Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Cuir et sortilèges [PV]

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Katelin Elinore Strauss

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    Sorcière odieuse et sans scrupules, pimbêche gothique, aussi belle qu'insupportable.

Cuir et sortilèges [PV]

jeudi 22 novembre 2018, 21:59:17

Le cuir sombre crissa lorsque Katelin resserra la prise de sa main gantée sur les rênes, utilisant l’autre pour asséner un cruel coup de cravache sur le flanc du cheval. Le grand étalon bai renâcla, avant que ses sabots ne vinrent à nouveau marteler le sol aride d’un galop effréné. La monture de la sorcière n’était plus qu’un mort en sursis. Les narines dilatées jusqu’au sang, une écume rougeâtre dégoulinant de ses lèvres, la robe de l’animal était à présent déformée de veines noirâtres qui pulsaient horriblement sous sa peau, comme prêtes à éclater.
La mixture abominable de la sorcière avait eu l’effet escompté, permettant à l’animal de maintenir un rythme surnaturel depuis maintenant des semaines, sans la moindre nourriture ni eau. Un traitement qui n’était pas sans conséquences fatales, et Katelin tâchait désormais de le maintenir suffisamment en vie pour atteindre sa destination avant ses poursuivants. Ashnard, l’empire aux frontières si vastes qu’elle n’avait eu que l’embarras du choix pour planifier son itinéraire à travers les plaines frontalières désolées.

*Si poursuivants il y a… . Avec toute cette poussière, ils n’auront guère de mal à me suivre en tout cas.* Songea-t-elle en jetant un coup d’œil derrière elle, ses longs cheveux blancs flottant librement dans la brise brûlante.

Katelin réajusta le mouchoir protégeant son visage, et ses lèvres délicates, des débris soulevés à la fois par le vent incessant et par la vitesse de sa monture qui produisait un nuage de poussière ocre derrière eux. Malgré l’épais cuir de ses élégants mais robustes vêtements de voyage, derniers survivants de sa penderie massacrée par l’Inquisition, l’intensité du soleil lui chauffait désagréablement la peau.
La sorcière était tout de même une excellente cavalière. Grâce à sa constitution spéciale, elle n’avait pas ressenti la nécessité de faire halte, et si la faim ou la soif se faisaient sentir, son organisme surnaturel n’en souffrait pas. Des avantages que Katelin mettait grandement à profit. Que l’Inquisition n’ait guère apprécié le fiasco de son procès, où elle avait éliminé avec fracas des membres de l’Ordre Immaculé, c'était chose acquise. Quant aux éventuels poursuivants, elle ne s’était pas attardée pour les voir, mais elle considérait très probable que Nexus lui ait envoyé un détachement aux trousses.

Rejoindre le territoire d’Ashnard lui avait donc paru la meilleure option. Une fois son nécessaire de voyage sur le dos, Katelin n’avait pas hésité à se lancer sur les routes poussiéreuses, choisissant le trajet le plus âpre et le plus hostile afin de compliquer la tâche de l'ennemi. Un territoire sauvage et désolé, siège de nombreuses escarmouches entre les deux grandes puissances, énième bout de terre dont on se disputait la souveraineté.
L’étalon trébucha sur les restes d’un arbre mort, et sa cavalière eut tout juste le temps de rectifier sa trajectoire avant qu’il ne s’emballe. Cette fuite dont la réussite demeurait extrêmement précaire, Katelin était suffisamment intelligente pour le savoir, ne tenait qu’à l’avantage de sa propre célérité. Un détachement de soldat serait autrement mieux pourvu en vivres et en hommes pour soutenir une longue recherche dans ce désert, et tout reposait sur sa capacité à maintenir sa vitesse de course afin de les distancer.

*Il faut que je m’arrête.* Pensa-t-elle en constatant le souffle rauque et le galop à nouveau irrégulier du cheval. *Avec cette chaleur, il ne tiendra plus très longtemps à ce rythme.*

Minuscule silhouette au milieu des plaines ocres, la cavalière orienta sa monture vers les maigres collines rougeâtres et rongées par l’érosion. Le temps jouait contre elle. Après des semaines de furieuses cavalcades soutenues, Katelin espérait avoir créé suffisamment d’écart avec ces poursuivants pour se ménager une halte, au moins le temps de faire ingurgiter une nouvelle potion à l'animal moribond.
L’ombre salvatrice des collines était pourtant si proche, lorsque l’étalon trébucha à nouveau. Celui-ci henni, l’œil injecté de sang, rendu à moitié fou par cette cadence contre nature, et Katelin eut beau tenter de le calmer, rien n’y fit. Il se cabra, virevolta sur les côtés et la sorcière eut tout juste le temps de se laisser choir au sol avant qu’il ne chancèle pour de bon. L’animal lâcha son dernier souffle avant même de toucher le sol.

« Peste ! » Jura la sorcière en collant un coup de pied rageur dans le cadavre de l’étalon.

Non seulement son unique moyen de transport venait de l’abandonner, mais le corps était visible à des lieux à la ronde au milieu de cette plaine uniforme. Katelin se passa une main sur son pâle front en sueur. Même dans le cas où, par le plus extraordinaire des hasards, ses ennemis auraient abandonné la poursuite, rejoindre Ashnard à pied serait un véritable calvaire. Le cuir de ses vêtements lui collait déjà atrocement à la peau, une tenue décidément peu adaptée à cette fournaise.
Katelin lorgna vers les collines avec une mauvaise humeur évidente. Autant s’y cacher, songea-t-elle, avec de la chance ils passeront sans se rendre compte de cette mésaventure. Une issue auquel elle ne croyait guère, mais existait-il d’autre choix à présent ? La sorcière fusilla le cheval mort du regard, et tendit sa main vers celui-ci, des flammes d’un noir démoniaque courant le long de son bras. Le feu surnaturel ne tarda pas à dévorer chair, et accessoire de monte, ne laissant derrière lui qu’un gros tas de cendres.

*En espérant qu’ils soient trop idiots pour le voir, ou trop pressés. Quoique l’Ordre est incompétent, mais aveugle, j’en doute…*

Le simple fait de devoir marcher, et se cacher au milieu des reliefs comme une vulgaire voleuse de basse extraction, horrifiait davantage Katelin que l’Inquisition elle-même. Un véritable affront à son talent et à sa beauté. Elle se mit néanmoins en route, sa chevelure blanche balayée par le vent bouillant du désert, gagnant l’ombre des collines escarpées dans l’espoir d’y trouver une grotte ou une quelconque cachette.
Ses bottes rendues grises de poussières n’étaient pas le moins du monde adaptées à l’ascension. Les petits cailloux dévalaient la pente en manquant de la faire trébucher lorsque Katelin commença à gravir le flanc de la butte, cherchant des yeux le moindre endroit pour s’y dissimuler. Après de longues minutes de recherches infructueuses, la jeune femme jeta finalement son dévolu sur un flanc de coteau creusé par l'érosion.

On ne pouvait guère qualifier l’endroit de grotte. Certes, la roche était suffisamment échancrée pour ménager un abri, une sorte de toit, mais ce n’était ni assez profond, ni assez fermé pour cacher quoique ce soit. Katelin maugréa en s’asseyant dans un coin ombragé. Au moins, la fraicheur était agréable et le refuge était éloigné de la route. Il ne lui restait plus qu’à espérer que ses poursuivants passent au large, ou qu’ils soient trop fourbus pour fouiller minutieusement ces collines. Dans le cas contraire, la sorcière gardait encore quelques atouts en réserve…

Se fier à sa bonne fortune... Planificatrice et maniaque comme elle était, voilà bien une chose que Katelin détestait, au moins autant que devoir porter des vêtements pleins de poussières.

Streeaka Z'Ress

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Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 1 lundi 26 novembre 2018, 00:40:58

Ils avançaient à vive allure, les sabots dorés laissant des traînées lumineuses derrière eux. La cible était d’importance, et la Couronne avait émis un ordre d’arrestation. Ils étaient venus au village ravagé, ils avaient vu les corps calcinés, la trace d’une terrible magie noire, et avaient remonté la piste de la cible. Une sorcière redoutable, trop dangereuse pour la laisser fuir, et qui devait répondre de ses crimes. Ses méfaits étaient remontés jusqu’au Saint-Siège, et le Grand Conseil Œcuménique avait déployé un redoutable détachement pour la pister. Les soldats ordinaires seraient trop lents pour la rattraper avant qu’elle ne s’éloigne des frontières de Nexus. Pour la pister, les Sœurs de l’Ordre Immaculé et les Oracles avaient puisé dans les ondes magiques pour sentir la signature magique de la femme, et on avait chargé l’un des plus redoutables paladins de l’Ordre Immaculé de la traquer : le Paladin Aasimar, membre de l’Ordre des Licornes d’Or. La particularité de cet ordre de paladins était qu’ils chevauchaient d’impressionnantes licornes dorées, capables de se déplacer à une très grande allure, et se fatiguant très peu.

Aasimar, quant à lui, était un paladin légendaire. Il maîtrisait la redoutable magie sacrée, cette magie supérieure à la magie blanche qui était l’apanage des Anges et des Paladins. Baigné dans la lumière sacrée, Aasimar était un redoutable pisteur, qui avait arrêté bon nombre de mages noirs, de renégats, de tueurs, de démons, d’invocateurs et de nécromanciens. Une légende vivante, redoutable, et capable d’atteindre avec sa licorne, Excelsior, une vitesse de pointe hallucinante.

Les Licornes remontaient les terres de Nexus sans s’arrêter à la plupart des villages. Aasimar ne sous-estimait nullement sa proie, et avait longuement eu le temps de se renseigner sur elle.

« Elle est puissante, bien trop puissante pour confier sa traque à de simples soldats, Sire Aasimar...
 -  Elle maîtrise les Flammes Noires ?
 -  Si fait. Un pouvoir démoniaque, ce qui nous permet d’ailleurs de pister sa signature. Elle puise dans sa magie pour fuir, mais elle pourra la masquer si elle vous sent proches. »

Là encore, il n’y avait pas forcément de quoi inquiéter Aasimar. Les licornes étaient des êtres surnaturels. Le simple fait de les chevaucher témoignait de l’âme particulièrement pure et désintéressée des Paladins d’Or. En effet, les licornes étaient par nature très sauvages, et ne pouvaient s’apprivoiser qu’au terme d’une très longue approche, nécessitant d’avoir avec la licorne un lien particulier. Excelsior était ainsi une licorne puissante, dont la corne luisait en sentant la magie noire. L’Ordre des Licornes d’Or avait cette particularité de pouvoir chevaucher des licornes, qu’ils entretenaient dans des zones agricoles extrêmement privées, comprenant une forêt magique ainsi que des enclos très bien protégés.

Le groupe s’avançait à travers de vastes plaines sablonneuses, pierreuses, avec de grandes montagnes au loin, et d’antiques forteresses. L’Histoire disait que cette immense plaine avait jadis été le théâtre d’affrontements meurtriers entre elfes et nains, et que le snains avaient enflammé toute la forêt. Les montagnes abritaient encore les ruines de forteresses naines, ceux-ci ayant dû fuir après la guerre, sous les invasions d’Orcs et les attaques continuelles de monstres.

La corne d’Excelsior s’illumina soudain, et Aasimar ralentit progressivement l’allure, jusqu’à laisser Excelsior le guider devant un tas de cendres.

« Hmmmm... »

Ses compagnons le rejoignirent lentement. Excelsior était le meneur, et sa corne s’illuminait en sentant la présence d’éléments particuliers, notamment la magie noire. Et Excelsior était triste, une peine profonde qui l’affligeait. Les licornes étaient des chevaux très sensibles, ce qui expliquait pourquoi les femmes vierges suscitaient très souvent leur sympathie, car ils étaient attirés par leur innocence, par l’absence d’agressivité suintant de ces femmes.

« Un cheval a été tué et brûlé ici. Excelsior le ressent.
 -  C’est elle... Les Flammes Noires... »

Aasimar hocha doucement la tête, et regarda autour de lui. Il leva ensuite sa main, et prononça une légère mélopée entre ses lèvres, avant de diffuser une épaisse sphère magique qui virevolta le long de l’équipe, et se répandit progressivement, révélant des traces sur le sol.

« La sorcière est partie à pied » constata sobrement Aasimar.

Les traces se dissipaient ensuite, mais menaient tout droit vers l’une des parois. Au sommet de la montagne, il y avait justement des vestiges. Aasimar tendit sa main vers l’intérieur de la grotte, et ferma les yeux, la scannant à l’aide de sa magie. Il perçut des traces de monstres, des goules, des noctules, quelques araignées géantes endormies, des putréfacteurs... Mais pas de traces de la sorcière.

« Elle masque ses traces... »

Aasimar sauta au sol, et s’approcha de l’entrée de la grotte. Il y avait bien sûr d’autres entrées, et l’ensemble était un véritable labyrinthe. Avant de s’y aventurer, Aasimar chargea l’un des siens d’envoyer un corbeau à la plus proche garnison avant qu’elle se rapproche.

« Nolan, tu resteras dehors à monter la garde. »

Nolan acquiesça doucement, sans hostilité aucune. Les hommes d’Aasimar étaient bien formés, obéissants et disciplinés. L’armure d’Aasimar s’illumina ensuite tandis qu’il pénétrait dans la grotte. Il n’avait pas dégainé son épée, qui pendait à son épée, et regarda autour de lui.

« Soyez vigilants, mes frères, la sorcière peut se terrer n’importe où, d’autant qu’elle dispose de capacités polymorphiques. »

Les pupilles des Paladins brillaient d’une lueur dorée intense, ce qui n’était pas sans rappeler les pupilles des sorceleurs. Ils voyaient ainsi n’importe quel être vivant. Même quand un sorcier se transformait en rat pour masquer sa présence, il laissait s’échapper une infime signature magique, que les Paladins pouvaient percevoir en étudiant les animaux. C’est ce qu’ils firent sur les rats environnants, mais ne repérèrent rien.

Aasimar soupira alors.

« Elle s’est enfoncée dans la grotte...
 -  Méfiez-vous, vous connaissez l’histoire de ces grottes, et où elles mènent.
 -  Tu crains qu’elle cherche à fuir dans l’Outremonde, mon frère ?
 -  Je crains surtout que notre présence ne passe guère inaperçue. »

Comme à leur habitude, l’avidité des nains de cette région avait conduit ces derniers à creuser très profondément, ce qui expliquait la présence de nombreux monstres par ici. La remarque de son camarade, Hector, fit en tout cas légèrement sourire Aasimar.

« Je n’ai jamais été connu pour ma très grande discrétion, Hector. Retrouvons cette femme, elle a des comptes à rendre. »

Et ils commencèrent ainsi à s’avancer dans les grottes...
DC d’Alice Korvander.

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Katelin Elinore Strauss

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Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 2 lundi 26 novembre 2018, 18:57:59

Katelin brossa machinalement d’un revers de main le sable rougeâtre accroché à son pantalon de voyage. La fraicheur de la grotte avait au moins eu le mérite de lui apporter un répit bienvenu après le déplaisant trajet au milieu de la contrée désertique brûlée par le soleil. Adossée à la paroi de roche glacée, immobile statue de marbre blanc, l’esprit de la sorcière se perdait en conjectures.
Hors le plus redoutable talent de Katelin Elinore Strauss ne résidait nullement dans ses propres pouvoirs de sorcière, mais bien dans cette vive capacité de réflexion. Analyser une situation, appréhender et comprendre la réalité, si vite qu’elle avait toujours disposé ainsi d’une longueur d’avance sur n’importe quel problème. Un véritable instinct. Balayer ses différentes options ne lui prit que quelques minutes pour en arriver à l’évidence même : elle manquait cruellement d’informations.

*Pour autant que je m’en souvienne, la région est hostile, pleine de ruines souterraines conduisant vers les entrailles de Terra, mais aussi de monstres charmants… Je ne connais ni le nombre ni la nature de mes poursuivants. Ni même si l’Ordre a vraiment envoyé quelqu’un. Je suis peut-être en train de fuir des courants d’air.*

Une éventualité à laquelle Katelin ne croyait guère. Que l’Ordre laisse filer une alchimiste de seconde zone tripotant quelques potions interdites pouvait se concevoir, mais qu’il néglige de poursuivre une sorcière capable de se servir du feu sombre... Tout simplement inconcevable. Du bout de son index ganté, la femme blafarde se mit à dessiner un cercle dans le sable recouvrant le sol, y ajoutant des signes cabalistiques, avec une dextérité remarquable.
Demeurer dans l’ignorance l’exaspérait, et la sorcière s’apprêtait à y remédier rapidement. Déposant sa main dans le symbole mystique fraichement dessiné, ses yeux se voilèrent aussitôt d’un noir d’encre lorsque la magie opéra. A quelques kilomètres de là, un vautour chauve qui planait placidement au-dessus des étendues sablonneuses, vit sa conscience éjectée de son corps, tandis que Katelin en prenait possession de force.

Emprunter la vision d’un animal était chose relativement aisée, et surtout très efficace, en particulier lorsqu’il s’agissait d’un oiseau dont la vue perçante s’étendait à des kilomètres. Katelin fit planer le vautour vers un courant d’air chaud, le laissant prendre de la hauteur sans effort, et repéra presque aussitôt la longue trainée de poussière d’or barrant les plaines désertiques. Le convoi de Paladins n’était guère discret, leurs licornes autant que leurs armements brillants n’avaient aucune chance d’échapper à l’acuité visuelle du rapace.

*Quelle plaie. Ils n’ont pas négligé les moyens cette fois-ci, ça va s’avérer plus compliqué que prévu.* Songea-t-elle en faisant planer l’oiseau à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du convoi.

Katelin rompit sans attendre le lien avec le vautour. Le camouflage qu’offrait la possession d’un animal était une excellente sécurité, mais elle préférait ne prendre aucun risque face à des Paladins aux pouvoirs conséquents. Ces derniers allaient forcément tomber sur les restes de son cheval, et repérer sa trace ne serait qu’une question de temps avec ces combattants rompus à la traque de la magie noire, la sorcière en était persuadé. A nouveau, elle passa en revue ses options.
La confrontation directe n’était évidemment qu’à envisager en dernier recours. La sorcière n’avait aucun moyen de connaitre la puissance de cette troupe en détail, ni l’audace de les espionner davantage, sans parler de leur avantage numérique et elle manquait de temps pour se préparer. Katelin pesta en se levant. La vitesse de ces montures magiques faussaient ses calculs ! La confortable avance qu’elle croyait acquise, n’existait plus,  et il lui fallait désormais masquer sa présence aussi vite que possible avant que les Paladins ne la localisent.

« Déguenillée, crasseuse, et maintenant les rongeurs ! » Persifla-t-elle tout haut en se recoiffant pour se calmer les nerfs. « Maudit soit l’Ordre et ses moutons en armures pailletées… »

La perte de sa toilette était de loin, la pire humiliation à ses yeux. La métamorphose en créatures viles faisait aisément partie de ses capacités, mais elle n’en était en cas très friande, surtout lorsqu’il s’agissait de se terrer comme une bête traquée. D’humeur exécrable, Katelin se concentra à nouveau, et les contours de son corps devinrent flous, se changeant progressivement en un nerveux petit rat, dont la fourrure noire luisait tout de même de propreté.
Ses préférences esthétiques allaient nettement vers les serpents à l’accoutumée, mais s’enfoncer dans les profondeurs glacées de la montagne sous la forme d’un reptile à sang chaud n’était pas sans inconvénients. Le rat avait l’avantage de l’odorat, d’une excellente vision et même de pouvoir se contorsionner partout, même si sa défense contre des Paladins en armure laissait à désirer. Toutefois la manœuvre avait surtout le gros avantage de dissimuler presque totalement sa présence magique.

Katelin, désormais sous la forme d’un rat de fort méchante humeur, renifla l’air et, à force de tâtonnements, parvint à trouver une fissure profonde afin de s’y glisser. Agitant ses petites pattes, la sorcière métamorphosée ne perdit pas une seule seconde pour s’enfoncer dans les crevasses obscures, filant devant les autres rats, les vrais eux, en évitant d’émerger dans les endroits trop ouverts.

*Qu’ils s’amusent à fouiner chaque recoin, je leur souhaite bien du plaisir. Quoique c’est assez flatteur en y repensant.* Pensa-t-elle. Que les autorités religieuses de Nexus aient pu dépêcher l’élite de leurs force pour la traquer, cela flattait grandement son ego déjà disproportionné.

 La crevasse s’élargissait pour s’ouvrir en une grande salle au plafond soutenu par d’antiques piliers sculptés à même la roche brute. Architecture naine, reconnu Katelin, sans doute une mine ou quelque palais souterrain. Le petit rat qu’était la sorcière renifla l’air à nouveau.
La salle, toute en longueur, se perdait loin dans l’obscurité, et nombre d’issus menaient vers d’autres tunnels plus vastes encore. Un véritable labyrinthe. Katelin était suffisamment documentée sur les monstrueuses créatures régnant dans ces profondeurs, aux frontières de l’Outremonde, pour éviter de les affronter. Surtout sous la forme d’un vulgaire rat. Celle-ci fila en silence sur les antiques dalles, regardant autour d’elle sans cesser de renifler l’air putréfié, et s’arrêta devant un escalier étroit qui se perdait dans l’obscurité.

Katelin pesta une fois encore, ce qui se traduisit par un couinement aigu du rat. D’un côté l’escouade de Paladins, de l’autre les profondeurs abyssales peuplées de monstres et d’autres menaces inconnues dont elle percevait vaguement l’hostilité. Une situation guère brillante. Les hommes de l’Ordre ne pourraient certainement pas se permettre de naviguer trop loin dans les souterrains, mais elle-même risquait de se perdre, ou d’être confrontée à quelques abominations.
L’ouïe affuté du rat perçu le bruit du métal alors qu’elle était encore plongée dans l’indécision. Le grand escalier menant à la salle souterraine s’éclaira d’une vague lueur doré, encore invisible à l’œil humain, et Katelin comprit instantanément que sa situation venait d’empirer. Elle ne connaissait pas exactement la portée réelle de la perception de ces Paladins, mais elle n’allait pas leur faciliter la tâche en se cachant pathétiquement dans une fissure. Et qu’ils puissent la confondre avec d’autres rongeurs était sans doute trop demander.

Le seul espoir, songea Katelin, c’est de les semer dans un boyau trop étroit pour eux. Le rat jeta un œil vers la voûte souterrain où pullulait les chauves-souris. Changer de forme était à présent exclu, sans quoi le dégagement magique allait forcément trahir sa présence. Katelin plissa le museau de mécontentement avant de filer aussi vite que ses petites pattes de rongeur lui permirent, descendant ventre à terre l’escalier qui s’enfonçait dans les profondeurs de Terra.

Streeaka Z'Ress

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Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 3 lundi 03 décembre 2018, 01:03:14

« Autant chercher une aiguille dans une botte de foin...
 -  Elle dissimule son aura magique, elle a sûrement pris une forme animale. »

Aasimar acquiesça doucement.

« Ne soyez pas aussi négatifs, mes frères, n’oubliez pas que ces transformations ne sont pas éternelles. »

La thérianthropie, terme savant désignant la transformation d’un être humain en un animal, était un art magique très prisé par les magiciens, mais assez risqué si utilisé à long terme. En effet, à force de trop se transformer en animal, un magicien pouvait finir par oublier ce qu’il était à la base, car, sous une forme animale, le corps était beaucoup plus petit, incluant les capacités cérébrales. Les archives magiques de l’université de Nexus abritaient quantité de données sur des magiciens qui, en se transformant en chèvres, ou en chats, pendant des mois, avaient fini par oublier le processus inverse.

Aasimar savait cette sorcière intelligente, et il savait qu’elle n’allait pas chercher à les affronter, ni qu’elle resterait sous forme animale trop longtemps. Leur seule solution était donc d’étendre leurs cercles de perception au maximum. Idéalement, Aasimar se serait entaché d’une Oracle, mais ces dernières auraient eu du mal à supporter la cadence infernale d’un déplacement à dos de licorne, sans compter que la zone était dangereuse.

*En réalité, je doute de réussir à la retrouver...*

Très rapidement, Aasimar constata que l’endroit était labyrinthique. Les nains avaient bâti une citadelle souterraine, et, à partir de celle-ci, de multiples mines dans un ensemble de galeries et de cavernes souterraines profondes et sinueuses. Aasimar et les siens rejoignirent rapidement la salle centrale de la citadelle, une sorte de vaste hall avec plusieurs ponts suspendus menant à des galeries. C’était un entrelacs complexe de galeries secondaires, d’escaliers, d’alcôves, menant à de multiples emplacements. Cette pièce faisait donc office de plate-forme centrale, et, d’ailleurs, le long de beaucoup de couloirs, Aasimar et les siens pouvaient voir des treuils, des rails en fer, facilitant le passage de chariots ou de matières premières.

C’était une construction naine typique, avec des conduits menant à la forteresse en hauteur, là où on trouvait la ville, les quartiers d’habitation, et probablement les forges et les armureries. Aasimar se déplaça lentement, et regarda autour de lui, avant de grimacer.

« Il va nous falloir un meilleur plan que ça, Aasimar, pour espérer la retrouver, nota l’un des hommes.
 -  Je reste ouvert à toute proposition. »

Les frères n’avaient toutefois pas plus d’idées que lui, compte tenu des circonstances. C’était simple : soit la sorcière allait filer vers la surface, soit s’enfoncer dans les profondeurs.

« Si elle remonte, elle sait que nous la capterons plus facilement.
 -  Ces grottes doivent mener à l’Outremonde. Je suis convaincu qu’elle cherche à fuir par là. »

Même pour une sorcière renégate, l’Outremonde n’était pas un endroit de paisible. Les nains y avaient quelques solides forteresses, mais, pour le reste, la seule civilisation ayant réussi à exister dans les grottes-mondes était celle des Drow... Si tant est qu’on puisse parler d’eux comme d’une « civilisation ».

« Voilà qui réduit l’angle de nos recherches. »

Aasamir acquiesça, et le groupe marcha encore. Ils rejoignirent un escalier descendant dans les profondeurs, et continuèrent à descendre, jusqu’à rejoindre un autre pont dans le hall central. Tout en avançant, Aasimar fornçait lentement les sourcils, et vit plusieurs chauve-souris voler dans les airs. Il s’arrêta d’ailleurs de marcher. Loin d’être un Oracle, Aasimar n’avait pas, au sein de son ordre, un rang de Cardinal sans raison. Ses pupilles s’illuminèrent, et il regarda alors autour de lui. Un vol de chauve-souris en hauteur, de multiples bruissements, une infime trace magique, comme une fine odeur qui flottait dans l’air... Puis des bruits de grattements qui s’amplifiaient.

« Des gobelins dans les mines...
 -  Est-ce si surprenant ?
 -  Le plus étonnant est qu’ils n’aient pas encore envahi la citadelle naine... »

Un choix qui surprenait effectivement Aasimar, qui détectait alors des formes sombres en hauteur. Ses yeux s’écarquillèrent alors en comprenant qu’il y avait dans la citadelle d’autres monstres capables de se rendre indétectables... Et qui se réveillèrent brusquement.

« Des noctules !! »

Les noctules étaient des vampires monstrueux, des créatures ayant perdu toute humanité pour devenir des bêtes sauvages. Les noctules étaient capables de se plonger dans un état de stase, ce qui faisait qu’il était difficile de les repérer, avant de brusquement se réveiller. Capables de voler et de lancer des ondes ultrasonores, ils s’abattirent sur les paladins.

De leur côté, leurs armures s’illuminèrent, et le combat s’engagea...
DC d’Alice Korvander.

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Katelin Elinore Strauss

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Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 4 mardi 04 décembre 2018, 00:39:01

L’immense citadelle des Nains fut le théâtre de bien des merveilles au fil du temps, allant d’extraordinaires créations à des affrontements spectaculaires entre créatures légendaires. Malgré cette existence séculaire, l’apparition d’un minuscule rat noir, dont le museau plissé et les moustaches frémissantes illustraient une totale contrariété, constituait là une grande première. Si tant est qu’un rongeur puisse exprimer une humeur noire, autant que l’était son pelage, Katelin en était la preuve vivante.
La sorcière métamorphosée descendait l’escalier aux étroites marches aussi vite que ses petites pattes le lui permettaient, furetant de temps à autre contre les murs dans l’espoir d’y découvrir l’ouverture d’un boyau idéal pour se cacher. Du point de vue de Katelin, pareille humiliation ne s’était encore jamais vue. Qu’on la dépouille de ces biens pour avoir simplement profité de ces talents innés afin d’accroitre son pouvoir, voilà déjà un affront impardonnable ! Mais que cela la conduise à dévaler des tunnels pouilleux sous la forme dégoutante d’une vermine à fourrure, cela passait au-delà de l’affront.

*C’est un crime. Voilà, un crime contre l’intelligence et la beauté de la part d’un ramassis de grenouilles de bénitier, très certainement pauvres et frustrées sexuellement.* Maugréa-t-elle, en proie à une mauvaise humeur croissante.

Le rat exprima sa frustration par un couinement sonore. Aussi noire que puisse être son humeur du moment, Katelin ne cédait pas pour autant à la colère, ni ne perdait de vue sa situation présente. Elle traversa en courant un pont étroit suspendu au-dessus d’un gouffre obscur, une construction typiquement naine sans garde-fou, si bien que l’on était forcé de le traverser un par un. La sorcière s’arrêta à mi-chemin, écoutant les bruits avec attention.
De toute évidence, le groupe de Paladins avait déjà atteint le gigantesque hall central, et Katelin constata avec regret que son avance s’était drastiquement réduite. Autant la transformation en rat était idéale pour se cacher, autant elle n’était guère adaptée pour battre des licornes à la course. La sorcière trottina jusqu’à l’escalier suivant qui continuait à s’enfoncer lui aussi dans les profondeurs avant de marquer un nouveau temps d’arrêt face à un brusque tintamarre métallique.

*Ah, ils se battent.* Les oreilles du rat se dressèrent. *On dirait des cris de noctules ? Bien. Voilà ce qui arrive lorsqu’on déboule dans les profondeurs avec une fanfare sur le dos.*

La citadelle souterraine fut une fois de plus témoin d’un nouvel évènement extraordinaire lorsque le rat noir à l’humeur exécrable sembla sur le point de ricaner. Cela quelques secondes avant que Katelin ne reprenne forme humaine, réordonnant sa tenue et se recoiffant aussitôt d’un souple revers de main. Si l’assaut des noctules sur ces poursuivants était certainement le meilleur moment pour abandonner son camouflage, la sorcière ne criait pas victoire pour autant.
Katelin se remit à courir le long du tunnel minier de plus en plus sombre faute d’avoir perdu sa vision animale. Que la perception des Paladins puisse être faussée par l’ardeur du combat, c’était un pari risqué, mais de toute manière, elle ne pouvait guère se permettre de demeurer en rat plus longtemps. Elle n’aurait donc sans doute pas de plus belle occasion. La botte de la sorcière en fuite heurta brusquement un objet métallique. Celle-ci chancela, mais avec une certaine élégance, avant de se rattraper de justesse au mur poisseux, laissant une matière spongieuse sur son gant de cuir.

« Ignis ! » Clama-t-elle tandis qu’une vive flamme orangé se manifestait au creux de sa main, illuminant les murs du tunnel.

La pioche abandonnée gisait en plein milieu du passage, et Katelin l’aurait volontiers envoyer bouler d’un coup de pied rageur si le métal n’avait pas semblé suffisamment épais pour lui briser un orteil. La sorcière leva sa flamme improvisée devant elle en plissant les yeux. Le large tunnel comportait deux rangées de rails parallèles et donnaient l’impression de se perdre dans l’obscurité sans fin. Quelques échos des combats parvenaient encore à ses oreilles, mais comme le moindre son se propageait à des kilomètres dans cet environnement, elle ne s’en inquiétait pas outre mesure.

*L’on pourrait jeter un seau dans un puit, que cela alerterait toute la citadelle. Quel troupeau de crétins. Ils vont s’attirer tous les monstres du coin à ce train-là.*

Même si elle n’était plus aussi discrète qu’en rat, Katelin avait au moins l’avantage d’être seule, dépourvue d’une armure de métal et de ne pas rayonner d’or pur. Un indice de furtivité bien meilleure que les Paladins à ses yeux. La sorcière ne perdit toutefois pas un instant pour continuer sa progression, cheminant d’un bon pas pendant de longues minutes à travers la pénombre, avant de s’arrêter net.
Bénissant sa lumière, Katelin jeta un coup d’œil prudent vers l’abime s’ouvrant devant elle. Les rails déformées et brisées par le temps demeuraient suspendues au-dessus d’un vide impressionnant, par-dessus duquel jadis devait se trouver un pont depuis longtemps tombé en poussière. La sorcière promena sa flamme autour d’elle, avant de se rendre à l’évidence : le tunnel s’arrêtait ici. Nul doute que celui-ci continuait par delà le gouffre, mais la distance était si vaste, qu’il lui était impossible de l’apercevoir dans les ténèbres opaques.

*Bien. Je suppose que je n’ai guère le choix.* Bougonna-t-elle avant de recourir à une nouvelle transformation, cette fois en chauve-souris.

La chauve-souris voleta un moment au-dessus de l’abime tandis que Katelin hésitait. Grâce à son écholocation, elle avait effectivement repéré la suite du tunnel qui s’enfonçait directement en face du premier, mais également un second tunnel situé plus en profondeur. Bien décidée à compliquer davantage la tâche aux Paladins, la sorcière opta finalement pour la seconde option, et plongea encore plus loin sous terre.
Le deuxième tunnel était manifestement abandonné depuis très longtemps. Utilisé pour conduire les minerais comme le premier, celui-ci était toutefois plus grossier, moins parfaitement étayé et entretenu. Katelin se débarrassa de sa transformation en chauve-souris sitôt arrivée. Un début de nausée commença à se manifester après ces deux changements d’apparences successifs, et elle marqua une longue pause, s’appuyant sur le mur pour reprendre ses esprits. Avant de retirer sa main face à la matière collante accrochant son gant.

« Ah. » Soupira-t-elle. « Il ne manquait plus que ça. »

Le gant de la sorcière était recouvert d’épaisses toiles d’araignées. De répugnants glougloutements résonnèrent dans le tunnel séculaire, et le frottement typique de la chitine se pliant et se dépliant.

« Ignis ! » La flamme dans la main de Katelin se ralluma juste à temps pour voir une monstrueuse araignée géante émerger de l’angle juste en face de la femme.

La sorcière siffla entre ses dents. Les araignées géantes des profondeurs n’étaient pas des adversaires négligeables, avec leur force colossale, leur venin mortel et une rapidité étonnante pour une créature de cette taille. Néanmoins, les choix de Katelin n’étaient pas nombreux. Faire demi-tour ? Si tant est qu’elle puisse supporter une troisième transformation, les Paladins finiraient tôt ou tard par se débarrasser des Noctules, et alors…

« Peste ! Cette journée va de mal en pis... » Jura-t-elle en jaugeant son adversaire.

L’immonde araignée crachait et s’agitait, manifestement très mécontente de cette source lumineuse soudaine et très inhabituelle dans ces profondeurs, qui lui interdisait l’accès à sa proie. Katelin, au demeurant incroyablement calme malgré sa situation, enflamma alors son main libre d’une boule de feu noir. L’heure n’était plus aux hésitations. La sorcière était allée trop loin, trop profondément et s’était bien trop démenée afin de semer les Paladins pour rebrousser chemin maintenant.

Katelin lança la boule de flammes démoniaques sur la patte de l’araignée, enflammant une infime partie de la carapace, et le combat s’engagea…

Streeaka Z'Ress

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Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 5 mardi 11 décembre 2018, 00:56:31

Les noctules étaient des créatures peu commodes. Il y avait bien pire à affronter, a fortiori pour des paladins, mais ils se battaient sur une faible zone, un pont suspendu au milieu d’un ravin, ce qui les handicapait forcément. Aasimar voit un noctule fondre droit sur lui, déployant ses ailes, lançant une attaque sonore. Il mit sa main gantelée devant son visage, et le noctule heurta son gantelet, le faisant trembler. Fort heureusement, les armures massives des paladins étaient aussi très résistantes, et le noctule bondit en arrière. Aasimar attaqua alors, sa paume libérant une boule magique lumineuse. Une onde de choc frappa le noctule au torse, un jet de Lumière qui le calcina sur place. Las, d’autres noctules approchaient, hurlaient et grognant, forçant les paladins à s’écarter les uns des autres afin de ne pas se gêner mutuellement. Dans cet espace étroit, ils n’avaient pas la possibilité de déployer leurs talents, de prendre une formation de combat adaptée à leur situation. Aasimar sentit un autre noctule foncer sur sa gauche, et le choc le renversa hors du pont.

« Aasimar !! » hurla l’un de ses frères.

Aasimar, surpris, se retrouva sur une plateforme rocheuse, couchée au sol. Sur lui, le noctule hurlait furieusement, sa salive puante tombant sur son visage. Les crocs monstrueux de la bête claquaient également devant son visage, spectacle peu rassurant, car le noctule cherchait clairement à le dévorer au visage. Le paladin se débattit du mieux qu’il pouvait, maintenant le monstre autant que possible à distance. Aasimar banda les muscles, et son armure s’illumina brusquement, jusqu’à générer un propre rayon lumineux, qui repoussa le noctule en lui brûlant le torse. Les armures des paladins n’étaient pas bénies pour rien, et elles suintaient d’une vive force magique.

Le paladin se redressa rapidement, et, en voyant le noctule se redresser, le frappa violemment au visage. Son gantelet redoutable brisa l’une des canines du noctule, et Aasimar, dans un hurlement de rage, le frappa avec le pied dans le dos, repoussant le noctule dans le vide. La créature piailla dans le vide avant de se fracasser en contrebas. Aasimar reprit alors son souffle, et entendit des grognements dans son dos.

Derrière lui, il y avait un escalier menant dans les entrailles de la zone, et des goules arrivaient, ainsi que des putréfacteurs, attirés par ce raffut. Concentré à son office, Aasimar en avait oublié de pister leur fugitive, et lança une nouvelle onde magique le long de l’escalier. Le tir magique frappa les goules en train de grimper, les dispersant dans la douleur et la souffrance. Aasimar continua à descendre, jusqu’à être au corps-à-corps avec les goules. Les putréfacteurs, eux, étaient des monstres plus dangereux, car, quand ils étaient sur le point de mourir, leur corps explosait. Il fallait donc éviter d’être à côté d’eux. Beaucoup de soldats novices s’étaient déjà fait avoir, mais cette particularité était aussi très pratique pour déclencher des explosions en chaîne, ce qu’Aasimar s’évertua à faire, attaquant les putréfacteurs à distance avec ses attaques magiques, déclenchant ainsi de violentes explosions.

Ce faisant, il reprit sa course, et rejoignit ainsi le reste de son escouade, qui était en train d’achever les derniers noctules. Aucune perte à déplorer, si ce n’est du temps perdu et de la mana gaspillée. Les Licornes étaient des guerriers expérimentés, redoutables, des gens qui n’allaient pas être effrayés par de simples créatures, même si les noctules avaient eu l’avantage du nombre.

« Tant de noctules ici, ce n’est pas normal, rappela Aasimar.
 -  Les nains ont vraiment dû creuser profond pour attirer ce genre de créatures ici. »

Aasimar n’aimait pas spécialement ça. Qui sait ce qu’ils allaient encore trouver là-dessous ? Toutefois, alors que l’adrénaline redescendait, ils perçurent rapidement des émanations magiques venant d’en bas.

« C’est elle... La sorcière ! »

Comme Aasimar le suspectait, elle n’avait pu maintenir longuement sa transformation, et avait sûrement dû tomber sur d’autres monstres. Les paladins se déployèrent rapidement, prenant des volets de marches, ce qui les conduisit finalement dans les mines. Une série de galeries étroites et ancestrales, aux poutres de soutènement fragiles. Il suffisait d’un seul mauvais tir pour briser une poutre, et provoquer l’effondrement d’une galerie.

Très rapidement, ils croisèrent d’autres goules, qui ne les retinrent que quelques secondes, mais virent ensuite... Des corps empaillés. Des goules maintenues dans d’épaisses toiles recouvrant plusieurs galeries.

« Des araignées géantes...
 -  La sorcière est proche, je la renifle... »

Les paladins s’avancèrent brutalement, étant bine obligés de contourner les galeries entoilées. En effet, lancer des boules de feu présentait le risque de voir le feu attaquer les poutres de soutènement des galeries... Ce qui allait offrir à leur proie de précieuses minutes pour continuer à fuir.

Mais, indéniablement, l’étau se resserrait...
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Katelin Elinore Strauss

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Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 6 jeudi 13 décembre 2018, 18:24:23

La monstrueuse arachnide crachait et sifflait. La boule de flammes noires s’était écrasée sur l’une de ses pattes antérieures, avant que la magie ne se propage le long du corps du monstre, la brûlant atrocement à plusieurs endroits. Même son épaisse carapace semblait incapable de résister contre ce feu sombre, lui causant une souffrance inconnue jusque alors. La sorcière constituait en effet une proie radicalement différente des gobelins crasseux dont elle avait l’habitude, plus appétissante cela va sans dire, mais aussi terriblement plus dangereuse.
Katelin patientait en suivant son adversaire des yeux, le feu dans sa paume dessinant l’ombre de sa silhouette longiligne sur les murs des grottes. L’insecte géant tournait autour d’elle, la menaçait, mais manifestement les flammes de la sorcière avaient nettement refroidi ses ardeurs. L’air était empli d’une désagréable odeur de chitine carbonisée, et les cris du monstre résonnaient lugubrement dans les tunnels entoilés. Un vacarme magique et sonore qui n’était guère au goût de Katelin, compte tenu de l’avance précaire dont elle disposait sur ses poursuivants.

« Fais-moi une faveur, et va-t-en ! J’ai mieux à faire que désinsectiser ces tunnels. » Marmonna la sorcière entre ses dents, prête à refaire usage de sa magie dévastatrice.

La créature parut hésiter une dernière fois, lâchant un ultime crachat menaçant, avant de conclure que cette proie ne valait guère la douleur causée. Katelin observa avec un certain soulagement la monstruosité se replier souplement jusqu’à disparaitre dans l’un des étroits boyaux adjacents. La vaincre était tout à fait dans ses capacités en réalité, mais le feu démoniaque, aussi puissant soit-il, dégageait également une importante quantité d’effluves magiques facilement perceptibles.
La sorcière se figea l’espace d’un instant. Les clameurs du combat avaient cessé depuis peu mais, en tendant suffisamment l’oreille, elle percevait désormais nettement les échos métalliques et les voix masculines. Katelin pesta à voix basse. Il lui était néanmoins impossible de connaitre la distance précise la séparant des Paladins, tant les cavernes résonnaient dans toutes les directions, mais elle était persuadée que l’élite de Nexus n’avait pas manqué de relever sa position durant l’affrontement avec cette araignée.

*De véritables chiens renifleurs, ceux-là. Je suppose qu’ils ne me laissent guère le choix…*

Les tunnels miniers, empoissés d’épaisses toiles d’araignées se poursuivaient dans l’obscurité, toujours plus loin, vers les profondeurs du monde. Et  surtout vers l’Outremonde. Katelin n’avait jamais ressenti la nécessité de se documenter sur cette sombre partie de Terra, sinon qu’elle était un véritable monde souterrain, peuplé de terribles créatures. Les peuplades de la surface n’aimaient guère explorer d’aussi dangereuses profondeurs, et s’y réfugier elle-même lui paraissait tout aussi hasardeux.
Katelin se décida promptement. Enjambant les plus épaisses toiles, elle poursuivit à sa décente à travers le dédale de galeries sommairement étayées et abandonnées voilà des siècles. Quelques rares outils ou chariots y trainaient encore, mais l’endroit était de toute évidence, complètement vide de civilisation. Même du temps des nains, ces tunnels ne devaient servir qu’à l’exploitation du minerai. La sorcière promena la flamme devant elle tandis qu’un carrefour s’ouvrait sous ses yeux.

En vérité, Katelin était complètement perdue. A force de s’enfoncer toujours plus loin dans les abysses, d’obliquer dans un labyrinthe de tunnels plongés dans la pénombre, elle avait depuis longtemps perdu le sens de l’orientation. L’unique repère que la sorcière suivait encore, se trouvait être une petite pente et la légère chaleur qui remontait des profondeurs. Elle dégagea d’un geste rageur une toile d’araignée empêtrée dans ses cheveux soyeux et ses vêtements poussiéreux.

*Je vais mettre des siècles à remonter à ce rythme, si jamais j’arrive à les semer. Ils vont bien me lâcher tout de même…* Songea-t-elle avec un début d’appréhension.

Le pari était relativement simple, mais plutôt risqué. Katelin était intimement persuadée que les Paladins ne pourraient se risquer éternellement à la poursuivre toujours plus loin, et son objectif était avant tout de les prendre de vitesse. A pied, elle était plus agile et discrète qu’un régiment d’hommes en armures avec leurs montures, et ils devaient bien exister une limite à partir de laquelle ces soldats ne s’avanceraient pas davantage. Le seul inconnu, s’inquiéta la sorcière, c’est que je ne sais pas moi-même ce qui se trouve en bas.
Les répugnantes toiles se firent soudainement plus rares, pour finalement devenir complètement absentes. Katelin ralentit le pas tandis que le tunnel allait en s’élargissant, intensifiant son sort de feu pour y voir plus clair. Un épais mur de ténèbres concluait la galerie. La sorcière s’apprêta à jurer contre le mauvais sort une fois de plus, quand elle remarqua un miroitement à travers l’épaisse obscurité. Ce qu’elle prit d’abord pour un cul-de-sac, se trouvait être en fait une épaisse porte renforcée d’un métal sombre, massive de plusieurs mètres, et décorée de rivets parfaitement ciselés.

*Ça n’a pas l’air de ressembler à une conception naine. Et pourquoi placer une porte aussi ouvragée dans un vulgaire tunnel minier ?* Elle en profita également pour brosser sa tenue, retirant les morceaux de toiles répugnantes de poussière.

Katelin caressa prudemment le métal froid, puis jeta un coup d’œil pensif derrière elle. Le tintamarre métallique se poursuivait, sans que l’on puisse en estimer la localisation, mais les Paladins ne semblaient guère enclins à abandonner la chasse pour l’instant. La sorcière maugréa dans sa barbe. Qui avait placé cette porte ici, pourquoi, et que se cachait-il derrière ? Elle n’avait sans doute aucun moyen de l’apprendre, mais une chose était sûre, elle ne pouvait plus rebrousser chemin désormais.
La sorcière s’arc-bouta sur les lourdes poignées, et poussa de toutes ces forces. Les gonds pivotèrent dans un grincement sonore, dévoilant un escaliers en bon état qui continuait à descendre encore, et encore. Elle frotta ses mains gantées pour les débarrasser d’une couche de poussière. Katelin eut la brève intuition que cette porte marquait une quelconque frontière. Mais au final, cela importait peu dans sa situation, si bien qu’elle la franchit sans hésitation pour continuer sa descente vers l’inconnu.

Streeaka Z'Ress

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Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 7 lundi 17 décembre 2018, 00:40:33

À la réflexion, Aasimar se demanda si l’absence des gobelins dans le château nain n’était pas liée aux araignées plutôt qu’aux noctules. Tandis que les paladins avançaient, ils croisèrent ainsi de multiples gobelins et autres monstres nécrophages. Une chair infecte, putride, qui avait dû, à terme, empoisonner davantage les araignées vivant ici. Il régnait globalement une odeur assez repoussante, liée à la chair en putréfaction des monstres que les araignées avaient enroulé dans leurs cocons pour les dévorer.

« Nous approchons sûrement du nid principal...
 -  Tu repères ça à l’odeur ?
 -  Cette foutue sorcière a dû éviter le nid, et les toiles sont faites de telle sorte pour amener les visiteurs dans les profondeurs du nid... »

Aasimar savait que les araignées étaient des créatures très dangereuses, capables de tisser des toiles complexes et vastes. Ils avaient sûrement dû toucher quelques fines toiles sans le réaliser, et les vibrations avaient dû remonter dans les tréfonds du nid. Prudent, Aasimar entendait régulièrement le bruit étouffant des cliquetis des pattes arachnéennes. Elles avançaient autour d’eux, dans une stratégie classique d’intimidation, multipliant les vibrations sonores pour les perturber. Aasimar et les siens rejoignirent ainsi une alcôve centrale, et le paladin s’arrêta sur place.

Quelques instants après, les araignées jaillirent, certaines derrière eux, d’autres émanant depuis de petits galeries qu’elles avaient creusé à force. La mine était ainsi un véritable gruyère, donnant lieu à un rude combat.

« Mes frères, en formation ! »

Une dizaine d’araignées jaillirent, crachant des toiles, bondissant sur leur cible. Les épées dorées s’enflammèrent sous la magie des paladins, tout comme leurs armures rutilantes. Les épées tranchèrent dans le vif, et, d’un coup latéral, Aasimar trancha deux pattes d’une araignée ainsi que sa tête, faisant vomir son sang verdâtre sur son plastron. Les paladins se mirent en position utile de combat, en formation circulaire, avec des paladins en soutien au centre, déclenchant des sortilèges pour renforcer la protection des paladins, ainsi que des sortilèges de soin.

Que ce soit sur la plaine, ou à l’intérieur, Aasimar et les siens étaient des guerriers d’élite, capables de rapidement s’adapter. Plusieurs araignées cherchèrent à les attaquer depuis le plafond, mais l’un des paladins au centre, tenant un arc, lança une flèche argentée. La flèche atteignit le ventre velu de l’araignée, et explosa sur place. Le combat se poursuivit ainsi pendant plusieurs minutes, ne laissant que des araignées mortes.

Pendant ce temps, Aasimar continuait à pister la sorcière, qui avait réussi à contourner le nid des araignées. Malheureusement, les paladins étaient encore retardés, car ils avançaient tout droit vers le nid principal. Après ce premier combat, les prochaines galeries à traverser furent nettement plus difficiles, les araignées se déchaînant.

Et, de l’autre côté de la mine, la sorcière en fuite avait franchi un cap. La porte qu’elle avait ouverte était jadis scellée par des runes naines, des runes qui avaient cessé de produire leurs effets après le départ des nains, et après des siècles de temps. L’escalier que la femme empruntait conduisait à une partie plus ancienne de la mine, plus sauvage, où elle ne tarda pas à voir des armures poussiéreuses, avec des ossements poussiéreux appartenant aux nains qui étaient morts ici en se battant. Katelin était arrivée à une partie scellée de la mine, que même les araignées n’avaient pas osé franchir. Une partie que les nains avaient scellé en catastrophe.

Un accès direct vers l’Outremonde, et vers les abominations qui y régnaient. Des abominations datant des temps anciens, des démons perdus depuis le Grand Conflit, ou des créatures datant de conflits plus anciens encore, comme à l’époque où les Grands Anciens avaient envahi Terra...
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Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 8 mercredi 19 décembre 2018, 18:44:38

L’escalier plongeait droit dans les ténèbres opaques. Une obscurité si dense, que Katelin fut forcée de raviver à nouveau son sort de feu, ne serait-ce que pour apercevoir les marches usées par des siècles de passage. Derrière elle, la mystérieuse porte béait dans le vide, ouverte pour la première fois depuis bien longtemps. Comme une impulsion maniaque, le besoin de la refermer s’empara d’elle. Non que cela ralentirait les Paladins le moins du monde, mais la sorcière avait une sainte horreur du désordre et des issues non refermées provoquant des courants d’air.
Katelin haussa finalement les épaules, et se força à ne rien faire. D’une, cela n’avait concrètement aucune utilité réelle, et de deux, elle risquait de se casser un ongle cette fois-ci, étant donné que les battants pendaient lourdement dans la pente. La sorcière promena sa flamme magique pour repérer les parois, mais l’escalier semblait s’enfoncer au beau milieu d’un noir d’encre, comme si les murs étaient trop éloignés pour les voir. Un craquement se fit entendre sous sa botte. Elle repoussa avec une mimique dégoûtée le fémur brisé, ou était-ce un tibia, qui dégringola dans le noir en cliquetant.

*Charmant cet endroit.* Katelin fit quelques pas  prudents au milieu des corps de nains putréfiés. *Ils devaient défendre la porte, mais contre quoi ? Ce serait sans doute pertinent de le savoir…*

Descendant lentement l’escalier, Katelin attarda son regard sur les armures des défunts, mais le métal était bien trop poussiéreux et cabossé pour identifier les marques d’un quelconque assaillant. A ce stade, cela ne l’aurait guère avancé de toute manière. Les Paladins à sa poursuite ne lui feraient clairement pas de cadeaux, et seule une exécution en bonne forme l’attendait si elle osait faire demi-tour.
Un procès autrement mieux organisé que le précédent. L’Ordre avait fait l’erreur de la sous-estimer une première fois, mais Katelin était convaincue qu’ils ne feraient pas une autre fois la même grossière erreur. Ils bloqueront ma magie, songea-t-elle, sans doute avec de l’obsidienne. L’élite des Paladins étaient une preuve criante que Nexus prenait son cas très au sérieux, et ces chances de s’échapper d’un second procès étaient quasiment nulles. Autrement dit, l’escalier putride était sa seule et unique option de s’échapper.

*Avec leur quincaillerie sur le dos, ils ont dû avoir des problèmes d’araignées. Encore que je ne devrais pas m’estimer plus chanceuse là-dedans, s’il s’agit bien d’un passage vers l’Outremonde.*

Katelin poussa un profond soupir de lassitude en poursuivant sa descente au milieu des crânes et des armes antiques. Elle avait beau être parfaitement calme et sûre de ces capacités, prendre les créatures de l’Outremonde à la légère serait une stupidité. Idiote, la sorcière ne l’était nullement, et c’était précisément l’origine de son inquiétude actuelle. Lutter contre une araignée géante était une chose clairement à sa portée, mais les monstruosités anciennes ayant trouvé refuge dans les profondeurs sont d’une toute autre envergure.
Au terme de quelques minutes de marche, les corps des soldats nains se raréfièrent, tandis que l’obscurité demeurait impénétrable. Katelin se pencha vers l’un des squelettes, et tenta de ramasser un petit glaive abandonné. En vain. Malgré sa petite taille, l’arme était plutôt lourde pour son maigre poignet, et la sorcière jeta son dévolu sur une dague émoussée mais intacte. Un maigre réconfort dans sa situation, mais elle la glissa tout de même à sa ceinture.

*Si je tombe sur une monstruosité tentaculaire des Grands Anciens, ou un Balrog, ça ne m’aidera pas beaucoup...* Maugréa-t-elle.

Une raison supplémentaire pour que sa présence demeure inaperçue. La sorcière continua sa lente progression, évitant chaines vétustes pendant du plafond, et antiques chariots miniers à moitié démolis par les combats. Le moindre bruit pouvait résonner comme un gong dans ces tunnels abandonnés, et les faire résonner comme une fanfare était bien la dernière chose que souhaitait Katelin. Le simple écho de ces bottes contre la pierre tintait déjà suffisamment fort à son goût.
La lueur de sa flamme éveilla des scintillements au bout de plusieurs mètres. Katelin s’arrêta momentanément pour inspecter les murs grossiers, taillés par des centaines de pioches, dont le minerai renvoyait un miroitement gris. Du mithril, remarqua-t-elle, voilà donc la raison d’être de ces mines si profondes. L’endroit en question semblait délaissé depuis bien longtemps. La sorcière franchit des embranchements complètement écroulés, des poutres de soutènement ayant cédées, et plus inquiétant encore, des traces de combats.

*Quelque chose a surpris des mineurs en plein travail manifestement. Et personne n’est venu les chercher ensuite, ce qui veut dire que tout cela a été évacué et scellé en catastrophe.*

Hors, plus Katelin s’enfonçait dans les galeries, plus celles-ci devenaient grossières. Au bout d’une bonne demi heure de marche, ce n’était plus qu’une succession de grottes sommairement aménagées par des rails et quelques poutres. Des boyaux s’ouvraient de tous les côtés, sans aucune réelle indication, comme un gigantesque gruyère empli de ténèbres. La sorcière marqua une pause au milieu d’une grotte au plafond particulièrement élevé, que même sa flamme ne parvenait pas à éclairer.
Les traces de la civilisation naine se faisant rare, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose : elle avait atteint la limite des profondeurs explorées par ces derniers. Était-ce le seuil à ne pas franchir ? Devait-elle attendre, et rebrousser prudemment chemin en espérant que les Paladins aient abandonné ? La sorcière balaya cette hypothèse. Dans le meilleur des cas, ces poursuivants camperaient à l’entrée des grottes pour la cueillir si elle décidait de revenir sur ces pas.

Katelin sentit un léger frisson d’appréhension la traverser.  La sorcière venait véritablement d’entrer dans l’Outremonde, l’immense et noir cœur de Terra, où des monstres innommables se réfugiaient. Hors, pour ne rien arranger, elle avait la désagréable sensation d’être observée…

Streeaka Z'Ress

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Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 9 lundi 24 décembre 2018, 00:51:17

Tandis que, là-haut, Aasimar et les siens affrontaient une colonie d’araignées géantes, Katelin, elle, explorait les dernières parties de la mine naine. En soi, il était fréquent que les nains se rendent dans l’Outremonde. Les nains constituaient d’ailleurs l’un des seuls peuples du « Dessus » qui avaient des forteresses dans le « Dessous ». L’Outremonde n’était pas qu’une simple grande caverne, c’était un véritable monde souterrain, immense et gigantesque, particulièrement sauvage. Lors du Grand Conflit, beaucoup de puissants démons s’y étaient retrouvés, et il existait, là-dessous, des monstres de temps très lointains, quand Terra n’était encore qu’une immense boule de magma en fusion, et que la magie avait généré dans ce monde désolé des créatures tout aussi dangereuses. Les dragons étaient les survivants de ces époques lointaines, et il était écrit qu’eux-mêmes avaient appris à voler pour fuir les monstres qui avaient disparu dans les cavernes et les grottes lorsque Terra avait commencé à se construire.

Katelin avança dans un véritable tombeau. Les nains avaient réveillé quelque chose là-dessous, un monstre ancestral, et, tandis que Katelin continuait sa lente progression, elle devait peu à peu sentir cette trace, cette présence. Rien à voir, cette fois, avec de vulgaires araignées, ou avec des gobelins. Ici, il n’y avait d’ailleurs même plus de gobelins ou de putréfacteurs. Qui sait ce qui allait attendre Katelin ? La jeune femme continuait à suivre les galeries, jusqu’à apercevoir, le long des murs, du plafond, du sol, une sorte de mucus gluant. Une moisissure spongieuse dégageant une odeur infernale, particulièrement exécrable. Ici et là, des spores éclataient, libérant un gaz toxique mortel, un gaz acide qui pulsait dangereusement dans l’air.

Et, là-haut, la bataille continuait à faire rage.

« Il y en a partout !
 -  Formation serrée ! Couvrez les flancs, les hauteurs ! »

Aasimar et les siens étaient au cœur de la ruche, entourés de toiles et d’araignées jaillissant de partout. La Reine était là, en hauteur, dissimulée derrière de multiples couches de toiles que les Paladins avaient enflammé. Ils n’étaient plus dans la mine, mais dans une grotte naturelle, mais il y avait beaucoup de toiles. Les araignées jaillissaient par foisons des toiles, des araignées sauteuses qui tentaient de les attaquer aux visages, ou des araignées plus grosses, ressemblant à des mygales géantes. En soi, les Paladins se méfiaient surtout des veuves noires géantes, dont le poison était meurtrier. Les mygales faisaient plutôt office de « tank », chargeant les paladins. Aasimar vit l’un des leurs être emportés par une mygale, et hurla de rage, avant de lancer une puissante boule de feu sur l’araignée.

À terre, le paladin vaincu sentit alors un filament de toile s’emparer de son visage, et le tirer vers un angle rempli de toiles.

« Frère Dyun ! » hurla Aasimar.

Dyun disparut dans la toile, où des araignées s’empressèrent alors de recouvrir son corps de toiles, afin de l’enserrer dans un cocon qui le priverait peu à peu de sa magie. Dyun hurla mentalement, et son armure s’illumina alors. Son plastron se mit à résonner, flamboyant sur place, et déclencha une puissante explosion magique autour de lui. Les toiles s’enflammèrent en disparaissant, et les araignées proches éclatèrent en mille morceaux. Dyun sortit ainsi de ce piège meurtrier, et récupéra sa hache de combat, puis courut vers une énorme mygale. Il bondit en hauteur, hurlant rageusement. Sa hache s’enflamma, la pointe s’illuminant d’une intense lueur dorée, et il l’abattit avec violence sur la tête de la mygale, transperçant son crâne, arrêtant la course de la mygale, qui l’emporta néanmoins sur quelques mètres.

« POUR LA REINE ! POUR NEXUS !! »

De nombreuses autres araignées tombaient du plafond, tandis que, peu à peu, la silhouette massive de la Reine arachnéenne apparaissait. Les paladins devaient aussi se méfier de petites araignées vertes particulièrement rapides, qui portaient en elle des poches d’un gaz acide explosif. Des espèces de chancres corrosives qu’ils affrontaient à distance.

« Il y en a trop, Frère Aasimar, elles nous retiennent !
 -  Ce nid est beaucoup trop important, consentit Aasimar. Et ces chancres…
 -  Il y a une profonde magie là-dessous, une magie qui a amplifié la puissance de la Reine et de son nid, je ne vois aucune autre explication. »

Et, pendant ce temps, des voix sinistres résonnaient autour de Katelin. Et, alors qu’elle marchait, le sol trembla alors sous ses pieds… Et elle se mit alors à glisser, une secousse sismique venant faire flancher la galerie, qui devint plus lisse. La jeune femme ne put ainsi que tomber, et atterrit sur le sol, face à une menace terrifiante, un cauchemar même pour les démons, la créature que les Nains avaient réveillé, et qui les avaient rendus fou.

Un monstre terrifiant dont l’œil gigantesque pouvait lire en vous, voir vos plus sombres secrets et vous faire perdre la raison. Une abomination terrifiante, une monstruosité indescriptible quié tttira lentement ses tentacules multiples et ses griffes acérées autour de la sorcière…

C’thun le Fou !
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Katelin Elinore Strauss

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Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 10 samedi 29 décembre 2018, 02:13:18

Quelque chose clochait. Katelin marqua une pause prudente au beau milieu d’une énième gigantesque caverne aux stalactites séculaires, dans un lourd silence des plus inquiétant, et tâcha de se repérer dans l’obscurité. Les dernières traces des nains avaient disparu, et la sorcière évoluait désormais dans un lugubre paysage de grottes primitives, demeurées identiques depuis l’aube des temps. La botte de la sorcière écrasa avec un bruit sec le fragment d’un os, lequel était bien trop petit et déformé pour appartenir à un humanoïde.
Katelin tendit l’oreille pour essayer de percevoir le plus petit indice d’une présence quelconque. En vain. Les échos du passage des Paladins s’étaient éteints depuis longtemps derrière elle et, à cette profondeur, seul le bruit ténu des gouttes d’eau saumâtre chutant du plafond perçait le silence. La sorcière maugréa contre sa mauvaise fortune, et conclu qu’elle n’avait d’autre choix que d’avancer.

*Quelque chose m’observe, je le sens. Avec cette maudite obscurité, ça peut être n’importe où… Allons bon, c’est quoi ça ?*

Les parois de la grotte se rétrécissaient  pour former un nouvel entrelacs de galeries plus étroites, et guère plus engageantes, mais surtout luisantes d’une étrange lumière verdâtre. Katelin se couvrit aussitôt le nez à l’aide de son foulard dans l’espoir de filtrer les plus grosses particules, et s’approcha pour examiner les parois couvertes de cette substance gluante. Le mucus brillait, éclatant par endroits en des bulles toxiques et surtout, le plus inquiétant à ses yeux, il semblait pulser de vie.

*Quelle odeur… Ces tunnels doivent être complètement saturés par cette matière. Respirer ça dans un espace clos, mauvaise idée...*

L’organisme de la sorcière avait beau demeurer supérieur aux humains après de dangereux rituels noirs, elle ne tenait nullement à tester les effets de cet acide sur elle-même. Passer l’éternité avec une peau brûlée à l’acide, ce n’était guère enviable, ni d’un grand esthétisme. Ce serait un outrage à mon teint délicat, songea Katelin en rebroussant prudemment chemin. Alors qu’elle retournait de mauvaise grâce dans la grotte précédente, un nouveau bruissement, comme le doux chuintement d’un murmure, se mêla à l’écho de ces pas dans cet immense espace vide.
Katelin se figea soudainement pour sonder l’obscurité dense et muette autour d’elle. L’air lui-même semblait immobile, figé dans le temps, et pourtant, elle percevait distinctement des chuchotements ténus. Ces derniers semblaient provenir de partout à la fois et, maligne comme elle l’était, la sorcière comprit aussitôt que leur origine se trouvait ailleurs, et qu’ils résonnaient dans sa tête plutôt que dans la grotte. Elle pesta à voix basse, cherchant rapidement un moyen de défense à cette intrusion mentale, au moment précis où un grondement se fit entendre au niveau du sol.
Dans un grand craquement, le sol céda brusquement sous ses pieds. Katelin agita les bras pour essayer de se rattraper à quelque chose, mais la pente l’entraina inexorablement dans les ténèbres. Elle dégringola sur le derrière, parvenant à conserver un remarquable air digne, et atterrit rudement dans un large tas d’ossements au terme d’une courte glissade.

« Quoi que tu puisses être, j’ai un cadeau de bienvenue… » Marmonna-t-elle, menaçante, en se relevant parmi les cadavres de nains, tout se massant le derrière.

L’obscurité était dense dans ces profondeurs, et la chute l’avait empêché de maintenir son petit sort de flamme éclairante, la rendant momentanément aveugle. Une précaution que Katelin n’eut pas le temps de réitérer. Quelque chose de massif, et pourtant rapide, se précipita sur sa droite. Dans un pur réflexe de défense, la sorcière généra une puissante flamme noire de ce côté, éclairant brièvement un monstrueux tentacule qui se contorsionna sous l’atroce brûlure magique.
Katelin plissa le nez de dégoût. La puanteur ici était abominable, et ne faisait qu’empirer avec la blessure infligée à la créature dont le tentacule se retirait momentanément. Mais de quelle créature, s’interrogea-t-elle, légèrement inquiète. En l’absence de lumière, elle n’y voyait goutte, jusqu’à ce ses yeux s’habituent et révèlent la faible lueur phosphorescente d’un sol recouvert de ce même mucus gluant qu’auparavant. Les murmures dans son esprit reprirent leur sérénade, l’appelant, lui proposant pouvoir illimité, fortune, connaissance…

« Oui, oui, j’ai compris. J’adore l’argent, le pouvoir, la gourmandise, le sexe, tout cela n’a rien d’un mystère ! » Clama-t-elle face à un ennemi inconnu.

Le clapotis de l’eau dans son dos fit retourner Katelin d’un bloc. Apparu alors la forme monstrueuse, gigantesque et tentaculaire, d’une indescriptible laideur aux dimensions improbables, de cette créature qui la harcelait depuis plusieurs minutes. C’thun baignait dans une espèce de lac putride de mucus verdâtre, d’une puanteur insoutenable, et de son corps cauchemardesque émanait une étrange lumière phosphorescente qui le révélait dans toute son horreur.
La sorcière resta interdite pendant un long moment dedans cette vision. Les énormes tentacules émergeaient un à un du bain immonde, s’étendant dans toute la grotte pour entourer l’humaine, tandis que l’œil s’autorisait à sonder les profondeurs de son esprit. N’importe qui aurait pu sombrer dans la folie immédiatement. Mais Katelin n’était pas n’importe qui, son énorme ego le lui rappelant suffisamment, si bien qu’elle se força malgré tout au calme.

*Tu peux toujours écouter mes pensées, je connais tous mes pires penchants, t’en servir contre moi est inutile.*

Le gigantesque œil sembla méditer cette réflexion un instant. La fuite était la seule issue dans ce genre de situation où le combat était perdu d’avance, et Katelin faisait de son mieux pour dissimuler ces intentions à ce cauchemar ancien. Ce qui était pour le moins difficile. C’thun tentait de s’introduire dans son esprit, comme une lame invisible tentant de percer son crâne, contre laquelle la sorcière tentait de lutter en vidant ses pensées… Tout en reculant pas à pas.
La caverne où reposait le monstre, était à l’image de l’Outremonde : Immense. Katelin chercha du regard une autre issue durant le duel silencieux, esprit contre esprit, mais malheureusement, la lueur glauque émanant de C’thun ne permettait pas d’éclairer la roche avec suffisamment de précision pour déceler une issue. Un tentacule se précipita soudainement contre la sorcière, qui le repoussa d’un jet de flammes noires.
Les raclements flasques contre le sol, et les bruits spongieux autour d’elle s’intensifiant à mesure que les longs tentacules griffus s’étalaient partout. Katelin comprenait très bien que sa situation était désespérée, et que son existence ne tenait qu’à un fil. Soit ce cauchemar profiterait d’un instant d’inattention pour l’attraper entre ses tentacules, soit il parviendrait à prendre le contrôle de son esprit. C’thun n’attendait qu’une seule erreur de la sorcière, et une seule lui suffirait pour la tuer.

*Aucun sombre secret à me révéler, n’est-ce pas ? C’est embêtant d’être face à… une…*

Katelin siffla entre ses dents. Une image d’elle-même, complètement nue et attachée, giflée et fouettée par une silhouette floue, gémissante de plaisir, venait de s’imposer de force à son esprit. Une vision de pure soumission. Un fantasme honteux et de longue date que sa fierté démesurée avait du mal à avaler, ce qui la déstabilisa un instant. Exactement l’occasion que C’thun attendait.
Les tentacules s’agitèrent en tout sens, et la sorcière ne réagit que trop tard quand l’un d’entre eux s’enroula fermement autour de sa cheville. Katelin brûla un second tentacule qui chercha à attraper ses poignets tandis que le premier la souleva de terre, l’agitant comme une poupée de chiffon, avant qu’elle ne parvienne à lui lancer une autre boule de feu noir. Lâchant la jeune femme en plein vol, le tentacule se replia douloureusement, tandis qu’elle retombait rudement dans un empilement d’os.
C’thun agita ses tentacules rageusement, le clapotis de son immonde baignoire accompagnant sa frustration devant cette proie qui l’avait blessé à trois reprises. A demi assommée par la chute, Katelin se redressa tant bien que mal, roulant par terre pour se redresser. Ce n’était qu’une question de secondes avant que ce monstre revienne à l’assaut et, si elle ne paniquait pas encore, la sorcière était bien consciente qu’il lui fallait trouver une issue, et vite…

Hors, à moins d’un miracle, Katelin ne pouvait que compter sur elle-même pour s’en sortir…

Streeaka Z'Ress

Créature

Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 11 vendredi 04 janvier 2019, 00:36:29

*Tant d’arrogance, tant d’orgueil chez vous, les petits humains… Humains, humains qui sautillent, humains, humains qui frétillent comme des poisons hors de l’eau… Mais, finalement, au bout du compte, tu n’es qu’une parenthèse, comme ta race immonde et putride… Moi, je suis l’Éternité. J’existais bien avant toi, et j’existerai bien après toi, et tu ne feras que nourrir les rats et les vers.*

C’thun se gaussait de son arrogance, de ses petites flammes. Elles faisaient fondre ses tentacules, mais ceux-ci repoussaient à chaque fois, tandis que, dans sa tête, Katelin voyait tous ses points forts devenir des points faibles. Ses pouvoirs ? Sa puissance ? Sa vaniteuse beauté ? Rien qui ne surmontait à l’épreuve du temps. Elle se vit vieillir, son corps se pliant au fur et à mesure que l’âge passait, que les rides creusaient son visage. Les tentacules continuaient à tournoyer autour d’elle, et même le mucus verdâtre autour de C’thun s’agitait nerveusement, se mettant à glisser sur le sol, comme une sorte de toxine baveuse qui se rapprocherait de la sorcière maléfique.

Monstre des temps anciens, C’thun était apparu sur Terra à la fin de l’Ancienne Guerre, quand les Grands Anciens avaient envahi Terra pour en finir avec Dei, pour briser son cocon, et détruire toute réalité. Face à des êtres comme Shub-Niggurath, Yog-Sothoth, ou Nyarlathotep, C’thun était une créature mineure… Mais qui n’en restait pas moins une immondice des temps passés. Une créature qui s’était enfuie dans les profondeurs du monde après la chute des Grands Anciens, et continuait à étendre son influence. Seuls des Dieux ou des Anges de la Milice céleste pouvaient prétendre rivaliser contre cette créature,dont la magie était plus sombre encore que la magie noire de Katelin. Ses Flammes Noires continuaient encore à la protéger, lorsque l’œil central de C’thun se mit à flamboyer. Des jets d’acide fusèrent alors de son corps, bondissant vers la femme, frappant tout autour d’elle. Des jets d’acide qui créaient des flammes en atteignant le sol ou les murs.

*Tu es… À MOI !*

Les tentacules de C’thun fondirent alors sur la femme, comme pour lui donner le coup de grâce…

…Lorsqu’il y eut un violent choc devant Katelin. Une silhouette gracieuse venait d’émerger juste devant elle, tenant une gemme magique qui généra un puissant bouclier, retenant les tentacules. La couronne de flammes formant l’œil central de C’thun s’écarquilla furieusement, et il émit un sifflement de colère, un cri strident qui fit saigner les oreilles de Katelin.

*QUI OSE ?!*

Autour de la femme, des pattes arachnéennes spectrales se formèrent, et se plantèrent dans les tentacules de C’thun.

« Immonde créature baveuse ! Tu pues encore plus que la dernière fois ! »

La femme qui venait de sauver miraculeusement Katelin généra alors des filaments de toile, qui jaillirent d’araignées spectrales, frappant le corps de C’thun. Le Grand Ancien gronda encore, et la femme se retourna vers Katelin. Son corps bleuâtre luisait à travers une série d’étoiles phosphorescentes sur son corps. Rivoria, Prêtresse de la Maison Z’Ress, était une créature hybride, fille d’un démon et d’une Drow.

« Toi, sorcière, j’ai senti ton pouvoir en furetant par ici… On peut dire que tu as amené une sacrée agitation. Le pouvoir de la Déesse-Mère Lloth ne pourra pas retenir C’thun très longtemps. Soit tu restes ici pour taper un brin de causette avec cette horreur, soit tu me suis. »

Par sa nature particulière, et par la protection de la Déesse-Mère, Rivoria avait une protection renforcée, et avait surtout bénéficié de l’attention de C’thun sur la sorcière pour générer ses sortilèges, et le prendre en traître. Katelin n’avait pas beaucoup d’autres options en l’état, et sa main serra celle de Rivoria, qui se catapulta dans les airs, maintenant la sorcière contre elle. Elles rejoignirent ainsi une plate-forme surélevée… Tandis que C’thun s’enflammait sur place, tout son corps se recouvrant de flammes vertes, brûlant les toiles et explosant les araignées spectrales.

Rivoria avait fait pire que se moquer de C’thun : elle le privait de son festin. Les murs se mirent à trembler autour d’elles, et Rivoria se mit à courir en avant, dans une galerie ancienne et poussiéreuse. Le plafond s’éventra brusquement, libérant un monstrueux tentacule. À sa pointe, une bouche édentée s’ouvrit sur une rangée de dents métalliques, tandis que des yeux jaunâtres et globuleux les fixaient.

*Vous m’appartenez, sorcières ! Je vous dévorerai ensemble, et je me repaîtrai de votre chair et de votre essence !!*

D’autres tentacules forçaient le passage. Fuir d’ici n’allait clairement pas être simple, car C’thun les poursuivrait avec tout le pouvoir dont il était capable…
« Modifié: samedi 12 janvier 2019, 21:22:22 par Princesse Alice Korvander »
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Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 12 vendredi 11 janvier 2019, 18:13:56

La grotte toute entière résonnait de bruits flasques et spongieux à mesure que les répugnants appendices de C’thun se mouvaient tout autour de Katelin. Celle-ci demeura sonnée l’espace d’un instant, flanquée par terre d’un seul coup de tentacule, avant que l’odeur pestilentielle de l’Ancien ne l’arrache définitivement de son étourdissement. La sorcière recula précipitamment hors de portée de l’immonde mucus tapissant le sol, et se releva tant bien que mal, les jambes encore chancelantes.
La situation était désespérée, et la sorcière suffisamment intelligente pour le comprendre. Les invectives moqueuses, cruelles, de C’thun emplissaient ses pensées, parasitant ses sens pour tenter de la faire sombrer dans le désespoir total. Pourtant, Katelin était calme, étrangement calme. Elle se redressa fièrement, bien campée sur ses jambes fines, et un jet de flammes sombre jaillit de sa main pour carboniser un tentacule fureteur. Le regard de la jeune femme n’avait rien perdu de sa vivacité.

« Oh, quelle chance, effectivement. Pourrir pour l’éternité dans une grotte oublié de tous, ruminant sa défaite, comme je vous envie ! » Dit-elle d’un ton acerbe.

Une langue acérée qui n’était guère au goût de C’thun. A peine ses pensées moqueuses s’étaient-elles agitées dans l’esprit de Katelin, à peine ses mots avaient-ils franchi ses lèvres élégantes, que la créature passa à l’attaque avec une rage folle. Mieux valait mourir après une vie d’opulence, asséna-t-elle mentalement, qu’être un immortel pourrissant au fond des égouts du monde.
Une opinion que l’Ancien ne partageait clairement pas. Katelin se préparait à déchainer ce qu’il lui restait de magie avant de mourir définitivement, broyée par les tentacules ou bien brûlée par l’acide, lorsque l’inattendu se produisit. Une silhouette svelte émergea soudainement de l’obscurité juste devant la sorcière, brandissant sa paume en avant où les appendices dégoûtants de mucus se heurtèrent avec fracas contre un mur invisible.
Katelin se couvrit les oreilles face au hurlement de rage indescriptible que l’affrontement déchaina, non sans jeter un regard surpris vers sa libératrice opportune.

*Qu’est-ce donc cette fois-ci ? Encore une créature des cavernes difformes ?* Maugréa Katelin dans sa tête, tout en demeurant sur ses gardes.

La créature en question ne se privait nullement pour invectiver C’thun, à la manière d’un vieil ennemi familier, et la sorcière eut tout le loisir d’examiner la nouvelle arrivante. Nulle difformité n’affublait le corps de cette dernière, bien au contraire, ces formes suaves subtilement éclairées par d’étranges tatouages phosphorescents. Katelin aurait certainement pris beaucoup de plaisir à pousser l’examen visuel plus avant, mais la situation présente ne se prêtait certes pas à pareil trivialités.

Katelin soupira négligemment, et attrapa la main de Rivoria. « J’accepte l’invitation. Pour un être éternel, il manque singulièrement de conversation… »

Tandis que l’Ancien se débattait contre l’étrange magie de l’elfe, se rependant en imprécations et malédictions silencieuses, Katelin se cramponna à la taille bleutée de la magicienne qui l’emporta d’un bond prodigieux dans les méandres minérales du plafond. Les deux femmes n’étaient pour autant tirée d’affaire. Le monstrueux corps de C’thun s’irradiait de flammes verdâtres de mauvaise augure, si bien que la sorcière refoula ses nombreuses questions à l’adresse de Rivoria.
Qui était-elle ? Qu’est-ce qu’elle était ? Et d’où venait ces étranges pouvoirs ? Les interrogations se bousculèrent dans l’esprit de Katelin, tandis que la mage la tenait fermement, poitrine contre poitrine, jusqu’à l’emporter hors d’atteinte des tentacules. Momentanément du moins. L’insatiable curiosité de la sorcière allait devoir attendre quand des tremblements de mauvaise augure se répercutèrent entre les parois de l’étroite galerie.

*Cette immondice fore à travers la roche, voilà qui promet d’être pénible.* Songea-t-elle en lâchant la main douce de Rivoria.

Cette dernière ne perdit d’ailleurs, pas une seconde pour courir à toute jambes dans le passage souterrain, et Katelin fut bien obligé de l’imiter de mauvaise grâce. Fuir, toujours fuir, maugréa-t-elle dans sa barbe, je passe mon temps à courir comme un galopin des rues. Toutefois, la mauvaise humeur croissante de la sorcière, aussi véhémente soit-elle, n’allait certainement pas être d’une grande aide dans leur situation alors que C’thun perçait les murs au fur et à mesure de leur avancée.
Des tentacules hérissées d’yeux et de dents improbables trouaient les murs dans son dos, crachant et sifflant d’inscriptibles borborygmes cauchemardesques. Katelin tâcha d’ignorer ces monstruosités pour se concentrer sur ses foulées, et éviter de perdre de vue la silhouette longiligne de sa guide qui se hâtait devant elle. C’thun était un véritable tremblement de terre à lui tout seul, ce qui rendait la progression des deux femmes de plus en plus difficile au milieu de la poussière et des chutes de pierres.
La galerie ancienne était littéralement en train de s’écrouler au fur et à mesure de leur avancée, sous la puissance de l’Ancien vindicatif. Des blocs de plus en plus gros s’écrasait derrière Katelin et, plus inquiétant encore, également devant elle ce qui déclenchait de dangereux nuages de poussière dans cet espace clos. La sorcière toussa en pestant, mais parvint à maintenir l’allure jusqu’à ce qu’un éboulement particulièrement important lui coupe la route et la sépare de Rivoria !

« Peste ! » Jura-t-elle, enjambant en toute hâte un bloc pour se frayer un chemin et rejoindre sa guide.

Hors, C’thun n’était guère de cet avis. La sorcière sentait le contact glacé et gluant d’un tentacule s’enrouler autour de sa cheville en une fraction de seconde d’inattention, la faisant basculer au sol à nouveau. Un jet de flammes noires grilla l’appendice en une abominable odeur de brûlé, mais bien d’autres se frayaient un chemin à travers l’obscurité. Katelin leva la tête vers le bouchon de pierre obstruant la galerie, et qui la coupait de Rivoria, un obstacle apparemment infranchissable.

« Mes flammes te font rire ?... Je vais te faire goûter autre chose. » Katelin se releva, le regard flambant de colère et entonna une formule d’un ton ferme. « In petra est vivere ! »

La sorcière étendit les bras autour d’elle et, dans un impressionnant déferlement magique, les énormes roches autour d’elle commencèrent à se mouvoir. D’abord lentement, puis de plus en plus vite tandis que les blocs sombres s’assemblaient pour dessiner une forme longue et menaçante : Un énorme golem de pierre en forme de grand serpent étirait ses anneaux autour de Katelin.
Dans un grand bruit évoquant l’éboulement d’une montagne, la créature magique se rua à la rencontre des tentacules sous le sourire satisfait de sa créatrice. Le golem-serpent faisait double emploi : il obstruait la progression de C’thun, et venait de libérer le passage puisque Katelin avait utilisé le bouchon de pierre pour le créer. Celle-ci s’empressa de rejoindre Rivoria à petites foulées souples, non sans remettre sa coiffure en ordre d’un geste pompeux.

« Inutile de remercier, je me suis employée à l’occuper quelques temps. Hâtons-nous, ça ne durera pas. » Déclara-t-elle à Rivoria.

Le vacarme du combat titanesque résonnait derrière elles, alors que le golem-serpent se débattait entre les tentacules, et que les mouvements des deux forces monstrueuses contribuaient à faire écrouler davantage la galerie. Le temps était manifestement compté avant que tout ne s’effondre.
D’un calme olympien malgré tout, comme si la victoire lui appartenait, Katelin indiqua dédaigneusement à Rivoria, la galerie qui s’étendait devant elles. Des remerciements envers sa libératrice auraient été plus que souhaitable, mais l’elfe allait bientôt découvrir combien la sorcière avait une très haute estime d’elle-même…

Streeaka Z'Ress

Créature

Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 13 lundi 14 janvier 2019, 00:48:28

Rivoria était par nature provocatrice, et, quand elle se sentait menacée, elle utilisait encore plus le dédain. C’est ce qu’elle venait de faire à l’instant face à C’thun. Le Grand Ancien était indéniablement plus fort qu’elle, et elle avait donc choisi de s’enfuir… En compagnie de la mystérieuse sorcière. Les deux femmes se retrouvèrent malheureusement séparées l’une de l’autre par un éboulement. Rivoria pesta, et chercha à aider la sorcière, mais des tentacules monstrueux apparurent autour d’elle, l’amenant à devoir se défendre. Elle envoya des boules de feu depuis des ses mains, et souffla ensuite avec sa bouche, générant un souffle glacé qui congela la pointe des tentacules. Devait-elle vraiment prendre autant de risques pour une inconnue ? Une sorcière qui avait certes l’air puissante, mais qui avait amené pas mal d’agitation. Elle avait amené des Paladins, des Paladins qui, en ce moment, étaient en train de tuer la Reine-araignée que Rivoria avait placé là-haut pour protéger l’accès des visiteurs indésirables, et pour affamer progressivement C’thun en évitant qu’il ne se nourrisse de gobelins, de nains revanchards ou d’aventuriers idiots.

*On va dire que c’est pour ça que je fais autant d’effort…*

Elle voulait éviter que cette sorcière de la surface ne vienne engrosser le Grand Ancien. Pour repousser le monstre, la sorcière généra un serpent de pierre, et l’envoya en avant, s’en servant pour retenir le Grand Ancien, puis se rapprocha alors de Rivoria. Elle en profita pour remettre sa coiffure en place, marchant alors avec calme et désinvolture, comme si tout cela était de la routine pour elle. Rivoria se contenta de grimacer, et répliqua rapidement :

« Oh, ça, je ne risque pas de vous remercier. Vous avez conduit tout droit une bande de Paladins sur ma meute d’araignées ! J’avais élevé et formé leur Reine pour qu’elle fasse office de tampon, et empêche les idiots de venir se jeter dans la gueule du loup en nourrissant cette grosse carcasse tentaculaire ! »

Rivoria pesta encore, et s’avança la première. Son bâton s’illumina tandis qu’elle s’éloigna du repaire de C’thun. Elle rejoignit une volée de marches, s’éloignant de la zone pour atteindre la sortie de la mine… De l’autre côté par lequel était venu Katelin. Elles arrivèrent dans un couloir plus naturel, plus rocailleux, avec des stalactites pendant dangereusement depuis le plafond. Un courant d’air les accueillait, tandis qu’elles grimpèrent une pente qui les conduisit à une ouverture dans la paroi, laquelle donnait sur une petite plateforme rocheuse.

« Nous y voilà, jeune femme… L’Outremonde ! »

Une grotte gigantesque se trouvait devant elles. Quelques rayons lumineux épars arrivaient par endroits du plafond, mais, pour le reste, l’ensemble était plongé dans une pénombre relative. En contrebas, à plusieurs dizaines de mètres, on pouvait néanmoins discerner des signes lumineux, témoignant de la présence de torchères et de forteresses abandonnées. Et, tout à gauche, un lac souterrain était présent.

« Puisque vous êtes si forte, je gage que vous saurez vous débrouiller toute seule, non ? Au pire, vous n’aurez qu’à vous transformer en petite souris… »

Quid des paladins qui la poursuivaient ? Avec la présence de C’thun, les capteurs de Rivoria étaient perturbés… Mais elle doutait qu’ils iraient jusqu’à aller si loin pour la capturer.

Non ?
DC d’Alice Korvander.

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Katelin Elinore Strauss

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Re : Cuir et sortilèges [PV]

Réponse 14 mardi 22 janvier 2019, 00:01:02

L’Outremonde ne lui plaisait guère. Katelin était déjà lassée de ces grottes labyrinthiques, de ces répugnantes créatures, de cette obscurité poisseuse et bien pire, de cette atmosphère puante. L’odeur fétide de C’thun gangrenait encore l’air, comme si la roche elle-même en était imprégnée, et la sorcière eut la terrible impression de sentir mauvais elle aussi. Elle brossa son pantalon de voyage avec une grimace de dégoût, et éjecta d’un revers de main une espèce de glaviot immonde, mélange de mucus du grand Ancien et de débris de roche séculaire.
Un bain. Katelin avait besoin urgent, presque vital, d’une énorme baignoire où se prélasser longuement, se débarrasser de cette crasse et oublier quelques temps ces soucis. Tout occupée à se morfondre sur l’hygiène déplorable des lieux, elle en oublia quasiment la présence de l’elfe bleutée.

« Oh, vous n’allez donc pas faire une histoire de quelques araignées. Elles ont fait tampon, comme vous dites, vous devriez en être satisfaite. » Lâcha-t-elle, piquée au vif.

La journée de la sorcière avait allégrement dépassé les limites de l’intolérable. Elle avait fui comme une voleuse, chevauché sans trêve dans la poussière du désert, traversé des grottes obscures avec une meute de Paladins derrière elle, survécue à des araignées géantes et un grand Ancien. Et pour couronner le tout, Katelin était perclus de crampes et sale ! Sale !
Katelin retint à grand peine une réplique bien sentie. L’impudence de cette elfe ! Qu’on puisse lui parler sur ce ton, la tenir responsable de ces mésaventures, c’était inacceptable. La sorcière se considérait comme une invitée de marque dans ces profondeurs reculées et barbares, on devrait la choyer, l’accueillir confortablement, et non l’accuser de la disparition de quelques arachnides.

Elle refoula néanmoins son exaspération, et emboita rapidement le pas à sa guide. Celle-ci la guida à travers un réseaux de tunnels, boyaux étroits et salles plus grande, le tout illuminé par la vague lueur magique de son bâton. Katelin conserva un silence total, ruminant ses options pour sortir de cet endroit.

*Jeune femme ? Tseuh. Je suis sans doute ton ainée, petite pimbêche...*

Katelin marqua toutefois une pause afin de promener son regard sur le paysage souterrain. Moche fut le premier adjectif qui lui vint à l’esprit. La sorcière ne partageait guère le goût des elfes noirs pour les endroits souterrains, surtout quand celui-ci ressemblait à un vaste champ de ruines chichement éclairé. Les palaces de marbres aux draperies finement tissées, meublées de mobilier chaud et confortable, correspondaient davantage à ses goûts et à sa stature.
La vie en souterrain était une chose, mais l’absence du minimum de confort civilisé, cela la dépassait totalement. Les mains sur ses hanches, Katelin afficha une mine de mépris total face à ce spectacle. Le raffinement de l’architecture était, à ses yeux, intimement lié à l’intelligence de la race l’ayant construite. Hors, si de telles ruines étaient véritablement habitées, cela ne pouvait qu’indiquer une race particulièrement barbare et primitive.

« Vous n’allez pas recommencer avec vos enfantillages, c’est évident que je ne connais pas cet endroit, qu’est-ce que vous voulez me faire dire ? » Katelin haussa le menton, jaugeant Rivoria d’un air hautain, comme envers une enfant en passe de commettre une bêtise. « Ne soyez donc pas sotte, je ne me suis pas transformée par plaisir. Voulez-vous que je formule cela autrement ? »

La sorcière secoua la tête d’un air condescendent, se massa le front, et articula un à un ses mots, comme si elle s’adressait à un être attardé mentalement. Et visiblement, même émettre une demande envers autrui la répugnait.

« Pouvez-vous s’il vous plait me guider vers votre… demeure, caverne, peu importe comment vous l’appelez. » Dit-elle, en agitant négligemment la main. « De préférence avec de l’eau pour se laver, donc propre. Je vous rembourserai le prix du logement. »

Des mots prononcés avec tant de parcimonie, qu’ils semblaient lui écorcher la langue. Ce qui n’enlevait rien au caractère irrespectueux du ton employé, et un rictus méprisant ne s’effaçait jamais complètement du visage de Katelin. Celle-ci croisa les bras, et attendit impatiemment qu’on veuille bien la servir…


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