Identité: Marcus Aurelius Murum von Paiderastia
Age: 83 ans, mais toujours vigoureux
Sexe: Plus masculin que Stallone
Race: Nexien!
Sexualité: Seule l'odeur du sang fait bander Aurelius.
Physique: Marcus est une sorte de héraut de l’humanité. En tant que tel, il engonce un physique de demi-dieu dans une armure rutilante dont on dit que la simple vue rend aveugle tout hérétique. Deux yeux d’un noir de jais distillent une lueur d’intelligence là où notre champion daigne pointer son regard, le plus souvent avant de froncer son nez aquilin et de faire naître sur ses lèvres pulpeuse un rictus de dégoût.
Une couronne de laurier dorée tient lieu de parure sur une chevelure d’un blond si pur que l’eût jalousé n’importe quelle princesse / modèle chez Dior / Elfe / [insérez le nom de votre moitié].
Cette tête d’Apollon siégeait fièrement sur un corps à la musculature parfaite, aux pectoraux saillants et aux abdominaux dessinés du burin de Rodin, le corps aguerri d’un homme ayant vaillamment affronté et fait face aux plus grands dangers de ce monde avec un simple million de sesterces. Certains médisants l’auraient traité de couard en voyant l’absence de hideuses cicatrices sur cette peau juvénile. Que nenni ! Ce n’était qu’une preuve supplémentaire du mérite de cet homme qui avait su se battre sans encaisser le moindre coup de la part de vils hérétiques.
Quittons enfin – et à regrets – la description de ce corps quasi-divin pour en venir à plus matérielle basserie : son armure. Car en effet, l’armure de Marcus von Paiderastia valait le détour.
On raconte qu’avant de finir entre ses mains, cette armure avait vaillamment servie les plus grands généraux du monde libre lors de leurs croisades pacifistes. Une couche d’or finement ciselé recouvrait une côte d’un alliage de mithril, d’adamantium et de kryptonite qui protégeait le vaillant imperator de l’assaut des mécréants.
Jamais il ne serait venu à l’esprit de Marcus de se vêtir d’autre chose que de cette carapace épaisse qui protégeait efficacement sa vertu. S’il en est réduit à ces extrémités – pour son bien bimensuel, par exemple – on apercevra cependant l’épaisse chemise de lin brun qu’il porte sous son armure.
Caractère: Marcus von Paiderastia est un homme fier. Fort d'un caractère de leader-né et doté d'un ego surdimensionné, il n'hésite pas à dire ce qu'il pense à qui il veut, même si penser n'équivaut pas toujours à réfléchir.
Son don pour la prise de parole est extraordinaire : Chacun de ses mots touche son interlocuteur au cœur dans une décharge de démagogie dont il ne semble pas lui-même se rendre compte, tant il est aveuglé par la propriété universelle qui stipule que chaque décision qu'il a pris au cours de sa vie était la meilleure décision qu'il y avait à prendre.
Son sens aigu de la justice pour les habitants de Nexus, tous les habitants de Nexus et rien que les habitants de Nexus a le défaut de le rendre incapable de contester la liberté d'un Nexien de faire ce qu'il veut, où il le veut, tant que c'est au nom de ladite liberté. En contrepartie, il se montre sans pitié pour les non-Nexiens, veuve ou orphelin menaçant Nexus la Libre.
Histoire: L'une des nombreuses fondations sur lesquelles repose la gloire de Nexus s'illustre par un meneur implacable. Un homme d’une vaillance dépassant l’imagination. Un homme qui doubla les taxes pour les étrangers et asservit les plaines du chaos elles-mêmes : Marcus.
Quelques années plus tôt ...
Marcus entra dans la salle du trône, son heaume argenté sous le bras, resplendissant de fierté guerrière et de charismatique puissance. Il avança d’une démarche fière jusqu’aux pieds du trône sur lequel siégeait majestueusement la Reine de Nexus, suzeraine bienveillante du monde libre.
-Me voici, ma reine. Vous me fîtes mander.
-Vous voilà enfin, Marcus Aurelius Murum von Paiderastia, protecteur du monde libre et garant du droit de port d'arme même aux enfants en bas âge. Comme vous ne pouvez l'ignorer, Nexus toute entière traverse une période des plus troubles. Notre ciel est assombri par l’immondice des hordes chaotiques qui nous guettent jour et nuit et pervertissent nos sujets, les massacrant quand ils ne peuvent les rallier aux hérésies les plus infamantes. Il est de notre devoir d'annihiler les ennemis du monde libre. Vous et vos hommes sont les plus fidèles d'entre mes plus fidèles. Je sais que je peux avoir confiance en vous pour décimer l’ennemi. C'est pourquoi je vous envoie au coeur du conflit, loin, si loin derrière les lignes ennemis, avec un seul ordre à exécuter : réduisez tout monstre et mécréant que vous rencontrerez à néant. Rendez-moi fière, von Paiderastia.
Transcendé par le discours de sa souveraine, Marcus ne put que hocher la tête vigoureusement et apprêter ses troupes, déterminé à suivre les ordres de la Reine à la lettre.
C'est sur ces belles paroles qu'un Marcus dont la réputation n'était plus à refaire et toute une légion des meilleurs de la garde impériale de Nexus partit en croisade jusqu'au fin fond des contrées du Chaos. Acclamés par tous, ils étaient devenus une fierté nationale et les symboles du partage forcé de la liberté exercé par Nexus.
Au beau milieu des contrées du chaos, au le poste avancé de la garde nexienne …
Au bout d'un mois d'expédition, les coffres de la tente de Marcus étaient remplis à craquer de tous types de trophées arrachés aux hordes d'abominations grouillant partout autour des murs de son camp. Cependant, même après les avoir longtemps considérés, le héros nexien les trouvait insuffisants. Chaque jour on lui demandait combien il fallait remporter de batailles pour revenir triomphant à Nexus. Chaque jour il répondait que la fin de leur croisade approchait. Mais au fond de lui, il savait qu'il en fallait toujours plus. Seules, des montagnes de charognes auraient correspondu aux ordres de la reine : “Réduisez tout monstre et mécréant que vous rencontrerez à néant.”
On entra dans sa tente.
-Le seigneur Behrnye et ses fils vous saluent, Ô Marcus Aurelius Murum. Les meilleurs de la garde impériale vous attendent à l'entrée du camp. Nos guerriers sont tous plus motivés les uns que les autres.
-C'est bien, messager. Donnez-vous corps et âme dans cette bataille. Elle pourrait être la dernière, comme toutes le furent avant elle.
Marcus quitta ses trophées, enfonça son casque d'un air décidé, et brandit sa hache. Parvenu à l'entrée de sa base avancée, il se planta juste devant sa seule entrée et fit signe à ses braves d'abaisser un pont-levis improvisé. La marée putride de bêtes chaotiques les attendait déjà, lui et ses hommes. Mais ils n'eurent pas le temps de s'engouffrer dans le camp, car déjà Marcus s'était jeté tête baissée dans la mêlée. Invincible. Intouchable. Superbe.
C'était il y a cinquante ans.
L'expédition de Marcus Aurelius Murum von Paiderastia était à présent officiellement déclarée disparue. Tous ceux qui y avaient participé, morts.
Et en effet, il ne restait du camp à moitié séculaire qu'un tas de cendres délabrées. Pour seule trace des victoires d'antan, des coffres noircis, dont dégoulinaient les têtes en décomposition de béhémoths oubliés. L'odeur des cadavres nexiens se mêlait à la puanteur naturelles des plaines du chaos pour ne plus former qu'un.
Et, au milieu de toute cette désolation, un démon majeur finissait d'agoniser.
Marcus Aurelius Murum, décrépit mais bien vivant, sortit sa hache de l'abdomen de la bête. Plus âme qui vive autour de lui. Il était temps de retourner à Nexus.
Il faisait nuit noire. Minuit.
Tel le spectre qu'il était presque devenu, Marcus traîna son armure rouillée dans les rues de Nexus. Tout avait changé. Mais il savait que la gloire lui reviendrait. La gloire devait lui revenir. Il n'atteint pas le château. Emporté par le vent et le destin, une vieille dépêche vint se poser à ses pieds. La papier en était plus que jauni, et elle informait la populace de sa mort. Lui, Marcus Aurelius Murum von Paiderastia, était mort.
Mais la mort n'était rien, comparée à la trahison qui suivait. Le même message nommait un nouveau chef des gardes, un certain Hellarie. On l'avait remplacé.
Fou de rage, Marcus fit demi-tour et quitta Nexus pour de bon. Il ne reviendrait que lorsqu'il aurait entièrement purifié les plaines du chaos. Le monde tout entier serait alors forcé de reconnaître sa légitimité en tant que héros Nexien et symbole de la liberté.