Dieu, que cette journée fut longue ! Par tous les
kami, Anna se mit à tourner en rond, incapable de savoir quoi faire. Elle laissait Akahide et Toshiro jouer ensemble, et passa une partie de l’après-midi à faire le ménage, non pas par souci de propreté, mais pour... Pour
s’occuper. S’occuper, oui, car, dans l’heure qui suivit le goûter et les crêpes, Anna se rendit dans sa chambre, et se masturba frénétiquement, gémissant le nom de son amant en imaginant quantité de fantasmes. Dire qu’elle avait craint cette rencontre, elle l’avait anticipé en la redoutant. Elle avait craint qu’Akihide ne fuit, en la prenant pour une folle perverse, ce que, en réalité, et sur bien des aspects, la femme était. Anna continuait donc à se caresser, jusqu’à voir les SMS d’Akahide, aguicheurs et provocateurs. Elle sourit, sachant que Toshiro ne viendrait pas les lire. Son enfant avait été bien éduqué, et elle répondit donc, annonçant à Akahide qu’elle aurait une «
surprise » pour lui ce soir.
Une surprise qui l’amena à ouvrir sa garde-robes, jusqu’à trouver ce vieux vêtement, une tenue qu’elle n’avait pas enfilé depuis... Eh bien, aussi terrible que ce soit, depuis avant la naissance de Toshiro. Un sous-vêtement qu’elle avait mis le jour de son mariage, un ensemble blanc en ivoire qui lui avait coûté une petite fortune, et qui avait probablement été la seule fois où elle avait vraiment réussi à subjuguer son mari depuis qu’il l’avait engrossé. Une tenue que, depuis lors, elle n’avait plus jamais enfilé, et qu’elle avait masqué au fin fond de sa garde-robe, avec une sorte d’envie coupable. Cette tenue n’était pas qu’un simple bout de vêtement, elle était le symbole candide d’une innocente jeune fille convaincue que l’amour, l’
Amour, surclassait tout, et permettait de surmonter à tout. Cette tenue, c’était l’uniforme d’une jeune femme qui s’était persuadée qu’elle vivrait heureuse jusqu’à la fin de ses jours. Elle avait souvent songé à la brûler, mais sans jamais y arriver. Anna savait que la tenue l’irait, car elle avait toujours fait attention à sa ligne.
Et ce soir... Ce soir, elle allait
la remettre, et la sortit, la déposant sur son lit, l’observant silencieusement, pendant un long moment.
*
N’empêche, j’ai quand même pris quelques kilos, et elle avait été faite sur mesure... Est-ce qu’elle m’ira toujours ?*
La logique aurait voulu qu’elle l’essaie, au moins, mais Anna n’en fit rien, et termina son ménage, puis prépara ensuite le repas du soir. Ce dernier se déroula tranquillement. Curieusement, Anna ne se sentait pas gênée, et trouvait au contraire très amusant, vis-à-vis de Toshiro, de jouer avec Akahide, de le titiller, tout en ayant l’air normal. Ainsi, quand Toshiro alla mettre son plat dans le lave-vaisselles, leur tournant le dos, Akahide en profita pour tendre sa main, venant caresser le sexe de son amant à travers son jean. La tâche était d’autant plus aisée qu’Anna mangeait à la manière des Japonais, assis sur le sol, autour d’une table basse, et il était donc facile d’atteindre les personnes autour de la petite table.
Anna lui souriait sensuellement, puis le repas se termina, et elle tenta ensuite, en vain, de lire un peu. Elle savait qu’Akahide et Toshiro allaient se coucher sous peu, et, quand elle reçut un message lui annonçant qu’ils se couchaient, son cœur manqua quelques battements, et elle se redressa, s’extirpant de son lit. Faute de lire son livre, elle avait surtout relu les différents SMS échangés entre elle et son amant, et se déshabilla, puis récupéra les vêtements qu’elle avait sorti plus tôt, les enfilant les uns après les autres, et constata, avec joie, que l’ensemble lui allait toujours bien.
Elle éteignit ensuite sa grande lampe, et alluma la lampe de chevet, puis se glissa sous la couverture de son lit, afin de faire la surprise à Akihide. Et, quand ce dernier rentra, elle sourit en le voyant, presque nu, en boxer.
«
Ferme la porte, mon chéri... »
Il se retourna, et elle en profita pour retirer la couverture, tirant dessus d’un coup sec en se redressant, ce qui fit que, quand Akahide se retourna, il eut devant lui une sacrée apparence.
Difficile de dire ce qu’on voyait le plus. Était-ce cette
superbe guêpière, finement brodée, avec une bande de silicone intérieure qui permettait de la maintenir, et qui
moulait son dos à la perfection ? Ou bien son magnifique
shorty à dentelle, qu’on devinait juste en-dessous du corset ? Ou encore ses
longs gants blancs, semi-transparents, et extrêmement agréables à porter ? Ou encore ses longs collants blancs qui épousaient à la perfection ses magnifiques jambes fuselées ?
L’ensemble contrastait à merveille avec sa peau basanée, et, pour autant, même si on devait véritablement avoir l’impression de voir une nymphe, Anna rougissait, car elle avait peur d’être ridicule dedans. Son tour de poitrine, par exemple, avait légèrement grandi, ce qui se sentait sur le corset, ou les bonnets étaient tendus à leur maximum ? C’est ainsi que, malgré l’assurance dont elle faisait preuve, la jeune femme se mit à bégayer nerveusement :
«
Co-Comment tu me trouves ? »