Les humains étaient de merveilleuses créatures, le genre qui se croit au-dessus de tout, qui oublie ses origines, ou pire, les renie. C'était des choses intéressantes, il semble certain que tout ira toujours bien, jusqu'à ce que la réalité les rattrape. Prisonnier d'une barrière magique, aucun ne pouvait fuir une fois entrer dans la zone ! Un lieu de non-retour, où la mort les attends inlassable, infatigable, permanente ! Ils pensaient voir un spectacle de rue, sans ambition, le genre de spectacle qui fait gagner trois sous à un artiste. Mais au lieu de ça, ils participaient en tant que cible au dernier spectacle de leurs vies ! Homme, femme, enfants, rien n'était épargné face aux deux tueuses aveuglées par le plaisir du jeu !
Kuroï se débrouillait bien, une faux enflammée, un classique pro un dieu de la mort. Peut-être même venait-elle de l'ouest avec cette arme. Megumi avait une arme typique de l'Est, une arme très tranchante et de bonnes qualités. Son arme à allonge ressemble presque à un avantage, mais dans les deux cas, heureusement que ce sont des armes magiques et surpuissantes. Car une faux n'est qu'un outil pour des combattants de fortunes ne pouvant se payer une épée. Le Katana lui n'est qu'un bout de fer aiguisé maigre et frêle en réalité. Aucune de ses deux armes ne valait une vraie masse ou un épieu. Les deux armes étaient moins efficaces que ses fusils modernes ou les cannons des temps passés.
Mais cela faisait son travail ! Kuroïe se prenait de l'avance à tuer les gens trois par trois, c'était sans doute vrai. Sauf que... La lanceuse du défi avait plus d'un tour dans son sac, elle était une déesse de la mort moderne. Née d'un mythe récent et de croyance populaire. Avec certains talents insoupçonnés ! Tandis que le sang coule, que trois têtes tombent au sol, on entend aussi des cris, court, faible. Dans un coin de ce cercle de mort, Megumi tuait des gens, enfin, plusieurs Megumi en tuaient à différents coins en fait ! L'une des particularités notables de cette déesse, était le donc d'ubiquité ! Et en plus les gens qui fuyaient Kuroïe et sa présence menaçante, se retrouvaient souvent pris de court par une Megumi qui sortait de nulle part, les plantait d'un coup de Katana en plein coeur, puis s'effaçait dans un nuage de fumée noire légère et volatile.
Là où Kuroïe prenait du temps à s'amuser, faire des photos et foutre la frousse, Megumi était plus silencieuse, une tueuse froide et implacable qui ne joue pas avec ces victimes. Elle n'en a pas besoin, et ne se fait même tacher par le sang encore chaud des morts sur le sol. Propre, net, précise, et partout, voilà ce qu'était devenue Megumi en quelques instants. Une personne qui la fuyait désormais, courant avec son téléphone en main, vit une lame en sortir et lui trancher la carotide avant de revenir dans le téléphone et une petite Megumi souriante lui faisait un "au revoir" de la main !
Que ce soit l'une ou l'autre, elles étaient douées pour le massacre, à ce rythme tous les humains de la zone seront morts dans moins de six ou sept minutes. La première manche allait clairement finir sur une égalité, le temps d'en tuer trois pour l'une, l'autre en tuait trois à trois endroits différents. Leur temps d'exécution était similaire au final. L'une tuait trois à la fois quand l'autre tuait trois fois plus vite l'une après l'autre avec sa faux. Le sol ressemblait à un champ de bataille médiéval avec ces bouts de corps un peu partout, dans les heures à venir ça sera les maladies et insectes mangeur de chaires. Dans quelques jours ça sera une alerte sanitaire dans la ville. Aucune des deux ne semblait avoir transpiré, cela était trop facile, Megumi croisa alors sa rivale, plus un humain n'était en vie par ici.
Mais il restait les gens doués de pouvoirs, cachés pour certains, pétrifiés pour d'autres. La déesse Megumi était désormais unique à nouveau, elle sourit à sa partenaire de massacre et lança alors :
- Et si on appelait ceci une égalité ? Nous n'avons presque plus de survivant, et le délai est écoulé.
Elle regarde les survivants, ils sont dans le désarroi le plus total ! Perdus face à ces êtres dont la nature les dépasse entièrement. Le pire étant, qu'ils comprennent bel et bien ce qui se passe, à l'opposé des autres humains, qui eux n'avaient pas eut cette chance.
- Tu tues les gens pour leurs âmes ?
Elle tendit une main, paume vers le haut, une cinquantaine d'âmes y était retenue, sans piper un mot de plus, elle les lui offre. Une déesse de la mort qui ne prend pas les âmes ? Cela pouvait sembler étrange, sans doute était-ce lié au fait que Megumi n'avait rien de régulier pour une déesse de la mort. Avait-elle seulement un côté "divin" ? Tout cela se répondra surement plus tard, son arme noire disparue signant là la fin d'un massacre à l'arme blanche. Elle observa un peu les survivants encore, puis lâcha sa zone de restriction et leur lança haut et fort :
- Notre jeu est fini, vous pouvez partir libre, nous étions Kuroïe et Megumi, prenez-en acte !
Il n'en fallut pas plus pour les voir fuir, tandis que la réalité sanglante prenait bel et bien place sur Terre. Le massacre était réel, horrifiant, les gens qui arrivaient sur la place ne comprenaient pas, en moins de quelques secondes la police fut prévenue, les sirènes commençaient à se faire entendre un peu partout dans la ville. Pompier, ambulance, police, tout ce petit monde pour chercher des survivants. Megumi fit signe de tête à Kuroïe de la suivre, une faille s'ouvrit alors vers une ruelle sombre. Une fois dedans elles purent sortir dans un autre bout de la ville, le quartier des jeunes branchés ! Des boites de nuit, des boutiques d'habits et de bijoux et de cosmétiques.
- On se prend un café, ou thé comme tu préfères ? Je te laisse proposer le prochain défi en tout cas.