Jaillissant de la vase, les ékinoppes étaient des créatures redoutables. Des déformations végétales résultant de la magie noire, ou des traces malfaisantes. Ces créatures poussaient généralement au-dessus de cadavres enterrés sans tombe, comme si leur corps pourrissant nourrissait le sol, et, mélangé à la magie, venait à créer ces saloperies. Les ékinoppes jaillissaient du marais, témoignant du passé funeste qui avait eu lieu ici. Cirillia était alors convaincue qu’il existait ici, dans ce marais, une force sombre, un passé sinistre, des cadavres qu’on avait jetés à l’eau. Elle plongea dans le marais, déployant son épée, et toutrna la tête quand June lui demanda de les retenir.
« Restez à l’abri ! »
Ciri’ avait eu le temps de recouvrir sa lame d’un onguent spécial, fait de feu. La lame s’enflamma, et elle se rua vers les monstres. Ils étaient nombreux, bien sûr, mais elle était une tueuse redoutable. Son épée traversa l’air, et se planta dans le corps d’une ékinoppe, la tranchant proprement en deux. Le haut de la plante tomba dans l’eau en hurlant. Une autre jaillit alors juste à gauche de Ciri’, sortant du sol, et s’battit droit sur elle. Fort heureusement, usant de ses réflexes, Ciri’ bondit en arrière, et généra rapidement entre ses doigts le signe d’Igni. Des flammes jaillirent depuis ses doigts, et enflammèrent le corps de la plante.
Une autre plante l’attaqua alors, et les épines jaillirent droit vers son cou... Avant que sa lame ne les dévie. Ciri’ s’avérait particulièrement redoutable, aussi rapide que puissante. Elle bondit sur la carcasse d’une ékinoppe, et s’envola dans les airs, avant de planter sa lame dans le corps d’une plante, descendant le long de cette dernière, ouvrant sa peau au passage. Retournant dans l’eau, elle attrapa son arbalète à répétition, et tira sur une autre ékinoppe, atteignant sa gueule quand celle-ci l’ouvrit pour lui cracher une gerbe de pointes, les faisant éclater dans sa gueule. Cependant, d’autres plantes continuaient à affluer, encerclant de plus en plus la jeune femme.
*Bordel, il y en a toute une chiée !*
Cirillia sentit brusquement son médaillon se mettre à vibrer intensivement, et perçut une puissante magie sombre sous elle. L’eau se mit à bouillonner, et June, réapparaissant sur le perron, lui ordonna de se mettre à l’abri, de sortir du marais. Ciri’ courut alors, mais une pointe la toucha alors à l’épaule, la faisant hurler. Elle tomba au sol, et se releva rapidement, avant de sentir, contre sa main, sur le sol, une sorte de substance moelleuse et visqueuse. Déglutissant sur place, elle bondit en avant, atteignant le rebord du marais, et sentit soudain une force l’aspirer en arrière.
« Merde ! »
Sa main gantée se saisit d’une racine noueuse sortant de la terre, reliée à un gros arbre, et s’y crispa, usant de son autre main. Sa vision commençait déjà à devenir floue, en raison de l’épine empoisonnée en elle. Néanmoins, elle n’avait pas le temps d’y songer, sentant une force aspirer l’eau autour d’elle. Ses jambes heurtèrent à nouveau une sorte de substance moelleuse, et elle se hissa en avant, bandant ses muscles. Elle se sentit alors brusquement partir en arrière, la racine se mettant à craquer.
*Tiens bon, tiens bon, tiens bon...*
Mais le poison, le poison en elle... Ciri’ grogna encore, et tourna brièvement la tête. Alors que l’eau disparaissait, elle aperçut, au centre du marais, une sorte d’énorme puits sombre, comme si un démon était en train d’ouvrir sa bouche pour tout avaler. Cirillia lâcha alors la racine, et tomba sur le sol boueux. Il ne restait plus que quelques flaques ici et là. L’eau allait toutefois revenir, progressivement, mais, pour l’heure, Cirillia avait d’autres soucis.
Elle réussit à se retourner, mais, en tentant de se relever, sentit un vertige la traverser, et vomit sur le sol, crachant un sang poisseux, verdâtre. Sa main se saisit alors de l’épine nichée dans son épaule, et elle l’observa, avant de claquer nerveusement des dents, de la sueur coulant de son visage, et jeta l’objet mortel au sol. Elle entendit June se rapprocher, et releva la tête vers lui, essayant de parler.
« Sa-Sacoche... E... Elixir... »
Ciri’ éternua encore, crachant du sang supplémentaire. Elle avait très chaud, et paradoxalement très froid en même temps. Le poison d’un ékinoppe n’était pas le plus dangereux qui soit, dans le sens où il existait des antidotes, mais il agissait très vite. Elle soupira encore, sentant la tête lui tourner.
« É... Élixir... Blanc.. »
Puis Ciri’ cracha encore, incapable de se relever, et extrêmement faible.
« Dépêchez-vous, vite... »
Ses veines se gonflaient sous son visage, permettant de voir le venin qui remontait en elle, filant à travers son sang.