien pousser une femme à s'y adonner jusqu'à transformer son corps en machine de puissance? En tout cas, Alicia cajola sa médaille comme Gwen l'aurait fait avec un chaton, ce qui indiquait toute sa passion. Sept fois championne du Japon, ce n'était pas rien, mais malheureusement pour ces athlètes, ce sport ne perçait que très moyennement dans les médias. Personne ne s'y intéressait vraiment. Si Alicia avait pratiqué de la boxe, elle serait déjà riche à millions.

Dans l'autre pièce, Kaito les héla pour le repas. Gwen avait immédiatement capté le ton inhabituel de son frère. Il n'était pas dupe et savait bien que quelque chose clochait. Aussi, il s'était montré sous son meilleur jour, celui de l'handicapé dépendant qui attend avec impatience la seule personne qui s'occupe de lui (c'était bien vrai d'ailleurs) afin d'amadouer l'éventuel problème qui s'encadrait bien dans le passage de la porte d'entrée. une fois Alicia partie, Gwen aurait droit à un interrogatoire en règle qui se terminerait bien évidemment en nouvelle engueulade.

"Oui on arrive!"

Cette exclamation  déverrouilla les réticences de la jeune femme à s'exprimer plus naturellement.

"Merci Alicia, c'est très généreux et tu nous aides beaucoup ainsi. Je regrette mon geste et te demande pardon. La ... nécessité m'oblige à des trucs pas très propres parfois."

Elle n'en dit pas plus et passa dans le salon où Kaito avait disposé sur la table basse un gros bol de nouilles épicées au poulet (le tout très chimique et assez peu naturel), trois bières premier prix, un ramequin ébréché avec des boulettes de wasabi et luxe suprême, un morceau de bœuf fumé finement tranché accompagné de tofu fumé. Un vrai repas de roi dans cet appartement habitué à bien plus frugal. Le garçon nota l'aspect détendu de sa sœur et fut rassuré. Les filles s'installèrent et c'est Gwen qui servit le bœuf dans des assiettes en carton et les nouilles dans des gros gobelets en plastiques. ils en avaient des réserves entières. Elle avait piqué un carton en attente sur le hayon d'un camion de livraison sans savoir ce que c'était.

La bière avait le goût amer des produits bon marché mais suffisait à cette table. ils trinquèrent, Kaito animant de son babillage permanent les temps morts du repas. Sa serviette tombait, Gwen la ramassait, il voulait aller chercher de l'eau, elle se précipitait pour remplir une bouteille plastique au robinet, et quand une trainée de jus gouttait de ses lèvres, elle fronçait les sourcils et l'essuyait comme un bébé.

"Gwen ne me laisse pas faire grand-chose, elle est la petite sœur que tous aimeraient avoir."

La petite sœur grogna un truc inintelligible en réponse.  Gwen lorgnait sur Alicia. En vérité, cette fille polie était un aimant à questions mais notre voleuse se garda bien d'entrer dans une zone trop personnelle. C'est Kaito qui le fit sans prendre de pincettes.

"Alors Alicia, d'où vous vient cette musculature hors-normes? Je devine que ce n'est pas qu'à vous observer dans un miroir de salle de cross-fit que vous vous êtes épaissie de la sorte?"

Gwen toussa dans son bol.

"Kaito! On pose pas des questions pareilles à une femme!"

"Bah, entre sportifs,  enfin sportifs et ex-sportif, on peut parler en distinguant les choses non? Tenez Alicia, moi, j'ai formé Gwen à la varappe. J'étais animateur dans un centre spécialisé et vivait de ma passion, jusqu'au jour où une paroi à eu raison de moi. J'ai négligé ma sécurité et l'ai payé par un accident qui m'a cloué sur ce fauteuil."

Il fit quelques dips sur ses accoudoirs, il était toujours fort.

"Mais si c'est ce que tu veux Gwen, parlons d'autre chose. Vous vous connaissez depuis longtemps? Vous vous êtes rencontrées à la salle? Le dimanche, Gwen sort de Seikusu pour aller grimper sur des parois dans un coin secret de notre connaissance. Vous pourriez y aller ensemble? Je serais heureux que tu arrêtes d'y aller seule, si il t'arrives quelque chose, personne ne pourrait t'aider."

Là, il fallait que Kaito arrête. Le dimanche, c'était le jour sacré de Gwen, son jour qu'elle avait pour elle et oublier tout ce qui rendait sa vie difficile. Elle prenait le bus et après une heure de route en campagne, accédait à une zone au relief assez dense. Là, en prenant des sentiers battus, elle remontait jusqu'à une plate forme que dominait un mur minéral de plus de cent mètres de hauteur. C'était son échappatoire vers la liberté.

"Il m'arrivera rien, je ne néglige pas ma sécurité moi."

Sous-entendu, tu parles trop.

"J'insiste. Et puis ... Alicia mérite surement de découvrir qui tu es vraiment."

Sous-entendu, j'ai fait le rapprochement entre l'arrivée soudaine et salvatrice de cet argent et l'arrivée soudaine et surprenante de cette fille qui n'est pas de ton monde.



Alicia Karpova

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 9 mardi 05 juillet 2022, 17:36:39

Gwen me regardait avec un œil nouveau maintenant qu’elle avait compris que je n’allais ni la dénoncer, ni la pourrir, ni même lui voler son argent. Enfin, voler...on se comprend. Mieux encore, elle semblait s’être ouverte un peu, ce qui se ressentait dans ses paroles, son attitude, le ton de sa voix. « Je ne t’en veux pas. Tout ce que je te demande, c’est de ne plus venir me piquer mes affaires, d’accord ? » Mon ton aussi avait changé, plus léger, presque guilleret. C’est amusant, j’avais l’impression d’avoir fait ma bonne action du jour en lui laissant cet argent, alors que le concept même de charité chrétienne ne faisait pas vraiment partie de ma culture.

Dans le salon, c’était un véritable festin de roi qui nous était présentait. Nouilles, bières, bœuf, tofu, se battaient pour trouver difficilement une place sur la petite table basse, absolument pas prévue pour accueillir tant de bouffe sur son plateau. « Eh bien ! Ce n’est pas chez moi que je mange de tels repas... » C’était à moitié vrai. La cuisine n’était pas mon passe-temps favori, et si j’essayais de mettre le prix pour bien manger, ce qui était nécessaire pour garder une bonne condition physique, les résultats n’étaient pas toujours fameux. Ce qui se trouvait devant moi, c’était l’exact opposé. Des produits à bas prix, certes, mais préparés comme il fallait, et présenté de manière sympathique, à la bonne franquette. Je n’ai au final pas osé leur dire que ce qu’ils avaient préparé pour trois représentait peu ou prou un repas moyen pour moi, trop touchée que j’étais par l’effort que le garçon avait déployé pour que je me sente bien accueillie.

A table, c’était lui aussi qui s’occupait de l’ambiance à table. Ce mec avait de la gouaille, de l’humour et du répondant. Si certains perdaient pied et s’enfonçaient dans la morosité à cause de leur handicap, lui, il en avait fait une force. La relation entre Gwen et lui était vraiment fusionnelle, faite de petites gestes attentionnés. Ses questions ne me dérangeaient pas outre mesure, mais je n’avais pas le temps de répondre que déjà notre voleuse le recadrait, me renseignant au passage sur son prénom que je n’avais pas osé demander pour ne pas avoir l’air con, puis il lui répondait du tac au tac dans un véritable jeu de tennis verbal aussi déroutant qu’amusant. Quand enfin je pus en placer une, ce fut pour répondre au plus de questions possibles dans le peu de temps qui m’était imparti.

« Ça me dérange pas du tout ce genre de questions, ne vous inquiétez pas ! J’ai l’habitude qu’on me regarde, que mon physique intrigue, alors je suis rodée. En fait, déjà petite, j’étais plus grande et plus large que tous mes camarades, filles ou garçons. Je me suis mise à l’haltérophilie à l’adolescence, c’est devenu ma passion, puis mon métier. Je vis de ça maintenant, entre les récompenses des championnats et les contrats de sponsoring. C’est un peu comme un rêve qui s’est réalisé. »

J’avais des étoiles dans les yeux dès que je parlais de mon sport, ce qui peut paraître étrange pour les non-initiés. Quel plaisir peut-on trouver à soulever des poids monstrueux ? C’étaient ce dépassement de soi, les progrès que l’on fait quotidiennement, mois après mois, année après année, les regards admiratifs des amateurs, qui me motivaient à continuer malgré la douleur, l’effort, l’énergie et le temps que ma passion me prenait. Ce furent les dips que Kaito enchaîna dans son fauteuil qui me tirèrent de ma rêverie éveillée. C’est qu’il se débrouillait bien !

« On s’est rencontrées à la salle, il n’y a pas longtemps, et on s’est tout de suite bien entendues. Elle m’a amenée ici pour...pour me montrer son matériel de varappe ! Je m’y intéresse depuis quelques mois et je cherchais quelqu’un pour me faire découvrir un peu le monde de l’escalade. Je serais très heureuse d’accompagner Gwen, si elle a besoin qu’on l’assure c’est un bon travail pour moi ! »

Mon regard se tourna vers la jeune femme qui semblait fulminer intérieurement. Je tenais là ma petit vengeance personnelle. Tu étais entrée dans ma chambre sans me demander mon avis ? Eh bien moi je vais rentrer dans ta vie, que tu le veuille ou non.

« Et si tu veux, Gwen, je peux aussi t’initier au monde de l’haltérophilie, même si j’imagine que c’est un peu moins intéressant à première vue. »

Je posai mes couverts après avoir fini mon assiette. Pour être totalement transparente, j’avais encore faim après ce qui était l’équivalent d’une entrée pour moi, mais je n’allais pas non plus chiper dans leurs réserves après m’être déjà invitée chez eux. Je tournai à nouveau la tête vers Gwen et plongeai mon regard dans ses grands yeux bleus. Elle avait un très joli visage et un corps au diapason. L’image de sa poitrine nue dans les vestiaires me revint immédiatement à l’esprit et immédiatement je sentis l’afflux sanguin irriguer mon membre. Dans cette douche, juste elle et moi, elle était à ma merci. J’aurais pu lui faire tout ce que je voulais, sans qu’elle n’ose appeler à l’aide. Mais...mais non. Ce n’était pas moi, ça. Jamais je n’aurais été capable d’infliger ça à quelqu’un, même à cette fille au corps de rêve qui s’était infiltrée chez moi et m’avait volé mes affaires. Il fallait que j’arrête de penser à ce genre de saloperies, et que je fasse redescendre cette érection naissante.

« Je viens de penser à quelque chose, d’ailleurs ! Si tu veux, je peux te payer pour que tu me donnes des cours d’escalade. Ce serait donnant-donnant. Tu serais d’accord ? »

Il fallait vraiment que je débande. De la façon dont je me tenais, ce n’était pas encore visible, mais dans ce short trop moulant, je ne pouvais pas me cacher bien longtemps...

Gwen K.

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 10 jeudi 07 juillet 2022, 20:14:22

Kaito la coinçait en pleine connaissance de cause et ne lui laissait pas le choix. Si il pouvait influencer sur le cours de l'existence de Gwen pour qu'elle se rétablisse sur un chemin honorable, alors il le ferait sans hésiter. L'irruption dans leur salon d'Alicia qui avait l'air d'être une chouette fille était une aubaine dont il comptait bien tirer parti. Initialement, il pensait intervenir pour apaisé une situation qui aurait pu leur être préjudiciable mais il s'était rapidement ravisé en comprenant à qui il avait  à faire. Gwen avait eu du bol de tomber sur cette fille qui avait franchement un bon fond. Derrière sa masse musculaire, elle portait sur ses traits toute la gentillesse du monde. Kaito s'amusa à penser que deux caractères allaient s'opposer mais ce serait surement bénéfique à Gwen qui avait de gros problèmes de sociabilité.

Le repas se déroulait dans une ambiance agréable, seulement ponctué de petites réparties bien placées entre lui et sa sœur, et dont Alicia parvint à tirer avantage pour le plus grand plaisir du garçon. Et leur conversation prenait une direction appréciable puisqu'on commençait à parler rémunération. Gwen bouillait, il le voyait bien. Le domaine de l'escalade lui appartenait et il venait clairement de lui planter un couteau dans les fesses en sacrifiant son activité dominicale. Seulement, comme le Christ, elle allait devoir porter sa croix et faire rédemption. Ca lui ferait du bien et permettrait peut être de canaliser ses idées illégales. Il comprenait ce que faisait Gwen bien sûr. Quand on a rien, on a rien, seulement il faut chercher la solution  ailleurs que dans la facilité. Facile à dire lui rétorquerait Gwen. Elle avait aussi raison.

"Euh ... je ne sais pas ... Comme ça là, à froid ..."

"C'est une super idée Alicia, ça nous ferait un revenu supplémentaire qui serait le bienvenue! Marché conclu! Tu vas voir, Gwen est une pro et quand elle ne fait pas la gueule, elle peut être adorable."

Celle qui faisait la gueule lui jeta un regard noir et lourd de reproches. Gwen aurait voulu vomir un flot de vérités sur Kaito mais fut douchée par le regard pétillant d'Alicia. Les deux semblaient se liguer contre elle sans lui laisser la moindre chance de rétorquer. D'un côté, Kaito la poussait dans le puits sans fond de leurs finances désastreuses, de l'autre, Alicia prenait sa petite revanche qu'elle était complètement en droit de réclamer. Et de plus, elle le faisait de manière plus qu'intelligente. Elle harponnait dans les deux domaines qui obnubilaient Gwen, la grimpe et le fric. La jolie blonde n'avait comme option que la capitulation. Elle s'enfonça dans le canapé mou et ramena ses jambes sous elle, acceptant la fatalité.

"Je le fais uniquement par esprit sportif. C'est toi Kaito qui définira les tarifs. Je ne veux pas entendre parler d'argent."

Une esquive acceptable par laquelle elle conservait un minimum d'honneur mais qui scellait définitivement un lien qu'elle ne soupçonnait absolument pas.

"Et pour l'haltérophilie, ça attendra un peu, désolée."

Elle n'ajouta pas qu'elle ne voulait absolument pas ressembler à un tanker et perdre une des rares bonnes choses que la vie lui ai offert, sa beauté. Soulever des poids monstrueux et imposer à son corps des tensions aussi extrêmes ne la branchait pas vraiment. Elle, elle avait besoin de souplesse, d'agilité et de puissance nerveuse. Ses réactions musculaires devaient être toniques et explosives, et capables de tenir l'effort sur la durée. Alicia lui dirait surement que bah, comme en haltérophilie quoi! Mais ... c'était pas pareil!

"Et comme nous sommes samedi! Et que demain c'est dimanche, pourquoi ne pas commencer de suite? On établit la séance à 20000 yens, ca te va Alicia?"


"Mais ..."

"Excellent! Donc, je te propose de retrouver Gwen demain matin première heure à la gare routière B bus 284. Vous ferez le trajet ensemble, pense à prendre à boire et à manger. Il fera chaud donc prévoie aussi des vêtements de rechange et de bonnes chaussures."

L'affaire était arrangée et le garçon annonça qu'il allait débarrasser. Revancharde, Gwen le laissa faire.

"Je vais te raccompagner à la voiture, les rues ne sont pas sûres à cette heure ... Comme à toutes d'ailleurs."

Kaito salua Alicia et les filles retrouvèrent la crasse de la cage d'escalier puis l'air moins nauséabond de la rue. Ca ne servait à rien de revenir sur ce qui avait été dit. Je sais que tu sais que je sais que tu sais ...

"Bon, ben, à demain alors. Nous irons dans les Monts Kobe, j'y ai mes repères, tu verras, c'est sympa et la vue est magnifique. prévoie aussi de quoi passer la nuit dehors. Si on rate le bus du retour, il faudra attendre le lendemain. On ne peut pas prendre ta voiture, il n'y a rien là-bas pour la laisser sur place."

Dehors, le groupe d'abrutis avait disparu et la voiture d'Alicia était intacte, heureusement. Le petit moteur ronronna au premier coup de clé et Gwen hocha la tête en réponse au signe de sa nouvelle connaissance.

De retour à l'appartement, Kaito attendait, c'était l'heure des comptes ...

Alicia Karpova

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 11 jeudi 07 juillet 2022, 21:44:40

Bon, ma proposition avait l’air de faire mouche. Les réactions étaient partagées, entre un Kaito euphorique à l’idée un poil sadique de me faire traîner dans les pattes de Gwen, et justement Gwen qui ne paraissait pas forcément très emballée à la perspective de se traîner un boulet métaphorique et physique durant les seuls moments où elle pouvait profiter de son hobby. Bref, que du bon pour moi ! Le fond de la bière tiède termina dans mon gosier alors que je me redressais pour admirer le nouveau set du tennis verbal des deux colocataires. Encore une fois, le garçon prenait l’ascendant, tel un Nadal de la répartie. Quand au public, certes restreint puisqu’il était au nombre de un, il se régalait.

Et ainsi, Gwen abdiqua, non sans avoir opposé un semblant de résistance qui s’était bien vite évaporé. On aurait presque dit que...ma présence ne la dérangeait pas tant ? Peut-être juste qu’elle faisait semblant d’être blasée, pour la forme, mais que dans le fond elle se réjouissait de mon arrivée ? Que ce n’était pas mon apport financier, ma manne providentielle qui l’intéressait mais bien moi, ma personne, celle que j’étais ? Ou que je me faisais des films et qu’en réalité c’était bel et bien Kaito qui ne lui avait pas laissé le choix ? L’esprit sportif, en tout cas, avait bon dos.

« Ne t’inquiète pas, je rigolais pour l’haltérophilie, je sais bien que ça n’intéresse pas grand monde. Faut être un peu timbrée pour aimer ça ! »

Les mots étaient durs, mais c’était la réalité. Il y avait dans cette passion un masochisme certain à torturer et déformer son corps de la sorte. Je n’étais pas dupe : les gens normaux n’aiment pas l’haltérophilie, ni les haltérophiles. Mais telle une paria, je continuais mon sacerdoce, dont la seule finalité étaient de satisfaire mes ambitions et surtout mon égo. En parallèle de mon introspection, Kaito avait déjà finalisé les plans pour le lendemain, prenant de court tout ce que j’avais prévu de faire ce dimanche, comme...m’entraîner, et...rien d’autre...comme tous les jours en fait. A bien y réfléchir, je pouvais bien sauter une séance. Surtout que de l’activité physique, j’en manquerais pas à gravir des falaises ! Sous réserve que je ne m’écrase pas en contrebas.

« A 20000 yens, j’espère que j’aurais un bon professeur ! Mais je n’en doute pas. Je suis certaine que Gwen est très pédagogue en plus d’être agile comme un chat. »

Sous entendu, oui, je t’ai déjà vue sauter partout pour éviter que je te brise chacun de tes petits membres chétifs. Mais c’était du passé, voyons, et j’avais déjà tourné la page.

« Bien noté, demain matin très tôt à la gare routière B, j’y serai ! »

Il était temps de prendre congé. Je laissais la délinquante m’ouvrir le passage avant de me lever et de la suivre. Ce nouveau petit bout de discussion avait eu l’avantage de me faire penser à autre chose et Ô ! Magie, la bosse dans mon short avait totalement disparue dans la manœuvre. Devant la voiture, j’hésitais à la manière de dire au revoir à ma nouvelle super meilleure amie pour la vie : la bise, un câlin, une accolade ? Au final, on se contenta d’un signe de la main, d’un sourire et d’un « A demain, Gwen. »


Les matins étaient frais dans cette partie du Japon. Même en ce début d’été où le soleil ne nous épargnait pas, la fraîcheur piquait la peau nue et provoquait le frisson. Là, assise sur un banc en métal glacé, j’attendais depuis plus de trente minutes l’arrivée hypothétique du bus, et l’arrivée encore plus hypothétique de Gwen. Car en effet, on m’avait dit de venir à la première heure, mais c’est un concept un peu vague en fait. Capuche sur la tête, casque sur les oreilles, je ne devais pas offrir un air avenant aux passants qui, tous sans exception, me regardaient rapidos avant de tourner la tête de peur que je les...mange, je ne sais pas. Ils devaient sans doute se dire, « Ouah, cette fille est tellement monstrueuse et elle a l’air si dangereuse, je suis sûr qu’elle écoute du heavy metal ! », alors que la réalité, c’est que j’avais ma playlist favorite de j-pop qui tournait depuis que j’étais partie à pied de chez moi.

Après un énième coup d’oeil stressé à droite et à gauche, la vision fantastique d’une belle blonde à forte poitrine s’offrit enfin à mon regard. Heureuse de l’arrivée de mon enseignante, je lui fis un grand signe de la main (mais pas trop grand non plus, pour ne pas baffer celui qui s’était courageusement assis à mes côtés) auquel elle répondit par une absence totale de réaction. Bonjour l’ambiance. Bah, elle n’était sans doute juste pas du matin.

« Salut Gwen, bien dormi j’espère ? »

Pas le temps de tailler une bavette que le bus 284 se gara déjà le long du trottoir. Niveau ponctualité, la jeune femme était parfaite. Maintenant que j’y pensais, en effet, si tous les dimanches elle le prenait pour s’adonner à ses séances de varappe, elle devait en connaître les horaires par coeur. Nous laissâmes grimper quelques personnes, pendant que je descendais la fermeture éclair de mon sweat puis le rangeais négligemment dans mon sac à dos. A défaut de posséder des fringues amples, je portais un t-shirt blanc en élasthanne trop serré aux bras et qui moulait mes abdos. Quelques badauds me regardèrent en écarquillant les yeux, ce que Gwen ne manqua pas de noter. « J’ai l’habitude... »

Dans le bus, celle-ci n’eut pas le temps de sortir quelques pièces que j’avais déjà payé pour nos deux places, aller et retour. Ce passe-droit me permettait de m’installer côté fenêtre sans qu’elle ne puisse décemment se plaindre. Le siège à la décoration d’un autre temps, taillé pour le gabarit japonais standard, cracha un nuage de poussière quand mon cul se posa dedans, mes épaules débordant juste un poil sur la place de ma voisine. « Désolée...j’aime pas prendre le bus à cause de ça. » Apparemment, notre arrêt était le dernier avant le terminus, ce qui augurait d’un trajet plutôt long, au moins une heure.

Je sortis de mon sac à dos aux pieds deux onigiris de belle taille, et deux thermos de thé vert. « Tiens, j’en ai pris pour toi aussi. » Frugal, certes, mais suffisant en sachant que nous allions bouger dans tous les sens après ça. « J’ai aussi pris un sac de couchage, vu ce que tu m’as dit hier, deux bouteilles d’eau, et un peu de bouffe. » Je n’avais pas vraiment l’habitude de partir à l’aventure comme ça. C’était même la première fois que j’allais peut-être dormir à la belle étoile, dans la nature, moi la citadine qui ne sors quasiment jamais de Seikusu ! Autour de nous, les bâtiments laissaient place aux arbres, la plaine aux monts et vallées, et l’horizon se déroulait désormais à perte de vue. Devant la vitre, j’étais comme une enfant à m’extasier à la vue de cette nature magnifique qui m’avait toujours été étrangère. « C’est super beau...je comprends pourquoi tu fais souvent ce trajet... » Je tournais la tête vers elle, et lui offris mon sourire le plus naïf et le plus pur, celui d’une gamine qui découvre quelque chose de beau et de nouveau. « D’ailleurs, je me demandais...comment tu as découvert l’escalade ? » J’avais envie de m’intéresser à cette nouvelle arrivée dans ma vie. Je voulais qu’elle me parle d’elle, de ses passions, de ce qui la faisait vibrer. Mes yeux la quittèrent une poignée de secondes pour courir le long des vallons qui nous entouraient avant de retourner se poser sur elle. Et je compris à ce moment là que la beauté de Gwen n’avait rien à envier à celle de ces superbes paysages.

Gwen K.

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 12 vendredi 08 juillet 2022, 13:07:03

La fin de la soirée s'était terminée par une sérieuse prise de gueule entre Kaito et Gwen. Le garçon l'avait sermonné sévèrement, dévoilant qu'il avait bien deviné ce que sa sœur faisait lors de ses virées nocturnes et en retour, Gwen lui avait craché des ressentis tellement douloureux qu'il en était rester coi une longue minute. Ils s'étaient ensuite chacun emmurés dans leur chambre, elle en pleurs et lui profondément blessé. La nuit avait été catastrophique et Gwen n'avait trouvé le sommeil que vers quatre heures du matin, c'est à dire une heure avant d'avoir à se lever. Ses affaires étaient prêtes et elle n'avait eu qu'à faire un saut à la salle de bain et manger un bout avant de sortir de l'appartement sans faire de bruit. Son sac était lourd mais les poids bien répartis aussi rejoindre la station de métro la plus proche fut comme à chaque fois sans efforts. Elle en avait pour une demie heure de trajet et assise sur sa banquette et bercée par le mouvement du wagon,  elle réfléchit aux derniers évènements. Alicia était foncièrement bonne, tout en elle inspirait confiance et même quand elle se fâchait, pour ce que Gwen en avait vu, elle n'arrivait pas à faire peur. Ensuite, d'un tout autre point de vue, elle avait un caractère que Gwen appréciait. Elle avait le goût de l'effort, une volonté d'acier quand il s'agissait de se dépasser, une détermination à toute épreuve semblait-il, il le fallait bien quand on était championne d'haltérophilie non? Mais aussi, sa douceur que son corps ne dissimulait pas était palpable, et ses bonnes manières aussi. En vérité, Gwen s'était montrée affreusement désobligeante gratuitement alors qu'Alicia n'était qu'une victime. La jeune femme prit la  décision de se montrer plus agréable. C'était dimanche alors autant ne pas gâcher la journée.
L'instant d'après, elle changeait de banquette pour s'écarter d'un lourdaud qui était venu se coller à elle alors qu'il y avait de la place partout. Le type la suivit avec sa vieille tête de pervers et il ouvrit des yeux ronds quand elle lui écrasa son genoux dans les parties. Elle descendit la station d'après, laissant le déchet larmoyant et le gratifiant d'un superbe doigt d'honneur.

La gare routière se situait au-dessus de la station de métro et Gwen émergea en même temps qu'un soleil augurant une chaude journée, comme prévue.

Alicia était là et se signala dès qu'elle la vit. Bon sang! Il n'y avait rien à faire ... Dans une salle de sport ou en pleine rue, elle semblait prendre toute la place. Gwen aurait aimé répondre par un bonjour correct mais n'y parvint pas. Leur relation frileuse ne s'était pas montée sur une franche amitié.  Gwen posa son sac au sol et se déroula les épaules avant de s'arranger un peu. Elle avait fait l'effort de délaisser son look quelconque pour passer quelque chose de plus féminin, sans vraiment savoir pourquoi. Peut être pour montrer qu'elle ne s'identifiait pas au quartier miteux dans lequel elle vivait. Son denim et son mini-top avaient été achetés d'occasion mais étaient corrects et elle portait aux pieds des trails propres.

Gwen haussa les épaules à la réflexion d'Alicia. Le regard des autres, elle y  était habituée. Elle était japonaise mais n'en avait pas les traits alors elle avait régulièrement droit à tout. les habitués arrivèrent et quand elles furent installées dans le bus, il affichait complet. Heureusement qu'il n'y avait qu'une heure de route ... Elle se cala de travers comme elle put, son horizon caché par une grosse épaule musclée.

"Pas grave ..."

Puis vint le déballage public, pas discret mais l'attention était gentille.

"Merci."

Et puis enfin, ils quittèrent la ville pour rejoindre très vite une véritable campagne saine, par une route assez peu empruntée. Cette ligne de bus reliait Seikusu à une série de villages isolés. Et en effet ou, c'était super beau! Gwen se tortilla pour regarder par la fenêtre , elle ne se lassait jamais de cette vue. Alicia avait toutes les raisons d'apprécier le paysage mais elle revint rapidement sur  ses questions. Ce qu'elle demandait était très personnel mais elle ne pouvait pas le savoir.

"J'ai ... eu une enfance particulière et le directeur de l'orphelinat ne trouvait rien pour canaliser ma violence. J'étais en colère après le monde entier. J'ai rencontré Kaito lors d'une classe verte. Il était moniteur d'escalade et m' a lancé un défi. J'ai échoué et il m'a aidé à le surmonter avant de m'en lancer un autre. C'est comme ça qu'il m'a initié à l'escalade. On ne s'est plus quitté."

Comme si parler d'elle la dérangeait, elle se gratta une épaule et passa sa main nerveusement dans ses cheveux pour le plus grand plaisir de ses mèches rebelles. En six courtes phrases, elle avait plus raconter sa vie à Alicia qu'à quiconque avant. C'était un bon début.

Les arrêts s'enchainèrent et quand le bus s'arrêta au leur, il n'y avait plus qu'elles. Elles descendirent en bord de route, l'arrêt n'étant qu'une bande terreuse coincée entre un ravin d'un côté et la route de l'autre. Ca faisait bien vingt minutes que le bus suivait un itinéraire de montagne. Quand il fut partit et disparut au premier virage, la nature était à elles. Gwen prit une grande bouffée d'air frais. Elle rayonnait. Derrière elle, très loin, la mer ... et devant elle, les contreforts des monts Kobe, son royaume. Elle était différente à présent, vivante!

Elle pointa son doigt de l'autre côté de la route.

"Le sentier est là, il mène directement au cœur des montagnes mais il y en a pour des heures de marche. Nous, on en a juste pour trente minutes. Allez, viens!"

Sac à dos, Gwen traversa la route, franchit un fossé d'un bond et s'engagea sur le sentier dont l'accès était partiellement dissimulé par des buissons. Immédiatement, le niveau s'éleva et les jambes des marcheuses furent musculairement mises à contribution. L'endroit était verdoyant et les pentes couvertes d'arbres. Gwen se laissa aller à commenter les particularités d'une essence et à encourager Alicia qui n'en avait pas besoin. Gwen était leste et connaissait chaque cailloux du parcours. Elle sautait et bondissait plus qu'elle ne marchait, excitée à l'approche du but.

A un moment, elles bifurquèrent à gauche sur une trentaine de mètres et prirent pied sur une plate forme pierreuse assez vaste qui donnait sur une large paroi minérale grise à la hauteur vertigineuse.

"On y est !!! Hydrate toi, je prépare le matériel."

Ni une ni deux, Gwen déballe ses affaires, tourne le dos à Alicia, ôte son denim pour laisser un shorty ultra court et moulant, passe ses chaussons de varappe et tombe enfin son top pour une brassière légère plus fonctionnelle.
Son matériel est étalé proprement et bien qu'elle l'ai déjà fait, elle l'inspecte avec minutie. Tout est bon. Elle tend un harnais cuissard à Alicia.

"Tiens, mets le, je vais vérifier la paroi pour toi et je reviens m'assurer que tu l'aies bien mis."

Le petit mur que Gwen a choisi pour Alicia ne fait qu'une douzaine de mètres de haut mais pour une débutante, ça peut déjà être compliqué. Elle s'équipe elle aussi, s'auto-assure, se lance et en quelques mouvements, atteint le dernier piton auquel elle accroche une corde qu'elle portait en bandoulière. Même pas transpirée ... Pour elle, c'est comme monter un escalier.

"T'es prête?"

Alicia est grande. Alicia est large. Pour vérifier son harnais, Gwen le fait par derrière et elle n'a d'autre choix que d'écraser sa poitrine contre le dos de sa compagne. Elle resserre les sangles, s'assure qu'il n'y a pas de vrilles, réajuste un passant ... avant de passer devant et s'accroupir devant Alicia pour faire la même chose. Ses doigts palpèrent autour des attaches et elle sentit Alicia sursauter.

"Oups, désolée mais il faut que ce soit serrer quand même. Et puis, je risque pas de t'écraser un truc ... Avec les mecs, c'est différent ..."

L'avant-bras de la grimpeuse frôle ... (un truc solide). Elle a les cuisses musclées hein Alicia.

"Alors ... je t'explique ..."
« Modifié: vendredi 08 juillet 2022, 17:46:06 par Gwen K. »

Alicia Karpova

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 13 vendredi 08 juillet 2022, 15:46:26

Si à ma droite, la beauté de la nature nous flattait la rétine, à ma gauche, la cacophonie du bus bondé nous irritait les tympans. C’était sans doute pour cela que Gwen n’était pas bavarde, et ne me fournissait que des réponses monosyllabiques jusqu’alors. Sur son visage, les cernes et les yeux rougis témoignaient d’une nuit courte et difficile. Kaito n’était pas dupe, et connaissait son amie plus que quiconque au vu de leur relation, il avait donc dû deviner que je n’étais pas venue avec des intentions amicales. Du moins, au départ. Je me sentais presque coupable de l’engueulade que les deux compères avaient sûrement alimenté des heures durant après que j’aie pris congé. J’avais envie d’offrir à ma voisine de siège un petit geste compatissant, un tapotement d’épaule, ce genre de choses...je n’osais pas. La blonde restait fermée, distante, et rien que de l’effleurer aurait été une micro-agression de son espace vital. Nonobstant le fait que je débordais allégrement sur elle, indépendamment de ma volonté.

Pourtant, la réponse qu’elle offrit à ma question, bien que courte et sans détails inutiles, en disait bien plus long que tout ce qu’elle m’avait dit jusqu’alors. Je pensais qu’en tant qu’étrangères au Japon, nous étions semblables sur de nombreux points, mais en réalité ça s’arrêtait là. C’était une orpheline, incomprise, délaissée, qui abritait une rage incroyable. N’importe qui avec un peu de jugeote aurait pu le deviner, mais de jugeote, je n’étais pas pourvue. Une fois encore, je voulais lui adresser un petit quelque chose de réconfortant, une parole gentille, mais rien ne parvint à passer la barrière de mes lèvres. Nous étions encore deux inconnues, deux anonymes, et pourtant. La fin du trajet se passa dans le silence, elle à se contorsionner pour regarder par la fenêtre, moi enfoncée dans le siège pour lui offrir un petit morceau de paysages.

Nous fûmes les seules à sortir à notre arrêt. D’ailleurs, nous étions les seules encore dans le bus. Les villages et hameaux avaient disparu depuis de longues minutes, et il n’en restait plus qu’un lointain souvenir au fond de l’horizon. Gwen, de son côté, semblait renaître ici, dans son élément naturel. Sourire franc, démarche vive, regard pétillant, la grimpeuse débordait d’énergie. Je la suivais alors qu’elle flottait sur les pierres et les racines, mon pas lourd offrant un contraste saisissant entre nous. Toutes les vingt secondes, elle se retournait pour s’assurer de ne pas m’avoir perdue en route et m’encourageait. Je n’en avais pas vraiment besoin, mais je n’allais pas me priver de la voir joyeuse de la sorte. Le bonheur enjolivait encore plus son minois.

Et enfin, devant nos yeux ébahis (du moins, les miens), se dressa une paroi de pierre. « C’est ça, notre échauffement ? » Ce n’était pas une simple paroi à mes yeux, mais un mur infranchissable d’au moins cinquante mètres de haut, à la louche. Pour mon accompagnatrice, ce n’était qu’une petite marche à franchir. Elle s’affairait déjà à sortir et vérifier le matériel que j’analysais la difficulté en quête d’un chemin à suivre. Plus je la regardais, moins elle me paraissait dangereuse. Elle n’était pas si haute, et offrait multitude de prises qui formaient autant de chemins possibles. D’ailleurs, Gwen emprunta l’un de ceux-ci, volant de pierre en pierre avec une agilité déconcertante. Lorsqu’elle revint sur le plancher des vaches, pas une seule goutte de sueur ne perlait de son front. Épatante.

Le harnais qu’elle m’avait passé était à la bonne taille, certes, mais l’enfiler était une autre paire de manches. Il s’agissait de passer le pied droit dans le bon espace, le gauche aussi, de bien le serrer, de bien s’attacher, bref, une multitude de détails à vérifier pour ne pas manquer de s’écraser à terre dans une purée de chair et d’os. Heureusement que Gwen était là pour peaufiner les derniers détails et procéder au check-up. Elle y mettait du sien, ne ménageait pas ses efforts...ni la proximité. Entre ses mains qui vérifiaient un peu tout un peu partout, ses seins qui se pressaient dans mon dos et son souffle que je sentais tour à tour dans mon cou et à travers la structure alvéolée dans le dos de mon t-shirt, j’avais bien du mal à rester concentrée. Et comme la veille, je sentais qu’elle ne me laissait pas indifférente. Sauf que cette fois, j’avais beaucoup plus de mal à rester discrète.

Désormais accroupie devant moi, mon esprit tordu et déviant avait bien du mal à ne pas imaginer des scènes que j’avais déjà vécue de nombreuses fois et que j’espérais bien continuer à revivre. Les yeux clos pour détourner mon attention de cette scène ô combien tendancieuse, je ne pus retenir un sursaut et un petit cri quand ses mains tripotèrent les attaches près de mon entrejambe. « T...T’inquiète, y a pas de souci ! Ha ha ha... » Je riais jaune à sa remarque, n’osant pas lui avouer que la seule chose qui différait entre un mec et moi entre les cuisses, c’était le volume total occupé dans le caleçon, et pas à l’avantage du japonais lambda. On passera sur le moment où son avant-bras effleura longuement mon début d’érection, qui participa à me rendre encore plus rouge et honteuse que je ne l’étais jusqu’alors.

Au prix d’un effort surhumain, je parvins finalement à retrouver un peu de concentration pour écouter ses explications. Je n’avais pas envie de me péter les jambes à cause d’un mauvais geste et de finir en fauteuil roulant comme...hum, bref. Pour la deuxième fois, Gwen s’attaqua à la paroi, s’affairant à m’expliquer chaque mouvement, quels mouvements faire à quel moment, les erreurs à ne pas faire, et cætera. A mon tour, je me lançai à l’assaut de la paroi, sous son regard que je devinais bienveillant. A chaque prise, je me remémorais ses explications, et buvais ses encouragements. Malgré mon gabarit, je restais une sportive de haut niveau, bien plus souple et agile que la moyenne. Seul le harnais trop serré à mon goût me restreignait quelque peu mes mouvements, surtout pour le bas de mon corps. Après un dernier effort, j’atteignais enfin le sommet de la paroi, et me hissais sans réelle difficulté à la force de mes bras. Contrairement à ma prof, j’avais quelques gouttes de sueur qui perlaient sur mon front.

« C’était beaucoup moins dur que ce à quoi je m’attendais ! Une fois qu’on suit le bon chemin, et qu’on ne fait pas de conneries, ça va tout seul ! Merci, mademoiselle la prof ! » J’étais fière de moi, et de ma première victoire sur la nature. La vue depuis ce promontoire était encore plus époustouflante qu’en bas, et pourtant autour de nous, bien d’autres murs et pitons nous attendaient. Bien décidée à les aborder avec le maximum de confort possible, j’essayais de triturer les attaches et les sangles, avec pour seul résultat que celles-ci me serraient désormais encore un peu plus le paquet. Honteuse de la situation, mais sachant pertinemment que je ne pouvais continuer comme ça, je fis signe à la jeune femme de venir. « Gwen, j’ai besoin de toi s’il te plait. Est-ce que tu pourrais m’aider à desserrer un peu les sangles ? Ca me fait mal...euh...enfin... » Je soupirais et détournais le regard, plus rouge et gênée que jamais. « Ca me serre trop l’entrejambe... »

Gwen K.

Humain(e)

Re : Feel my power ! [PV. ALICIA]

Réponse 14 jeudi 14 juillet 2022, 12:44:36

Déjà un bon point, Alicia n'avait pas peur du vide. Même si cela n'était qu'une petite hauteur, d'autres n'auraient pas pu s'élever à plus d'un mètre. Ensuite, sa puissance était d'une aide considérable puisqu'elle était capable de compenser le manque de technique par le passage en force. A ce niveau, c'était appréciable mais sur une paroi plus difficile, ça coincerait forcement. Et puis enfin, la grande sportive qu'elle était s'éclatait et comme pour chaque sport, l'analyse des gestes à accomplir était naturelle chez elle.

Alicia grimpa donc ce premier objectif assez facilement et Gwen n'eut qu'à l'assurer et l'encourager sur ses choix. D'en haut, la vue était magnifique et la grimpeuse laissa sa compagne en profiter avant de la faire redescendre en douceur. Les mains crispées sur la corde d'assurance, Gwen imprima très vite que si l'athlète lâchait prise, il lui faudrait être plus que réactive et solide pour la ramener au sol. Mémo: s'arrimer à un piton pour les prochaines fois.

"C'était extra Alicia!! Un vrai lézard des falaises! Tu as des facilités qui vont beaucoup t'aider. Ton point fort, c'est les cuisses, alors pense à pousser avec plutôt qu'à tirer sur tes bras."

Gwen était joyeuse. Elle partageait sa passion avec quelqu'un et ça ne lui était pas arrivé depuis si longtemps ... Elle arrangea ensuite le matériel pour qu' Alicia puisse s'essayer àune autre voie et répondit à sa sollicitation.

"Trop serrées? Mais il faut que ce soit serré! Je les ai réglé comme il faut. Tu les as touchées? Attends, viens là!"

Gwen glissa derrière Alicia et s'accroupit. En effet, le harnais était tellement ajusté que les muscles d'Alicia débordaient sur les sangles. Hou, ça devait même être douloureux. Gwen passa à genoux pour être plus à l'aise et après une tape sur les fesses de sa partenaire, la fit retourner pour ...

"Et là aussi tu ....:::...."

"..............................oO..................................."

Alors, comment dire ...

Le ... la chose ... le nœud compacté qu'elle avait devant les yeux ne laissait aucun doute qu'en à sa nature et son utilité. C'était gros, massif, proéminent, exagérément mis en avant par la compression des sangles, prêt à lui sauter au visage et irrémédiablement situé là où ça ne devait pas être.

"Euh ....." Vite, vite, vite, trouve un truc à dire ...

"Faut pas que tu tritures les sangles ... c'est vraiment trop gros ... serré je veux dire!"

Qu'est ce que c'était que ce bordel? Alors oui les LGBTAASI+ mais comme ça, à froid, sans prévenir, l'exhibition était surprenante. Rien n'augurait ... ça. Bien sûr, chacun vivait sa vie selon son bon vouloir mais ça aurait été cool qu'Alicia la prévienne que ... enfin voilà quoi. Salut! Moi c'est Alicia! J'ai une grosse bite et je soulève des centaines de kilos. Pas compliqué quand même! l'espace d'un instant, Gwen se remémora le moment où elle s'était faite coincée dans les toilettes de la salle de sport. Elle avait peut être échappé au pire ...

Elle se redressa comme un ressort et fit un demi tour de ninja, rouge comme une pivoine, se grignotant un ongle, les yeux grands ouverts sur une profonde indécision. Demande? Demande pas?

"On va passer à la suivante! Viens !"

Elle passa le mousqueton à l'anneau du harnais d'Alicia et lui désigna une nouvelle voie. Assureur prêt - départ - parti - et Alicia s'élançait de nouveau. Sauf que le caractère naturellement nerveux de Gwen revint au galop et alors que l'athlète peinait à cinq mètres du sol sur une portion où les prises étaient fines, elle verrouilla l'assurance en hypertension et se cabra en arrière pour regarder ce qui clairement n'avait pas été une illusion quelques minutes plus tôt.

"Hey! Dis? T'aurais pas un truc à m'expliquer par hasard?"


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