Terre, terra, l'hésitation de la déesse était grande, occupée qu'elle fût dans son autre dimension à regarder ces deux planètes tourner. Laquelle choisir ? Elle s'était déjà pas mal amusée sur Terra, à se prendre pour une aventurière de renom. Mais aussi sur la Terre à jouer des farces aux créatures qui n'y avaient pas leurs places. Toujours posée à l'envers, défiant toute forme de gravité, elle flottait avec sa chaise, regardait autour d'elle sans trouver de réponse satisfaisante. Elle ne pouvait s'en remettre au hasard, c'était son pire ennemi ! Aussi elle passa un temps long, très long à méditer la question, chaque monde avait ses avantages, mais finalement la question fut tranchée assez facilement. En bas un homme priait, elle vit la prière passer dans le flot insensé des requêtes de mortels pour leurs dieux. C'était comme un fil divin qui reliait ce monde et le leur, enfin, lui pour sa part était entre les deux. Elle n'aimait pas faire affaire avec les mortels, encore moins avec les dieux, aussi elle restait dans une dimension entre les deux plans. Finalement comme dit, parmi toutes ces prières, une attira son attention.
Souriante, un sourire pervers, presque diabolique, elle quitta sa chaise, chaise qui disparut sans rien dire. Elle sourit un peu plus encore, écouta la fin de la prière et sauta alors dans le sol. Elle le traversa comme s'il était intangible, puis elle chuta droit vers la planète Terra, une chute digne d'un météore, sans les effets néfastes pour l'environnement. Elle tomba alors du ciel, quoi que descendit était plus approprié. Elle marchait dans les airs, comme si un escalier invisible le lui permettait. Elle avait une grande robe gothique noire, très révélatrice sur sa féminité, des cheveux blancs, des yeux rouges sang luisant... Et avec cela un collier muni d'un authentique crâne d'elfe de maison bouillit. Elle se posa sur le rocher, son chapeau fut alors affecté par le vent, les plumes dessus se plièrent aux lois de la physique, comme le reste de sa robe et ses cheveux. Le contact avec la terre en était le déclencheur, elle sourit à l'homme qui se tenait à genoux.
- Désolé, le tout "puissant" est actuellement occupé, mais moi j'ai du temps libre !
Elle sourit un peu plus, ses dents blanches d'un blanc nacré bien visible. Ses lèvres étaient d'un rouge assez prononcé, elle sauta alors hors du rocher, et atterrirent sans déplacer une once de poussière. Cet homme cherchait donc le chemin, c'est ce qu'il semblait en tout cas, elle le regarda fixement, pénétrant son esprit pour mieux comprendre ce qu'il voulait. Un signe ?
- Ohh, je vois, fâcheuse habitude de ce petit gars-là haut, oublier de montrer à ses disciples le chemin.
Elle leva alors une main, et une ligne de fumée colorée fonça dans la direction d'où venait Almarik, comme si elle regardait tout le chemin déjà accompli. Puis la déesse rabaissa sa main approcha du mortel et se stoppa quand leurs visages furent assez proches pour sentir son souffle.
- Almarik, tu as fait un bout du chemin, mais je sens qu'il te reste encore beaucoup à accomplir, bientôt une épreuve te tombera dessus, tu devras faire des choix difficiles.
Elle se recula alors un rien, puis fit apparaitre une pomme, rouge, normale, de belles tailles et juteuse certainement
- Croque ce fruit, et j'exaucerais l'un de tes souhaits quel qu'il soit, sauf être à toi pour l'éternité, j'ai mieux à faire quand même...
Oui sur cette précision on sentait le vécu, l'expérience négative de suivre une vie avec un mortel et d'attendre qu'il meure pour être libre à nouveau. Bien sûr il se pouvait que l'idée de croquer le fruit ne plaise pas à ce croyant d'un autre dieu, mais n'était-ce pas là un signe qu'il venait de demander ?