Le hasard, oui, le hasard. [PV J. C. Daclusia]

"J'en ai marre de vous, vous êtes vraiment des cons !"

La porte du manoir claqua, les larmes de Taya coulaient le long de ses joues, de son visage pâle et marqué par la colère. Elle n'étais pas du genre à s'énerver, jamais elle ne levait la voix, mais entendre ses parents dire qu'il voulaient la mettre en pension sur Terre, la mit dans une colère énorme. Elle marcha, passa les grilles de la résidence familiale et traversa Nexus, d'un pas pressé, sans même savoir où elle allait. Peu importait, elle ne rentrerait pas chez elle ce soir, et quitte à se faire tuer, elle errerait dans les bas-fonds de la ville, et cela même si il fait -10°C dehors.

Après quelques heures d'errance, elle commença à se fatiguer et son pas ralentit, et ne marchait plus, mais trainait dans les ruelles étroites et sombres de la ville. Elle se demandait pourquoi elle n'avait pas encoré été attaquée par des voyous ou de sombres créatures. Peut-être la chance, ou le hasard. S'échapper du manoir était sa spécialité, elle ne sautait plus les grilles, elle partait ouvertement, par la grand porte, se disant que ses parents ne prendraient pas la peine de la chercher, ils s'en fichaient d'elle. Elle en avait la preuve depuis ses 5 ans, négliger son viol avait été pour elle une trahison de sa famille. Et elle craignait toujours les hommes, elle souhaitait avoir confiance en eux, mais pour le moment, elle restait bloquée, pétrifiée, au contact de l'un d'eux.

La nuit tombait, donnant un couleur rosée aux nuages, qu'elle apparcevait de temps à autre, entre deux toits du quartier malfamé de la ville. Maintenant elle en avait marre de marcher, elle trouva une pierre, au détour d'une rue, et s'assit dessus. Elle se dit que peut-être le hasard ferait quelque chose pour elle, même si elle ne croyait pas trop en ces choses là, elle n'arrivait même pas à accepter le fait qu'elle était une créature, elle se considérait humaine, et ses pouvoirs étaient indéveloppés, et cela lui faisait une belle jambe. Qu'allait lui réserver cette nuit d'errance ?

Le hasard...

" Le hasard n'est pas de ce monde... "

Bruit de papier chiffonné. Une main extirpe une pomme d'un sac en papier craft, la fait sauter deux ou trois fois, et la tend à la jeune fille, sans plus d'explications.

Le hasard, hein...?

" ... Tout n'est que... fatalité! "

La voix ne semblait même pas s'adresser à la jeune fille. Son propriétaire semblait même indifférent comme si cette jeune femme n'était pas présente, en ce moment même, devant sa main, à hésiter d'accepter une pomme de la part d'un inconnu. Il souriait cependant. Il souriait de cet effet qu'il se donnait.
S'impatientant d'ailleurs face à l'hésitation de la demoiselle, Daclusia, puisque c'était lui, renversa sa main, faisant choir le fruit directement dans les mains de la jeune Meïsa.

Ils étaient à un croisement. Un croisement à trois voies. Taya venait du nord-ouest. Daclusia, lui, arrivait du sud-est. Le troisième croisement allait vers l'ouest. Hormis des murs, l'endroit ne contenait pas grand chose. Au loin, une bougie indiquait une présence. Une maison délabrée gisait entre le chemin ouest et celui pour retourner au manoir Meïsa. Entre le chemin vide et celui d'où venait le JYL, un petit carré d'herbe, ainsi qu'un chêne. Hormis ça, le lieu était vide. Quelques trous de ci de là agrémentaient les murs et la chaussée trop terne, sans plus.

Daclusia commença à marcher en direction de l'ouest, laissant là la jeune fille et sa pomme. Le choix lui appartenait. Rester là et attendre, retourner au nord, vers la maison de ses parents, à l'ouest, le suivant donc, ou au sud-est, se livrant à l'inconnu.

Alors qu'elle était complétement submergée dans ses pensées, un homme arriva et lui offrit une pomme, lui parlant du hasard, comme si il avait lu dans son esprit. Elle resta muette, ne sachant que lui dire, elle observa la pomme alors que l'homme mystérieux s'éloigna en prenant la route à l'ouest. Elle regarda le croisement, réfléchissant où est-ce qu'elle devait aller, ne sachant pas si elle devait le suivre, le rattraper, et lui demander qui il était et pourquoi avait-il croisé son chemin. Après encore une ou deux minutes et une paire de soupirs, elle se leva de sa pierre et marcha dans la même direction de l'inconnu, d'un pas pressé pour le rattraper. Arrivé à sa hauteur, un peu essouflée, elle dit, ne se forçant même pas à sourire :

"Qui êtes-vous ?"

Elle essaya de se mettre au même rythme de marche que l'homme, puis elle commmença à frotter la pomme avec sa main pour qu'elle brille, elle croqua dedans et en avala un morceau difficilement. L'idée que cette pomme soit douteuse lui vnt alors à l'esprit, et si elle était empoisonnée ? Comme dans Blanche-Neige, elle faisait confiance à un inconnu. Elle demanda alors, un peu angoissée de son erreur :

"Cette pomme n'est pas empoisonnée, n'est-ce pas ?"