Sydney, malgré un physique juvénile, reste une femme prévoyante. Le préavis de départ de l'ancien locataire était en règle, la vérification de l'état des lieux en passant par le concierge de l'immeuble s'est fait comme prévu et tout le monde y a trouver son compte. Il faut dire, qu'à 32 ans, la paperasse elle connait, surtout que le côté administratif japonais est un poil plus chiant qu'en Amérique, même s’il n'atteint pas à des années lumières le modèle français. Bref, avec Sydney, tout se veut d'être parfait mais comme rien ne se déroule comme il fallut que l'ascenseur soit en panne. Il se trouvait déjà à quel étage son ancien appartement ? Cinquième étage ? Heureusement qu'elle ne croule pas trop sous les affaires...
Bref, une fin d'après-midi à monter ses affaires, autant Syd n'a rien contre un peu de sport mais après plusieurs allers-retours, elle en avait déjà ras le bol. A croire que le concierge et responsable de l'immeuble, un homme proche de la cinquantaine d’année, a dû se planquer puisqu'il accostera la demoiselle seulement au dernier voyage.
« Désolé jeune fille, de ne pas avoir été là plus tôt, je vous aurais bien aidé... Je vois que vous vous êtes mis d'accord avec la propriétaire pour déjà avoir les clefs. »
Heureusement qu’elle avait les clefs et même le code sinon elle se voyait bien attendre comme une pauvre cloche à l’entrée. Elle répondit d’un air agréable malgré tout.
« Pas d’inquiétude, un peu de sport n’a jamais fait de mal. Et les réparations d’ascenseur, c’est pour quand ? »
« Ah oui, l’ascenseur… Vous devez comprendre, les différents propriétaires des lieux ont tendance à rechigner pour les maintenances. Ah ses co-propriétaires, toujours les premiers à réclamer leurs loyers mais les derniers à payer. »
Déjà, coup de couteau dans le dos. A la dernière réunion des différents co propriétaire, si elle n’était pas là, elle se souvient surtout d’avoir passer un coup de fil des Etats-Unis pour donner son désaccord à payer ce genre de choses et en payer le moins possible… comme tout bon propriétaire près de ses sous qui se respecte !
« Hahaha, c’est bête ça et c’est pour quand les réparations ? Ce n’est pas quand même pas trop grave non ? »
« Je doute que vous compreniez mais il semblerait que ça soit le système hydraulique de l’axe télesco- »
« Hahahaha… Le truc le plus cher… »
« Si vous le dites. »
« Moi je vous le dis. J’aimerais savoir ce qui est arrivé à la table dans la pièce principale. »
« Quelle table ? Elle ne figure pas sur la liste des meubles à rester. »
Déjà, l’histoire de l’ascenseur, le fait qu’elle va casquer dans les frais de maintenance de l’immeuble à peine arrivé au Japon ne lui a pas trop plus. C’est aussi ça le contrecoup d’être propriétaire aussi… Quant à la table, Syd sait qu’elle avait laisser une table quand elle est parti. Hors, ça ne figure pas sur la liste de restitution et surtout elle n’a pas reçu le dédommagement prévu. En gros, il se les ai foutus dans les fouilles car on n’arnaque pas une américaine.
« Moi je vous le dit. Ma tante m’a bien dit que la location stipule une table. Hors, je n’ai pas vu de table ni dans l’inventaire, ni dans les dédommagements. »
Il a tiqué sur le mot tante, le ton à changer là où juste avant, il allait la prendre pour une idiote là où, Syd fera preuve d’un sang froid exemplaire en le remettant à sa place. D'ailleurs le « jeune fille » qui voulait le faire passer pour un homme sympathique a laisser place à une autre formule de politesse.
« J’avais cru à une erreur, mademoiselle Hutchins. Vous portez le même prénom que votre tante. »
« Dans ma famille, on manque d'imagination aux naissances. Si je n’ai pas de table ou que ma tante n’a pas ce remboursement, je lui ferais savoir. Ça pourrait lui faire un sujet de conversation par téléphone autre que rechigner de payer des frais de maintenance supplémentaires à la prochaine réunion des copropriétaires. »
« Bien mademoiselle. Veillez me pardonner de ma négligence, je vais m'occuper de ça. »
Il est parti sans dire un autre mot. De toute façon, le compte de cette prétendue tante n'est rien d'autre que le sien, elle le saura bien vite si elle est remboursé. Il s’est bien fait remettre en place avec la menace à peine voilée sans le moindre mot de menace. Non il voulait lui entuber d’une table à 4000 yens. Quoique avec les amortissements tout ça eeeeet…
En se retournant, elle verra arriver une fille de son âge (physique) en haut des escaliers. On dit que les premières impressions sont les bonnes, en espérant qu’elle ne se fit pas à ce dicton car cette fille, certainement l’une de ses voisines, a dû entendre une bonne partie de la conversation. Qu’est ce qu’elle doit faire ? Ah oui, faisons ce qu’elle a toujours fait jusque là, même quand elle a le costume de Fire Spear !
« Salut. Je suis une de vos voisines et je viens d’arriver au Japon. Je suis Sydney Hutchins. Ravie de te rencontrer. »
Faire comme Fire Spear ? Réponse : faire comme si de rien n’était, même après une bavure ou une connerie ! Par contre elle se présente vraiment à l’occidentale, le protocole tout ça, c’est visiblement en option.