Rien n’arrêtera Elisabeth, elle ne sera sensible à aucun de mes mots.
« Honte ? Mais nous ne sommes que deux ici ma petite chienne. D'ailleurs ne bouge pas. »
Ces mots me rassureraient presque, par la relative discrétion qu’ils évoquent, mais ne me rassurent pas du tout quand, à la suite, elle s’éclipse de la pièce. J’aurais pu espérer que ma jouissance, car c’en était vraiment une, apaiserait sa folie, mais je n’y crois même plus.
Quand je la vois arriver, quand je vois ce qu’elle a en mains, je hurle « Nooonnnn ! », comme si les murs pouvaient transpirer mon effroi. Mais ça ne l’arrête pas.
« Allez, crie. Ça t'apprendra à me résister. »
« Noooonnn ! », mon nouveau cri se perd en écho dans les murs.
L’eau me brule atrocement, partout, pire encore que tout ce qu’elle m’a fait subir depuis des heures.
Je suis anéantie, meurtrie, et Elisabeth trimballe mon corps comme un fétu de paille. Tout au plus la vois-je mettre une corde au plafond, sens-je la corde passer autour de mon cou. La mort enfin, la délivrance !
J’ouvre mes yeux, regarde Elisabeth, et, quand elle avance son pied, parce que, même ainsi, je sais qu’elle va le faire, je lui dis, avec tout le peu de forces qu’il me reste :
« Merci de me délivrer »
Et le tabouret vole d’un coup de pied.
Surtout, ne pas lever mes mains, ne pas m’accrocher à cette vie dont elle a fait un calvaire, et dont elle ferait un enfer. Surtout, ne pas, dans un ultime geste… mais mon corps m’a déjà désobéi en jouissant, alors je ne suis plus sure de rien.