Surprise par la gentillesse de la demoiselle, je la regardai un moment avec méfiance, serrant davantage mon enfant contre moi. Les elfes n'étaient pas mieux que les anges et elle voulait probablement m'attendrir pour me tuer ainsi que ma petite fille. Sa gentillesse n'était pas naturelle envers moi, c'était trop bizarre. Je pris la potion dans ma main libre et je l'examinai, tremblottante de faiblesse. Je regardai ma fille et je soupirai, qu'est-ce que j'avais à perdre, de toute facon? Je n'avais plus que quelques jours à vivre ainsi que ma fille. Je ne pouvais pas la laisser à un orphelinat, où elle risquait d'être tuée par la faute de mon sang. Dans mon esprit, je revis Diane, cette fille dont je suis tombée amoureuse malgré nos rencontres horribles, malgré qu'elle ne semble pas m'aimer le moins du monde, voir même me haïr, j'étais de nouveau vivante, en pleine forme, prête à continuer.
Je portai le liquide à mes lèvres et je me mis à boire, cul-sec. La potion, chaude, était nettement plus froide et raffraichissante une fois ingérée, comme si une fois en moi, elle s'était refroidie. Ma faim et ma soif s'était évanouit. Je regardai ma bienfaitrice et je me mis à pleurer. C'était si rare de tomber sur des gens aussi gentils qui était prêt à sauver d'autres personnes. Lorsque la bouteille en fut au un quart de sa capacité, j'en donnai un peu à ma fille qui, affamée, ne s'en plaignit guère. L'enfant se mit alors à gazouiller de satisfaction et à s'agiter. Je n'en pleurai que davantage, nous allions bien. Par tous les dieux, nous sommes toujours vivantes et en santé. Je n'en revenais pas.
-Oh, mademoiselle, merci, merci de tout coeur... comment puis-je vous rembourser la dette que j'ai envers vous...? Je ne sais pas faire grand chose, mais j'aimerais me racheter de votre générosité...
Probablement que, venant d'un démon, cela ne lui évoque rien d'autre qu'une trahison future et d'ailleur, je ne pouvais pas lui en vouloir. Maintenant que j'allais mieux, j'étais prête à chercher un portail pour rentrer en Enfer, mais si j'avais la possibilité de montrer ma gratitude envers la demoiselle avec mes maigres don, ou même en lui accordant mon corps, je serais ravie de le faire. Sous ses yeux, mes cheveux reprient de l'éclat, se coiffèrent d'eux-même et mon maigre vêtement se changea en kimono. Mes lèvres se rougirent d'une belle couleur cerise alors que mes yeux reprenaient leur étincelle de vie etde douceur qui éveillent habituellement l'envie chez une femmes dont les amants sont du genre rustres. J'étais à nouveau aussi belle que je l'ai toujours été avant d'avoir ma fille et de sombrer dans cette sinistre misère..