Jouer de ses attributs physiques n’était qu’une formalité pour Asep’Timusoth. Ses capacités surhumaines n’étaient pas nécessairement décelable pour le commun des mortels, mais quelques agiles acrobaties n’étaient pas hors de sa portée, même avec un si doux fardeau que celui qu’il transportait actuellement entre ses bras, et ce même, si ce dernier prenait un malin plaisir à l’embrasser, encore et encore ; ce qui, bien évidemment, n’était absolument pas pour déplaire à l’Incube, qui prit cependant le compliment avec un sourire non feint. Sa
démonstration accomplie et la bouteille refermée, ses lèvres s’étaient rapprochées d’une des oreilles de la jeune femme pour se fendre d’un souffle provocateur.
« Vous pourrez juger vous-même de cette qualité, Maîtresse. » Elle ne lui laissa cependant pas vraiment la possibilité d’en faire plus et l’ascenseur lui-même décida qu’il était désormais temps de passer à une autre scène. Lorsque les battants métalliques s’entrouvrirent sur un couloir à deux possibilités, il lui fallait essayer de glaner l’information adéquate, à supposer, bien entendu, que la dénommée Kara daigne séparer ses lèvres des siennes suffisamment longtemps pour lui offrir la réponse à sa question. Ce qu’elle fit, d’abord de manière assez peu précise, lui offrant ces quelques indications alors qu’elle continuait de l’embrasser, encore et encore, posant ses lèvres sur ses joues et sa machoîre. Des attentions somme toute particulièrement agréables mais qui n’allaient pas l’aider à trouver l’entrée de l’antre de la jeune femme. Mais qu’importait en réalité ? Ils avaient tout le temps du monde et ce n’était pas le Démon, qui allait lui demander de se dépêcher parce qu’il n’arriverait pas à la tenir plus longtemps ainsi. Au contraire, si elle désirait rester ainsi toute la nuit, il ne manquerait pas de la satisfaire. D’autant que cela devait lui plaire compte-tenu qu’elle s’était davantage enroulée autour de lui, pour le plus grand plaisir de ses sens.
Kara lui pointa finalement une direction d’un geste du menton avant de lui intimer de ne pas faire de bruit. Visiblement, elle semblait probablement craindre qu’un de ses voisins, ou une de ses voisines, ne les entende. Il est vrai que la scène aurait de quoi faire jaser, n’est-ce pas ? L’Incube esquissa un sourire à nouveau.
« Bien sûr, Maîtresse. » Il avança alors à pas-de-loup profitant de chaque instant pour attirer davantage Kara contre lui. Du moins, jusqu’à ce qu’elle ne l’arrête alors qu’il s’approchait de la porte fatidique, un air paniqué sur le visage. Asep’Timusoth l’observa légèrement surpris et circonspect. Que se passait-il dans son esprit ? Elle lâcha néanmoins quelques mots, lui indiquant que son chez-elle n’était pas très rangé. Avait-elle peur qu’il la juge sur le degré de rangement de son appartement ? Alors qu’ils se trouvaient devant la porte, la Créature des Enfers n’était pas certaine de savoir réellement à quoi s’attendre. Il avait pu prendre conscience que les mortels n’étaient pas tous égaux face à ce qu’ils appelaient la
propreté et le
rangement, mais ce n’était de toute façon pas quelque chose à laquelle il s’attachait particulièrement. Peu importait que son antre ne soit une cave désordonnée après tout. Visiblement, l’idée de le ramener chez elle la mettait réellement dans un état assez incroyable. Mais elle se résigna finalement, lui tendant ses clefs dans un murmure d’excuse. Son regard ambré posé sur Kara, l’Incube chercha à croiser son regard avant de se saisir du sésame qu’elle lui offrait. Et lorsqu’il y parvint enfin, il lui offrit un sourire courtois.
« Je n’avais pas prévu de porter attention à autre chose que toi, en douterais-tu ? » ses lèvres s’avancèrent pour se poser sur celles de celle qu’il tenait entre ses bras, avant de glisser doucement vers son cou.
« C’est toi que je veux ce soir, Kara. » Sa voix s’était faite suave et sensuelle. Il fallait la rassurer, c’était une évidence. Il n’avait que faire de ce qui pouvait traîner par terre dans son appartement. D’autant qu’il doutait qu’il soit aussi pire qu’elle ne le laissait suggérer. Sans cesser d’embrasser la peau de son cou, il testa les clefs à l’aveugle. Heureusement le trousseau n’était pas trop fourni et il arriva rapidement à faire tourner le verrou. Il tourna la clenche et repoussa la porte en douceur en s’aidant du dos de la jeune femme. L’appartement était plongé dans la pénombre, à peine éclairé par le couloir et il n’y voyait pas grand-chose. Il referma la porte derrière lui. En douceur, il laissa glisser Kara contre lui jusqu’à ce que ses pieds touchent le sol.
« Je peux fermer les yeux et me laisser guider si cela peut ta rassurer davantage. Après tout, je t’appartiens ce soir, un mot de toi et j’obéis. Qu’en dis-tu, Maitresse ? »