Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

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The Dark Idol

Humain(e)

Seikusu, un jour de printemps, le soleil est au beau fixe, il est midi et la ville explose sous les couleurs vives après un hiver difficile. Les employés quittent les bureaux pour se mêler aux étudiants bruyants  dans les parcs de la ville. Chacun sort son bento et profite de sa courte pause méridienne. Les restaurants et les fast food sont pris d'assaut. La culture occidentale s'est habilement mêlée aux traditions japonaises et quelques établissements proposent des décorations propres à d'autres pays.

Saïki aime les pubs et son agent le sait. Les teintes de bois sombres et les verts foncés donnent à l'ambiance de ces débits de boissons une atmosphère particulière, une discrétion appréciable. C'est exactement le genre d'endroit qu'affectionne l'idole. Elle peut s'y détendre sans être reconnue et vivre ainsi comme si son succès était momentanément mit de côté. Toshiro travaille avec elle depuis ses débuts. Il l'a vue s'élever et atteindre les podiums. Il y est pour beaucoup bien sûr et elle lui a toujours montrer sa reconnaissance, en plus de le rémunérer comme il se devait. Une complicité était née entre eux et ils œuvraient ensemble a assurer à l'idole un succès phénoménal. Ils avaient passé de bons moments, soufferts ensemble aussi avec des plannings surchargés et des courses folles pour switcher d'une apparition à une autre. Le nom de Toshiro était convoité. Il était un agent efficace et incollable dans son domaine.

Mais ce qu'il venait de faire le désolait autant qu'il en souffrait. Face à lui, la star des plateaux, The Dark Idol, son amie, ravalait son incompréhension cachée sous sa casquette de l'équipe de baseball de la ville. Il ne voyait pas ses yeux dissimulés derrière de grosses lunettes de soleil et il en était mieux ainsi. Voir une larme l'aurait fait craqué.

"Mais ... je ne comprends pas ... tu ne peux pas me faire ça Toshiro! C'est ..."

Et pourtant si, il l'avait fait. Une agence l'avait contacté pour lui proposer une offre que personne ne pouvait refuser. Coacher une étoile montante dont tout le japon parlait. Certes moins que Saïki mais dont la carrière durerait encore plusieurs années. Son idole actuelle savait que ses heures étaient comptées. C'est pour cela qu'elle avait décidé d'orienter sa carrière sur la chanson plus que sur la représentation classique des idoles. Elle en avait les moyens. Ses concerts affichaient complet et son style plus rock que pop embrasait les foules. Ses chansons étaient travaillées musicalement et lyriquement et elle avait une vraie présence sur scène. La seule chose qui lui manquait était une dimension plus étendue. Il fallait touché un public national beaucoup plus large, voire qui sait, une carrière internationale pouvait aussi être envisagée, elle avait beaucoup de fans en Europe. C'est elle qui avait contacté Dark Soul Devil Prods, LE groupe qui dirigeait d'une main de fer plusieurs maisons de disques au Japon et qui avait ses entrées à peu près partout. Les instances dirigeantes avaient été emballées par l'idée de Saïki. Mais entre s'emballer et négocier un contrat définissant, tournées, concerts, disques, productions et tout ce qu'on peut rapporter au milieu de la musique, il y avait un monde. Et c'est là que le rôle de Toshiro s'avérait crucial. Ils avaient rendez-vous dans un mois. Leurs interlocuteurs se déplaçaient même à Seikusu, c'est dire leur intérêt.

Et il la lâchait sans préavis, il avait déjà signé son contrat. Celui avec Saïki n'avait plus court depuis longtemps, ils se faisaient tellement confiance...

"Je suis désolé Saï, c'est déjà fini, je pars."

Ca ne servait à rien de rester plus longtemps, toute discussion serait inutile. Il se leva donc et régla les consommations. Il s'en allait le cœur brisé mais heureux qu'elle n'est pas craqué un scandale. C'est aussi pour ça qu'il avait choisi un lieu public pour lui faire son annonce.

"Je te souhaite bonne chance."

Saïki était dévastée. la jolie blonde avait attaqué cette journée avec sa bonne humeur habituelle. C'était un day-free et elle avait été surprise de recevoir un sms de Toshiro l'invitant à boire un verre. Super! En ville! Elle avait passé un jean, ses indémodables converses, un t-shirt noir moulant et un peu court sans manches qui ne cachait rien de sa plastique. Elle avait caché la masse de ses cheveux blonds sous sa casquette en laissant quelques mèches tombées le long de ses joues et passé ses lunettes qui mangeaient son visage. Tama, son garde du corps, l'avait déposé devant le pub et attendait plus loin, dans la Lexus luxueuse qu'elle s'était offerte. Protégée d'accord, mais elle tenait à un minimum de liberté. Elle n'avait qu'a activer un bipper pour que le colosse déboule prêt à protéger sa maitresse. Cette belle journée venait de se terminer sur une indicible horreur. Larguée, lâchée, abandonnée par un ami fidèle, et au pire moment. Son monde s'écroulait. Les interviews de demain, la pub dans deux jours pour cette boisson à la mode, la séance de  photoshooting après demain ..... Elle ressassait cette désertion, passait en revue tous les évènements compromis et plus que tout, le contrat majeur à négocier bientôt. Il fallait tout caler et elle n'en avait plus les moyens.

Elle se prit la tête dans les mains et le serveur choisit cet instant pour l'accoster timidement.

"Excusez-moi, je vous ai reconnu ... je sais ce qu'est la discrétion mais ... vous voulez bien me signer cette pochette?"

Il lui présentait la pochette d'une pub sur laquelle elle apparaissait, souriante, avec le look dark et Ganguro qu'on lui connaissait. Là, elle était toute naturelle, sans maquillage trop voyant, toute simple. Belle mais simple. Elle afficha aussitôt un sourire radieux et s'empressa de signer en glissant un petit mot sympa et le serveur s'éclipsa, heureux. Elle venait souvent ici et c'est la première fois qu'il osait l'accoster. La prochaine fois, il demanderait un selfie avec sa muse.

Saïki replongea dans ses pensées. Pourquoi Toshiro? Pourquoi toi et maintenant? De déçue, chagrinée et malheureuse, elle changea pour écœurée, en colère, revancharde ... combattante!

Je ferais n'importe quoi pour obtenir ce contrat! Je suis prête à me battre. Je ne vais pas abandonner. Je ne vais pas me plaindre.

Elle se redressa .

Il me faut un agent! Le meilleur! Un surdoué!


Elle adressa une prière à quiconque  pouvait l'entendre.

Il me faut un agent!!

Elle y mit tant de force de volonté que son message ... plongea dans le verre de bière qu'elle venait de commander pour noyer sa déception. Elle rit pour elle-même à l'idée qu'une entité supérieure puisse lui venir en aide. Pas dans ce monde non.
Bière ... première entorse à son hygiène de vie depuis longtemps. Rien à foutre! Elle pouvait ajouter ça à cette journée de merde. Peut être même qu'elle en commanderait une deuxième!

« Modifié: samedi 22 janvier 2022, 20:58:37 par The Dark Idol »

Asmodeus

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Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 1 vendredi 21 janvier 2022, 00:48:40

La deuxième bière finit par arriver, et Saïki semblait bel et bien livrée à sa détresse. La dérive de la Black Idol faisait de la peine à voir. Tant de potentiel gâché par la fugacité de la jeunesse et la vénalité !
Le Prince de la Tentation n'avait rien à redire sur les raisons qui avaient poussé Toshiro à partir ainsi. Mais s'il pouvait avoir son mot à dire sur le destin de Saïki Nakamura, il ne se priverait pas d'y trouver son propre intérêt par la même occasion. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, la fortune sourit aux audacieux...

Comme la chanteuse cherchait son avenir dans la mousse de son breuvage, un homme s'était installé, à la table d'en face et face à elle. Les banquettes hautes empêchaient qu'on se voie, mais leurs yeux pouvaient à peine se croiser, s'ils s'étaient seulement croisés. Le Japonais était des plus banals, même si son costume n'était pas exactement celui du salaryman typique et trahissait un côté créatif ou start up nation qui, parce que rare, ni corporate, ni détendu, pouvait attirer le regard. Ca restait un quadragénaire, peut-être plus vieux, des plus normaux, avec une peau, détendue, qui accusait sans artifice les traces du temps passé.
Saï ne l'avait pas remarquée, mais lui était là pour elle, même s'il n'en donnait pas l'impression.
Car cet homme n'était autre que le Prince de la Tentation, le roi-démon connu sous de nombreux noms et qu'on appelait plutôt Asmodée.

Il avait commandé deux bières à son arrivée et, lorsque Saï eut fini sa deuxième et se sentait tentée par une troisième, il se leva finalement, se portant doucement jusqu'à sa table et posant sous son nez la bière fraîche qu'il avait prévu juste pour elle. Et quand elle l'eut enfin remarqué, il fit une légère courbette.

"Nakamura-shi, permettez que je m'asseye avec vous un moment."

Sans attendre vraiment la réponse, il prit place à table, là où Toshiro se tenait un moment plus tôt avant de disparaître de la vie de l'artiste. L'inconnu qui avait pris sa place la fixa quelques secondes et sourit. Il sortit une carte de sa poche intérieure et la lui tendit à deux mains, un geste des plus standards et formels au Japon. La carte disait :

Citer
Kanda, Wakyu
agent artistique

Il n'y avait pas de coordonnées, seulement un filigrane discret au dessin particulier. C'était atypique. Mais la carte disait l'essentiel : elle avait prié pour un agent, et voilà un agent.

"Je n'ai pu m'empêcher d'entendre votre agent comme il sortait d'ici, et j'ai cru comprendre que vous vous retrouviez dans une situation... délicate."

Il sourit encore, baissa la tête pour lui épargner de devoir afficher son embêtement devant lui. Il était très poli.

The Dark Idol

Humain(e)

Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 2 samedi 22 janvier 2022, 10:47:09

Tout allait très vite. Il fallait faire le point. Emballé par l'afflux d'alcool inhabituel, le cerveau de Saïki se livrait à un exercice de gestion de l'évènement ... complètement désordonné. L'information transmise par les sens de l'idole arrivait dans ce désordre et était traitée avec un temps de retard. Aussi, quand un nouveau verre glissa sous son nez, c'est son corps qui eut le réflexe de réagir. Encore un admirateur qui l'avait reconnu? Elle afficha un superbe sourire télévisuel et se redressa, le dos bien droit.

"Oh, bonjour!"

Elle pinça ses lèvres, plissa les yeux et inclina sa tête en une mimique très  professionnelle et s'apprêtait à formuler une réponse toute prête quand un détail réussit à doubler la file des informations encombrées dans son esprit. Nakamura-shi? C'était peu fréquent qu'on l'appelle ainsi. Le voile vitreux qui couvrait ses jolis yeux clairs s'effaça et Saïki réajusta ses lunettes. L'homme assis en face d'elle faisait preuve d'une politesse extrême et lui tendait une carte. On était loin de l'attitude surexcitée ou bien timide de ses fans habituels, ou alors était-ce vraiment un grand timide même s'il n'en avait pas le profil. Elle saisit la carte du bout des doigts et la sensation vaporeuse qui lui embrumait l'esprit fut aussitôt chassée par une montée d'adrénaline. La façade de l'idole disparut pour laisser placer à celle de la businesswoman. Scan rapide du personnage ... un japonais comme des millions d'autres, qui ne lui ferait pas tourner la tête si elle le croisait dans la rue. La quarantaine, un visage quelconque mais quand il se redresse, elle lit dans ses yeux une assurance certaine. Il est élégant, aurait sa place dans n'importe quel cercle dirigeant de cadres supérieurs. Il s'exprime avec déférence et joue le jeu de la politesse la plus poussée. Il n'y aucune raison pour Saïki qu'elle le repousse et puis de toute manière, que risque t'elle à perdre quelques minutes?

Néanmoins, elle se méfie de cette irruption particulièrement opportune pour lui. Elle se penche dans la travée et cherche à deviner si c'est un coup prévoyant de Toshiro, s'il y a une caméra cachée ou une équipe de prod planquée à proximité, mais non ... rien. Elle reporte son attention sur l'homme qui attend. C'est quand même étrange que ce bon samaritain survienne au moment où elle en aurait le plus besoin. Il est peu probable que ce soit le fruit du hasard qui l'amène comme une solution miracle à son problème actuel. Elle décide donc de rester neutre et polie, tout comme lui.

"Wakyu-shi, je suis honorée de l'intérêt que vous me portez."

Et si après tout, c'était bien le hasard qui était à l'œuvre? S'il était là, il aurait pu entendre leur conversation et profiter de cette opportunité. N'importe quel professionnel aurait fait de même. Elle continua sur le ton de la conversation.

"La semaine dernière, Eiko Tashimara a décroché un contrat publicitaire pour la marque Red Passion, vous vous souvenez des termes du contrat?"


Eiko était une idole connue sous le nom de scène de Tiny Puppet mais n'était pas l'une des plus grandes stars en vogue en ce moment. Elle baignait dans le vivier supérieur de cette industrie mais sans trop briller non plus. Saïki avait elle-même refusé ce contrat, tout comme les stars de son niveau. Red Passion appartenait à Shiro Corp. dont le PDG allait bientôt devoir rendre des comptes à la justice pour abus sexuels sur mineures. Toshiro avait déniché l'info à temps pour éviter une catastrophe médiatique. Seuls les plus débrouillards des agents de star étaient au courant et ne diffusaient pas l'information pour éviter tout problèmes avec la justice.

Elle faisait tourner la carte de l'homme entre ses doigts en l'écoutant. Simple, efficace, élégante, tout comme lui.

"Et en parlant de contrat, comment négocieriez-vous le mien  à venir avec Dark Soul Devil Prods?"


Asmodeus

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Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 3 lundi 24 janvier 2022, 15:11:12

"Wakyu" garda la tête baissée jusqu'à ce que Saïki s'adresse à nouveau à lui, comme il était de coutume de le faire, avant de relever un visage souriant et reconnaissant à sa réponse. Il incarnait l'agent serviable et utile pour mieux approcher l'idole. Il ne pouvait en être autrement, on n'approchait une Japonaise avec dédain et froideur que dans un anime de qualité douteuse. Il ne pourrait faire ressortir son caractère et ses particularités qu'une fois la discussion lancée entre eux.

Et la discussion ne tarda effectivement pas à être lancée.
Logiquement, Saï voulait s'assurer rapidement de ne pas tomber sur un coup trop beau pour être vrai. Elle l'avait immédiatement attaqué avec le cas très récent et encore très confidentiel du contrat signé par Tiny Puppet avec Red Passion. Il fallait être bien inséré dans le réseau des agents pour être au courant de ce genre de détails avant qu'ils soient divulgués. Les agents ne pouvaient pas s'empêcher de lâcher quelques commérages sur les poulains des autres...

Le sourire de Wakyu se transforma. Une petite lueur malicieuse lui barra l'œil tandis qu'il affectait une certaine ironie à l'évocation de cette affaire.

"Oui, oui, Red Passion... Très gros contrat ! Sacrée promotion pour Tiny Puppet ! Un contrat impossible à refuser ! Mais ce que vous voulez vraiment que je vous dise, shi, c'est pourquoi vous et quantité d'autres ont refusé les mêmes termes. C'est bien ça ?"

Il montra les dents avec complicité. Il n'y avait pas vraiment besoin d'entrer dans les détails. Le simple fait qu'il connaisse la chose confirmait qu'il était au courant. Par contre, il comptait bien enfoncer le clou.

"Ce qui est clair, c'est que son agent est fini et que sa carrière ne décollera plus. Au moment où nous parlons, des trolls féministes ont eu vent de l'accord et font en sorte que #tp soit pour toujours relié au toilet paper. Et je ne parle pas de ce collectif de lutte contre la pédophilie qui va l'affubler de tous les surnoms possibles liés à Shiro Corp. et à puppet."

Oui, la carrière de la petite était bonne à mettre à la poubelle. Les idoles étaient interchangeables à la guise des labels. Le monde de la musique nippone était sans pitié et extrêmement concurrentiel. Les autres idoles n'hésiteront pas à la jeter aux fauves et, d'ici quelques semaines, Eiko Tashimara annoncerait son départ à la retraite les larmes aux yeux avec le crâne rasé. C'était inévitable. Plus d'un millier de minettes ambitieuses n'attendaient que ça pour avoir l'espoir de prendre leur tour.

Comme pour faire passer la perspective, qui se devait de tirer une certaine amertume à tout être humain un temps soit peu bienveillant, il avala quelques gorgées de bière, avant de revenir aux choses sérieuses :

"Bon, DSDP... Cette opportunité, c'est un peu la croisée des chemins pour vous. Je peux être honnête ? Avec le départ de Toshiro, et à votre âge, vous n'avez pas beaucoup d'options. DSDP vous permettrait de briller pour longtemps encore. Avec votre notoriété actuelle, on peut vous négocier un statut de label à part entière, dont toute l'image serait liée à vous. Personne ne pourrait chercher à vous dénaturer ni à vous empêcher de profiter de leurs relations pour atteindre les fans internationaux qui n'attendent que d'être conquis et de vanter le passage de leur idole. Oui, l'idée, c'est ça : l'autonomie ; artistique, personnelle, stratégique."

Il haussa les épaules.

"C'est un sacré bond en avant, évidemment ! Vous avez évolué de façon très encadrée, jusque là. L'autonomie, c'est un défi : il n'y a que vous à blâmer pour le moindre échec. C'est pour ça qu'il vous faut quelqu'un capable de construire un empire pour vous ; ou plutôt, avec vous. Je peux vous présenter quelques personnes vraiment douées, des gens capables de réaliser cette vision pour vous. Et avec ce bagage, les négociations avec Aki-san seront faciles. Je ne prends pas de chèque avant que vous soyez convaincue."

Aki-san était une référence à Akira Taito, ancien directeur d'un des labels de Dark Soul Devil Prods devenu membre du conseil talents de la société.
Et "Wakyu" ne mentait pas en vantant les talents et relations qu'il pouvait mettre sur la table. Sous d'autres identités, il avait acquis chacune des personnes qu'il comptait exploiter dans cette entreprise.

The Dark Idol

Humain(e)

Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 4 lundi 24 janvier 2022, 22:30:28

Un professionnel, assurément. Les détails de cette sordide histoire n'étaient pas à la portée du premier présomptueux désireux d'exhiber tout son savoir. L'homme suivit la voie qu'elle avait ouverte sur le même ton et en suivant les mêmes règles. Feindre, se découvrir pour aiguiller l'intérêt, dire et surtout ne pas dire, sous-entendre. Il était apparemment rompu à ce type d'exercice et jouait de ses expressions corporelles comme de son langage. Tout était calculé et rien n'était innocent. Son assurance confortait, c'était certain et sa connaissance du staff de la grosse boite de prod incitait à vouloir en découvrir plus. Mais se jeter dans l'inconnu sans assurances n'était pas dans la nature de Saïki. Elle était aventureuse, douée pour maitriser un nouvel environnement dans des délais brefs, n'hésitait pas à briser les codes de la scène japonaise pour s'assurer une réputation, mais en aucun cas n'aurait foncée tête baissée dans une situation hasardeuse dictée par la nécessité.

Elle sourit à nouveau à son interlocuteur, un vrai sourire d'idole, et le remercia pour sa démonstration. Elle n'avait pas touché au verre qu'il avait posé devant elle et réfléchissait à toute allure, pesant le pour ou le contre d'un résultat tangible de cette rencontre particulière. l'homme avait beau être le candidat parfait, elle ne se sortait pas de l'esprit l'idée qu'il y avait quelque chose de louche et peut être même loufoque derrière cette opportunité.

Ta journée commence bien, te plonge ensuite dans un pétrin sans nom, avant qu'un prince idéal vienne t'en sortir. Et ce, en moins de trente minutes ...

Une fois encore, Saîki jeta un coup d'œil dans la travée pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'une blague. Auquel cas, elle se mettrait en colère comme jamais. Mais rien ne vint perturber leur dialogue.

Elle se cala sur son assise  plus confortablement. Le scénario évoqué par l'agent était une perspective intéressante à laquelle Toshiro, ni elle-même d'ailleurs n'avaient vraiment songé. L'autonomie, l'indépendance signifiait certes un épanouissement assuré en cas de réussite, mais aussi une quantité massive de travail supplémentaires, ce qui signifiait changer complètement ses méthodes de productivité. Concentrée sur l'aspect artistique de son travail, il lui faudrait une personne calée pour assurer ... tout le reste. Une personne d'expérience, qu'un agent jeune comme Toshiro ne pouvait tout simplement pas avoir accumulée, était primordiale. Toshiro était bon mais sa carrière était courte et fatalement il ferait une erreur d'appréciation à un moment. Etait-ce une petite vengeance que de l'imaginer foirer un projet à présent? Peut être ... peut être parce que la voix apaisante et assurée de Kanda Wakyu l'orientait sur de telles pensées.

Il avait une vision intéressante et novatrice de la gestion d'une star. Il était vrai qu'au Japon, l'encadrement des stars par des hordes de goules à succès était institutionnel. Malgré sa différence exacerbée, Saïki vivait ce cloisonnement elle aussi. Décider par elle-même, tenter, s'essayer à autre chose, se libérer des liens de l'instrumentalisation de son image était alléchant.

Elle accorda donc à cet inconnu le point de la première manche. Elle lui offrit une petite courbette.

"Wakyu-shi, vos idées font honneur à un grand sens de l'interprétation artistique et je vous suis redevable de votre franchise. L'ouverture d'esprit dont vous faites preuve me plait et je serais ravie qu'une collaboration se noue entre votre personne et la mienne."

Elle appuya son propos d'une moue adorable avant de la changer du tout au tout, soudain très sérieuse. Elle tenta une approche plus provocatrice, bien différente, affreusement occidentale.

"Bon ben voilà ... J'aime bien ce que tu me présentes mais je ne peux pas m'empêcher de croire qu'il y a un truc pas net. J'ai un problème et tu déboules avec une solution parfaite. Donc si tu veux qu'on bosse ensemble, il va falloir jouer franc jeu. Je ne connais pas ton nom mais je suis sûre que tu connais bien des choses sur moi."

Elle se vautra sur la table, vulgairement appuyée sur ses coudes, et repoussa la bière d'un geste volontairement négligent.

"Je peux être chiante, vulgaire, désagréable, ingérable et  bordélique. Une vraie petite emmerdeuse. Tu gérerais comment une branleuse qui te foutrait la honte devant des pontes de l'industrie?"

Elle se moquait du sens de ses paroles. Elle voulait juste le déstabiliser, voir sa réaction face cette volte face qui ferait fuir n'importe quel japonais conditionné selon le code moral du pays. Bien évidemment, elle n'était en rien tout ce qu'elle venait d'énoncer, bien au contraire.

C'était pratique de porter des lunettes. Elle ne laissait transparaitre aucune émotion à l'écouter lui répondre. Il savait rebondir et elle s'excuserait pour cet horrible test, plus tard . Après avoir repris son rôle d'idole trop souriante, elle voulut aborder quelque chose de plus concret.

"Impressionnez moi, j'ai le temps. Vous avez l'air d'avoir un solide carnet d'adresse. Décrochez moi un contrat qui en vaille la peine. Je vous observe travailler."

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Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 5 samedi 05 février 2022, 04:14:46

Jusque là, Saï avait été gentille. Il faut dire qu'elle n'avait guère le choix, pour le moment, que, pour elle, toute opportunité était bonne à prendre s'il s'agissait de la sortir du pétrin dans lequel le départ précipité de Toshiro l'avait plongé.
Mais elle restait une femme d'affaires, et une bonne femme d'affaires avec ça. Et lorsqu'elle sortit les griffes, peut-être par jeu, peut-être par défi, Asmodée sourit intérieurement, et son avatar du jour ne put s'empêcher d'esquisser un trait malicieux. Ah ! La voilà, la Saï ambitieuse et déterminée qu'il était venu chercher ! Il commençait à se demander si cette trahison n'avait pas brutalement dilué son potentiel dans une mare de doute et de chagrin, mais non, elle était bien là, dissimulée derrière les traits et mimiques de l'idole, de la star nationale n'attendant que d'exploser à nouveau, d'affirmer son talent, de prouver sa valeur.
Tout ce potentiel, et l'autre débile avait préféré le laisser de côté, parce qu'il avait peur que ce puisse être la fin pour elle.
Il n'avait fait que la livrer à des forces obscures qui, elles, s'en nourriraient allègrement jusqu'à sa mort ; et encore au-delà.

Et oui, elle ne connaissait pas son nom.

"Tu m'as pourtant laissé parler."

Et oui, elle pouvait être une peste insupportable si elle le voulait, ruiner ses efforts et sa vie s'il la doublait, juste en diffusant son nom. Asmodée n'en avait cure, Wakyu Kanda n'était qu'un nom d'emprunt, une enveloppe comme une autre qu'il pouvait changer d'un clignement d'yeux. Mais il avait bien conscience qu'elle pourrait tout faire capoter ; pour le moment, du moins.

"Est-ce que tu imagines que j'approcherais une petite branleuse ?"

Il jouait son jeu, sur un ton mielleux. Il ne se laissa pas faire mais ne la provoqua pas plus qu'elle ne le faisait. Il donnait le change, brièvement, efficacement. Même pas peur, aurait-il pu dire.

Et le petit jeu fonctionna. Une fois qu'elle avait été rassurée quant à son caractère, l'idole avait repris les apparences précédentes et Wakyu avait fait de même.

"M'auriez-vous donné cinq minutes de votre temps si je vous avais appelé, au lieu de vous approcher avec une bière fraîche, shi ? Même dix secondes ? Non."

Il secoua la tête. Elle s'attendait peut-être à ce qu'il fasse le mariole devant elle, comme Toshiro le faisait quand il appelait ses contacts et faisait comme s'il les connaissait de longue date, comme s'ils étaient des amis d'enfance, et qu'il leur soutirait des exclus et des faveurs comme s'il leur avait demandé quelques bonbons à Halloween ? Croyait-elle vraiment que ces gesticulades avaient été sincères ? Ces victoires obtenues devant elle, sourire aux lèvres, avaient été obtenues par des courbettes humiliantes et des entretiens angoissants des jours plus tôt. Après ce qu'il avait fait aujourd'hui, croyait-elle encore qu'il ait été totalement franc avec depuis le tout début ? Toshiro avait un terrible manque de confiance en lui, et par conséquent il doutait que son partenariat avec Saï puisse aller plus loin. C'est pour ça qu'il était parti. Pour ça et pour les fesses de l'autre gamine. Mais peut-être qu'Asmodée allait devoir régler ce détail et la mettre face aux faits ? Plus tard, sûrement.
Pour le moment, il avait besoin de travailler. Non pas qu'il ait besoin de réaliser le travail d'un véritable agent artistique : il avait des contacts d'une autre nature et bien plus serviles que ceux que pouvaient avoir les agents classiques. Il opérerait comme il l'avait toujours fait : séduction, collusion, contrainte.
Et pour l'instant, il baissa la tête devant Saï.

"Je vais m'atteler de ce pas à votre cas, Nakamura-shi. Je reviendrai à vous dès que j'aurai des résultats probants et nous discuterons plus concrètement à ce moment-là. Si vous pouviez me faire une simple faveur qui vous servira bien d'ici-là : ne faites pas d'histoire sur les réseaux sociaux. Je sais que vous êtes une professionnelle, mais certains viendront vous pour vous piquer ; à commencer par la nouvelle édile de Toshiro."

Sur un sourire entendu, il se leva, fit une courbette soutenue et s'éclipsa.
A nouveau seule, Saï était laissée à ses pensées. Mais un sentiment de confiance semblait la porter.
Asmodée s'était assuré de l'inspirer.

* * *

Akira Taito était affalé dans son fauteuil de cuir unique, nu, devant un écran géant qui ne lui renvoyait que des parasites. Il aurait pu appeler la compagnie du câble, mais son téléphone était coupé, lui aussi, et c'était le milieu de la nuit. Il s'était réveillé en pleine crise d'angoisse. Sa peau perlait de sueurs froides et il pouvait presque sentir une présence hostile cherchant à le dévorer. Ce n'était pas la première fois. Les fois précédentes, il avait commandé des filles, entamé une boîte de pilules bleues, les avait toutes enchaînées, et la sensation de terreur s'était évanouie, comme si la bête avait été rassasiée. C'était ce qu'il essayait de reproduire, ce soir, en réalisant que le téléphone était coupé, et, comme il ne pouvait pas dormir, il avait voulu regarder la télé.
Maintenant, il savait que la bête ne se contenterait pas d'une petite sauterie.
Il avait bien essayé de se défaire de cet accord. Il avait fait le tour du monde et visité des moines bouddhistes, des imams, des prêtres exorcistes, des marabouts, et même un sorcier aborigène en Australie. Les plus aimables l'avaient renvoyé avec compassion. Les moins aimables avaient condamné son ambition imprudente.
Et maintenant, il en était réduit à attendre. Mais attendre quoi ?

"Salut, Aki-san !"

Akira sursauta, un bond violent qui lui fit mal à l'atterrissage. Et devant la télé se tenait Sa silhouette, tout du moins celle qu'il connaissait.

"Wa... Wa-Wakyu-sensei..."

"Ah ! Pas de flatteries entre nous ! Comment ça va, Aki-san ?"

Asmodée sourit et les dents blanches de son enveloppe renvoyèrent les quelques lumières de la pièce plongée dans la pénombre, lui donnant une allure d'autant plus sinistre.
Akira tremblait. Il avait toujours tremblé, face aux examens, lors des entretiens, devant ses supérieurs, toujours. Wakyu Kanda lui avait promis qu'il acquerrait confiance, pouvoir et autorité, et il l'avait exaucé. Mais il avait perdu bien plus. Et, aujourd'hui, c'était face à Lui qu'il tremblait. Il n'avait jamais eu son vrai nom, il savait juste qu'il était un oni, un esprit mauvais, ou quelque chose comme ça en tout cas. Et il en avait vraiment peur, car il avait appris ce qu'il en coûtait de le défier. Une fois, jamais plus.

"J-je vais m'habiller."

"Pourquoi faire, Aki-san ? Non, non ! Reste comme ça. Je vais te requinquer, ne t'en fais pas. Après, nous parlerons de ce que tu vas faire pour moi."

Akira frissonna, mais il ne bougea pas, acquiesça. Et il ne trembla bientôt plus.
Il avait oublié comme il était bon d'être sous son emprise.

* * *

Plusieurs jours avaient passé.
Toshiro et sa nouvelle égérie avaient annoncé leur nouvelle grande opération. Ils étaient promis à un bel avenir, tous les deux. Leurs apparitions étaient presque touchantes. Toshiro la regardait d'une façon qu'il avait oublié avec Saïki ces dernières années, et elle semblait parfaitement en accord avec lui. Une success story reprise par les magazines, podcasts et émissions, qui jouaient de pronostics tant sur la carrière de la petite que sur sa vie amoureuse.
Et on n'avait pas manqué de faire référence à la grande répudiée de l'affaire. Le Japon n'était pas tendre avec ses idoles.

Entretemps, le scandale Tiny Puppet avait démarré. La veille, le PDG de Red Passion avait été arrêté et de nombreux détails de l'affaire judiciaire qui démarrait avaient fuités, livrés par des concurrents bien trop heureux de ruiner sa réputation et son entreprise. Confrontée aux faits, Eiko Tashimara avait assuré qu'elle n'en avait eu aucune connaissance et s'engageait à casser son contrat si l'affaire menait à une condamnation. Mais, au petit matin, l'affaire avait explosé quand un informateur anonyme, mais ayant envoyé ses documents depuis un ordinateur de Red Passion, ce qui lui donnait beaucoup de crédibilité, avait dévoilé des échanges très compromettants et un accord, signé de la main de Tiny Puppet, qui lui offrait un parachute doré conséquent au cas où Red Passion devait être incapable d'assurer ses services envers elle.
Personne ne signait ce genre de clauses s'il n'y avait pas de raisons de croire que son partenaire avait de bons risques de s'écrouler à court terme.

Saï avait donc de quoi se passer du baume au cœur pendant qu'elle faisait son sport matinal. La rencontre avec Wakyu commençait à dater. Bientôt une semaine ouvrée, et pas de nouvelles. Elle pensait sûrement que l'homme avait fait le beau mais était reparti se terrer dans le trou d'où il était soudainement apparu.
Et puis, on sonna à sa porte.
Et devant sa porte se tenait, souriant, Wakyu Kanda, agent artistique.
Et il était accompagné d'une demie douzaine de professionnels du milieu, les bras chargés de mallettes.
Et quand ils lui firent face, ils se courbèrent tous servilement, à l'exception de Wakyu, qui se releva rapidement avec excitation.

"Nakamura-shi ! Désolé d'interrompre votre routine matinale, mais j'ai de très bonnes nouvelles pour vous !"

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The Dark Idol

Humain(e)

Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 6 dimanche 06 février 2022, 11:55:30

Saïki resta imperturbable jusqu'au bout. Elle ne voulait surtout pas que l'agent pense qu'elle cèderait si opportunément à son offre. Elle avait des faiblesses bien sûr mais détestait les exposer. L'idole appréciait le style discret mais assuré de Kanda. Il possédait de belles qualités d'élocution et de savoir-être, était un bon acteur et ne dévoilait pas ses cartes comme des atouts imparables. Il mettait en confiance sans toutefois promettre monts et merveilles. S'il l'avait fait, elle l'aurait poliment éconduit. Alors qu'elle l'observait à l'abri derrière ses verres teintés, elle ne put s'empêcher de le comparer à Toshiro:  la fougue de la jeunesse contre la sagesse et l'expérience des années, le style néo-occidental avec une coupe de cheveux en pétard contre l'élégance fine de celui qui apprécie la précision de l'art, et enfin c'était vrai maintenant qu'elle avait un très gros grief contre son ancien agent, une grande gueule prétentieuse contre une politesse dédiée toute à sa personne. Elle sursauta à cette pensée qui ne la représentait pas vraiment. Cet accès de colère qui l'avait contrainte à formuler cette idée n'était pas dans ses habitudes mais curieusement, l'image de Kanda prit une ampleur toute nouvelle pour venir se superposer puis dominer celle de Toshiro. Si vite? Non ... rien n'était fait. Elle s'offrit une diversion en trempant finalement ses lèvres dans le verre offert. Elle avait hocher la tête à chaque réponse de l'homme, confirmant ce que les deux savaient et attendaient. il n'était pas nécessaire d'en ajouter lus puisque tout était dit. Cette limpidité dans leur échange amenait à une proximité naturelle puisqu'ils parlaient à nu.

Inconsciemment, le choix de l'idole de s'en remettre à cet inconnu était fait. Même si elle n'allait pas se jeter à ses pieds en remerciant les dieux, elle fut soulagée par la surprise de cet entretien et voulut lui exprimer sa reconnaissance . Il lui coupa l'herbe sous les pieds et après une dernière recommandation, il prit les devants et s'éclipsa aussi vite qu'il était apparut.

"Mais ..."

Elle tendit la main vers lui, inutilement alors qu'il lui tournait le dos. Elle n'avait même pas pu s'excuser pour son attitude odieuse, bien qu'il eut parfaitement compris la manœuvre.

Wakyu Kanda, agent artistique ...

Saïki resta encore un petit moment à s'imprégner de la vie du pub tout en réfléchissant. Elle était rassurée après l'abandon brutal de Toshiro. Il avait fait son choix et elle devait faire sans lui maintenant. Elle avait perdu un soutien important mais avait peut être gagné un appui bien plus solide au change. Elle arrangea sa casquette, laissa un pourboire honnête et quitta l'établissement avec un petit geste gentil à l'attention du serveur comblé qui se plia en deux. Son garde du corps l'attendait à la voiture et elle lui demanda de la ramener chez elle.

Une fois dans son appartement, elle se posa dans un large sofa en cuir blanc après s'être servie un énorme bol de thé vert. Elle habitait dans l'une de ses tours qui font la fierté du maire de la ville. Des constructions modernes dessinées par des architectes de renom et occupées par des personnes qui ont beaucoup d'argent à dépenser. Le domaine de Saïki était vaste et aéré. L'agence immobilière, trop heureuse d'avoir pour cliente un nom aussi réputé, s'était donné les moyens de satisfaire l'idole: cinq chambres dont deux suite, un salon réception immense, une salle à manger de ministre une terrasse à la superficie hallucinante arrangée à l'image d'un jardin japonais avec un prime un jacuzzi high-tech, deux salles de bain, une salle d'eau, une cuisine à rendre jaloux un chef français, et tout un tas d'ajouts nécessaires au confort de l'occupante. Bien qu'attachée aux traditions, Saïki aimait la modernité et avait équipée l'appartement de tout ce qui faisait technologiquement de mieux aujourd'hui. Connectés, les lieux répondaient aux moindres désirs de leur maitresse et elle avait choisi des tons blancs, gris et bleus clairs pour la décoration.

Sans perdre de temps, elle saisit son macbook, ouvrit son navigateur et tapa le nom de Wakyu Kanda. Le moteur de recherche l'orienta sur divers sites allant des news people à des sujets beaucoup plus sérieux.

"Je remercie Wakyu-sensei .... Je n'aurais rien pu faire sans lui ... Je lui dois beaucoup ..."


Les commentaires étaient éloquents et provenaient de personnes qui n'avaient plus rien à prouver à la société. Un site attira en particulier l'attention de Saïki mais elle ne put l'ouvrir. Il s'agissait peut être de la page personnelle de l'agent, sobre sans vraiment l'être, ni sans proposer de lien d'enregistrement ou autre. La curiosité de l'idole fut piquée au vif et toutes ses tentatives d'exploration se soldèrent par un échec. Bah ... elle lui demanderait quand elle le verrait ...

Les jours suivants passèrent vite. L'agenda établit par Toshiro étant toujours valide, elle se présenta à chaque rendez-vous, sourire aux lèvres, éludant les questions quand à l'absence de l'agent auprès des photographes, designers et autres producteurs. Elle avait eu à gérer immédiatement  l'officialisation du départ de Toshiro qui s'affichait avec sa nouvelle star. Les médias les avaient couvert d'éloges, et s'étaient aussi délectés à imaginer la chute prochaine de Saïki. Ses haters s'étaient montrés ultra virulents et elle avait décidé de suivre les conseils de Kanda. Elle laissa filer, se réfugiant dans les commentaires des millions de fans qui la supportait toujours. Elle avait répondu à de nombreux appels de professionnels qui s'inquiétaient pour des projets communs et les avait assuré de son bon état esprit et qu'elle allait rebondir sans problèmes. Le scandale Red Passion battait son plein et tout un chacun s'inquiétait de ses petites finances ...

Seulement, elle n'eut plus de nouvelles de Kanda et commença à douter naturellement de l'avenir de leur relation. Au soir du quatrième jour, elle passa plusieurs heures à consulter les sites spécialisés à la recherche d'agents disponibles mais aucun ne lui parut sérieux. Elle se débrouillait seule pour assurer la suite, se couchait tard après avoir conclu des accords, répondu à des tonnes de mails, mis à jour ses comptes sociaux. L'expérience était formatrice mais elle ne pouvait pas s'occuper de cette masse de travail seule. Le cinquième jour, elle stressa au matin et décida de sortir courir. Tama, son garde du corps, l'accompagnait et il reconnut en riant, au retour, qu'elle l'avait épuisé. Elle le libéra pour la journée et il attendit qu'elle passe l'entrée sécurisée de sa tour pour s'en aller. Le hall était vaste et luxueux, elle salua les deux agents de sécurité et se dirigea vers les ascenseurs pour monter jusqu'au dernier étage, le sien, qu'elle partageait avec un millionnaire qui était souvent absent.

Elle venait à peine d'entrer chez elle que l'on sonna à sa porte. Oh? le voisin surement ... Sinon la sécurité l'aurait appelé pour la prévenir d'une visite. Le protocole d'accès à la tour était strict, des personnes riches et connues y habitant. Saïki ouvrit, se dévoilant trempée dans son legging court et en brassière de sport, s'épongeant le visage avec une petite serviette. Sa queue de cheval battait son dos et elle écarquilla les yeux devant l'attroupement qui occupait son palier. Au milieu d'une demi-douzaine de japonais inclinés comme ils le ferait devant l'empereur se tenait Wakyu Kanda, souriant, tel qu'il s'était présenté la première fois.

"Nakamura-shi ! Désolé d'interrompre votre routine matinale, mais j'ai de très bonnes nouvelles pour vous !"

"Ah euh ... bonjour Wakyu-shi. Je ... Oui merci, entrez."


Elle n'allait bien évidemment pas leur claquer sa porte au nez. Elle se sentit bête, toute mouillée et surprise dans son naturel. Elle les amena à la salle à manger où la table était suffisamment grande pour bien plus de convives. Ils s'installèrent en silence, Kanda ordonnançant la mise en place efficacement. Ces hommes s'affairaient, affables, aucuns gestes n'étaient superflus. Ils posaient sur elle des regards soutenus sans être désagréables. En revanche, chaque injonction de l'agent principal les plongeaient dans une frénésie professionnelle surprenante. Bon point supplémentaire pour Kanda, il savait diriger une équipe sans avoir à recruter un manager.

En l'absence de madame Iba, sa vieille intendante, cuisinière, femme de ménage et ... confidente, Saïki proposa de l'eau et des jus avant de s'asseoir à  table, en face de l'agent. Elle ne lui dit pas à quel point elle était soulagée de le voir mais maintenant qu'elle ne portait pas de lunettes, il pouvait constater en lisant dans les yeux de la jeune femme qu'un gros poids venait de s'évaporer.

"Avant de vous écouter, je tiens à vous remercier Wakyu-shi pour vous être soucié de moi. Je suis ... heureuse ... de vous voir."

Elle jeta un regard interrogateur vers les hommes présents.

"Je suis toute à vous maintenant, que m'amenez-vous?"

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« Modifié: lundi 14 février 2022, 11:36:10 par The Dark Idol »

Asmodeus

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Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 7 mercredi 09 février 2022, 00:50:50

La surprise. La stupeur. L'embarras d'être ainsi prise dans son élément le plus naturel.
Et puis la recomposition. L'accueil. L'aplomb. Le professionnalisme.
Saïki Nakamura n'était décidément pas une pimbêche au succès dû au hasard. Asmodée l'avait senti depuis longtemps. Il était ravi d'avoir affaire à elle, enfin.

La scène était quasiment théâtrale, ou digne d'un cinéma démonstratif. D'un côté de la table, Saïki, seule, faisait face, de l'autre côté, à Wakyu et une petite troupe de professionnels suréquipés, armés jusqu'aux dents si on pouvait le dire ainsi. Mais cette petite armée venait pour lui remettre ses armes, lui vouer allégeance. C'était moins une confrontation qu'une reddition.
En lui amenant ce beau monde, Wakyu savait qu'il faisait impression. L'ampleur de la dissonance entre le vide de ces derniers jours et le tumulte du présent devait jouer dans la perception de Saï, lui faire considérer leur arrivée comme un bouleversement qui basculerait son destin. C'est exactement ce que le démon en habits d'agent servile lui promettait, après tout. Pour gagner, il fallait savoir investir. Il appelait beaucoup de dettes pour recevoir The Dark Idol herself.

Souriant, il exécuta une courbette lorsqu'elle l'invita à faire l'exposé de ses progrès, puis il se redressa et commença.

"J'ai passé les derniers jours à recruter ces gens pour votre futur label, votre entreprise à vous sous l'aile de DSDP. Je les ai convaincu du potentiel de ce projet et ils vous donneront les moyens de réussir. Ils font partie des meilleurs dans leurs domaines respectifs. Permettez que je fasse les présentations."

Il fit le tour du comité, présentant un à un les talents, habituellement muets et invisibles, mais dont les noms couraient sur les lèvres des informés dans le milieu du spectacle dans la région. Ingénieur, maquilleuse, habilleuse, logisticien, mixeur... Les visages étaient inconnus mais les noms faisaient écho à l'oreille de Saïki. Et ce n'était pas par hasard : tous avaient monté les échelons par l'entremise d'Asmodée, qui avait reçu, en échange du succès qu'ils méritaient de par leur travail et qu'il leur avait garanti, leur éternelle et incassable loyauté.
Il en allait de nombreuses choses dont Saïki aurait conscience un jour. Ils n'étaient pas là par stupide obéissance mais par intérêt, et ils étaient d'autant plus motivés à servir et à briller.
Les présentations terminées, Wakyu passa à la suite.

"J'ai aussi parlé à Akira Taito, le responsable du conseil talents de DSDP. Il est surpris mais très intéressé par l'idée que vous puissiez vouloir doubler la mise pour rester au sommet. Le groupe était déjà vivement intéressé par une collaboration avant, mais je suis persuadé que les doutes des derniers jours s'envoleront comme s'ils n'avaient jamais existé. Si vous souhaitez toujours vous lancer dans l'aventure, évidemment."

C'était un moment crucial. Asmodée ne pouvait pas forcer les mortels à suivre ses plans. Il devait avoir leur assentiment, leur donner le contrôle de leur destin en prenant la décision ferme de sceller le chemin tracé pour eux. Si Saïki répondait par l'affirmative, alors il pourrait poursuivre. Sinon, il aurait sans doute bien du mal à la ramener dans une humeur propice.

"Beaucoup de travail nous attend, shi, mais d'ici un an je vois The Dark Idol au milieu des écrans publicitaires de Broadway pour sa première tournée américaine. Et celles qui jouent aujourd'hui du coude avec vous seront laissées sur le carreau."

Juste un brin de réalisme, et une tonne de tentation. Le secret d'une bonne recette corruptrice était le dosage.

The Dark Idol

Humain(e)

Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 8 lundi 14 février 2022, 13:08:07

Saïki avait récupéré un carnet et grattait le papier de la pointe d'un stylo de grande marque qui lui avait été offert par un homme d'affaires qui n'avait pas réussi à la glisser dans son lit. Les pages noircissaient sous l'écriture fine de l'idole alors qu'elle notait les noms et professions des personnes que Kanda lui présentait. Elle n'en laissait rien paraitre mais était impressionnée par le groupe que l'agent avait monté. Il s'agissait de professionnels réputés dont les qualités n'était plus à prouver. Qu'ils soient rassemblés dans cette pièce, pour elle, plaçait la valeur du représentant artistique à un niveau encore supérieur. Il était l'homme dont elle avait besoin, c'était à présent une certitude.

Mais plus elle  réfléchissait, plus ses mains étaient moites. Chaque point positif amenait son lot d'interrogations. Son entreprise? C'était agréable à imaginer mais difficile à concevoir. Saïki s'offrait les services d'un avocat compétent mais il allait falloir contractualiser toutes ces personnes, définir des échéances précises et des objectifs réalisables. Le coût du lancement de ce projet, dont elle n'avait aucune idée, serait surement onéreux et il faudrait rapidement remplir les caisses de la jeune société. La fortune personnelle de l'idole était conséquente mais fondrait rapidement si elle devait investir de sa poche. Les questions financières étaient les plus importantes et elle n'y comprenait pas grand chose dès qu'on entrait dans le détail. Elle savait négocier bien sûr, mais à un degré personnel, pas pour une entité morale amenée à s'étendre.

C'est là que l'enjeu du rendez-vous avec Akira Taito prenait toute sa dimension. Commencé sous financement de DSD prods était la solution mais elle ne voulait pas s'endetter de quelque manière que ce soit, ni être redevable. L'idéal était d'utiliser cette boîte mère comme tremplin et de s'en détacher petit à petit ... ou alors de trouver des accords acceptables. Mais ils n'en étaient pas là.

Saïki posa ses mains bien à plat sur la table. Sa gêne passagère l'avait quitté e l'incongruité de sa tenue alors qu'elle jouait son avenir n'avait plus d'importance. Il fallait faire les choses proprement, progressivement. Elle questionna un à un les acteurs artistiques, leur demanda des détails pointus sur leur vision du montage de l'entreprise. Elle parla de son image, de ce qu'attendait la société, le public, les fans. Devait-elle changer ou au contraire accentuer son côté qui faisait son succès. Elle poussa loin ses interrogations quand à l'aspect technique de sa profession, attendit des réponses tout aussi précises et fut satisfaite de ce qu'on lui répondit. Avant tout, c'était son image, son apparence physique et sa voix qui transportait ses followers. Fallait-il qu'elle se découvre plus puisque la société actuelle se régalait des atouts visuels de tout un chacun?

Que de travail en perspective ... C'était réconfortant et tout aussi effrayant. Mais elle était prête. Elle s'était élevée à force de travail et volonté et cette nouvelle aventure l'emballait.

Elle  sourit à ses interlocuteurs et les remercia en utilisant les formules de politesse les plus honnêtes. Puis elle leur demanda de bien vouloir patienter à côté tandis qu'elle avait besoin de s'entretenir avec Kanda. Ils obéirent avec promptitude. Tant de servilité était quand même surprenant. L'agent semblait avoir une grande maitrise de l'esprit d'équipe et de la discipline. Encore un point pour lui.

Quand ils furent seuls, et maintenant qu'elle et lui avaient déjà parlé très franchement, elle se laissa un peu aller. Elle s'épongea le visage, but quelques gorgées d'eau et se leva pour faire quelques pas. S'appuyant au dossier d'une chaise, elle s'étira les jambes. Elle s'était vraiment donnée ce matin.

"Wakyu-shi, je vous suis redevable de vos efforts. Vous m'impressionnez et j'imagine que les quelques jours qui viennent de passer ont été moins fatiguant pour moi que pour vous. Mais faisons les choses proprement. J'apprécie votre intervention mais le départ de Toshiro m'a échaudé. J'accepte que nous collaborions pour le projet que vous imaginez. Ce sera un renouveau pour moi et je met ma confiance entre vos mains expertes. Néanmoins, je souhaite que mon avocat produise un contrat très précis nous liant. Vous n'avez parlé que de moi, qu'en est-il de vos attentes? Quelle est votre proposition, à combien évaluez-vous vos services?"


Son quadriceps droit tirait un peu et elle saisit sa cheville pur souplement ramener son pied haut derrière une fesse.

"J'ai de l'argent mais je n'ai aucune idée sur comment monter une rémunération pour vos employés. Combien valent-ils? Quel est leur statut? Je n'en sais rien. Ma boite mail pro croule sous les messages et j'ai besoin d'aide pour les traiter ... En fait, je m'en remet à vous, heureusement que vous me prouvez votre valeur car je n'ai pas vraiment le choix."

Elle souriait clairement, pas par provocation, elle disait juste ce qu'il en était. Il était la lumière qui venait illuminer le tunnel dans lequel Toshiro l'avait poussée.

"Je le redis, faisons les choses proprement, Broadway peut attendre un peu. Et ... j'ai une revanche à prendre ici, au Japon ..."

Elle était d'attaque.

"Par quoi et qui commence t'on avant Akira Taito?"



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Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 9 mercredi 23 février 2022, 23:30:51

Evidemment que Saïki était prudente. Le goût amer du départ soudain de Toshiro restait encore dans sa gorge. Elle voulait des garanties, une entente propre et bien cadrée avec son nouvel agent, comme avec ses nouveaux employés. Sur ce plan, Wakyu se voudrait rassurant, mais il n'avait pas à défendre son cas aujourd'hui. L'idole était conquise et il devait continuer à la porter vers le haut pour quelques temps, afin que des œillères lui poussent là où il le faudrait. Le démon qui se cachait en pleine lumière ferait ce qu'elle demandait, mais en l'occurrence ce n'était pas du papier, mais bien de ses mots dont la belle devrait se méfier.

Il fit une courbette avec un sourire lorsqu'elle lui témoigna sa confiance et la laissa prendre la suite, aborder son désir de revanche et les questions brûlantes qui se bousculaient dans son esprit. C'était naturel : avec son nouvel agent, elle se sentait sûrement déjà plus forte, et il venait de la convaincre de réfréner ses pulsions pendant de longs jours éprouvants pour son moral.
Maintenant, elle était d'humeur à sortir les crocs, et son retour indiquait qu'elle allait probablement pouvoir agir. Sa question n'était rien de plus qu'une demande d'accord, et un besoin de guidance. Ces deux choses, il était prêt à lui donner, d'autant qu'il avait pu appeler ses minions de l'Outremonde pour mettre les sujets de leurs attentions en condition. Il n'y avait rien eu à forcer ni à réaliser, mais il avait fallu les mettre dans certaines dispositions pour qu'ils puissent être pris à n'importe quel moment la main dans le sac.
Tant de mystères, n'est-ce pas ? Mais le mystère serait bientôt levé. Levant sa montre, Wakyu esquissa un sourire.

"Votre confiance est ma meilleure récompense, shi. Mais oui, les statuts et rémunérations seront dressés. Un avocat se penche déjà sur la question pour éviter que DSDP ne se croie tout permis dans cet accord."

Il se leva, fit le tour de la table et s'appuya contre la table juste à côté de Saïki. Il l'observa en silence un bref instant avant de s'exprimer.

"Quant au reste... J'ai bien une idée. Mais nous devons en parler. Et vous devez vous assurer de vos motivations. Je devine que vous voulez en avoir le cœur net, pour Toshiro."

Il ne devait pas se montrer trop enthousiaste à l'idée de l'entraîner dans son sillage. Il fallait qu'elle fasse ses choix. Les démons étaient puissants, mais leur pouvoir était limité en ce monde. Ils ne disposaient que de l'emprise qu'on leur donnait, et établir une forte emprise était une affaire de temps et de labeur. Mais le jeu en valait la chandelle et celui derrière le visage duquel se cachait Asmodée ne se laisserait jamais soupçonner d'être un génie du mal, aussi compétent fusse-t-il. Il était simplement trop propret, trop efficace, trop... Japonais.
Et ce masque était son meilleur atout.

"Je sais où il sera ce soir avant l'apparition télévisée de sa nouvelle star. Et je sais qu'il sera avec elle. S'il s'agit de les confronter tous les deux, il n'y aura pas de meilleur moment. Ils quittent la ville demain."

L'opportunité. La notion d'urgence. Elle avait la motivation et peu de temps pour choisir. Elle douterait sûrement de pouvoir confronter son ami ainsi, mais comme le disait Wakyu : si ce n'était ce soir, alors quand ? Serait-elle jamais tranquille avant d'avoir réglé cette affaire ?

"Je serai près de vous, shi. Je crois que vous avez besoin de clore ce chapitre avant de démarrer le suivant."

The Dark Idol

Humain(e)

Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 10 lundi 28 février 2022, 21:46:56

En deux simples rencontres, Saïki avait appris à anticiper les réponses de l'agent. C'était cela aussi, sa force, de pouvoir ne pas être surprise de la même manière, deux fois de suite. Kanda ne s'aventurait pas en terrain conquis et préférait avancer prudemment, surement, placer ses pions et ne pas vendre de vent pour rien. Non, ce n'était pas de la prudence mais plutôt du calcul en vue de l'obtention d'une seule chose, son objectif final. Qui du coup, était également le sien, bien à elle. C'était une attitude mature et hautement professionnelle mais qui indiquait aussi que sous ses airs respectueux, Kanda était une Bête affamée qu'il ne fallait pas avoir comme adversaire. Saîki venait de passer en revue tout ce qui pourrait comporter un point nocif dans l'établissement de leur relation mais n'en trouva aucun. Elle n'était pas engagée auprès de lui pour l'instant et les premiers bénéfices de leur entreprise semblaient prometteurs. Il maitrisait son discours et l'aiguillait poliment sur les meilleures pistes à aborder et le sujet hautement sensible qu'il venait de soulever avec ménagement prouvait son sens des priorités.

L'idole se raidit à l'évocation du nom de son ancien agent. Un rien de nostalgie fut balayé par une vague de colère trop longtemps contenue. Oui, Kanda avait raison et abondait d'ailleurs en son sens. Le pustule que représentait la trahison de Toshiro devait être éradiqué. Les échéances importantes de Saïki approchaient et elle ne voulait pas prendre le risque de voir cette ex relation toxique perturber ses projets. Ce soir? C'était court mais mieux valait ne pas perdre de temps que repousser ce qui DEVAIT être fait. Elle grinça des dents, le visage figé sur un rictus qui n'augurait pas vraiment du bon. Elle avait du tempérament et son caractère  coriace était connu dans le milieu. Elle avait subi une déconvenue qui annonçait sa chute selon de nombreux médias. Elle allait prouver le contraire.

L'agent lui donna l'adresse du studio où se déroulerait les différents jeux d'interview de la starlette montante et de son héros fraichement disponible. Plusieurs équipes de médias se succèderaient pour obtenir du jeune duo des informations croustillantes qu'elles monnaieraient après négociations. Ce serait filmé principalement, le plateau étant divisé en quatre parties décorées différemment. Les équipes seraient en place et le couple n'aurait qu'à changer de fauteuils pour passer à l'interview suivant. Comme de coutume et conformément à la télé réalité, des caméramans mobiles suivraient les mouvements des stars en coulisse pour le making-of qui serait diffuser sur les sites web. Ce studio n'en était qu'un parmi d'autres dans le gigantesque complexe qui les abritait. Saïki n'aurait aucun problème pour y entrer.

"C'est une excellente idée Wakyu-shi. Retrouvons nous là-bas pour 18 heures, un peu avant le début de l'émission. J'aurais une petite ... discussion, oui ... avec cet homme."


Elle fit quelques pas puis se retourna en lui tendant la main. C'était leur premier contact. il avait la main douce, chaude et la poigne ferme de l'homme qui ne cède pas. Elle prolongea cette intimité pour marquer son respect et le remercia comme il se devait. Elle salua ensuite encore une fois les professionnels qui patientaient en silence dans le salon et leur promit à chacun de donner le meilleur d'elle-même pour les honorer.

Elle était seule chez elle à présent et son appartement vide lui parut bien trop ... vide. L'activité qui l'avait animé jusque là était positive et annihilait la solitude des derniers jours. Elle voulait se donner et travailler à fond pour se prouver qu'elle pouvait tout faire. La douche qu'elle pris fut expédiée et la fin de la matinée passa assez vite. Elle prit comme toujours un repas léger mais riche en nutriments essentiels et importants. L'après midi, elle ne prépara aucun discours, son impulsivité ferait tout une fois sur place. En revanche, elle passa un long moment à choisir sa tenue et le style qui la représenterait. Elle s'apprêtait à conquérir un nouveau public, plus mature, plus âgé, plus ... masculin. Elle était déjà le fantasme vivant de toute une horde d'ados en manque d'expérience mais là, elle savait déjà qu'elle allait devoir utiliser les atouts que la nature lui avait donné. Ce n'était pas vendre son corps au diable mais juste une évolution de son marketing.

L'ensemble qu'elle décida de porter reflétait son état d'esprit. les parents des ados suffoqueraient à sa vue sur les réseaux sociaux mais en secret, les pères soucieux du développement de leurs bambins reviendraient surement mater ses images en douce quand toute la famille serait couchée. la robe était courte, remontant haut sur les cuisses et dévoilant un décolleté absolument prodigieux. Elle était faite dans un stretch qui épousait ses formes comme un gant et un jeu de lanière laissait suggérer des dessous outranciers.  Les bas résilles asymétriques étaient retenus par des boucles de jambes en cuir et chaine qui terminaient de donner au tout un look très néo-gothique. Pour allonger sa silhouette qui n'en avait nullement besoin, Saïki chaussa des cuissardes en cuir qui montaient jusqu'à mi-cuisse. Juchée sur des talons interminables, elle s'admira dans la glace, satisfaite du résultat ultra provoquant et sexy.  Ongles noirs, maquillage outrageusement ténébreux, cheveux déliés et lissés très bas sous les fesses, elle n'avait plus rien de kawaii. Sa peau bronzée très exposée sous la cascade d'or de ses cheveux, elle allait faire des ravages.

A 17 heures 30, Tama, son garde du corps lui ouvrit la portière de sa berline. Sa patronne était enveloppée dans un long manteau en cuir léger qui cachait tout de sa plastique. Direction les studios KenzoWood où Saîki fit une arrivée remarquée. Elle savait où aller et ses talons claquèrent dans les couloirs carrelés tandis que deux réceptionnistes lui couraient après en piaillant au téléphone. L'ambiance devint plus feutrée , les moquettes épaisses et les lumières savamment orchestrées. Elle longeait un corridor plein à craquer d'une foule de techniciens, managers et autres employés qui s'écartaient sur son passage. Le responsable du studio s'accrochait presque à elle, cherchant à connaitre l'objet de sa visite. Au bout de ce couloir ouvert sur le plateau attendait Kanda. Elle sourit en le voyant, divinement belle, déboutonna son manteau et d'un geste d'épaules, le laissa glisser à terre , l'abandonnant superbement. Elle était grande et plus d'un homme baissa les yeux en rougissant à son passage.

Elle ne dit qu'un mot à son agent.

"Où?"

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Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 11 samedi 05 mars 2022, 04:13:18

Elspeth et Kinnel n'étaient pas venus sur Terre depuis une éternité. Ou était-ce hier ? Le temps avait un écoulement si variable en Enfer, comme les courants du vent, faits de creux et de bourrasques, de trous et de pleins. Mais ça leur semblait toujours être une éternité. Ils adoraient ce monde et sa nuance, et la manière dont ils pouvaient en exacerber les vices pour en extraire puissance et jouissance. Sur ce monde ou sur un autre, ils n'existaient que pour satisfaire cet appétit dévorant. Quand Asmodée les avait nommés pour une mission spéciale, ils n'avaient pas hésité, jurant de faire un binôme en or, quelle qu'elle soit.
Et la mission avait été simple. Les deux mortels que leur prince les avait envoyé corrompre n'avaient pas besoin de grand chose. Ca avait presque été trop facile, quasiment décevant. Et son ordre de ne pas profiter de la faiblesse du mâle ! C'était une plaie que la succube Elspeth du groupe avait haï tandis que l'incube Kinnel rassemblait des trésors de volonté, et de peur, pour ne pas toucher la femelle.
Au bout du compte, ils avaient réussi leur mission. Les deux étaient baignés d'énergie rose et ne pouvaient tenir en place. Les verrous de leur faible moralité de façade avaient sauté sans résister et on ne pouvait plus leur laisser cinq minutes en tête-à-tête sans s'exposer à une surprise très gênante à son retour. La chose avait commencé à faire parler, dans le label de la petite, et on leur avait demandé de s'astreindre ; en vain. Malgré tout, l'apparition du soir avait été maintenue, comme tout le reste du programme. Il y avait trop d'argent placé dans ces deux-là pour risquer un défaut, même au risque d'un scandale.
Et si vous pensez que les pousser à la faute était immoral et contre les règles : quelles règles ? Et depuis quand l'Enfer se préoccupait-il de moralité ? Et puis, après tout, ils n'avaient fait qu'accélérer une fatalité.

"Où ?"

Les deux démons étaient restés pour assister à l'accomplissement de leur labeur et, peut-être, se faire mousser par leur prince ; mais surtout pour le plaisir de voir ces deux mortels subir et éponger, par leur supplice social, la frustration des deux êtres maléfiques. Sous l'apparence d'un couple de jeunes Japonais au look gothique et aux yeux roses, ils attendaient à quelques mètres de la porte de la loge. Leurs sens surnaturels leur permettait de pressentir la scène sur laquelle tomberait Saïki Nakamura lorsqu'elle l'ouvrirait et ils exultaient d'avance, esquissant des sourires farceurs en anticipant le résultat.
Leur prince, déguisé en un humain bien plus banal qu'eux, avait souri à la mortelle avant de lui faire signe. Il lui avait donné le numéro de la loge et restait désormais sur les talons de l'équipe de tournage détournée par la présence inattendue de l'idole au look renouvelé. Et quel renouveau ! Elle transpirait d'une exquise sensualité et de promesses d'un érotisme... Ils devaient se retenir, ne pas se toucher, ne pas soupirer à son approche.
Elle allait ouvrir la porte. Ils se concentrèrent sur le clou du spectacle, prêts à s'éclipser.

* * *

Saï était un phénomène !
En la voyant l'approcher dans le long couloir étroit, Asmodée avait admiré le potentiel ravageur de son élue du moment. Sous les traits de Wakyu Kanda, il avait corrompu plus d'un mortel prometteur et ambitieux, mais les qualités de Saïki, couplées à la rage d'avoir été abandonnée à un moment-charnière et délicat pour sa carrière, à la rage de survivre, de vaincre la compétition et de la dépasser...
Il n'avait pu effacer toutes les émotions qu'il lui inspirait à son approche. La fascination. La fierté. L'approbation. L'excitation. En lui donnant le numéro de la loge, il n'avait pu s'empêcher de s'exprimer presque dans un soupir, ému par la grandeur de ce qui restait à venir. Il n'y en avait pas eu beaucoup, sur Terre, des femmes comme elle.

Il avait presque été aveuglé. Et il était trop tard pour faire déguerpir les deux curieux lorsqu'ils se retrouvèrent à deux pas de la porte et qu'Asmodée les sentit enfin par-dessus ses propres vices. Il était trop tard pour que Saïki les ignore, mais elle les prendrait au plus comme de jeunes originaux aux lentilles colorées ayant mixé alcool et ecstasy.
Ce n'était pas bien grave. Ils partiraient dès qu'ils seraient satisfaits.
Ce qui ne saurait tarder.

Voyant Saïki marquer une brève hésitation devant la porte, son cher nouvel ami Wakyu dépassa les caméras pour venir à sa rencontre, et lui souffler à l'oreille.

"Il est temps de voir la vérité, Saï."

* * *

Il avait toujours eu envie de faire ça avec Saïki. Il avait voulu dire merde au protocole et satisfaire ses pulsions, profiter un peu de sa proximité avec la Dark Idol pour y goûter d'une manière que tous lui envieraient. Après tout, il avait bossé comme un malade et léché pas mal de bottes, et pas que ça d'ailleurs, pour qu'elle en arrive là. Elle lui devait tout ! A lui ! Toshiro, son ami.
Son ami, ouais ! Espèce de salope ingrate ! Il avait rejoint la friendzone sans vraiment le réaliser, et avant qu'il comprenne de quoi il retournait, qu'il saisisse qu'il ne s'agissait pas, pour elle, que de protocole et de discrétion, il avait été relégué au rang de confident asexué. C'était une véritable insulte ! Mais il s'était bien vengé, bloquant autant qu'il le pouvait les prétendants, même très prometteurs sentimentalement comme publicitairement, qui s'étaient pressés à ses baskets pour quérir un moment de son temps. Il avait dit à Saïki qu'elle intimidait les hommes et n'avait pas vraiment le look idéal pour la plupart d'entre eux. S'il devait garder sa bite dans son pantalon, personne ne lui en mettrait une sous sa surveillance.

Cette rancœur et la jalousie maladive qu'il nourrissait avaient empoisonné leur relation en secret jusqu'à ce que ce contrat se présente. Un nouveau départ, une opportunité immense, juste au moment où Saï traversait l'inévitable grande crise identitaire de sa carrière. Il ne l'avait pas aidée à en sortir et s'était empressé de signer, de filer, de fuir ; et de la laisser dans sa merde. Il avait parlé à ses connaissances de ses doutes depuis un moment, et l'absence de soutien et d'expertise à ses côtés aurait dû couler sa chance de bosser avec DSDP.
Lâcher la viande avariée et bouffer de la chair fraîche. C'était le plan. Et il avait bien pu se convaincre d'avoir de nobles intentions pour lui-même, mais...
Quand est-ce que ces pensées avaient pris autant de place et submergé ses réflexions ? C'était difficile à savoir. Il avait du mal à y voir clair depuis qu'il l'avait sautée pour la première fois. La jeunette était avide d'expérience, bourrée d'hormones. Elle avait la dalle et elle était dingue de lui. Ils avaient baisé tous les jours de la semaine, plusieurs fois par semaine. C'était sauvage. Un abandon total. Ils en oubliaient tout le reste, y compris leurs obligations, y compris les risques.
Et quand la porte de la loge s'ouvrit sur leurs corps à moitié nus se percutant dans une levrette brutale, lui suant et geignant de plaisir, elle se bouffant la main en bavant pour ne pas piailler, sa seule réaction fut la colère et la fureur.

"Non mais on peut pas BAISER en paix ici ou quoi ?!"

Il tourna son visage furieux vers l'intrus. Ou, plutôt, vers l'intruse. Et il ne la reconnut pas immédiatement, entre l'engourdissement de son cerveau baigné d'hormones et le changement soudain de style, mais il ne lui fallut que quelques secondes pour réaliser qui était à la porte. Et il aperçut rapidement les objectifs de caméras derrière elle, contournant sa silhouette racée pour immortaliser le scandale s'offrant à leurs sens artificiels.

"Oh... merde..."

The Dark Idol

Humain(e)

Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 12 dimanche 06 mars 2022, 09:50:31

Reika Murakami poireautait depuis un moment dans les coulisses des studios KenzoWood. Journaliste de la première heure à suivre la fulgurante ascension de la mode des idoles, elle était une personnalité  reconnue et écoutée dans le milieu très complexe de cette industrie. Toujours à l'affût de scoops exceptionnels, elle savait flairer les bonnes occasions de se démarquer de la concurrence par des papiers précis et révélateurs des dessous répugnants de la vie des starlettes japonaises tout comme elle était capable d'encenser une carrière. L'affaire de Saïki Nakamura l'avait surprise.  La décision de son agent de la quitter lui avait paru puérile tant la situation de l'idole était encore confortable. La journaliste avait déjà interviewé The Dark Idol et savait qu'elle était une jeune femme pleine de ressources et au caractère bien trempé. Reika n'avait pas été peiné de cette nouvelle mais s'était dit que si elle pourrait rattraper ce gâchis, elle n'hésiterait pas.

Aussi, quand l'un de ses assistants qui fumait à l'extérieur des bâtiments l'avait appelé pour lui dire que Saïki Nakamura déboulait dans les locaux, elle avait pressenti un évènement qui arquerait les pages des journaux pendant un moment. Elle avait abordé l'idole accompagnée de son caméraman au moment ou elle s'entretenait avec un homme discret dont le sourire et l'air entendu signifiait qu'il était au courant de quelque chose. Elle ne le connaissait pas mais l'idole semblait lui faire confiance. Reika décela l'homme d'importance dans ce comportement, l'appui nécessaire à toute célébrité pour avancer sereinement. Quelles étaient les dessous de cette histoire? Saïki ne semblait pas du tout être abattue, elle venait au carton.

"Bonjour Saïki! Reika Murakami pour Star Mag! La presse spécialisée vous condamne à une chute rapide du podium des idoles mais il me semble que vous avez l'air très déterminée à ...."

La tornade ne fit pas attention à elle et se détourna pour foncer vers les loges. La journaliste s'élança avec son technicien derrière elle et peina à suivre le rythme imposé par les longues jambes  de la star.

"Monsieur! Monsieur?"

L'homme élégant non plus ne répondit pas. Reika voulait avoir la primeur de l'information le concernant. Si Saïki avait choisi un nouvel agent, elle l'aurait fait avec un soin très particulier. Mais tout d'abord, ne surtout pas les perdre dans les méandres des couloirs! La course prit fin un peu plus loin et la journaliste faillit s'écraser contre le dos de l'inconnu quand il s'arrêta net. Le dénouement? Elle fit un signe à son caméraman pour qu'il commence déjà à filmer. L'homme, professionnel, avait déjà en boite toute la scène, depuis le début.

Saïki avait foncé vers son objectif, sans perdre de son magnétisme malgré cette attitude volontaire qui menaçait de faire déraper son sex-appeal. Elle avait maintenu sa grâce dans ses longues foulées, et garder les épaules bien droites, se sachant captée par l'oeil de la caméra. Elle avait bien reconnu Reika, une journaliste qu'elle appréciait mais sa priorité était devant. Kanda la suivait de près, tout comme une horde de personnes avides de scandales, d'infos où tout simplement, désireuses d'éviter qu'une guerre médiatique ne ternisse l'image du studio. Beaucoup ne parlaient plus, essouflés. Elle était sûre d'elle et la présence de son nouvel agent qu'elle sentait tout proche la mettait encore plus en confiance. 16 ... 17 ... juste avant le dix-huitième loge, elle aperçut un couple adossé au mur. Les jeunes gens s'écartèrent promptement à son passage mais elle frôla l'un d'eux du dos de la main. Elle pila. Une violente crampe de désir lui serra l'entre cuisse et elle faillit avoir besoin d'un soutien pour ne pas tomber à genoux. Elle eut un mal fou à se contrôler mais même si ce ne fut qu'une brève seconde, elle en humidifia sa culotte. Ses pupilles s'agrandirent follement et elle fit un pas en arrière, heurtant Kanda. Interdite, elle observa les gosses, enfin ... qui auraient presque pu avoir le même âge qu'elle ... Une apparence sombre, ils pourraient être ses fans, son public comptait beaucoup de gothiques et autres néo-cultures tendance dark side. Ils avaient mis le paquet dans le look et le rose de leurs yeux brillaient dans ce couloir moins bien éclairé que d'autres. Ou était-ce une impression? Elle les observa curieusement, ils étaient indéniablement attirants, peut être androgynes, peut être au contraire sexuellement très déliés, elle ne savait pas, mais quand ils firent un pas pour s'écarter encore plus, la sensation de délice se dissipa et même si Saïki chercha à accrocher leur regard, ils parurent soudainement gênés et baissèrent la tête comme s'inclinant. Revenue à sa réalité, l'idole les délaissa pour ouvrir la porte de la loge sans plus hésiter. La lumière, et l'odeur, inondèrent ses sens. Elle entra néanmoins et crispa les mâchoires devant le spectacle qui s'offrait elle. C'était sale. Toshiro tringlait la gamine comme un animal et la jeunette en bavait de plaisir en râlant stupidement. Saïki ne fut pas vraiment surprise. Toshiro l'avait largué comme une merde alors il pouvait être capable de tout. Pourtant, il n'avait jamais fait allusion à ce genre de choses avec elle, ni même tenter d'aborder le sujet. Et là, à peine une semaine après son abandon, il sautait déjà sa cliente. La jeune femme fut ... vexée? C'était possible. En rage? Maintenant, c'était certain.

"Oh... merde..."


"Ouais, c'est le terme! Salut Toshiro! Tu t'éclates? T'arrête pas, tu permets que je m'asseye hein?"


Saïki prit le parti de s'installer dans un fauteuil club et laissa Kanda gérer le reste. Elle n'avait pas l'expérience nécessaire pour gérer un scandale et se reposait sur l'agent pour adopter la meilleure des suites à donner avec le troupeau massé dans le corridor.

La petite partenaire de Tosh piaillait tout ce qu'elle pouvait, les cheveux collés au front, de la salive plein les joues et le menton. Son regard avait perdu l'étincelle de luxure qui l'animait pour une panique viscérale. Toshiro était pétrifié, ancré en elle, ses doigts fermement accrochés à la taille fine de la gosse. Il s'étranglait ...

"Saï ..."


"Oui? Un truc à dire? "
Plus glaciale, tu crèves ...

Il passait par toutes les couleurs et quand enfin il se retira du corps qu'il défonçait, la petite se redressa comme un ressort et fonça, en larmes, se planquer derrière un paravent. Le jeune homme mit plusieurs secondes avant de happer une serviette pour cacher sa virilité tombante. Son regard perdu, balayait la pièce, de Saïki à la porte, comprenant difficilement  que sa carrière se terminait devant l'œil des caméras.

"Saï ..."


"Tu te répètes ... et, tu n'as plus le droit de m'appeler comme ça."


Elle croisa ses longues jambes, haut sur ses cuisses et prit le temps de le laisser mariner en jouant avec une de ses longues mèches qu'elle tortillait autour d'un doigt.


"Je venais régler mes comptes avec toi mais en fait, ce n'est plus nécessaire. je crois que tu t'es sabordé tout seul. Je m'étais trompée sur ton compte et te faisais confiance. Heureusement que tu es parti au final, j'ignorais que tu aimais autant les petites filles ... Non, non, reste là. Je te présente mon nouvel agent, un homme honnête en qui j'ai découvert des qualités que tu n'auras jamais."


L'autre se liquéfiait, détruit, sa vie s'émiettant sous les yeux durs de son ancienne amie. Il se prit le visage à deux mains et sanglota avant de se recroqueviller sur lui-même, pathétique.


"Oh Toshiro ... misérable petit ver de terre. Quelle erreur tu as faite ..."


Elle allait continuer mais fut interrompue par le manager général du studio qui fit irruption dans la pièce. C'était un homme câblé, très pro qui savait rebondir à la seconde.

"Mais que se passe t'il ici??"

Malgré son expérience, la pilule fut difficile à avaler. Il comprit très vite, par la présence des occupants de la pièce, se qu'il se passait. La colère le défigura et il cracha une injure à l'attention d'on ne sait qui. Reika s'approcha pour lui glisser un mot à l'oreille et il acquiesça immédiatement. Il donna des ordres brefs aux assistants qui le suivaient.

"On annule le programme. Direct dans quinze minutes avec une nouvel invitée, The Dark Idol et son nouvel agent. Interview par Reika  Murakami. Titre :  ..."

Il se tourna vers Kanda.

"C'est vous le nouvel agent? On trouve quoi comme titre?"

Toshiro et sa star étaient déjà oubliés. Il faisait d'une pierre deux scoops et sentait déjà les primes tomber.

De son côté, Saïki baignait dans la satisfaction. Elle n'avait pas eu à trop s'impliquer dans une démarche agressive qui aurait pu nuire à son image. Les faits avaient parlé d'eux-mêmes et elle n'avait eu qu'à pousser un peu la tête de Toshiro sous l'eau. L'autre starlette était un dommage collatéral malheureux mais du coup, elle écartait aussi une future concurrente. Pour l'instant, les jeux étaient faits. L'idole adressa un sourire à Kanda. Sa carrière continuait et avec l'interview surprise qu'il était hors de question de refuser, l'agent avait déjà du pain sur la planche.



« Modifié: dimanche 20 mars 2022, 08:47:32 par The Dark Idol »

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Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 13 samedi 12 mars 2022, 13:39:17

Asmodée n'avait pas besoin d'assister à la scène pour être fier de la démonstration de Saïki. Sous les traits de Kanda, il faisait mine de bloquer la loge aux caméras, laissant juste assez d'espace et de moud aux opérateurs pour passer le pas et immortaliser la scène, jusqu'à ses détails les moins flatteurs. Il ne s'agissait pas là d'épargner qui que ce soit. Toshiro et sa pouliche, c'en était fini ! Il devait avouer qu'après avoir vu le résultat de leur travail, il envisageait de commuer la punition d'Elspeth et Kinnel en une torture d'un autre genre. Ils avaient fait du beau travail.
Reika Murakami le dévisageait, sûrement aussi suspicieuse de ce visage qui lui restait inconnu, que curieuse de comprendre son rôle dans cette affaire. Kanda Wakyu rendit un regard taquin à la célèbre journaliste avant de se retirer pour laisser passer le manager. Le trou dans sa garde permit à la journaliste de suivre, et il laissa tomber la mascarade pour se tourner également vers la scène. Les bras croisés, il inspira l'odeur de sexe et les relents de magie rose qui flottaient dans l'air, et sourit.

"C'est vous le nouvel agent ? On trouve quoi comme titre ?"

Il avait fermé les yeux pour mieux s'ouvrir à son ressenti, mais il était évidemment resté connecté au présent. Rouvrant les paupières sans tarder, Kanda élargit son sourire et baissa la tête en signe de respect au manitou des lieux, qui avait parfaitement rebondi sur la situation.

"Saïki Nakamura : The Dark Phoenix ? C'est p-h-o-e, avec un x, et un point d'interrogation à la fin."

Il avait déjà le titre en tête depuis des jours. Et il tourna son regard vers Saï, l'observant avec fierté et lui envoyant un clin d'œil complice. Cette préparation ne pouvait que traduire sa croyance en sa réussite, sa foi en son rebranding. Il aurait été ému de sa prestation s'il l'avait pu, mais rien en l'empêchait d'affecter l'émotion.

"D'accord. Super. Qu'est-ce que vous foutez tous là ?! On a un direct à préparer ! 14 minutes ! Tic-tac ! Qu'on me passe la régie !"

L'assemblée qui s'était formée, attirée par l'animation, se dispersa comme un banc de poissons face au manager général, qui sortit en trombe, tête dans les épaules, poings serrés. Mais restait Reika Murakami, qui posa son regard tour à tour sur chacune des quatre personnes dans la pièce, en silence, avant de sortir sans dire un mot, énigmatique, mais emplie d'un intérêt nouveau.

La foule partie, la starlette partit en sanglots lourds et Toshiro, penaud, cachant sa bite ramollie derrière ses mains croisées, fixait Saïki en tremblant, le regard implorant. Et, dans son dos, il tenta de l'atteindre, une fois encore ; de toucher le nerf sensible de son amitié comme il l'avait fait si souvent. Il aurait dû savoir que ça ne changerait rien, désormais, et que sa tentative ne faisait que le rendre plus écœurant encore.

"S-saï... J't'en prie..."

"Ca suffit, Toshiro. Tu en as assez fait. Ton amie comptait sur toi et tu lui as préférée une option facile, avec ses avantages. Arrête de parler. Tu es te couvres de honte."

Toshiro dévisagea l'homme qui lui parlait, cherchant à comprendre qui il était, le rôle qu'il jouait dans cette histoire, et aussi ce qui lui permettait de lui parler de façon aussi cavalière. Toujours arrogant au possible, le Toshiro !
Mais Kanda ne lui laisserait pas le temps de trouver le courage et les mots de tenter de défendre son honneur. Car l'agent lui tourna le dos à son tour et, épaule contre épaule avec la belle du soir, tournant un regard charmé sur elle, il se pencha pour lui parler doucement.

"J'aime beaucoup ton nouveau style. On ne va parler que de toi dans les semaines à venir."

Enfonçant le couteau et le tournant dans la plaie, il tendit son bras à Saïki.

"Prête ?"

The Dark Idol

Humain(e)

Re : Deal with the demon, flirt with the success! [Pv. Asmodeus]

Réponse 14 dimanche 20 mars 2022, 10:51:28

La répulsion qu'inspirait ce spectacle pathétique à Saïki se reflétait sur les traits de son visage. Sa bouche était contractée sur un rictus de dégoût et toute le mépris du monde se lisait dans son regard. Toshiro faisait quelques centimètres de moins qu'elle et cela ajoutait à la domination écrasante de l'idole sur son délateur. Elle était surement campée face à lui tandis que l'agent se tenait misérable, cachant ce qui avait été sa virilité. Ces quelques secondes d'affrontement silencieux se soldèrent par l'abandon de l'ex agent dont les yeux se remplirent de larmes. Il tendit la main vers son bourreau comme s'il la suppliait de li rendre sa vie mais elle l'ignora en se détournant. Il n'existait plus pour elle. L'affront était lavé, la revanche consommée.
L'instant d'après, le studio bouillait d'animation. L'équipe rebondissait et chacun savait ce qu'il avait à faire. Kanda termina de plomber Toshiro et les pleurs de la starlette déchue, cachée derrière son paravent furent étouffés par le brouhaha de la mise en place de la nouvelle émission.


"Merci Wakyu-dono."


Saïki accepta le bras que l'homme lui tendait et s'y pressa, offrant à l'agent l'accord d'une nouvelle complicité en plus du suffixe volontairement exagéré qu'elle employa pour marquer le coup. Un caméraman les filmait toujours, le manager général, fin stratège,  voulait tous les détails de ce retournement de situation. Un documentaire suivrait peut être très vite. Il s'agissait de noyer la masse populaire sous un flot d'informations permanent pour s'attirer un audimat avide de nouvelles croustillantes sur un sujet bien précis. Ce mouvement servait Saïki et même si le direct à venir l'avait pris par surprise elle aussi, c'était une aubaine dont il fallait profité.

The Dark Phoenix. L'idée était géniale et elle serra le bras de son protecteur alors que son cerveau tournait à plein régime. Ils quittèrent la pièce du crime, superbe vainqueurs d'un combat trop facile à gagner. Une maquilleuse se présenta et s'empressa de les guider dans une loge toute proche. Derrière eux, deux types de la sécurité s'occupaient déjà à virer la gamine et l'agent au chômage sans trop de ménagement.

Il fallait faire vite. Se présenter sur un plateau d'enregistrement nécessitait une préparation particulière. Le maquillage devait être adapté à l'intensité de l'éclat des projecteurs et seuls les pros savaient comment jouer avec  les particularités de chaque invité. Heureusement, la maquilleuse en était une, de pro. Prise par le temps, elle ne s'embarrassa pas de politesses inutiles. Elle ne prit qu'un instant pour analyser le look de Saïki et tout le bénéfice qu'elle voulait en tirer.

"On reste sur une approche sexy et volontairement suggestive, c'est bien ça?"



"C'est exactement ça."


Assise face à un grand miroir, l'idole obéissait aux injonctions de la femme qui précisa le contour de ce qui devait être mit en valeur, appuya sur l'aspect ténébreux donné par des fards et poudres foncées, souligna d'autres traits de lignes claires pour en faire ressortir la tonalité. En rien de temps, Saïki passa de superbe à beauté fatale. Ses longs cheveux furent lissés, éclatants sur sa peau bronzée.  Debout, elle laissa la femme arranger sa tenue. A l'aide d'une épingle à nourrice savamment cachée, elle remonta la robe de quelques millimètres sur les cuisses fuselées. Le décolleté fut accentué par l'utilisation d'une bombe dont la femme pulvérisa une lotion lustrante pour souligner et augmenter l'effet visuel de volume de ce qui était déjà adorable. Tout était jeu d'illusion et art  de mise en forme. Le modèle d'origine était certes déjà parfait mais la spécialiste y ajouta la touche qui ferait craquer des millions d'hommes faibles.


Je ressemble à une salope ...


C'est ce que pensa Saïki. Elle était bien sûr habituée à s'exhiber mais là, elle franchissait une limite qu'elle ne connaissait pas. Le résultat dans le miroir était ultra provoquant sans être vulgaire pour autant.

L'apparence fait quasiment tout le travail mais pour le public qui arrive encore à réfléchir quand elle se présente, encore faut-il éviter de sortir une absurdité qui coutera cher. Saïki est armée pour les interviews et autres présentations mais là, il s'agit du prélude au lancement de la nouvelle star. Va t'elle ménager les effets classiques des idoles tant dans le comportement, les mimiques et les réponses presque stéréotypées où alors va t'il falloir qu'elle enfonce les codes de la société japonaises?


"Wakyu-shi, il faut me briefer!"


Dans le couloir, le chef-évènements passe en braillant. Plus que cinq minutes!


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