Hélicarrier du S.H.I.E.L.D. « Iliad »«
Tu vas bientôt diriger ta première escouade, Vanessa, il faut que je m’assure que tu sois prête. »
Le ton était calme, clair, professionnel, comme à son habitude. Vanessa faisait partie des rares personnes du S.H.I.E.L.D. ayant eu accès au dossier de leur Directrice. Elle savait ainsi que
Maria Hill avait eu une enfance difficile. Elle était née à Chicago, mais sa mère était morte en la mettant au monde. Le père de Maria, traumatisé par ce décès, l’avait imputé à sa fille, et n’avait jamais pu l’aimer. De cette enfance, Maria avait tiré une personnalité froide et dure, peu amène à laisser ses sentiments s’exprimer. Ce n’était pas un hasard si ses agents la voyaient comme une femme au cœur de glace, chose dont Tony Stark, au demeurant, avait profité à l’époque où il avait été le Directeur du S.H.I.E.L.D., en n’hésitant pas à humilier Maria, comme pour tenter de la faire sortir de ses gonds.
Maintenant, Maria avait récupéré le poste suprême, un poste dont elle n’avait, fondamentalement, jamais vraiment voulu. Elle était une agente du S.H.I.E.L.D. depuis des années, et ne s’était jamais attendue, au moment où Nick Fury avait été disgracié, à ce que son dossier soit examiné par l’OTAN. C’était elle qui avait été choisie pour assurer l’intérim, en raison, non seulement de ses excellents états de service, mais aussi, et surtout, du fait qu’elle n’appartenait pas au cercle étroit de Fury, et serait plus encline à suivre les ordres de ses supérieurs. Fury avait oublié le principe fondamental de la démocratie, à savoir que l’autorité militaire se soumettait aux autorités civiles, car il se voyait comme étant perpétuellement en guerre. Hill avait brièvement dirigé le S.H.I.E.L.D., avant d’être remplacée par Stark, puis, après le désastre d’Osborn, avait fini par revenir.
C’était maintenant elle qui était à la tête du S.H.I.E.L.D., et ce depuis maintenant plusieurs années. Un poste qu’elle prenait très au sérieux, même si elle était, actuellement, plutôt ébranlée. La vie, à la tête du S.H.I.E.L.D., était loin d’être rose. Il y avait continuellement des urgences à gérer. Inhumains, X-Men, super-vilains, incidents diplomatiques, espionnage, invasions extraterrestres… Maria Hill avait tendance à faire des journées à rallonge, et à dormir dans son bureau. De fait, elle avait maintenant des séances de kinésithérapeute, car, à force de dormir sur son fauteuil, elle avait fini par se faire mal au dos.
Maria se forçait donc, maintenant à trouver des moments de repos dans la journée, de détente… Et ce qu’elle faisait là, était, selon elle, la définition d’un moment de détente. Elle avait délaissé sa combinaison au vestiaire pour un débardeur et un jogging, ainsi que des gants de boxe, et se tenait dans l’un des gymnases de l’
Iliad, le dernier Hélicarrier en date du S.H.I.E.L.D. En face d’elle, il y avait l’une de ses élèves, Vanessa White, une femme que Maria suivait depuis son séjour à l’Académie, et envers qui elle était… Plutôt proche. Vanessa était une femme talentueuse et compétente, une télépathe efficace. Pour autant, Maria continuait à l’entraîner, comme en ce moment.
Vanessa lui demanda alors si c’était Noël avant l’heure, et Maria sourit légèrement.
«
Ne te déconcentre pas, Vanessa. D’abord, de l’entraînement physique, et, ensuite, de l’entraînement mental. »
Quand on travaillait au sein du S.H.I.E.L.D., on ne suivait pas qu’une formation physique rigoureuse, mais on s’entraînait aussi à résister aux attaques mentales et télépathiques. C’était particulièrement vrai pour Maria, qui était après tout la Directrice du S.H.I.E.L.D., et sa formatrice, justement, était Vanessa. Pour Maria, il s’agissait d’un moment de détente, car elle n’avait aucun dossier à gérer, ni aucune urgence à faire… Seulement s’occuper d’elle et d’une amie, ce qui était bien moins lourd que ce qu’elle faisait habituellement.
Maria attaqua donc rapidement. Particulièrement svelte, elle opta pour un premier coup de poing, un uppercut que Vanessa esquiva habilement. Maria enchaîna alors avec un coup de pied retourné. Jadis, ce coup surprenait à chaque fois Vanessa, mais, cette fois, elle le para avec son bras, et tenta ensuite d’enchaîner en utilisant son autre bras, l’envoyant vers le visage de Maria. Cette dernière récupéra sa jambe, et tournoya sur le côté, évitant la charge, puis frappa la nuque de Vanessa avec le rebord de sa main.
«
Tu as amélioré tes réflexes, Vanessa… »
C’était un compliment. La séance d’entraînement promettait d’être très intéressante !