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Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

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Lissandre Verrières

Humain(e)

Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

dimanche 29 novembre 2020, 08:09:19

Aujourd’hui, c’était journée repos. Lissandre ne voulait pas se prendre la tête à subir une nouvelle fois le syndrome de la page blanche. Aujourd’hui, elle ne voulait pas faire de casting et voir une nouvelle tripotée de bites et d’allusions grossières. Aujourd’hui, c’était détente et sucreries !

Lissandre marchait donc dans une rue de Seikusu. Les mains dans les poches de son blouson doré, elle attirait les regards. Mais elle en avait l’habitude. Même au pays du cosplay, voir une jeune femme dans une combinaison intégrale et moulante de latex rose attirait les regards. Elle souriait à ceux qui la montrait du doigt, ça suffisait bien souvent à leur faire perdre toute velléité. Et pour les plus lourds : les ignorer était une stratégie avec un fort taux de succès.

« Bonjour, demoiselle. Est-ce qu’elle aimerait goûter à un macaron ? Le premier est offert par la maison ! »

Comment refuser face à une petite pâtisserie toute ronde et colorée ? Lissandre s’arrêta et fit un grand sourire à l’homme qui lui présentait un macaron de couleur rose sur un petite plateau d’argent. La main de latex rose le saisit et en croqua une moitié.

« Hum ! C’est délicieux ! »

« Si la demoiselle veut en manger plus, je l’invite à passer en boutique. Il y a bien plus de douceurs à l’intérieur. »

La deuxième moitié ne perdit pas de temps pour venir ravir les papilles. Maintenant, Lissandre observait le petit stand exposé devant la grande vitrine peinte de la confiserie. La petite table dont l’homme s’occupait était d’une présentation délicieuse. Les macarons formaient une chenille de couleurs dont un élément central manquait. Le fameux macaron rose qu’elle venait de manger. Mais déjà l’homme, d’une pince en fer, prenait un macaron en bout de fil pour reconstituer la belle chenille.

« Bonjour, demoiselle. Est-ce qu’elle aimerait goûter à un macaron ? Le premier est offert par la maison ! »

L’homme proposait un macaron bleu à la jeune femme aux yeux bleus. Lissandre se retourna, ses yeux ayant suivi le macaron présenté. Elle s’était même retenue de le ravir et de le déguster.

« Vous devriez y goûter. Ils sont vraiment bons ! »

Lied Mueller

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 1 samedi 26 décembre 2020, 18:16:05

« Je peux en avoir un autre ?
- C'est que.... Il n'y en a plus, Lied. »


Scandale ! Là, assise sur son canapé, la jeune tekhane restait coite, bouche ouverte et yeux écarquillés, la main tremblante devant sa chère et tendre cousine qui ne savait déjà plus où se mettre tant elle regrettait ces paroles tristes mais véridiques. Il ne restait plus une seule des délicieuses pâtisseries. Belphy était retournée sur ce monde étrange qu'était la Terre et, pour faire plaisir à sa cousine aux cheveux roses, lui avait rapporté tout un assortiment de pâtisseries et bonbons qui avait fait sa plus grande joie, et qu'elle avait eu plaisir à partager avec sa petite famille. Sauf que, bien évidemment, tout plaisir ayant une fin, Lied venait tout bonnement de croquer la dernière pâtisserie, un macaron au citron caviar meringué, et son visage portait les traits d'une personne assistant à la fin du monde. Elle reposa son assiette, qui ne comportait qu'une mince tâche verte de pistache, preuve qu'elle n'avait rien laissé, pas même une miette, de ces bijoux sucrés. Sur la table gisait la boîte en carton glacé, blanche avec quelques arabesques de violet, où était inscrit en lettres d'argent le nom de la pâtisserie où Belphégor avait fait trouvaille. Une belle calligraphie, des jeux d'épaisseur, même dans le design ce n'était pas de la rigolade.

De quoi rendre Lied dingue. Elle en voulait plus. Par un malheureux hasard, une peluche d'enfant s'était coincée dans une ventilation de sa pâtisserie préférée, provoquant un incendie. La boutique était donc actuellement fermée. Quel malheur, en ce premier weekend de réunion de famille ! Les joues de la sénatrice s'empourprèrent ; elle en voulait plus. Davantage de sucrerie, encore des ganaches, toujours plus de crème pâtissière !


« Où as-tu eu ces pâtisseries, Belphégor ?
- Lied, tu ne vas quand même pas...
- Dis-moi juste où.
- Seikusu, mais Lied vraiment je t'assure tu- »


La mercenaire ne put placer une syllabe de plus que la jeune femme aux cheveux rose était debout et se saisissait de sa veste. Soit. Elle partait donc pour Seikusu. Elle ne pouvait pas attendre que Belphy retourne en mission, dans un temps indéterminé, pour ravoir une gourmandise. Elle voulait maintenant, dès lors, et n'était pas capable d'attendre ne serait-ce que quelques heures de plus. C'était inadmissible ! Dans quelque hangar clos en périphérie, Lied tripatouillait une télécommande pour choisir sa destination. Par chance, la femme aux cheveux de sang étant elle aussi passée par ce portail fabriqué, ses dernières coordonnées étaient enregistrées, et pour une délicate fleur telle que Lied, qui ne s'y connaissait guère en mécanique technologie ou autre, il était plus simple de presser un unique bouton que de rentrer à l'aide d'un clavier des chiffres à n'en plus savoir que faire. Une lueur bleutée jaillit de l'anneau d'acier, alors qu'une sonnerie retentissait dans l'une des poches de sa veste. Elle n'avait pas besoin d'activer l'écran pour voir qu'il s'agissait au mieux de sa cousine, au pire de ses mères qui chercheraient à la dissuader de se rendre dans ce lieu peuplé de créatures barbares et masculines. Mais Lied était têtue, ce n'était pas nouveau. Elle serra sa veste un peu plus fort contre sa poitrine et traversa le portail en direction d'un monde plus appétissant.

Les rues de Seikusu étaient fort particulières : il y avait un peu de monde, autant des personnes qui allaient ou revenaient d'un travail de bureau, qu'elle remarquait à leur costume impeccable, que des petites familles, couples avec enfants ou non, qui se promenaient et profitaient allégrement de ce weekend ensoleillé. Les devantures des magasins étaient toutes plus colorées les unes que les autres, chaque regard sur l'une puis sur l'autre provoquant le défi entre les deux. Mais l'étrangère râlait. Dans sa colère et sa précipitation, elle n'avait emmené le carton qui indiquait sa destination finale, et quand bien même elle avait toute la journée voire plus, elle prenait le risque de ne jamais trouver ce qu'elle cherchait, ce pour quoi elle était venu, traversant les dimensions et abandonnant sa famille et son boulot. La première pâtisserie se présenta à sa vue. Elle porta les yeux vers des petites tartelettes de fruits brillants, comme enrobés de sirop. Lied renifla l'odeur, ce sucre parfumé qui gouttait sur une tartelette de fraises bien rouges... et elle fit la grimace. Les fraises n'avaient pas d'odeur ni de saveur, cultivée sans jamais voir la lumière du soleil. Elle en était sûre, une grande pratique de la gourmandise la rendait quasiment infaillible et intraitable à ce sujet. La demoiselle passa donc son chemin, poursuivant sa quête.

Quelques minutes plus tard, Lied, poursuivant sa route, remarqua du coin de l'oeil une enseigne. Elle ressemblait un peu à celle qu'elle cherchait sans vraiment être la même. Et puis, est-ce que les arabesques étaient vraiment violettes ? N'étaient-elles pas bleues ? Ou peut-êtres vertes ? En tous les cas, un homme portant un tablier proposait aux passants de goûter des macarons, assemblés en une chenille sculpturale fort colorée, digne d'un dessin animé pour enfants. C'était amusant, attirait les enfants, mais n'intéressait guère plus que cela la jeune femme. Du moins, jusqu'à ce qu'elle ne se fasse abordée. Le ton du pâtissier ne lui plaisait pas vraiment : il était familier, à la limite du vulgaire, et sa manière de lui tendre le fruit d'un dur labeur lui déplaisait tout particulièrement. Une jeune femme bien étrange se tenait là, à côté, mais ce n'est qu'à peine si Lied la remarqua. A vrai dire, elle était plus sceptique de la couleur de la petite pâtisserie ronde qu'on lui tendait qu'autre chose, un bleu pâle qui ne ressemblait à aucun fruit connu. Même une myrtille aurait donné une teinte plus violacée à la pâte cuite du macaron. Au bleuet, le biscuit aurait été plus odorant. La collerette était timide, mais pourtant, elle fit l'effort de prendre du bout des doigts le macaron et le porter à sa bouche. Ce n'était qu'un macaron au chocolat blanc qui avait reçu une dose de colorant alimentaire. C'était.... décevant. Et cela se vit dans la posture de la jeune femme, dont les épaules s'abaissèrent un peu. Peut-être était-elle trop habituée aux pâtisseries les plus délicates ? Elle termina malgré tout le macaron d'une bouchée, essuya ses lèvres avant de fixer l'autre femme, puis le pâtissier.


« J'espère que vous ne proposez pas que du chocolat blanc, et que ceux que vous vendez sont meilleurs que ceux-ci. Non pas qu'ils ne sont pas bons, mais je m'attendais à mieux, je dois avouer. »


Le pauvre homme ne répondit pas. Peut-être ne s'attendait-il pas à ce qu'une passante ait un verdict aussi pointu, ou peut-être venait-il de remarquer combien celle-ci était jolie. Ou de manière plus vulgaire, avait posé les yeux sur son décolleté qui mettait en valeur sa peau douce dans sa robe de soie blanche. Lied dirigea ses yeux bleus vers la jeune femme à côté d'elle, lui adressant dès lors un sourire doux.


« Il me semble que les éclairs doivent être mieux réussis, je ne saurais que vous encourager à y goûter. Je ne fais que passer, je cherche désespérément une boutique particulière qu'un membre de ma famille m'a conseillée. »


Malgré tout, elle avait fort envie de confirmer ce que son odorat lui disait ; elle était la reine du sucre, après tout ! Sauf qu'en mettant une main dans sa poche, sortant de là le bracelet qui lui permettait habituellement de payer ce qu'elle souhaitait à Tekhos, qu'elle percuta une chose, une toute petite chose de rien du tout. On ne payait pas ainsi dans ce monde-là. Dans sa précipitation, elle n'avait aucunement pensé à ce problème, et se retrouvait sans rien, là, dans cette ville, à chercher quelque chose qu'elle ne pourrait même pas quérir vu qu'elle n'en avait pas les moyens ! Sur son visage se lut la plus grande déception possible, son corps s'abattant sur lui-même tant elle était dépitée par sa bêtise. Elle entendait déjà une voix familière lui dire « Lied, tu es têtue comme pas permis, tu ne penses à rien dans ta précipitation ! ». Et elle n'avait franchement pas tort. La demoiselle perçut vaguement qu'on lui demandait ce qui n'allait pas, et elle ne put que répondre qu'elle avait laissé son portefeuille chez elle, et ne pouvait pas aller le récupérer.

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 2 mardi 29 décembre 2020, 16:38:34

Lissandre ne comprenait pas. Elle l’avait trouvé bon ce macaron couleur Schtroumf. Bon, il est vrai que ce n’était pas un chef d’œuvre et que, du moment que c’était sucré : sa bouche salivait. Mais quand même : pas trop bon ?

Alors tout alla très vite dans la tête de la petite bourgeoise en tenue de latex rose moulant. N’étant pas prête de ses sous et très curieuse : elle agit. Comme elle en avait l’habitude : c’est-à-dire avec impulsivité. Sinon, on commençait à réfléchir. Ensuite on doutait. Et à la fin, on ne faisait rien. Il n’y avait qu’à voir la vie que menait sa grande sœur. C’était siiii ennuyant…

« Euh, excuse-moi ? »

Lissandre n’était pas la première à essayer d’attirer l’attention de la jeune femme au regard abattue. Mais c’était la dernière en date à essayer de communiquer avec elle. Accroupie, une petite boîte dans les mains, Lissandre tenta à nouveau d’attirer son attention.

« Excuse-moi ? Dis, ça va ? Tu as l’air d’avoir des problèmes ? »

Ne pouvant plus attendre, Lissandre ouvrit la petite boîte. A l’intérieur se trouvait notamment l’éclair supposément être meilleur que le macaron Schtroumpf. Fronçant les sourcils, Lissandre l’observa. Il avait une belle proportion. Une généreuse couche sur le dessus qui allait fondre sous ses dents. Mais… elle ne voyait pas en quoi il serait meilleur que le macaron.

*C’est une sorte de super-pouvoir qu’elle a ? A moins que ça ne soit que de l’esbrouffe et c’est une rivale ? *

Peu importait la vraie raison. Lissandre croqua dans l’éclair.

« Tu as raison ! Il est meilleur que le macaron. Tiens, il faut que tu y goûtes. »

Lissandre proposa de croquer dans l’éclair qu’elle venait de goûter. Si sa nouvelle compagne n’en voulait pas pour des raisons d’hygiène ou autre, elle pourrait toujours se servir dans la boîte ouverte. Il y en avait un deuxième à côté d’autres macarons qui formait presque un arc-en-ciel de couleurs.

« Et, euh, je pourrais peut-être t’aider à trouver ta boutique. Ce que j’essaie de dire, c’est que j’ai un réseau. »

Elle montra son téléphone à coque rose. Il était assorti à sa combinaison de latex rose et moulant.

« Et puis, surtout, je serai très curieuse de goûter à tes macarons ! S’ils sont aussi bon que tu le prétends, je suis prêt à t’en offrir une boîte. »

Il y avait un grand sourire sur son visage. Une énergie qui débordait. On pouvait déjà deviner le côté hyper-actif.

« Alors, deal ? »

Lied Mueller

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 3 jeudi 07 janvier 2021, 17:25:04

C'était la fin. La fin d'une quête de bonheur d'estomac et de jouissance des sens. Sans argent, elle ne pouvait absolument rien faire au sein de cette ville qui commençait à effrayer cette jeune femme qui semblait à peine tenir debout, alors qu'elle n'était censé rentrer que bien plus tard. Si elle trouvait la fameuse boutique, jamais elle ne saurait se résoudre à rentrer sans ce qu'elle cherchait, jamais ! Les larmes lui montaient aux yeux, ses joues prenant une légère teinte de rouge alors qu'elle se résignait déjà à rentrer auprès de sa famille sans ce trésor tant désiré. Toute seule, triste, déçue et le ventre creux. Puis une petite boîte colorée pénétra le champ de vision de Lied, qui renifla en la fixant, interrogative.


« Qu'est-ce que... »


En un rien de temps, tandis qu'elle venait juste de comprendre ce que cette drôle de personne lui disait, Lied se retrouva avec un éclair à moitié mangé devant le nez, la forçant à reculer le visage de surprise. La pâte était superbement dorée, un rien brune, et elle était presque sûre qu'ils avaient ajouté de la cannelle à l'intérieur. Une crème pâtissière onctueuse, qui n'avait pas tranché à quelque endroit que ce soit, et surtout, un nappage brillant dans lequel elles auraient pu se voir. La demoiselle aux cheveux roses ne prit pas la pâtisserie dans ses mains. Elle tendit les lèvres et en entoura le chou longiligne avant de mordre dedans, à la suite des marques de dents de la jeune femme toute de rose vêtue, retirant ensuite sa tête pour placer quelques doigts devant sa bouche, alors qu'un peu de crème s'en échappait. L'épaisse coula jusqu'à son menton et arracha un gémissement à celle qui était alors triste, qui l'essuya hâtivement pour esquisser un léger sourire. Comme elle l'avait prévu, il était bon. La pâte était aussi croustillante à l'extérieur qu'elle était moelleuse à l'intérieur, enveloppe douce aux éclats de cannelle et de sucre qui pétillaient sur sa langue. Ses papilles détectaient même ce sirop de vanille qui se cachait timidement derrière les épices, quelques petites gouttes discrètes que l'on aurait pu oublier, passer à côté alors que c'était ce qui relevait l'acidité de cette crème citronnée très bien réalisée garnissant le chou. Une feuille de chocolat fine était insérée dans le haut du chou pour accentuer la puissance du chocolat noir qui composait aussi le glaçage surplombant cette petite merveille. Lied aurait bien ajouté des éclats de speculoos à l'intérieur, et changé le classique chocolat noir pour un chocolat ruby, plus fruité et délicat, qui aurait laissé s'exprimer plus encore ce goût de vanille artisanal.

Sa bienfaitrice lui réadressa la parole, et cette fois, Lied leva les yeux vers elle après avoir reposé ce qui restait de la pâtisserie. Pourquoi lui montrait-elle une antiquité en lui parlant de réseau ? Est-ce qu'au moins cela captait le réseau ? Le temps de quelques secondes, elle percuta le sens de ce qu'on venait de lui dire : un réseau humain, de connaissances, qui fit sortir un « oh ! » de la bouche de la sénatrice. Mais quelque chose la gêna ensuite, la faisait rougir alors qu'elle baissait de nouveau les yeux.


« Mais.... Pourquoi m'aider ? Je veux dire... Je n'avais qu'à pas oublier de quoi payer, et je n'ai rien fait qui mérite un tel élan de générosité et...
- Et puis, surtout, je serai très curieuse de goûter à tes macarons ! S’ils sont aussi bon que tu le prétends, je suis prêt à t’en offrir une boîte. »


Elle rayonnait. Il n'y avait rien à ajouter de plus, cette femme-là rayonnait, à la fois de bonheur, d'impatience, et de malice. Est-ce qu'elle voyait cette quête comme un jeu, alors que pour Lied, c'était à la limite du besoin vital de la journée ? Finalement, c'était sans doute elle qui avait raison, et puis, partager cette recherche avec quelqu'un devait sans doute être plus agréable, surtout qu'il allait falloir goûter chaque macaron des pâtisseries, et, autant la politicienne de la famille Mueller était gourmande, autant elle doutait pouvoir ingurgiter tant de sucreries après s'en être goinfrée chez elle. N'aurait-ce pas été cruel, en plus, de dire non à ce minois si souriant qui la surplombait ? Elle avait l'air d'en avoir envie, après tout. La demoiselle se releva et lui adressa un sourire plus léger.


« Euh... Oui, deal. Et merci. »


Et Lied venait de gagner un nouveau sponsor. Un sponsor encore plus emballé qu'un bonbon. Elles devaient avoir l'air drôle, entre cette drôle de femme vêtue de latex rose, de téléphone rose... Elle aurait presque parié sur des dessous de cette même couleur. Et puis elle, avec sa tenue toute légère en soie blanche, un peu comme une délicate petite fleur, alors qu'elle menaçait de retourner toute la ville pour s'empiffrer. Au moins, elles étaient assorties grâce à sa couleur de cheveux. Après ce petit échange, il fut temps de délaisser cette première pâtisserie, manger ce qui avait été acheté pour pouvoir passer à la suite. C'était donc à dire : trouver la mystérieuse boutique qui vendait les meilleurs macarons que Lied ait mangé, et, comble du fantasme, trouver des cupcakes tout aussi divins. C'était son pêché mignon, après tout, cette petite pâtisserie gonflée qui s'épanouissait hors du petit papier qui l'entourait. Aux fruits, fourrés avec des bonbons, ou qu'importe encore, elle ne cessait d'en manger quand on lui en donnait l'occasion. Alors si elle avait pu goûter de délicieux macarons, elle comptait sur le fait qu'ils auraient des cupcakes et feraient connaître à ses papilles mille supplices de délice.

Au détour d'une rue, elle expliqua alors à la charmante demoiselle qui l'accompagnait et la finançait qu'elle n'avait pour seule information que ce dont elle se rappelait concernant le carton d'emballage de la pâtisserie, soit un fond blanc avec des lettres argentées sur des courbes violettes. Le souci était que nombre de pâtisseries arboraient ces couleurs, et pire encore, il était possible qu'elle ait eu un paquet carton différent de ceux qu'elle pourrait trouver ce jour-là. Un enfer, par conséquent. Les rues commençaient à se remplir davantage. C'était une journée de libre pour les familles, après tout, et à présent que l'heure de la sieste ou de la plupart des activités des enfants étaient passée, nombre d'entre eux se retrouvaient à arpenter les quartiers commerçants à la recherche d'un peu de détente avant de rattaquer une semaine de dure labeur. Quelques regards curieux ou amusés se posaient sur le duo rose, parfois un peu lourds venant de la gente masculine, qui intimidait un peu Lied. Elle ne se sentait pas la plus en sécurité, ce qui se voyait par teinte que prenait son visage. Mais elle se contenait, faisait de son mieux, observa du coin de l'oeil encore sa partenaire, avant de s'exclamer.


« Ah, au fait, je m'appelle Lied ! C'est la moindre des choses. Même si c'est la fin de semaine, ça ne te dérange pas de chercher une boutique avec moi ? Certains boulots demandent du temps sur ces jours-là... Erf.... »


Comme le mien, qu'elle aurait aimé rajouter. Puis elle se questionnait un peu quant à la tenue de celle-ci. Non pas qu'elle la trouvait ridicule ou autre, à vrai dire, en dehors de la monochromie, elle la trouvait charmante, mais ses habits auraient parfaitement eu leur place chez elle, à Tekhos, alors que sur Terre, cela l'étonnait de voir quelqu'un assumer fièrement une tenue aussi chamboulante. Il suffisait de voir les yeux tourner et se poser sur son fessier ou ses seins pour comprendre ce dont elle parlait. Un panneau attira soudain l'attention de Lied, qui le pointa immédiatement du doigts, sans doute pour se couper elle-même du fil de ses pensées.


« Oh, regarde ! Les couleurs correspondent, et ils semblent avoir des macarons, je les sens à l'odeur. On pourrait essayer, tu ne penses pas ? »

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 4 lundi 11 janvier 2021, 20:44:32

Au contraire de Lied, Lissandre se promenait dans les rues peuplées sans aucun problème. C’était loin d’être sa première sortie en ville. Et c’était loin d’être la première fois où elle remarquait que les regards des hommes la fixaient. Il n’y avait d’ailleurs pas que des hommes. Des femmes aussi qui auraient aimé avoir son audace. Des enfants qui pensaient que cette demoiselle toute rose s’était échappé d’un animé et devait être en mission. Ces regards-là étaient agréables. Il était même arrivé à Lissandre d’inventer une histoire au fur et à mesure, rien que pour voir les étoiles pétiller dans les yeux des enfants et voir leurs sourires contentés.

« Je m’appelle Lissandre. Lissandre Verrières si tu veux tout savoir. Et ne t’inquiète pas pour mon temps. Disons que je suis ma propre cheffe et donc, je m’accorde mes pauses quand je le souhaite ! »

Montrant un grand sourire, Lissandre passa très vite à autre chose. Pour elle, la question de son métier passait au second plan. Ce n’était pas important en cet instant. En cet instant, seul comptait cette quête de trouver LA pâtisserie.

*Le sucre avant le porno ! *

Un panneau attirait l’attention de Lied. Cette dernière s’agitait déjà. C’était une bonne nouvelle de vivre avec cette intensité la vie ! En tout cas, ça plaisait à Lissandre. Et ça la motivait à aider cette amie d’infortune. Elle leva donc un doigt, lui demandant par ce simple geste d’attendre.

« Donc… Un fond blanc… Des lettres argentées… Sur des courbes violettes… Tout ça pour un carton d’emballage… »

Elle parlait à voix haute alors qu’elle écrivait un message en même temps. Lissandre ajouta les coordonnées GPS où elle se situait. Elle demandait à son contact de faire jouer le réseau. Il lui fallait une réponse rapide ! Finalement, Lissandre releva le nez de la lumière de son téléphone portable.

« Et voilà ! J’ai envoyé le message avec les gens qui m’aident à faire des repérages pour mes vidéos. J’ai aussi posté le message sur quelques forums. On devrait vite avoir la réponse, maintenant ! Enfin, en tout cas, on devrait vite avoir une liste d’endroits où aller au lieu d’errer au hasard. »

Elle ajouta un clin d’œil et se concentra enfin sur le panneau dont lui avait parlé Lied.

« Allons-y alors ! Allons goûter ! »

Mais Lissandre se retint. Elle tendit son bras au besoin, si Lied s’était déjà précipitée pour aller explorer ce petit bout de rêve bien réel. Cette fabrique à rêves et bonheur à partir de sucre et de couleurs.

« Tu as dit que tu les sentais à l’odeur ? En mode j’ai un odorat de chien ou tu es une sorte de génie ou d’hypersensible du nez ? »

C’était autant une plaisanterie qu’un sujet qui attirait sa curiosité. Et rien n’empêcherait de combiner d’avoir les réponses et de rentrer dans la petite boutique !

Lied Mueller

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 5 jeudi 21 janvier 2021, 16:56:10

Sur l'instant, Lied était jalouse. Sa propre cheffe ! Quel bonheur ! Elle aussi, techniquement, n'avait guère de compte à rendre, sauf à la directrice du sénat, et encore. Mais la charge de travail était telle qu'elle ne pouvait se permettre de faire ce que bon lui semblait. Rien que poser deux semaines de vacances semblait être la croix et la bannière tant l'organisation administrative s'en trouvait monstrueusement lourde, impactée, et à son retour, le boulot triplé. Alors que Lied s'agitait toujours devant l'enseigne, trépignant à l'idée de rentrer pour goûter ce qui l'intéresserait, mais aussi sa nouvelle camarade, elle remarqua que cette dernière lui faisait signe de se maîtriser tandis qu'elle pianotait sur son appareil. Elle ne voulait qu'entrer ! Quitter à tout fouiller à l'aveugle ! Mais elle se justifia, et quand bien même la sénatrice trouva sa curiosité piquée par la mention de vidéos, elle lui adressa un sourire radieux, heureuse de savoir qu'elles auraient d'ici peu une liste de lieux à visiter au plus vite pour satisfaire leur besoin de sucre.


« Formidable ! J'espère malgré tout qu'il y en aura de nombreux, ce n'est pas parce que je sais ce que je cherche que je me refuse à découvrir d'autres mets. »


La jeune femme s'engagea alors en direction de la boutique, mais fut retenue aussitôt par Lissandre, qui lui posa une question. Une question... plutôt dérangeante, qui vexa particulièrement Lied, ce qui se manifesta par des joues rouges gonflées sur une moue boudeuse. Un chien, on venait de la comparer à un chien, un animal stupide qui boufferait la pâtisserie comme il mangeait sa pâté malodorante !


« Comme si un chien pouvait sentir la délicatesse des parfums ! Je suis juste une experte en pâtisserie, pouvant repérer le délice à l'odeur. »


Pour ne pas paraître prétentieuse, elle se gardait de revendiquer son titre de reine du sucre. On lui avait souvent fait la remarque de son talent à repérer les bonnes pâtisseries à l'odeur, tout comme la délicatesse de son palais, d'autant plus quand, pour lui faire plaisir, on lui ramenait lors de sa convalescence des pâtisseries de renom afin de lui faire plaisir dans ces situations difficiles. Il n'était que peu élégant pour une femme de se vanter de son nez cependant, aussi Lied n'en parlait juste pas, ne faisait que démonstration quand il s'agissait de commenter une sucrerie, moment durant lequel elle se laissait emporter par ses observations, envoûtée par ce qu'elle sentait et ce qu'elle imaginait allait se produire sur sa langue. De la même façon, elle percevait là le parfum typique d'une crème caramel, et se questionnait quant à la texture que celle-ci pourrait avoir sur sa langue. Serait-elle légèrement gluante en raison d'un ajout de gélatine ? Ou plutôt liquide, s'écoulant langoureusement dans sa gorge ? Il était même possible que s'y soient glissés quelques morceaux de fruits ou biscuits qu'elle aurait tout loisir à croquer entre ses dents pour faire exploser les saveurs sur ses papilles.

Quoi qu'il en soit, elle était toujours aussi vexée. Un chien. Est-ce qu'elle ressemblait à un foutu clebs ! Finalement, Lied croisa les bras, bougonnant, et indiqua du menton à Lissandre des tartelettes fines, en longueur, intercalant les parfums mangue et fraise, bal de teintes oranges et rouges alors que les gâteaux chocolatés sombres encadraient ce spectacle. Certes, elle pouvait sentir de loin ce qui allait ou non dans une pâtisserie, mais là, toutes deux collées à la vitrine du présentoir devant les tartelettes, la sénatrice savait que quiconque s'y prenait bien pouvait trouver le problème.


« Vois-tu, dans ces tartelettes, il y a un gros problème. Un énorme, qui les rend tout bonnement immangeables. Mais attention, seul un parfum. Dis-moi lequel, et attention, en justifiant ton choix. Après tout, tu as une chance sur deux de trouver le bon même sans avoir la réponse. »


La jeune femme l'observa alors réfléchir, ses minces sourcils se fronçant sur ses yeux alors qu'une légère moue renfrognée se peignait sur son visage. C'était mignon combien elle semblait vouloir faire un véritable effort pour répondre. Mais visiblement, elle ne parvenait à trouver, alors celle aux cheveux roses vint orienter sa réflexion.


« Nul besoin d'être un chien, comme tu dis, pour sentir ce qu'il y a à sentir. Penche-toi un peu et dis-moi ce que tu sens. L'odeur un peu caramélisée de la pâte, ok, mais surtout, du sucre. Beaucoup de sucre. Un sucre un peu vanillé, qu'on ne retrouve jamais dans les fruits. »


Lied esquissa un sourire, et pointa alors les tartelettes oranges, à la mangue, du doigt.


« Celles-ci sentent la mangue et rien que ça, tellement que ça en camoufle l'odeur de la pâte. C'est les fraises qui sont immangeables. Espèces de fruits décongelés cultivés hors sol, ce qui fait qu'elles n'ont aucun goût, et donc, pas cette odeur sucrée typique du fruit rouge. »


La jeune femme lui pointa ensuite du doigt les quelques fruits qui servaient à décorer le gâteau : ils luisaient, rougeoyants, brillaient de la lumière au dessus, mais surtout, l'on distinguait que le nappage qui les recouvrait était coloré, sans doute pour leurrer le client qui les voyait bien rouges et se disait, naïvement, que les fruits étaient particulièrement mûrs. Technique fourbe mais bien connue des pâtissiers lorsque la saison des fraises n'était encore là, ou que les fruits étaient achetés à bas prix et trop jeunes, comme c'était le cas ici. Le cours achevé, il était temps de s'affairer à faire ce pour quoi elles étaient là, devant cette vitrine, à fixer des gâteaux : en acheter ! Mais lesquels ? Il y en avait, malgré tout, beaucoup, d'aussi colorés que parfumés, originaux que des incontournables. Déjà, des macarons, puisque c'était ce que recherchait la demoiselle, ainsi que quelques cupcakes. Pourquoi pas une de ces tartelettes à la mangue, en passant ? Puis alors que la femme en charge de la boutique remplissait un carton blanc, vierge, ce qui faisait froncer les sourcils roses de Lied, celle-ci se tourna vers sa camarade pour lui poser une question aussi simple que décisive :


« Que souhaiterais-tu prendre pour que nous le goûtions ? Si nous prenons trop de pâtisseries, jamais nous ne pourrons écumer les magasins. Et puis, ce serait injuste que je choisisse tout seule ! Viens donc, et dis-moi ce qui te ferait plaisir ! »


De la même façon, elle songeait que peut-être aller déguster autour d'une tasse de thé ces mets serait une bonne idée. En effet, les contacts de Lissandre ne semblaient avoir encore répondu, et ce serait une occasion pour laisser ces gens s'activer et leur donner les indications qui leur manquaient. Faire un brin de causette, aussi ? Qui sait. Son acolyte ne semblait guère causante. Mais ce qui embêtait Lied était surtout le carton de pâtisserie, tout de blanc. Son instinct lui disait qu'elle ne retrouverait pas aussi facilement ses gourmandises qu'escompté.

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 6 samedi 06 février 2021, 23:27:20

Elle avait commis une erreur. Elle avait voulu vanter les talents de sa compagne de la journée et voilà qu’elle l’avait fait boudé. Bon, elle devait tout de même assez bien le prendre car elle continuait à lui parler des pâtisseries. En fait, elle les décrivait tant que Lissandre se sentait idiote. Elle avait peur de dire quelque chose, elle qui était d’habitude plutôt hyperactive en paroles.

« Euh, c’est que. »

*Il faut que tu lui dises. Au pire, il se passe quoi ? Ça se passe mal et chacune repart dans sa direction ? Ce n’est pas grave. Nous sommes deux inconnues l’une pour l’autre. *

« La vérité c’est que tu me perturbes. Voilà, c’est un peu lâché brut de décoffrage mais je devais te le dire. J’adore ton odorat. J’adore le fait que tu t’y connaisses beaucoup sur tout ce qui est pâtisserie et sucre. Mais ça me fait peur. J’ai l’impression d’être de nouveau à l’école, d’assister à un cours où je ne comprends absolument rien et où, soudainement, le prof me pose une question et que tous les regards dans la salle se tourne vers moi. »

Lissandre soutint le contact visuel quelques secondes avec Lied. Puis elle craque et parle de nouveau.

« Tu n’as qu’à prendre cette tartelette au kiwi. Et tiens, voici ma carte. Rentre et achète ce que tu veux, je t’attendrais là-bas. »

Le doigt de la bourgeoise en latex rose pointait une boutique de l’autre côté de la rue. Une grande vitrine permettait de voir à travers une installation faites de rondins de bois, de cordes et de plantes vertes. Il y avait un gros chat roux qui dormait dans une sorte de hamac tandis qu’un petit à poils courts grimpait à toute vitesse pour gagner les hauteurs. Le bâtiment que pointait Lissandre du doigt était un bar à chats. Ronron-thérapie et thé étaient au menu. Un endroit parfait pour déguster des pâtisseries et blablater entre filles.

« Pose la carte sur la machine. Le sans-contact fonctionnera. Bon, désolé de te laisser comme ça, mais je peux pas entrer dans la pâtisserie avec toi. J’ai besoin d’un moment pour me reprendre. Vraiment désolé. Prends le temps que tu as besoin et viens me rejoindre. »

Elle essaya d’esquisser un sourire chaleureux mais il n’était pas parfaitement authentique. Lied l’intimidait. Il fallait que cette gêne passe. Et elle savait que ça allait passer. Après tout, elle avait fait passer des castings pornos. Elle avait dû voir des hommes se déshabiller et bander devant elle. Elle avait dû faire faire à des gens qui n’étaient là que pour la piéger. Elle avait survécu dans cette industrie d’homme. Elle survivrait à un manque de connaissance sucré !

Lissandre rejoignit le bar à chats à pas de courses et sans se retourner. Elle rentra à l’intérieur et se sentit tout de suite mieux. Il y régnait une ambiance zen. Des chats ronronnaient. Une musique jouait en arrière-fond. Quelque chose d’apaisant. Lissandre croyait deviner l’utilisation d’un shamisen. Une jeune femme portant une chemise bleue ciel et un tablier vert vint accueillir Lissandre. Elle l’emmena à une table et lui proposa deux cartes. L’une était pour commander à boire. Et l’autre présentait les chats qui pouvait lui être apporté si elle en désirait un en particulier.

« Je vais commander un petit peu plus tard. Une amie va bientôt me rejoindre. Quant au chat, je vais attendre aussi un petit peu. Je préférerais que l’un d’eux vienne naturellement sur mes cuisses. »

Ce qui se produisit assez vite. Un chat rose. Il n’était pas vraiment rose. C’était un chat sans poils. Pour Lissandre, c’était un chat égyptien à cause de l’étiquette de stéréotype qu’il portait. Un Chat Elf sauta sur les cuisses de latex rose. Un Chat Elf était un croisement entre un chat sphinx et un American curl. Lissandre lui sourit et commença à le caresser. Elle se sentait déjà mieux.

Lied Mueller

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 7 dimanche 07 février 2021, 19:52:18

Toute seule, là, plantée avec une carte en plastique dans les mains, Lied ne savait pas trop quoi faire. A vrai dire, elle se sentait toute penaude. Jamais elle n'avait voulu faire démonstration arrogante de ses talents concernant les sucreries, mais les faits étaient là : elle avait gaffé auprès de Lissandre. Si elle n'avait pas été en pleine rue passante et attendue, elle était sûre que la chaleur qui lui perçait les joues auraient été muée en nombreuses larmes brûlantes. Se tournant vers la pâtisserie, elle fixa les diverses propositions qui s'offraient à elle. A présent seule, sans pouvoir partager sa folie sucrière, elle ne voyait plus l'intérêt de prendre quoi que ce soit. L'engouement semblait disparu, la joie évaporée. Que faire en pareille situation ? La fuite n'était pas une option, et le déni des gâteaux non plus. Finalement, la jeune femme entra dans la pâtisserie et ressortit quelques minutes après. C'avait été rapide, elle avait dans les mains un petit cartons avec un ruban qu'elle tenait entre ses doigts pour ne pas faire tomber la boîte, et fixait l'enseigne en face où devait l'attendre Lissandre. Lied posa alors les yeux sur la petite carte, où le nom de sa camarade était écrit. Il était trop tôt pour la rejoindre, elle avait besoin d'un temps seule, avait-elle dit, et elle le comprenait.

Alors Lied se trouva quelques marches où s'asseoir, posa sa boîte à côté d'elle et soupira. Les gens qui passaient étaient tous étranges à leur façon, étrange de normalité ou d'extravagance, bien qu'aucun n'égalait la demoiselle tout de latex vêtue. Ses mots raisonnaient encore dans son crâne, et elle cherchait déjà un moyen de s'excuser auprès d'elle. Cela n'avait pas dû être toujours facile pour elle, vu ses réactions, cela raisonnait un peu en Lied qui se rappelait combien elle-même avait eu du mal avec bien des points simples de la vie. C'était peut-être même la meilleure approche qu'elle pouvait lui donner : se dévoiler, perdre de sa superbe pour rassurer cette jeune femme qui lui tendait la main et n'avait aucune honte à avoir à ses côtés. Décidée, elle se releva donc, prit son paquet, et ouvrit la porte de la boutique, sans s'attendre à se retrouver avec un matou gris qui la fixait de ses grands yeux jaunes, et lui bailla à la figure. Elle l'avait bien cherché. Une jeune femme vint l'aborder pour lui proposer une table, et Lied mit un petit temps à trouver du regard Lissandre, indiquant qu'elle était avec elle avant d'aller la rejoindre à tous petits pas. Elle n'était plus du tout à l'aise, craignait de s'embourber plus encore dans sa bêtise, et déposa délicatement le paquet scellé sur la table tout en se raclant la gorge.


« Hum..... J'espère que ça va mieux. Je suis désolée, je voulais pas te mettre aussi mal à l'aise. Je peux être vraiment énervante avec les pâtisseries, j'ai tendance à l'oublier. J'adore ça, c'est pas le cas de tout le monde, et c'est peut-être la seule chose dans laquelle j'excelle, en fait. »


La jeune femme prit place sur la chaise en face de Lissandre, les yeux baissés sur ses cuisses serrées alors que ses joues se teintaient d'une jolie couleur. Elle ne savait guère par où commencer. Elle voulait tant bien faire ! La carte qui aurait dû l'allécher lui était invisible, elle ne l'avait même pas remarqué, ni même le gentil minet qui ronronnait comme un moteur sur les cuisses de la demoiselle en face d'elle.


« Tu sais, j'ai jamais non plus été douée à l'école. J'ai même dû redoubler. J'avais de très gros problèmes de santé, j'arrivais pas à apprendre, et j'ai souvent été hospitalisée. Puis, c'est pas facile, ce sont toutes des génies dans ma famille, c'est dur d'être... normale, à côté d'elles. Pour me consoler on m'offrait des gâteaux. C'est pour ça que j'adore ça et que j'ai un odorat pareil. Je sais rien faire d'autre. Et faut pas que ça te mette si mal. Je voulais vraiment pas. Promis je vais tenir ma langue. Mais j'ai aucun talent, c'est juste le seul truc que j'ai appris, et toi aussi tu le peux. Ca m'est pas réservé, c'est pas un don. Enfin, désolée.... »


Il ne valait mieux pas s'épancher davantage, ne pas risquer plus de problèmes que déjà. Se rappelant d'un détail, Lied plongea la main dans sa poche et lui tendit sa carte en la remerciant, ajoutant simplement qu'elle avait pris la tartelette au kiwi, mais lui avait aussi pris quelque chose pour elle, qu'elle espérait lui plaire. En guise d'excuse, aussi. Même si c'était elle qui payait, Lied avait choisi, et voulait vraiment bien faire. Elle avait porté son dévolu sur un petit gâteau monté sur un sablé au au chocolat rose, à la crème d'hibiscus et aux groseilles. Tout rose. Comme elle. Tout doux mais avec une pointe d'acidité. Elle avait beau ne pas la connaître, Lied espérait avoir fait mouche. Mais pour l'instant, ce n'était guère l'objet de leur tenue en ces lieux, et enfin elle remarqua le bestiau qui végétait joyeusement sur la meilleur des places des environs, lui arrachant un petit rire discret. C'était une adorable bestiole, qui serrait et déserrait les doigts sur les cuisses lisses de la demoiselle, menaçant de lui trouer sa combinaison au moindre mouvement jugé inapproprié de sa part. Il y avait des chats de tous les côtés : touffus, joueurs, ensommeillés ou poussé hors des cuisines, c'était un lieu agréable et insolite, dans lequel jamais Lied n'avait mis les pieds. Il n'y avait rien de tel à Tekhos, tout du moins, pas à sa connaissance, et elle trouvait le concept génial. Elle se demandait même si cela se faisait avec d'autres animaux, et imaginait un bar rempli de fréludons, des espèces de tortues pleines de fourrure qui se faisaient passer pour des rochers mousseux. Elle n'en avait malheureusement vus que dans des pages d'encyclopédies, mais les avait toujours trouvés adorable.

Les chats ne semblaient, de prime abord, pas spécialement apprécier Lied. Ils l'ignoraient royalement, et si elle ne s'en formalisait pas, c'était en partie du fait qu'ils tournaient autour de la jeune femme en face d'elle, qui se retrouvait envahie de fourrures de toutes les couleurs. Cela l'amusait grandement, alors qu'elle semblait se détendre sur sa chaise. Mais juste semblait, cela se voyait à la façon dont elle reprit la parole.


« N'hésite pas à commander, ne m'attends pas. Je ne voudrais pas abuser de ta gentillesse. De même, si cela t'embête, je peux me débrouiller seule pour les macarons. Non pas que je n'apprécie pas ta présence, hein ! Mais... Arf, j'ai vraiment l'impression d'avoir merdé sur toute la ligne, et je ne veux pas plus t'importuner que ça. Vraiment.. »


Question culpabilité, Lied tenait un gros lot. C'était ainsi, elle se démenait pour les autres, et voir qu'elle faisait mal ou du mal la rendait terriblement coupable. Si cela devait lui coûter la présence agréable de cette drôle de dame, soit, elle ne pourrait s'en plaindre, elle avait fait une bêtise et le paierait. Pour l'heure, elle tâchait d'exprimer simplement que si Lissandre souhaiter s'en aller, elle le pouvait. Elle n'avait aucune obligation. Même si les yeux brillants de Lied témoignaient de son envie qu'elle reste avec elle, que ce serait dommage de finir cette quête entamée à deux pour une absurdité pareille. Et le concert de ronronnements rendait l'instant d'autant plus absurde.

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 8 mardi 09 février 2021, 20:30:46

Lissandre était contente de revoir Lied. A moins qu’elle était contente que des pâtisseries lui soit livré ? Non ! Elle était contente du lot ! Hi hi ! Lied commença ses excuses. Lissandre écoutait mais ne remarqua pas sa gêne. Son esprit étant occupé en même temps par le chat sans fourrure aux oreilles d’elfes. Elle le gratouillait et aimait voir ses expressions de joie. Mieux valait que ça se passe comme ça. Sinon, Lissandre aurait sauté sur Lied pour qu’elle arrête de se plaindre et de se morfondre. C’était tellement déprimant cette attitude… Il fallait vivre avec le sourire !

*Je ne sais pas si c’est mon parfum mais c’est dingue tous les chats qui viennent ! *

« Même pas en rêve ! »

Un signal venait de retentir. Un mauvais. Sa compagne de sucre semblait sur le point de finir son discours d’adieu et… Lissandre ne voulait pas que ça se finisse de cette manière ! Après tout, elle avait lancé une recherche sur les forums et avait déjà obtenu une réponse. Elle ne comptait pas montrer le résultat tout de suite, voulant profiter de ce temps mort pour papoter.

« Tu ne te débrouilleras pas toute seule avec cette histoire de macarons. Tu m’as bien trop impliqué dans cette sordide affaire… Comment je vais faire moi pour continuer à vivre ma vie comme si de rien n’était ? Comment ?! »

Elle sur-jouait. Bien entendu qu’elle n’était pas sérieuse. Ne pas goûter à quelques macarons n’allait pas mettre sans dessus dessous sa vie. Au pire, ça la travaillerait toute la journée puis, la nuit aidant, elle passerait à un autre sujet qui la passionnerait tout autant. Mais aujourd’hui, c’était les macarons. Mais avant les macarons, c’était blabla entre filles !

« Donc tu vas d’abord commencer par me faire le plaisir d’abuser de ma gentillesse et de la générosité de mes parents. Après tout, il faut bien faire quelque chose de tout cet argent. »

Grand sourire malicieux. Et une main qui tire la carte des différents thés proposés qui se trouvait caché en dessous la boîte de pâtisseries.

« Moi je vais partir sur le thé vert. Un goût peut être simple, certes. Mais je vais prendre la tasse la plus chère pour espérer avoir un arôme très intense dans ma bouche ! J’ai juste une question qui me turlupine… est-ce que je mange les pâtisseries avant ou après le thé ? Ou est-ce que je tente la combinaison des deux au risque de perdre le goût de l’un et de l’autre ? Hum… »

Air interrogateur. Sourcils froncés et petite moue. Lissandre observait la carte des thés comme si celle-ci allait se mettre à parler et l’aider à faire son choix. Bien entendu, la carte des thés ne se mit pas à parler et l’esprit qui commençait à s’échauffer revint sur la personne de Lied.

« Bon. J’ai fui parce que je me suis sentie en insécurité. Tu as fait ton mea culpa. Bref, on est bonne pour repartir sur des bases saines. Donc. Je pourrais te mentir et te narrer une histoire incroyable sur ma personne. J’ai développé certaines compétences ces dernières années qui m’aiderait à ce que tu y crois. Ou, au moins, à ce que tu passes un bon moment tout en sachant que c’est des mensonges. »

Affichant ses doigts comme faisant un « V » de la victoire, Lissandre reprit :

« Ou, option numéro deux. Je te dis la vérité. Quitte à ce que tu ne me crois pas et que tu fuis. Quitte à ce que ça te passionne bizarrement et que tes questions m’ennuient ou me gênent. Qu’est-ce que tu préfères ? Le beau mensonge ou la vérité malaisante ? A moins que tu ne choisisses l’option numéro trois ? Celle de me raconter ton histoire en première ? »

Lissandre parlait trop et se désintéressait du chat. Ce dernier lui faisait comprendre en se redressant sur ses pattes et en venant donner un coup de tête dans le menton de la femme habillée de tout son latex rose et moulant. Elle s’excusa, lui sourit et lui donna de nouvelles caresses. Pendant ce temps, les autres chats vaquaient à leur occupation. Un s’était endormi aux pieds de Lissandre avec le risque qu’elle ne le voit pas et lui marche dessus. Un autre s’était ennuyé de ne pas recevoir d’attention et était allé voir ailleurs. D’autres continuaient à ronronner et à tourner autour de la table. Il y en avait même un qui, prudemment, le corps très près du sol, approchait du corps de Lied. Lissandre ne le remarque pas à temps. Elle ne put donc pas prévenir sa compagne de sucre d’une attaque imminente ! (une attaque qui restait tout de même un jeu pour ce chat au pelage noir ébouriffé)

Lied Mueller

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 9 mercredi 24 février 2021, 19:14:17

Un rire s'arracha des lèvres de la demoiselle alors que sa camarade en face surjouait, comme étant la protagoniste d'un drame théâtral devant des centaines de spectateurs. Ses mains qui s'agitaient, ses paroles haut portées, elle s'amusait bien trop pour que cela ne soit pas contagieux et n'atteigne cette petite Lied bien triste. Tirant ses manches à ses poignets, elle s'en servit pour venir s'essuyer les yeux pour hocher la tête avec plus de décence, tenant à son image même si celle-ci n'était d'aucune utilité dans ce monde étranger. Lissandre renchérit avec un propos sur sa fortune, qui fit de nouveau glousser sa camarade. Elle n'avait pas bien tort. Aussi fortunée que Lied se retrouvait à l'être, elle ne parvenait à dépenser son argent, ne savait pas quoi en faire si ce n'était le laisser dormir ou le donner à qui en montrait le besoin. Visiblement, elle semblait du même état d'esprit et cela lui plaisait d'autant plus. Jusqu'à présent, Lissandre parlait si peu, alors la voir commencer à débiter un certains nombre de phrases aussi rapidement fit complètement taire Lied, qui ne lui répondait que par mimiques tout en prenant place confortablement sur la chaise en face d'elle. Elle non plus ne savait pas s'il fallait prendre le thé avant ou après, cela dépendait tellement des thés et gâteaux ! Puis, de toute façon, est-ce que cela avait la moindre importance, dans leur situation, alors qu'elles ne souhaitaient que profiter naïvement et innocemment de cette découverte ?

Puis finalement, elle commença à reprendre ses paroles, pour venir poser un choix à la jeune femme, qui cligna des yeux, ses longs cils caressant ses joues rosées. Elle voyait le chat miauler de mécontentement alors que les caresses sur son crâne s'étaient interrompues, alors qu'elle se demandait si elle avait bien compris la question, finissant par secouer la tête légèrement.


« Et bien... Je dirais que je préfère la vérité. Je risque de voir le mensonge et ne guère l'apprécier. Et puis, je dois avouer ne pas être trop à l'aise à l'idée de commencer. »


Lied n'avait pas prévu d'être accompagnée dans son caprice. Que pouvait-elle inventer comme histoire crédible ? Elle ne pouvait décemment pas dire simplement qu'elle venait d'un autre monde et était une figure politique importante d'un état matriarcal ! Autant profiter des dires de la jeune femme pour trouver une idée. Les chats de la boutique vaquaient à leurs occupations. La plupart dormait, certains autres mangeaient auprès de la vitrine leurs croquettes, alors que des clients les prenaient en photo. C'était un intérieur très cosy où la chaleur se mêlait aux parfums de nourriture et de thé. Plusieurs bestioles s'étaient massés près de Lissandre, évitant soigneusement d'être proche de Lied, qui en avait l'habitude. Comme mus par un instinct de survie, les animaux avaient toujours tendance à esquiver la jeune femme, fuir son contact sans spécialement chercher à l'attaquer, un peu comme si elle était une menace bien trop puissante pour qu'ils cherchent à l'attaquer. Au pire, les chiens lui aboyaient dessus avant de se coucher au sol de crainte. Cette fois-là, cependant, le jeune chat noir devait s'être senti d'humeur courageuse. Depuis la porte d'entrée, il avait rampé en direction de son objectif : les épaules de Lied, qui lui faisait dos. En un rien de temps, la bestiole s'était étendue, bondissant avec toute sa force sur la demoiselle sans défense, qui ne put que percevoir la lacération dans sa peau avant de se relever brusquement en hurlant. Un son déchirant, qui rompit le bien-être ambiant, surtout lorsqu'elle balança ses bras en arrière pour essayer d'arracher le chat fermement accroché à ses chairs. Elle n'y parvint qu'avec de l'aide, le petit chat partant immédiatement se réfugier derrière un canapé.

Lied, elle, sanglotait. Elle avait mal et cherchait à recouvrir les vilaines plaies. Ce n'était pas bien dangereux, même pour elle et sa santé fragile, mais il n'empêchait que la douleur était cuisante, lui arrachait des torrents de larmes qu'elle tentait de tarir en essuyant ses joues de sa main libre. La jeune femme trouva tout de même le moyen de s'excuser pour aller s'éclipser aux toilettes, afin de rincer sa peau, puis finalement fouiller dans ses affaires pour mettre des pansements. Par chance, il y en avait toujours qui traînaient dans son sec, puisqu'elle passait son temps à se couper avec le papier. C'est donc une Lied rafraîchie mais toute rouge qui revint prendre sa place, annonçant simplement qu'elle avait bien besoin d'un chocolat chaud avec des petites guimauves. La douleur était passée, et disparut totalement quand elle eut sa boisson en mains, même si elle reniflait encore un peu.


« Ce n'est rien, ça va. Il a dû avoir peur, plus encore parce qu'il ne voulait pas tomber. C'est pas grave, vraiment. Je veux bien ton histoire à présent. »


Elle argumenta même en précisant que la plupart des animaux ne l'appréciaient pas, sans raison visible, qu'il ne fallait vraiment pas s'en faire. Preuve étant, elle souleva son tissu amoché par les griffes traîtresses, montrant les multiples petits pansements faisant office de preuve de la non-gravité de la situation. Puis Lied fut attentive, bien que très surprise de ce qu'elle pouvait entendre. A vrai dire, elle aurait pu croire à une farce, si on ne lui avait pas d'ors et déjà annoncé qu'il s'agissait de la vérité. Ni curiosité ni dégoût, elle se contentait d'écouter, émettre parfois des interrogations compréhensibles, et boire son chocolat en mâchouillant de temps en temps une guimauve détrempée. Et elle finit la main soutenant son front, assimilant les informations. C'était... passablement énorme. Mais aucunement blâmable, qui serait-elle pour juger de toute façon ? Il y avait de la demande, donc il fallait de l'offre, simplement, et cela servait à tenir certaines populations répugnantes en place. Lied fixa ensuite ses doigts, pinçant ses lèvres, devant sa tasse aux couleurs brunes. C'était à son tour de raconter, et elle ne savait pas trop quoi inventer. Aussi fit-elle le choix d'imiter sa partenaire de fortune, redressant sur elle un regard bleu des plus sérieux.


« Deux choix s'offrent à moi. Le premier, je décide d'assurer tes arrières comme les miennes pour nous éviter bien des ennuis en te racontant une histoire à peu près banale, qui tient plus ou moins la route. La seconde, je te demande de croire à l'incroyable, et surtout, de tenir ta langue, ne rien dire, même à ton poisson rouge. Ou alors, option trois, tu t'en fiches et me demandes juste pourquoi des macarons et pas des cupcakes alors que ce sont mes pâtisseries préférées. »


Lied fit un grand sourire, se voulant à la fois drôle et rassurante. Elle ajouta que, si jamais, elle pouvait aussi se contenter d'informations basiques mais véridiques telles que celles-ci : elle avait une petite sœur nommée Feyril, travaillait dans le domaine politique, avait été mannequin de ses quinze à dix-huit ans, et été entre autre atteinte d'une maladie depuis la naissance qui lui causait une santé abominablement fragile, bien que fortement atténuée depuis quelques années grâce à un nouveau traitement. C'était plutôt simple, court, mettant de côté nombre de détails importants, mais permettant d'offrir quelques éléments sans danger et vrais à la jeune femme qui la fixait d'un œil curieux. Mais avant toute chose, Lied lui poussa le paquet de pâtisseries qu'elle avait ramené, exigeant que Lissandre y goûte. Après tout, elle lui avait choisi quelque chose, et voulait savoir si cela lui plairait ou non ! Avant d'enchaîner sur son potentiel choix, et repartir à la chasse au sucre.

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 10 samedi 27 février 2021, 08:01:52

Lissandre s’était inquiétée. Elle aussi s’était relevée en même temps que Lied, surprenant les chats qui lui tournaient autour et qui étaient allés se disperser dans les quatre coins de la pièce. Les autres clients, dérangés dans leur tranquillité, tournèrent leur attention vers eux. Lissandre s’en fichait. Elle avait l’habitude d’attirer les regards avec son choix de vie vestimentaire.

« Ça va aller, Lied ? »

En larmes, Lied l’abandonna pour aller dans les toilettes. Au moins, Lissandre se consola en découvrant qu’elle n’avait pas fui au-dehors. Son thé arriva entre-temps. Elle y goûta mais n’avait pas la tête à l’apprécier. Les chats aussi revinrent. Naturellement, elle commença à caresser celui qui s’était lové sur ses cuisses. Mais comme le thé, elle n’avait pas la tête à ça. Puis Lied revint et parvint à apaiser les craintes.

Il était donc maintenant temps de raconter son histoire. Que débute sa biographie, la vraie !

« On va reprendre du début, dans ce cas. Je m’appelle Lissandre Verrières et je viens d’un milieu bourgeois en France. D’où ma totale assurance concernant l’argent. Et donc de tout ce gain de temps à ne pas penser à travailler tous les jours. Il a donc bien fallu que je fasse quelque chose. Impossible pour moi de faire comme ma grande sœur Faustine et de suivre les directives des parents à la lettre. Si tu la voyais aujourd’hui… Elle me fait de la peine. Elle est belle. Mais elle est toujours si hautaine. Si froide. Pour te dire la vérité, je ne sais même pas si elle a des sentiments. Je ne sais même pas si elle a commencé à vivre sa vie… »

Elle ne feintait pas l’émotion. C’était vraiment sa vie qu’elle racontait. Et elle était réellement triste pour sa grande sœur.

Puis elle se reprit. Elle chassa la tristesse et fit revenir sa bonhommie habituelle !

« Suite de l’histoire ! Entre mes pseudo-copines avec qui je traînais simplement parce qu’on était de la même strate sociale, les discussions commençaient à tourner autour du sexe. J’étais encore vierge et innocente. Tout ce qui m’intéressait jusque là était les mangas et le monde du Japon. Tant en fait que j’avais un professeur particulier qui venait me donner des cours chez moi. C’est comme ça que j’ai appris la langue. Donc, entre-temps, mes pseudo-copines commencent à parler de fantasmes et de garçons qui leur plait. Ça m’ennuyait jusqu’au jour où j’ai réalisé que j’étais une dernières à avoir toujours zéro expérience. Il fallait que j’en sache plus ! Alors, avec la même passion que j’avais mis pour découvrir le monde du Japon, j’ai passé des heures et des heures à écumer internet. Porno. Hentai. Tout y passait. Si bien que j’ai réalisé un truc : les vidéos pornos étaient toutes les mêmes. Toujours le même schéma d’enchaînements d’actions. Toujours les mêmes cadrages. Toujours les mêmes physiologie d’acteurs et d’actrices. »

Elle secoua la tête. Elle commençait à parler beaucoup. Elle digressait. Elle omettait des informations importantes. Elle mélangeait sa chronologie. Elle insistait sur d’autres points. Bref, c’était du Lissandre tout craché. Passionnée et speed !

« Bref, pour résumé. Je suis jeune. J’ai beaucoup d’argent. Je porte une combinaison de latex rose moulante parce que j’adore le monde du cosplay japonais et que je préfère mille fois plus cette peau d’adoption que la mienne de naissance. Je me suis lancé dans l’industrie du porno avec le rêve de créer des formats nouveaux. Je test beaucoup de prototypes. Du film de science-fiction avec une véritable histoire mêlée de scènes sexuelles en apesanteur. A un concept de série sur douze épisodes, pour commencer, mêlant un univers fantasy avec le genre du porno. Bref, je crois que j’ai un problème d’ego et je n’ai pas fini de causer des problèmes ! Ah ah ! »

Pour finir sa biographie résumée, elle afficha un sourire malicieux et les deux doigts de sa main en signe de « V ».

« Voilà, voilà. Je crois que ce n’est pas mal du tout pour commencer. Je vais pouvoir prendre plaisir à goûter ce thé. »

Il y avait beaucoup trop de choses dans sa tête. Les informations de la vie de Lied. Le gâteau délicieux dont elle reprenait déjà une deuxième part. Ses rêves de révolution. Sa quête de pâtisseries. Trop de choses et qu’une seule bouche !

« C’est trop triste que tu sois malade. J’adore ton gâteau. Tu dois très jolie si tu as été mannequin. Je me demande si tu serais pas intéressée par une de mes productions. Oui, vraiment délicieux ce gâteau. Ah ! Raconte-moi ton histoire, en fait. J’ai vraiment envie de connaître la vraie. Pas une inventée, s’il te plaît. »

Voilà. Tout était sorti en même temps. Beaucoup trop de conversations intéressantes à développer. Il avait fallu qu’elle parle un peu de tout. Mais surtout, qu’elle fasse un choix pour diriger vers une conversation plus qu’une autre. Et donc, se taire pour laisser Lied parler. Un peu ^^

Lied Mueller

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 11 jeudi 04 mars 2021, 14:53:46

Après la grosse gêne de l'histoire de Lissandre, Lied se triturait les doigts, ne sachant trop que faire. L'histoire de sa camarade était un peu rocambolesque, farfelue, et passablement déroutante. Qui irait imaginer qu'une jeune femme comme elle se lancerait dans la production de disques à branlettes ? Et elle imaginait les trafics des bas-fonds de ces vidéos, pour que ces porcs assouvissent leurs désirs par procuration à défaut de pouvoir le faire sur une vraie tekhane. Et puis Lissandre mélangeait les sujets, provoquant un rire stressé de Lied qui replongeait le nez dans sa tasse. Que faire ?

D'un côté, elle pouvait malgré tout lui mentir pour la protéger et se protéger elle-même. Après tout, elle n'était pas censé être au courant de l'existence de Terra, d'un monde où les créatures les plus étranges et la magie étaient monnaie courante, et qu'en sus, sa nouvelle partenaire était une enfant de la cité ultra-technologique matriarcale de cet univers, surtout alors qu'elle avait exprimé ses projets de faire un porno science-fiction. Il lui aurait été facile de prétendre être une figure politique méconnue, pourquoi pas d'un état étranger. Elle craignait seulement que le mensonge soit décelable dans son regard, comme un cheveu dans la soupe. D'un autre côté, dire la vérité était tentant. La sénatrice avait toujours prôné la franchise, surtout après s'être engagée à l'être, même si cela impliquait bien des soucis pour sa personne. Le souci restait qu'elle pouvait éventuellement mettre en danger toute la population, quoi qu'elle n'était guère obligée de dire comment elle avait mis les pieds à Seikusu. Sa décision prise, elle décida de rebondir sur les quelques paroles de la demoiselle, reposant enfin la tasse qu'elle gardait ancrée entre ses paumes.


« Je suis contente que le gâteau te plaise. Je ne saurais dire si je suis si jolie que ça, surtout alors que j'ai de grosses cicatrices, notamment à cause de ma maladie. En fait, ce n'en est pas trop une, je vais te raconter. Mais déjà, tu ne devras vraiment pas toucher un seul mot de tout ce que je vais te dire. »


Lied plaqua un doigt sur ses lèvres, s'approchant un peu de la table pour encore éviter qu'on ne l'écoute. C'était un peu idiot, elle ne risquait pas d'être suivie, mais elle ne tenait vraiment pas à ce qu'on se doute de ce qu'elle s’apprêtait à lui révéler, quand bien même Lissandre réapprouva sa requête de silence. Un bref instant, elle paniqua même qu'elle ne la croit pas et se moque d'elle. C'est tendue qu'elle poursuivit donc :


« Tout d'abord, je suis étrangère à Seikusu. Au Japon, aussi. Mh, comment amener ça.... Oh, je sais ! Le rose est ma couleur de cheveux naturelle, je la tiens de ma mère. Tu dois pouvoir te douter que je ne suis donc pas qu'étrangère à ce pays... »


A ses beaux yeux bleus, il ne valait mieux pas dire tout haut qu'elle ne venait pas de ce monde. Peut-être était-ce un peu puéril, enfantin, surtout de la manière don la jeune femme s'exprimait, pour autant, ne brillait dans ses prunelles que l'étincelle la plus sincère. A partir de là, Lied fit de son mieux pour compter avec un peu plus d'organisation son histoire, souhaitant qu'elle soit la plus limpide possible, surtout vu le lot d'informations qu'elle allait impliquer.


« Comme je te l'ai dit, j'ai une petite sœur. Je crois qu'elle te plairait, elle est pourvue d'un... euh...  engin masculin. Mh... A vrai dire, j'ai deux mères, je suis donc née par assistance d'un centre, et c'est là que ça se serait mal passé : je suis née avec une immunodéficience innée, ce qui fait que je choppe à peu près tout et peut en mourir. Maintenant cela a été corrigé technologiquement, mais bon. Quoi d'autre... Là d'où je viens, les femmes ont le pouvoir, je fais partie du sénat, celles qui dirigent. Les hommes sont mal vus, pour ne pas dire que certaines souhaitent leur disparition. Pas moi. D'ailleurs, cela pourrait presque te faire une trame pour une production ? »


Lied éludait pas mal de choses, ne sachant trop ce qui était intéressant et ce qui ne l'était pas, mais une chose était sûre : elle préférait ne pas répondre à sa camarade concernant sa proposition, bien trop gênante, que cela soit à observer ou à participer ! L'idée même d'être devant une caméra en petite tenue la mettait mal à l'aise, alors en plein ébat, jamais ! De toute manière, ses dires semblaient avoir bien plus intéressé Lissandre que le fait qu'elle ne réponde pas à l'une de ses multiples questions. Le point final fut lorsque Lied termina sur le fait qu'elle comprenait que son histoire pouvait sembler tirée par les cheveux, bien qu'elle soit pourtant vraie. Qu'à présent, il fallait qu'elles finissent de faire leur goûter pour reprendre la route ! Surtout qu'elle repérait déjà du coin de l'oeil un matou qui la fixait avec un regard noir, ravivant la douleur lancinante dans son épaule. Du côté de la demoiselle tout de rose vêtue, les félins se précipitaient pour quémander caresses et attention, leurs petites oreilles et queues frétillant d'impatience à l'approche de la douce main. A défaut d'avoir la chaleur réconfortante du matou sur les cuisses, Lied se perdait à observer avec fascination, portant un regard apaisé sur ce qui s'offrait à elle, se perdant à raconter un petit épisode de son histoire.


« Tout était un enfer quand j'étais petite. Une poussée de dents, apprendre à marcher, la toilette... Par conséquent, je n'ai pu sortir de l'appartement que lorsque j'ai eu six ans. C'est étrange, n'est-ce pas ? Découvrir le vent et certaines odeurs aussi tard. Puis j'ai vu un chien, aussi. Il m'a aboyée dessus, je crois que je me suis mise à pleurer avant de déguerpir contre les jambes de ma mère, ou alors pendant que je fuyais. Je n'avais pas spécialement de problèmes à l'école, mais je ne me faisais pas vraiment d'amis. C'est normal, j'avais besoin de beaucoup de repos, je n'étais vraiment présente qu'une demi-journée à chaque fois. »


La jeune femme avait fini la tête sur ses bras, eux-même étalés sur la table, sans qu'elle ne perde des yeux les chats qui ronronnaient gracieusement sur les jambes de sa camarade. Se relevant finalement, prenant son menton en coupe dans ses mains, elle lui adressa un sourire tout en venant chercher l'ultime guimauve au fond de sa tasse de chocolat chaud, à présent vide. Quelques nuages étaient apparus, au dehors, tâches blanches duveteuses proches du lait qu'une employée versait au comptoir de la boutique dans un café. Heureusement, ils étaient trop clairs pour annoncer de la pluie. Lied en profita pour demander si Lissandre avait une nouvelle destination, pour leur merveilleuse quête de sucre, voire si elle avait simplement des informations. Après tout, le goûter, c'était bien, mais les macarons, c'était mieux !

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 12 mercredi 10 mars 2021, 17:46:26

Lied n’avait pas fui après son histoire ! Mieux que ça, elle allait lui raconter la sienne. Lissandre était vraiment contente que cette rencontre n’ait pas pris fin prématurément. Sans compter que c’était impossible que deux filles qui aiment les pâtisseries ne s’entendent pas ! A cette pensée, elle ne put s’empêcher de donner un sourire gratuit. Geste qui pouvait être assimilé au chat qu’elle caressait et qui venait de se mettre à ronronner.

Ce doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence. Lissandre avait eu envie de jouer avec. Pointer le bout de sa langue entre ses lèvres. Ou utiliser ses lèvres pour le bisouiller. Mais elle s’était retenue. Et toute idée de jeu était parti en découvrant que la couleur rose de ses cheveux était naturelle.

*C’est impossible. Alors comment ? Expérience de laboratoire ? Ça ne doit pas être ça. Elle vient de dire que sa maman avait la même. Alors quoi ? *

Lissandre écoutait et n’en croyait pas ses oreilles. Son inconscient avait déjà compris d’où pouvait provenir son amie aux cheveux roses. Mais l’avalanche d’informations l’empêchait de réaliser pleinement ce qu’elle était en train de vivre.

« Si ça pourrait faire une trame d’une de mes histoires ? Mais je n’ai plus rien à inventer, là ! Tu as fait mon travail. Je pourrais même être jalouse de ton talent : ah ah ! »

L’histoire de Lied était fantastique. Lissandre avait cent questions à poser. Mais même en étant une femme, caresser un chat, écouter une histoire et déguster les savoureux produits de cet endroit génial commençait à faire beaucoup pour un seul cerveau. Elle craqua en entendant la fin de l’histoire. Lissandre se releva d’un seul coup, surprenant les chats autour d’elle qui se carapatèrent de surprise à toute vitesse. Impossible pour Lied d’échapper au câlin !

« Je suis trop désolé pour toi. Tu as du tellement souffrir par le passé. J’aurai aimé être là pour toi. Pour te soutenir. Désolé. »

Elle colla alors sa joue contre celle de Lied et resserra un peu plus son câlin. Elle voulait communiquer sa chaleur humaine et son réconfort. Quand elle se rendit compte que c’était peut-être dangereux à cause de sa santé !

« Pardon ! J’espère que je ne t’ai pas fait mal. Que ce soit à cause de tes problèmes passés ou de ton dos avec le chat. Je suis vraiment vraiment désolé. »

Elle ne comprit pas tout de suite ce que lui demandait Lied. Quels macarons ? Comment pouvait-elle parler de délicieuses petites choses colorées après les idées interstellaires et dramatiques qu’elle lui avait mis dans la tête ? Certes, c’était rigolo d’imaginer un macaron comme une sorte d’OVNI. Surtout que c’était raccord avec une planète où les femmes naissaient avec les cheveux roses.

« TU VIENS D’UNE AUTRE- »

Elle s’était arrêtée soudainement, plaquant ses deux mains sur sa bouche. Ca y était. Lissandre réalisait pleinement. Elle ne parlait pas à une étrangère. Elle parlait à une alien ! OH ! Il y avait tellement de questions à poser. Et ça se voyait sur son visage. La joie et l’hyperactivité étaient à 200%.

Lissandre décida alors de prendre la main de Lied et de sortir à toute vitesse, remerciant en vitesse les hôtesses de leurs produits et de leurs chats ! Les deux filles se retrouvèrent dehors. Lissandre évoqua rapidement qu’elle avait récupéré les informations depuis longtemps maintenant. Mais elle avait lâché l’information comme si ce n’était pas important. Et ça ne l’était pas pour elle ! Elle s’en fichait de trouver une boîte de pâtisseries alors qu’elle avait trouvé une femme d’une autre planète !

Marchant rapidement, elle cherchait un endroit où se réfugier. Mais il y avait tellement de monde à cette heure de la journée ! Lissandre était tellement occupée par rechercher le lieu idéal, tellement occupée à retenir les questions dans sa tête par soucis de discrétion, qu’elle ne se rendait même pas compte de ce qu’elle imposait à Lied. Elle ne l’écoutait pas vraiment. Et elle lui serrait la main. Et tout ça en ne ralentissant pas et en expliquant rien.

Lied Mueller

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 13 vendredi 19 mars 2021, 16:04:07

Tout était allé très vite, sans doute trop vite. Lied voyait bien que sa camarade n'avait pas encore complètement assimilé l'information et s'en amusait quelque peu, jusqu'à se retrouver pressée contre elle, sa joue sur la sienne qui s'y frottait joyeusement tandis qu'elle la plaignait. Elle se contentait de cligner des yeux, les joues rouges, la voyant ensuite s'écarter, elle lui fit un sourire doux.


« Ne t'en fais pas, je te l'ai dit, ça va mieux aujourd'hui. Je suis en bonne santé et risque de tomber malade tout comme toi, normalement ! »


Soudain, elle manqua hurler au beau milieu de la boutique ce qu'elle venait de comprendre. Cet instant, Lied crût défaillir, pétrifiée tant la peur lui serra la gorge. Elle venait littéralement de manquer scander le secret qu'elle lui avait confié à l'instant ! Puis ce fut l'illumination pour sa partenaire, qui la tira à sa suite en fuyant de l'endroit. Qui aurait crû que tant d'énergie pouvait être contenue dans un si menu corps ? Et elles déambulaient ensemble dans les rues, l'une tirant l'autre à la recherche d'un lieu où lui faire passer son interrogatoire, alors que la seconde lui demandait de ralentir, plus traînée qu'entraînée derrière elle. Sa main enserrait la sienne avec presque trop de force, la jeune femme courant à moitié derrière en s'essoufflant de plus en plus, à tel point qu'un virage un peu trop brusque fit chuter Lied. Cette dernière, une fois au sol, put enfin reprendre son souffle, la main posée sur le cou, l'autre ayant lâché celle de sa camarade pour se poser au sol.


« Ah, moins vite, je t'en prie ! Je ne suis pas le moins du monde sportive, ah.... Je ne vais pas m'envoler, non plus. »


La demoiselle se releva en époussetant les saletés qui s'étaient étalées sur ses genoux, remontant par la même occasion les pans de tissus qui couvraient ses coudes à leur place originelle. Il n'y avait pas le feu, mais il y avait en revanche encore bien du monde dans les rues. Elles avaient le temps pour discuter, plus encore à l'abri des oreilles traînant dans leurs pattes, comme par hasard dans une des fameuses pâtisseries qu'elles cherchaient. En levant le nez vers Lissandre, Lied remarqua pourtant que celle-ci avait à présent bien d'autres idées en tête, et celle de lui venir en aide était passée en second plan. Déjà elle voyait les macarons s'éloigner mentalement d'elle, lui arrachant un soupir tandis qu'elle réduisait la distance vers elle. Il fallait sans doute tempérer cette âme un peu trop enjouée, dans l'immédiat en l'appâtant avec quelques informations. La dame aux cheveux roses lui reprit alors la main, reprenant la marche avec un rythme plus lent, agréable, petite promenade au cœur d'une agitation banale de fin de semaine, le menton droit et fier, alors qu'elle parlait de manière à ce qu'elle ne l'entende qu'à peine par dessus la cohue.


« Une question à la fois, et pas posée n'importe comment. Tu comprendras aussi que je ne pourrai sans doute répondre à toutes. Mais je te rappelle que je suis ici pour des macarons, alors... Je veux bien te montrer une photo, à condition qu'on aille à la première boutique de la liste que tu as obtenue. Ca marche ? »


Cela sembla être un bon deal pour la miss latex, puisqu'elle ne l'arrêta pas dans leur marche, acceptant ce rythme différent. Les épiceries, pâtisseries et boulangeries se faisaient de plus en plus rares au profit de magasins d'habillements et quelques librairies éparses. Les yeux bleus de la sénatrice se posaient de temps en temps sur une pièce qui attirait son regard, que cela soit par sa texture particulière ou sa couleur étrange. Elle ne pouvait en revanche omettre mentalement la remarque que ce qu'elle observait avait l'air bien moins résistant que ce qu'elle portait, bien que plus commun que ce que sa nouvelle amie revêtait. Ce qui surprenait en revanche beaucoup Lied était à quelle fréquence elle croisait des hommes, combien se promenaient seuls, alors que les femmes étaient toujours en groupe, d'amies ou en famille, un fait des plus révélateurs à ses yeux. Leur cible était plutôt loin, une dizaine de minutes à pieds, ce qui laissait le temps de papoter un peu en chemin, tranquillement, évitant les questions les plus déplacées ou celles qui demanderaient une réponse trop étoffée que ce qu'elle pouvait se permettre de faire dans une rue à forte influence.


« Hein ? Bien sûr que je suis humaine ! Tu pensais que j'allais te dire être un poulpe de l'espace avec un camouflage alors qu'en réalité je suis un petit être bleu et visqueux pourvu de tentacules gluants ? Ahah ! »


Au final, Lied semblait de plus en plus normale au fur et à mesure qu'elle parlait à Lissandre. Non, elle n'était ni immortelle ni centenaire, si elle se coupait un bras il ne repousserait pas non plus. Ni par magie, ni par technologie, ni naturellement. En dehors de ses amis nano-robots, elle n'était pas non plus cyborg ou quoi que ce soit du genre, même si certaines femmes de chez elle poussaient le transhumanisme à ce point. Sortant son téléphone de sa poche, elle vagabonda un peu dans ses fichiers jusqu'à lui donner l'appareil, Lissandre se retrouvant alors avec une photo de famille dans les mains.

Lied faisait nettement plus jeune quoi que bien peu, sans doute cinq années. A ses côtés se trouvait une figure plus jeune encore, souriante, qui lui ressemblait assez, sans compter les reflets roses qui parsemaient sa chevelure brune. Un doigt fin l'indiqua, prononçant son prénom, Feyril, avant de se diriger vers les deux femmes qui les surplombaient, debout alors qu'elles étaient assises. L'une était le portrait craché de la sénatrice, plus âgée, aux cheveux plus courts et à la teinte plus proche de celle de l'hibiscus, tandis que la seconde lui avait donné les belles boucles qu'elle portait, quoi que des boucles d'un brun café similaire à celui de la plus jeune des deux enfants. C'était sa petite famille qu'elle lui présentait là, alors qu'elles approchaient enfin de leur destination. Là seulement, Lied reprit le téléphone et défila les photos jusqu'à trouver une prise depuis l'appartement de sa cousine, où la vue était suffisamment dégagée pour offrir un joli spectacle. Des buildings à perte de vue, des artères bétonnées où que se pose le regard, immensité de verre et de métal aux tons des plus futuristes pour sa fraîche camarade.


« Et tada, ça, c'est la ville d'où je viens. Je veux bien répondre à tes questions, mais seulement quand on sera rentrées dans cette boutique ! »

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : Le pouvoir des macarons [avec Lied Mueller]

Réponse 14 mercredi 24 mars 2021, 18:25:40

Morte de culpabilité. Lissandre s’en voulait tellement d’avoir emporté Lied dans son élan d’hyperactivité et de l’avoir fait se blesser dans la rue. Elle s’en voulait tellement que ça l’avait calmé. Tant dans sa démarche que dans son rythme de mots. Elle répondait toujours mais ça n’avait plus rien à voir avec la Tornade Rose d’avant la chute.

Lissandre écoutait attentivement Lied. Ça y était ! Elle allait savoir à quoi ressemblait un monde alien. Des êtres impensables pour leur logique artistique. Des lignes de perspectives brisant les lois de leur physique terrienne pour leur architecture. Des monstres sauvages. Des coutumes loufoques ! Et… plus Lied lui en révélait. Plus son enthousiasma était douché à l’eau froide… Son monde ressemblait… beaucoup au sien.

*Elle a même un téléphone portable !... *

Elle essaya de vite dissimuler son émotion de surprise et de déception. Elle y parvint assez dans la mesure où elle se liait vraiment avec l’extraterrestre aux cheveux roses mais… c’était comme si on lui avait montré ce qu’il y avait entre deux scènes épiques d’un film. Des gens qui marchent des heures dans une forêt qui se ressemble. Des gens qui prennent des transports en commun où l’indifférence règne. Des gens derrière un ordinateur remplissant des tableaux Excel et dessinant des formes géométriques de couleurs. Rien de bandant, pardonnez-lui l’expression.

*Ah oui. La boutique. La quête des macarons. Je lui ai promis… *

En rentrant dans la boutique, c’était la déconvenue. Il y avait une vitrine qui s’étalait sur tout le côté gauche et qui tournait ensuite sur la droite où se trouvait la caisse pour payer les sucreries. Seulement, derrière la vitre, les étagères étaient presque vides. Là où les macarons colorés auraient dû se suivre pour faire la queueleuleu : seuls quelques rares survivants essayaient de montrer qu’ils étaient là. Lissandre ne comprenait pas. Le message sur le forum avait attesté que c’était une bonne boutique. Pas celle que Lied recherchait, certes, mais une où il y avait de délicieux macarons !

« Je ne comprends pas. Je suis désolé, Lied. Il devrait y avoir pleins de couleurs et de parfums ici ! Tiens, regarde par toi-même, j’ai la preuve en photos. »

Sur l’écran de son téléphone portable à coque rose, une image d’une vitrine remplie. Ça ressemble à un rêve de petite fille. C’est le monde des Poneys Magiques faisant un crossover avec Top Chef. Des arc-en-ciel sucrés. Des clients heureux et des sourires en veux-tu en voilà !

« Tu vois ? Je ne t’avais pas menti. Attends, je vais demander au monsieur derrière la caisse. »

Ne laissant pas de temps à Lied pour en placer une, la Tornade Rose est déjà à la caisse pour questionner un jeune japonais.

« Pardonnez-moi de vous poser la question. Mais, je ne comprends pas comment votre vitrine peut être vide vu l’heure à laquelle nous sommes ? Vous avez eu un problème ? »

Jeune japonais à la caisse : « Bonjour. Non non, ce n’est pas un problème. En fait, ce serait plutôt le contraire. Nous avons été victime d’un succès foudroyant. Une certaine personne sur internet nous a fait une commande énorme. Pour vous dire la vérité, nous avons cru à une plaisanterie au début. Nous avons même du lui demander des preuves administratives avant de lui envoyer la globalité de la commande. »

« Je… Quoi ? Je ne comprends rien. Vous êtes en train de me dire qu’une personne a dévalisé votre boutique sur un coup de tête ? Comme ça ? »

Jeune japonais à la caisse : « C’est exact. Nous sommes bien embêtés pour l’instant. Car il va nous falloir quelques heures avant de pouvoir proposer à notre clientèle un choix complet et coloré. Pardonnez-nous, chères clients. »

Derrière la caisse, l’homme s’incline pour s’excuser. En se relevant, il montre de son bras les quelques rares spécimens qui lui restent et toujours à vendre. Lissandre commence à bouillir de frustration. Son cerveau commence à réfléchir à 200%. Et la tâche n’est plus focalisée sur les origines aliens de Lied ! Non. Les messages sur le forum. La vitrine vide. Des liens se font entre les deux. Elle commence à comprendre. Sans donner de réponse à Lied, elle se jette sur son téléphone. Ses doigts s’agitent frénétiquement. Elle scroll et s’arrête sur certains messages. Son visage exprime des émotions de réflexion et semblant de « j’ai trouvé un indice » et de « peut-être pas… Mais peut-être que si ! »


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