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Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

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Alaïs Antonius

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Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

vendredi 01 juin 2018, 17:03:56

DOMAINE ANTONIUS


Le domaine Antonius est une ancienne forteresse médiévale en partie réaménagée en manoir par le propriétaire actuel : le vicomte Peter Wilhelm Antonius. Le domaine Antonius couvre plusieurs dizaines d'hectares de terres qui sont réparties entre le bastion principal, avec ses dépendances ainsi que son haut et épais mur de pierres, le petit village niché à son pied entouré d'une simple palissade de troncs taillés, et les plantations d'arbres aux fleurs bleue phosphorescentes qui s'alignent ensuite à perte de vue à travers les vallons du reste du domaine. Un petit lac vient tremper les pieds du bastion érigés sur un gros promontoire rocheux surplombant aux deux tiers les flots. La rivière, qui alimente le lac, se jette au préalable dans les douve qui isolent le rocher comme une presque-île. Cela n'est pas naturel et l'on peut voir de nombreuses traces qu'à l'origine le promontoire faisait partie du reste du village. Cependant, à coup de pics et de pelles, il a été séparé avec le temps du reste. Deux accostages sont d'ailleurs construits par-dessus les flots. L'un est directement rattaché au village et sert au commerce fluvial. L'autre, beaucoup plus petit, sert de jetée à un petit esquif qui rappelle que, pendant un temps, le vicomte a beaucoup voyagé par les eaux et en a gardé l'habitude de parfois sortir se divertir en allant voguer sur les flots du lac en solitaire.

Le village au pied du bastion est occupé par les gardes et leurs familles, les serviteurs de la maisonnée qui sont des personnes libres ainsi que quelques commerces et auberges proposant leurs services aux visiteurs de passage. Certains esclaves influents ou ayant gagné la confiance du vicomte ont également un petit quartier qui leur est dédié. Même si les habitations ne semblent pas différentes des autres, ont peut constater que les portes ne se verrouillent que de l'extérieur et le quartier est patrouillé avec une fréquence triple de celle du reste du village par la garde civile. Cela demeure néanmoins plus confortable que les quartiers des esclaves qui sont sis dans de petites cahutes de pierre dure et en partie enfouie dans la roche du promontoire afin d'éviter que les esclaves ne tentent de creuser pour s'évader.

Ceux-ci se trouvent dans les dépendances avec la garnison qui s’entraîne, vit et les surveille vingt-quatre heures sur vingt-quatre depuis leurs baraquement droit en face. Le vicomte Antonius est connu pour ses exigences au service très draconienne et nombreux sont les soldats qui ont été châtiés sur la même place que les esclaves pour des abandons de poste, s'être endormis pendant une ronde, ou encore pour maltraitance ou méchanceté gratuite.

Car, dans le domaine Antonius, on ne plaisante pas avec la main-d’œuvre. Celle-ci est convenablement traitée, pour des esclaves. Disposant de jours de repos, de contrôles médicaux, d'habits dédiés, et même d'une infirmerie et d'une école basique pour les plus petits. Car, hélas, comme le dit le proverbe, "on ne choisit pas ses parents". Et quand des enfants d'esclaves naissent sur le domaine Antonius, ils deviennent eux-même propriété du vicomte. Cependant, une loi mise en place par la petite-fille de ce dernier, Alaïs Victoria Antonius, permet depuis quelques années aux parents des enfants nés esclaves de demander à rendre des services supplémentaires, qui sont alors porté à leur crédit. Ledit crédit peut ensuite permettre aux parents de racheter la liberté de leur enfants après sa majorité, car avant, le fait d'être la propriété du vicomte force celui-ci à les considérer comme sous sa protection, à les nourrir et à leur fournir un toit et des vêtements.

Tout n'est pas rose cependant pour les esclaves des Antonius. Le travail à la plantation est long, répétitif et harassant. Les conditions climatique, quoique tempérées, peuvent être très dure sous l'intense soleil d'été et les pluies tempétueuses de novembre provoquent souvent des glissements de terrains, qui sont le lot de dangers, avec les épidémie et parfois le rationnement de la nourriture, de cette main-d’œuvre bon marché. Cependant, conscient que les esclaves sont aussi des êtres vivants, le vicomte a instaurés des jours de repos qui sont aussi des jours de fête, permettant à ces pauvres gens de parfois, voir un peu de lumière au bout d'un tunnel bien obscur. Le plus possible, le vicomte souhaite que les choses se passent calmement, mais il n'est pas homme a se laisser marcher sur les pieds cependant. Il a droit de vie et de mort, de haute et de basse justice, sur ses terres et parfois, n'hésite pas à le rappeler à ceux qui viennent à l'oublier.

En seigneur très croyant, le propriétaire a fait construire une grande basilique gothique directement incluse dans le bastion et dont la sacristie est reliée aux appartements du maître de maison par un petit couloir discret tandis que la grande porte donne dans la coure de l'édifice fortifié. La cour elle-même est séparée entre les jardins du seigneur, qui sont surélevés par un mur d'enceinte intérieur, de la cour des dépendances. La seule occasion où les esclaves peuvent quitter leur cour, c'est en passant la grande porte du bastion pour aller travailler aux champs, ou les jours saints quand le culte est donné. Chose rare pour l'époque, le vicomte et sa maisonnée assistent à la messe en présence de tout le personnel, et des esclaves qui y assistent debout, depuis le fond de la basilique.

Les terres dans Antonius sont très vallonnées, souvent avec une pente douce menant au lac qui trône bien plus au centre du domaine que le bastion de la famille régnante. La culture des fleurs de Mana, est ce qui fait leur fortune et la fortune de ces terres. Les exportations sont florissantes et la demande n'est presque jamais en baisse. C'est pourquoi, malgré un titre peu ronflant et un domaine qui n'est même pas si grand par rapport à ses immenses voisins, le domaine Antonius est pourtant un passage obligé, une charnière commerciale incontournable de sa région et son propriétaire, le seigneur le plus riche à des centaines de lieues à la ronde.

---
La journée avait été calme pour le capitaine Wolf, une bonne journée au champs, pas de bagarre ou d'incident à signaler. Il espérait encore avoir une simple journée paisable jusqu'au moment du recomptage des esclaves au moment de les rentrer dans leur baraquement.

- Capitaine ! Il en manque un ! S'exclama alors le sergent d'une voix alarmée.

Fronçant les sourcils, le capitaine s'avança, les écailles de métal de son armure crissant les unes sur les autres.

- Vous êtes sûr sergent ? Vous les avez recomptés ?

- Oui mon capitaine ! Nous avons même identifié le fuyard !

- Lequel est-ce ?

- Le nouveau ! Le terranide-félin qu'on emploie pour aller cueillir les fleurs au sommets des arbres ! Celui qui s'appellerait "Mystère" !

- Mystère ou Mistigri, je ne veux pas le savoir ! Sonnez l'alerte, envoyez les patrouilles à cheval avec les chiens, retrouvez-le avant que le vicomte ait nos têtes !

Peu de temps après, de nombreux cavaliers en armure de cuir légère partaient au galop, tenant les longues laisses des chiens de chasse lancés à la poursuite de l'esclave en fuite. Le soir tombait tout juste mais, à moins que le terranide n'ait encore la force de courir comme un dératé après une journée à escalader des arbres, il y avait peu de chance qu'il sorte des limites du domaine. Lui-même sortit à cheval pour se rendre à un poste de garde muni d'une tour permettant d'inspecter les alentours.

Il ne lui fallut pas plus d'une paire d'heures pour que le cor de chasse signifiant que le fugitif avait été repéré retentisse au loin.

Le capitaine redescendit après avoir localisé l'origine du coup de corne et bondit à cheval pour s'y rendre au triple galop, se repérant aux aboiements des chiens et au bruit caractéristique de cuivre du cor.

Quand il parvint sur place, deux hommes en armure maitrisaient à grande peine un petit terranide félin tandis qu'une demi-douzaine de chiens tournaient autour de la mêlée en poussant des aboiement, réclament impatiemment qu'on leur donne le signal de l'attaque.

- Comment s'est-il sauvé ? Demanda le capitaine en sautant à terre pour les aider.

Un des éclaireurs lui répondit en décrivant ce qu'il avait compris de la méthode utilisée pour tenter de s'évader. Mais dans les grandes lignes ça reposait sur un manque d'attention.

Le vicomte ne va pas aimer ça... Songea le capitaine en aidant à passer les menottes au petit terranide.

Vu qu'il se débattait avec vigueur il fut décidé de lui menotter également les chevilles. Et comme il se débattait encore, l'un des gardes le gratifia même du revers du droit en plein abdomen pour le calmer.

- ARTHUR ! ON NE FRAPPE PAS LES ESCLAVES SANS UNE BONNE RAISON ! S'exclama le capitaine d'un ton courroucé.

- Il a tenté de me mordre ! Se défendit l'éclaireur, ce dont le capitaine douta fortement vu la nature de l'homme en question.

- Remballez-le, on le ramène au bastion, le vicomte voudra un rapport complet... Termina l'homme en enfourchant à nouveau son cheval.

Le vicomte Peter Wilhelm Antonius avait toujours été un homme très fin physiquement. Avec l'âge il s'était en plus asséché, comme un vieux fruit ridé et dont la peau se recouvrait petit à petit de taches plus sombres au niveau des mains. Les cheveux courts, gris et le visage toujours parfaitement rasé, il n'était pas compliqué de deviner que l'homme avait été militaire et que cela avait laissé des habitudes. Malgré sa taille moyenne, il semblait souvent plus grand qu'il ne l'était en réalité. Cela, il le devait à un aplomb sans faille et une rhétorique cinglante qui contribuaient à donner au vicomte une aura, un charisme évident que seuls obtiennent ceux qui ont vu beaucoup de choses dans leur vie, apprenant la sagesse et la patience par des voies peu enviables.

Ses yeux bruns étaient d'acier pour ceux qu'il jugeait, et l'on murmurait que même sa défunte épouse n'avait pas eu droit à un seul regard tendre de toute sa vie. Et pour cause, ce n'était un secret pour personne que le vicomte ne l'avais jamais aimée et elle non plus. Ils s'étaient mariés par obligation parentale, avaient eu un fils ensemble et elle était morte deux ans plus tard dans un accident de cheval, avec un homme que le vicomte soupçonnait fortement d'être l'amant de celle-ci. Il n'y avait rien de plus à en dire. Les seuls pour qui ce regard ne s'était jamais adoucis comptaient au nombre de deux : Son fils, Carl Terence, et sa petite-fille, Alaïs Victoria.

Souvent seul depuis la mort de son fils sur Terre, le vicompte attendais toujours avec impatience le retour de sa petite-fille à chacune de ses vacances scolaires. Et justement elle devait arriver prochainement d'après ses estimations.

Aussi quand son capitaine arriva en traînant derrière lui l'un de ses esclaves maintenus par deux gardes, il se contenta d'hausser un sourcil interrogateur, continuant à fumer sa pipe tout en jouant de la main gauche sur son piano.

Comme d'habitude, le vicomte ne comptait pas entamer la conversation. Son geste d'interrogation signifiait qu'il attendait une explication.

- Monseigneur, nous vous ramenons l'esclave en fuite... Entama le capitaine un peu mal à l'aise.

- Quiconque ayant des yeux pour voir et des oreilles pour entendre le son des cors d'alerte s'en serait douté... Commenta le vicomte en le regardant. Apprenez-moi quelque-chose que je ne sais pas capitaine, sinon cette conversation n'a pas d'intérêt...

Le capitaine entrepris alors d’expliquer la tentative d'évasion en question. Ce qui sembla retenir le plus l'attention du vicomte, donc le moment où il cessa de pianoter sur son instrument, fut l'aveux couvert qu'un garde ne l'avait pas vu se faufiler.

- Capitaine, vous savez comme moi que vos hommes ont des devoirs, que je les paies pour cela et que ce genre d'erreur doit être corrigée...

Il se tourna vers l’officier et, tirant sa pipe de sa bouche en tapota le fourneau contre la cuirasse du capitaine.

- Trouvez le responsable, punissez-le comme il se doit, continua-t-il d'un ton calme, comme s'il commandait à manger. Je refuse de payer des tire-au-flanc.

- Bien monsieur, et pour lui ? Demanda le capitaine en désignant le terranide.

Le vicomte se tourna vers le terranide et tira sur sa pipe d'un air songeur.

- Tu as tenté de t'évader... Dit le vieux seigneur en s'adressant au mystérieux félidé. Sais-tu que j'ai payé pour obtenir ta personne ? Si tu t'enfuis, c'est comme si tu me volais l'argent que j'ai investi en toi. Qu'as-tu à dire pour ta défense ? Demanda-t-il.
"À tout escalier menant vers l'infini, il faut une marche plus basse que toutes les autres."

- Un illustre inconnu

Mystère

Terranide

Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 1 vendredi 01 juin 2018, 18:15:14

Fait chier !
Voilà ce que se disait en cet instant Mystère. Les chiens de chasse, c’était vraiment de grosses raclures ! En vérité, il les avait sous-estimés. Tout cet endroit lui semblait tellement primitif, comparé à ce qu’il avait déjà visité, qu’il s’était à tort mis à songer que la fuite ne pourrait qu’être aisé. Après tout, ne s’était-il pas déjà évadé d’une prison orbitale dans le système de Mobelbek ? Certes, il avait alors pu compter sur l’aide salvatrice d’un pirate informatique et d’un aliène avec des pouvoirs psy vraiment cool, mais bon, tout de même ! Des grilles laser, des robots armés de canons désintégrateurs, des détecteurs à tout va, c’était quand même autre chose que ce domaine médiéval tout pourri !

Mystère, plié en deux, avait le souffle court. Le coup dans l’abdomen, c’est sûr, ça calmait ! Et il avait beau être tout pétri de fierté d’avoir visité les étoiles, ça ne lui donnait pas pour autant la force de briser des menottes d’acier. Si au moins il n’avait pas perdu son matériel... Il pouvait faire une croix dessus. Tout ça à cause d’un bête verre de trop dans une auberge ! Ok, de deux, trois verres de trop, voir quatre. Assez en fait pour perdre le fil des événements, s’assoupir client et se réveiller esclave. La gueule de bois du siècle !

Il soupira et se laissa trimballer. Le plan A, c’était raté. Il fallait passer au plan B. L’ennui, c’était qu’il n’en avait pas, pas encore tout du moins. Autre problème, plus pressant, le Seigneur Antonius. Sans entrer dans la catégorie tyran, ce n’était pas un tendre. Surtout, profil bas ! Surtout, ne pas ajouter de l’huile sur le feu ! Avec un peu de chance, il aurait droit à un joker. Les règles n’avaient-elles pas été un peu assouplies avec l’influence de la petite fille Antonius ? C’était tout du moins ce qu’il avait cru comprendre en parlant aux autres esclaves.

Fait chier, se répéta-t-il encore une fois, en son fort intérieur. Trois semaines qu’il payait le prix de ses verres imprudents ! Une semaine qu’il faisait le guignol au sommet de ces arbres à fleurs magiques ! Ha, si seulement il pouvait mettre la main sur un putain de grimoire ! Il aurait tout le mana du monde pour s’évader ! Mais non ! Et son don qui ne lui révélait rien d’utile ! Trois semaines, merde, c’était long ! Pourvu cependant que cette évasion ratée ne le mène pas tout droit à la potence. Il aurait quand même l’air vachement con au bout d’une corde. Vachement mort surtout. Cette idée le mit mal à l’aise, il la chassa de son esprit.

Alaïs Antonius

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Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 2 lundi 04 juin 2018, 15:08:57

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Le Vicomte observa le terranide plusieurs secondes sans rien dire, mais comme le silence s'installa, il finit par remettre sa pipe à sa bouche pour tirer doucement dessus. Il examina l'esclave d'un air songeur avant de tourner vers son capitaine et lui donner ses ordres d'un ton parfaitement calme.

- Confisquez-lui ses vêtements, tous ses vêtements, dit-il en désignant le grossier vêtement de jute que portait le terranide et qui était la tenue réglementaire des esclaves du domaine. Puis menottez-le et suspendez-le par les pieds à la potence de la cour. Quand ce sera fait, posez-lui un bâillon et bandez-lui les yeux. Faites-le surveiller par deux gardes, que personne ne s'approche de lui ou ne lui adresse la parole. Aucune nourriture, juste un pichet d'eau par jour.

Le capitaine resta grave un petit moment. Le vicomte le surprenait souvent avec ses punitions, mais il y avait en règle générale une raison pour laquelle deux personnes ayant commis la même faute n'avaient pas toujours la même punition. S'il ne le lui avait pas dit, c'est qu'il n'y avait probablement pas de raison de le faire.

L'officier salua puis fit signe sèchement de la tête à ses hommes pour qu'ils le suivent. Sans tenir compte de toute protestation ou mouvement pour se débattre du terranide, les gardes le trainèrent dans la cour inférieure, près de la potence qui servait parfois à exécuter les condamnés à la peine capitale. Là, d'autres soldats ne joignirent aux premiers. Ils le détachèrent tout en le maintenant puis lui retirèrent tous ses vêtements dans un certains fouillis de fourrure et de jute. Puis il fut menotté à nouveau tandis que d'autres gardes passaient une corde autour des chevilles de ses pattes arrières et les nouaient ensembles en tournant longuement autour, comme pour les emballer de cordes. Une bâillon rembourré de toile grossière et maintenu par d'épaisses lanières de cuir lui fut enfoncé dans la gueule de telle manière qu'il ne pouvait plus fermer la bouche et encore moins espérer en mâchonner les sangles. Puis un cache de cuir rembourré d'un tissus plus doux fut à son tour sanglé autour de son crâne pour cacher ses yeux.

Ainsi préparé, il fut ensuite hissé, la tête en bas, suspendu à la potence qui, depuis le baraquement des gardes, surplombais la cour basse, d'où tous les esclaves pourraient voir leur collègue d’infortune se balancer au vent.

Il y fut laissé toute la nuit jusqu'au lendemain midi et les gardes assurèrent assidûment sa surveillance, empêchant quiconque de s'en approcher ou de lui adresser la parole.

Vers la pause de midi, le garde responsable d'avoir commis l'erreur de ne pas l'avoir remarqué s'échapper fut amené à un poteau dans la cour et menotté à celui-ci. Pour l'exemple, il fut châtié de quinze coups de bâtons auquel le vicomte Antonius assista avant de monter aux baraquements pour voir comment se portait le terranide.

- Il est plutôt calme pour le moment, constata le capitaine.

- Il ne vas pas le rester longtemps, commenta le vieux seigneur.

- Sans nourriture et dans cette position, nous n'avons pas à nous préoccuper de ses excréments, mais pour le faire boire, ne devrais-t-on pas lui ôter son bâillon ? Demanda le capitaine.

- Pourquoi faire ? Demanda le vicomte d'un ton sérieux. Prenez un entonnoir et enfoncez-le lui dans le rectum, puis renversez-y le pichet. Son colon se chargera bien assez de l'hydrater, dit-il alors qu'il était à côté du terranide punis.

Le capitaine ouvrit de grands yeux surpris, et sa voix trahi son étonnement.

- Ah ? On peut faire ça ?

- Bien évidemment. Vous n'avez jamais vu un dresseur d'esclave nourrir un récalcitrant ? Demanda le vicomte.

- Non, j'ai servis dans l'armée, je n'ai jamais eu de missions avec un esclavagiste... Commenta le capitaine.

- Et bien, dites-vous que vous venez de grandir en savoir, commenta le vicomte en partant.

- Doit-on le décrocher ce soir ? Demanda encore le capitaine.

- Non, d'après ce que je vois il va faire beau ces prochains jours. Laissez-le sécher au soleil. Après-tout il voulait être libre. Les animaux libre, ça dort dehors et ça ne porte pas de vêtements, laissez-le méditer là-dessus.

Peu de temps après, le terranide put entendre le bruit humide d'un sceau d'eau venir avec les bottes de deux gardes.

- Tu as l’entonnoir ? Demanda le premier au second.

- Ouais, huilé comme une poularde à cuire. Tu vas voir, ça va glisser comme papa dans maman.

- Arrête avec tes sous-entendus à la noix... Grommela l'autre soldat tandis que se faisait entendre le bruit d'un pichet qu'on remplis.

En bas on pouvait entendre les bruits de nombreuses personnes, mais impossible de dire si l'humiliation que s'apprêtait à subir le terranide était le centre de l'attention ou si au contraire tout le monde vaquait à ses affaires comme si de spécial ne se passait.

Quoi qu'il en soit, la suite promettait d'être désagréable.
"À tout escalier menant vers l'infini, il faut une marche plus basse que toutes les autres."

- Un illustre inconnu

Mystère

Terranide

Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 3 lundi 04 juin 2018, 17:51:56

Le Vicomte Antonius était un ultra giga méga connard puissance 10 ! Voilà, dans l’essentiel, le sens des pensées actuelles de Mystère. C’était des pensées fiévreuses, laborieuses, comme des bulles frémissantes dans de l’eau bouillonnante. La tête en bas depuis tant de temps, il avait l’impression que son cerveau allait éclater. À ses oreilles, un bourdonnement affreux ! Et puisqu’il ne pouvait pas voir, plongé dans le noir, il était comme cloitré dans ce mal être affligeant, seul face à une migraine démente. Un coup à y perdre la raison ! Une chance qu’il est un mental en acier trempé !

Mental indestructible ou pas, le moral en avait quand même pris une sacrée claque ! Pour dire vrai, Felicio n’avait pas songé que le vieux, maudit soit-il, fasse preuve d’un raffinement cruel de ce genre. Le fouet, le pilori, la pendaison, le Terranide avait seulement songé à ce genre de choses. Il avait certes évité le pire mais à quel prix ? La sentence l’avait heurté comme un mur, l’avait fait paniquer, supplier ! La honte d’être nu, la honte d’être vu, fierté blessée, tout ça s’était peu à peu envolé au rythme des heures passantes, remplacé par la douleur du crâne, les fourmillements dans les membres, la faim, la soif... Impossible de dormir, juste de somnoler. Passé minuit, incapable de se retenir davantage, il avait dû uriner. Pas grand-chose heureusement, la position devait y être pour beaucoup, mais assez tout de même pour un peu se mouiller le ventre et le museau. Assez tout de même pour que l’odeur lui agresse les narines. Retour de la honte, naufrage de l’égo, puis l’inconfort impérieux le ramena à d’autres considérations.

Midi à présent. Mystère avait séché, mais n’en demeurait pas moins empuanti de pisse. Il venait d’oublier son mal de crâne à l’annonce des paroles du maître des lieux. Venaient les gardes, venait le seau et... Bon sang, là, il lui fallait absolument un coup de bol ! Un miracle ! Et vite ! Très vite ! Sa bouche encombré laissa échapper un cri étouffé, protestation sans équivoque. Il se tortilla au bout de sa corde, força sur ses menottes. Impossible de se dégager ! Que pouvait-il faire contre cette installation désespérément simple ? Rien à deviner, pas de coup d’éclat à provoquer par son don ! Il arriva juste à faire passer sa queue entre ses jambes et à la coincer avec ses cuisses pour condamner, de manière dérisoire, l’accès à son fondement. Non mais c’est bon, merde, il avait compris la leçon, voulait-il hurler ! Enfin, il avait compris qu’il devait s’y prendre autrement ! Et surtout pas se faire reprendre !

« Modifié: lundi 04 juin 2018, 17:57:19 par Mystère »

Alaïs Antonius

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Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 4 mardi 05 juin 2018, 11:58:20

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- Il s'agite le bougre ! S'exclama l'un des deux gardes.

- Il a compris ce qui l'attendais, on peut pas lui en vouloir, commenta l'autre soldat.

- Les ordres sont les ordres, repris le premier en attrapant la queue touffue du terranide.

Le garde tira dessus pour tenter de la faire bouger, mais force du désespoir ou autre, le terranide bougea tout entier plutôt que juste son appendice caudal ne vienne. Un silence surpris s'installa suivit de peu par un quinte de rire du second garde.

- Faut le maintenir avant de tirer, je te rappelle qu'il est suspendu !

- Viens me donner un coup de main au lieu de rire ! s'exclama l'autre en s'y mettant à deux main et en collant sa botte contre le dos du pendu pour essayer de retirer sa queue touffue de l'entrée de son fondement.

Comme il peinait, le deuxième vint l'aide et ensembles ils tirèrent sur la queue de Mystère jusqu'à finalement la dégager en arrière.

- Tiens-le bien !

- Tu parles que je vais le tenir, s'il continue comme ça je m'y suspend ! on verra s'il continue de faire le mariole ! S'exclama le deuxième garde d'une voix congestionnée par l'effort.

Le deuxième garde fit bouger des objets qui tintèrent, puis finalement le terranide put sentir un embout froid et métallique qui chercha à se frayer un chemin à travers son anus. Le garde pesta en y parvenant pas immédiatement.

- Par la malepeste ! Il serre les fesses plus fort qu'une prêtresse que le diable tenterait de chevaucher !

- Et il s'agite ! Grogna le deuxième garde chez qui la voix commençait à gronder de colère.

Par une sorte de coup de chance, le tarranide à force de faire l'anguille sentit un choc mou à l'arrière de son crâne, puis la pression se relâcha d'un coup sur sa queue alors que le garde énervé poussait un cri suraigu.

- Gapard ?!?

- Mes couilles... Il m'a fracassé les couilles... Commenta le blessés d'une voix étranglée.

Un silence se mit en place pendant quelques secondes.

- Ok, tu le prends comme ça mon gaillard... Commenta la garde indemne.

On entendit des bruits de mouvements, il n'était pas compliqué de comprendre que le soldat en bon état aidait l'autre à rentrer. Mais peu après, d'autres bruits de botte se firent entendre, et nombreux cette fois.

Quatre solides paires de bras entourèrent le terranide, le maintenant comme dans un étaux et quatre mains saisirent sa queue pour la tirer douloureusement fort vers le bas, comme si l'on tentait de la lui arracher.

Finalement, une pointe métallique se fraya un chemin à travers l'anus, suivit de peu par le cône de l’entonnoir qui, plus huilé, facilita la fin du transfert.

- Très bien, on le tiens. Maintenant tu peux y aller avec ton pichet.

- Qui a parlé de pichet ? Demanda sombrement la voix du deuxième garde de tout-à-l'heure. Poussez-vous.

- Hé, ça fait pas un peu beaucoup ? Demanda une autre voix surprise.

- L'avais qu'à se tenir tranquille... Répliqua l'intéressé.

Le terranide sentit le liquide froid lui envahir les entrailles sans pouvoir y faire quoi que ce soit. "Comble du bonheur", l’entonnoir versait droit sur la paroi derrière laquelle se trouvait la prostate du pendu. Mais très vite celui-ci compris que ça n'avait rien à voir avec le pichet qu'on lui versait dans l'anus. Au bruit il compris que c'était carrément le contenu du seau que le garde lui renversait dans le fondement. Et il continua, et continua, le ventre du terranide gonflant à cause de cela car aucun corps n'est prévu pour être remplis dans ce sens-là.

- Hé ! Ho ! Ça commence à faire beaucoup là ! Commença à s'exclamer un autre garde.

- M'en cogne ! Répondit le verseur en continuant son office.

- Bon ça suffit maintenant ! S'exclama une autre voix plus grave. Si son ventre éclate, le vicomte aura ta peau !

Avec un grommellement, le garde se stoppa enfin et l’entonnoir fut ressorti de son logement anal qui peinait à contenir tout ce qui y avait été inséré.

Les gardes relâchèrent ensuite le terranide plein comme une outre qui ballota d'avant en arrière suspendu à sa potence et alourdi de plusieurs bon litres d'eau.

Il n'y avait plus qu'à espérer que le vicomte ne remarquerais pas ce détail ou qu'il n'en aurais rien à faire. Cependant l'homme n'était pas connu pour ignorer quand on désobéissait à ses ordres.
"À tout escalier menant vers l'infini, il faut une marche plus basse que toutes les autres."

- Un illustre inconnu

Mystère

Terranide

Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 5 mardi 05 juin 2018, 13:08:45

Par tous les dieux de l’univers, que Mystère savait multiple, lui était-il déjà arrivé par le passé d’autant déguster ? Des galères, il en avait connues, beaucoup même, à croire qu’il les collectionnait. Difficile de toute les évaluer sur la même échelle, tant elles étaient riches de diversité. Mais celle-là, ce n’était pas l’une des moindres !

En l’espace de quelques minutes, il avait déjà au moins trois fois épuisé mentalement son registre d’injures ! Confus, il se jurerait à la fois de rester sage à l’avenir et de se venger au centuple ! En vérité, autour de lui la réalité s’étiolait, il sombrait dans des délires fiévreux. Ho qu’il se sentait mal ! Il avait l’impression de percevoir la gravité qui le réclamait avec une insistance douloureuse pour ses jambes ankylosées. Douleur aussi dans ses entrailles, ventre enflé à en craquer ! Douleur musculaires au fessier et à la queue, il avait tant forcé... Douleur humiliante dans son fondement... Douleur encore et toujours dans un crâne sous pression qui semblait en proie à des coups de marteau... Il s’entendait gémir, trouva ce son geignard affreux. Pourtant, qui n’aurait pas gémi dans son état ?

Il ne remuait plus, cherchant le salut dans un calme qu’il peinait vraiment à trouver. S’il paniquait, ce serait pire et pourtant, il sentait cette panique peu à peu l’oppresser. Ligoté, bâillonné, aveuglé, ce qui lui restait de lucidité fatiguée s’inquiétait d’un état devenu alarmant. Il crispa les mâchoires sur ce qui lui bourrait la gueule, crispa aussi les poings. Il cherchait à s’agripper à des repaires, mais il n’en avait plus et il entendait sa respiration devenir halètement. Il entendait aussi son cœur battre fort, raisonnant dans sa tête comme s’il y était descendu. Il battait de plus en plus fort et de plus en plus vite. Impression de suffocation, il perdait ses moyens, cédait à la panique. Je vais claquer ! se dit-il, sûr de son fait.

Alors, de nouveau, il s’agita, mais de manière incontrôlable. La terreur rompit les digues de sa vessie et il s’arrosa copieusement. Autour de lui, le monde tourbillonna puis... plus rien. Il venait de s’évanouir.

Alaïs Antonius

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Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 6 mardi 05 juin 2018, 15:04:25

Les gardes reprirent leurs rondes monotones pendant quelques temps avant de remarquer un comportement bruquement changé de la part du prisonnier pendu la tête en bas. Alors qu'il s'était contenté de pendouiller sans réagir, celui-ci commença à remuer de manière frénétiques, poussant des sons inarticulés étouffés par le bâillon.

- Qu'est-ce qui lui prend tout à coup ? Demanda un nouveau garde à son compère.

- Aucune idée. En même temps, comment tu veux que je le sache ? Je suis pas toubib, répondit son interlocuteur.

- Hé mais, il est en train de se pisser dessus ! Prévint soudain le premier en faisant quelques prudents pas en arrière, imité par son collègue.

- C'est quoi son délire à celui-là ? Répéta le second garde.

- C'est une expérience de mort imminente, répondit passablement agacée la voix du vicomte depuis le dos des gardes.

Ceux-ci firent volte-face avec une expression surprise, aucun des deux n'avait entendu le vieux seigneur venir. Celui-ci fixait le prisonnier qui s'agita encore un bref moment avant de s'immobiliser, se relâchant.

- Dépêchez-vous de le décrocher, sinon il risque vraiment de mourir... Ordonna le vicomte. Descendez-le à la salle d'interrogatoire et sanglez-le au chevalet.

Les deux gardes hochèrent la tête pendant que le vicomte se tournait pour partir. Il croisa le capitaine l'air assez mécontent qui remontait l'escalier menant à la potence.

- Un incident capitaine ? Demanda le vieux seigneur.

- Je crains de m'être trouvé trop proche de sous l'esclave au moment de son décès... Gronda le capitaine en désignant son casque et ses épaulières humides.

- Oh, il n'est pas mort, même si ce n'est certainement pas passé loin... Commenta le vicomte en sortant sa pipe. Même si les terranides sont plus résistant que les humains la tête laissée en bas, il finissent de toute manière par en souffrir. Au final, le cerveau en manque de stimuli externes fini par accorder trop d'importance aux messages internes et à les surestimer, provoquant délire, paranoïa et panique en phase terminale du processus. S'il était réellement décédé, vous auriez eu d'autres soucis que quelques gouttes sur le casque car les sphincters se seraient également relâchés.

Le capitaine ne dit rien mais s'écarta en voyant les soldat redescendre le pendu inerte.

Le vieux seigneur regarda passer ce train en bourrant le fourneau de sa pipe avant de la porter à sa bouche et de reprendre sa marche.

- J'imagine qu'il reprendra le travail sitôt qu'il sera soigné ? Demanda le capitaine.

- Tout dépend, pensez-vous qu'il soit obéissant désormais ?

- Il a été suffisamment punis pour une tentative ratée je trouve, il n'a même pas atteint le mur d'enceinte.

- Vous n'avez pas répondu à ma question, remarqua le vicomte. Peut-être devrais-je m'intéresser aux pichets de vos gardes qui semblent faire bien plus que le litre d'eau réglementaire qu'il aurait dû avoir dans le ventre ?

- Il a eu plus ? S'étonna le capitaine.

- Je n'ai jamais vu quelqu'un avec le ventre aussi gonflé pour un seul litre. Trouvez-moi le responsable, capitaine. Je lui ferais passer le goût de l'exagération.



Après que le barbier-chirurgien soit passé pour contrôler l'état du terranide, celui-ci fut une nouvelle fois sanglé, mais cette fois allongé sur le dos, bras et jambes écartés en croix sur un chevalet. Son bâillon et son bandeau lui furent retirés et on l'aspergea d'eau glacée pour le réveiller et chasser en partie les odeurs d'urine dont il s'était copieusement aspergé.

- Toujours rien à dire pour ta défense ? Demanda le vicomte debout au pied du chevalet, fixant l'esclave dans les yeux comme s'il cherchait à les sonder, le fourneau de sa pipe rougeoyant éclairant son visage par-dessous.
"À tout escalier menant vers l'infini, il faut une marche plus basse que toutes les autres."

- Un illustre inconnu

Mystère

Terranide

Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 7 mardi 05 juin 2018, 17:44:11

Mystère ouvrit des yeux passablement perdus et surtout passablement éblouis. Il grimaça, chercha à bouger, ne le put pas, prit conscience du froid, de l’eau. Merde, c’était quoi encore cette histoire ? Il frissonna, louchant sur le vicomte. Bon sang, la punition, tout lui revenait ! Il frissonna encore, mais pour une toute autre raison.

Il nota cependant une salvatrice amélioration de son état. Il se sentait encore bizarre, comme secoué par le système de pesanteur défectueux d’un vaisseau spatial bien parti pour se crasher, expérience qu’il avait connu. Pour autant, c’en était fini de son mal de crâne, de la pression affreuse dans son cerveau. Rien que ça, ainsi que le fait de ne plus être ni aveuglé, ni bâillonné, lui procurait une bouffée de soulagement. Un soulagement néanmoins modéré par la crainte de pouvoir le revivre.

Le maître des lieux lui avait posé une question. Le silence, depuis, s’installait. Mystère se racla la gorge, voulut parler, toussa à la place. Sa bouche était desséché après avoir dû la garder ouverte tant de temps. Il avait copieusement baver sur le bâillon, mais ce n’était pas pareil. La seconde tentative fut la bonne. Sa voix, fragile, le mettait dans son rôle d’esclave vaincu.

« Vous n’aurez plus jamais, jamais, jamais à vous plaindre de moi ! C’est juré, juré Maître ! »

Un mensonge et il le savait au fond de lui. C’état là que le mental de Felicio montrait sa robustesse. Il pouvait ployer, comme en ce moment, être prêt à tout pour prouver sa docilité, mais la liberté était sa vocation. Il s’affranchissait des limites des mondes, alors ce ne serait pas les murs de ce domaine qui le retiendrait. Ce serait juste plus long qu’il ne se l’était imaginé au départ...

Alaïs Antonius

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Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 8 mercredi 13 juin 2018, 15:21:19

Le vicomte observa le terranide et après l'affirmation qui lui fut faite, le coin de sa bouche eut un tressaillement qui finalement se mua en un demi-sourire d'amusement cruel.

- Tes yeux sont plus expressifs que tu ne le crois petite créature... Je dois admettre qu'après ce que tu as subis, très rares sont les personnes qui ont encore ce regard... Commenta le vicomte en tirant une nouvelle bouffée. C'était bien tenté, un beau mensonge. Mais un mensonge quand même... Termina le vicomte en perdant son sourire.

Il fit un signe de la main et deux hommes approchèrent du terranide par son angle mort. L'un d'eux appliqua brusquement un tissus sur le visage du terranide, le tenant fortement pour maintenir également la tête de la personne. L'autre saisit un arrosoirs et commença à verser de l'eau sur le tissus poreux, aspergeant copieusement le visage du terranide, lui donnant surtout une sensation très proche de la noyade sans pour autant la risquer réellement.

- Tu es intéressant malgré tout. Je vais me pencher sur ton cas... Personnellement... Commenta le vicomte avant de quitter la salle, laissant son esclave subir son supplice de la noyade pour les prochaines heures.

Le capitaine l'attendait à l'entrée de la salle.

- N'est-ce pas un peu beaucoup pour une simple tentative d'évasion ? Demanda ce dernier mal à l'aise.

- Les punitions servent à faire comprendre des choses à ceux qui les subissent, commenta le vicomte en sortant. Celui-ci n'a pas encore compris ce que j'attendais de lui... Commenta le vicomte en sortant.

"À tout escalier menant vers l'infini, il faut une marche plus basse que toutes les autres."

- Un illustre inconnu

Mystère

Terranide

Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 9 vendredi 15 juin 2018, 18:17:38

Mystère hurla, supplia, jura, tout en se disant en son fort intérieur qu’il était décidément malin cet Antonius. Bien sûr, cela ne faisait pas son affaire. Mais pourquoi était-il tant étonné de croiser pareille vivacité d’esprit ? Ce n’était pas parce que ce coin pommé du multivers en était encore au moyen-âge qu’il fallait en conclure qu’il n’était peuplé que de demeurés. Cela-dit, des demeurés, il en avait croisé déjà pas mal, ici, que ce soit chez les gardes ou les esclaves. Le manque frappant de cultures, surtout, se remarquait comme le nez au milieu de la figure.

Mais passons... Mystère ajoutait un nouveau supplice à sa longue liste. Se noyer, il l’avait manqué de peu pour de vrai, et ce à plusieurs reprises. La pire des fois, ce fut dans une cuve pleine d’huile, au cœur d’un moteur gigantesque. Parfois, il fallait passer par des coins curieux pour démêler des histoires et trouver des secrets. Quoi qu’il en soit, le bain d’huile de moteur tiède, il ne le recommandait à personne, sauf peut-être au Seigneur Antonius qui lui faisait subir tout ça.

Il voulait que cela cesse, il était fatigué et pourtant, il avait la conviction qu’il ne pouvait pas céder. Il pouvait ramper si on l’y contraignait, il était déjà prêt à le faire, lécher des bottes, faire le servile, la loque, mais la liberté semblait être une partie de son être. Il ne pouvait l’oublier, il ne pouvait ne pas y revenir. Était-ce son destin ? Fils de prophétesse, il avait une place étrange dans ce monde. Chez lui, les signes étaient à prendre au sérieux.

Alaïs Antonius

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Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 10 vendredi 22 juin 2018, 16:20:19

Le vicomte ne repassa que le lendemain, après que ses hommes se soient relayés pour empêcher la créature appelée Mystère de dormir et lui infliger de manière assez irrégulière le supplice du "simulacre de la noyade" (waterboarding). Les bourreaux n'avaient pas hésité et le terranide devait logiquement être à bout de force et normalement sa résistance mentale devrait être brisée.

"Devrait" songea le vicomte en se souvenant de la lueur dans le regard du terranide. Il avait un regard intéressant. Celui d'une personne qui refuse de renoncer. Pour lui, la liberté doit être un concept auquel il est très attaché. Sngea le vieux seigneur en descendant vers la salle de torture.

Rencontrant son capitaine en chemin, il s'arrêta quand celui-ci s'approcha de lui.

- Un rapport urgent capitaine ? Demanda le vicomte.

- Pas vraiment, mais vous avez demandé à être informé de quand votre petite-fille arriverait.

- Oh ? C'est aujourd'hui ? S'étonna le seigneur.

- Normalement ça aurait dû être demain, mais elle a envoyé un message pour dire qu'elle viendrait plus tôt, répondit l'officier.

- Je vois, c'est gentil de sa part... Commenta le vieil homme avec un air d'attendrissement.

- Dois-je envoyer une escouade la chercher ?

- Bien sûr, faites seulement, acquiesça le vicomte en agitant la main avant de reprendre sa marche vers les cachots.

Le capitaine regarda partir le vieil homme en se disant que le terranide était décidément chanceux. Maintenant le vicomte était de bonne humeur, il serait sans doute moins dur avec l'esclave enfermé dans ses salles d'interrogatoire.

Le vicomte entra dans la cellule d'un air plus léger, un léger sourire de satisfaction collé aux lèvres. Du geste il commanda à ses homes de retirer le torchon de la tête du terranide et se pencha pour le regarder dans les yeux.

- Alors, qu'as-tu à dire pour ta défense cette fois ? Redemanda le vieux seigneur comme un phonographe rouillé incapable de changer de disque.
"À tout escalier menant vers l'infini, il faut une marche plus basse que toutes les autres."

- Un illustre inconnu

Mystère

Terranide

Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 11 lundi 25 juin 2018, 23:43:34

Fatigué, Mystère l’était, indubitablement. Épuisé même. Sa mine affreuse en disait long sur ses forces évaporées. Seulement, le constat mental différait du bilan physique. Le vieux noble s’en rendit aussitôt compte en croisant le regard du félin. Il y avait toujours, au fond, cette même flamme inaltérable que rien ne semblait pouvoir souffler, sauf peut-être la mort. Et encore, c’était à se demander si un esprit aussi tenace ne serait pas capable de retrouver sa liberté sous forme de fantôme. Quoi qu’il en soit, se sachant incapable de duper le seigneur, et n’ayant plus la cervelle assez fraiche pour réfléchir correctement, le terranide se contenta de sourire.

« J’ai déjà entendu ça quelque part. Même question, même réponse », murmura-t-il ensuite.

Au point où il en était, il estimait ne plus rien avoir à perdre. Bizarrement, il s’était retrouvé dans ce genre de situation critique plus d’une demi douzaine de fois. À croire que son destin était de danser sur une corde raide, suspendu au-dessus du néant. La Mort avait crut pouvoir le prendre tellement de fois qu’elle devait être blasée à la longue.


Alaïs Antonius

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Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 12 mardi 24 juillet 2018, 15:45:42

Le vicomte regarda le terranide. Il vit dans ses yeux la lueur indiquant qu'il n'était toujours pas brisé.

Le vieile homme resta perplexe de longues minutes en observant Mystère.Constatant que le félidé avait décidément un caractère ceint si robustement au corps, il comprit que s'il insistait pour l'en détacher, il faudrait l'amener si proche des portes de la mort que les chances de survie à un tel traitement n'apportaient aucune garantie fiable de pouvoir ensuite exploiter à nouveau sa propriété.

Heureusement, le vicomte était de bonne humeur. Il ne voyait pas l'intérêt d'aller si loin. Mais s'il n'avait pas obtenu le résultat recherché, il estimait du coup que le terranide devait malgré tout être repris en main.

Très bien, tu as gagné la première manche petit. Mais voyons comment tu te comportes à la deuxième.

- Admettons... Murmura le vicomte en se détachant du terranide pour tirer sur sa pipe. Gardes, détachez-le. Lavez-le et séchez-le. Puis mettez-lui une muselière, un collier, une laisse et un bandeau d'aveuglement. Ensuite, amenez-le moi. Et assurez-vous qu'il reste bien à quatre pattes. Après tout, les animaux "libres" ne marchent pas sur deux pattes et n'ont pas besoin d'habits... Commenta le vicomte en sortant.

Les gardes haussèrent les épaules, délièrent le terranide et firent comme on leur avait dit, le plongeant presque de forces dans une baignoire d'eau savonneuse et le firent frotter par une autre esclave avant de le faire sécher et de le munir du collier, du bandeau, de la laisse et de la muselière.

Peu après il était conduite à quatre pattes dans les couloirs du manoir. Mytère ainsi paré était aveugle et muet, mais pas sourd. Aussi entendit-il quand on poussa la porte.



Cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas vu mon gand-père. Toujours aussi grand, aussi sex, l'air aussi sévère que d'ordinaire, même si un peu comme d'habitude il me sourit en m'acceuillant et me demande si j'ai fait bon voyage.

- Les routes sont un peu cahoteuses comme d'habitude grand-papa. Mais ça me fait plaisir d'être ici.

Sur ce point-là je suis assez honnête. La semaine dernière a été extrêmement lourde en devoirs et examens que j'ai déjà fait l'années d'avant.

Si seulement mon école n'avait pas brûlé... Songe-je en soupirant.

- Tu sembles en forme grand-papa. Tu tes portes bien ?

- Parfaitement, répond mon grand-père. Notre coeur nous rend plutôt résistant aux maladies, tu le sais bien.

J'hoche la tête à sa réponse quand la porte s'ouvre, la vision d'un terranide nu et baillonée me fais lâcher un léger hoquet de surprise.

- Grand-père, qu'est-ce que ça veut dire ? M'exclame-je embarassée.

- Hmm ? Ho, ce n'est qu'un esclave qui a fait une tentative d'évasion. Je lui rappelle le prix de la liberté.

- Le prix de la liberté ? Grand-père... Commence-je avant de m'interrompre quand il lève sa main.

- Je connais bien ton point de vue sur le sujet Alaïs, tu me l'as martelé au moins dix fois, si ce n'est plus. Mais le fait est que je ne peux pas laisser une faute impunie.

Mon visage se ferme et je croise les bras sous ma poitrine. Je suis au moins aussi butée que mon grand-père quand il s'agit de nos opinions respectifs.

- Et tu penses qu'en le promenant nu au bout d'une laisse tu va lui donner envie de ne pas recommencer ? Demande-jed'un voix grinçante.

- En l'humiliant publiquement, je veux qu'il comprenne qu'il a intérêt à obéir s'il ne veut pas que je recommence, me corrige-t-il d'une voix ferme. Un jour tu devras toi aussi passer par là pour te rendre compte que l'humiliation est parfois bien plus porteuse de fruits que la violence ou la douleur.

- Je ne crois sincèrement pas que je m'y adonnerait un jour... Commente-je.

Malheureusement mon commentaire à l'air de vexer mon grand-père. Décidément ces vacances commencent bien.

- Crois-tu... Dans ce cas, je vais l'assigner à ton service.

- Pardon ? J'ai dû mal entendre ! m'exclame-je surprise.

- Tu as très bien entendu. À partir de maintenant il est en charge de toutes les tâches pour ton confort et ton bien-être. Et si tu tentes de le faire chômer, je lui ferais décoller la peau du dos à coups de fouets. Et, bien entendu, il n'a le droit de retirer ni sa muselière, ni sa laisse, ni son bandeau. De toute façon il n'a besoin ni de sa gueule ni de ses yeux pour te servir. Et si ça se passe mal, je pourrais tout-à-fait envisager de rendre sa cécité permanente s'il n'y prend pas garde...

Je pâlis un peu en regardant mon grand-père. J'oublie trop souvent qu'il peut être aussi implacable que les pierres quand il s'y met.

- Tu dois être fatiguée, prends-donc congé pour déballer tes affaires et te reposer... Continue mon grand-père, me faisant ainsi comprendre que je suis congédiée.

- Bien, je vous revois à souper, semble-t-il ? commente-je aigrement en me levant pour prendre mon sac.

- En effet. Et Alaïs ? Depuis quand une grande dame porte-t-elle elle-même son sac ?

Mon grand-père ayant visiblement décidé de m'énerver, je fini par poser le sac sur le dos de la pauvre créature et prend sèchement la laisse au garde avant de le tirer doucement dans mon sens.

- Allez toi, suis-m...

Je réalise que c'est très idiot de ma part parce qu'il ne voit rien.

- Heu... suis la direction où je tire la laisse, réessai-je gentiment avant de commencer à le faire.

J'essaie de le guider ainsi jusqu'à ma chambre le plus doucement que je le peux avant de le faire entrer et de le débarasser de mon sac.

- Désolé de comment mon grand-père te traite... Dis-je avant de revoir la muselière et de comprendre qu'il ne pourra pas me répondre.

Sans vraiment d'autres idées, je tente de lui caresser la tête.

- Je suis désolée... Je te promet de ne pas te traiter mal...
"À tout escalier menant vers l'infini, il faut une marche plus basse que toutes les autres."

- Un illustre inconnu

Mystère

Terranide

Re : Le Mystère des Antonius [Mystère] - [Alaïs]

Réponse 13 vendredi 27 juillet 2018, 15:40:45

Mystère était plutôt content de lui. Il s’étonnait lui-même en réalisant ce qu’il pouvait endurer. Pour autant, il fallait bien l’avouer, après tant de jours de sévices, il atteignait des sommets d’épuisement qu’il n’aurait pas même cru possibles. Dans son état, le plus dur, ce ne fut pas de supporter l’humiliation d’être traité comme un vulgaire animal, mais juste d’arriver à ne pas s’effondrer.

Encore une fois, il s’étonna lui-même car il fit à peu près illusion. Certes, il chaloupait de ci, de là, de manière excessive, ce qu’on pouvait mettre sur le compte de sa cécité. Certes, il réagissait aux ordres avec la vivacité d’une tortue, mais rien de plus. Mais à chaque seconde qui passait, il sentait le poids de son corps peser sur ses bras et ses jambes. Il avait l’impression d’être obèse, plus même, absolument énorme et lesté au plomb. Il cherchait son souffle et dans sa tête, c’était un vertige permanant. Il tentait de suivre ce qui se passait, c’était dur. Dormir, dormir, il voulait dormir... Il n’en constata pas moins que la chance avait enfin décidé de lui sourire. Le grand-père buté le mettait au service de la dame tout juste arrivé, pile la personne qu’il aurait cherché à approcher. Car s’il y avait bien une solution à son problème, c’était la fille Antonius qui la détenait. Il fallait en faire une alliée... par tous les moyens. Comment ?! Ho, mon dieu, le vertige redoublait. Réfléchir lui était impossible. Mais il trouverait. Il lui semblait déjà réaliser que s’il demeurait dans sa présente condition, il ne pourrait assumer les tâches qu’on venait de lui assigner. En effet, comment s’occuper de madame sans l’usage des mains et de la vue ?

Quoi qu’il en soit, il suivit sa nouvelle maîtresse jusqu’à ses quartiers. Écrasé par le poids du sac, il se traîna plus qu’autre chose. Le voilà arrivé. Il entendit la porte se fermer, sentit le poids du sac s’en aller, comprit à moitié les propos de la demoiselle, sentit sa main sur sa tête. Un défi achevé, un autre à passer. Mais ce ne serait pas sans une petite pause.

Faisant face à la dame, il s’assit comme l’aurait fait un vrai chat. Mais, désobéissant aux ordres reçus, il souleva une main et trouva miraculeusement du premier coup le moyen d’ouvrir la muselière. Il s’en débarrassa, la gardant toutefois en main, puis déclara d’une voix douce comme le velours :

« Il n’y a pas de mal. J’ai vécu pire. Je vous demande cependant de bien vouloir m’excuser, je reviens d’ici quelques dizaines d’heures. »

Il eut un charmant sourire félin puis... s’effondra inconscient sur les pieds d’Alaïs. Ho, rien de grave, il avait juste des heures de sommeil à rattraper. Après, il serait de nouveau frais et dispo. C’était fou comme il récupérait vite !


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