La chute de Quel'Thalas.
Scabreux par le goût et le tempérament, je n’étais pas du tout une sainte nitouche, loin de là, loin s’en faut, loin de mes valeurs cérémonieuses, mais j’éprouvais à cet instant une vive colère à l’égard de cette sulfureuse succube. Quoique j’éprouvais pour elle une torride passion charnelle et sentimentale, je ne me sentais pas du tout, mais alors pas du tout, disposée à lui pardonner cet affront. Du moins, dans l’immédiat, car je n’entends pas mordre tout de suite et à brûle-pourpoint cette main délicate et gracile qui m’a procuré tant de plaisirs et qui m’a nourri, m’extirpant de la médiocrité ambiante dans laquelle je vivotais, tel un naufragé voguant dans une mer agitée, arrachant aux remous du chaos marin un simulacre d’aiguillon à travers la tempête.
« Ridicule. Billevesées ! Tu la relâches tout de suite. »
Cette Katina, c’était clairement ma propriété privée, à présent, formalisée par un accord très sérieux avec Arthas et mes adorables compagnons de routes qui sont presque tout aussi charmants que moi, notamment lorsqu’il s’agissait de prendre en main une femme. Et je ne tolérais pas que mon amante, peu importe si je lui devais une certaine reconnaissance à l’égard de ma récente promotion, vienne fourrer son nez dans mes quartiers et effets personnels pour installer mon trophée guerrier dans son antichambre de la débauche. Je devais certes à Slan une pléthore de nuits passionnées et un certain nombre d’astuces afin de favoriser mon élévation personnelle dans l’art des arcanes nécromantiques, mais elle ne saurait entacher mon honneur en tant qu’hiérarque à la solde d’Arthas !
« Et je remarque que tu n’as même pas cherché à te cacher, ni même à agir pour me distraire pendant que tu commets tes petites saloperies. Bref, il va falloir payer. »
Je joignais les paroles aux actes en m’élançant immédiatement vers ma cible toute désignée. Je la baiserai sans doute pour aujourd’hui, durement, salacieusement, mais d’une certaine façon qui devrait la dissuader de reproduire ce genre de sottises. Je me saisis ainsi d’elle par le col de sa robe, puis par sa chevelure tentaculaire, avant de la trainer au sol pour ensuite la ruer de coups, tel un mari indigné qui administrerait une honnête (sic) correction (sic-bis) à sa sotte d’épouse (sic-bis-repetita).
« Encore heureux que tu n’aies pas pris sa virginité ! m’exclamai-je, la voix empourprée. Je la veux, cette petite délurée, pour servir mes caprices, pour voiler, pour jouir d’une infinité de petites débauches que le manteau de l'hymen enveloppe à merveille », conclus-je, la respiration saccadée, les yeux rouges cramoisis, la voix percée d’une tonalité prédatrice.
Slan était à mes pieds, son joli corps grâcieux humecté du rouge violacé de ma violence, perclus de ma brutalité, ses vêtements déchirés. La bougresse avait bien voulu se défendre ; je fus quitte d’une estafilade sur mon torse et de multiples plaies au niveau de ma ceinture abdominale ; ce ne seront que quelques cicatrices additionnelles à ma panoplie d’apparats virils, n’est-ce pas ? Ah ! Et, nonobstant, peu importe si j’étais d’humeur courroucée, je réalisais à quel point je continuais de la désirer. Oui. Je voulais encore baiser Slan, elle m’envoûtait, cette foutue garce à la beauté incendiaire ! Mais je devais me contenir et sanctionner son affront, plus insidieusement. Les deux simultanément, sans doute, feront l’objet de mes lubies. Par le passé, j’avais déjà besogné les cinq sœurs de mon amante pendant six heures consécutives, du crépuscule jusqu’à l’aube : ce n’était donc que formalité pour moi.
Je me déshabillais, sous l’œil d’un miroir qui renvoyait l’éclat de mon humble personne. J’étais un bellâtre au profil effrayant, un Alcide qui défiait toute comparaison : six pieds et un pouce (185 cm), des membres d'une force et d'une énergie incommensurables, des articulations d'une vigueur, des nerfs d'une élasticité... Joignons à cela mon visage, ma figure mâle et fière, de très grands yeux bleus, de beaux sourcils blancs, un joli nez en forme de bec d’aigle, de belles dents ciselées, l'air de la santé et de la fraîcheur juvéniles, des épaules larges et puissantes, une carrure athlète quoique parfaitement coupée, les hanches belles et altières, sans doute le plus beau maintien altier de la Horde, un tempérament baisé par le feu, une force herculéenne, et le membre d'un véritable étalon, impeccablement glabre, j’étais véritablement magnifique, je réunissais le meilleur de l’humanité et de l’elfité, tandis que j’étais également doué de cette capacité inestimable à tirer mon sperme aussi souvent que je le désirais dans un jour donné. En présence de ces deux femmes, mon érection – d’ordinaire, presque continuelle – atteignait les neuf pouces de long pour une largeur on ne peut plus admirable.
Après avoir jeté un œil désireux à Slan, je lui fis l’affront de l’ignorer superbement. Je voulais allumer chez elle une étincelle d’espoir, celle d’être désirée et étreinte, avant de manifester mon dédain, ma rancune passagère. Je voulais lui pardonner, mais pas tout de suite. Elle devait se sentir rabaissée pendant que je m’occuperai de Katina, Katina vers laquelle je m’approchais d’un pas décidé, Katina qui était honteuse du plaisir criminel qu’elle ressentait dans sa propre déchéance…
Je lui retirais sèchement ce godemichet, non sans l’avoir enfoncé au plus profond de son fondement, au préalable, pour le simple plaisir de lui infliger une souffrance dûment méritée. Prisonnière de guerre ou non, elle contribua, par son mépris tranquille, à mon ostracisme à Quel’Thalas et j’étais un homme très rancunier.
Toutefois, en aucune manière, je n’étais dépourvu de pragmatisme. Au-delà du plaisir que j'entendais tirer de ma suppliciée, j'y voyais également un moyen de semer le chaos en Quel'Thalas, mais pour cela, je devais la briser.
« Sylvanas te considérait comme le fleuron de sa garde personnelle, lui dis-je, et Sylvanas a assumé une décision : celle de nous rejoindre. Pour cela, elle vous a délibérément rendu solidaires de sa manœuvre afin de rejoindre son amant et intégrer nos forces : notre confrontation aux abords de Quel’Thalas n’était que pure mascarade, un guet-apens dont le scénario était écrit d’avance. »
Non sans afficher un sourire en coin, je me surpris moi-même à tenir le menton de ma concubine à l’aide de mes doigts graciles et meurtriers.
« Les informations qu’elle nous a données nous ont déjà permis de conquérir plusieurs localités, figure-toi. »
Mes propos étaient secs, cruels, sans concessions, à mille verstes de mes réserves diplomatiques. Du bout de l'index, je lui relevai le menton, de manière qu'elle me regardât dans les yeux. Je la dominais de très haut, comme je dominais tout un chacun dans cette pièce. Toutefois, sans brusquerie, je la saisissais par les aisselles, telle une petite poupée en porcelaine, et la hissais sur un lit de Procuste qui surplombait les appartements privés de Slan. Enfin, je démarrais mon petit jeu lubrique, je démarrais mes subtils attouchements qui se révélaient légers d'abord, puis plus pressants, plus impérieux. Mes mains détenaient une force effrayante et, pourtant, elles ne meurtrissaient pas la chair de Katina. L'une d'elles lui emprisonnait les doigts et les câlinait, un à un, l'autre lui pétrissait la jambe, doucement. Tendrement, je lui caressais le visage, suivi d'un doigt qui courbait son oreille puis le pourtour de ses lèvres. J’enfouissais mes deux mains dans sa chevelure, et mes doigts affectèrent de la coiffer. Je la fis ensuite pivoter, lui massais les épaules, parcourus du dos de l'index le sillage de son échine…
Pour finalement aventurer mes doigts maudits vers sa poitrine arrogante et abondante, en les caressant par-dessous, initialement, jusqu'à y susciter comme un léger fourmillement, au niveau de son aréole.
« Ecarte les cuisses, Katina. Je te sens prête pour que tu me sentes en toi et que tu deviennes une véritable femme accomplie, ordonnai-je d’une voix péremptoire. Ne crains rien, tout se passera bien. Slan sera là pour… me surveiller », ironisai-je.
Puis, de mes pouces habiles, j’investissais les mamelons, progressivement, les titillant, les pinçant (parfois cruellement~), tirant dessus, d'abord de manière presque imperceptible, puis avec une insistance accrue et tranquille, jusqu'à ce qu'ils s'érigent et deviennent presque… douloureux !