Mon seigneur était de retour, tout du moins je reconnaissais sa voix. Cet aura était cependant la même et je doutais fortement qu’un être assez puissant puisse imiter cette sensation si particulière. Elle se mit à me poser des questions, venant à aussi proférer un souhait, les êtres ne parlaient pas pour en rien dire, surtout un seigneur. Je pris le temps de formuler ma réponse.
- Je n’ai pas de destination précise, Athénaïs. Cependant, si vous souhaitez que je rester à vos côté un peu de temps, alors je ne vais pas m’y opposer, vous aurez un peu de compagnie et j’obtiendrais un endroit où pouvoir me nourrir et dormir, une marché qui ne peut être qu’équitable en somme.
Ma réponse était sincère, je ne pouvais refuser une telle offre, la puissance de mon seigneur semblait être accompagné d’une certaine solitude. S’il existait des êtres capables de vivre de très long moment, avec peu de contact, certain ne pouvait réfréner une envie d’avoir plus de vie autour d’eux et la puissance de l’être n’avait rien à voir avec cette sensation. Athénaïs semblait se soucier beaucoup de la température de l’eau, bien que j’étais légèrement rouge comme une écrevisse, la température ne me dérangeais nullement, ce n’était pas une sensation de chaleur qui allait me nuire, d’autant qu’ayant des appartenances avec les animaux à sang froid, cela me faisais beaucoup de bien.
Elle se mit à masser mes épaules, venant à être une sensation bizarre, ce n’était pas le massage qui l’était, mais la pression que mon seigneur y mettait, c’était un massage très doux, très relaxant, mais qui était lent, là où mon instructeur avait préféré une méthode plus courte et efficace, même si cela n’était pas forcément très agréable. La méthode de mon seigneur allait très bien avec la situation. Il y eut un nouveau baiser sur le front, avant que le seigneur se mette à me demander si j’avais une faveur à demander. Il n’était pas dans la nature de ma formation de demander quoi que ce soit au seigneur, sauf si cela est nécessaire pour le bien de ma mission.
- Je n’ai aucune faveur à vous faire parvenir, Athénaïs.
Dès que les ordres se mirent à retentirent, je me levais doucement, afin de ne pas surprendre mon seigneur, venant à attendre qu’Athénaïs soit sortie pour venir concentrer mon énergie dans la marque maudite, venant à dégager un peu d’énergie par les pores de ma peau. Il s’agissait d’une méthode très pratique pour se sécher, même si cela était certainement idiot vu que cela consommait de l’énergie. Heureusement avec la nourriture que j’avais ingérée, je pouvais aisément récupérer cette énergie perdue.
Je saisis le peignoir, venant à aller dans la chambre et me voir offrir un sac. Je le saisis et entendis mon seigneur de parler avec franchise, venant à la saluer une nouvelle fois, avant de l’ouvrir et voir les trois tenues. Je les observais minutieusement, avant que mon seigneur face un commentaire, venant à renouveler mon salut.
- Une seule tenue aurait suffi Athénaïs. Si vous le permettez je souhaiterais les essayer pour vérifier certaines choses.
J’attendis la réponse avant de faire tomber le peignoir, n’étant clairement pas pudique et testait celle ayant la couleur du sable. Je fis quelques gestes brusques, quelques acrobaties, afin de vérifier si cela restait pratique dans le cadre d’un combat, la sensation de température constante m’indiquait que cette tenue était certainement enchantée pour maintenir une chaleur constante.
S’en suivit la tenue violette, qui avait une découpe originale, mais qui semblait parfaitement se fondre dans le milieu des villes. Il restait cependant un point faible évident, bien que moindre quand on le connaissait. Cette tenue serait certainement mieux dans un endroit assez loin des combats.
La dernière était clairement une tenue taillée pour le combat, je ne voyais aucun défaut, un fourreau étant au niveau des hanches, parfait pour une arme moyenne ou une double lame. Quand je voyais des soldats avoir la garde au niveau de leurs épaules, je ne pouvais m’empêcher de rire devant le temps nécessaire pour dégainer leurs armes.
Ce ne fut qu’une fois les inspections faite, que je remis le peignoir.
- L’artisan qui a conçu ses vêtements est très doué. La deuxième tenue, si je devais me battre, reste la moins utile, l’écharpe est trop facilement atteignable, mais cela n’a guère besoin d’être modifié, je présume qu’il a voulu faire une tenue de ville, là où je risquerais bien plus un coup de poignard qu’un étranglement. La tenue de sable semble être parfaite pour de milieux où les changements de température sont présents La dernière tenue est clairement faite pour le combat, une grande mobilité dans les gestes, le matériau semble assez résistant. Le sac quant à lui est bien proportionné, vous avez certainement dû dépenser beaucoup pour cette qualité, Athénaïs.
J’attendis la réponse, avant de demander.
- Une de ses tenues est-elle prévue pour la soirée ? Sans vouloir vous offenser, des tenues si riches, ne feraient que compliquer votre tâche. La tenue de combat étant certainement le pire choix du fais que cela affiche littéralement une déclaration d’hostilité envers autrui. Rappelez-vous que je suis un esclave aux yeux des autres, un objet, un animal, une poupée au mieux. Si vous désirez que j’en porte une, je le ferais, cependant, je vous aurais prévenu, Athénaïs.
Il n’était pas plaisant de parler ainsi à son seigneur, mais Athénaïs devait avoir conscience des risques de tenue comme celle-ci. Bien évidemment, il était dans son droit de ne pas entendre ma remarque ou de me punir pour un tel affront, ce que je ne comptais pas esquiver, du fait que cela restait légitime. Je craignais cependant une chose, en repensant à son attitude, elle semblait assez protectrice à mon égard, l’absence de sa sœur faisait-elle que mon seigneur voulait me voir comme une chose qui la remplaçait ? Cette solution ne devait pas être écartée, ce qui compliquerait certainement notre tâche, vu qu’elle risque de m’interdire de prendre les dangers nécessaires à la réussite de la mission de mon seigneur.
- J’ai une question importante à vous poser, Athénaïs. Comment me voyez-vous ? Libre à vous de me mentir ou non, tant que vous êtes en accord avec vous-même.
Cette question pouvait clairement me coûter cher, car je remettais en question la vision de mon seigneur, ce dernier pouvant tout aussi bien réagir amicalement, que décider de me mettre dehors par perte de confiance en lui et donc en moi. Je suis une arme, comme dit mon instructeur, une arme n’a pas besoin de tact pour tester la volonté de son manieur. Mon seigneur avait été très douce à mon égard, cela ne me faisait pas du bien d’agir ainsi, mais une trop grande douceur pouvait conduire à sa mort ou au fait que mon tranchant serait émoussé.