C’était pas facile pour elle hein ! Il fallait bien se dire qu’elle était une humaine qui découvrait un nouveau pan de réalité, et surtout, que le pan de réalité qu’elle pensait existant, et bien, elle découvrait qu’il était faux, que ce n’était qu’un ramassis de conneries inventés surtout pour contrôler les hommes. Là, elle découvrait une religion beaucoup plus… « Naturel ». Et oui, beaucoup moins de construction artificiel ordonnés par des Livres, qui étaient forcément artificiel, même s’il avait été inspiré par Dieu. Là, elle découvrait des femmes violées, pondeuse, continuellement, et voilà… Bref, c’était une autre réalitée dont elle avait encore du mal à se mettre… Mais d’abord, écoutons la nouvelle arrivante.
« C’est parce que le message de la religion a été perverti par les hommes, Marie. »
Ce ne fut pas l’interlocutrice de tout à l’heure qui déclara cela… Mais Sarah Kerrigan elle-même ! Celle-ci arriva, tranquillement, se révélant. Loana s’inclina de suite, et Marie s’inclina elle aussi. Elle eut à peine le temps d’entendre que Loana lui disait de le faire, qu’elle le fit de suite toute seule, presque par reflexe… Loana visiblement n’était plus désirée, étant donné que Sarah lui demanda de partir. Elle fut alors installée dans un cocon, qui commença à l’attacher solidement à l’aide des tentacules. Bien sûr, celle-ci s’installèrent aussi dans la bouche et dans les intimités de la fameuse ancienne interlocutrice de la religieuse…
Une fois que Loana fut ainsi, littéralement « rangée », et bien, il ne restait maintenant que deux personnes : Sarah et Marie. Elle devinait qu’elles allaient parler, sans doute baiser… Et qu’elle serait rangée de la même façon… Gloups. Bref, cela ne commença pas par un discours, enfin, si, mais entre deux parties dudit discours, la fameuse Sarah offrit un baiser à Marie. Les deux femmes s’embrassèrent. Il faut bien dire les deux femmes, car Marie accompagna le baiser… Les mains de la Cérébrate passait alors sur le corps de Marie… Mais l’inverse était vrai aussi ! Cela voyait bien que malgré ce qu’elle disait, elle commençait à s’installer ici, elle commençait à comprendre ce qu’était justement le milieu, et qu’elle l’acceptait, même si cela était inconscient. Quoiqu’il en soit, après cela, Sarah commença à déclarer :
« Tout, dans ta religion, est affaire de manipulations. Tous les Évangiles que tu connais ont été rédigés plus d’un siècle au moins après la mort du Christ. L’existence même du Sauveur est historiquement contesté, et, pourtant, les humains continuent encore à y croire, et à y croire avec une dévotion admirable. C’est là la preuve que, fondamentalement, les humains sont en quête d’une puissance supérieure, d’une réponse au sens de leur existence. Cette réponse, ils la connaissent, pourtant, mais ils l’ont perverti. »
Oui, elle savait l’histoire de sa religion. Et elle savait que de tout temps, presque, l’homme avait cherché à trouver des réponses à ses questions. D’ailleurs, elle avait cru comprendre que certains justifiaient la montée de l’Athéisme, justement lié à cela. Comme de plus en plus de questions autrefois impossible à répondre étaient répondus par la Science, le besoin de Dieu diminuait. C’était quelques choses qui avait toujours attristée la fameuse religieuse, car bien entendue, notre chère Marie estimait que Dieu était plus qu’une simple recherche de réponse. Non, suivre Dieu, c’était une façon de vivre. Voilà pourquoi elle allait finir par bien s’intégrer à la ruche. Comme les autres, elles pensaient à une façon de vivre dans la religion.
« Ta religion a été redéfinie par l’Empereur Constantin. Tu sais qu’il existe plus de quatre Évangiles, n’est-ce pas ? T’es-tu jamais demandée pourquoi certains sont reconnus comme canoniques, et d’autres comme apocryphes ? Je suis sûre que la petite fervente que tu es a entendu parler du concile de Nicée. Pour résoudre les problèmes d’interprétation et de divergence entre les Évangiles, certains ont été canonisés, et d’autres ont été rejetés. Le tout était de donner à la religion chrétienne une interprétation qui siérait à Constantin et à sa visée politique. C’est tout. C’est historique. Indéniable. Ta religion est biaisée, tronquée depuis le début. La mienne est réelle, comme tu peux le voir. »
L’en… L’ensemble était plus compliqué que ça ! Mais encore une fois, impossible de nier. C’est vrai qu’il existait de nombreux Evengiles Apocryphes. D’ailleurs, malgré leur mise au ban par l’église dès le IVe siècle après Jésus-Christ, de nombreux avaient continués d’inspirer durant tout le Moyen Âge. Par exemple, le symbole de Joseph ? La fleur de lys sur un rameau autrement sec ? Et bien cela vient de l’évengile apocryphe de Jacques. Pareil pour toute la vie de la Vierge, hautement racontée, mais pourtant, dans les évengiles reconnus par l’église, que cela soit les synoptiques, ou celui de Jean, et bien, pas grand-chose est dit sur la mère du Christ. Quasiment tout vient des évengiles apocryphes, montrant bien que même si l’église avait tenté de le rejeté, de montrer une version biaisée… Et bien, cela n’avait pas tant marchée !
« Le principal point, c’est le péché originel. Une idée absurde, tu ne trouves pas ? Une manière de pervertir les hommes et de les amener à se rapprocher de la religion. En partant du principe que les hommes naissent dans le péché dès leur naissance parce que leurs parents ont baisé ensemble, et en retenant que seule l’Église peut absoudre les gens de ce péché originel, les fondateurs de ta religion ont réussi un joli coup de poker. Mais, la vérité, c’est qu’il n’existe pas de péché originel. Le sexe, Marie, est le plaisir le plus puissant qu’un homme puisse connaître. Ta religion a perverti cela pour engrosser son nombre de fidèles. Tu le vois ici, sous ton nez... Votre raison d’être, l’existence des hommes... C’est de copuler, de faire l’amour, et de servir votre Créateur et Dieu tout puissant : l’Overmind... Et donc, moi, par extension.»
Echec et mat… Elle pouvait dire ce qu’elle voulait… et bien, la situation faisait que sa maîtresse avait entièrement raison. Pourquoi dire cela ? Et bien, car elle avait ressenti ce plaisir. Elle ne pouvait le nier. Rien que là, on put voir que la notion de « plaisir » annoncé par Sarah, fit trémousser la fameuse religieuse, qui avait toujours sa tenue qui lui en offrait justement du plaisir. Elle comprenait la place du plaisir, et elle comprenait qu’en effet, cela ne faisait aucun doute… Si l’église avait tenté de bannir justement ce plaisir, et bien, c’était très probablement pour des raisons politiques, pour renforcer sa puissance. Elle chercha encore quelques minutes des choses à dire, des contre-arguments, mais finalement ne put que déclarer :
« Je suis désolée, Seigneur. »
L’usage du mot « Seigneur » voulait tout dire. Elle reconnaissait littéralement son interlocutrice comme « Seigneur », le terme qu’on donne à Dieu justement. Et oui ! C’était quand même important ! Ainsi de nouveau, elle s’inclina devant Sarah. Elle avait du mal à croire qu’elle faisait, disait cela, etc. Mais bon, comment faire autre chose ? Comment ne pas accepter ? Elle pourrait rester à nier. Oui, en effet. Mais à quoi bon ? Même elle, même une chrétienne comme elle commençait à avoir des doutes… Le doute était l’ennemi du chrétien, beaucoup de penseurs des premiers temps de l’Église l’avait dit… Mais justement. Justement s’ils l’avaient dis cela était peut-être pour cette raison...
« Je vous prie d’excuser mon insolence. Je reconnais j’ai perdu. Si mon père m’avait présenté Dieu, j’aurais bien cru à ce que j’ai toujours appris. Ma foi, ce que je sentais, me faisait dire que… Que ces incohérences, ces transformations du canon, tout cela était l’oeuvre de Dieu… Mais j’ai rien à dire maintenant. L’Overmind est donc le véritable Dieu ? »
Tout ce qu’elle avait appris reposait sur le fait qu’elle y croyait, car on lui avait dit. Mais maintenant… Elle découvrait une autre réalité, peut-être moins plaisante, mais existante, elle aussi. Et puis, elle était captive, et voyait tout ce qu’était capable de faire la fameuse Sarah Kerrigan. Elle pouvait contrôler l’espace, elle entendait, elle voyait… Contrairement à son Dieu, dont elle n’avait jamais compris pourquoi il avait laissé passer tant de choses. Tant de souffrance. A chaque fois, elle s’était dit que c’était que les voix de Dieu sont impénétrables, qu’elle ne peut pas comprendre. Mais là, depuis qu’elle était là elle voyait une femme qui contrôlait entièrement tout comme Dieu, mais qui contrairement à lui prouvait cela.
« Mais pourquoi ? Si l’Overmind est-il le vrai Dieu, pourquoi n’apparait-il pas ? Toute ma vie chrétienne, on m’a demandé pourquoi Dieu n’est pas là, pourquoi Dieu n’intervient pas ? Pourquoi… Pourquoi moi ? »
Elle ne pouvait pas accepter l’idée qu’elle avait été choisie car… Car elle était une excellente pondeuse ! Bref, elle parlait, et posait toujours plus de question, ce qui pouvait peut-être être pour son interlocutrice un brin énervant. Après tout au bout d’un moment ça va quoi ! Fallait qu’elle comprenne qu’elle n’était qu’une femme parmi tant d’autres qui entraient dans ce milieu. Mais voilà, c’est là qu’on sentait la Chrétienne, qui loin d’être dans l’humilité que soit disant faisait croire les chrétiens, étaient au contraire dans l’hybris de toujours se prendre pour au centre de l’univers Mais bon… On allait bien voir ce qu’allait dire la fameuse Sarah à cela ! Donc, comme on dit dans le jargon… Just wait’n see !