Anna Lovegood savait qu’elle était, parmi la plupart des parents d’élève du lycée Mishima, une bombe sexuelle. Elle savait aussi, vivant à Seikusu depuis des années, que Mishima était un haut lieu de formation sexuelle, et n’avait eu aucune difficulté à se rendre sur les réseaux sociaux, afin de voir que les élèves fantasmaient beaucoup sur certains parents d’élève, et que «
Lovegood-san » faisait partie des gros fantasmes. Ceci ne manquait pas de l’émoustiller à chaque fois, l’amenant à se masturber dans son bureau. Son mari n’était pas revenu depuis plus de trois semaines, en voyage d’affaires au Proche-Orient. C’était un riche trader, un homme d’affaires qui officiait dans une grosse entreprise japonaise, et qui, en tant que tel, voyageait dans les quatre coins du monde, et revenait rarement. Il avait tellement d’argent qu’Anna n’avait jamais eu besoin de travailler, et avait ainsi décidé de se consacrer au rôle de la parfaite petite Japonaise, en éduquant son enfant. De fait, Lovegood n’était pas le nom qu’elle devait porter, car c’était son nom de naissance, et non son nom marital, mais elle préférait ce nom, qui faisait… Plus sexy.
Elle vivait aux États-Unis et était étudiante quand Kenji était venu la voir. Elle vivait en Californie, à Los Angeles, et était tombée enceinte de lui. La jeune femme avait toujours rêvé de venir au Japon, mais, peu à peu, elle avait compris que son mari ne l’avait épousé que pour éviter un scandale avec sa famille, et par souci de l’honneur, et non par amour. Anna savait qu’il la trompait avec sa secrétaire. Elle le comprenait, car elle-même ne l’aimait pas, mais avait progressivement réalisé, probablement à cause du fait d’être bénévole à Mishima pour le nettoyage, qu’elle était sexuellement en manque. À Mishima, elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait vu des caleçons usagés sur le sol, des soutiens-gorges, des traces de sperme, ou clairement vu des lycéens en train de se faire l’amour. Tout ça lui trottinait dans la tête, et, aujourd’hui, elle comptait enfin passer aux choses sérieuses.
Son fils,
Toshito, était là, cet après-midi, en train de jouer à la console avec son meilleur ami, depuis son enfance,
Akihide, qui signifiait «
brillant et talentueux », et qui lui allait à la perfection. Les deux se ressemblaient beaucoup, tant physiquement que mentalement, et Anna faisait de gros efforts pour s’assurer qu’aucun des deux ne couche avec des filles au lycée. Elle leur ordonnait ainsi de se tenir éloignés de certaines personnes, comme cette Mélinda Warren, et offrait à Toshito énormément de jeux vidéos, afin qu’il reste chez lui, et invite Akihide.
Le fait est qu’Anna n’avait jamais trompé son mari parce qu’elle ne rêvait que de le faire avec son fils et avec Akihide… Mais, pour ça, il fallait encore les convaincre, et, comme il était difficile de s’attaquer à Toshito, Anna avait décidé de s’attaquer à Akihide.
*
Et, aujourd’hui, je vais passer aux choses sérieuses avec lui…*
Depuis des mois, elle avait créé un profil sur les réseaux sociaux, afin de tchatter avec lui. Ensemble, ils étaient devenus des petits-amis virtuels, et elle recueillait ses fantasmes, participant à du sexe virtuel, en écrivant la manière dont il la pénétrait, et dont elle jouissait, des scènes qui venaient ensuite ensemencer ses nuits, et mouillaient ses draps. Et puis, hier, quand Toshito avait demandé à ce qu’ils se rencontrent, elle lui avait finalement montré autre chose, comme images, que ses seins… Son corps. Elle lui avait dit qu’elle avait envie de lui, que ce n’était pas un piège, et qu’ils en parleraient demain, quand il viendrait jouer avec Toshito après les cours.
Quand les deux étaient venus, elle les avait salués, tout en portant son débardeur rouge sexy et moulant, avec une fine jupe blanche. Akihide avait fui rapidement, et elle leur avait annoncé qu’elle leur préparait des crêpes, puis les deux avaient filé. Anna les préparait donc, tout en sentant sa culotte à dentelles s’imbiber. En écrivant, elle avait exprimé des fantasmes particulièrement pervers avec Toshito : sodomie, bondage, SM… Elle se mordillait donc les lèvres, en attendant qu’il redescende, et, après quelques hésitations, finit par lui envoyer un SMS, pour le convaincre de venir :
Tu descends ? Je voudrais te parler...
Elle déglutit ensuite, espérant que savoir qu’il avait fantasmé pendant des mois sur la mère de son meilleur ami ne l’avait pas perturbé.