Mon corps a mis longtemps à redescendre de cette phase d'extase. Elisabeth est complètement invraisemblable. C'est peut-être ça qu'on dit bipolaire. Elle est presque dangereuse, totalement irrespectueuse, mais je suis littéralement accro à tout ce qu'elle fait. Depuis que je l'ai surprise, j'ai joui je ne sais combien de fois, j'ai appris plein de choses, j'ai franchi plein de limites. Je mettais un point d'honneur à offrir ma virginité, mais ce n'est plus ma priorité. Elle ne s'en occupe même plus, du moment qu'elle s'amuse comme elle veut. Je dois rester dans son jeu, et, en plus, j'aime bien, car l'orgasme que je viens d'avoir, il n'était pas feint du tout.
Je supporte sans broncher ou presque des choses inimaginables, et, quand elle m'urine encore dessus en se relevant, ça ne me fait même plus réagir, ou si peu. Mais, delà à accepter cela franchement, et à boire ça comme elle, non !
Je suis bien, comblé, même si je suis recouverte de cyprine et de pisse, même si je baigne dans des relents du même nom. Je m'appuie sur les coudes pour la regarder vaquer.
« Eh, Elisabeth, mais que faites-vous ? »
En un instant, même pas une seconde j'en suis sure, elle a complètement déchiré mes habits, alors qu'elle, elle est à nouveau vêtue, impeccablement, comme quand je suis arrivée.
Ça ne va pas se passer comme ça ! Je me lève pour lui sauter dessus, furieuse. Enfin, j'essaie de me lever, mais je suis coupée net dans mon élan, ficelée, littéralement clouée au sol par des liens qui me font mal aux poignets et aux chevilles, quand je tire dessus.
« Non, détachez-moi ! Comment avez-vous fait ça ? »
Je tire, je me débats, je n'essuie qu'un crachat, comme la plus immonde merde de la création, et je retombe, dos au sol dans cette mare nauséabonde, vaincue, inquiète.
« Bien, je crois que je vais te laisser la maintenant. »
Une peur panique me saisit aussitôt au ventre. « Non, pas ça, ne m'abandonnez pas ! ». J'ai une réputation, une image, ma virginité. Elle ne peut pas m'abandonner ici, on pourrait me trouver comme ça et en abuser, quelle horreur. « Elisabeth, je suis prête à tout pour vous. ». Je dois m'accrocher à elle, ma survie, mon intégrité, mon honneur en dépendent. « Elisabeth, je vous aime, Maîtresse ». Ces mots me sont venus sans réaliser, m'effraient même. Lancés par désespoir ou par sentiment, même moi je ne sais pas, mais peu importe.