Tout est allé si vite... Trop vite! Pourquoi... Pourquoi moi? Je croyais pourtant qu'en changeant d'endroit, qu'en étant enfin libre des chaines de mon passé, que j'allais enfin pouvoir gouter au bonheur et à la paix. Tout ce que je voulais, c'était pouvoir vivre tranquillement avec mes enfants qui étaient aujourd'hui avec moi... Mais pas... Plus maintenant...
Je tremblais. J'avais aussi peur qu'autrefois. Je ne savais même pas où on m'emmenait. Tout juste avais-je pris note d'une nouvelle commande importante à livrer. Mais je n'avais pas été suffisamment prudente. Je m'étais déjà faite piégée une fois comme ça et voilà que ça recommençait encore aujourd'hui... Seulement comme tout le monde, j'avais besoin de survivre. En plus, j'avais commencé à me méfier en arrivant comme ça dans la soirée, vers une maison qui me semblait être beaucoup trop isolée des autres...
Des hommes m'ont alors sauté dessus sans prévenir. Ils m'ont attaché, bâillonné, ficelé et cagoulé et m'ont fait monter avec eux dans une voiture. Mon coeur s'était alors emballé à la vitesse d'un vaisseau. En plus, je ne savais même pas ce qu'ils me voulaient. Ou peut-être avais-je bien un semblant d'idée, à cause de mes pouvoirs. J'avais rapidement compris qu'il valait mieux éviter de montrer ses talents magiques par ici. Mais encore une fois, je ne faisais que me poser en quelques instants, dix mille questions sans en connaitre la véritable réponse. La seule chose dont j'étais certaine, c'est qu'ils ne me voulaient pas du bien...
Sous mon bâillon et ce qui m'empêchait de voir, je me mettais à pleurer. Dans ma tête, je m'imaginais déjà devoir subir des choses horribles. Mais la douleur que l'on pourrait m'infliger ne serait rien, contre celle de me voir retrouver séparée de mes enfants. J'étais prête à tout endurer, sauf de les perde encore... En plus, je ne voyais absolument rien. Je ne faisais qu'entendre le bruit du moteur de la voiture qui m'emmenait je ne savais où...
En plus comme j'étais paniquée, j'avais vraiment du mal à respirer avec tout ce qu'ils m'ont mis...
Je ressens la panique qui s'était apaisée au cours du trajet, remonter en moi exactement comme au début, lorsque j'entends la voiture qui s'arrête un peu plus tard. Un des hommes m'attrape par les liens qui me retient prisonnière et ils me font marcher ensuite directement, quelque part...
Sous ce qui couvrait ma tête, mes oreilles n'arrêtaient pas un seul instant de bouger. J'essayais d'entendre le moindre son, le moindre souffle...
Quelques instants après, je me sentais comme entrer quelque part. A l'intérieur, un des hommes me faisait m'agenouiller au sol.
De nouveau, je sanglotais et je respirais fort. J'avais mal à la tête. Mes yeux étaient noyés dans mes larmes et mon nez coulais. J'avais l'impression de me retrouver projeté dans mon propre passé...
Pendant que je suppliais en silence, je finissais par entendre une voix. Cette personne qui semblait me connaitre, n'engageait pas des mots qui me paraissaient très avenant ou chaleureux à mon égard...
Mes oreilles et mes deux queues se raidissent, lorsque je le sens ensuite toucher ce qui me serrait la tête, avant de me libérer ensuite de ce qui couvrait mes yeux et ma tête. Je pouvais enfin voir, même si je n'étais pas encore en condition suffisante que pour comprendre où j'étais exactement. Ni qui était cet individu qui semblait en avoir après moi...
Je l'entends ensuite me dire qu'il s'apprêtait à m'enlever mon bâillon, tout en m'ordonnant de l'appeler "Maitre"...
Dépassée par les événements, je reste à genoux sans bouger. Il me retire alors le bâillon, avec le chiffon qui était logé dans ma bouche. Je retrouvais enfin un semblant d'air et de liberté bienvenue!
Tout en reprenant une grande respiration, j'entends l'homme ou peut-être le jeune homme, vu le son de sa voix juvénile, me demander si je savais qui il était...
- Je... Je...
J'étais incapable de répondre. La forme de liberté que j'avais retrouvé ne me permettait tout juste qu'a pouvoir encore pleurer. D'évacuer le reste des mes sanglots et de la panique qui était resté logé sournoisement au fond de moi. Je tremblais, mes muscles me faisaient mal. Jamais je n'aurai imaginer un seul instant pouvoir me retrouver dans de pareilles situations. J'ai vraiment été bien naive...
- Pitié! Je vous en supplie, laissez moi partir!...
Tout en pleurant toujours, je suppliais la personne qui se tenait devant moi, de me laisser m'en aller. Je ne savais pas ce qu'il me voulait. Pas plus que je ne le connaissais...