Magical Rhapsody[PV]

Préparer le repas pouvait sembler un poil compliqué, du fait que la résidence était, officiellement, une ruine. Même agrandie et aménagée par magie, on pouvait se poser la question concernant l'arrivée de l'électricité et de l'eau courante, par exemple. La magie intervenait, bien entendu, mais pas de la façon à laquelle on pouvait penser aux premier abords. En fait, il suffisait de lancer un sort sur une prise que l'on collait au mur et celle-ci produisait de l’électricité, sans câblages derrière. l'illusion était ainsi parfaite. Pour l'eau, il avait fallut installer de la plomberie par contre, mais qui conduisait vers un puis qui se remplissait d'eau pure par magie... et renvoyait l'eau sale dans le néant par conjuration. Le réseau fonctionnait de la même façon, grâce à un sort permettant aux ondes d'être réceptionnées, comme une parabole magique. Tout ces sorts domestiques adaptés à la technologie Moldue étaient catégorisés dans ma Magismologie, une pratique relativement récente qui ne devait pas exister depuis plus d'une dizaine d'année et essentiellement utilisée par les sang-mêlés et les Nés-Moldu. En tant que telle, Éva les connaissait bien évidement et s'en était servie partout dans le manoir.

Ainsi, les deux jeunes filles purent cuisiner un peu avant de se mettre à table, face à Claire. Celle-ci avait décidée de prendre le sien avant de commencer son propre entrainement, et ne s'attendait pas a avoir une cadette aujourd'hui. La belle rousse n'était pas la première élève d’Éva, mais elle était indéniablement la plus douée et l'une des rares, pour l'heure, à apprendre les magies offensives, défensives et curatives. Il fallait bien comprendre que chaque fille suivait des leçons adaptées à ce qui les intéressaient ainsi qu'à la vitesse à laquelle elles apprenaient.

- Vous vous connaissiez avant, toi et Éva ?

- Pas vraiment. Je faisais déjà un peu de magie de façon incontrôlée avant de la rencontrée. Je croyais avoir des supers pouvoirs qui partaient un peu quand sa voulait... Et puis un jours, je suis entrée dans la salle dans laquelle j'avais l'habitude d'aller quand je voulais sécher un cours que j'aime pas... et je l'ai trouvée bien plus grande que d'habitude.

- Claire n'est pas la première à y entrer. Une autre lycéenne à pu y mettre les pieds alors que je venais tout juste de finir d'y mettre des protections.

- Elle m'a dit qu'elle avait mis un truc pour repousser les non-sorciers. Et comme j'ai pu y entrer quand même, ça faisait de moi une sorcière. Et j'ai appris à mieux maîtriser ma magie.

Il était facile d'en déduire qu'elles ne se connaissaient pas depuis très longtemps. Claire avait rencontrée l'anglaise à cette occasion. D'ailleurs, comme on pouvait s'en douter, la rousse était née en France, avant de quitter le pays après le collège pour entrer au lycée ici. la raison était simple, ses parents avaient toujours voulu vivre au Japon et, un jours, ils en ont eu l'occasion.

- En ce qui me concerne, c'était plus un désir d'élargir mes horizons que j'ai voulu voyager et, avec tout ce qui se passe actuellement dans le monde, j'me suis dit que le Japon offrait un bon point de départ.

C'était faux, bien entendu, mais elle ne pouvais pas non plus leur dire qu'elle avait ratée un sort qui l'avait envoyée dans une autre dimension, il fallait y aller par étape. Elle même ne savait pas qu'il existait d'autres plans avant de l'expérimenter.

Autour de la table, avec Claire et Eva, la nouvelle venue pu ainsi en apprendre davantage sur l’autre pensionnaire. Elle lui avait demandé comment si elle et Eva se connaissaient avant mais, la réponse fut que non. Puis elle lui conta son histoire, comment était-elle arrivée ici et pourquoi. Alors que Zara s’attendait à quelque chose de fantastique, de surnaturel, d’inattendu, elle entendit que Claire aussi été victime de sa magie incontrôlée. Sauf qu’elle avait pris cela pour des superpouvoirs. Intéressant pensa alors Zara qui l’écouta jusqu’au bout. Elle avait donc connu Eva le jour où apparemment elle s’était rendu dans une salle qu’elle avait l’habitude d’y aller, mais que cette dernière semblait plus grande.

C’était Eva qui en était la responsable, et ce fut ce jour-là qu’elles firent connaissance. Zara hocha de la tête et tourna celle-ci vers Eva quand elle se mit à raconter à son tour sa petite histoire. Pour elle, c’était différent puisqu’elle expliqua que sa présence au Japon n’était motivée que par son désir de découvrir de nouveaux horizons, tout simplement. « D’accord. » Dit alors Zara, un petit sourire aux lèvres. Curieusement, elle se demandait d’où venait Eva, du coup. Qui étaient ses parents, par exemple ? Zara ne se voyait pas lui poser toutes ces questions maintenant, c’était peut-être trop indiscret. Pour le moment. Pour poursuivre la discussion, elle expliqua alors à son tour d’où elle venait à ses deux camarades.

« Moi je viens d’Italie. Mon père s’est vu offert une belle opportunité de carrière dans sa boite, qui l’a conduit au Japon. On l’a donc suivi et voilà, c’est comme ça que j’ai atterrit ici. Et c’est depuis ce moment que ... Mes pouvoirs se sont manifestés. » Dit-elle, semblant bien plus apaisée et rassurée d’en parler à présent qu’elle savait de quoi il s’agissait, grâce à Eva. « Sans Eva, je serai sans doute encore en train de sombrer dans ma psychose du paranormal ! Je sais pas comment te remercier, d’ailleurs ... » Dit-elle, souriant à son amie. Eva ne s’en doutait peut-être pas mais, elle avait fait quelque chose de très important et bénéfique pour Zara. Grâce à elle, à sa patience et son aide, Zara allait progressivement se débarrasser de ses peurs et de sa paranoïa qui avait commencé à la ronger depuis tout ce temps.

Elle soupira puis reprit. « Enfin, je suis hyper heureuse de faire ta connaissance Claire ! Y’a d’autres, hum, pensionnaires ici, sinon ? » Demanda-t-elle car du coup, la question se posait. Combien d’élèves avait Eva ?

- Moi je viens d’Italie. Mon père s’est vu offert une belle opportunité de carrière dans sa boite, qui l’a conduit au Japon. On l’a donc suivi et voilà, c’est comme ça que j’ai atterrit ici. Et c’est depuis ce moment que ... Mes pouvoirs se sont manifestés. Sans Éva, je serai sans doute encore en train de sombrer dans ma psychose du paranormal ! Je sais pas comment te remercier, d’ailleurs ...

- C'est pas nécessaire, tu sais ? Des gens ont fait pareil pour moi quand j'ai découvert mes dons, c'est normal que j'en fasse autant avec vous.

Techniquement, si la communauté magique et les écoles de magies n'existaient pas sur Terre, mais que la magie soit tout de même praticable, alors Eva se disait qu'il était tout à fait possible que les sorciers et sorcières, en revanche, devaient probablement exister malgré tout, et devaient transmettre leur savoir un peu de cette façon. Au final, elle s'était seulement adaptée à son nouvel environnement, sans preuve concrète de ce qu'elle avançait.

- Depuis les inquisitions du moyen âge en Europe, les sorciers et sorcières se cachent et transmettent leur savoir à ceux et celles qui développent une affinité avec la magie. C'est pour ça que même les pratiquants accomplis ne connaissent que très peu de leurs semblables.

- Enfin, je suis hyper heureuse de faire ta connaissance Claire ! Y’a d’autres, hum, pensionnaires ici, sinon ?

- Ouais, y'a aussi Jane, une californienne, Julia, une Italienne comme toi et Megane, une Japonaise d'ici.

- Mishima est dans une espèce de nœud éthéré, un afflux important de courants magiques. C'est impressionnant le nombre d'êtres sensibles à la magie qui s'y rassembles inconsciemment. La difficulté, c'est de repérer ceux qui sont sensibles à la magie pour leur venir en aide.

Pour le moment, tout cela ressemblait étrangement à une discutions des plus banales, remise dans le contexte de la sorcellerie. Les filles discutèrent encore un moment ensembles des situations de chacune. Par exemple, Jane vivait encore avec sa sœur aînée dans un studio et ne passait que quelques fois au manoir. Il était toutefois possible qu'elles finissent par déménager ici. Après tout, il n'y avait pas de loyer à payer, il fallait seulement que les deux américaines finissent de régler deux ou trois choses. Concernant Megane, comme précisé plus tôt, elle vivait avec ses parents en ville. Pour le moment, venir vivre au manoir ne lui servait donc pas à grand chose. Toutefois, il était prévu qu'elle quitte le cocon familial à la fin de ses études et une chambre ici lui était donc réservé. Quant à Julia, elle vivait déjà au manoir, mais aimait bien passer ses journées en foret.

En début d'après midi, Éva reprit ses leçons avec Zara. Dans un premier temps, elle lui fit faire un entrainement des différents sorts appris le matin même, juste histoire qu'elle puisse mieux les Maîtriser. Elle lui enseigna ensuite de nouveaux sorts ménagers et pratiques, à commencer par le Airdensi qui permettait de faire sécher les cheveux et vêtements, le Impervius qui rendait tout objet enchanté imperméable aux liquides, l'Incendio qui était comme un briquet, le Locomotor Barda pour déplacer dans les airs toutes sortes d'objets, moins spécifiques que le contenu d'une valise, la Pointe au nord, le charme de boussole, toujours très utile lorsque les champs magnétiques sont perturbés et enfin, le Telepathia.

Celui-ci, Éva décida de le garder pour la fin, car il s'agissait du premier sort vraiment compliqué que Zara aurait à apprendre avec elle. Comme son nom l'indiquait, il permettait d'établir une communication télépathique avec une autre personne et sur une distance relativement longue. Éva lui enseigna donc ce sort relativement difficile, en lui expliquant qu'elle devait pointer le bout de sa baguette sur sa tempe avant de prononcer la formule, tout en pensant à la personne destinataire. Il fallait ensuite maintenir sa concentration le temps de la discussion. Un tel sort pouvait sembler inutile à l'ère des smartphone, pourtant il restait plus discret qu'une oreillette, marchait là où il n'y avait pas de réseau, n'avait pas besoin de batterie et surtout, l'appel arrivait directement dans la tête. Bref, il était très pratique dans les situations d'urgence. Et surtout, savoir lancer un tel sort, facilitait l'apprentissage de la légilimencie plus tard.

- Tu as bien compris comment on fait ? Alors à ton tours dans ce cas.

La discussion allait de bon train et, qu’est-ce que c’était agréable de parler avec des gens comme elle, pensa alors Zara. Enfin elle pouvait parler librement et sans risquer de passer pour une folle. Enfin ... Des gens semblables et qui étaient dans le même bateau. Ça faisait beaucoup de bien et cela se voyait à la mine radieuse qui illuminait son visage. Depuis qu’Eva l’avait prise sous son aile son air semblait s’être amélioré. Mais la route était encore incroyablement longue et sinueuse, Zara le devinait. Elle venait déjà de loin mais, l’avenir semblait prometteur, tant qu’Eva sera là pour la guider et faire d’elle une bonne sorcière. Ainsi donc les trois filles discutèrent puis finirent par faire plus amples connaissances, l’une se racontant à l’autre comment et où elle vivait. C’était toujours intéressant de connaitre un minimum les gens avec lesquels vous passez du temps. Car à compter de cet instant, il était logique de penser que les autres filles du manoir seraient ses comparses !

Néanmoins l’après-midi pointa et les cours en compagnie de la charmante Eva reprirent. Zara, toujours aussi studieuse et déterminée, suivit le rythme. Si elle semblait très joviale et grande curieuse durant le déjeuner, on pouvait voir qu’en cours, elle devenait incroyablement mutine et concentrée. Zara était, au lycée, une très bonne élève. Pas forcément pour ses notes mais, pour son sérieux et sa concentration. S’étant très longtemps sentie seule, isolée et renfermée sur elle-même après son arrivée au Japon, elle n’avait eu que peu d’éléments lui prenant l’attention autre que le professeur. La jeune femme avait tiré une belle qualité d’un désagrément qui lui gâchait un peu la vie. C’était ça aussi, sa force ! Les cours de l’après-midi débutèrent donc et sous le regard expert d’Eva, Zara approfondit en premier lieux les sortilèges apprit la matinée.

Vint ensuite un cours théorique et pratique sur de nouveaux sortilèges utilitaires et quotidiens, destinés à lui rendre la vie plus facile mais surtout, pour lui faire la main. Zara voyait ces premiers sortilèges avant tout comme un entrainement à la fois pertinent et réellement pratique. Qui ne rêverait pas de ranger sa chambre d’un coup de baguette, après tout ? Zara fit donc parler sa baguette comme elle le put, essayant beaucoup de ratés, mais finissant toujours par parvenir à un résultat. Elle comptait bien répéter encore et encore, même en dehors des cours, jusqu’à maitriser ces sorts. Ils étaient simples, et faisaient l’objet d’un parfait entrainement au quotidien. Cependant, Eva jugeant apparemment qu’elle était déjà prête, aborda un nouveau type de sortilège. Un sort de télépathie ! Cela surprit Zara mais, même hésitante, elle accepta la mission.

Elle écouta et observa attentivement la démonstration de sa professeure, comprenant donc que pour mener à bien ce sort, il fallait une grande concentration sur la durée. Et la concentration étant son point fort, cela ne devrait pas poser de problème ... En théorie. Zara répliqua donc ce qu’avait fait Eva, à savoir poser le bout de sa baguette sur sa tempe, puis pensa très fort à Eva, alors que ses lèvres se mirent à susurrer la formule. Zara en ferma ses yeux, tentant de cristalliser l’image d’Eva dans son esprit. Mais, à part des acouphènes, elle n’entendit rien. Ce ne fut pas comme ce matin, malgré tout. Pour une fois, malgré toute sa volonté et ses efforts, après plusieurs essais, Zara ne parvint simplement pas à faire quoique ce soit vis-à-vis de ce sort. Semblant un peu déçue, elle se ressaisit, puis regarda Eva. « Je suppose que je ne peux pas toujours tour réussir dès le premier jour. Mais je m’entrainerai et j’y parviendrai ! » Dit-elle, confiante. Aussi, elle venait de passer le matin et l’après-midi à étudier et pratiquer.

Peut-être que demain sera le premier jour où elle fera coucou à Eva par la pensée ? Zara comptait bien le faire, en tout cas. Elle sentait que malgré toute sa volonté et ses efforts de concentration, elle n’y arrivait pas aujourd’hui. Surement qu’elle avait besoin de laisser reposer ses nouvelles et fraîches connaissances une nuit, avant d’attaquer quelque chose de plus costaud. « J’ai adoré cette journée de cours, professeure Eva ! Hihi, je ... Je suis impatiente de continuer. C’est la première que j’adore autant étudier ! Pour une fois, j’ai des cours et un prof’ qui sait faire aimer sa matière. » Déclara-t-elle à Eva, en lui souriant doucement, spontanément, chaleureusement. Eva avait beau être modeste et lui dire que la remercier était superflu, elle ne pouvait néanmoins plus se défaire de la gratitude de Zara. La jeune femme se sentait très redevable, ne serait-ce que pour être la hauteur de la confiance que lui avait porté Eva ; pour la prendre sous son aile et l’aider ainsi, c’était bien qu’elle avait une certaine estime.

Et, c’était dans le tempérament de la jeune femme de ne pas décevoir les gens. Au-delà de cela, Zara appréciait Eva, encore plus après cette journée. L’amitié était plus que jamais sacrée ! Néanmoins pour aujourd'hui, c'était tout. Zara expliqua alors que malheureusement elle ne pourrait pas rester ce soir-là, car elle devait simplement rentrer chez elle, sinon ses parents seraient morts d'inquiétude. Elle aurait voulu ... Passer au moins une nuit ici, dans ce manoir qui devenait, lentement mais surement, très accueillant. Au moment de partir, Zara prit spontanément Eva dans ses bras puis, agissant toujours sous le coup de ses émotions et de sa nature, elle déposa un bisou sur sa joue avant de lui dire au revoir, pour ce soir. Le lendemain ne pouvait pas être plus attendu que cela !