Micha et
Emeralde sont sur sa trace, et sont désormais proches de lui, le pirate aura-t-il le temps de partir ? De fuir ? Où voudra-t-il se confronter à la personne qui l’a prise en chasse ? Pendant qu’il constate ce qui semble être des dégâts dans la base de données, les filles se rapprochent elles. Le message à son attention n’était pas forcément le plus compliqué du monde, il allait y arriver en peu de temps.
Emeralde s’installait tranquillement, démontrant la facilité de l’empire à localiser les choses et en prendre le contrôle. La batterie retirée avait cependant coupé net le processus.
Emeralde était faite d’énergie, mais sans la batterie, les circuits étaient coupés net ! Impossible pour elle de circuler, elle se cacha donc dans les condensateurs qui garderont assez de sa charge électrique pour qu’elle ne s’efface pas. Et de toute façon elle s’était déjà installée dans les mémoires mortes, au prochain démarrage de cet appareil, elle reprendra son fonctionnement.
D’ailleurs la femme en jaune, qu’il passa, sembla ne pas le remarquer.
Micha se contente d’entrer dans le bar, elle ne scanna la pièce, aucune trace de sa cible. Aucune trace non plus d’
Emeralde, elle sort alors sa tablette et ressort, en contact avec
Emeralde elle fait le topo de la situation.
Emeralde n’est pas totalement installée, leur cible est en fuite et la qualité des caméras de cette ville ne permet pas de le tracer depuis sa sortie. Comme il n’est pas un, habituer le barman ne sait rien de sa cible. Elle scanne l’endroit encore une fois, aucune ne trace de cette personne. Elle décide alors de sortir, Jonathan pouvait sentir le frisson dans sa nuque, quelque chose était en chasse, et il était la proie !
Micha était une vieille unité, mais une excellente chasseuse. Élancée, rapide, petite, elle courrait dans la foule se cachant sous son imperméable.
Jonathan pouvait entendre derrière lui des cris, des gens se plaignant qu’on les bouscule, mais il aurait beau regarder, rien ne semble se démarquer. Elle est trop petite une fois qu’elle court, penchée en avant, fonçant en scannant les personnes qu’elle croise. Elle ne ralentit que pour les plus grandes. Car oui, l’homme qu’elle cherche n’est pas d’ici, il n’a pas la taille habituelle des habitants de la région. En plus avec les informations qu’elle a, elle sait qu’il n’a pas de téléphone en fonction sur lui ! Elle éliminait donc avec
Emeralde toutes les personnes en communication téléphonique dans cette rue. Elle courrait si vite, qu’elle finit par percuter une personne sortant d’un autre bar. Cela la ralentit donc et sa capuche tomba laissant sa longue chevelure blanche s’exposer. Un éclair à cet instant révéla un peu la dame en blanc. Son étrange diadème avec des antennes. Son oreillette sortie d’un film de science-fiction.
Elle avait aussi un exosquelette dans le dos donc quelque partie se voyait sur l’avant. Elle continua sa course le visage à découvert, la bousculade avait ouvert son imperméable dans la foulée, désormais c’était une femme tout habillée de blanc qui chassait le coureur de vague. Qui était-elle ? Que voulait-elle et puis c’était quoi ces deux armes parfois visibles à sa ceinture ? Les gens sur le chemin s’éloignaient d’elle, sa vitesse ne leur laissait pas vraiment le temps de comprendre. Arrivée à une intersection elle regarde de tout les cotés, puis l’aperçoit, il est temps de le poursuivre ! Elle sait qu’il va dans les petites rues, elle le suit au visuel et maintenant qu’elle sait à quoi il ressemble c’est encore plus simple ! Elle constate alors qu’il ne semble pas savoir où il va ! Elle commence même à le rattraper, il faut dire, avec un GPS embarqué ça aide !
Il pouvait courir, une dizaine de minutes déjà, s’il n’y avait pas tant d’obstacle cela ferait longtemps qu’elle l’aurait chopé.
Micha allait trop vite, elle devait ralentir à chaque tournant et faire un détour sur chaque obstacle qu’elle ne pouvait pas sauter ! Elle se plaignait un peu sur la manière dont cette ville était organisée c’était un vrai chantier ! Elle le vit passer un croisement, cette fois plus d’obstacle en vue ! Elle commence à sprinter, droit vers lui ! Arrivée au croisement par contre, elle ne vit pas arriver la camionnette tout phare éteint. Le véhicule allait assez vite lui aussi, était-il en fuite ? Allez savoir, elle fut frappée de plein fouet par l’aile avant droite du véhicule en marche et envoyée contre un mur. Elle entendit le véhicule continuer, elle n’avait pas de dégâts graves et se recula de quelques pas pour se situer. C’est là que l’accident arriva, la camionnette en fuite était poursuivie par ce qui semblait être des brigands, ou des membres d’un gang. Pas vraiment le genre de personne à se soucier de la vie d’autrui, ils foncèrent sur la jeune femme en hurlant et criant à sa mort ! Frappée de plein fouet elle vola par dessus le premier véhicule, heurta le second sur le capot et le parebrise, puis tomba au sol. Le véhicule en parebrise brisé recula, puis lui roula dessus avant que deux autres véhicules, une jeep et un pickup-up ne fassent de même.
Micha au sol avait la tête sur le côté, sa nuque n’était pas brisée, ses voyants internes étaient au rouge. Ses yeux étaient passés de leur bleu cyan à un gris foncé. Elle avait les bras brisés, le gauche arraché. Ses armes étaient au sol, ses jambes étaient également écrasées. Les dégâts étaient très importants, elle n’était plus en état de se relever. Sa veste jaune s’était fait arracher par les roues d’un des véhicules ne laissant au sol qu’une carcasse fumante dans cette nuit froide. Il y avait un peu de fumée qui s’échappait, grise, sentant le plastique en feu et les composants électroniques surchauffés. Et alors que le corps semblait inerte, c’est une explosion qui se fit entendre, des étincelles sortirent de sous son corps accompagné d’une lumière assez importante. Au sol il y avait une sorte d’huile qui se rependait. Et la fumée sortant du ventre venait des batteries liquides percées et qui avaient grillé d’autres circuits avec leur acide. Ce n’est pas un hasard si les unités modernes sont fournies en série avec un réacteur à fusion froide bien plus stable…
Une fois toute la fête finie, et les fumées au sol dissipée, il verra plus qu’un tas de métal, de plastique et de latex.
S’il la retournait sur le dos il verra en effet que sous sa cage thoracique quelque chose a brulé dans une cour-circuit, les batteries en fait, au nombre de deux. Et sans doute destinée à du haut voltage avec une grande intensité. Les membres fonctionnaient avec des systèmes électriques, moteurs, servomoteurs, électroaimants. Rien ici n’était à piston, c’était assez fou d’imaginer une machine allez à cette vitesse juste avec de l’énergie électrique. Son visage avait une peau dont la texture faisait totalement humaine, pareil sous la tenue. Mais au niveau du ventre et du torse, le feu avait révélé le subterfuge. La peau n’était qu’un simili en un matériau proche du latex, elle avait fondu sur le ventre et le torse, sa poitrine n’était elle qu’une partie plus épaisse de ce tissu. Sous la poitrine c’était bien du métal et la poitrine en elle-même n’était que du silicone rien de plus.
Qui que ce soit qui ait fabriqué cette chose, disposait de technologie proche des humains. Mais à un niveau très différent, la base était semblable, le modèle pour le corps était humain, mais qui diable sur Terre pourrait avoir fabriqué un tel engin ? Et maintenant cet engin était inerte, froid comme l’air ambiant. Seul le compartiment à batterie qui avait subi un gros choc était encore chaud. Son squelette semblait fait d’un matériau similaire aux fibres de carbone avec des renforts métalliques. Enfin s’il tentait de porter un morceau comme le bras gauche arraché, il verra vite que le poids est ridicule, cette machine a été faite pour la vitesse, la discrétion et certainement l’assassinat. Elle doit à peine peser plus d’une trentaine de kilos avec toutes les pièces réunies.