La cité morte [Shad Hoshisora]

Qu’il le veuille ou non, June était bien obligé d’accepter l’aide du colosse à la hache. L’Okami regarda la scène avec une certaine lueur d’amusement dans le regard. Et bien ! Le pauvre nécromancien ne supportait réellement pas l’alcool à défaut de la brute qui l’aidait à atteindre sa chambre. Pendant ce temps, la Louve patienta tranquillement, observant discrètement les autres tablées et profitant de la douce chaleur des flammes qui s’échappaient du foyer. En voyant Sven revenir et surtout en entendant sa réplique, elle haussa simplement les épaules, paumes tournées vers le ciel.

« Hey, cela aurait pu être bien pire, imagine que tu l’ais appris…trop tard. »

Attrapant la bouteille d’alcool, elle leur servit à tous deux un verre, trinquant avec l’humain, un petit sourire amusé flottant sur ses lèvres. Elle imaginait tout simplement la tête qu’il aurait pu faire en découvrant le pot au rose bien trop tard. Pauvre June à être ainsi efféminé il attirait des convoitises qu’il ne devait sans doute pas désirer ! Mais il pouvait également soutirer plus d’informations, les langues avaient tendances à se délier en présences de jolies personnes de la gente féminine. Il ne tenait qu’à lui à faire attention à que tout cela n’aille pas trop loin.  En songeant au nécromancien, la Louve reposa son verre :

« Hum, si tu veux mon avis, mieux vaut aller dans ta chambre, il a besoin de repos et je doute que notre activité puisse l’aider à atteindre le sommeil…Et non je n’irais pas dans ma chambre juste pour l’embêter…Je te vois déjà venir. »

Être juste à côté, faire en sorte que le nécromancien entende les soupirs de la Lycane, voilà une idée qui aurait pu effleurer l’esprit de Sven et surtout une que Shad voulait éviter qu’il mette en œuvre. Elle porta de nouveau son verre à ses lèvres, fini de le boire d’une traite, les joues légèrement rougies par l’alcool, elle se leva de table.

« Bon, ce n’est pas tout, mais je pense que tu as assez attendu non ? Je ne sais pas réellement quelles sont tes attentes mais ma foi…après tout cela, ça nous fera le plus grand bien. »

Oui « nous », la Terranide ne s’imaginait nullement qu’il soit le seul à profiter de l’instant, après tout elle n’avait jamais caché qu’elle aimait bien ces petites séances de jambes en l’air. Tout le monde avait le droit de s’amuser après tout, après c’était la forme qui pouvait poser quelques soucis. Mais là n’était pas la question ! Ouvrant la voie, la Lycane se dirigea à l’étage et suivant les instructions de Sven se retrouva devant la porte de sa chambre, porte qui s’ouvrit pour les laisser tous les deux pénétraient avant qu’elle ne soit de nouveau fermée à clef.

« Hum et maintenant ? »

Le moment était un peu…atypique, comme un sentiment de malaise flottant dans l’atmosphère. Une impression qui ne devrait plus rester bien longtemps !

Sven étira confortablement ses jambes aux lourdes bottes sous la table. L’alcool ne représentait pas un problème pour ce dernier, contrairement à un certain nécromancien efféminé, et il tendit volontiers son verre à Shad afin de partager un dernier toast. Face à l’heure tardive, la grande salle de l’auberge se vidait peu à peu de ses clients, s’enfonçant toujours plus dans un silence intimiste bercé par le crépitement de la cheminée.

« J’imagine, j’imagine. » Lâcha finalement Sven en répondant au sourire de la louve. « Ne parle pas trop vite, ce type de personne peut réserver des surprises. »

L’homme porta son verre à ses lèvres en riant. La moindre allusion de Sven semblait porter quelques sens caché, moqueur sans doute, comme si il disposait d’une certaine expérience sur le sujet. Il reposa le verre vide en hochant la tête vers Shad, puis se leva à son tour, sans oublier de récupérer sa lourde hache.

« Comme tu veux princesse ! Troisième à droite. »

L’escalier craqua sous leur passage, mais les derniers clients s’étaient évaporés ou bien trop alcoolisés pour notifier leur escapade. Sven emboita le pas à la Lycane, lui tenant la porte de sa chambre plongée dans une obscurité silencieuse. La pièce était sommairement rangée, aussi bien le lit que le reste du mobilier, et non dans un désordre indescriptible comme l’on aurait pu s’y attendre en présence de grossiers mercenaires.
Ignorant quelques temps la question de Shad, il se dirigea vers le vieux meuble de chevet, y ouvrit un tiroir pour prélever une boite d’allumettes. Sven en craqua une, et illumina la chambre d’une première bougie.

« Maintenant ? C’est quoi cette question… » Commença-t-il en riant à demi, avant d’allumer une seconde bougie sur une commode.

L’endroit était désormais un peu plus clair, les flammes des bougies dessinant des ombres sur les chambranles que les volets clos privaient de lumière lunaire. Sven lâcha son paquet d’allumettes et, reposant avec précaution sa hache sur une chaise branlante, se rapprocha de la Terradine sans un mot. Les mains de l’homme vint entourer avec un bruit feutré les hanches de la jeune femme, et ses doigts vinrent pensivement suivre la courbe de son dos.

« Qu’est-ce que je dois comprendre ? T’es le genre à vouloir te faire diriger ? Détends-toi, c’est pas la peine d’être aussi formelle. Et ton chouchou dort loin, aucune raison de t’en inquiéter. »

Alors que June, à quelques pièces de là, luttait contre une nausée persistante, les yeux de Sven plongeaient dans ceux de sa compagne d’un soir. Etonnamment, l’homme montrait plus de délicatesse que sa prouesse au combat laissait à penser, alors que ses mains se montraient volontiers caressantes en remontant sur la nuque de Shad. En une économie de mouvements, silencieux et mesuré, il s’était faufilé près de la louve, son torse épais contre le sien, leurs souffles s’écrasant l’un contre l’autre.

« Tu vas pas me dire que tu sais pas faire ? » Dit-il avec une légèrement pointe de moquerie.

Un début de chaleur s’instillait entre leurs corps si proches, presque entrelacés, et le visage de Sven était si près de la jeune femme, que leurs lèvres étaient sur le point de se rencontrer.

« Hum… »

Fut la réponse donnée par la Terranide lorsqu’il ria à demi face à sa dernière question. Les flammes des bougies éclairèrent la chambre du mercenaire qui étonnamment était bien rangée et agencée.  La Lycane s’était attendue à une pièce en désordre, point commun que l’on pouvait retrouver auprès de mercenaires du même acabit que Sven, mais la réalité était tout autre. Les flammes ondoyantes des bougies offrirent une lumière tamisée à la pièce, rendant le tout chaleureux.  Il s’était approché, d’elle, la narguant sur ses dernières paroles et allant même jusqu’à mentionner June ! La Lycane eut un sourire amusé et ne se déroba pas quand elle sentit les mains de l’homme venir effleurer sa peau. Petit à petit, la Louve se retrouve écrasée contre le torse de l’homme, leurs corps bien trop rapprochés pour que cela reste décent.

En réalité, à voir la carrure de Sven, il aurait été simple d’imaginer qu’il aurait été plus brutale, plus rapide, désirant recevoir ce qu’il désirait. Mais le résultat était agréablement différent. Certes, rien n’empêchait qu’il se montre plus sauvage dans les instants à venir mais pour l’heure, la douceur était appréciée.  La Louve ferma légèrement les yeux quand sa main vint caresser sa nuque avant de les ouvrir à nouveau, plongeant son regard azuré dans celui de son partenaire du soir. Elle pouvait sentir son souffle contre ses lèvres, comme lui devait sentir le sien contre les siennes. Une nouvelle pique fut lancée et rougissant légèrement l’Okami lança :

« B..Bien sûr que si ! »

Et elle scella ses lèvres aux siennes. Ses bras vinrent instinctivement se croiser autours de sa nuque tandis que l’embrassade continuait. Le goût de l’alcool préalablement bu résidait encore sur les lèvres et la langue de chacun, donnant à ce baiser une petite note alcoolisé.  Brisant le baiser et décroisant ses bras, la Louve porta ses mains contre l’armure de l’homme, cherchant les lanières d’attaches afin de pouvoir la retirer petit à petit. Cela demandait plus de temps que de simples habits, mais le résultat était le même. L’homme fini torse nu devant la Terranide qui posa ses mains contre ce dernier, le caressant avant de se coller à lui et d’une langue habile venir lui lécher son cou.

« Profite. »

Elle se recula de quelques pas et doucement, calculant chacun de ses mouvements, elle vint à défaire sa propre armure, dévoilant petit à petit son corps nu au mercenaire. Loin de restait statique, la Terranide se déhanchait sensuellement sans que cela ne soit trop extravaguant, son appendice caudal ondulant tranquillement dans les airs, venant parfois se frotter sous le menton de l’homme quand elle se retournait. Inexorablement, la Louve se retrouva complétement nue face à la brute, lui dévoilant ainsi son corps fin mais musclé, des cicatrices le parcourant et surtout une chute de rein à se damner. Posant une main contre sa hanche, sa queue fouettant l’air, nullement gênée par sa nudité, elle lui lança :

« Je suis assez détendue à ton goût maintenant ? Mais – elle pointa son pantalon – je pense qu’il est temps que nous nous mettions sur un pied d’égalité toi et moi. »

Elle s’approcha de nouveau de lui, posant de nouveau ses mains contre son torse mais cette fois en y impliquant une légère pression. Oh, il pouvait aisément rester sur place s’il le désirait, mais le message était des plus clairs : il devait reculer et se laisser tomber sur le lit.  Encore une fois, ses doigts firent preuve d’une grande agilité lorsqu’elle retira le dernier morceau de tissu qui le recouvrait, le mettant nu comme un ver. Son regard se porta sur son corps, imprégnant l’image de ce dernier dans son esprit. La Lycane « grimpa » par la suite sur Sven, se mettant à califourchon au-dessus de son bassin, ses lèvres venant se joindre aux siennes pour un nouveau baiser.

« Hmm…hors de question que tu sois le seul à profiter. »

Sur ses paroles, la Terranide se retourna, présentant sa croupe à l’homme. Entretemps, elle s’était légèrement penchée en avant, une main attrapant son membre qu’elle caressa doucement tandis que sa langue venait jouer contre son gland. Un petit regard en coin par-dessus son épaule  avant qu’elle ne pose ses lèvres contre son membre, le faisant par la suite glisser entre ces dernières, entamant un léger mouvement d’avant en arrière, ses mains se tenant à ses cuisses.