Elle faisait la maligne, comme toujours, mais en vrai, elle ne savait vraiment pas trop quoi faire, dans cette situation. C’était tellement étrange comme situation… Et le pire, c’est q’uen face, il ne devait avoir aucune idée de qui elle était… Comment expliquer, en même temps, qu’elle était un homme de vingt ans qui avait été puni par une fée après l’avoir violée, de reprendre sa vie, quatre ans auparavant, et maintenant, devenir une fille… C’était… Boah, c’était littéralement n’importe quoi. Si elle racontait cela, le fameux garçon à la tresse la prendrait pour une folle. Elle même avait du mal à le croire… Et si cela était entièrement faux ? Et si la version masculine de Camille Catalino n’avait jamais existé… ? Non, elle devait se calmer, et se concentrer sur les déclarations de son interlocuteur… Interlocuteur qui déclarait :
- T'as du culot de me surnommer sans me connaître, j'aime bien ça. T'as juste d'ange que l'apparence. Pour ta question c'est assez simple. Dans moins d'une semaine il y a un exam. Tu sembles forte, moi j'ai besoin de m'en sortir avec la moyenne. Le deal est simple. Tu me laisses recopier quelques réponses.
Alors, là, c’était surréaliste à ses yeux. Elle devait bien avouer qu’elle n’aurait jamais, au grand jamais, attendu qu’on lui dise cela un jour, qu’on avait besoin d’aide, de SON aide pour un devoir… Elle rigolait intérieurement : elle se souvenait de toutes les fois, où la position avait été inverse, et c’était elle qui avait demandé à quelqu’un de… Comment dire… Qui avait demandé qu’on l’aide pour un DS, un DM ou tout exercice du genre ! Elle avait eu, à l’époque où elle était encore un garçon, eu la réputation d’un lacheur pendant les exposés, à ne rien faire, et laisser les autres faire tout le reste… Bon, d’accord, elle devait bien avouer que cela avait été vrai… Mais maintenant, elle était une autre personne ! Qu’elle le veuille ou non… Mais elle continua d’écouter les déclarations du fameux garçon à la tresse.
- Comme tu sembles avoir une bonne réputation on va pas t'accuser de triche. Par contre …
« Mmh… ? »
Par contre ? Encore plus de demande… Non. Heureusement, c’était juste un moyen pour le fameux garçon à la tresse, d’expliquer que justement, non seulement, il n’avait pas d’autres demandes, mais qu’il n’était pas du genre à arnaquer les gens… Car en effet, il expliqua :
- Je te fais pas sa gratuitement. T'as qu'à me dire ce que tu souhaites en échange et je m'arrangerais pour l'avoir. C'est donnant-donnant, même si dans ton cas le risque est de zéro. Je suis pas le genre de crevard à faire chanter, ça c'est pour les lopettes qui ont pas comprit le principe d'un bon échange de service. Par contre pour tout ce qui est drogue et compagnie je pourrais pas t'aider. Dans le cas où tu cherches des beaux gosses, j'ai quelques contact qui pourraient te dénicher quelques chose, des nanas aussi si t'es plutôt du genre à aimer ça.
Ah, cela, c’était déjà plus intéressant… Bon, visiblement, en effet, quoiqu’il arrivait, il gagnait dans cette histoire… C’en était presque louche. Qui proposerait de donner « ce qu’elle souhaite », en échange juste de montrer sa copie lors d’un exam ? C’était ridicule. D’habitude, l’échange se faisait quand même de donnant-donnant, certes, mais autant en faveur de l’un que de l’autre. Mais là, non. Ce n’était pas le cas…
- Tu voudras quoi en échange de ce service, en sachant que je pourrais te demander ce services pour les autres exams. Tu as le choix de ton paiement, un risque zéro, sympas , non ?
« Ah bah ça va. Si je me fais chopper, j’aurais quoi ? Une heure de colle ? Ca va, tranquille. »
Oui… Notre fameuse Camille avait toujours eu peur de l’autorité… mais à une limite. Elle n’était pas une lopette qui s’évanouissait à l’idée d’avoir une heure de colle. Alors, attention. Là, elle faisait la maligne, mais si on lui menaçait un renvoi pur et dur… Et bien, là, là elle ne ferait vraiment pas la maligne, et viendrait pigner, supplier, promettre la lune etc. pour pas se faire renvoyer, car elle aurait vraiment peur. Mais l’idée de prendre une heure de colle… Franchement, ce n’était pas grand-chose. Elle espérait, sincèrement, que le fameux garçon à la tresse n’était pas du genre à avoir peur juste d’une petite heure de colle, sinon, elle aurait vraiment affaire à une chochotte… Et sérieusement, si c’était une chochotte, elle aurait aucune envie de l’aider… Qu’il se démerde. Bon, allez, elle allait répondre. Elle déclara alors :
« Par contre, ce que tu peux me donner… Boah, je vois pas trop. Je suis nouvelle ici, je connais pas grand-chose. Puis la drogue, j’ai raccroché. C’était pas pour moi. »
En effet, là, c’était la vérité : notre fameuse Camille, à l’époque où elle était un garçon, avait consommé de la drogue. Elle avait très vite arrêté, car elle n’aimait pas l’idée de ne pas être en plein contrôle de ses moyens… Bien sur, aux yeux de son interlocuteur, cela pouvait sembler bizarre… Car je rappelle que notre fameuse Camille n’était qu’une gamine de seize ans. Hors, elle disait qu’elle avait raccroché. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Cela pouvait vouloir dire deux choses : Soit elle était entrain de se vanter, et elle avait juste fumée un joint, et s’en était vanté sur tout les toits… Soit elle avait commencé vachement jeune. La réponse ? Aucun des deux mon général : la réponse était ailleurs, Mulder… Ouah, j’ai fais deux références. Si vous les comprenez, vous irez loin ! Enfin, si les petits cochons ne vous mangent pas avant… Quoiqu’il en soit, ne sachant pas trop quoi demander, Camille demanda :
« Tu me proposerai quoi, la Tresse, concrètement… ? »
Elle avait une idée. Vraiment… Mais elle n’osait pas le dire, donc, elle préférait attendre… Une proposition. Avec un peu de chance… Il pourrait le proposer, qui sait. Qu’est-ce que cela serait… ? Et bien… Et bien… Elle avouait qu’elle aurait envie… De se faire le garçon à la tresse. Là. Maintenant. Elle se demandait littéralement ce que cela faisait, de se faire un garçon, et cela pourrait être un moyen de tenter. Surtout que ça serait ELLE qui l’aurait décidé, et qui dominerait. Elle pourrait même tout arrêter si elle n’osait plus. Pourquoi le voulait-elle ? Elle en avait aucune idée. Peut-être était-ce un mauvais tour de la fée ? Après tout, elle avait dit qu’elle vivrait ce qu’elle avait fait subir à ses filles. Cela serait compréhensible… Mais de l’autre côté, elle voulait pas le dire. Elle n’osait pas le dire. Elle était un garçon, avant… Mais c’était fini. Bon, allez, elle devait se concentrer sur ce qu’il allait dire.